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magouille et compagnie - Page 1965

  • Il faut jouer collectif pour restaurer la liberté d'expression

    Lu sur Boulevard Voltaire :

    "Tout a déjà été dit ici sur le caractère superficiel de l’affaire Ménard et sur le fait qu’on ne lui reproche guère autre chose que d’avoir observé et formulé la vérité. Ce qui, en revanche, a encore de quoi surprendre, c’est la violence de l’attaque et le déchaînement parfaitement hystérique de la meute socialiste, du Premier ministre au dernier tâcheron de salle de rédaction.

    À chaque fois qu’un tel procédé se met en place – songeons aux affaires Méric ou Dieudonné, montées en épingle par Manuel Valls -, c’est que le système a une énorme pilule à faire avaler au petit peuple.Aujourd’hui, cette énorme pilule, cela ne fait guère de doute, c’est la loi sur le renseignement, qui va permettre sous couvert de lutte contre le terrorisme de placer des « boîtes noires » gouvernementales chez tous les fournisseurs d’accès Internet. L’immense majorité des députés UMP et PS, à l’exception de quelque 80 honnêtes hommes, ont ainsi voté la mise en œuvre du plus extraordinaire moyen de fichage de la population qui ait jamais existé en France (...) les pseudo-fiches de Béziers un grotesque pare-feu dont l’efficacité ne tient qu’à la complice unanimité de la caste politico-médiatique. Florian Philippot l’a, d’ailleurs, bien souligné lorsqu’il a fustigé sur le plateau de LCI « les hypocrites » qui montent en épingle la polémique Ménard au moment même où « ils bafouent les droits fondamentaux des Français ».

    Mais, d’une certaine façon, Florian Philippot et Robert Ménard lui-même n’ont-ils pas un peu leur part de responsabilité, en deuxième rideau, dirons-nous, dans ce déchaînement fantastique ?

    En effet, même si leur agacement face aux lubies historiques de Jean-Marie Le Pen est compréhensible, on peut en effet craindre que les deux hommes aient contribué à ouvrir la boîte de Pandore en participant activement à la mise au rancart du président d’honneur du FN. Comment croire, en effet, que la caste qui vient d’obtenir la tête de son ennemi n° 1, en échange d’un peu de respectabilité pour le vieux parti, s’en tienne là et se contente de cette tête ? Dès lors que l’on s’est plié à cette règle qui veut que l’on soit davantage puni lorsque l’on dit une bêtise (...) que lorsque l’on commet un acte frauduleux, on se condamne alors à passer son temps à subir ce genre d’attaques et à voir régresser chaque jour un peu plus les libertés. Avec ses gros sabots et son caractère cabochard, Jean-Marie Le Pen était tout autant un repoussoir qu’une ligne de défense, un peu comme ces stars du rugby qui font tellement peur à leurs adversaires qu’ils occupent l’attention de la moitié de l’équipe adverse, dégageant ainsi des espaces libres pour leurs coéquipiers. Dès que la star manque à l’appel, la lutte devient beaucoup plus rude pour chacun des autres membres de l’équipe.

    Dans ces conditions, il devient urgent de se remettre à jouer collectif et de soutenir tous ceux qui (...) seront tôt ou tard victimes de la sainte Inquisition laïque. Avec les inquisiteurs ou les juges révolutionnaires, il est inutile d’ergoter sur les détails des dogmes, il faut se battre jusqu’à ce que le principe de la liberté d’expression soit restauré sans la moindre exception !"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Petit Journal : « infotainment » et misère du journalisme français

    Dans notre société, le journaliste n’est pas qu’un simple transmetteur d’informations, il est aussi l’incarnation d’un principe supérieur, la liberté d’expression, qui constitue le pilier, l’âme de la république. Telle est la conception moderne du journalisme.

    Ce phénomène de sacralisation a connu une nouvelle dynamique avec les attentats de janvier. En effet, depuis l’assassinat de membres de la rédaction de Charlie Hebdo, une nouvelle conscience journalistique éclot en France, et le rôle de défenseur de la liberté d’expression est pris très au sérieux par une partie des journalistes français dont ceux du groupe Canal Plus. Bien que le Petit Journal soit une émission de type « infotainment », c’est-à-dire qui mêle divertissement et informations, la rédaction revendique elle aussi le rôle de défenseur de la liberté de la presse. La farce médiatique étant devenu trop flagrante, il fallait cacher sa médiocrité derrière les étendards et les principes sacrés de la république. Au détriment de la transmission d’informations, chatouiller la fibre Charlie des téléspectateurs n’est qu’une énième façon de renouveler le « contenu » des émissions.

