Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lobby - Page 889

  • Les socialistes contre la liberté d’expression au Sénat

    Les socialistes contre la liberté d’expression au Sénat

    Les sénateurs socialistes s’opposent à l’organisation le 23 février au sein du Palais du Luxembourg d’un colloque du mouvement “Un de Nous“, mouvement … pro-vie :

    “Si nous respectons la liberté des sénateurs de parrainer des colloques et réunions au sein du Palais du Luxembourg, nous regrettons ce choix délibéré d’un sénateur du groupe Les Républicains de parrainer ce mouvement pour la tenue de cette rencontre”. “Proche de l’Opus Dei, ce mouvement est anti-choix, anti-avortement, anti-mariage pour tous et s’oppose à la diversité des familles”.

    “Après la désignation de François-Xavier Bellamy comme tête de liste aux élections européennes par le parti Les Républicains, nous exprimons notre détermination à combattre toutes formes de régression menaçant les droits inaliénables des femmes conquis en Europe et en France”.

    C’est Guillaume Chevrollier, le sénateur LR qui parraine ce colloque. Il estime que le communiqué du PS “ne reflète en rien la réalité”.

    “Il s’agit une énième fois d’intimider ceux qui s’opposent à la bien-pensance”. [Ce colloque] “porte sur “l’avenir de la culture européenne et le réveil des intelligences”. Où est le mal ?” “Il réunira d’éminents universitaires”.

    Selon le programme, la présidence du colloque est assurée par l’ancien ministre espagnol Jaime Mayor Oreja, membre du parti populaire. Font notamment partie des intervenants

    • Katalin Novák, secrétaire d’État hongroise à la famille
    • Rocco Buttiglione, ancien ministre italien de la Culture
    • Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune,
    • Rémi Brague
    • Le Pr Olivier Rey, CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
    • Pierre Manent

    https://www.lesalonbeige.fr/les-socialistes-contre-la-liberte-dexpression-au-senat/

  • Emmanuel Macron : l’immigration en marche forcée !

    macron-immigration-marche-588x330.jpg

    Par Paul Tormenen, juriste ♦ La doctrine affichée du Président Macron en matière d’immigration est à l’image du programme présidentiel de 2017 : consensuelle et destinée à plaire à l’électorat modéré de droite et de gauche. Pourtant, à y regarder de près, le gouvernement mène en la matière une politique qui adhère aux orientations les plus débridées des institutions européennes.

    Une doctrine faussement consensuelle

    Le programme du parti En Marche lors de l’élection présidentielle de 2017 (1) était assez laconique concernant l’immigration. Dans les 17 pages du document, le parti présidentiel réussissait l’exploit de ne pas employer une seule fois le mot « immigration ».

    Les engagements du candidat Macron en la matière concernaient :

    • L’initiative visant à créer une force de 5 000 garde-frontières européens,
    • L’examen des demandes d’asile en moins de 6 mois, un « accueil digne des réfugiés qui ont droit à la protection de la France ». « Les autres seront reconduits sans délai vers leur pays afin qu’ils ne deviennent pas des immigrés clandestins ».

    Le 29 novembre 2017, le désormais Président de la République précisait sa vision de l’immigration à Ouagadougou (Burkina Faso) (2). Il plaidait pour une politique migratoire européenne, l’aide au développement et annonçait l’envoi d’agents de l’OFPRA en Afrique pour éviter aux demandeurs d’asile un dangereux périple.

    Plus récemment, le 5 février 2019, E. Macron déclarait lors d’un débat à Évry-Courcouronnes dans l’Essonne : « Que ça nous plaise ou pas, on peut se voiler la face, mais les migrations sont là. Nous sommes dans un monde de migrations et je ne crois pas du tout aux gens qui font des murs ».

    La question du nombre d’immigrés arrivant chaque année en France était une nouvelle fois éludée. A défaut de pouvoir définir plus précisément la doctrine du Président Macron en matière d’immigration au travers de ses déclarations et de ses écrits, il est possible d’essayer de la définir au travers de la politique menée et des lois adoptées en la matière.

    Un nombre toujours plus important d’entrées sur le territoire

    L’immigration légale et illégale a atteint ces dernières années en France un niveau très élevé (3). La démographe Michèle Tribalat estime que « l’accroissement de la population immigrée dans les années 2000 est comparable à celui observé pendant les trente glorieuses » (4). Ces flux d’entrées sur le territoire national ont encore progressé en 2018, première année pleine du gouvernement Philippe (5). La tendance à une augmentation constante des entrées d’étrangers en France se confirme donc avec le pouvoir issu des élections d’avril et juin 2017.

    Ces flux sont rendus possibles par plusieurs facteurs que le gouvernement a non seulement accompagnés, mais également favorisés :

    • l’élargissement des droits à l’immigration,
    • une interprétation extensive des normes internationales ratifiées par la France,
    • une multiplication des voies d’immigration,
    • une inertie vis-à-vis des nouvelles stratégies d’immigration.

    L’extension des droits à l’immigration

    • L’aide sociale à l’enfance

    Initialement créée pour prendre en charge les orphelins et les enfants en danger (6), l’aide sociale à l’enfance est depuis quelques années en partie détournée de sa vocation. Des filières d’immigration se sont organisées et des passeurs orientent des jeunes étrangers vers les services sociaux des conseils départementaux (7). La raison en est simple : le seul critère de prise en charge par les départements prévu par le code de l’action sociale est le fait d’être mineur. Le phénomène a pris une ampleur, tant numérique que financière, considérable ces dernières années (8).

