Larges extraits du discours prononcé Place Pinel à Paris par Alain Escada, Président de Civitas, principal organisateur de la manifestation des catholiques contre le “mariage” homosexuel, devant près de 50 000 personnes le dimanche 13 janvier 2013.
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Cette loi, on n’en veut pas…
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[Vidéo] Homme et femme, si différents ?
Une conférence de la philosophe Sylviane Agacinski aux Semaines sociales de France 2012 sur la pertinence de la différence homme-femme. Une réflexion de fond pour nourrir le débat sur l’accès des couples homosexuels à la parentalité.
Depuis quelque temps, la différence sexuelle est mise en cause, au point que la distinction homme-femme serait devenue non pertinente. Sylviane Agacinski retrace l’histoire de cette différence, marquée par une hiérarchisation qui s’efface peu à peu aujourd’hui dans les sociétés occidentales. La subordination de la femme à l’égard de l’homme est en cours de déconstruction, et l’égalité tend à remplacer la hiérarchisation. Dès lors, la philosophe pose la question suivante : Quel est le fondement de la différence ? En quoi consiste-t-elle ? A-t-elle encore un sens ? Et, s’ils sont égaux, les deux sexes sont-ils pour autant équivalents ?
Sylviane Agacinski montre comment un courant de pensée contemporain, hyperculturaliste, voudrait imposer l’idée que l’être humain est intégralement le produit de sa propre construction, sociale, culturelle et technologique. Il soustrait la condition humaine à toute condition naturelle, et veut promouvoir la différence des sexualités, à la place de la différence des sexes. Or, pour la philosophe, la différence des sexualités n’efface pas la différence sexuelle : on ne peut pas parler d’homosexualité, de bisexualité ou d’hétérosexualité si l’on ne pose pas a priori l’existence d’au moins deux sexes, qui ne sont pas équivalents. La différence sexuelle ne se comprend qu’à partir du schéma de la génération : le sexe, c’est un pouvoir d’engendrer, un pouvoir mâle, et un pouvoir femelle.
Aujourd’hui, le recours aux procréations médicalement assistées a bouleversé ce schéma. Le recours à l’adoption, aux PMA ou aux mères porteuses pourrait instituer comme couples parentaux des couples homosexuels. Pourquoi ne pas tenir comme équivalents les deux types de couples ? Pour Sylviane Agacinski, la dépersonnalisation et l’organisation d’une procréation secrète (anonymat des donneurs de gamètes, notamment) a de graves conséquences pour les enfants. Les enfants ont besoin de savoir à quelles personnes ils doivent la vie, pour pouvoir s’inscrire dans une histoire humaine, refusant d’être des produits fabriqués. Et, même si la légitimité des liens homosexuels est acquise, cela justifie-t-il le droit d’écarter l’autre sexe de la naissance d’un enfant ? Le problème des enfants à venir, c’est que personne ne les représente dans le débat politique. La philosophe appelle à une réflexion anthropologique et éthique collective.
S. Agacinski_Métamorphoses de la différence... par Les_Semaines_sociales -
“Et si Assad était en train de gagner en Syrie ?”
Contrairement à ce que laisse penser une partie de la presse occidentale, le régime de Bachar Al Assad est loin d’être au bord du gouffre, tant sur le plan politique que militaire. Malgré de réelles difficultés, le pouvoir en place réussit peu à peu à se poser dans l’opinion comme le seul rempart crédible contre l’ingérence étrangère et l’instauration d’un état islamique.
Atlantico : Dans son discours dimanche dernier, Bachar el Assad s’est dit ouvert sous certaines conditions à l’organisation d’élections dans son pays. Certains voient cette ouverture comme la dernière tentative de survie d’un régime au bord de l’agonie politiquement. Qu’en est-il en réalité ?
Fabrice Balanche : Le discours de Bachar al-Assad, dimanche 6 janvier 2013, était tout d’abord destiné à montrer qu’il demeure le Président de la Syrie et qu’il entend le rester. Il oppose un démenti cinglant à l’opposition qui répète depuis près de deux ans que le régime n’en a plus que pour quelques semaines, aux chancelleries occidentales qui évoquent son prochain exil à Cuba, en Russie ou au Vénézuela. Le contexte militaire se prête à cette prestation, puisque les forces du régime ont repoussé les rebelles des périphéries de Damas ; la ville de Homs, “capitale de la révolution” est presque de nouveau sous le contrôle de l’armée régulière, quant à Alep, les rebelles ne sont pas parvenus à la prendre, malgré leur “offensive décisive”[1] de septembre dernier. Certes, les rebelles ont gagné du terrain dans l’Est et le Nord, mais ils n’ont pas réussi à s’emparer des grandes villes, fermement tenues par les forces du régime.
Bachar al-Assad s’adresse avant tout à ses partisans, à qui il veut donner confiance dans la victoire prochaine. Vu d’Occident et à travers la médiation de l’opposition syrienne, cela peut paraître complètement irréaliste[2]. Son but n’est pas de convaincre l’opinion publique occidentale, ni d’amener vers lui la Coalition Nationale Syrienne du cheikh Moaz al Khatib. Au contraire, il a traité cette dernière de “marionnettes de l’Occident” et “d’esclaves”, refusant toutes négociations avec eux. Bachar el Assad annonce un processus de dialogue national, suivi d’élections législatives puis des présidentielles en 2014, conformément au calendrier habituel. Aucun changement par rapport à la ligne adoptée au début de la crise, et on ne peut être que dubitatif quant à la sincérité de son plan de paix.
Ce n’est pas la dernière tentative de survie d’un régime à l’agonie. Il s’est affaibli, mais il ne montre pas de signe d’écroulement ou d’être engagé irrémédiablement sur la fin. Tous les espoirs luis sont encore permis de se redresser, si les paramètres locaux et internationaux ne sont pas modifiés. Car, dans la situation actuelle, l’opposition ne peut pas l’emporter.
Comment se partage aujourd’hui l’opinion publique ? Peut-on parler d’un réel consensus anti-Assad au sein de la population ?
En choisissant l’Opera de Damas, qui est une des plus grande salle de la capitale, et non le parlement ou un amphithéâtre de l’Université, Bachar el Assad a voulu donner l’impression qu’il dispose d’un large soutien populaire. Il s’est risqué à un bain de foule à l’intérieur de l’opéra, mais nous n’avons pas vu de manifestation de ses partisans à l’extérieur, comme c’était le cas en 2011, au début de la crise. Une minorité, notamment parmi les minorités confessionnelles, la bourgeoisie et l’appareil bureaucratique, soutient fermement Bachar al-Assad, une autre minorité, dans les classes populaires arabes sunnites et les cercles intellectuels, le déteste franchement et exige son départ. Mais pour la majorité des Syriens, c’est le retour à la paix qui est primordial, même si le maintien de Bachar al-Assad à la tête de l’Etat est le prix à payer. Plus que l’adhésion de la population, c’est l’apathie de la population que le régime recherche.
