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magouille et compagnie - Page 1282

  • « C’est sûr, il va tomber ! »

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    Il faut être David Revault d’Allonnes et chroniqueur politique à Europe 1 et au JDD pour relever le défi, en ce 12 janvier, d’écrire un éditorial faisant miroiter à l’horizon du lecteur endormi du dimanche les projets d’Emmanuel Macron pour sortir de l’impasse : « Gilets jaunes : Macron espère encore un “big bang”. » Et le « big bang » envisagé concernerait son équipe, son cabinet : « Il faut renouveler l’équipe en profondeur », aurait dit le Président. De l’art de nous faire prendre pour une stratégie de haut vol un sauve-qui-peut généralisé.

    À l’heure actuelle, après le départ de Chantal Jouanno, Emmanuel Macron est en train de rechercher un candidat pour piloter ce grand débat bien mal engagé. Jean-Paul Delevoye a été approché. Mais cet homme qui a toujours été attiré par les places confortables sera-t-il, lui-même, partant, vu la situation et sa réputation de fossoyeur de pétitions citoyennes qui est en train de remonter à la surface ?

    Notre Président en est là : il va bientôt constater que plus personne ne veut monter dans son hors-bord. D’ailleurs, ce dimanche, les membres du gouvernement étaient bien silencieux. Et comment en irait-il autrement quand ses ministres, et notamment le Premier, lisent dans la presse son désir de changer complètement d’équipe ?

    Or, désormais la question se pose : les jours d’Emmanuel Macron à l’Elysée ne sont-ils pas comptés ?

    Son big bang – car c’en fut un -, Emmanuel Macron l’a fait en 2017. Un big bang toutefois favorisé par un alignement savamment organisé de certaines planètes : la planète Fillon mise dans l’orbite du Parquet national financier au moment décisif, notamment.

    Mais le big bang qui se prépare ne pourra se résumer à un remaniement, un changement de Premier ministre ou un référendum. Désormais, le big bang que les Gilets jaunes attendent, c’est son départ. C’est LA seule revendication commune. Et de la majorité de l’opinion qui les soutient ? (On peut le penser quand on regarde sa cote de popularité et le nombre extrêmement élevé des « très mécontents ».) C’est LE slogan que l’on entend dans toutes les manifestations, sur tous les tons et dans tous les niveaux de langue. Il est arrivé sur un big bang inédit, il peut repartir de la même façon. Il a voulu congédier l’ancien monde, il ne s’en sortira pas par des manœuvres à l’ancienne. Il a eu l’imprudence d’intituler son livre-programme Révolution. Le peuple l’a pris au mot.

    Une immersion de trente secondes dans les manifestations de Bordeaux, de Bourges ou d’ailleurs suffit pour s’en convaincre. Un envoyé spécial du Monde à Bourges, qui aurait dû inviter M. Revault d’Allonnes à le suivre, a rapporté l’analyse d’un gilet jaune de la région, un bouquiniste :

    « D’abord, il nous a traités par le mépris. Après son discours, début décembre, les gens ont vu qu’il avait un genou à terre. Puis, on a vu arriver les fonctionnaires et les classes moyennes paupérisées, qui ont réalisé que ses mesurettes étaient de la poudre aux yeux. Je vois tout le monde se réveiller, commencer à réfléchir. C’est sûr, il va tomber. »

    Désormais, les questions que beaucoup se posent – et bien au-delà des Gilets jaunes – sont simples : quels seront le moment et les modalités de son départ ? Et quel scénario la classe politique qui l’a porté au pouvoir est-elle en train de préparer ?

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/cest-sur-il-va-tomber/

  • Macron : un déficit de légitimité

    La question politique posée au président de la République est simple : alors qu’il a été élu par une minorité de Français, comment compte-t-il retrouver une légitimité démocratique ? histoire de savoir si le quinquennat est fini ou non….

    Pendant tout le début du quinquennat, Emmanuel Macron a su vendre son image aux Français la légende d'un surdoué qui a toujours connu le succès et à qui rien ni personne ne résiste. Et puis l'affaire de la fête de la musique et du groupe homo à l'Elysée, avec les photos très « abandonnées » d'Emmanuel et puis, juste après, l'affaire du doigt d'honneur aux Antilles sont venues ternir la jolie histoire récitée avec dévotion par les médias. Le Prince Eric serait-il un homme vulgaire ? Un vulgaire humain ? Pour ceux qui en aurait douté encore, l'affaire Benalla a définitivement enterré le récit hagiographique. Emmanuel Macron ne pourra plus jamais compter là-dessus. Quant à Brigitte, ce n'est pas la Cougar fleur bleue qui a réussi, mais une femme aux dépenses insatiables, qui paie très cher la moquette et la vaisselle qu'elle a choisies pour l'Elysée. Est-ce la fin du macronisme ? Gilbert Collard l'a dit, et sans doute bien d'autres l'ont pensé.