    Plutôt que d’adapter le droit à ce nouveau phénomène, le premier ministre E. Philippe a récemment écarté toute modification juridique de l’aide sociale à l’enfance (9), en dépit d’un détournement de son objet initial par une partie non négligeable de ses bénéficiaires. La seule mesure récente, et bien timide, à ce sujet est la création d’un fichier national des évaluations de l’âge des « candidats », afin d’éviter qu’un jeune, souvent étranger, « candidate » dans différents départements, jusqu’à obtenir la reconnaissance de sa minorité. Une illustration s’il en fallait de la dérive de ce dispositif.

    • Le droit d’asile

    Il est utile de rappeler que le droit d’asile n’est pas unique et intangible. Depuis la Convention de Genève de 1951, le droit d’asile s’est élargi au fil des lois adoptées et des traités internationaux signés par la France. Un juré à la Cour nationale du droit d’asile rappelle que pendant trois décennies, les demandes avoisinaient annuellement les 300. Désormais, « ce ne sont pas des individus qui nous demandent l’asile, ce sont des peuples entiers » (10). Comme pour l’aide sociale à l’enfance, des filières d’immigration se sont organisées avec la procédure de demande d’asile comme « pied dans la porte » pour s’installer en France (11). C’est ainsi que des ressortissants de pays sûrs figurent parmi les plus gros contingents de demandeurs d’asile.

    La loi asile et immigration adoptée en 2018 aurait pu être l’occasion de mettre un terme à ces dérives. Au contraire, cette nouvelle loi contient des dispositions élargissant le droit à l’asile, notamment aux victimes de violence conjugale et aux femmes risquant l’excision. Les possibilités de « réunification familiale » ont également été étendues (12). Comme pour l’aide sociale à l’enfance, le législateur n’a pas voulu prendre la mesure des nouvelles stratégies à l’œuvre visant à s’installer en France.

    • Un credo : « la mise à l’abri »

    Le 28 juillet 2017, le Président Macron annonçait sa volonté de mettre à l’abri tous les migrants d’ici la fin de l’année (13). Cette position, plusieurs fois répétée, s’est traduite par l’augmentation des crédits et des places disponibles pour les accueillir (3). L’effet pervers de cette annonce est l’appel d’air que cela a créé : des « hubs » (zones d’attente) regroupant des migrants se constituent dans les grandes villes, et d’incessantes « mises à l’abri » sont organisées dans des structures plus ou moins temporaires (gymnases, centres d’accueil, etc.). Des associations de défense des migrants ont saisi le Conseil d’Etat afin d’empêcher le recensement des clandestins qui y sont présents. La plus haute juridiction administrative française a estimé que les équipes chargées du recensement ne rencontreront que les migrants volontaires souhaitant s’entretenir avec eux (14)…

    • Des régularisations facilitées

    Alors que notre pays fait face à l’arrivée d’un nombre croissant de clandestins (15), le gouvernement Philippe a maintenu les possibilités de régularisation mises en place par le gouvernement socialiste. Entrée en vigueur en novembre 2012, la dite « circulaire Valls », alors Ministre de l’intérieur, aurait permis d’augmenter de 30% les régularisations en 5 ans. Elle n’a pas été abrogée par le nouveau gouvernement (16). Cette circulaire a élargi les possibilités de régularisation des « sans-papiers » sur le territoire national au motif du travail, des liens familiaux, etc. Si le nombre d’éloignements du territoire a légèrement augmenté en 2018, les nombreuses possibilités de régularisation donnent un signal positif aux aspirants immigrants illégaux.

    Une multiplication des voies d’immigration

    Alors que l’immigration par les voies habituelles ne fait qu’augmenter, des dispositifs spécifiques plus ou moins nouveaux contribuent à alimenter les flux migratoires :

    • les arrivées au titre de l’accord européen de relocalisation des migrants conclu en 2015, dont E. Macron est un fervent défenseur,
    • la répartition des migrants arrivant en Espagne ou à Malte avec les bateaux des ONG, la France répondant présent à chaque sollicitation,
    • et enfin les réfugiés dont les services français de l’asile ont traité la demande directement en Afrique (2).

    Une évolution de la France à rebours de celle d’autres pays européens

    Entre les textes juridiques et leur application, une marge de manœuvre existe, que chaque pays utilise en fonction des orientations politiques et des impératifs sociaux. Il est utile de voir à ce sujet comment cette marge de manœuvre est utilisée par certains de nos voisins européens en matière de regroupement familial et de droit d’asile.

    L’Allemagne, signataire de plusieurs traités internationaux, a néanmoins mis en place en 2018 un « moratoire » qui plafonne le nombre des arrivées au titre du regroupement familial (17). Cette mesure a été prise dans le cadre de la « souplesse » permise notamment par les directives européennes en la matière. Elle atteste la possibilité pour les Etats de limiter les entrées sur la base de liens familiaux (18), sans aller jusqu’à la dénonciation de la signature des traités internationaux. La France a pris une direction opposée avec la loi Asile et immigration en étendant notamment la possibilité de regroupement familial aux frères et sœurs des réfugiés mineurs.

    L’application « large » du droit d’asile aboutit au fait que la France est un des seuls pays européens à voir les demandes augmenter en 2018 (19). Une tendance à rebours de plusieurs pays voisins : la Belgique plafonne le nombre des demandes d’asile, tout comme l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark et la Suède (20).

