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Le rétablissement, en date de ce 1er juillet, du contrôle des loyers à Paris suscite évidemment des critiques. Il est psychologiquement compréhensible que l'opposition vienne plutôt des propriétaires. Vu sous l'angle de la réflexion économique, sans doute devrait-elle plutôt susciter la protestation des victimes futures : et ce seront, dans la situation actuelle de pénurie, les locataires, les jeunes ménages, et une fois de plus les classes moyennes.
À cet égard faudra-t-il parler bientôt de la question du nouvel encadrement des loyers comme d'une "affaire" ? comme il y eut en 1933 une "affaire" Stavisky, comme il y eut une "affaire" Benalla, dont on ne parle plus, comme il en éclate autour de Sarkozy, etc.
Dans ce sens-là du mot affaire, certainement pas. Nous ne sommes pas en présence d'un éclat d'obus, d'une boule puante ou d'un montage médiatique. On ne verra pas défiler les malcontents, les indignés, les gilets jaunes.
Et pourtant, au bout du compte la situation du logement va s'aggraver, dans un pays qui compte déjà, selon les évaluations des professionnels, 7 millions de Français dont l'habitation est estimée inadéquate, et dont la demande solvable reste insatisfaite. Ce nombre va bientôt se rapprocher de 10 millions, à échéance de 15 ans. Cette dernière projection s'entend sauf à empirer la législation et la politique de l'habitat. Or, l'aggravation se profile et, au lieu d'inciter l'offre à répondre à ce besoin effectif, les pouvoirs publics agissent, avec beaucoup d'ingéniosité technocratique, de complexité administrative et de vieux préjugés socialistes, de manière à la restreindre.
On peut donc y voir un scandale au moins aussi grave que ceux dont les télévisions font leurs journaux de 20 heures, les quotidiens leur première page, et les communicants leurs tweets.
On croyait en France avoir renoncé en 1978 à la folie, typiquement étatiste du contrôle des prix.
Mais le ministère des Finances, transformé en ministère de l'Économie, a toujours voulu conserver un pouvoir de régulation. Les prix de certains secteurs sont demeurés encadrés. Ceci fait que l'on a pu dire de la France qu'elle apparaît comme le seul pays d'Europe à n'avoir connu que 10 ans de liberté des prix depuis la Deuxième Guerre mondiale, entre l'ordonnance Balladur de 1986 et la loi Galland de 1997. Depuis ce dernier texte, prétendant légiférer "sur la loyauté et l'équilibre des relations commerciales", les conséquences de nouvelles velléités politiques d'agir sur les prix se sont empilées.
Pas besoin de beaucoup d'expérimentations pour comprendre qu'en situation de pénurie, en touchant aux prix, on fausse le thermomètre sans changer la température. La France a fait de nombreuses expériences sur elle-même depuis la loi du maximum inventée au joli temps de la Terreur.
Contrairement à ce que pensent un certain nombre de nos concitoyens écœurés, tous les politiciens ne sont pas stupides ou corrompus. L'ancien ministre délégué au logement de 2009 à 2012 Benoist Apparu, depuis 2014, maire de Châlons-en-Champagne parle intelligemment de ce dossier : "Le marché du logement est très simple, dit-il, contrairement à ce que l’on pense. C’est l’offre moins la demande. Quand il y a beaucoup d’offre, le patron, c’est le locataire, et les prix sont bas. La principale cause du problème en Ile-de-France, c’est que l’offre est beaucoup trop faible par rapport à la demande. C’est basique et cela tient à une chose : la démographie." Une seule solution : augmenter l’offre, construire encore et encore.
Au problème du foncier, on peut, on doit, aussi répondre, tel est du moins l'opinion du rédacteur de cette chronique, par une augmentation de l'offre de transport, problème central d'une région comme l'Ile-de-France.
Mais le ministre Julien Denormandie dans un entretien pose, lui, les jalons d'une nouvelle expérimentation de ce qui a toujours échoué : "Nous verrons dans cinq ans si le jeu en vaut la chandelle, a indiqué le ministre de la Cohésion des territoires. Si ça marche, on ira plus loin. Si ça ne marche pas, on en tirera les conclusions."
On perd ainsi beaucoup de temps avec la doctrine macronienne du monde nouveau.
Il est vrai que Paris, pas seulement sa calamiteuse municipalité actuelle, mais aussi par la voix de ce ministre, son gouvernement prend, sur ce terrain, le chemin désastreux qui se prépare pour Berlin. Depuis 2016 la Ville-État de Berlin est gouvernée par une par une coalition au sein de laquelle les sociaux-démocrates et les écologistes ont accepté de former une alliance les anciens communistes de Die Linke.
Ah mais dira-t-on le statut, l'histoire, mais aussi la géographie de la capitale de la France centralisée n'est pas comparable à la situation de l'Allemagne pays fédéral. Le vieux fief des électeurs de Brandebourg devenus rois de Prusse ne compte que 4 millions d'habitants sur un ensemble de 83 millions. Ceux-ci sont moins prospères que le reste de leurs compatriotes 30 000 euros de revenu/habitant contre 48 000.
Or, l'évolution de cette cité, magnifiquement restaurée, tient aussi au fait qu'elle est redevenue capitale, que son marché immobilier dépasse sa population d'hier, quand elle était divisée entre l'est et l'ouest etc. La gauche socialo-communiste, avec le soutien des écolos, y livre de façon très claire, une bataille à retardement. Son projet va être soumis au parlement local d’ici octobre.
C'est une représentante des ex-communistes, toujours marxistes, du parti Die Linke qui le porte. Katrin Lompscher, sénatrice en charge du développement urbain et du transport déclare ainsi : "Avec cette nouvelle loi, nous voulons stopper la hausse gravissime des loyers de ces dernières années et apaiser un marché locatif en surchauffe à Berlin."
Ce discours, on l'imagine très bien tenu par Ian Brossat, glorieux tête de liste du PCF aux européennes lorsqu'Anne Hidalgo en fit son adjoint chargé des mêmes dossiers que la camarade Lompscher à Berlin.
