magouille et compagnie - Page 1306
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CHAQUE SEMAINE, IL ORDONNE À LA POLICE DE TABASSER LES GILETS JAUNES
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Me Frédéric Pichon : « Un climat délirant, surréaliste et répressif règne à l’égard des gilets jaunes »
De nombreuses comparutions et condamnations de gilets jaunes ont lieu à la suite des dernières mobilisations.
Au micro de Boulevard Voltaire, Maître Frédéric Pichon, lui-même avocat de gilets jaunes, dénonce une justice aux ordres du pouvoir politique, dans un « climat de terreur extrêmement préoccupant ».
Un avocat aurait rapporté qu’un gilet jaune aurait été condamné à une peine de prison ferme sans la présence d’un avocat. La présidente lui aurait dit : « De toute façon, cela n’aurait rien changé. » Ce scénario est-il plausible et courant ?
Je suis consterné par ce que vous me racontez. Cela ne me surprend pas tellement puisque ce magistrat ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Cela me fait penser à la phrase de Camille Desmoulins qui disait que « ce sont les despotes maladroits qui se servent de baïonnettes, l’art de la tyrannie consiste à faire la même chose par les juges« .
Pour être tout à fait honnête, tous les juges de la 23e chambre ne sont pas comme cela. Cette semaine, j’ai plaidé de 14h à 3h du matin dans la 23e chambre, 3e section. Cela fait donc 13h d’audience pour 6 co-prévenus. Les magistrats ont néanmoins écouté les avocats.
Dans ce cas de figure, s’il s’avère qu’effectivement, un prévenu a comparu sans avocat, a été de surcroît condamné à de la prison ferme et que la présidente a réellement tenu ces propos, cela est extrêmement inquiétant. Cela mériterait que l’Inspection générale des services judiciaires s’en saisisse. Mais je n’ai aucune illusion. Étant donné le climat totalement délirant, surréaliste et répressif qui règne, je doute que quelque chose soit fait en ce sens.Nous sommes dans un climat d’extrême fermeté. En écho à cette affaire, Christophe Castaner a déclaré dans une interview donnée à nos confrères que toute personne se rendant à une manifestation où il y avait de la casse se rendait automatiquement complice des casseurs. Est-ce possible juridiquement ?
Juridiquement, c’est totalement contraire à tous les principes généraux non seulement du droit pénal, mais aussi du droit constitutionnel. En France, il y a un principe de personnalisation des peines et des délits.
Monsieur Castaner veut rétablir la loi anti-casseurs. Elle est d’ailleurs en germe dans les futurs projets de loi. Il suffit qu’une personne se fasse arrêter à l’occasion d’une manifestation où il y a de la casse pour lui faire porter le chapeau. C’est totalement illégal et scandaleux.
Ce qui est encore plus scandaleux, c’est que cela ne suscite aucune réaction de toutes les bonnes consciences et de tous les donneurs de leçons de morale à laquelle nous avons droit depuis quelques semaines sur les chaînes de télévision.De manière générale, de nombreux observateurs s’élèvent pour dénoncer le discours politique et la célérité de la Justice à traiter ce genre de cas, alors que des accusations de laxisme s’abattent régulièrement sur la Justice concernant des cas assez précis… Pensez-vous que ce « deux poids, deux mesures » que certains dénonçaient à l’époque des Manif Pour Tous est en train de revenir concernant les gilets jaunes ?
Ce n’est pas nouveau. De tout temps, une partie de la Justice a toujours été du côté du pouvoir. Il faut nuancer. Il y a la Justice du siège et le parquet.
Les procureurs de la République sont totalement aux ordres. Mais, il faut avoir l’honnêteté de le dire, parmi les juridictions du siège, on a parfois des juges qui ne suivent pas les réquisitions du parquet. Cela a été mon cas cette semaine, lorsque je plaidais dans un dossier de gilet jaune.