    Concernant la maitrise des frontières, un rapport parlementaire soulignait en 2018 (21) que les pays européens ont réagi « de façon désordonnée à la crise migratoire ». Alors que des pays d’Europe centrale ont réussi à faire respecter leurs frontières et à contenir les arrivées illégales, un policier reconnaissait récemment qu’à la frontière franco-espagnole, « ça passe, et ça passe bien même » (22). Une illustration de l’application à géométrie variable de l’accord de Schengen selon les Etats et de volontés politiques différentes.

    Une politique en ligne avec l’orthodoxie européenne

    Dans beaucoup de domaines, le Président et son gouvernement s’inscrivent dans les orientations de la Commission européenne. Cela se vérifie particulièrement en matière d’immigration. Les postulats sont simples : l’Europe est en déclin démographique, elle a ou va avoir un important besoin de main d’œuvre, l’arrivée de migrants est positive pour l’économie (23). C’est ainsi que le commissaire européen D. Avramopoulos estime que l’Europe va avoir besoin de 6 millions d’immigrés. Peu importe la situation de la France, traversée par la montée du communautarisme et une déshérence sociale d’une partie importante de la société (24).

    Au travers de ses différentes mesures, la politique du gouvernement en matière d’immigration se rapproche de celle du pouvoir socialiste sous la présidence de F. Mitterrand : elle étend les droits à l’immigration et permet des arrivées toujours plus nombreuses. La marge de manœuvre laissée par les traités internationaux signés par la France est utilisée non pas de façon restrictive mais extensive. C’est une évolution qui va à rebours non seulement de celle d’autres pays européens, mais également de l’opinion d’une majorité de français (25).

    Paul Tormenen 08/02/2019

    (1) « Le programme d’Emmanuel Macron. Elections présidentielles ». Avril 2017.

    (2) « Le discours de Ouagadougou d’E. Macron».  Le Monde. 29 novembre 2017.

    (3) « La France subit-elle une immigration de peuplement ? ». Paul Tormenen. Polemia. 5 janvier (2019.

    (4) « Le même flux d’immigrés que pendant les trente glorieuses ». Marianne. 21 avril 2014.

    (5) « Immigration, les premiers chiffres pour l’année 2018 ». Vie publique. 18 janvier 2019.

    (6) « L’histoire de la protection de l’enfance ». Le Journal des psychologues. 2010.

    (7) « Mineurs étrangers, une filière d’immigration en plein expansion à bas bruit médiatique ». OJIM. 21 août 2018.

    (8) « Mineurs étrangers, la nouvelle filière d’immigration ». André Posokhow. Polemia. 5 juin 2018.

    (9) Question d’actualité au gouvernement n° 0484G. Sénat. 12 octobre 2018.

    (10) « Croire à l’incroyable ». Smaïn Laacher. Gallimard. 2018.

    (11) « Droit d’asile, le rapport choc de la Cour des comptes ». Le Figaro. 12 avril 2015.

    (12) « Projet de loi immigration : une fermeté en trompe l’œil ». Le Figaro. 22 janvier 2018.

    (13) « Emmanuel Macron ne veut plus de migrants dans la rue d’ici la fin de l’année ». Le Monde. 27 juillet 2017.

    (14) « Recensement des migrants : le Conseil d’Etat refuse de suspendre la circulaire Collomb ». Le Figaro. 2 février 2018.

    (15) « Les frontières avec l’Italie et l’Espagne sous pression ». Le Figaro. 19 mars 2018.

    (16) « Immigration, Macron héritier de François Hollande ? ». Le Figaro. 9 janvier 2018.

    (17) « Réfugiés, l’Allemagne restreint le regroupement familial ». Europe 1. 1er février 2018.

    (18) « Les défis de l’immigration zéro ». Vincent Tchen. Cahiers français. Mars 2015.

    (19) « La France, deuxième pays de demande d’asile en Europe, avec une hausse de 22% ». RT France. 16 janvier 2019.

    (20) « Dépenses pour l’immigration : les tabous français ». Paul Tormenen. Polemia. 17 décembre 2018.

    (21) « Rapport d’information sur l’espace Schengen et la maitrise des frontières extérieures de l’Europe ». Assemblée nationale. 19 avril 2018.

    (22) « Pays basque, la nouvelle route de l’exil ». L’Express. 31 octobre 2018.

    (23) « L’Europe va avoir besoin de 6 millions d’immigrés ». La Tribune de Genève. 7 mars 2017.

    (24) « En France, près de 3 millions de jeunes sont sans emploi, ni en enseignement ou en formation ». Localtis. 22 janvier 2019.

    (25) « Les français jugent négatifs les effets de l’immigration, selon un sondage ». Le Point. 2 décembre 2018.

    Crédit photo : Migrants marchant vers la frontière hongroise – Freedom House [Domaine public] via Flickr

    https://www.polemia.com/emmanuel-macron-limmigration-en-marche-forcee/

  • Alain Juppé, ou la droite la plus cynique du monde

    Capture-15.png

    Alain Juppé était « probablement le meilleur d’entre nous » (dixit Jacques Chirac, le 5 septembre 1993). En novembre 2016, lorsqu’il se voyait président de la République, « Péju » avait même « la super pêche » ! Mais la crise sociale dite « des gilets jaunes » est passée par là. Sa ville de Bordeaux, dont il était le maire quasi historique depuis 1995, voit rouge depuis plusieurs semaines. Il déclare, alors, accepter volontiers la proposition qui lui a été faite par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand de siéger au Conseil constitutionnel. Car celui qui fut le Premier ministre de Chirac (de 1995 à 1997) n’a jamais senti les aspirations profondes du peuple français. Ce qu’il arrive à Bordeaux arrive dans le reste de la France pour une raison précise : la gentrification au pas de charge. Juppé paie d’abord cela.