Il veut montrer, par sa ténacité, qu’il se battra jusqu’au bout et que sa fin signifiera le chaos[3]. Cela incite les Syriens à abdiquer leurs revendications politiques pour un retour à la sécurité. L’objectif de Bachar al-Assad est de prouver que son régime est davantage capable que l’opposition d’assurer cette sécurité, dans le but de priver les rebelles du soutien de la population. Il s’agit d’une technique classique de contre-insurrection qui s’appuie sur un principe simple : la population suit toujours celui qui inspire le plus de crainte et qui est susceptible d’assurer la sécurité, indépendamment de la justesse de sa cause. Les bombardements de l’aviation syrienne sur les zones tenues par les rebelles, n’ont d’autre objectif que de plonger les civils dans l’insécurité.
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l'imposture Ben Laden
Le 3 mai dernier, lors d'un des programmes télévisés du très « politiquement incorrect » Alex Jones, le professeur Steve R. Pieczenik qu'il interviewait, annonça tout de go « qu'Oussama Ben Laden était mort en 2001 et qu'il était prêt à témoigner devant un grand jury, qu'un général de haut rang lui avait dit en personne que la tragédie du 11-Septembre était un coup monté (false flag inside job) ».
Cette information a de quoi surprendre lorsque l'on sait que S. R. Pieczenik a été sous-secrétaire d'État sous Nixon, Ford et Carter, a servi sous Reagan et Bush senior, et travaille présentement comme consultant pour le département de la Défense américaine. Recruté par Lawrence Eagleburger*, Pieczenik a développé les principes de base de la guerre psychologique et du contre-terrorisme ainsi qu'élaboré des stratégies de secours d'otages, employées aujourd'hui dans le monde entier. Ses références démontrent qu'il est l'un des hommes les plus impliqués dans les réseaux de renseignements depuis plus de trente ans. Ce qui lui confère une sorte d'immunité devant toute accusation de « théoricien du complot » et rend irréfutables ses déclarations publiques.
Il y a déjà neuf ans, en avril 2002, Pieczenik avait fait la même révélation, convaincu que le gouvernement US attendait le moment politiquement le plus opportun pour exhiber le corps d'Oussama — qu'il disait avoir d'ailleurs rencontré et avec qui il avait travaillé en Afghanistan lors de la guerre contre les Soviétiques, au début des années 1980.
« Ben Laden n'est plus, avait-il alors insisté, non parce qu'il a été tué mais parce qu'en tant que médecin, je sais que les médecins de la CIA qui l'ont traité à Dubai en juillet 2001, ont noté dans leur dossier qu'il souffrait du syndrome de Marfan [affection génétique dégénérative incurable]. Il était déjà très malade... poursuivait Pieczenik, Ben Laden est mort dans sa caverne de Tora Bora, peu après le 9-11 et les autorités le savaient avant d'envahir l'Afghanistan... » Revenant sur les récents événements, Pieczenik insistait : « Les services du renseignement ou la CIA ont-ils orchestré cette situation ? La réponse est oui, catégoriquement oui. Le véritable scénario de tous ces gens assis (Biden, Hillary Clinton et Obama) devant l'écran, l'air absorbé, est absurde ! C'est une totale invention... Pourquoi le gouvernement ment-il toujours aux Américains ? ». Et d'avancer que, d'après lui, le lancement de ce canular venait du fait que la cote d'Obama était au plus bas suite, entre autres, à la polémique au sujet de son certificat de naissance [apparemment forgé]. « Cette farce est aussi une façon d'isoler le Pakistan, renchérit Pieczenik, pour son opposition à l'emploi du drone "Predator" qui a fait des centaines de victimes pakistanaises. Tout était orchestre : ces gens, ce président arrivant comme un zombie pour vous dire qu'ils avaient tué Ben Laden, déjà mort depuis neuf ans, c'est le plus gros mensonge que j'ai entendu... une plaisanterie de mauvais goût faite aux Américains. Ils veulent tellement qu'Obama soit viable ; ignorer la possibilité qu'il ne soit pas né ici, que ses antécédents aient été trafiqués pour le rendre acceptable... réélire ce président afin de duper le peuple américain un fois encore ».
Invité par Alex Jones à revenir au 11-Septembre Steve Pieczenik ne mâcha pas davantage ses mots : « On s'est servi de Ben Laden comme on l'a fait pour le 9-11, a-t-il répondu, ce qui a permis d'attiser les émotions, les sentiments des Américains afin d'entrer dans une guerre qu'il était nécessaire de justifier, à partir d'une histoire de terrorisme créée par Bush junior et Dick Cheney ». Certifiant derechef qu'il était prêt à révéler le nom du général en question, devant un grand jury et nommant Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Stephen Hadley, Elliott Abrams, et Condoleezza Rice comme principaux responsables, il ajoutait : « Ils ont perpétré ces attaques... Ils ont mobilisé le peuple américain sous de fallacieux prétextes... cela m'a été dit par ce général de l'état-major de Wolfowitz — j'irai devant un comité fédéral pour dire qui il est afin que [cette histoire] apparaisse au grand jour, selon la loi, non pas devant cette absurde commission du 9-11 ».
Se défendant d'être libéral, conservateur ou membre de Tea party, avouant avoir lui-même enseigné ce genre d'opérations, Pieczenik se dit tout simplement américain et profondément inquiet de la direction que prend son pays. Son témoignage médiatisé fait écho à ceux, plus discrets, de nombreux professionnels des services de renseignements états-uniens. Puissent-ils être entendus.
Michelle Favard-Jirard. Rivarol du 25 juillet 2011
* décédé voici deux semaines à l'âge de 80 ans, non sans avoir été encensé par le directeur de l'American Jewish Committee, David Harris « pour avoir présidé la commission internationale des demandes d'indemnité pour les rescapés de l'Holocauste de même que pour avoir été un farouche supporter de la juiverie soviétique (sic) et des relations israélo-étatsuniennes ». -
L’Ukraine boycottée ou la vengeance de l’Occident
L’Ukraine est menacée de boycott, non pas pour le sort infligé à Madame Timochenko mais pour l’orientation pro-russe du Président Ianoukovitch
Le prolongement des accords russo-ukrainiens sur la présence de la flotte russe en Mer Noire a heurté les Etats-Unis
Quelques semaines avant le début des matches pour la coupe européenne de football, l’Ukraine, pays hôte, est mis sous pression. Le président de la Commission de l’UE, Barroso, a renoncé à sa visite lors des matches, de même que plusieurs hommes politiques en vue d’Europe occidentale. Quant au ministre allemand des affaires étrangères, Westerwelle, il a adressé quelques remontrances au gouvernement de Kiev: “Le gouvernement ukrainien doit savoir que le chemin vers l’Europe passe par un pont qui repose sur deux piliers: la démocratie et l’Etat de droit”.