Brossat a obtenu 2,49 % des voix sur toute la France. Est-ce le score qu'avec leur expérimentation désastreuse ambitionnent les macroniens ?
La Grande-Bretagne est confrontée depuis plusieurs décennies à une immigration massive. A l’instar d’autres pays anglo-saxons, ce pays a cherché avec le multiculturalisme à faciliter l’intégration des extra-européens. Ce modèle de société est sérieusement remis en cause depuis quelques années. Suite au vote en faveur du Brexit, l’avenir nous dira si l’establishment permettra aux britanniques de retrouver la maîtrise de leur destin, en particulier dans le domaine migratoire.
Une hausse récente de l’immigration
Si la Grande-Bretagne a connu au cours de son histoire plusieurs vagues d’immigration, en provenance d’Irlande, d’Europe occidentale et de pays du Commonwealth, c’est surtout à partir des années 1990 que les flux ont commencé à augmenter de façon importante. Le contrôle de l’immigration s’est en particulier relâché sous le gouvernement travailliste au pouvoir entre 1997 et 2007 (1). Ainsi, un tiers des immigrés présents en Grande-Bretagne seraient arrivés au Royaume-Uni sous les mandats successifs du premier ministre libéral libertaire Tony Blair. Entre 1997 et 2009, la population étrangère a augmenté de 2,2 millions de personnes, dont la moitié issues de pays du Commonwealth (2).
Une particularité de l’immigration dans les années 1990 et 2000 est l’importance des arrivées d’une part d’européens, dont beaucoup de polonais, et d’autres part de non-européens. En dépit du durcissement des conditions d’accueil, les différents gouvernements n’ont jusqu’à ces dernières années pas réussi à réduire significativement les entrées d’immigrés sur le territoire.
En 2016, l’échec de la tentative du Premier ministre de l’époque, David Cameron, d’obtenir des restrictions significatives aux règles de libre circulation au sein de l’Union européenne, conjugué à l’échec du multiculturalisme à l’anglaise, peuvent être une partie d’explication au vote majoritairement favorable à la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (le « Brexit ») (3).
L’immigration extra-européenne
Au sortir de la 2e guerre mondiale, une immigration de travail d’Afrique et des Caraïbes a été organisée, afin de répondre aux demandes du patronat, en particulier dans le secteur des transports. En dépit de mesures restrictives prises en 1962, les immigrants venant de ces contrées ont continué à arriver en Grande-Bretagne et à s’installer dans les grandes villes du pays.
L’immigration de pays du Commonwealth, en particulier d’Inde et du Pakistan, a également été favorisée dans les années 50, dans le but affiché d’accompagner le développement économique. Alors que les besoins du marché du travail commençaient à se tarir, en particulier dans l’industrie lourde, les arrivées de citoyens d’anciens dominions et colonies de la Grande-Bretagne ne baissèrent pas. Plusieurs lois adoptées en 1971, 1982 et 1988 (appelées « loi des immigrants du Commonwealth ») visant à restreindre l’immigration ont alors été prises, avec un succès mitigé (4).
En 1968, un député anglais, Enoch Powell, prononça un discours dans lequel il mettait en garde ses concitoyens sur les arrivées massives d’immigrés de pays du Commonwealth et leurs conséquences (5). Si cette allocution lui a valu de nombreuses critiques de l’establishment et un grand soutien populaire, elle apparaît rétrospectivement comme visionnaire.
Selon le dernier recensement réalisé en 2018, le Royaume Uni compterait 3,3 millions de musulmans (6). Sur la période 2001-2011, la population musulmane a presque doublé en Angleterre et dans le Pays de Galle (7).
Une immigration massive
Les chiffres de l’immigration en Grande-Bretagne sont impressionnants :
L’immigration nette (immigration moins émigration) depuis 2003 fait ressortir un solde positif compris entre 200 000 et 300 000 habitants supplémentaires par an.
Depuis 1996, l’immigration extra-européenne avoisine annuellement les 300 000 arrivées (328 000 en 2018).
Depuis 1998, l’immigration nette des non-européens oscille entre 129 000 (en 1998) et 232 000 (en 2018) par an.
Alors que le pays a une population totale de 66 millions d’habitants, le nombre de résidents nés à l’étranger a doublé depuis 2004 et s’élève à 9,4 millions. Parmi eux, les non-européens sont majoritaires (5,7 millions) (8). La population née à l’étranger représente 14,4 % de la population totale, un pourcentage qui est plus fort dans les grandes agglomérations comme à Londres (41 % de la population) (9).
Bien qu’il soit par nature difficile à évaluer, le nombre de clandestins avoisinerait le million de personnes dans le pays (10)Comme le faisait remarquer un rapport parlementaire, le travail illégal ne présente pas les mêmes inconvénients pour les clandestins en Grande-Bretagne que dans d’autres pays, en raison notamment de l’absence de salaire minimum (11). On peut mentionner aussi l’absence de carte d’identité. Le nombre très important de clandestins dans le pays permet à l’économie souterraine de prospérer. Globalement, elle représentait 150 milliards de livres annuellement en 2013 (168 milliards d’euros) et le travail non déclaré 10 % du revenu national (12).
L’immigration : un impact positif pour l’économie ?
Si, selon l’office national de statistique de Grande-Bretagne, le taux d’emploi des ressortissants européens (81 %) est supérieur à celui des citoyens britanniques (75 %), le taux d’emploi des non-européens n’est que de 63 % (13). D’autre part, une agence rattachée au gouvernement anglais, le « Migration Advisory Committee », a mis en avant un impact négatif de l’immigration extra-européenne sur l’emploi des travailleurs anglais (14). Un article recensant plusieurs études scientifiques publié sur le site de l’université d’Oxford aboutit au constat que les migrants non issus de l’Union européenne ont une contribution fiscale négative (15).