    Les grèves de 1995 contre sa réforme des systèmes de retraite et de la sécurité sociale avaient sonné le glas d’une droite trop « droite dans ses bottes » et trop imbue d’elle-même. Inspecteur des finances un jour, inspecteur des finances toujours. Pourtant, il théorisait secrètement l’avènement de l’extrême centre – celui qu’incarne, aujourd’hui, le Président Macron – à travers l’image des œufs qu’on casse, mélange et cuit pour faire une omelette dont le cœur est logiquement consistant et dense, ce qui permet ainsi de retrancher aisément ses extrémités. Juppé souhaite que le gouvernement actuel de son poulain Édouard Philippe puisse réaliser, de façon beaucoup plus radicale, les réformes économico-sociales qu’il n’avait pu réaliser en 1995. Il a une revanche à prendre.

    Mais nul ne pourra oublier qu’il a sciemment refoulé les personnes les plus modestes hors du centre-ville bourgeois de Bordeaux. Le géographe Christophe Guilluy avait décrit, dans Fractures françaises, le mécanisme par lequel s’opère la gentrification : « Le départ des couches populaires en dehors des grandes villes, provoqué dans un premier temps par le redéploiement du secteur industriel, s’est accéléré avec la flambée des prix de l’immobilier. » Juppé a de qui tenir en la matière : il a appliqué à Bordeaux le même cahier des charges que Chirac à Paris. Les grands groupes du bâtiment et travaux publics français ont, en effet, été gâtés par la Chiraquie du 92 (Balkany, Devedjian, Santini et Sarkozy). Et, malgré l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris (en 1999) – qui aura considérablement retardé les ambitions du secrétaire général du RPR de 1988 à 1994 –, la « droite d’argent » a toujours su se donner bonne conscience en instituant la vidéo-surveillance à chaque coin et recoin des grandes agglomérations urbaines.

    La sûreté des biens et des minorités vaut toujours mieux que celle des identités et des ouvriers. Sur ce point précis, l’homme de « l’identité heureuse » a su se surpasser : ses liens avec l’imam de Bordeaux Tareq Oubrou ont beaucoup fait jaser et tranchaient tant avec ses prises de position de 1990 (« Fermeture des frontières », « suspension de l’immigration », « réserver certaines prestations sociales aux nationaux », « incompatibilité entre l’islam et nos lois »…). Assurément, « l’homme intelligent se mesure à ce qu’il sait ne pas comprendre », comme l’avait écrit le radical-socialiste Édouard Herriot. Juppé restera le ver dans la pomme de la droite française : la désintégration de l’intérieur de la droite nationale par la droite libérale.

    Henri Feng

    http://www.bvoltaire.fr/alain-juppe-ou-la-droite-la-plus-cynique-du-monde/

  • En Allemagne, les groupes mondialistes influencent en faveur de la politique pro-immigration

    algerie-migrants-1023541994-600x325.jpg

     EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    D’un côté, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) tente de dépasser ce qu’elle appelle modiquement la « crise des réfugiés » de 2015 et organise des « ateliers sur la politique migratoire, la sécurité et l’intégration » auxquels la chancelière Angela Merkel et les principaux protagonistes ne se présentent pas.

    De l’autre côté, la Fondation Bertelsmann publie une étude chiffrée sur le besoin de main-d’œuvre du pays dans les prochaines décennies. La conclusion estime qu’il faut plusieurs centaines de milliers d’immigrés pour compenser le fameux vieillissement de la population allemande.

    La fondation Bertelsmann est un vrai groupe de pression politique.

    Lorsqu’on parle d’un groupe de pression ou de réflexion (Think tank), on pense tout de suite à une institution américaine. On ignore souvent la puissance des fondations allemandes et leur capacité d’influence sur les politiques définies au sein de la communauté euro-atlantique. Tel est le cas de la Fondation Bertelsmann, adossée à la grande entreprise du secteur de l’édition et des médias.

    En conclusion de son rapport, la Fondation Bertelsmann invite donc la classe politique à adopter rapidement la future « loi sur l’immigration ». En raison de la baisse des flux provenant de l’Union européenne, la fondation précise que « plus de la moitié de ces travailleurs supplémentaires devront venir de pays extra-européens ».

    Pierre Hilard publiait déjà il y a dix ans une enquête remarquablement documentée sur la Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale.

    Mais, ce qui l’intéresse surtout, comme le montre l’auteur, c’est d’imaginer les contours d’une « gouvernante mondiale ».

    Forte de plus de trois cents collaborateurs, la fondation intervient sur tous les grands sujets qui intéressent les acteurs de la mondialisation. Outre un engagement dans le domaine de la santé, il est peu de débats concernant l’avenir de l’Union européenne auxquels elle n’ait pas imprimé sa marque.