Le motif officiel de ces tensions croissantes est la détention de Ioulia Timochenko. L’ancienne première ministre a été condamnée l’automne dernier à sept années de prison pour corruption, parce qu’elle avait conclu un accord gazier avec la Russie, que les juges ont considéré comme défavorable à l’Ukraine. Ces accords ont entraîné une perte de quelque 137 millions d’euros. L’Occident a sévèrement critiqué ce jugement: il critique le Président pro-russe Viktor Ianoukovitch d’avoir voulu se débarrasser d’une adversaire mal aimée. “En infligeant une sentence sévère à l’encontre de Madame Timochenko, le gouvernement Ianoukovitch a rejoint la liste, toujours plus longue, des gouvernements qui utilisent le droit pénal pour l’appliquer à d’anciens dirigeants. Des anciens premiers ministres, des présidents, des ministres et des chefs de l’opposition —tous adversaires politiques de ceux qui sont au pouvoir— sont désormais traduits en justice ou menacés de poursuites judiciaires”, écrit Arch Puddington, vice-président de “Freedom House”, une boîte américaine spécialisée en propagande. Toute une batterie de nouveaux reproches ont fait déborder le vase: la “princesse du gaz” Timochenko se verrait refuser des traitements médicaux en prison, elle y serait maltraitée, etc.
Mais en fait cet assaut propagandiste et médiatique contre l’Ukraine, qui est un pays où la notion d’Etat de droit est différente de celle en vigueur en Occident, a d’autres motivations: il vise le Président Ianoukovitch. Il y a deux ans, quand celui-ci a battu le pro-occidental Viktor Iouchtchenko qui, aux côtés de Ioulia Timochenko, était la deuxième icône de la “révolution orange” soutenue par les Etats-Unis, la politique ukrainienne a changé de cap. Iouchtchenko avait voulu rejoindre l’OTAN: cette intention ukrainienne a été rayée de l’ordre du jour dès l’accession à la présidence de Ianoukovitch. Les relations avec la Russie se sont normalisées, alors qu’elles avaient été fort tendues jusqu’alors. Quand Ianoukovitch a prolongé le contrat de location des bases navales russes en Crimée, à Sébastopol, dont le terme était prévu pour 2017, il a en quelque sorte franchi une ligne rouge.
Dès l’accession de Ianoukovitch à la présidence, le 7 février 2010, le tir de barrage a commencé. Le publiciste américain Walter Russell Mead, habituellement modéré dans ses propos, écrivait, dès le lendemain, que la victoire de Ianoukovitch “constituait un nouveau camouflet à l’idée que le monde tout entier deviendrait rapidement démocratique”. Plus incisif fut le politologue new-yorkais Alexander J. Motyl au cours de l’été 2010 dans les colonnes de la célèbre revue “Foreign Affairs”. D’après Motyl, Ianoukovitch choisirait ses ministres comme un “patron” et privilégierait des hommes et des femmes issus de la minorité russe de l’Est de l’Ukraine, ce qui mettrait le “consensus national en danger”.
On ne s’étonnera guère que Motyl critique surtout le prolongement du bail de location des bases navales de la flotte russe de la Mer Noire. D’après lui, ce prolongement serait une décision irréfléchie, prise à la hâte, sans qu’il n’ait été tenu compte des “effets géopolitiques potentiels pour l’Ukraine”. En prolongeant ce bail, Ianoukovitch aurait “bradé” la sécurité de l’Ukraine en “livrant à la Russie, pour un certain temps, le contrôle informel de la Crimée, des voies maritimes incontournables et des ressources gazières qui la jouxtent”.
Pour les Etats-Unis, le prolongement du bail constitue un revers considérable pour leurs ambitions géopolitiques en Europe orientale. Même si l’adhésion de l’Ukraine n’est plus aujourd’hui à l’ordre du jour, Washington a désormais les mains liées jusqu’en 2042. Avec une base russe sur son territoire national, l’Ukraine n’adhèrera pas au Pacte nord-atlantique; quant à un rejet unilatéral du bail de la part de l’Ukraine, la Russie ne l’acceptera pas. De cette façon, les Etats-Unis éprouveront les plus grandes difficultés à contrôler ce que les géopolitologues de tradition anglo-saxonne nomment le “Heartland”, soit l’espace-noyau eurasien. En 1919, en effet, le géographe britannique Sir Halford J. Mackinder écrivait, suite à la première guerre mondiale, la révolution russe et l’occupation par les troupes allemandes de l’Ukraine après le traité de paix germano-soviétique de Brest-Litovsk: “Qui gouverne l’Europe orientale, domine l’espace-noyau. Qui gouverne l’espace-noyau, domine l’ïle mondiale (l’Europe, l’Asie et de nombreuses portions de l’Afrique). Qui gouvernne l’île mondiale, domine le monde”.
Les Etats-Unis avaient réussi à dominer momnetanément cet espace-noyau, auquel appartient au moins l’Ukraine orientale, grâce à la “révolution orange” qu’ils avaient mise en scène de l’automne 2004 au printemps 2005. A l’époque, l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Kiev, John Herbst, avait joué dans ce jeu un rôle déterminant. Les affaires étrangères américaines écrivent à son sujet: “Lorsqu’il était en fonction, il a travaillé à l’amélioration des relations américano-ukrainiennes et a contribué au déroulement d’élections présidentielles correctes (“fair”). A Kiev, il a vécu la “révolution orange”. Auparavant, John Herbst avait été ambassadeur des Etats-Unis en Ouzbékistan, où il a joué un rôle décisif dans l’installation d’une base américaine appelée à soutenir l’Opération ‘Enduring Freedom’ en Afghanistan”.