    Je crois, moi, que le Président est suffisamment intelligent pour se refaire, que son opposition est assez divisée pour le laisser régner. Mais il lui faut retrouver une légitimité, non plus une légitimité charismatique celle-là il l'a perdue. Mais une légitimité électorale. Il doit faire parler les urnes en sa faveur ou alors Collard a raison c'est la fin du macronisme.

    Les institutions sont solides, elles tiennent et elles tiendront. Il y a trois solutions claires et deux solutions tordues.

    Première solution constitutionnelle la dissolution de la chambre des députés et l'organisation prévisible d'un nouveau mode de cohabitation avec un premier ministre du Rassemblement national ou des Républicains. Le Parti LREM, dirigé par Richard Ferrand, ne veut à aucun prix de cette solution, sans doute la moins onéreuse personnellement pour un président qui deviendrait un Mitterrand bis, un Chirac bis, mais qui est politiquement trop coûteuse pour la macronie.

    Deuxième solution, curieusement proposé par Luc Ferry, qui, on le sait, à été ministre de l'Éducation et qui regrette sans doute les ors de la République il faut changer le gouvernement et constituer un gouvernement de gens éminents (c'est lui qui le dit), qui, à défaut de suffrages pourraient apporter au Président leur notabilité, en rendant inattaquable l'exercice du pouvoir. C'est très beau sur le papier, mais qui sont ces notables incontestables et seront-ils nombreux à accepter de mettre leur notabilité en jeu, juste pour sauver le soldat Macron ? J'en doute.

    La troisième solution simple est celle que proposent les gilets jaunes depuis le début Macron pourrait gouverner grâce au référendum d'initiative populaire, à travers lequel il pourrait habilement se refaire une légitimité électorale. Mais cela suppose que l'on accepte d'oublier le politiquement correct, qui est notre religion civile. Stanislas Guérini, nouveau patron des députés LREM a déjà dit qu'il serait intolérable de lâcher un quelconque article du Credo libérale-libertaire, fut-ce la peine de mort (c'est le point qu'il citait).

    Si l'avenir est à la cuisine électorale et aux coups tordus, on peut penser que l'Etat et les médias aideraient les Bernard Tapie et les Francis Lalanne à constituer une liste « gilets jaunes » aux prochaines européenne, histoire de faire perdre des points à une opposition qui serait coupée non en trois mais en quatre (je laisse les socialistes de côté, n'étant pas sûr qu'ils existent). Le coup peut marcher électoralement pour le président.

    Il permettrait à Super-Macron de faire un superbe come back, en posant au recours, au garant de l'ordre et des finances saines contre les activistes, et à dire haut et fort dans un geste gaullien, bien dans l'esprit de la Ve c'est moi ou le chaos. Gageons que pour l'instant c'est cette scène-là qu'il nous prépare, par exemple quand il demande à Nicolas Sarkozy, ancien président, de le représenter pour l'intronisation de la présidente géorgienne. Quant à Sarko, vu l'état des Républicains, il y pense à nouveau et pas qu'en se rasant. 

     Alain Hasso monde&vie 27 décembre 2018

  • Au-delà du cas Battisti

    enfer-dante.jpg« Cet infâme qui a passé des années sur les plages au Brésil ou à boire du champagne à Paris, a tué (entre 1978 et 1979) un maréchal (de la police pénitentiaire) de 54 ans, un charcutier, un joaillier et un jeune policier de 24 ans. Il doit moisir en prison jusqu’à la fin de ses jours », a déclaré dimanche soir  Matteo Salvini. Le ministre de l’Intérieur italien et dirigeant de la Ligue, rapportait Le Parisien,  évoquait l’arrestation  de l’écrivain , terroriste et meurtrier d’extrême gauche Cesare Battisti « qui a atterri à Rome hier après son extradition officielle du Brésil. »« Cesare Battisti, qui nie les faits, est devenu un symbole. Le symbole des années de plomb, cette  guerre civile de basse intensité  qui a mis l’Italie à feu et à sang lors des années 70 et 80. L’ex-gardien d’immeuble parisien avait été condamné une première fois en 1981 à 13 ans de prison pour appartenance à un « groupe armé », les PAC (Prolétaires armés pour le communisme), un groupuscule d’extrême gauche particulièrement actif à la fin des années 70. Dès 1981, Battisti est exfiltré de prison au terme d’un raid éclair mené par des membres présumés des PAC (…). En 2002, le ministère de la justice français avait reçu une liste de près de 70 italiens concernés par une possible extradition de la part du gouvernement Berlusconi. Mais le gouvernement français avait choisi de livrer à la justice transalpine le seul Paolo Persichetti, accusé de  complicité psychique  dans l’assassinat du général Ligio Giorgieri en 1987. En 2008, Marina Petrella, une autre militante d’extrême gauche avait vu son acte d’extradition signé avant d’être  graciée  par Nicolas Sarkozy.» Précisons qu’en juin 2008  un décret du gouvernement français avait en effet autorisé l’extradition de Mme Petrella vers l’Italie mais c’était sans compter sur la mobilisation de Carla Bruni-Sarkozy et de sa sœur Valeria Bruni-Tedeschi, qui fut efficace en ce qu’elle déboucha finalement sur la non extradition de cette femme,  officiellement pour « raison de santé ».