L’échec du multiculturalisme
Dans l’objectif de favoriser l’accueil et l’« intégration » des nouveaux arrivants, une idéologie s’est développée en Grande-Bretagne dans les années 1960 : le multiculturalisme. Il repose sur deux postulats :
les cultures d’origine des immigrés doivent être préservées,
l’adhésion à la culture nationale n’est pas indispensable à la cohésion nationale (16).
Toute une série de mesures a été prise dans ce sens par les gouvernements successifs : introduction de l’apprentissage à l’école des langues des immigrés, modification des programmes scolaires afin de favoriser le multiculturalisme de la société, autorisation et subventionnement d’organisations locales communautaristes, etc.
Les résultats de cette politique conjuguée à une immigration massive n’ont non seulement pas été probants, ils ont été largement contre productifs :
La politique de subventionnement des associations de quartier sur des bases ethniques a amené nombres d’entre elles à s’ériger en communautés. Leur organisation sur ces bases a pu favoriser et entretenir une idéologie séparatiste, voire rétrograde (17).
Certains dispositifs mis en place dans le cadre du multiculturalisme ont parfois été vécus comme discriminatoires par une partie de ceux qui sont appelés avec condescendance des « petits blancs » (18).
La concentration de minorités ethniques dans certaines villes a entraîné un « white flight », un exode de blancs vers d’autres lieux de résidence, accréditant la thèse de « vies parallèles » dans tous les aspects de la vie quotidienne (19) (Jérôme Fourquet parle de « société d’archipels » pour la France).
Plusieurs émeutes impliquant des jeunes noirs originaires des Caraïbes ont eu lieu dans les années 1980 à Brixton, Londres, Liverpool et au début des années 2000 à Bradford et Oldham (20).
Un rapport publié en juillet 2015, réalisé à la demande du premier Ministre à partir d’une enquête de terrain, contenait des constats cinglants (21) :
– Des quartiers sont à un tel point communautarisés que les enfants des écoles y habitant pensent que la population britannique est composée entre 50 % et 90 % de personnes dites « asiatiques » (expression utilisée en anglais pour désigner les indiens et pakistanais).
– Dans quelques 682 circonscriptions électorales, plus de 40 % des habitants sont des « britanniques non-blancs ». Une proportion qui dépasse 90 % dans 17 quartiers.
– Des quartiers des villes de Blackburn, Birmingham, Burnley et Bradford ont une population musulmane comprise entre 70 % et 85 %.
– Des « charia council » ont été autorisés, «à vocation de conseil ». Face visible d’un communautarisme islamique parfois beaucoup plus rigide et intolérant. En témoigne un récent reportage sur l’enseignement dispensé dans certaines écoles privées musulmanes sous influence salafiste (22).
– De très nombreux mariages musulmans (« sharia marriages ») échapperaient au code civil national.
– Les institutions gouvernementales et non gouvernementales, nationales et locales, ont ignoré voire cautionné des pratiques religieuses ou culturelles régressives (excision, mariages forcés, etc.), notamment en matière de droit des femmes, par peur d’être accusé de racisme ou d’islamophobie (23).
L’épitaphe du multiculturalisme
Dans un discours prononcé en 2011 à Munich, le Premier ministre de l’époque,David Cameron, en se défendant de tout amalgame, déclarait notamment : « Avec la doctrine du multiculturalisme d’Etat, nous avons encouragé des cultures à vivre séparément, à l’écart des autres et du reste de la société (« apart from the mainstream »). Nous avons même toléré ces communautés sécessionistes qui sont organisées selon des valeurs contraires aux nôtres »(…). « Quand un non-blanc émet des opinions et a des pratiques inacceptables, nous sommes très prudents, voire craintifs de nous y opposer (…). » (24).
Ironie de l’histoire, alors que le multiculturalisme s’impose en Europe continentale sous l’effet d’une immigration de masse, les avertissements venus de Grande-Bretagne ont jusqu’à présent été largement ignorés. Si le multiculturalisme a pu se développer dans les années 1960 et 1970 grâce au soutien bienveillant des autorités anglaises, la situation nous montre qu’à partir du moment où ce ne sont plus des hommes et des femmes que l’on fait entrer dans le pays mais des peuples, le communautarisme s’impose de facto.
Paul Tormenen 25/06/2019
(1) « The history of the immigration to the U.K. ». Migration watch UK. 3 septembre 2018.
(2)« Royaume Uni, l’immigration sur l’agenda politique ». D. Lassalle. La Documentation française. 14 janvier 2014.
(3)« David Cameron got nothing for something ». Le Vif. 24 février 2016. Voir aussi la critique de Michèle Tribalat du livre de David Goodhart,« the road to somewhere », sur son site.
(4) « Caribbean immigrants in Britain and Canada : socio-demographic aspects ». A H. Richmond. 1987.
(5) « Des fleuves de sang ». Discours d’Enoch Powell du 20 avril 1968. Boulevard Voltaire.
(6) « Muslim population in the U.K. ». Office for national statistics. 2 août 2018.
(7) « Muslim population in England and Wales nearly doubled in 10 years ». The Guardian. 11 février 2015.
(8) « Population by country of birth ». Migration watch UK.
(9) « Migrants in the U.K., an overview ». The migration observatory at the university of Oxford. 15 octobre 2018.
(10) « Illegal immigration, what can be done ? ». Migration watch UK. 20 septembre 2018.
(11) « La lutte contre le travail clandestin ». Sénat. 1996.
(12) « UK shadow economy worth $ 150 bn ». The Guardian. 4 juillet 2013.
(13) « UK and non UK people in the labour market. May 2018 ». Office for national statistics.
(14)« How immigrants affect jobs and wages ». Full fact. 15 mai 2017.
(15) « The fiscal impact of immigration in the U.K. ». The migration observatory in the university of Oxford. 18 février 2019.
(16) « Les avatars du multiculturalisme britannique ». D. Lassalle. La Documentation française. 13 mai 2015.
(17) « Les métamorphoses du multiculturalisme britannique ». Vincent Latour.
(18) Ibid (16)
(19) « Du multiculturalisme à la crise de l’intégration. Regards croisés entre le Canada et la Grande-Bretagne ». Romain Garbaye. Miranda. 2014.