    Dans un contexte de tensions entre les États-Unis et l’Europe, la Fondation Bertelsmann se voit même parfois donné un rôle de médiatrice.

    https://fr.novopress.info/213638/en-allemagne-les-groupes-mondialistes-influencent-en-faveur-de-la-politique-pro-immigration/

  • Taxation sur les plus-values des résidences principales : Emmanuel Macron fait bondir les professionnels de l’immobilier

    Taxation sur les plus-values des résidences principales : Emmanuel Macron fait bondir les professionnels de l’immobilier

    Après Le Figaro immobilier, une autre officine de représentation des propriétaires est vent debout contre une nouvelle taxation imaginée par Macron. Communiqué de La Centrale de financement :

    Fin janvier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur une potentielle taxation sur les plus-values des résidences principales, qui était jusqu’ici uniquement cantonnée aux biens locatifs et aux résidences secondaires. En matière dimmobilier, les résidences principales font figure d’exception dans le paysage fiscal. Si une telle mesure était prise, en plus de ne pas prendre en considération les conséquences que cela représenterait pour les ménagescela remettrait en question l‘ensemble du processus d’acquisition et constituerait un frein conséquent à l’acte d’achat. La pression fiscale exercée sur les Français étant déjà particulièrement importante et instable, ce « big bang fiscal immobilier » serait une mesure explosive.

     « Envisager une taxation sur les plus-values des résidences principales pourrait engendrer une déstabilisation totale du marché immobilier. En plus du risque de reports voir d’abandons des projets, cette mesure réduirait encore drastiquement le rôle de la pierre comme valeur refuge. Comme d’habitude, la fiscalité immobilière est une variable d‘ajustement qui n’apporte aucune visibilité de long terme pour la pierre dont c’est l’essence même. » déplore Sylvain Lefevre, Président de la Centrale de Financement.

    https://www.lesalonbeige.fr/taxation-sur-les-plus-values-des-residences-principales-emmanuel-macron-fait-bondir-les-professionnels-de-limmobilier/

  • Bobards d’or : « Il n’y a pas d’immigration massive » – Allez-vous voter pour ce bobard immigrationniste ?

    bobards-2019-Clement-Viktorovitch-1080x675-600x375.jpg

    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    N’oubliez pas de voter pour votre Bobard d’Or préféré !

    Cette année, les Bobards d’or fêtent leurs dix ans et récompenseront, comme chaque année, les bobards médiatiques les plus croustillants de 2018. L’un des bobards marquant est issu de la catégorie des Bobards d’or génériques et il s’agit du bobard « immigrationniste ».

    Le 20 septembre dernier, dans l’émission l’Heure des Pros sur CNews, Clément Viktorovitch répondait à Charlotte d’Ornellas qui parlait d’immigration massive en lançant « sur les 200.000 entrées légales, il y a déjà un tiers d’étudiants en Erasmus, dont une grande partie d’Européens, des étrangers expatriés qui viennent travailler en France et qui sont une force pour l’économie du territoire, et des enfants de conjoints de Français qui étaient à l’étranger et qui viennent en France […] donc cessez de prétendre qu’il y a une immigration massive, car quand on vous demande des chiffres vous êtes incapables de les donner. ».

    Les médias de l’oligarchie s’étaient réjouis de cette réduction « ad statisticum » qui avait, d’après eux, mouché son interlocutrice. Néanmoins le bobard est donc doublement qualifié puisqu’en réalité les chiffres de l’immigration en hausse de 90% par rapport à 2008, avec 412.000 entrées légales recensées, 100.000 demandeurs d’asiles et 50 000 mineurs isolés. Et s’agissant des étudiants obtenant des titres de séjour, ils ne sont ni Erasmus, ni Européens pour une raison très simple : avec la libre circulation, les Européens n’ont pas besoin de titres de séjour !

    Vous pouvez voter pour vos bobards favoris et sélectionner les finalistes sur le site des Bobards d’or où l’on peut également réserver ses billets. La cérémonie aura lieu le lundi 18 février, à 19:30, au théâtre du Gymnase : 38 boulevard Bonne-Nouvelle, Paris X

    https://fr.novopress.info/

  • L’Obs : “Alain Juppé, premier homme politique condamné à entrer au Conseil constitutionnel”

    L’Obs : “Alain Juppé, premier homme politique condamné à entrer au Conseil constitutionnel”

    Il s’agit d’un pas de plus dans le délitement de nos institutions (voir ici). Même certains médias dominants comme l’Obs posent la question de la pertinence de la nomination d’Alain Juppé au Conseil constitutionnel en raison de sa lourde condamnation :

    Condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, Alain Juppé est-il bien à sa place au Conseil constitutionnel ? Des voix s’interrogent.

    On peut donc avoir été condamné par la justice et finir au Conseil constitutionnel. La nomination d’Alain Juppé en témoigne. L’ancien Premier ministre, choisi mercredi pour rejoindre la rue de Montpensier, avait écopé en 2004 d’une peine de 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité. La cour d’appel de Versailles l’avait reconnu coupable de “prise illégale d’intérêt“, dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, pour son rôle de bras droit de Jacques Chirac au RPR et à la mairie (…)

    Au regard de sa condamnation pour emplois fictifs et du contexte actuel de défiance généralisée envers élus et institutions, la nomination d’Alain Juppé au Conseil constitutionnel est-elle habile ?”, demande l’historien Corentin Sellin, sur Twitter.