    Battisti avait été incarcéré en 2007 au Brésil  à la prison de haute sécurité de Papuna après son arrestation à Rio de Janeiro, mais avait été libéré en 2011 après que la demande d’extradition formulée par la justice italienne ait été rejetée par la  Cour suprême du Brésil. Il avait été  condamné dans son pays  par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres. « Il avait cessé toute activité terroriste depuis la fin des années 70, et avait   fui la France en août 2004 pour échapper à la décision de l’extrader vers son pays pour y être jugé (…). » C’est au nom de la fameuse Doctrine Mitterrand, laquelle n’a jamais eu aucune valeur juridique, soit  l’engagement pris en 1985 de ne pas extrader les anciens militants italiens d’extrême gauche ayant rompu avec la violence, que  cet homme trouva un  sanctuaire en France.

    Loin d’être le pur idéaliste décrit par ses soutiens français, il y a quelques années – Fred Vargas, l’ensemble de l’extrême gauche,  François Bayrou ou encore  Dominique Strauss Kahn s’étaient   prononcés   pour sa non extradition  vers son pays-, Cesare  Battisti devait  aussi répondre de son implication dans  de sordides affaires de droit commun qui n’ont pas grand chose à voir  avec « le combat  politique » ou les  « manipulations » dont les PAC auraient été l’objet.  Il lui est reproché notamment ce que  Matteo Salvini rappelait il y a deux jours à la télévision  italienne, à savoir  le meurtre  d’un joaillier, dont il avait également  blessé le fils, devenu  paraplégique,  l’assassinat d’un gardien de prison et  d’un membre des services de renseignements italiens. Il est aussi accusé  d’avoir fait partie du commando qui fit irruption au siège du Mouvement Social Italien (MSI) de Mestre en février 1979, attaque au cours de laquelle fut tué un militant de ce mouvement, Lino Sabbadin. Il  fut aussi   inculpé d’ « association de malfaiteurs »,  de  « recel » et  pour avoir participé à  une soixantaine de  braquages.

    Le ministre de l’Intérieur italien est pleinement dans son rôle, affirme Bruno Gollnisch,  en se félicitant de ce que Battisti puisse enfin  répondre de ses crimes. Il y a d’ailleurs un consensus quasi unanime de  la classe politique italienne sur son cas.  La Justice  doit passer.  Mais au-delà de l’affaire  Battisti,  son arrestation   ne doit pas occulter  le jeu très trouble qui fut celui de  certaines officines, de certains services dans le terrorisme des années de plomb, si l’on n’oublie pas  cette évidence, à savoir que derrière le terrorisme on retrouve bien souvent la manipulation, la main des services secrets.

    Nous voyons aussi depuis l’arrestation de Battisti les commentateurs et autres spécialistes marqués à gauche, ce fut encore le cas hier soir sur France Inter, nous dire que l’extrême droite fut aussi coupablement sanglante que l’extrême-gauche lors des années de plomb. Certes,  des militants d’extrême droite, souvent très jeunes, basculèrent  eux aussi dans la clandestinité, la  surenchère violente.  Mais c’est un fait établi, que rappelait Jean-Gilles Malliarakis dans son  ouvrage, recueil d’articles et de témoignages évoquant le cas de l’éditeur d’extrême droite Giorgio Freda,  «aucun des groupes terroriste dits d’extrême droite  n’ont pu être concrètement impliqué dans les grandes affaires. » Pourtant,  l’on a voulu sans aucune preuve mettre sur le compte de l’extrême droite  l’attentat ignoble de la gare de Bologne (1980) qui fit plus de 80 morts, «  sur la foi d’un coup de téléphone anonyme que prétendait  avoir reçu… un journal communiste. » Giorgio Freda, cas emblématique,  fut lui impliqué dans le massacre de la  Piazza Fontana  à Milan en 1969 qui fit  17 morts et 88 blessés. Après 16 ans d’enquête et plusieurs procès  fleuve, il fut acquitté mais son incarcération après son interpellation au Costa Rica en 1979 fut maintenue pour délit d’opinion, sous le chef  d‘association subversive.  Il fut alors  condamné à 15 ans de prison.