En revanche, le ministère public est, lui, censé représenter la société. Dans les faits, il représente le pouvoir politique.
Je n’ai rien contre les policiers, mais je dénonce les violences policières. Il faut rappeler que les violences commises par les agents de la force publique sont des circonstances aggravantes. Lorsque les policiers, notamment en civil, dont la mission première est de maintenir l’ordre, tirent au flash-ball délibérément au visage de plusieurs dizaines de manifestants, cela cause des mutilations à vie. Les peines encourues sont de 7 ans, voire plus. Pourtant, il n’y a aucune poursuite du parquet.
Certains de mes clients ont été interpellés au mois de décembre par des policiers de la BRI ou de la brigade criminelle. Huit policiers ont été mobilisés pour arrêter un de mes clients. Ces policiers lui ont fracturé les dents. Ils ont aussi causé des traumatismes cérébraux à des personnes qui ne constituaient aucun trouble à l’ordre public, puisqu’elles ont été arrêtées en bas de leur lit. Elles ont été passées à tabac sans que le parquet ne s’en émeuve. On est vraiment en roue libre. Les forces qui exécutent la loi se sentent totalement impunies. Nous sommes donc dans un climat de terreur extrêmement préoccupant. -
La France débordée par l’explosion du nombre de mineurs isolés étrangers
Majoritairement des adolescents originaires d’Afrique subsaharienne, ils doivent être évalués et pris en charge dans chaque département. Mais le système peine à absorber leur nombre, en forte hausse ces dernières années.
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En France, le nombre de mineurs étrangers isolés est en hausse spectaculaire depuis deux ans : de 8.000 en 2016, ils sont passés à 15.000 en 2017 puis, selon les tous derniers chiffres de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), 17.922 en 2018. Il s’agit en grande majorité de garçons – les filles ne représentent que 4 à 4,5% -, originaires pour les deux tiers d’entre eux des pays d’Afrique subsaharienne.
Comme le dispose le Code de l’action sociale et des familles, ces mineurs doivent avoir, sur le territoire français, les mêmes droits qu’un jeune Français en danger et être pris en charge par les services de protection de l’enfance.
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« Un accueil séparé des autres mineurs, Français ». Le temps de l’évaluation, l’État est pourtant censé mettre les jeunes à l’abri. Les départements reçoivent une aide pour cela : 250 euros par jour et par mineur, dans la limite de 5 jours en 2018. Au 1er janvier 2019, ce montant a été porté à 500 euros par jeune pour l’ensemble de la phase d’évaluation, et 90 euros d’hébergement par jour, pour une durée maximale de deux semaines. Pourtant, d’importantes défaillances sont constatées dans la prise en charge selon Olivier Peyroux, sociologue, qui étudie la question depuis une dizaine d’années. « Avant l’évaluation, on a beaucoup de mineurs non accompagnés qui restent la rue dans les grandes villes, comme Lille, Paris, Toulouse ou Bordeaux. A Marseille, il y a même des mineurs qui ont été évalués comme mineurs mais qui restent dans la rue faute de place. »
« De plus en plus, on a un accueil qui va être séparé des autres mineurs, Français, qui dépendent de la protection de l’enfance », diagnostique le sociologue. Une fois les mineurs évalués, « le coût de journée reste beaucoup plus faible que pour des jeunes français lambda », dénonce le chercheur…
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Acte 9 : la mobilisation des Gilets jaunes en hausse aux quatre coins de la France
Selon des chiffres de la presse régionale, du réseau France Bleu et de différentes préfectures, diffusés dans la soirée du 12 janvier par France Info, au moins 92 000 manifestants se sont mobilisés pour l'acte 9 des Gilets jaunes dans le pays.
Un chiffre que les internautes n'ont pas manqué de commenter et d’interpréter. «Quelle farce !», a par exemple estimé un utilisateur de Twitter visiblement pro-Gilets jaunes, jugeant ces chiffres trop en-deçà de la réalité, au regard des 80 000 membres des forces de l’ordre mobilisés.
