Dans l'affaire Ghosn, on a focalisé l'attention des Français, d'abord sur le comportement quelque peu hors limites d'un brillant dirigeant, puis sur la méchanceté des Japonais, bien connue des lecteurs du Lotus Bleu.
Mais, d'autre part, on ne s'est pas suffisamment interrogé en France sur les motivations de nos partenaires. Pourquoi en effet se sont-ils retournés à l'encontre de leur sauveur ? il semble un peu trompeur de fantasmer sur leur nationalisme industriel. Si ce pays était à ce point braqué contre les investisseurs étrangers, éventuellement en raison de son caractère insulaire, il n'aurait jamais laissé un opérateur européen s'emparer de tout ou partie d'un bastion de son industrie, même pour le tirer d'embarras.
Ce qui a provoqué une partie de la réaction de Tokyo tient à la prise de conscience que se profilait un étatisme qui n'appartient pas du tout à la culture du capitalisme japonais.