    « Le terrorisme rouge dans ces années était lui une réalité. Les Brigades Rouges ont joué un rôle  considérable, ne serait-ce que par l’assassinat d’’un dirigeant  de la Démocratie-Chrétienne comme Aldo Moro, dans l’évolution  politique  italienne. Il y aurait du reste beaucoup à dire sur l’utilité finalement stabilisatrice et non déstabilisatrice de ce terrorisme pour le régime italien d’alors. La démocratie italienne est née de l’antifascisme,  il fallait que Mussolini soit pendu  à des crocs de boucher. Il fallait dans les années 70-80  un ordre noir,  une menace fasciste, un ennemi commun, non pour unifier  les forces dites démocratiques, mais pour redorer dans l’opinion le blason du régime. »

    Gabriele Adinolfi, Roberto Fiore, deux militants de la  droite  radicale réfugiés alors à Londres pour éviter les persécutions politico-judiciaires (très violentes , elles se soldèrent aussi parfois par la liquidation physique de militants extrémistes, de gauche comme de droite, au mépris de l’état de droit, des règles qui régissent normalement un régime démocratique) expliquaient en 1985 que «  la classe politique italienne  au pouvoir a joué longtemps avec le terrorisme. Elle pensait pouvoir l’utiliser pour régler ses propres luttes intestines. Elle l’a protégé et alimenté jusqu’au moment où, avec l’apparition des Brigades Rouges, il est devenu trop fort et incontrôlable (…). Tout le système répressif a été conçu et mis en œuvre pour exaspérer le plus possible les opposants radicaux et provoquer ainsi chez quelques uns d’entre eux une réaction violente…»

    Ils notaient  encore  qu’à l’époque  « la stratégie du massacre ou de la tension (était) directement mise en œuvre par les appareils du pouvoir » dans une Italie  se signalant alors par « l’extrême fragmentation du pouvoir,  lequel (se composait) de différentes centrales plus ou moins occultes et en  concurrence perpétuelle.» «  Les commanditaires et les exécutants des massacres sont des hommes de pouvoir appartenant selon les cas aux services secrets italiens ou à ceux de services secrets  étrangers,  aux structures parallèles (…) , à des loges maçonniques comme la Loge P2… ».

    Dans un entretien accordé à la même période au quotidien La repubblica,  le député socialiste italien Formica  voyait lui aussi la main d’officines  étrangères dans les attentats qui ont ensanglanté son pays. Il avançait  comme explication une volonté de maintenir l’Italie sous contrôle. Plusieurs journaux italiens (L‘Européo, Panorama) avaient tiré comme conclusion de ses propos que les services secrets italiens  étaient  contrôlés par la CIA, que la Loge P2 était une émanation des services secrets italiens sur inspiration directe des services secrets américains.

    Cet épisode politique italien, dans le contexte de l’époque, celui de la guerre froide,  est bon à  garder en mémoire  en cette période de tensions, de fronde populaire. Comparaison n’est pas raison,  mais il n’est pas inutile de  comprendre ce qu’un Système a priori démocratique,  un régime aux abois (et ses alliés)  est capable de mettre en œuvre pour se maintenir à flot.

    https://gollnisch.com/2019/01/15/au-dela-du-cas-battisti/

  • L’arroseur arrosé

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    par Louis-Joseph Delanglade 

    La faute de M. Macron dans cette affaire est d’avoir pensé qu’il pouvait critiquer voire insulter des hommes politiques étrangers en raison de leurs idées alors même qu’ils exerçaient le pouvoir.