Un autre internaute, se revendiquant quant à lui partisan de La République en marche (LREM), a décidé de pointer le faible ratio qui découle de ce comptage, proportionnellement à la population française. «92000 au Max sur 67000000 ! Soit 0,13% de la population...», commente-t-il.
Les autorités avaient fait état, de leur côté, de de 84 000 participants.
https://francais.rt.com/france/57770-gilets-jaunes-quelle-mobilisation-pour-acte-9
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Macron, le double échec
Il doit arriver un moment dans l'existence humaine mais aussi sociale, où rien ne réussit plus, où les petites et les grandes choses de la vie privée ou publique se soldent toutes ou presque par des échecs, des incompréhensions, des déconvenues plus ou moins profondes ou stupides.
Tout se ligue, y compris le hasard, pour que les catastrophes s'accumulent. Chance et malchances jouent aussi sur la vie des hommes et des États comme leurs mérites ou leurs bévues, leur paresse et leurs errements. Quand tout s'en mêle pour enclencher un processus de descente aux enfers, il semble que rien ne l'arrêtera plus, que la loi des séries est imparable, que le retour à bonne fortune est impensable.
Il est bien possible que ce soit ce qui arrive à Emmanuel Macron et, très accessoirement, à l'équipe inconsistante qu'il a mise en place - de concert avec les oligarques, pour sauver le Système mis à bas par ses prédécesseurs. Le Macron actuel est passé sous l'empire de l'anti-kairos.
Les causes de son échec tiennent sans doute d'abord à l'inadéquation de sa politique aux réalités nouvelles de la France et du monde. Il s'est refusé à prendre en compte que le vent avait tourné en Amérique (Nord et Sud), en Europe, en France et ailleurs, entre les mois de pure exaltation européiste, mondialiste, néolibérale, caricaturalement élitiste de sa campagne, et les changements de fond intervenus depuis le Brexit ; la rupture nationaliste et populiste opérée par Donald Trump, les progrès du même populisme partout en Europe, le grand retour des nations, du politique, la reprise en mains de l'économique par ce dernier, sur tous les continents. Macron ne veut pas démordre de ses options originelles désormais obsolètes. Et, de pure évidence, il est en train de le payer fort cher.
Son échec – qui semble consommé - tient sans-doute en second lieu à sa propre personne, laquelle avait plu de prime abord, parce qu'il était un outsider, qu'il incarnait le dégagisme tant souhaité, qu'il rompait, par son intelligence, sa culture, sa prestance, en bref par un certain charisme, au moins d'apparence, avec la trop évidente médiocrité de ses prédécesseurs et qu'il semblait porter la promesse d'un changement de régime. Cela aussi est désiré des Français. Dans l'opinion publique, la confiance en ces belles qualités d'Emmanuel Macron a fait long feu. La révélation progressive de son arrogance, de son élitisme méprisant pour qui n'est pas de ses amis, ses étrangetés, ses mauvaises fréquentations et finalement les conséquences douloureuses pour nombre de Français de ses décisions politiques, a retourné son image de plutôt positive à très négative et mué l'empathie bienveillante et curieuse des débuts en détestation ou même en haine. Cette seconde cause d'échec nous paraît bien plus grave que la première. On peut changer de politique. Pas vraiment de personnalité. Celle-ci chez Macron s'est dévalorisée pour une raison plus subtile, plus profonde, et somme toute irrémédiable, qu'Emmanuel Todd a exposée avec finesse : depuis ses frasques de l'été dernier (affaire Benalla, fête de la musique de l’Elysée, équipées à Lagos et dans les territoires d'Outre-Mer) son image a désormais les traits de l'enfance. Mais d'un enfant volontaire et capricieux, incapable d'autorité, parce que cette dernière emprunte toujours plus ou moins à l'image du père. Et cette perception dégradée est sans-doute la plus irrémissible de toutes. Luc Ferry a traduit cela de la façon suivante : « nous avons envoyé un gamin à l'Élysée, nous allons le payer très cher ». D'autant que ce gamin n'a pas l'innocence de l'enfance : il a subi le formatage de Science Po et de l'ENA, de profs de même acabit et de quelques gourous visionnaires aux idées très fausses et très nuisibles, dont l'archétype est son mentor, le fumeux Jacques Attali. On ne peut guère trouver pis.