    Le drame du 1er mai

    Les incidents qui ont émaillé le 1er mai illustrent parfaitement cette nouvelle posture journalistique. Vendredi dernier, à l’occasion du rassemblement annuel du Front national, l’équipe du Petit Journal a été prise à partie par Bruno Gollnisch, figure de proue du mouvement frontiste, et devant les caméras, celui-ci a brandi son parapluie pour asséner des coups aux journalistes. Pas de doute, c’est une agression, et sur les réseaux sociaux, c’est l’avalanche, les tweets fusent. Chacun veut exprimer son indignation face à cette attaque d’une violence insoutenable visant d’honnêtes journalistes. Les journaux titrent : Pluie de coups contre des journalistes ! Suivent les premières réactions de la part des membres du gouvernement qui apportent leur soutien au Petit Journal, victime de militants du FN qui, décidément, restent les méchants bruns qu’ils ont toujours été. Sur Twitter toujours, le Petit Journal indique que les équipes sur place ont été violemment molestées. [....]

    La suite sur Philitt

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Petit-Journal-infotainment-et

  • François Hollande admet avoir armé les rebelles syriens en violation de l'embargo

    Dans un livre à paraître prochainement, le président français admet avoir livré des armes aux rebelles syriens en violation de l’embargo européen sur ce type de livraisons à la Syrie. 
    Les livraisons auraient eu lieu en 2012, avant l’annulation de l’embargo en 2013. C’est du moins les propos de François Hollande tels que les a recueillis le journaliste et écrivain Xavier Panon l’année dernière. «Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu'elles iraient dans des mains sûres. Pour les armes létales, ce sont nos services qui ont procédé aux livraisons», a déclaré François Hollande à l’écrivain, rapporte l’AFP. 
     
    Xavier Panon a utilisé cette interview dans son livre intitulé «Dans les coulisses de la diplomatie française» qui sort en France ce mois-ci. 
     
    Selon les propos de François Hollande rapportés par l’auteur, la France a livré des canons, des mitrailleuses, des lance-roquettes et des missiles antichars aux forces qui luttent contre Bachar Al-Assad alors que le président français avait toujours dit jusqu’ici que la France n’avait envoyé des armes en Syrie qu’après la levée de l’embargo. 
     
    Dans une interview accordée à la chaîne de télévision France 2, Bachar Al-Assad a accusé la France de soutenir les mêmes terroristes que ceux qui ont perpétré les attaques à Paris en janvier dernier. «Est-ce de la démocratie que d’envoyer des armes aux terroristes et de les appuyer ? Ai-je le droit de soutenir les terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo par exemple ?», s’est demandé le président syrien. 
     
    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé l’Occident de soutenir les extrémistes pour renverser le régime syrien. «La Russie condamne l’utilisation des groupes extrémistes dans les efforts visant à changer le régime», avait-il asséné lors d’une conférence de presse en novembre dernier. 
     
    Xavier Panon décrit aussi dans son livre les plans d’attaque du gouvernement français en Syrie. Il s’agissait des frappes aériennes contre le régime syrien soupçonné d’avoir utilisé des armes chimiques contre son propre peuple en août 2013. Parmi les cibles, on trouve le siège des services de renseignement de l'armée syrienne que la France a jugé responsable des attaques chimiques. Mais faute de l’appui de Washington, ces plans n’ont pas pu être menés à bien. 
     
    Un conseiller politique français aurait dit à Xavier Panon que les frappes avaient pour but de changer l’ordre politique en Syrie et de déstabiliser la Russie en la forçant à changer de position à propos du conflit syrien. 
     
    La guerre civile en Syrie qui dure depuis cinq ans a fait plus de 220 000 victimes et a fait fuir des millions de Syriens dans les pays alentours. Quelques groupes islamistes ont profité du chaos pour gagner du terrain en Syrie. L’État Islamique, l’Armée syrienne libre et le Front islamique luttent toujours contre les forces gouvernementales.
     