(20) « Le Royaume uni et les migrants, histoire d’un désamour ». Sputniknews. 29 janvier 2016.
(21) « The Casey review in opportunity and integration ». Dame Louise Casey. 2015.
(22) « L’enseignement de la charia en Grande-Bretagne, c’est une réalité ». Reportage de France 2, extrait sur le site de Damoclès. 17 juin 2019.
(23)Lire à ce sujet « Viols à Huddersfield : après l’omerta, le silence des médias imposé par la justice ». Observatoire du journalisme. 5 novembre 2018.
(24) « PM speech at Munich security conference ». Site du gouvernement britannique. 5 février 2011.
M. Macron s’est présenté pendant l’élection présidentielle comme le sauveur de la France. Il allait, paraît-il, relancer la machine économique et terrasser le déficit. En 2017, son gouvernement assurait qu’en 2022, le budget serait excédentaire. Las ! en 2 ans, ces prétentions ont été balayées malgré les admonestations de la Cour des comptes. Le Pouvoir avait promis en 2017 de réduire de 50.000 le nombre de fonctionnaires d’État, 100.000 étant supprimés par les autres administrations. Or la réduction ne sera que 15.000 et encore ! Peut-être que pour finir, le nombre d’agents de l’État va s’accroître comme en 2018.
Pourtant, lorsque nous nous comparons avec nos voisins européens, nous battons tous les records : 1 fonctionnaire pour 11,6 habitants chez nous ; 1 pour 19,6 en Allemagne ; 1 pour 22 en Grande-Bretagne ! Ces pays ne sont pas pour autant sous-administrés. Ils ne manquent ni d’enseignants ni de policiers. À partir de 2010, le Royaume-Uni s’est lancé dans la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires sur 3,5 millions. Cela s’est fait sans drame, en jouant sur les départs en retraite. Ces réformes ont donné un coup de fouet à l’économie britannique. La situation ne s’est ternie que depuis que le Brexit se rapproche. Le déficit budgétaire britannique a été sensiblement réduit, tandis que le taux de chômage est au plus bas, preuve que les réductions des effectifs des agents de l’État produisent rapidement des effets positifs.
Chez nous, le pouvoir a pris prétexte de la révolte des Gilets jaunes pour ne rien faire. Le peuple, paraît-il, refuserait les fermetures des services de l’État. Il suffisait pourtant de rendre polyvalents les fonctionnaires en poste dans les petites et moyennes villes, qu’ils ne représentent plus une administration, mais toutes, pour que ce sentiment de sous-administration s’estompe. En outre, comme je l’ai répété à de nombreuses reprises dans ces colonnes, la France a transféré nombre de compétences au niveau local, tout en gardant les postes de fonctionnaires qui s’en occupaient et sans les supprimer lorsque leurs titulaires partaient en retraite. Un effort similaire à celui de la Grande-Bretagne est tout à fait possible et à lui seul, il permettrait d’équilibre le budget et de réduire la dette.
Mais M. Macron, malgré ses rodomontades, est sur la même ligne que son mentor M. Hollande : faire semblant de réformer. Cela serait un moindre mal si la situation économique se maintenait vaille que vaille pendant encore 5 ans. Mais dès 2020, une crise cataclysmique risque bien de s’abattre sur le monde, si l’on en croit de nombreux experts, et il n’est pas sûr, que du fait de la politique sans courage de M. Macron, la France puisse y survivre. Ajoutons que le pouvoir renonce à diminuer réellement les niches fiscales. Il n’y touchera qu’à la marge. Le déficit paiera l’argent déversé pour enrayer la crise des Gilets jaunes ; or les 7 milliards injectés ne relanceront pas l’économie de notre pays, mais contribueront surtout au déficit de la balance commerciale, car nos compatriotes achèteront en priorité des produits étrangers. La politique dite de la demande a toujours été un échec complet ! L’échec de M. Fillon était sans doute moralement justifié, mais il est un drame absolu pour la France, qui risque de faire faillite, alors qu’elle avait encore une chance en 2017 de s’en sortir.
Quelques heures après que, ce vendredi en début d’après-midi, le Panthéon à Paris a été occupé par plusieurs centaines de "gilets noirs" qui dénoncent la situation des sans-papiers, les politiques s'emparent du dossier.
Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'est montrée scandalisée, qualifiant "d'inadmissible" de "voir des clandestins revendicatifs occuper, en toute impunité, ce haut lieu de la République".
Marine Le Pen ✔@MLP_officiel
Il est INADMISSIBLE de voir des clandestins revendicatifs occuper, en toute impunité, ce haut lieu de la République qu’est le #Panthéon. En France, le seul avenir d’un clandestin devrait être l’expulsion, car c’est la LOI. MLP
Sur le site duPoint, Aziz Zemouri consacrait hier un article au sénateur LR marseillais et « gaulliste social » Bruno Gilles. Après « la débâcle de LR aux élections européennes combinée aux très mauvais scores de la liste Bellamy dans les bureaux de vote marseillais» , «Bruno Gilles s’est offert le surprenant ralliement de Vincent Vidal, responsable local du parti d’extrême droite et islamophobe Souveraineté identités et libertés (Siel). » « Bruno Gilles serait-il lui-même devenu sensible aux sirènes du grand remplacement » ? s’interroge M.Zemouri qui ne manque pas de rappeler qu’ en février 2019, cet élu LR «annonçait sur les ondes de Radio Gazelle, une radio communautaire locale, que s’il était élu maire de Marseille, il s’engageait personnellement à ce que le nom du jeune Ibrahim Ali, assassiné par des colleurs du FN à l’âge de 17 ans, soit rajouté à une avenue des quartiers nord.» Petite précision sémantique au passage à l’adresse de l’auteur de l’article: l’assassinat, contrairement au meurtre, induit la préméditation, la volonté de tuer la victime avant d’accomplir son acte, or ce ne fut le cas dans ce terrible drame qui a vu la mort de ce jeune comorien, membre de la bande B-Vice , le 21 février 1995. Cette parenthèse étant fermée, Aziz Zemouri estime non sans raison que la « stratégie politique (de M. Gilles) qui consiste à courtiser l’électorat musulman ou comorien tout en draguant des élus qui dénoncent l’africanisation et l’islamisation de l’Europe laisse songeur.»