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/11/2-6119813.html
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Gilles Ardinat : « Le mouvement des stylos rouges révèle l’échec des syndicats de l’enseignement, de moins en moins représentatifs »
Pour Boulevard Voltaire, Gilles Ardinat, du forum École et Nation, réagit à l’annonce de Jean-Michel Blanquer s’opposant au rapport de l’Observatoire de la laïcité qui autoriserait les signes religieux ostentatoires lors du service national universel.
Il revient également sur l’attente de la réponse ministérielle au phénomène #PasDeVague et à la contestation des professeurs dans le collectif des stylos rouges.
Jean-Michel Blanquer recale l’Observatoire de la laïcité. Ce dernier avait, en effet, recommandé l’autorisation des signes religieux. Jean-Michel Blanquer y a opposé son veto.
Le ministre de l’Éducation nationale envoie-t-il ainsi un bon signal ?Bien que l’Observatoire de la laïcité s’en défende, il avait suscité une polémique puisqu’il laissait une porte ouverte à la présence de signes religieux ostentatoires, lors du service national universel que le gouvernement envisage de remettre en place.
Le fait que monsieur Blanquer s’oppose au rapport de l’Observatoire est donc clairement un bon signal. Le refus d’un accommodement et d’une soumission à des revendications communautaristes est très positif.
Au forum École et Nation, nous nous en sommes forcément réjouis. Nous restons tout de même vigilants. Par expérience, monsieur Blanquer a déjà donné des signaux intéressants dans ce sens, et il s’était ensuite fait recadrer par son propre gouvernement.
Je vous donne un exemple concret. Il y a quelque temps, il s’était dit hostile à la présence de mères d’élèves voilées pendant les sorties scolaires. Quelques jours après, monsieur Macron avait désavoué à la télévision monsieur Blanquer en disant qu’il fallait autoriser, au contraire, les femmes voilées à participer aux sorties scolaires.
Il faut toujours être vigilants avec ce gouvernement, même quand il y a une bonne annonce comme celle-ci contre le communautarisme.Le plan d’action pour la protection de l’école annoncé à la suite du #PasDeVague pour la mi-décembre n’a toujours pas été présenté. Y a-t-il une volonté d’enterrer l’affaire ou le gouvernement est-il tout simplement en retard sur son planning ?
J’ai l’impression qu’ils sont plutôt en retard sur leur planning. On s’impatiente un peu. L’événement qui avait suscité l’affaire #PasDeVague date du mois d’octobre. Cela fait déjà plusieurs mois que nous attendons la réponse ministérielle sur cette question fondamentale de la violence en milieu scolaire.
Le Rassemblement national parle depuis des années de ce sujet. Nous sommes donc ravis qu’enfin il fasse la une du débat public.
Cependant, quelques éléments ont été savamment distillés par le ministère de l’Éducation. J’attire, notamment, votre attention sur le fait que monsieur Blanquer s’apprête vraisemblablement à reprendre l’une des propositions phares du Rassemblement national en matière de violence scolaire, c’est-à-dire le fait de sanctionner les familles de délinquants en leur supprimant tout ou partie des allocations familiales. Cela fait des années que nous demandons la mise en place de ce dispositif, pour frapper au portefeuille des familles de délinquants qui se croient tout permis. Monsieur Blanquer semble vouloir aller, une fois de plus, dans notre sens. Si tel est le cas, nous nous en réjouirons.Des professeurs mécontents de leurs salaires ont lancé le mouvement des stylos rouges. Dans la moyenne européenne, certes, nos professeurs sont très mal payés, mais nos élèves font aussi partie des pires. Ne sommes-nous pas dans un système qui se mord un peu la queue ?