    Ce faisant, il s’en prenait de fait à des pays, à des peuples, à des États. On se rappelle ainsi qu’en juin dernier, dans une vie politique antérieure à l’avenir plutôt serein et prometteur, il avait choisi l’Italie comme tête de Turc, notamment à propos de l’Aquarius, ce navire qui satisfaisait conjointement négriers et bobos humanistes. Déjà, la réaction de Rome l’avait obligé à mettre un bémol. Il y eut par la suite les attaques misérables de M. Moscovici, commissaire européen certes mais Français tout de même et surtout très proche de M. Macron. Attaques traitées à Rome par le mépris qu’elles méritaient. Toutefois, les Italiens ont la dent dure et sont intelligents. A l’image de M. Macron, c’est-à-dire dans un subtil mélange de politique intérieure (on sait la rivalité des deux partis de la coalition au pouvoir) et de politique européenne (faire de l’Italie l’avant-garde du mouvement populaire qui agite toute l’Europe), MM. Di Maio et Salvini, les deux vice-présidents du Conseil des ministres italien, proclament lundi 7 janvier leur soutien au mouvement des Gilets jaunes.

    Du coup, Mme Schiappa, en réponse à sa propre question à propos de la cagnotte des Gilets jaunes (« Qui finance les violences, qui finance les casseurs ? Il faut savoir si des puissances étrangères financent ces casseurs. » - France Inter, jeudi 10) Mme Schiappa donc nomme explicitement et prioritairement l’Italie. C’est peut-être vrai, cela relève peut-être de ce délire complotiste qui semble s’être emparé du gouvernement (on se rappelle les premiers propos de MM. Castaner et Darmanin, début décembre, sur les « factieux » et la « peste brune » en parallèle aux images de ces Gilets jaunes défilant au cri de « Salvini ! Salvini ! »). C’est à coup sûr une nouvelle version de la faute commise par M. Macron. 

    Quoi qu’il en soit, l’ambition européenne de celui-ci se retrouve ainsi fortement compromise. Pour « refonder l’Europe » (Sorbonne, septembre 2017), il lui faut, selon sa propre feuille de route, obtenir une victoire éclatante aux élections de mai 2019, de façon à favoriser l’émergence au Parlement européen du groupe central à vocation majoritaire qu’appellent de leurs voeux les Bayrou, Juppé, Raffarin et autres vieux crabes de l’européisme militant. D’où le retour à des listes nationales, mode de scrutin  jugé plus favorables aux « marcheurs » ; d’où l’exacerbation du clivage progressisme-populisme qui avait plutôt bien fonctionné lors de la présidentielle. Mais cela, c’était avant. Avant la succession de problèmes et déconvenues du second semestre de l’année 2018. Désormais, le scrutin de mai, en raison même du mode choisi, risque fort de virer au référendum pour ou contre M. Macron, bien loin donc d’être gagné pour le président. Quant aux attaques visant les pelés, les galeux (M. Macron lui-même parlait de « lèpre » - Quimper, juin 2018), elles sont contre-productives : non seulement le populisme continue de monter un peu partout en Europe (dernier exemple : la percée en Andalousie du parti Vox, ouvertement de « droite réactionnaire », percée qui le place dans une position incontournable) mais, désormais, à l’initiative de M. Salvini, les populistes tentent de s’organiser au plan européen dans la perspective du prochain scrutin, faisant ainsi du Macron contre M. Macron, lequel risque de se retrouver dans la fâcheuse situation de l’arroseur arrosé. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/13/l-arroseur-arrose-6120416.html

  • Espagne : Des bus payés par Madrid pour envoyer les migrants dans les pays du Nord (Die Welt)

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    Le nombre de migrants arrivant par la mer en Espagne n’a jamais été aussi élevé. Ce qu’ils deviennent, on peut le voir dans un village d’où partent des bus vers le nord. Il est clair que l’Espagne ne se soucie guère de l’UE et qu’elle encourage leur voyage vers l’Europe centrale.

    Par une tiède soirée d’hiver, les hommes des Voyages Rios attendent que le soleil soit couché avant de démarrer les moteurs de leurs deux autocars et de se diriger vers la nationale N340.

    Celui qui les suit peut les voir […] tourner dans une impasse […]. Après deux kilomètres et demi, ils s’approchent d’un écriteau portant l’inscription « Finca privada » [« Propriété privée« ]

    […]
    Rien n’indique que se trouve ici un hébergement pour réfugiés, administré par la Croix Rouge et subventionné par le ministère du Travail, de l’Immigration et de la Sécurité sociale. […] Le porte-parole indique que l’accès au domaine est interdit aux journalistes.

    […]

    Le portail métallique est ouvert. Le gardien fait signe aux bus de passer.

    Les bus ressortent peu après du domaine, les chauffeurs rejoignent à nouveau la nationale et se dirigent ensuite vers l’autoroute.

    C’est l’instant où le gouvernement s’affranchit des règles sur lesquelles l’Europe s’est mise d’accord. Car, dans les bus, se trouvent des douzaines de personnes qui ont atteint peu de jours auparavant le continent européen.