Ce qui laisse aussi songeur, et à tout le moins explique que l’immigration de l’aveu même d’EmmanuelMacron – qui ferait une fixette sur le sujet -, sera LA GRANDE QUESTION de la prochaine présidentielle, c’est bien son caractère torrentiel. Jean-Paul Gourevitcvh le rappelait ces derniers jours sur Sud Radio, «nous avons entre 14 et 16 millions de personnes d’origine étrangère en France, immigrés ou descendants directs d’immigrés. C’est 4 fois plus qu’il y a 20 ans. »La journaliste de cette antenne, Véronique Jacquier, précise de son côté qu’en effet «L’immigration sera le sujet de la campagne présidentielle de 2022, voilà ce que dit Emmanuel Macron en petit comité. On recense en 255.000 primo-arrivants en 2018 et 122.000 demandes d’asile, un chiffre en hausse de 22% par rapport à l’année précédente. Et ce ne sont là que les chiffres de l’immigration légale. Le problème, c’est l’immigration illégale (pas seulement!, NDLR), souligne Véronique Jacquier. Des centaines de milliers de personnes restent sur le territoire national, 330.000 bénéficient de l’Aide Médicale d’État (AME) . À peine une expulsion de clandestin sur dix est réellement exécutée.»
Une immigration, même si oser établir un lien de corrélation directe entre ce torrent migratoire et l’insécurité est un tabou, qui n’est pas pour rien dans l’augmentation de la délinquance, dans l’ensauvagement de notre pays. La lecture du dernier bilan de la délinquance pour le premier trimestre 2019, rendu public en avril, nous apprend que les crimes et délits (plus de 700 agressions quotidiennes) sont en hausse de 7% par rapport à la même période l’année dernière. Même tendance pour les cambriolages souvent opérés par des bandes venues de l’étranger traversant nos frontières passoires (94.516 faits, + 2,4%), les vols à la roulotte (67.562, + 4,7%), les menaces et chantages (33.259 faits + 4,9%), les vols à la tire (41.709 faits, + 16,4%), les viols(5.739 faits, + 19,4%)…
Plus la situation devient cauchemardesque, incontrôlable, constate Bruno Gollnisch, plus les velléités du Système de stigmatiser toute expression déviante de refus des politiques menées se font pressantes. Il s’agit de renforcer l’arsenal répressif législatif existant, de museler toute contestation du bien fondé de l’immigration, du multiculturalisme. Et ce, au nom bien commode et sous l’égide de la lutte contre la hainequi animerait forcément les opposants à l’immigration, ceux qui doutent de la propagande officielle sur les joies du vivre-ensemble.
Danc ce cadre, nous l’évoquions en février, le gouvernement prépare une modification de la loi «afin de renforcer la lutte contre la cyberhaine, en mettant la pression sur les opérateurs du Net.» « Nous allons mettre en place un parquet spécialisé numérique» assurait la mordante député LREM de Paris, Laetitia Avia, à l’origine de cette proposition de loi « contre la haine sur Internet », débattue actuellement en commission à l’Assemblée nationale. «Plainte en ligne, amendes, procédures rapides et maintenant un parquet spécialisé ! Voici notre réponse aux racistes, antisémites, homophobes, cyberharceleurs et autres haineux qui sévissent sur Internet. C’est la fin de l’impunité», se réjouissait Mme Avia sur twitter.
Un procédé qui ne fait pas l’unanimité, y compris au sein des récalcitrants de LREM, à l’instar de l’élue macroniste de Saint-Germain-en-Laye, Agnès Cerighelli, actuellement dans le collimateur, comme Agnés Thill, de ses petits camarades progressistes et du lobby LGBTQ+
«La loi sur la CyberHaine est une loi dangereuse» a indiqué Mme Cerighelli sur twitter. «Au nom de la haine et de l’injure publique qui sont des concepts subjectifs, censure et délit d’opinion vont s’aggraver. Des auteurs de tweets ou de posts risquent d’être fichés et condamnés. La liberté d’opinion est menacée !»
Peu suspects de complaisance pour la haine raciste, antisémite et l’extrémisme en général, les avocats François Sureau et Christophe Bigot ont chacun publié une tribune sur les dangers de la proposition de loi Avia dans Le Figaro. Me Sureau s’inquète de ce que « le texte entend transférer aux opérateurs de plateformes en ligne la responsabilité de supprimer les contenus estimés haineux dès lors qu’ils leur ont été signalés, sous peine de lourdes sanctions financières. Si le but affiché par la proposition de loi est louable, elle risque de provoquer censure et autocensure sur tous les sujets de société qui font polémique. »
Me Bigot souligne également qu’ «Il ne s’agît pas de militer pour la liberté de proférer des injures raciales, ou d’appeler à la violence à l’égard de tel ou tel groupe – il va de soi que la lutte contre les contenus haineux est éminement légitime – mais d’alerter sur les risques pour la liberté d’opinion entraînés par un tel texte, dont l’effet inévitable sera un risque de surblocage de la part des opérateurs de plate-formes, aux frontières des infractions visées, à savoir les injures ou les incitations à la haine, à raison de la race, de la religion etc… Et ce risque n’est pas une vue de l’esprit (…).»
«Les opérateurs poursuit-il, appliqueront le principe de précaution pour éviter les amendes.Ainsi, le champ d’application du délit d’incitation à la haine raciale a-t-il changé quatre fois en une quinzaine d’années. Le juge oscille, selon les époques, entre la sanction de toute expression faisant naître un sentiment de rejet, et la limitation de la répression à la seule exhortation à commettre un acte de violence, de haine ou de discrimination. Comment les modérateurs des opérateurs aborderont ces évolutions subtiles, qu’il faut suivre au jour le jour? Ils ne le pourront d’évidence pas et par sécurité, au regard des sanctions, appliqueront le principe de précaution.»