    Un autre historien, André Loez, s’interroge à voix haute :

    “Je n’ai jamais compris l’argumentation consistant à exonérer Juppé de toute faute en lien avec sa condamnation. “Couvrir” Chirac et un système de corruption, dissimuler la vérité pour raisons politiques n’a rien de très reluisant. Et ne qualifie pas pour le conseil constitutionnel…

    Dans son arrêt de 2004, la cour de Versailles avait estimé “regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unanimement reconnues, n’ait pas cru devoir assumer devant la justice l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés“. La cour a aussi jugé “particulièrement regrettable qu’au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l’occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n’ait pas appliqué à son propre parti, dont il était le secrétaire général à l’autorité incontestée, les règles qu’il avait votées au Parlement” (…°

    Alain Juppé va dire les règles de notre constitution… Tout va bien en France“, raille de son côté Christophe Grébert, blogueur et homme politique qui a fait face au système RPR/UMP dans les Hauts-de-Seine.”
  • I-Média n°237 – Matraquage, occultation : les manip’ médiatiques décryptées

     

    Incendie chez Richard Ferrand et antisémitisme : le matraquage de la semaine

    Le matraquage médiatique est une manipulation classique. En choisissant de promouvoir certaines informations plutôt que d’autres, les médias orientent l’opinion.
    Cette semaine, 2 exemples clairs : le prétendu incendie criminel chez Richard Ferrand et la montée de l’antisémitisme.

    Zapping

    Pour Anne-Claire Coudray et les équipes du JT de TF1, c’est la fameuse « ultra droite » qui serait à la manœuvre dans les manifestations des Gilets Jaunes. Dans la réalité, c’est bien l’extrême gauche qui casse et agresse.

    Profanations d’églises et attaque de la Nouvelle Librairie : les infos fantômes de la semaine

    Occulter des événements qui contreviendraient au discours politiquement correct est une spécialité des médias. Au menu cette semaine : refus de parler des profanations d’églises et attaque de la Nouvelle Librairie par l’extrême gauche.

    Tweets

    En France, les mots « père » et « mère » remplacés par « parent 1 » et « parent 2 » dans les formulaires scolaires.
    En Hongrie, les femmes avec quatre enfants ou plus seront exemptées de tout impôt sur le revenu à vie.

    Docteur bien-pensant et Mister Ligue du LOL

    Des journalistes des rédactions les plus bien pensantes de France étaient en fait des adeptes de l’humour vulgaire et du harcèlement de femmes sur les réseaux sociaux.
    Une affaire qui agite la presse !

    https://www.tvlibertes.com/i-media-n237-matraquage-occultation-les-manip-mediatiques-decryptees

  • Paul-Marie Couteaux : « Il faut trancher le nœud gordien de la dette publique »

    Comment faire baisser une dette qui obère lourdement le budget national ? Lapalisse le dirait d'un mot en diminuant la dépense pour pouvoir rembourser plus vite. Quelles sont les économies immédiatement réalisables ? C'est la question que nous avons posée à Paul-Marie Couteaux, ancien député européen, fondateur du mouvement appelé par lui souverainiste.

    ENTRETIEN avec   abbé G. de Tanouarn

    Paul-Marie Couteaux, vous m'avez pris au mot dès que j'ai évoqué avec vous la dépense publique, en me disant : c'est le grand problème aujourd'hui !

    Entre 2007 et 2017 les prélèvements obligatoires ont bondi de 820 à 1 038 milliards d'euros - soit 220 milliards en dix ans. Quand un patron donne 100 euros bruts à un salarié, il lui en coûte, avec les charges patronales, environ 150 euros. Mais le salarié, soumis lui aussi à des charges, n'en perçoit que 72 nets. Comme il est imposé sur le revenu à environ 30 %, il ne lui en reste que 49 euros en pouvoir d'achat, ensuite soumis à une TVA de 20 % - sans parler des frais annexes, type TIPP. Donc, sur les 150 euros déboursés pour le salarié, l'État prélève plus de 110, il reste au salarié 40 en pouvoir d'achat réel, moins d'un tiers. C'est ainsi que la dépense publique, donc les prélèvements obligatoires, tue l'initiative, la valeur travail, nos industries, nos emplois, bref le pays entier.

    Je n'ai jamais cru que l'essentiel des épouvantables problèmes qu'affronte la France se pose en termes économiques, financiers et sociaux l'essentiel est à mes yeux d'ordre diplomatique, mais c'est un autre sujet il reste bel et bien que ce qui passe pour « le Grand débat » organisé en réponse aux Gilets jaunes n'aborde pas sans raison le problème de la dépense publique en priorité, ce qui me fait dire que le mouvement est plutôt d'inspiration libérale   nous voulons vivre de notre travail dignement, sans être taxé en nos moindres gestes. Il faut donc travailler intellectuellement sur l'énorme question de la dépense publique. Le déficit du budget de l'État (de l'État : seul je ne parle pas ici du déficit public, cumulant ceux de toutes les personnes publiques, beaucoup plus lourd), dépassa 80 milliards en 2018, et pourrait atteindre 100 milliards en 2019 - j'arrondis, ces chiffres n'étant pas définitifs. Je pense que l'on peut économiser en 5 ans 150 à 180 milliards d'euros, à raison de 30 à 35 milliards par an, commençant la première année par 15 milliards, augmentant graduellement le volume annuel - c'était un peu le programme de François Fillon.