Les Etats-Unis n’ont pourtant pas réussi à maintenir sur le long terme l’Ukraine dans leur sphère d’influence. Cet échec s’explique pour plusieurs raisons: le duo Iouchtchenko/Timochenko s’est rapidement dissous; les conditions de vie des Ukrainiens n’ont pas pu être améliorées pour l’essentiel et la politique pro-américaine de Iouchtchenko a accentué le vieux clivage entre Ukraine de l’Est et Ukraine de l’Ouest. Mais cet échec n’exclut pas une nouvelle révolte colorée qui pourrait à nouveau changer la donne. Car n’oublions pas ce qu’écrivait Motyl il y a deux ans: “Si Ianoukovitch maintient le cours qu’il poursuit aujourd’hui, il pourrait provoquer une deuxième révolution orange”. Le cas Timochenko pourrait en donner le prétexte.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article tiré de “zur Zeit”, Vienne, n°19/2012; http://www.zurzeit.at/ ). -
Zone euro : une analyse économique comparative entre les six pays membres (Allemagne, France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal) et le Royaume-Uni
Michel Leblay, économiste que nos lecteurs connaissent bien, expose son analyse économique comparative des six pays phares de la zone euro – soit qu’ils soient les trois premières puissances économiques de l’ensemble, soit qu’ils soient confrontés à des difficultés majeures – à un moment où la monnaie unique est fortement attaquée par toute une école de politiques et d’économistes ainsi que par les marchés, mettant en péril la cohésion et la stabilité de la zone. Ce texte, d’une très grande technicité et illustré de nombreux tableaux s’ouvre sur une introduction qui donne le fil que suit l’auteur et que Polémia retient comme présentation. Le développement sera consultable en version PDF à laquelle le lecteur pourra se rendre selon l’indication qui lui est donnée en fin de cette introduction.
PolémiaL’expression dominante au sein des classes politiques européennes et parmi les économistes les plus écoutés ou les plus sollicités présentait l’euro, à sa création, comme un gage de stabilité et une promesse de prospérité. La monnaie unique, après treize années d’existence, interpelle sur son avenir. Depuis la nouvelle crise financière d’origine américaine intervenue en 2008, la zone euro est ébranlée par les tensions successives affectant les marchés des dettes publiques de plusieurs Etats membres. Afin de maintenir l’unité de la zone et de redresser la situation économique des pays menacés d’insolvabilité, les autorités gouvernementales et monétaires de l’Union Economique et Monétaire (UEM) enchaînent des mesures éphémères quant à leurs effets. Ces convulsions des marchés financiers ne sont que le reflet des déséquilibres profonds (endettements publics et privés, déficits des balances commerciales, défauts possibles d’établissements bancaires) qui affectent principalement les pays du sud de l’Europe dans un contexte général d’atonie économique et de croissance du chômage. Si ces graves soubresauts constituent pour certains une opportunité, offrant la possibilité d’un basculement décisif vers « une intégration politique », pour d’autres, au contraire, plus en marge, ils illustrent la conception viciée sur laquelle reposait l’euro, monnaie unique d’un ensemble de pays économiquement disparates.
Les commentaires sur la situation de la zone euro affluent qu’il s’agisse de l’information audiovisuelle ou de la presse écrite. L’endettement et sa réduction, la solvabilité des établissements bancaires, les décisions de la BCE et leurs nuances et les déclarations diverses concentrent l’attention. Cependant, l’argumentation demanderait souvent un examen dans la durée relevant l’expérience historique, la conception théorique et l’évolution d’un contexte économique dans lequel s’inscrit l’institution de la monnaie unique.
Apprécier la conjoncture actuelle nécessite le recueil et l’analyse d’un ensemble de données depuis la mise en place de cette monnaie unique. Ne pouvant être exhaustive par rapport à l’ensemble des données qualifiant l’état d’une économie et à la totalité des pays constituant la zone euro, l’étude porte sur les éléments considérés comme les plus significatifs. Ainsi, sur les dix-sept pays composant la zone, six d’entre eux ont été retenus pour leur intérêt : l’Allemagne, la France et l’Italie qui sont les trois premières puissances économiques de l’ensemble ; l’Espagne, quatrième puissance économique, la Grèce et le Portugal, tous les trois confrontés à des difficultés majeures. Les données sur lesquelles l’attention est portée affèrent à la croissance du produit intérieur brut (PIB), à l’analyse des composantes de celui-ci, à l’évolution de la balance des paiements et du commerce extérieur, au chômage, au taux d’épargne… Introduire une comparaison avec le Royaume-Uni, deuxième puissance économique de l’Union européenne par le niveau de son produit intérieur, resté à l’extérieur de la zone, paraît utile à la réflexion.
Un premier développement visera à éclairer par quelques éléments marquants les circonstances présentes :
• la création de l’Union Economique et Monétaire
• l’Union latine
• Robert Mundell, théoricien de l’union monétaire
• le contexte économique préludant à l’euroEnsuite, il sera procédé à une analyse de différentes données économiques caractérisant la situation des six pays membres de la zone euro, observés, de leur adoption de la monnaie unique à l’année 2011. Pour les mêmes données, la comparaison sera faite avec le Royaume-Uni. L’examen portera sur :
• les structures économiques
• la formation brute de capital fixe
• la balance des paiements
• une vue générale des grandes données : taux d’inflation, taux d’épargne, taux de chômage, dette publiqueLes définitions et la méthode
Préalablement à ces développements, l’étude comportant de nombreuses références statistiques, il convient d’indiquer les sources utilisées et la méthode suivie. Pour la période précédant la création de l’euro, afin d’avoir une cohérence d’ensemble, les données brutes proviennent des séries statistiques établies par Angus Maddison (voir infra). A partir de la création de l’euro, début de l’examen détaillé de différents agrégats, il est recouru aux bases de données mises à disposition par Eurostat, centre d’information statistique de la Commission européenne. Sur la base des valeurs recueillies, exprimées en dollars pour les séries de Maddison et en euros pour Eurostat, il a été effectué des calculs de variation en pourcentage, en fonction du besoin, traduits sous une forme graphique. La plupart de ces graphiques comportent en référence les pourcentages utilisés.
Plusieurs notions, propres à l’économie, sont employées au long des diverses explications. Deux d’entre elles, au moins, les plus fréquemment citées, méritent une définition : la valeur ajoutée et le produit intérieur brut.
La valeur ajoutée est une notion comptable qui permet de mesurer la production réelle d’une entité économique. Elle correspond au produit final de celle-ci diminué des consommations intermédiaires nécessaires à sa réalisation .
Le produit intérieur brut (PIB), selon l’INSEE, « est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ». Il peut être exprimé en valeur, c'est-à-dire au taux de change courant de la monnaie ou en volume en fonction d’un taux de change de référence ce qui corrige les effets de la variation des prix.
A suivreMichel Leblay http://www.polemia.com
Economiste
8/10/2012Texte intégral en version PDF : cliquer ici
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On veut du boulot pas du mariage homo !!
Beaucoup de monde ce dimanche pour contrer le projet du gouvernement socialiste sur le mariage et l'adoption. On ne peut comprendre qu'en voyant la finalité du système ripoublicain aux ordres du mondialisme. Pour celui-ci il faut détruire toute structure familiale (sacré) afin de manipuler, soumettre et délocaliser les individus, au profit du monde financier...
