Seule la décroissance économique et démographique peut sauver la planète.
Comment peut-on croire sérieusement que les événements survenus au Japon aient une réelle influence sur le maintien des 400 centrales nucléaires en fonction dans le monde. Ou qu'une seule des 150 prévues soit annulée. Sans doute fermera-t-on dans un grand tintamarre médiatique quelques établissements antédiluviens dont il aurait fallu de toutes façons se débarrasser. Quelques projets, pour amuser la galerie, prendront un peu de retard. Mais les puissances globales ont fait depuis longtemps le pari du développement nucléaire. Parce qu'elles ont un besoin démesuré d'énergie afin de poursuivre leur paradigme obligé de croissance illimitée. Or, alors que la population mondiale prolifère et que s'emballent ses exigences de confort et de luxe, les réserves de pétrole plafonnent.
Cette société de la sur-consommation est irriguée par les énergies fossiles et les forces hégémoniques qui ont émergé avec elles sont peu disposées à abandonner leur pouvoir. Aussi l'atome, qui permet de concurrencer le charbon mis à l'index par la charlatanerie du CO2 anthropique, représente-t-il un moment essentiel dans la progression technologique du mythe progressiste. Il suffit de voir l'adulation qui entoure ses pionniers. Quels que soient les avatars subis par les nations, l'idéal prométhéen dont il se pare ne soulève aucune des contestations qu'il rencontre habituellement.