    Pour y parvenir, il faut une certaine relance, d'abord par un euro moins fort, envisageable grâce à la politique dépensière de l'Italie, laquelle, déjà très endettée, va faire plonger l'euro, et une vraie réforme fiscale supprimer les taxes qui pullulent sans raison, diminuer l'impôt sur les successions qui pèse sur le patrimoine et la transmission d'entreprise. Aussi modifier les tranches de l'impôt sur le revenu de sorte que les plus élevées soient allégées. Instituer une TVA sociale qui dopera les exportations, élever le taux supérieur de la TVA pour décourager les produits importés (taxer les transporteurs maritimes et aériens, quasiment exonérés, alors qu'ils polluent bien plus que nos voitures à la campagne et nourrissent un commerce international fou). Pour finir, revoir bien des niches fiscales - les faveurs fiscales accordées aux journalistes sont injustifiables, pur « effet de féodalité ».

    Alors, où sont ces fameuses économies que vous dites possibles ?

    Des économies, on peut en faire partout. Pour cela, il y a un préalable absolu il faut partout substituer une contre-culture de l'économie (une mentalité du « faire beaucoup avec peu », qui est une véritable joie du vrai service) alors qu'on dépense souvent beaucoup pour peu de résultat. J'en ai vu à différents stades de ma carrière pour citer deux de ceux où j'ai servi, on est plus économe au ministère des Armées que dans certains services du Premier ministre, où par exemple la manie des réunions gaspille un temps fou. Où sont les Tardieu et les De Gaulle, grands commis de l'État, dont le service était le sens de leur vie, et qui restèrent économes de ses deniers ? Sans parler des crédits que l'on se doit de dépenser coûte que coûte en fin d'année, pour ne pas voir son budget réduit l'année suivante. Bref, il faut casser, et sanctionner, l'omniprésente « culture de la dépense », névrose qui a peu à peu envahi les cerveaux des décideurs à tous les échelons ces dernières décennies, surtout depuis 1981 - mais la France n'a connu aucun budget à l'équilibre depuis 1974, date charnière de la mort de Pompidou.

    On a l'impression que dans certaines administrations, la dépense devient un but en soi...

    Oui, c'est exactement ce que j'ai appris à Sciences Po et à l'ENA. On a formé des élites avec l'idée que dépenser n'est pas un problème, qu'il y aura toujours moyen d'emprunter et réemprunter pour refinancer la dette. La doxa politique et administrative est que, non seulement la dépense n est pas grave, mais qu'elle est bonne en elle-même, au point qu on juge un ministre sur son volume de dépense. Regardez par exemple le ministère de la culture, il vérifie parfaitement cette règle est bon ministre celui qui a un « meilleur » budget, donc dépense plus que son prédécesseur. On s'habitue ainsi à ne plus compter. Tout cela repose bien sûr sur le présupposé keynésien selon lequel, pour simplifier à l'excès, un pays se porte d'autant mieux que son Etat dépense beaucoup. Certes, dépenser, cela peut être profitable à certaines périodes, comme ce le fut dans l'après-guerre, ou lors de la crise de 2008-2009, mais le choix du déficit doit être l'exception, et l'équilibre, ou l'excèdent, la règle. Le côté absolutiste de la culture de dépense n'est hélas pas seulement keynesienne (en gros « de gauche ») elle est aussi d'inspiration libérale, spécialement bancaire. L'excès de la dépense publique se fait dans une connivence assumée avec les banques, qui, par elle, ont littéralement pris l'ascendant sur l'État - c'est vrai pour de nombreuses vies privées, des entreprises publiques ou des collectivités territoriales, mais c'est encore plus grave pour l'État. La gauche n'a pas du tout fait son travail de résistance aux féodalités financières, comme elle l'a proclamé toute honte bue.

    Il y a une vache sacrée (c'est ainsi que nous parlons à Monde&Vie), un autre tabou : le problème de l'Union européenne.

    Il faut en effet faire des exemples. Pour arriver à plus de 30 milliards d'économies annuelles, il faut simplement avoir le courage politique (oui le courage, ce peut être simple) de trancher le « nœud gordien » dans plusieurs secteurs bien précis. J'en ai un à proposer, qui est de saison : la contribution aux institutions européennes, qui dépasse désormais 20 milliards - et pourrait, d'après le président Macron, augmenter encore sous peu. Il y a là trois sources d'économies, une directe, deux indirectes.

    La directe, je l'ai vue à l'oeil nu, et l'ai dénoncée dans plusieurs articles L'Union Européenne, Commission et Parlement en tête, vit dans une gabegie permanente batteries de fonctionnaires mal contrôlés et très payés car expatriés frais de traductions et de traducteurs multiples insouciance générale de la dépense (comme cette obsession fédéraliste de vouloir déménager le Parlement européen à Bruxelles, ne laissant substituer qu'une semaine de travail à Strasbourg, où tout un parlement est maintenu en vie pour 4 à 5 jours par mois - et ce n'est qu'un exemple, auquel je pourrais ajouter d'autres, telles les économies que nous ferions si, au lieu d'envoyer au Parlement européen des députés européens, nous envoyions des députés et sénateurs français qui siégeraient à Strasbourg quelques jours par mois - ce que font les Danois d'ailleurs. Disons que, au risque de sabrer dans les retours, dont la PAC (dont les bons effets sont loin), il faut cantonner la contribution française à 8 ou 9 milliards, ce qui fait plus de 10 milliards d'économies.