  • Attentats de janvier ou la manipulation de l’opinion par le gouvernement

    La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, tel est le titre du livre de Serge Federbusch qui paraît aujourd’hui aux éditions Ixelles.

    L’auteur analyse la manipulation de l’opinion orchestrée par le pouvoir socialiste lors des attentats de janvier dans l’objectif délibéré de dissimuler ses erreurs,

    Serge-Federbusch-la-marche-des-lemmings

    Serge Federbusch
    La marche des lemmings, Ixelles éditions

    ses failles et sa responsabilité. Et comment la manifestation du 11 janvier résulte, elle aussi d’un conditionnement visant à dévier l’émotion populaire vers le « pas d’amalgame » pour protéger les musulmans, électorat cher au pouvoir, tout en niant l’évidence des progrès du fondamentalisme musulman en France.

    Les lemmings, indique l’auteur, « ce sont des petits rongeurs dont on prétend qu’ils se regroupent et se serrent les épaules pour des raisons mystérieuses, et vont cahin caha se précipiter du haut des falaises dans un suicide collectif aux allures processionnaires ».

    Toute référence à la récente manifestation du 11 janvier serait, bien sûr, malvenue. La dernière phrase de l’essai est toutefois sans appel : « Tôt ou tard, les lemmings vont devoir apprendre à lutter ».

    http://fr.novopress.info/

  • Caroline Fourest : ouh, la menteuse !

    Source : OJIM
    Caroline Fourest ne nous déçoit pas. elle s’est ait prendre la main dans le pot de confiture, ayant délibérément menti devant des millions de téléspectateurs lors de son accrochage avec Aymeric Caron sur le plateau de l’émission On est pas couché.

    Parmi les divers sujets d’accrochage, Aymeric Caron a rappelé à son interlocutrice qu’elle avait été condamnée pour diffamation en 2013 après avoir laissé entendre, sur France Culture, que l’agression de la jeune femme voilée Rabia Bentot, à Argenteuil, pouvait être « bidonnée », ce qui avait entraîné une plainte de l’intéressée. Pourtant, ce soir-là sur France 2, Fourest a assuré avoir « gagné (s)on procès ». Non pas en première instance, où elle a perdu, mais « en appel ». Face au scepticisme de Caron, celle-ci a annoncé que son avocat ferait un communiqué le lendemain.

    Communiqué qui n’est jamais arrivé. En leu et place, elle a depuis affirmé que l’avocat adverse avait « délibérément laissé filer le délai de prescription pour que cet appel n’ait pas lieu, et abandonné les poursuites ». Ainsi, la militante féministe s’est considérée « affranchie de cette plainte ridicule ». Version aussitôt démentie par les avocats de la partie adverse.
    En clair, Caroline Fourest aurait-elle menti pour protéger son image publique un soir de grande audience ? Une stratégie « ridicule et suicidaire » pour Daniel Schneidermann. Dans L’Obs, le fondateur d’@rrêt sur images souligne que dans cette situation de « mensonge cynique », de mensonge « à la Cahuzac », « le menteur ne peut pas ignorer qu’il va être démasqué un jour ». C’est pourtant la voie choisie par Fourest ce soir-là.

    Vérification faite, auprès de toutes les parties, oui, elle a menti

    assure-t-il avant de conclure : « Si le mensonge de Fourest est un problème, c’est d’ailleurs d’abord pour la cause qu’elle prétend servir, celle de la laïcité et du droit au blasphème, cause qui mérite d’être défendue dans le débat public, défendue vigoureusement, à la loyale, et qu’elle torpille. »

    http://fr.novopress.info/

  • Affaire Ménard : Les tartuffes des statistiques ethniques

    La meute politico-médiatique qui hurle contre Robert Ménard et ses « statistiques ethniques » fait assaut d’hypocrisie. Si elles ne sont pas toujours officielles, si elles sont parfois constituées de énième empirique, les statistiques ethniques existent et tout le monde s’en sert. Il faut bien décrire le réel.


    Fichage des élèves musulmans: "La gauche n’a… par BFMTV

    La vague d’indignation républicaine n’en finit plus, après que le maire de Béziers a annoncé, lundi, qu’il a effectué un recensement du nombre d’enfants musulmans dans sa ville.