Ce mouvement des stylos rouges, nous le voyons comme un échec des syndicats. Le syndicalisme, dans l’Éducation nationale, était une sorte d’institution avec des moyens considérables, l’activisme, pour ne pas dire le monopole, de la gauche et de l’extrême gauche.
Ces syndicats sont de moins en moins influents et représentatifs. Tant et si bien qu’aujourd’hui, la contestation professionnelle se fait sur Facebook. Ce collectif des stylos rouges en est un exemple sous la forme, en quelque sorte, d’une imitation des gilets jaunes dans le domaine de l’enseignement.
Les conditions salariales et les conditions de travail des enseignants sont un vrai sujet. Il faut l’envisager dans le cadre global de l’échec du système français qui, comme vous le rappelez, baisse d’année en année dans tous les classements internationaux. Dans ces revendications, il y a un peu de tout. Au forum École et Nation, nous regardons avec intérêt le mouvement des stylos rouges depuis son début. Nous espérons que cela va permettre des avancées plus concrètes que celles obtenues par les syndicats qui, il faut bien le dire, ne font qu’accompagner la décrépitude de l’institution depuis des décennies. Nous sommes prudents. Il est trop tôt pour faire un bilan de ce mouvement, qui est encore à l’état embryonnaire. -
Gilets jaunes : Acte IX en direct de Bourges
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Gilets jaunes : la version du commandant Didier Andrieux mise à mal par de nouvelles videos
© Capture d'écran YouTube @MediapartLe commandant Didier Andrieux face aux Gilets jaunes à Toulon, le 5 janvier.La défense Didier Andrieux avait dénoncé la «violence» des manifestants, produisant une vidéo dans laquelle on le voit à terre, roué de coups. Mais d'après des vidéos révélées par Mediapart, le commandant aurait été le premier à frapper.
Filmé en train de boxer un individu près de la gare, puis de s'en prendre violemment à un autre lors de l'acte 8 de la mobilisation des Gilets jaunes à Toulon, le commandant Didier Andrieux était déjà aux prises avec les manifestants quelques heures plus tôt dans la journée du 5 janvier.
Son avocat avait en effet transmis une vidéo à France 3, largement diffusée, sur laquelle on voit le commandant à terre, frappé par des manifestants, avant qu'il ne reçoive l'aide de ses collègues. Par ces images, l'avocat du commandant entendait souligner la «violence inouïe» des manifestants contre la police, et montrer que Didier Andrieux avait été le premier à subir des violences, ce qui pouvait expliquer les interpellations polémiques du commandant décoré de la Légion d'honneur, pour lesquelles deux enquêtes ont été ouvertes.
Mais cette version des faits est désormais mise à mal par des vidéos que s'est procuré le site d'investigation Mediapart, qui montrent le déroulé des événements avant cette scène. Sur celles-ci, le commandant, casque de moto sur la tête, est filmé en train de s'en prendre à un manifestant qu'il frappe sans raison apparente, alors que la situation semble plutôt calme. Il s'en prend ensuite à un autre, avec ses pieds et avec ses mains.
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Acte 9 : les Gilets jaunes se mobilisent partout en France
© ERIC GAILLARD Source: ReutersDes Gilets jaunes à Nice le 11 janvier.Les Gilets jaunes se rassemblent pour le neuvième acte de leur mobilisation ce 12 janvier. Paris et Bourges pourraient être les épicentres de cette nouvelle journée de rassemblements.
Mise à jour automatique-
Le groupe Facebook nommé «la France en colère» publie des images de la mobilisation à laquelle il a appelé à Bourges, dans le centre de la France. Priscillia Ludosky, une des figures des Gilets jaunes, est présente sur place, notamment.