    Sortir de l'obsession européenne permet des économies plus indirectes : les unes parmi les administrations françaises qui, de plus en plus nombreuses, « travaillent avec Bruxelles » et qui sont disséminées dans les ministères à Paris et dans lesThalys. D'autres plus psychologiques car la dépense augmente à mesure que diminue la souveraineté de l'État, ce qui n'est pas un paradoxe. L'État dépense parce qu'il n'a plus d'autorité sur le reste, la dépense devenant seule source d'autorité. Regardez : l’État ne peut plus intervenir sur la politique agricole, la politique industrielle lui échappe tout autant puisqu'elle porte atteinte au dogme très surveillé de la « libre concurrence », la politique monétaire est à Francfort. Du coup, la seule chose que gèrent encore les États, c'est la fiscalité et la dépense, où, nonobstant la règle des 3 %, d'ailleurs souvent bousculée, on s'en donne à cœur joie.

    Et la haute-fonction publique, n'est-elle pas trop payée ?

    Ne confondons pas les rémunérations des fonctionnaires, même les plus hauts placés (plutôt mal payés en France, beaucoup étant encore animés par l'idéal de service de l'État) et les agents hors cadres, principalement les contractuels, ceux des innombrables comités Théodule - il y en aurait plus de 400 mais je suis pas sûr que quiconque puisse les dénombrer. La séquence Chantai Jouanno, dont on a découvert qu'elle bénéficiait d'un salaire mensuel de 15 000 euros (bien supérieur à celui des ministres) est très significative de la gabegie au profit d'agents publics qui sont en réalité des amis politiques ou des recasés divers. Mitterrand a multiplié les Comités Théodule pour d'innombrables copains devenus contractuels « hors-cadres ». Il faut là, dès la première année « une commission de la hache ».

    Il y a aussi, surtout, les doublons. Christian Sautter, ministre des Finances dans le gouvernement Jospin s'était avisé que la direction du trésor et la direction des impôts doublonnaient fâcheusement, avec des deux côtés, dans les préfectures, un parc immobilier de premier plan, etc. Eh bien, après une grève mémorable des impôts (vous pensez !) c'est Sautter qui sauta. Les doublons, ce sont aussi les agents « au placard » à qui sont données des fonctions-bidons ambassadeurs indésirables et priés de rester chez eux (avec traitement), professeurs en arrêt longue maladie (quand ils déclarent avoir peur des élèves, et on les comprend quelquefois) mais qui, titulaires, ont la garantie de l'emploi. Et il faut regarder de près les administrations déconcentrées, qui doublonnent avec les agents des régions et des départements, eux-mêmes trop nombreux, et qui doublonnent aussi, d'ailleurs, dans le fameux « mille-feuilles » - un autre sujet, mais qui pèse également sur les impôts dits « locaux ». En bref, il ne s'agit pas de trouver de gros blocs de fonctionnaires à supprimer, le problème est partout. N'oublions pas aussi les économies transversales - par exemple le coût énorme des délégués syndicaux, nombreux et littéralement payés à ne rien faire.

    À Monde&Vie, nous insistons sur le coût de l'immigration, que l'on n'ose rappeler...

    L'immigration est un énorme tabou - mais ne prétendons pas le traiter ici, d'abord parce qu'il concerne encore plus le déficit public que celui de l'État seul, sur lequel je préfère me concentrer. Combien d'administrations, Justice, Police, Éducation Nationale, les affaires sociales, dont les services redoublent de tâches en raison d'une « intégration » d'autant plus chère qu elle rate largement, et « consomme du fonctionnaire » à tour de bras. Sans parler de bidules invraisemblables comme l'AME, l'Aide Médicale d'État, qui dans l'intention de son concepteur Lionel Jospin devait rester un dispositif de secours. Aujourd'hui, il coûte plus d'un milliard par an, et croît à mesure qu'on le connaît dans le monde malencontreusement on attrape, ou plutôt on déclare avoir attrapé une maladie de longue durée au cours d'un séjour en France, et l'on est soigné gratuitement - et en longue durée.

    Il faut tout faire pour arrêter le chaos migratoire et, pour cela, n'accepter, y compris pour le regroupement familial (principale porte d'accès, et de loin) que des gens qui parlent parfaitement le français avec un triple examen organisé sur place par les consulats un examen de langue (pas simplement parlée mais écrite, et bien écrite), un autre de culture littéraire, un troisième d'histoire et de civilisation françaises. Cela réduirait les coûts, favoriserait l'intégration, encouragerait au passage la francophonie. Et réduire la dépense c'est aussi, bien sûr, décourager les flux cercle vertueux !

    Quel rapport entre la baisse des dépenses et le souverainisme ?

    Le refus de l'endettement (qui inquiétait tant François Fillon) est au centre du logiciel souverainiste dépenser, créer du déficit donc de la dette, c'est créer une dépendance mortifère vis-à-vis des banques. Emprunter sans fin, c'est se mettre dans la main des banquiers qui, non seulement inspirent des politiques économiques sans lien nécessaire avec le Bien Commun mais aussi, un beau jour, peuvent très bien nous demander de vendre des bijoux de famille, et des plus stratégiques, pour se rembourser. Être souverainiste, c'est vouloir l'État libre - comme on voulait jadis rendre « le roi libre ». Foin des oppositions plates et bavardes entre le dirigisme et le libéralisme (je suis pour les deux, comme De Gaulle) la politique consiste à chercher des équilibres naturels, avec pragmatisme, sans esprit de système, selon les circonstances, dans le but premier de rentre l'État libre - aussi bien vis-à-vis des puissances étrangères que des féodalités intérieures. C'est d'ailleurs l'une des bonnes définitions que l'on pourrait donner du souverainisme !

    monde&vie 8 février 2019