    C’est l’Espagne qui serait compétente pour les procédures d’asile. Mais, en cette soirée du 5 janvier, l’un des deux bus fait le trajet de l’Andalousie à Barcelone, l’autre va à Bilbao. Ces deux villes sont situées au nord du pays, la France est toute proche. L’Allemagne n’est qu’un peu plus loin.

    […] L’État encourage les migrants à quitter la péninsule ibérique pour aller vers le nord. […]

    D’où les bus, payés par le gouvernementcomme Madrid l’a confirmé en réponse à notre demande. 

    Die Welt

    http://www.citoyens-et-francais.fr/2019/01/espagne-des-bus-payes-par-madrid-pour-envoyer-les-migrants-dans-les-pays-du-nord-die-welt.html

  • Entre 67 et 69 % des radars sont hors d’usage

    Entre 67 et 69 % des radars sont hors d’usage

    Le centre national de traitement des amendes de Rennes tourne au ralenti en raison de la dégradation de nombreux radars. Selon le ministre de l’Intérieur, 60% des radars auraient été dégradés depuis le début du mouvement des «gilets jaunes». Selon 20 Minutes, le chiffre serait plus proche des 70%.

    Les salariés du centre de traitement des amendes s’inquiètent d’un potentiel chômage technique… Sachant que les radars ont rapporté un milliard d’euros à l’Etat l’an dernier, le manque à gagner se chiffre à plusieurs dizaines de millions d’euros. De quoi plomber les prévisions de la loi de finances.

    Depuis le début du conflit, les agents chargés de contrôler la qualité des images doivent écarter de très nombreux clichés jugés inexploitables.

    « Il y a des moments où on n’a que des images noires. On doit tout rejeter ».

    Sur les 300.000 clichés envoyés chaque jour, environ 160.000 seulement s’avèrent exploitables.

    « On arrive à un stade où on n’a plus de boulot. Dès cette semaine, on risque d’être au chômage technique. Aujourd’hui [lundi] et demain, ça ira parce qu’on a tous les courriers reçus dans le week-end et les plaques à traiter mais après, je ne sais pas ce qu’on va faire ».

    En 2017, 17 millions d’avis de contraventions avaient été émis.

    Le ministère de l’Intérieur aurait décidé de ne pas réparer les radars avant la fin du conflit des « gilets jaunes ». Les radars ne vont pas être réparés avant plusieurs mois : il sera possible d’effectuer une vraie expérimentation de leur utilité pour la sécurité routière… Or, en novembre 2018, la mortalité routière a baissé…  235 accidents corporels de moins qu’en novembre 2017 (-4,7%),  261 personnes blessées de moins (-4,2%) et 680 personnes hospitalisées de moins (-30%)

  • Gilets jaunes : le silence assourdissant du monde de la culture

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    « Que sont tous ces gens de la culture devenus,
    Qui signaient pétitions et appels convenus ? »

    (d’après Rutebeuf)

    Que sont ces artistes devenus, qui lançaient une pétition contre les violences policières, suite à l’empalement de Théo ? Une main arrachée, un œil crevé, des visages défigurés devraient pourtant susciter chez eux la même indignation.

    Que sont ces anciens révolutionnaires médiatiques, cinéastes de Mai 68 devenus, qui criaient « CRS SS », aujourd’hui prêts à enfiler le casque et la matraque ?

    Que sont toutes ces âmes si belles à la télévision devenues, tous ces metteurs en scène, acteurs ou réalisateurs à l’engagement bien-pensant, tous ces multimillionnaires qui vont sur les écrans demander à ceux qui sont à peine moins pauvres de vider leurs poches pour les plus démunis ?

    On n’en a pas vu un seul, sur les ronds-points, venu soutenir le peuple des pauvres gens. Même le directeur du théâtre du Rond-Point, pourtant à quelques mètres des Champs-Élysées, inventeur des soirées contre la haine et du rire de résistance subventionné, n’est pas venu. Mais lui, au moins, a une excuse, il est sur un Rond-Point toute l’année : celui de la gauche mondaine.

    Pas un mot pour les gilets jaunes, le silence… Allez savoir pourquoi !