C’est ainsi qu’une loi que les naïfs pourraient penser pétrie des meilleures intentions aura pour effet de renforcer les très inquiétantes dérives liberticides, orwelliennes de notre société, au nom duBien et des Immortels principes. Bref, une nouvelle fois, qui veut faire l’ange fait la bête…
La semaine écoulée aura encore vu les gilets jaunes se rassembler pour un 33e samedi. Ceci s'est produit en dépit du sentiment général de leur déclin, et malgré l'absence de perspectives lisibles de leur mouvement. Si l'on en croit le ministère de l'Intérieur, à Paris 1 300 personnes ont manifesté dans l'après-midi du 29 juin, grand départ vacancier pour des milliers de familles. Pour l'ensemble de la France la statistique officielle, d'une précision ridicule, atteint un total de 5 769, contre un décompte à hauteur de 10 224 manifestants annoncés sur la page Facebook du Nombre jaune. De fins analystes ne manqueront pas d'observer un niveau moitié moindre par rapport à l'acte 32 du 22 juin et d'y voir la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement.
Les gens qui n'ont jamais organisé de manif jugeront certainement ces chiffrages en baisse.
Ils gagneraient pourtant à les comparer à ceux de la CGT, la plus ancienne, la mieux dotée et théoriquement la plus puissante et/ou la plus menaçante des centrales syndicales.
Le 26 juin, en effet, prétextant la tenue d'un conseil d'administration de l'Unedic, gestionnaire de l'assurance chômage, ladite CGT organisait un rassemblement devant le siège de l'organisme. La date était fixée depuis longtemps. La réforme annoncée des allocations inquiète de nombreuses professions, et notamment les cadres. Depuis plusieurs jours une pétition en ligne associait les cégétistes à la CFE-CGC, habile opération pensent les observateurs et commentateurs agréés.
Or, l'AFP a pu constater qu'à peine une centaine de personnes[1] s'étaient déplacées pour manifester leur mécontentement, leur opposition à un accord qui prévoirait, notamment, la dégressivité des indemnisations et diverses mesures restrictives. On fait état de la colère de tous les syndicats. Ceux-ci, néanmoins, ne sont pas parvenus à trouver de date commune de mobilisation. La veille, près de 300 militants s'étaient rassemblés devant le ministère du Travail pour critiquer une réforme "injuste" qui "va faire payer les précaires" selon les dirigeants CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa et Fage.
La CGT assure, par la voix de sa secrétaire confédérale Catherine Perret ne pas avoir été conviée à ce rassemblement.
C'est donc devant le siège de l'Unedic, que son comité des travailleurs privés d'emploi et précaires CGT a déployé sa bannière. Plusieurs membres de fédérations comme la CGT intérim, Info Com' ou la CGT spectacle ont pris la parole pour dénoncer la réforme, qui tend à durcir les règles d'indemnisation. Mais la foule est restée clairsemée.
Cet échec total en 2019 vient après ceux des mobilisations contre la loi El Khomri en 2016, contre la réforme du Code du Travail en 2017, où associés à Sud-Solidaires, l'Unef et la FSU, les cégétistes pouvaient déposer 200 manifestations toutes stériles. La réforme de la SNCF en 2018 aurait pu voir une CGT-Rail, se croyant très bien relayée auprès de l'opinion médiatique, encore majoritaire dans l'entreprise avec l'appoint de Sud-Solidaires, mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. Il n'en a rien été.
Entre-temps : nouveau recul aux élections professionnelles où la centrale est dépassée par la CFDT dans le secteur privé. Le sentiment des autres militants syndicaux s'aligne de moins en moins sur l bureaucratie de Martinez et de ses apparatchiks. "On aurait pu s'unir", déclare ainsi le président de la CFTC Philippe Louis, "mais on ne veut pas de convergence des luttes : la CGT est contre toutes les réformes, pas nous."
Philippe Martinez théorise en effet une convergence que les autres organisations refusent. Sa collaboratrice Catherine Perret déplore donc de son côté : "Nous avons proposé à la CFDT de manifester avec nous. Ils n'ont pas voulu. Nous le regrettons."
Les gilets jaunes, eux, ont continué à défiler malgré la chaleur. Et sur des thèmes de plus en plus voisins désormais de ceux que les cégétistes revendiquent.
On ne parle même plus des mobilisations rivales car, quand on est passé au-dessous des radars, on s'expose à ne même pas faire l'objet d'une autopsie. La menace se précise pour la direction bureaucratique de la CGT.
Déjà en 1968, il me souvient d'avoir cherché à théoriser un regard neuf sur les "positions nouvelles" de la contestation : spontanéisme contre bureaucratie. On me pardonnera la lourdeur d'une distinction entre ce "spontanéisme" et la véritable "spontanéité", car à l'époque les mao-spontex comme on les appelait alors, accaparaient une scène où ils singeaient les gardes rouges de Pékin, un mouvement tout sauf spontané, puisque lancé par Mao Tsé-toung pour liquider Liou Shao-shi et autres rivaux au sein de la bureaucratie chinoise.
À l'époque, certes, nos voix criaient dans le désert, couvertes par le hurlement des chacals, étouffées par la lâcheté des capitulards. Il ne restait que la lutte physique face à l'intolérance et le diktat violente des adversaires, marxistes de tout poil. Avec nos camarades nous pensions, contre eux, en termes de révolte des classes moyennes qui commençaient à se dessiner avec le mouvement du Cid-Unati, hélas préhistorique en 1969, que nous allions saluer au stade de Colombes, etc. Votre chroniqueur ne regrette pas d'avoir mené ce combat avec les moyens du bord, et de le continuer aujourd'hui par voie de plume, pour la cause de la liberté.