Désacraliser la famille et les traditions, empiler les êtres dans des conténaires-habitations et laisser partir l'intelligence et le savoir ailleurs...
Les partisans de telles lois sont des chevaux de Troie aux ordres du libéralisme économique pour faire tomber les barrières familiales naturelles, au nom d'une soi-disante "tolérance". Le débat est faussé continuellement, au nom de la volonté de quelques uns, pour soumettre les plus faibles d'entre-nous : les enfants. On met à disposition des lois antisociales pour conforter les désirs d'une minorité désirant jouer avec la vie d'autrui, par confort personnel. Celle-ci pourra cacher sa misère morale, pour trouver éventuellement dans la garde "obligée" des plus faibles, une compagnie que l'on ne trouve pas parmi ses semblables, en tout cas à long terme !!! Les enfants qui auront déjà échappés aux avortoirs, devront aussi espérer passer entre les mailles d'une enfance qui quelquefois difficile dans notre monde d'aujourd'hui, sera catastrophique si elle doit se faire entre deux hommes ou deux femmes vivant ensemble !!!
La mobilisation fut entendue de toute la France et même d'Europe.
Je partageais quelques mots avec des jeunes Polonais, venus soutenir notre protestation chez-nous après avoir fait 20h de route en car ! Quel courage et quelle leçon, quand on pense à nos frères, qui restèrent chez eux, au chaud ce dimanche !!!
Belle leçon de fraternité aussi que de voir ces jeunes femmes musulmanes défendre les mêmes causes qui sont celles des valeurs de la France avant tout.
Et ce ne fut nullement une surprise pour nous de voir SAR Jean d'Orléans présent à cette manif. Peuple et Roi ne font qu'un et au delà des mots, monseigneur sera toujours aux cotés du peuple de France pour défendre nos valeurs qui sont aussi celles des Capétiens.Parmi les slogans, comment ne pas oublier celui-ci tellement bien formulé : "On veut du boulot, pas du mariage homo !". Bien évidemment, il ne faut pas être dupe et ne pas oublier que cette idée du mariage homo n'est qu'un leurre pour faire oublier aussi qu'il y a d'autres problèmes plus urgents que ce gouvernement d'incapables ne cherche vraiment à résoudre.
Il nous faut montrer une seule contestation dans l'unité et non accepter cette manipulation tendant à diviser le cortège. Ne nous laissons pas enfermer dans des chapelles qui nous ferment l'ouverture au Pays Réel...
Frédéric Winkler
Nos amis polonais venus spécialement de Pologne après 20h de car :
Les anciens combattants étaient là eux aussi, afin de rappeler qu'ils ne se sont pas sacrifiés pour que nos familles soient détruites :
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Guyane : Permis de polluer pour l’or
La société Rexma pourra exploiter une zone proche du Parc national. L’impact s’annonce catastrophique.
Il s’appelle Limonade, du joli nom d’une crique de Guyane française, mais recèle tous les ingrédients d’un cocktail explosif pour Arnaud Montebourg. Le 26 octobre, le ministère du Redressement productif a accordé à la société française Rexma le permis d’exploiter l’or alluvionnaire dans le secteur de la crique, à proximité du village de Saül, en lisière du Parc national de Guyane. La publication du permis Limonade au Journal officiel, le 11 décembre, a mis le feu aux poudres : la centaine d’habitants de ce village, situé en pleine forêt amazonienne, à 250 kilomètres du littoral, combat ce projet depuis 2005 et a ressenti cette décision comme un camouflet. Elle a immédiatement rédigé une pétition pour manifester sa colère.
«Miner». La contestation ne cesse de croître. Le 21 décembre, les associations WWF, France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement accusaient Montebourg de «miner le plus grand parc national français». Le 8 janvier, la fondation Nicolas-Hulot demandait au gouvernement d’annuler cette «autorisation incompréhensible». Quant au parc amazonien de Guyane, créé en 2007, sa direction vient de réaffirmer son opposition, maintes fois exprimée depuis 2008. Elle rappelle que «plusieurs services de l’Etat [Direction régionale de l’environnement, Direction de l’agriculture et de la Forêt, Office national des forêts] et le préfet de l’époque» s’y étaient aussi opposés. Jeudi, c’est un collectif de scientifiques (1), spécialistes de la biodiversité guyanaise et de l’impact de l’orpaillage, qui a adressé à Montebourg une lettre ouverte, très argumentée, pour l’enjoindre de reconsidérer sa décision.
Au ministère, on rétorque que l’autorisation a en fait été accordée à Rexma le 2 mai par le gouvernement précédent, et que la validation du 26 octobre n’était qu’une formalité obligatoire pour publication au JO. Mais à Saül, la population est tombée des nues. «On pensait en avoir fini avec ce feuilleton», résume Christian Roudgé, coordinateur de Guyane Nature Environnement.
Le Schéma départemental d’organisation minière, entré en vigueur en janvier 2012, interdit en effet toute exploitation minière sur le territoire de Saül. Mais la société Rexma a bénéficié de l’antériorité de sa demande de permis, déposée en 2008, et a obtenu une autorisation pour cinq ans. «Le temps de déboiser, polluer les rivières, détruire le cadre de vie des habitants de Saül, ruiner l’activité touristique…» soupire Roudgé.
Le Parc de Guyane s’interroge aussi sur «la cohérence d’une décision qui va faire émerger une activité temporaire et néanmoins durablement dégradante pour l’environnement». L’exploitation aurifère ira aussi à l’encontre de la «solidarité écologique» que la loi de 2006 sur les parcs nationaux impose entre la zone cœur et la zone périphérique de ces établissements publics.
La crique Limonade se situe à quelques kilomètres en amont du cœur du parc, et les boues générées par l’extraction de l’or affecteront cette zone protégée. «L’activité aurifère sera à l’origine de la destruction inévitable de milieux naturels et aquatiques jusqu’alors préservés», écrit la direction du parc.
Même si Rexma n’utilisera pas de mercure, désormais interdit pour extraire l’or, «l’extraction entraînera un relargage de cette substance très toxique dans la chaîne trophique», souligne Sébastien Brosse, chercheur en écologie aquatique (université Paul-Sabatier de Toulouse-CNRS), un des signataires de la lettre à Montebourg. Saül a été en effet un haut lieu de l’orpaillage depuis la fin du XIXe siècle, son sous-sol et ses eaux sont gorgés de mercure.
Selon l’étude d’impact de Rexma, le permis recouvre une zone de 200 hectares de forêts primaires, qui recèle 16% des espèces remarquables régionales, 127 d’orchidées, 286 d’oiseaux, 52 de batraciens, ou encore 160 espèces de vertébrés protégés ou déterminants… Saül est aussi considéré comme le «château d’eau de la Guyane, ajoute Christian Roudgé. C’est dans cette zone que la plupart des fleuves prennent leur source».