Selon BFM-TV, 24 personnes ont déjà été interpellées à 11h à Paris.
A Pau, des Gilets jaunes manifestent portant 11 cercueils en hommage aux victimes de la mobilisation depuis le début du mouvement le 17 novembre.
Des images postées par Aude Lancelin, la directrice de publication du Média, montrent le début de la mobilisation à Bourges où la place Seraucourt est investie par des dizaines de Gilets jaunes.
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Nucléaire, solaire, éolien : cessons les mensonges et revenons aux faits
Le nucléaire, peut-on entendre, ne produit pas l’électricité au meilleur coût : le coût de l’enfouissement des déchets et du démantèlement des centrales n’est pas connu et n’est pas pris en compte.
C’est faux : ces deux coûts font l’objet de provisions d’EDF et sont pris en compte. Un doute peut être émis sur l’exactitude de leur évaluation car, faute de retour d’expérience, il a fallu élaborer des hypothèses sur la base de scénarios de décontraction.
Quant à l’enfouissement des déchets, c’est la prudence et la très haute exigence de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour garantir la sécurité des Français (et tant mieux !) qui entraîne un décalage dans l’opération d’enfouissement : technique de conditionnement des déchets, site de stockage sûr et accepté par la population, influencée par les positions idéologiques et/ou politiques exprimées. À tel point que des installations de conditionnement et d’entreposage des déchets activés ont pour but de les conserver sous très haute surveillance en attendant de disposer de lieux de stockage définitifs.
Rappelons que l’ASN est une entité indépendante qui assure les missions, au nom de l’État, de contrôle de la sûreté nucléaire, de la radioprotection et de l’information des citoyens « pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l’environnement des risques liés aux activités nucléaires ».
On dit que le débat sur la sûreté des centrales est fui pour éviter les questions gênantes, que les accidents de Tchernobyl et de Fukushima ne sont pas pris en compte et que nous avons frôlé la catastrophe nucléaire.
C’est faux : je n’ai pas connaissance d’accident en centrale qui ait relevé du niveau de catastrophe nucléaire… L’ASN suit chaque incident survenant dans une centrale, les actions correctives effectuées ainsi que les contrôles et corrections réalisés sur l’ensemble du parc pour supprimer tout risque de cet incident sur les autres centrales. Aucun réacteur ne peut redémarrer sans son accord et chaque incident est accompagné d’une communication dans les médias.
D’autre part, EDF s’est particulièrement investie dans la mise sous sarcophage de Tchernobyl et c’est l’unité d’EDF chargée de la déconstruction des centrales qui a directement travaillé avec les Américains sur cette action lui permettant d’en tirer un retour d’expérience pour le parc français.
Enfin, rappelons que nous avons des dizaines d’années de retour d’expérience sur un parc de 58 réacteurs répartis entre 19 centrales. Une enquête auprès des populations vivant près des centrales, et notamment lorsqu’il est question d’en fermer une, en dit plus que les réquisitoires sans fondement avéré.
On lit que l’électricité éolienne et solaire est rentable et moins chère que le nucléaire.
C’est faux : pour promouvoir l’électricité « verte », son prix est subventionné par le biais de la CSPE (contribution au service public de l’électricité), qui apparaît sur les factures d’électricité et qui prend en compte l’obligation d’achat par EDF de cette électricité à un prix supérieur au prix du marché : le surcoût est calculé à partir de la différence entre le tarif d’achat et les prix de marché de gros de l’électricité. De plus, nous n’avons pas de retour d’expérience comparable au nucléaire et nous ne pouvons pas garantir la durée de vie des installations.À cela, il faut ajouter que remplacer un seul des 58 réacteurs par des éoliennes implique de trouver des centaines de sites pour les implanter, avec un impact sur l’environnement et sur le paysage français. Et, le nucléaire supprimé, il faudra payer cash le surcoût : ce n’est pas dans l’air du temps !