JG Malliarakis Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent, il suffit de le demander en adressant un message à courrier.insolent@gmail.com
Apostilles
[1] cf. "Réforme de l'assurance chômage: une centaine de personnes devant l'Unédic à l'appel de la CGT"
Alors que les… 14 vice-présidents du Parlement européen sont censés refléter la diversité politique de l’hémicycle, on note qu’il y a cinq vice-présidents PPE, trois vice-présidents socialistes, deux vice-présidents Rèniou Iourop [LREM, NDMJ], deux vice-présidents verts, un vice-président communiste, et un non-inscrit. Tout ce qui est à droite de ce panel (groupes CRE et ID) a été exclu. (Verts : 74 députés, ID : 73 députés, CRE : 62 députés, communistes : 41 députés.)
Plus fort encore : les présidences et les quatre vice-présidences des commissions doivent être réparties entre les groupes au pro rata : ce n’est pas une tradition, c’est noir sur blanc dans le règlement, avec la « méthode d’Hondt » qui doit être suivie. Le groupe ID (Rassemblement national et Ligue) devait ainsi obtenir la présidence de deux commissions : il n’en a aucune. Ni aucune vice-présidence.
Et bien sûr il fallait le camouflet spécial à la Pologne. Beata Szydło (CRE), ancien Premier ministre, devait être présidente de la commission emploi et affaires sociales. Sa candidature a été rejetée, pour punir la Pologne d’avoir refusé que Frans Timmermans devienne président de la Commission européenne… (La commission emploi et affaires sociales est de ce fait la seule, à ce jour, à ne pas avoir de président…)
Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Le quotidien Le Parisien, fidèle reflet des mots d’ordre de l’oligarchie macronienne, a donné le ton en titrant « Canicule : ce qu’il va falloir changer »[1]. Le lobby vert entend bien se servir en effet de la vague de chaleur qui frappe notre pays, pour faire avancer son projet régressif, au prétexte de « l’urgence climatique ».
Depuis une dizaine de jours, notre pays est donc soumis non pas tant au rayonnement solaire qu’au bombardement – au bobardement – médiatique, aux effets bien plus graves sur la population. Un bombardement anxiogène destiné à préparer les esprits à un renforcement de la peste verte, pour reprendre l’expression prophétique de Gérard Bramoullé[2]. On en connait déjà l’air : nouvelles restrictions de transports, nouvelles interdictions, nouvelles taxes.
Les médias de propagande se gardent bien de mettre en perspective l’épisode caniculaire que traverse la France. Qu’il fasse chaud, voire très chaud, en été n’est pourtant pas d’une originalité extrême ! On a même opportunément « oublié » la canicule de l’été 1976, qui fut également très forte en France.
Il faut en effet se servir de la hausse actuelle des températures pour revenir en boucle sur la doxa de l’origine anthropique du changement climatique -forcément catastrophique – qu’il est interdit de contester, sous peine de passer désormais pour un monstre, un ennemi de la planète.
Le discours climato-catastrophiste est sacralisé car il sert en effet les intérêts et le projet liberticide de l’oligarchie.
L’écologisme au service du capital
Il sert de puissants intérêts économiques d’abord. Parce qu’il est dans la logique du capitalisme de créer sans cesse de nouveaux marchés. L’écologie, la lutte contre la pollution ou le réchauffement climatique servent à justifier un renouvellement du capital en créant une nouvelle demande en Occident : remplacer son automobile pour un véhicule moins « polluant », changer ses fenêtres pour qu’elles soient mieux isolées, acheter des produits bio, planter partout des éoliennes, acheter un vélo, etc…
Le fait que l’épicentre du pouvoir économique et financier mondialisé, les Etats-Unis, ait joué un rôle central dans la diffusion de la doxa alarmiste sur l’évolution climatique n’est sans doute pas fortuit[3].
L’écologisme est en effet aussi un instrument de domination économique et stratégique. Il sert aux occidentaux à tenter de retirer l’échelle du développement économique derrière eux, en quelque sorte, en préconisant une croissance verte – en réalité une non-croissance – pour les autres. Exactement comme les puissances nucléaires établies préconisent désormais… la non-prolifération nucléaire vis à vis de la Corée du Nord ou de l’Iran.
La doxa catastrophiste sur le climat n’est pourtant nullement confirmée par les faits. Il suffit de se rappeler ce que les « experts » prédisaient il y a 20 ans ! Cette doxa sert à l’oligarchie à faire avancer son projet de gouvernance mondiale. Au nom de la protection de la planète, mettons en place un gouvernement mondial ! Colossale finesse aurait pu dire le regretté Francis Blanche.
Le fait que nombre d’ONG écolos soient anglo-saxonnes n’est pas neutre non-plus. On n’oubliera pas leur combat continu contre l’énergie nucléaire, instrument de l’indépendance énergétique – et à bon marché – de l’Europe. Les mêmes écolos ne trouvant évidemment rien à redire à l’importation par mer, en Europe, du gaz liquéfié américain, de préférence au gaz russe qui voyage pourtant par pipeline.
Le discours vert : une curieuse inconséquence systémique
La doxa écolo-catastrophiste se caractérise en effet par sa curieuse inconséquence systémique.
Les verts sont dans leur écrasante majorité des mondialistes et des immigrationnistes, alors même que les flux mondiaux de marchandises et de population pèsent sur l’environnement par la dépense de carburant fossiles qu’ils impliquent.
Ils se mobilisent pour la biodiversité, mais restent indifférents à la préservation de la diversité des cultures humaines, donc à la préservation des identités, qui importe pourtant le plus à l’homme. Car ils sont avant tout des cosmopolites peints en vert.
Les verts préconisent des alternatives au pétrole qui impliquent en réalité un plus grand saccage de l’environnement mais, il est vrai, chez les autres, en Afrique et en Asie : comme la promotion du photovoltaïque ou du tout électrique qui suppose des terres rares exploitées dans des conditions indignes. Comme ils s’acharnent à mettre en place une écologie punitive en Europe – symbolisée par la suppression des sacs plastiques – alors que les lieux et les fleuves les plus pollués du monde se situent… en Afrique et en Eurasie. Comme certains extrémistes verts anglo-saxons recommandent aux Européens de ne plus faire d’enfants pour « sauver la planète », mais restent aphones lorsqu’on évoque la natalité explosive de l’Afrique. A l’évidence leur conscience « planétaire » comporte des manques ou plutôt des œillères !