    Voilà que la réponse éclate, claire et nette, dans la bouche de l’inénarrable directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, ce grand démocrate qui voulait le déplacer si les électeurs envoyaient le FN à la mairie, et que Le Monde est allé questionner : « Le lien à l’extrême droite m’empêche d’être solidaire des gilets jaunes. »

    Mais oui… mais c’est… bien sûr ! Il y a le peuple démocrate, celui qui va voter tous les cinq ans pour ces gouvernements identiques dont il est le propagandiste, et le peuple populiste, celui qui s’insurge et qui vote Marine Le Pen. Ce peuple en sécession, exclu des scènes officielles, devenu un fantasme. Et l’artiste confortable de déplorer la réalité qui l’éclabousse : « Le Front national est très présent dans les cortèges de gilets jaunes, cela fait quelque chose de très complexe et de très inconfortable pour l’homme engagé que je suis. »

    Engagé dans quoi, chochotte ? Dans le conformisme ministériel ? Dans la servitude ? Un peu inquiet, quand même, il veut se rassurer : « Mais pourquoi s’en prendraient-ils au monde de la culture ? » C’est vrai, ils ont tellement d’autres choses à penser, par exemple à leurs fins de mois qu’ils n’arrivent plus à boucler, ces fachos. Eh oui, le ministère ne leur paie pas leurs frais de déplacement, les nuits dans les quatre étoiles ou le taxi, à eux ! Et puis, Olivier, si tu savais où ils se la mettent, ta culture, comme on dit dans les manifs… Mais il ajoute, cynique, ou inconscient : « Le théâtre public en France est extrêmement soucieux de la diversité sociale de son public » et s’il n’est pas question de culture, dans les revendications des gilets jaunes, c’est que « depuis plusieurs décennies déjà, un vrai travail de démocratisation de la culture a été mis en place ».

    Alors là, on rigole ! Mais, Olivier, le public populaire, celui des gilets jaunes, il n’y va jamais, dans tes théâtres publics ! Ton festival de l’entre-soi cultureux, tes spectacles inaccessibles au commun des mortels, il ne sait même pas que ça existe. Et s’il le sait, et qu’il y est allé une fois, il s’est demandé ce qu’il regardait, et il n’y est plus revenu…

    Cruel échec sur lequel tu devrais t’interroger ! Mais, gauchitude oblige, il réfute l’idée « d’un domaine coupé des classes populaires ».

    Pour le vérifier, qu’il invite donc une centaine de gilets jaunes à ses spectacles sur la montée du populisme, le transgenre ou le rejet de l’autre, cela l’éclairera ! À supposer qu’ils viennent…

    « On a foiré la démocratisation de la culture », disait Jean Rochefort, plus lucide que lui. C’est pourtant l’évidence, Olivier !

    Les masques tombent, ceux de la comédie et de la tragédie : faut-il rire ou pleurer ? Ces masques des acteurs grecs – et le nom de masque a donné le mot hypocrite (hupokritês : celui qui est sous le masque) -, ils tombent et nous montrent ce qu’est ce monde, opportuniste, profiteur et superficiel, d’une culture d’hypocrites, non plus au sens ancien, mais bien au sens moderne du terme…

    Rideau !

    Jean-Pierre Pélaez

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-le-silence-assourdissant-du-monde-de-la-culture/

  • Griveaux exclut un changement de politique à l'issue du grand débat

    PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a exclu mercredi tout “détricotage” de la politique menée depuis le début du quinquennat à l’issue des trois mois de la grande concertation de terrain promise par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des “Gilets jaunes”.

    “Il y a un principe simple qui est que ces 18 mois ne seront pas détricotés en totalité par les trois mois de débat”, a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres à l’Elysée. “Je rappelle que nous avons un président de la République et une majorité parlementaire nette qui ont été élus sur un projet.”

    “Soit on jette aux orties la démocratie représentative qui est le fondement de nos institutions et on considère que désormais il n’y a plus que la démocratie participative directe... ce n’est pas le choix que nous faisons”, a-t-il indiqué. “Nous faisons le choix de moderniser notre démocratie représentative en y associant mieux les citoyens”.

    Concernant la question de l’impôt sur la fortune (ISF), dont les “Gilets jaunes” souhaitent le rétablissement, Benjamin Griveaux a rappelé qu’il y aurait une évaluation de son remplacement par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui serait faite par “des experts indépendants et des parlementaires”.

    “Quand bien même un consensus se ferait (sur le rétablissement de l’ISF à l’issue du débat-NDLR), la mesure a moins d’un an d’existence”, a-t-il fait valoir. “Si on passe son temps à détricoter en moins d’un an ce qui a été fait l’année précédente, ça ne s’appelle pas gouverner, ça s’appelle zigzaguer, ça s’appelle ne pas tenir les grands axes structurants d’une politique publique, ça n’est pas un service rendu au débat démocratique”.

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    source

    http://www.citoyens-et-francais.fr/2019/01/griveaux-exclut-un-changement-de-politique-a-l-issue-du-grand-debat.html

  • Qu’y a-t-il dans le grand débat ? – Journal du mardi 15 janvier 2019

     

    Société / Qu’y a-t-il dans le grand débat ?