    Pourtant, Robert Ménard ne serait pas le seul 
    Dans une conférence de presse mardi, il a affirmé que les statistiques en fonction de l’origine ou de la religion sont utilisées par des politiques de gauche, mais sans le dire. Comment peuvent-ils savoir, par exemple, combien d’enfants mangent ou non des repas sans porc, à l’école ? Comment par exemple Martine Aubry, qui déclarait, en 2012, « qu’il y a 35 % de Maghrébins à Lille et que c’est génial » peut-elle le savoir ?

    D’autres chefs de la gauche ont tenu des propos bien pires… 
    Le plus connu étant notre Premier ministre, Manuel Valls, dit « el‑blancos ». En 2009, alors maire d’Évry, en Essonne, filmé par une équipe de France 2 sur un marché, on le voit se plaindre qu’il y a trop de Noirs et d’Arabes, et que cela nuit à l’image de sa ville. Valls demande alors à un de ses acolytes : « Tu me mets quelques Blancs, quelques whites, des blancos ».

    Même les médias pratiquent officieusement ces comptages
    Le journal Libération, qui, naturellement, hurle avec les loups contre Ménard, a consacré ces dernières années plusieurs articles sur la faible diversité aux postes de direction, ou encore dans les cabinets ministériels.
    Faute de statistiques ethniques, ils se basent sur les prénoms, pour déterminer l’origine ethnique ou religieuse, comme le fait l’Observatoire des discriminations.
    Et pourtant, là, pas de réaction indignée !

    C’est de l’hypocrisie, d’autant plus que de nombreux politiques de gauche sont favorables aux statistiques ethniques
    Manuel Valls y était favorable, encore, en 2011, lors des primaires socialistes, car, « On doit pouvoir évaluer les discriminations pour mieux les combattre ». En octobre 2010, à une question du Monde sur le refus des statistiques ethniques, François Rebsamen, proche de François Hollande, répondait que : « Ces statistiques existent (…), mais ne font pas l’objet de communications officielles. Elles existent y compris dans les commissions d’attribution de logements. Faudrait-il les rendre publiques ? J’en doute… »

    Bref, on nage en pleine incohérence.
    Pour Robert Ménard, interrogé hier par Valeurs Actuelles, ce deux poids deux mesures est lié, « A un déni de réalité, un mensonge permanent et, désormais, une épouvante au sein d’une gauche qui, après avoir renié sa pensée économique, voit agoniser sous ses yeux toutes ses utopies sociales, comme le fameux “Vivre-Ensemble” ».

    http://fr.novopress.info/187071/meute-hysterique-aux-basques-menard/#more-187071

  • Gauche collectivisme et copinage

    Ce 6 mai une intéressante et stimulante conférence était organisée, dans un bistrot parisien sur le thème de la soviétisation de l'immobilier, en particulier en Ile-de-France. Le sujet allait être traité par Hélène Delsol. Et, incidemment, il me semble à la fois fort dommage, et fort significatif, que cette jeune mère de famille, brillante militante de la Liberté, ait été destituée, pour cause de Manif pour tous, de la conduite de la liste UMP en 2014 dans le 2e arrondissement. Inutile de dire que sa persécutrice s'appelait Nathalie Kosciusko-Morizet.

    On reste ici dans le sujet. Car la plaie de nos politiques, y compris dans l'opposition, vient de ce que la plupart d'entre eux, ne cherchant qu'à se creuser un petit trou dans le gruyère, y parviennent le plus souvent, au prix d'un reniement qu'ils s'efforcent d'imposer autour d'eux à l'encontre des convictions les plus fortes.

    En matière de logement les chiffres parisiens mettent en évidence l’imposture du propos prétendument "social". On notera ainsi que 63 % des habitants de la Capitale seraient théoriquement éligibles à ces procédures attributives mais que 8 % seulement y postulent, et le quart de ces derniers se recrutent parmi les gens qui sont dès à présent attributaires de ces appartements qui n'ont plus de "social" que le nom.

    Les désigner par leur vrai nom amène logiquement à les appeler "nomenclaturistes".

    Autrement dit, non seulement le système repose sur le copinage, mais il ne tend à rien d'autre.

    La nouvelle équipe Hidalgo a, certes, largement écarté les néfastes écolos qui entouraient l'équipe Delanoé. Les Parisiens y ont gagné le regain du PCF, représenté par le n° 2 de la municipalité en la personne du camarade Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement et de l'hébergement.