Toutes ces contradictions ne sont pas fortuites. Elles montrent seulement que l’écologie a quitté le domaine de la science pour se mettre au service de la politique et de l’idéologie : celle de l’oligarchie mondialiste qui a pris le pouvoir en Occident. Et aussi parce que la nouvelle gauche a fait une OPA sur l’écologie. Comme le rappelait ironiquement Jean-Marie Le Pen il y a quelques années, beaucoup d’écolos sont en effet comme les pastèques : vertes à l’extérieur mais rouges à l’intérieur… Car, au nom de l’écologie, de l’urgence climatique ou de la lutte contre la pollution, on ne cesse de justifier une nouvelle couche d’ingénierie sociale et de fiscalisme.
La grande régression écologique
La doxa climato-catastrophiste est en réalité un discours de classe : elle sert avant tout à justifier la grande régression démocratique, économique et sociale que l’oligarchie organise à son profit en Occident aux dépens du plus grand nombre. Et la nouvelle lutte des classes qui va avec.
Une nouvelle lutte des classes qui oppose les bobos éclairés, les nouveaux « sachants », qui savent que la priorité est la défense de la planète, aux franchouillards obtus « qui fument et roulent en diesel » comme le déclarait si aimablement l’ancien porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux.
L’Europe se désindustrialise et perd ses emplois du fait du libre-échange mondial et de la course au moins disant social qu’il provoque ? Vive la décroissance et les emplois verts nous chantent les bobos de l’écologie punitive ! En d’autres termes, réjouissez-vous de n’avoir plus pour avenir que l’accès à l’économie parasite et précaire que représentent les services. Pendant que le reste du monde se réarme économiquement.
La population européenne vieillit et ne se renouvelle pas ? Les bonnes âmes vertes se félicitent de cette contribution apportée à la sauvegarde de « la planète ». Et bien sûr aussi du développement des « services à la personne » censés compenser l’implosion des familles.
La pauvreté se développe ? Réjouissez-vous : les Français mangeront moins de viande et c’est bon pour le climat ! Les impôts augmentent ? Normal c’est pour la bonne cause de la « transition énergétique » !
Les collectivités publiques n’ont plus les moyens d’entretenir les espaces publics ? Vous n’y êtes pas, c’est de l’entretien écologique des espaces verts, sans pesticides !
Le coût de la vie explose – sauf pour l’accès aux produits numériques fabriqués en Chine – en particulier pour l’énergie, les transports et le logement ? Place aux mobilités douces : utilisez les transports collectifs, le vélo ou la trottinette répliquent les bobos qui, eux, travaillent à deux pas de leur lieu d’habitation….
Pendant que les Chinois fabriquent un TGV qui ira à 600 km/h et envoient des hommes dans l’espace, les zélotes verts sanctifient la grande régression européenne des transports : le retour du vélo et de la patinette ! En attendant sans doute celui de la charrette à bras. Des parlementaires proposent d’ailleurs déjà de supprimer les vols intérieurs quand un voyage en train sera possible, mais bien sûr pas question de taxer les vols internationaux. Les bobos pourront donc toujours fêter Noël à Phuket, pendant que les prolos devront suer dans le train pour aller voir leur famille. Mais c’est bien sûr pour « sauver la planète ».
Un discours de divertissement
Le discours vert est omniprésent dans l’espace politique car il sert de grand divertissement et c’est pourquoi il est aussi médiatique : un divertissement qui permet de détourner l’attention sur l’ampleur de la décadence européenne.
L’avenir des ours polaires permet de faire oublier celui des Européens, confrontés ici et maintenant à la paupérisation et à la catastrophe migratoire. Les trémolos des politiques d’Europe occidentale sur le climat permettent de faire oublier leurs échecs économiques à répétition et leurs promesses d’avenir meilleur, jamais tenues. On prétend sauver la planète quand on n’est même pas capable de faire entrer la police dans certains quartiers de l’immigration et qu’on n’a plus de quoi entretenir les ouvrages d’art !
La crise des Gilets Jaunes a montré que ce grand divertissement climato-catastrophiste avait, en France, atteint ses limites.
Car la France d’en bas en a assez de payer pour se protéger contre des périls éventuels sinon imaginaires, pendant que les politiciens se montrent incapables de résoudre les périls bien réels de la paupérisation et de la marginalisation dans son propre pays, auxquels cette France d’en bas se trouve confrontée.
C’est pourquoi, dans un tel contexte ,« l’épisode caniculaire » de l’été 2019 vient à point nommé pour tenter de relancer la machine à divertir l’opinion.
Pour ses lecteurs, Boulevard Voltaire initie une série de reportages approfondis sur les grands sujets d’actualité.
Le 1er juillet 2018, les premiers panneaux de limitation à 80 commençaient à fleurir sur le bord des routes. Un an plus tard, opération nulle, rétropédalage, retour à la case départ : nombre d’entre eux ont été déboulonnés, remisés et oubliés… Retour sur un fiasco politique, social et financier !
VO: Quatre jours après avoir envahi les Champs-Elysées, les supporters algériens ont remis ça jeudi soir lors de la qualification de l’Algérie pour la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Des scènes de liesse qui ont laissé place aux violences, aux pillages et à la mort d’une mère de famille à Montpellier.
2) Loi bioéthique : ce que prévoit la majorité
VO : Le projet de loi bioéthique qui sera présenté à l’Assemblée Nationale en septembre a fuité… un texte qui prévoit presque tous les gadgets sociétaux envisagés par le passé.
3) Sommet du G7 à Biarritz : vers un coup de force basque ?
VO: Du 24 au 26 août, la ville de Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques accueillera le sommet du G7. Un événement placé sous haute sécurité qui bouleverse la ville balnéaire et inquiète les commerçants.