Pêche. L’exploitation aurifère priverait, enfin, les habitants de leur seule zone de pêche, la crique Limonade, et mettrait en péril l’activité économique fondée sur l’écotourisme depuis vingt ans. Le ministère du Redressement productif assure avoir demandé au préfet de Guyane, qui doit délivrer l’autorisation de début des travaux, de «consulter au préalable toutes les parties concernées». En attendant, trois grosses pelles mécaniques sont arrivées chez Rexma, à Saül.
Notes :
(1) CNRS, Inra, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture…
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Éducation Nationale : dépenser plus pour avoir moins (archive 2008)
Cette année, le baccalauréat a soufflé ses 200 bougies. Que de chemin parcouru depuis sa création le 17 mars 1808 par Napoléon Bonaparte ! Or, voici que la récente Palme d'Or « Entre les murs » aborde la question de la scolarité. Ode cinématographique à la société mixte, ce film produit d'ailleurs un effet inverse à celui recherché : sommé par le réalisateur de plaindre les victimes Nassim et autre Souleymane, le spectateur est bientôt gagné par une solide envie de conseiller à ces héros hargneux - qui remercient leurs hôtes doigt levé à l'appui - un prompt retour dans leur savane ou douar.
Quoi qu'il en soit, examinons à la lueur du film l'état de notre école publique.
Si l'on se fonde sur la dépense globale d'éducation (cantines, transports, compris, etc.) la France a dépensé 116,3 milliards d'euros pour l'année scolaire 2005-2006. L'Education nationale engloutit la part la plus importante de nos impôts, qu'ils soient récoltés par l'Etat, les régions ou les départements, et encore cela ne suffit pas, puisque, selon SOS-Education, il convient d'y ajouter 11,2 % de la somme, dépensés par les ménages à titre personnel (cahiers, livres, etc.) À raison de 7 401 euros par collégien et par an, 10 000 euros par lycéen, la dépense s'alourdit chaque année. Ces chiffres, tirés d'un rapport d'audit commandé par l'Etat lui-même, montrent une augmentation budgétaire de 33 % pour les collégiens entre 1994 et 2004, et de 50 % pour les lycéens. Pendant ce temps-là, entre 1990 et 2006, le nombre d'enfants et de jeunes scolarisés dans le primaire a décru, passant de 6 953 milliers à 6 644 milliers. Dans le secondaire, le ressac est plus visible encore : on passe de 5 709 milliers en 1990 à 5 418 milliers à la rentrée 2006 (sources : Insee).
Premier poste de l'Etat, l'Education nationale emploie le chiffre ahurissant de 1 192 600 personnes ; elle est le premier employeur au monde, devançant même les Chemins de fer indiens (population de l'Inde : 1,1 milliard d'habitants). Précision qui ne manque pas de sel, 38 % de cette armée mexicaine, reconnaît benoîtement le ministère, sont affectés à des tâches administratives. Quant aux « fonctionnaires enseignants », leur nombre exact demeure imprécis, mais ils sont officiellement plus de 23 000 à ne pas enseigner du tout, qu'ils soient « détachés » ou « en attente de poste » ; et ce chiffre ne comprend pas les « en stage » ou « souffrants », dont la proportion reste opaque. Rappelons tout de même que l'absentéisme dans le secteur public coûte environ 8,5 % du Budget annuel de l’État.
Bien entendu, à défaut d'une franche approbation, toutes ces dépenses pourraient être admises, si, en regard de leur absurdité, des milliers de Pic de la Mirandole formaient l'avant-garde de nouvelles générations surdouées. Hélas, il faut déchanter. Le budget de l'Education nationale représente 7,1 % du PIB de la France quand 61,4 % de la population active salariée sont sans diplôme ou titulaires d'un diplôme inférieur au bac. Voilà qui en inquiétera plus d'un, puisque le bac est lui-même un produit dévalué, avec 83 % de reçus. En donnant un hochet à tous les recalés du dernier rang, l’Éducation Nationale a du reste dynamité la filière du secondaire. Pour rappel, il y avait eu 50 % de reçus au Bac général en 1966. Serait-ce que les génies en herbe actuels ont fait de considérables progrès ? Non : ces diplômés de perlimpinpin possèdent à l'usage un bagage étique, une orthographe relevant de l'onomatopée et du tag, et des connaissances souvent fantaisistes, assénées par un encadrement soixante-huitard. Quand on songe qu'à sa création, l'examen se déroulait exclusivement à l'oral et en grande partie en latin ! Et nunc reges, intelligite erudumm, qui judicatis terram (« et maintenant, vous les élites, instruisez-vous, vous qui décidez du sort du monde ») ...
L'enquête qualitative PISA (Programme International pour le suivi des acquis des élèves), menée par l'OCDE en 2006, confirme le classement médiocre de la France, déjà pointée du doigt par l'organisation internationale dans ses précédentes études de 2000 et de 2003 L'OCDE teste près de 400 000 élèves de 15 ans scolarisés dans 57 pays. Alors que les élèves finlandais caracolent une nouvelle fois en tête du classement, les Français dégringolent. En 2003, la France était a la 10e place pour les sciences. Elle recule au 19e rang en 2006 parmi les trente pays de l'OCDE. Ce décrochage se confirme aussi dans les deux autres domaines étudiés depuis 2000, la compréhension de l'écrit (lecture) et les mathématiques. En lecture, la France a ainsi rétrogradé entre 2000 et 2006 de la 14e place à la 17e place. Même chose en mathématiques, où les Français sont passés en trois ans du 13e au 17e rang. Quant à l'université, c'est kif-kif bourricot : les universités américaines se réservent les 30 premières places du classement de l'enseignement supérieur dans l'évaluation PISA. Le premier établissement français, l'université Paris VI (Pierre et Marie Curie) pointe à une peu enviable 36e place ...
TABLEAU NOIR ET DJELLABAS
Venons-en au cœur de la question. Comment expliquer qu'avec un tel niveau de dépenses - aucun autre pays ne consacre un tel budget par élève scolarisé - nous soyons ainsi à la traîne ?
« La France et le Japon ont vu leurs performances en lecture diminuer, mais pour des raisons diamétralement opposées. En France, c'est la proportion d'élèves en difficulté qui a augmenté », explique Eric Charbonnier, analyste à la direction de l'éducation de l'OCDE. Que signifie ce langage châtié ? Qui sont ces mystérieux « élèves en difficulté » qui se multiplient et plombent nos performances ?