    On se trompe ainsi trop souvent en minimisant le rôle du PCF, en se basant seulement sur les scores électoraux du Front de gauche.

    L'important pour le parti de Maurice Thorez ce la fut toujours l'appareil. (1)⇓ Même vieilli, affaibli et appauvri, sa nuisance demeure. Où en sont en effet les autres ?

    Tout d'abord d'un point de vue idéologique les adversaires du marxisme semblent incapables, aujourd'hui encore de répliquer sur le simple terrain de la réalité économique. En matière de logement comme pour le reste, la réponse à la pénurie et à la rareté, qui conduisent elles-mêmes à la hausse spéculative des prix ce n'est certainement ni la contrainte ni la réglementation : c'est au contraire l'abondance de l'offre, aussi bien en matière de production de logement que de transports. L'une comme l'autre requiert avant tout l'initiative et l'entreprise privées. (2)⇓

    Confier à des communistes, ou à des étatistes de quelque nature que ce soit, des responsabilité et des pouvoirs d'intervention dans ces domaines c'est effectivement prendre Le Corbusier pour un "urbaniste" (3)⇓.

    Hélène Delsol a donc raison de rappeler ce que fut l'habitat collectif en URSS aussi bien l'effroyable "Architecture constructiviste" que les appartements partagés, tentatives malodorantes de réponses collectivistes à la pénurie. Nous n'en sommes pas là : mais nous y courons sous l'égide de la gauche la plus intelligente du monde.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. la conclusion de L'Insolent du 8 avril : "Retour dans une France amoindrie" 
    2.  Qu'on me permette de renvoyer le lecteur aux trois articles de réflexions sur les transports publiés successivement en 2013, le 1er août "Transports et Libertés" puis le 15 août "Le transport au service des individus"> et enfin le 20 août "Concurrence dans les services". Nous n'avons pas attendu le texte très ambigu de la loi "Macron"… 
    3.  … un urbaniste qui n'imaginait pas que la ville suppose des entreprises commerciales… La polémique actuelle autour de sa prétendue filiation "fasciste" (?) passe à cet égard à côté de l'essentiel, qui est la parenté entre les totalitarismes tout particulièrement en matière architecturale et l'influence des urbanistes français et du Bauhaus. 

    http://www.insolent.fr/2015/05/gauche-collectivisme-et-copinage.html

  • Un des pionniers de l'internet français déménage ses serveurs en Norvège

    Première conséquence de la loi liberticide sur le renseignement :

    "Altern.org a choisi sa destination. Après avoir fait un comparatif mondial des pays qui protègent le mieux les libertés, qui assurent le mieux le développement humain et qui offrent le meilleur accès à internet, le fondateur de l'un des pionniers du web français a décidé de poser ses serveurs en Norvège.

    Les boîtes noires qui se proposaient d'espionner l'activité de ses clients (et de leurs clients) grâce à des algorithmes n'étaient pas à son goût. L'hébergeur français (...) Valentin Lacambre, a annoncé que les serveurs seraient déménagés en Norvège :

    A la recherche d’un pays d’accueil plus favorable à l’internet que la France d’après son Patriot Act pour héberger altern.org, j’ai fait mes courses"

    Voici ce qu'on peut lire sur le site Altern.org :

    "Suite au vote de la loi sur les services secrets à l'assemblée nationale hier, l'hébergeur altern.org ferme ses services le temps de déménager à l'étranger. Altern.org participe depuis vingt ans à faire du droit à la liberté d'expression une réalité pour les citoyens et résidents de ce pays. Pendant toutes ces années les dirigeants politiques, ceux des grandes entreprises, les notables de tout poil, n'ont eu de cesse que de refermer cette parenthèse de liberté ouverte par internet. On a bien rigolé en les voyant gesticuler à tenter de bloquer la mer avec des lignes maginot comme l'hadopi

    Mais aujourd'hui ils ont trouvé une parade en nous obligeant par la loi a installer au coeur de nos infrastructures des analyseurs sous le controle des services secrets. Ce controle sur les télécommunications appelle à l'autocensure de notre expression publique et annihile notre vie privée sur internet. 