    C’est parti pour l’enfumage. Ce mardi, Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi du Grand débat national censé calmer la crise des Gilets Jaunes… Entre sujets tabous et thèmes sans intérêt… la manoeuvre peine à convaincre.

    Gilets Jaunes et médias : pourquoi tant de haine ?

    La caste médiatique toujours pétrifiée devant les Gilets Jaunes. Après deux mois de mobilisation, les mensonges de la presse subventionnée sont en passe de rompre définitivement les relations avec le mouvement.

    Education / Mineurs délinquants : faut-il sanctionner les parents?

    Sanctionner les parents des mineurs délinquants… L’idée n’est pas nouvelle mais refait surface avec Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education Nationale… Avantages et inconvénients dans cette édition.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/quy-a-t-il-dans-le-grand-debat-journal-du-mardi-15-janvier-2019

  • La dette, pas un problème ?

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    Libération publie, sous la plume de Savinien de Rivet, un article sensationnaliste et provocateur : la dette ne serait pas (plus ?) un problème : en 2000, les recettes de la TVA représentaient 2,5 fois le montant du remboursement de la dette, alors qu’en 2018, elles sont 4 fois plus importantes. De même le poids des remboursements par rapport au PIB a diminué de 2,5 % (en 2000) à 1,8 % (en 2018). Alléluia, tout va bien ! Puisque nous avons de la marge, endettons-nous encore plus et satisfaisons toutes les revendications des gilets jaunes !

    Que faut-il penser de cet article ? Les économistes et hommes politiques qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la dette sont-ils des incompétents qui se trompent du tout ou tout ?

    D’abord, les chiffres donnés par M. de Rivet sont justes, mais il met de côté celui qui est le plus inquiétant : le montant de la dette est, désormais, proche de 100 % du PIB et rien ne semble pouvoir arrêter cette course folle. Ensuite, en schématisant à l’extrême, la dette se décompose en trois. Celle à court terme (six mois à un an) dont les taux sont négatifs (autour de -0,5 %), ce qui veut dire que l’État s’enrichit en empruntant ! La dette à dix ans a des taux autour de 1,5 %. Et celle à trente ans autour de 3 %. Les taux eux-mêmes ne veulent rien dire. Il faut les comparer avec l’inflation. Un taux de 1 % avec une inflation à 0 % est bien plus coûteux qu’un taux à 10 % avec une inflation à 15 % ! Actuellement, l’inflation est autour de 1,5 %. Donc, actuellement, tout va merveilleusement bien pour la dette : les taux à un an sont négatifs, ceux qui sont à dix ans du même ordre que l’inflation et ceux à trente ans sont raisonnables et ne sont pas insupportables.

    Cependant, nous sommes à la merci d’un coup de grisou. Actuellement, les prêteurs sont légion et se battent pour que la France les choisisse eux et pas le voisin. Mais la confiance est volatile et si elle est entamée, plus personne ne voudra prêter ses fonds, sauf à des taux insoutenables (autour de 10 %). Or, notre pays est toujours à court d’argent. Il doit sans cesse emprunter : 200 milliards en 2019 ! Si le robinet du crédit ne coule plus qu’au compte-gouttes, nous sombrerons corps et biens. La Grèce a connu une telle crise et a failli imploser. Récemment, l’Italie a dû capituler et amender son budget comme Bruxelles le voulait, car elle empruntait à 3,8 % ! Une crise violente et insurmontable peut éclater d’un moment à un autre.

    Cette éclaircie sur la dette s’explique par la politique de la BCE. Celle-ci n’imprime pas des euros pour payer la dette des États, mais presque. Elle prête massivement des sommes aux banques qui les fournissent aux États. La BCE rachète, ensuite, les titres d’emprunts aux banques. Ce jeu d’écriture est une forme de cavalerie financière qui serait une escroquerie si un organisme privé faisait de même. On ne peut absolument pas durer sur cette base et la BCE va remonter ses taux. Le château de cartes va-t-il alors s’écrouler ? Difficile de le dire car l’économie n’est pas une science exacte : on a une chance sur deux de s’en sortir sans trop de mal et une autre que tout s’écroule. Mais ce qui est rageant, révoltant et désolant, c’est que MM. Hollande et Macron n’ont pas profité de ce répit qui dure depuis 2014 pour équilibrer enfin notre budget et nous mettre définitivement à l’abri. L’Histoire les jugera sévèrement !

    Christian de Moliner

    http://www.bvoltaire.fr/la-dette-pas-un-probleme/