Une étude menée par la Commission européenne dans le cadre de son programme intitulé « Education et formation 2010 » indique que 40 % des élèves immigrés de la 1ère génération ont des performances moyennes inférieures au niveau 2 (sur les six niveaux possibles de compétences) en Belgique, France, Norvège et Suède. Dans notre pays, ces malchanceux méconnaissent en outre les vertus de la ponctualité : une enquête de 2002 de notre ministère de l’Éducation montre qu'en terminale technologique et générale, seuls 5,2 % des élèves d'origine maghrébine arrivent au cours à l'heure.
Citons à présent le rapport de la Commission européenne in extenso : « L'analyse des évaluations PISA 2003 montre que, dans la plupart des pays, les enfants qui, à la maison, parlent une autre langue que la langue de l'enseignement ont de moins bons résultats scolaires, et ce dans tous les pays européens de l'étude OCDE. Le décalage entre la langue maternelle et la langue seconde et les difficultés qui en résultent s'expliquent d'une part par la difficulté pour les élèves de s'adapter au langage scolaire, et, plus généralement, par la difficulté à s'adapter à la forme scolaire (compréhension des consignes, des tâches à accomplir). Les effets linguistiques et textuels des consignes scolaires ne peuvent être isolés du contexte socioculturel ou socio-historique (...). L'apprentissage du vocabulaire, la reconnaissance du code, déjà difficiles à appréhender pour les petits autochtones, sont autant de barrières à franchir pour maîtriser l'écriture, la lecture et la résolution de problèmes. » Cette analyse est rejointe par une autre ; selon d'autres experts de l'OCDE en effet, « le fait de parler à la maison une autre langue que la langue d'enseignement est préjudiciable pour les apprentissages des élèves issus de l'immigration et engendre des retards irrécupérables ». Ces experts entérinent donc le fait qu'une classe où les enfants surgis du bilad prédominent est dans l'incapacité de bien fonctionner, puisque le préalable à l'enseignement être entendu - n'est pas rempli. Le sabir qui, dorénavant, tient lieu de novlangue dans de nombreuses régions de France entre en conflit avec la transmission du savoir. Voilà qui est fâcheux, certes, mais doit être exprimé.
Terminons par quelques chiffres : selon l'Insee, 13 % des immigrés ont moins de 25 ans. La part des immigrés nés au Maghreb a doublé depuis 1962. Le nombre de naturalisations s'élève à environ 150 000 individus chaque année. En 2004, parmi ces nouveaux «Français», 50 % étaient originaires du Maghreb avec une écrasante majorité d'Algériens, 11 % d'un autre pays africain, et 15 % d'Asie.
Gageons qu'avec un tel apport, augmenté des enfants de "sans-papiers" qui, par convention internationale, ont accès à la scolarité, les disciples de Bossuet ou d'Honoré de Balzac seront bientôt légion.
Grégoire DUHAMEL. Rivarol 17 octobre 2008 -
La manif contre le mariage homo : Un dimanche en France d’avant
Tribune Libre de Paysan Savoyard
La manifestation de dimanche dernier contre le projet de mariage homosexuel pouvait susciter nous semble-t-il des sentiments mêlés (nous avons évoqué le fond du débat dans un article précédent). L’ampleur de la mobilisation contre ce projet contestable a été réjouissante et roborative. Et pourtant, face à l’entreprise de destruction de la France française que ce projet illustre, la plupart des manifestants s’obstinent à conserver une attitude d’aveuglement volontaire.
Le cortège a permis de ressentir, le temps d’une journée d’hiver, ce que peut être la douceur de vivre dans une société homogène, structurée et apaisée. Joyeuse et chaleureuse, cette excursion dans la France « d’avant » suscitait peut-être également chez de nombreux marcheurs, une impression douce-amère de regret et de mélancolie, diffuse, indicible et pourtant douloureuse. Comme si persistait au hasard de ces rues le parfum entêtant de ce que l’on a perdu.
- Le système a utilisé les méthodes de type totalitaire dont il est désormais coutumier
La gauche au pouvoir s’est efforcée de minorer de façon grossièrement abusive l’importance quantitative de la manifestation. Les médias ont ressassé qu’elle avait réuni entre 340.000 personnes, « chiffres de la préfecture de Police », et 800 000 « selon les organisateurs ». Le chiffre de la police a fait sourire jusqu’aux partisans du mariage homo eux-mêmes tant il était peu crédible.
Quant au chiffre de 800.000, il est lui aussi objectivement mensonger puisque les organisateurs ont estimé le nombre des manifestants à 1 million (le chiffre de 800.000 correspond à celui transmis à la presse par le collectif d’organisation à 18 h 00, heure à laquelle de nombreux manifestants étaient encore loin du point d’arrivée ; les derniers manifestants ont atteint le Champ de Mars vers 20 h 00).
Selon certaines sources, l’un des opérateurs de téléphonie mobile a chiffré le nombre des manifestants (dont la plupart étaient munis d’un téléphone mobile détectable) à 1,3 millions. Dans le même souci de cacher l’ampleur de la manifestation les reportages télévisés n’ont présenté aucun plan d’ensemble du Champ de Mars entièrement rempli de manifestants.
Signalons que la mairie de Paris envisage de demander au collectif d’organisation le règlement d’une facture de 100.000 euros correspondant à la remise en état des pelouses du Champ de Mars. Cette initiative visant à museler financièrement les organisateurs d’une manifestation pourtant autorisée est tout à fait inédite.
Elle s’intègre dans l’option tactique que le Système privilégie depuis plusieurs années pour étouffer l’opposition : des sanctions pécuniaires ciblées constituent une technique de dissuasion discrète et efficace (on pense notamment aux condamnations infligées à des militants ou responsables du Front national pour des propos anti immigration jugés « racistes »).
Ajoutons que les politiciens de gauche, ce qui est de bonne guerre, mais aussi l’ensemble des médias, ce qui est là plus contestable, se sont efforcés de discréditer les manifestants, présentés comme des ringards, des passéistes, des nostalgiques dépassés par les évènements et incapables de s’adapter à une société en mouvement.
Cette manifestation, qui a provoqué une mobilisation énergique de l’appareil de propagande du Système, confirme un diagnostic qu’avec d’autres nous avons posé depuis déjà plusieurs années : la France voit s’installer de façon progressive et doucereuse un régime d’essence totalitaire.
- Des marcheurs paisibles… et désarmants de naïveté
Pour ceux, dont nous sommes, qui considèrent avec consternation la façon dont l’oligarchie a entrepris de transformer la société, cette manifestation de grande ampleur contre le mariage homosexuel peut être considérée comme un évènement très encourageant.
Les manifestants se sont mobilisés pour défendre l’institution de la famille traditionnelle contre un projet voulant étendre aux couples homosexuels les concepts de mariage, de famille et de parents. La mobilisation a été massive alors même qu’il ne s’agissait pas de défendre ou de revendiquer le bénéfice d’un droit.
C’est d’ailleurs le raisonnement individualiste souvent entendu dans la bouche des partisans du mariage homosexuel : « pourquoi les manifestants sont-ils hostiles au mariage homo alors qu’ils ne sont pas personnellement concernés, que ce projet ne leur retirera aucun droit et ne les empêchera en rien de continuer à s’inscrire eux dans le cadre du mariage et de la famille traditionnels ? ». Contre cette vision d’une société individualiste et relativiste, les manifestants se sont mobilisés pour défendre un principe : nous considérons qu’il s’agit là d’un évènement très positif.
La manifestation a pour l’essentiel été suscitée et animée par les réseaux catholiques (notamment les écoles). Parmi les foules, elles aussi nombreuses, qui avaient accueilli avec ferveur Benoît XVI en France en 2008, une partie non négligeable d’entre elles ont sans doute défilé ce 13 janvier. De même on peut penser que parmi les manifestants, beaucoup auraient déclaré, si on les avait interrogés, que, sans nécessairement être croyants, ils ne renient pas leur culture chrétienne et qu’ils y sont même attachés. Il y a, là encore, des signes positifs, la religion catholique constituant l’un des principaux cadres ayant permis à la société française d’être ce qu’elle est.
Cependant il nous semble que la manifestation a émis également des signaux moins positifs.
C’est pour défendre l’institution de la famille que les manifestants se sont mobilisés. Or le projet de mariage homosexuel ne doit pas être analysé nous semble-t-il comme concernant la seule institution familiale. Comme nous le notions dans un article précédent, il s’inclut bel et bien dans un projet global, qui vise à démanteler l’ensemble des principaux cadres traditionnels de la société française : la famille certes ; mais aussi la religion catholique ; la nation, enfin, avec ses frontières, son État souverain et sa population historique de race indo-européenne.
La majorité des manifestants du 13 janvier ne partagent probablement pas cette analyse. Défendant l’institution familiale en tant que telle, ils n’ont pas conscience qu’ils sont confrontés en réalité à un projet de société alternative, conçu par les partisans de la « modernité » agressive. Il nous semble dès lors que ces manifestants manquent de lucidité et ne saisissent pas les enjeux véritables.
C’est ainsi que, pour la plupart, les manifestants hostiles au mariage homo ne sont pas de ceux qui se mobilisent pour défendre la nation et pour s’opposer aux agressions dirigées contre elle, en particulier les politiques d’immigrationnisme et de mondialisation. Et pourtant, sans la protection du cadre national, tout ce à quoi tiennent les manifestants, la religion catholique et la famille chrétienne en premier lieu, seront le moment venu menacés et attaqués.
Pire, les réseaux catholiques qui ont suscité la manifestation soutiennent par ailleurs activement les principales options et décisions stratégiques du Système : l’immigrationnisme et l’universalisme. Les analyses des milieux catholiques sont assises sur la lecture conciliaire de l’Évangile, victimaire et mortifère, qui nous paraît profondément erronée. Les milieux catholiques commettent ainsi une tragique erreur d’analyse, sur les plans aussi bien philosophique que géopolitique, et appuient une évolution dont ils seront probablement les premières victimes.
Les choix électoraux des manifestants révèlent également leur manque de lucidité. La plupart d’entre eux votent pour l’UMP ou les partis centristes. Ils estiment n’avoir rien de commun avec les nationalistes. Le Front national, en particulier, appartient pour eux au « camp du mal », au même titre que le mariage homo. C’est ici que l’aveuglement volontaire des manifestants apparaît le plus patent. Certes une partie de l’UMP s’est déclarée hostile au mariage homosexuel (comme l’a fait également le FN, dont certains dirigeants, mais pas tous malheureusement, ont participé à la manifestation).
Mais en dépit de sa position critique sur le mariage homosexuel, l’UMP reste avant tout l’une des deux ailes du conglomérat UMP-PS, les deux partis étant d’accord pour mener à tour de rôle les mêmes politiques mondialistes, libérales et immigrationnistes.
Les débats sociétaux comme celui provoqué par le projet de mariage homo ont pour fonction de camoufler l’accord profond de la classe dirigeante sur la plupart des sujets : en organisant des débats factices au sein de l’oligarchie, il s’agit de donner à l’électorat l’impression qu’une véritable alternative continue à exister entre gauche et droite. Jusqu’à présent les manifestants du 13 janvier et l’ensemble des électeurs de droite se laissent prendre à cette mise en scène, pourtant poussiéreuse et vieille de plus de trente ans.
- La nostalgie de la France d’avant
La manifestation réunissait une population qu’il était extrêmement agréable de côtoyer. Des jeunes parents enthousiastes, des personnes âgées dynamiques, des enfants, des religieux, certains en soutane, des jeunes, en grand nombre, notamment parmi ceux qui ont assuré l’encadrement du défilé. Des gens bien mis pour certains ; une collection de gens ordinaires pour l’essentiel. Une foule calme, polie, bien élevée, souriante, bienveillante.
Joyeuse sans énervement. Sure de ses convictions sans ostentation ni méchanceté. Nulle agressivité. Aucune provocation. Si elle scandait volontiers « on va rien lâcher », la foule avait du mal à entonner les slogans un tant soi peu agressifs et se contentait de sourire lorsque les organisateurs lançaient les « Hollande t’es foutu » ou les « si tu savais où on se le met… ».
Aucun débordement n’a eu lieu. Pas de tags. Pas d’abribus cassé. Pas de voitures abîmées. Aucune violence. Le service de la voirie de la mairie de Paris a avoué qu’il n’avait jamais eu aussi peu de déchets à ramasser après une manifestation. Les forces de l’ordre, aussi sereines et détendues que les marcheurs, ont qualifié la manifestation de « mer d’huile ».
Un autre aspect ne pouvait que frapper les observateurs et les participants eux mêmes. Il n’y avait là aucun immigré. Il n’y avait même pas de couples mixtes. Les manifestants constituaient une population parfaitement homogène, une population « de souche », une population, pour dire le mot, intégralement blanche.
La manifestation, qui plus est, se déroulait dans les beaux quartiers bourgeois agréables à traverser. Sans les tags. Sans les barres, les tours et les grands ensembles de l’urbanisme concentrationnaire qui caractérise la seconde partie du vingtième siècle. Sans les mendiants agressifs. Sans les campements sauvages de Roms près des bouches de métro.
Pour toutes ces raisons, la journée fut spécialement plaisante, en dépit du froid et des heures passées à piétiner. Ont défilé dans la bonne humeur les représentants d’une société qu’on pouvait croire disparue et qui existe encore.