    Pour nous un seul jour sous écoute globale est un jour de trop. Altern.org refuse la boite noire des services secrets, ferme ses services immédiatement, pour les réouvrir dans quelques jours dans un pays plus respectueux des libertés individuelles."

    Voici ce qui s'appelle donner une leçon au pays des droits de l'Homme...

    Merci à GQ

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’entretien de George Friedman par « Kommersant » | Sur Dedefensa.org

    Ce document fait suite aux déclarations de George Friedman, le fondateur et PDG du Think tank US « Stratfor »...

    Le site Dedefensa.org a publié l’entièreté du texte de l’interview de George Friedman par le quotidien russe Kommersant du 21 décembre 2014 (dont ils avaient parlés lors de sa parution initiale le 22 décembre 2014). Ce travail a été fait à partir de la traduction anglaise que vient d’en donner Russia Insider. Ils écrivaient hier à ce propos :

    «“Russia Insider” a eu l’excellente idée de reprendre l’entièreté de l’interview de Friedman à “Kommersant” et de le traduire en anglais. (Voir RI, le 20 janvier 2015, traduction en anglais de Paul R. Grenier, de “US-Russia.org”.) Nous-mêmes avons décidé de traduire cette version anglaise en français, car elle nous a paru particulièrement importante:
    1) d’abord par les vérités indubitables qu’elle établit sur les responsabilités fondamentales de la crise ukrainienne; ensuite, 
    2) parce qu’elle développe une conception géostratégique qui est celle de l’“establishment” US, et du Système lui-même à la lumière de l’idéal de puissance, avec son impeccable logique interne mais aussi et surtout avec ses distorsions fondamentales de conception et de vision du monde (y compris celle qui est attribuée à la Russie). 
    Tout cela explique la marche des événements vers l’inéluctabilité d’une crise majeure, sinon finale, dont la responsabilité sera tout entièrecelle des USA, c’est-à-dire celle du Système. Pas de surprise, certes, mais il est bon d’en avoir la documentation quasi-officielle et abondante.»

    Voici donc la traduction intégrale de l’interview, avec bien entendu la reprise de la première partie déjà présente dans le texte du 21 janvier 2015...

    Kommersant : «Dans vos analyses, vous vous référez à la fragmentation de l’Europe. Comment se manifeste cette fragmentation ?»

    George Friedman : «Durant la Guerre froide, les frontières en Europe ont été préservées. Il était entendu que, si l’on changeait quelque chose, une déstabilisation s’ensuivait. Une fois la Guerre froide terminée, le bouleversement des frontières a commencé avec la Yougoslavie. Ensuite, il y a eu les changements de facto dans les frontières des pays du Caucase. Très récemment, 45% des Écossais ont voté pour l’indépendance. Les Catalans veulent aussi leur indépendance.

    »Dans le contexte de ce mouvement de fond, je ne pense pas que la situation ukrainienne (où une partie du pays est attirée par un rapprochement avec l’UE tandis que l’autre veut être proche de la Russie) est unique. La situation ukrainienne prend parfaitement sa place dans les tendances centrifuges que nous avons observées en Europe depuis un certain temps. Bien entendu et jusqu’à récemment, personne ne pensait à la question des rapports entre l’Angleterre et l’Écosse, qui semblait être réglée depuis 300 ans, et qui est réapparue de façon si soudaine et urgente. En d’autres mots, la crise ukrainienne, si elle est connectées avec la situation russe, est aussi une partie d’un processus qui marque la crise européenne elle-même.»

    Kommersant : «Les politiciens européens disent que ce qui a causé la déstabilisation de l’Europe c’est l’action de la Russie en Ukraine.»

    George Friedman : «Les Européens sont très fiers de ce qu’ils nomment leur “exceptionnalité”. Cela implique qu’ils se sont débarrassés de toute menace de guerre interne, depuis au moins un demi-siècle, et qu’ils ont vécu dans un monde de stabilité et de prospérité. Mais jusqu’aux années 1990, l’Europe a vécu, en fait, sous l’occupation conjointe des USA et de l’URSS. Et puis, il y a eu la Yougoslavie, et puis le Caucase. Le continent européen n’a jamais été complètement pacifié.»

    Kommersant : «Mais les officiels US, aussi bien que les directions des États-membres de l’UE, ont justifié leur politique très dure contre la Russie par le fait que, avec l’annexion de la Crimée, la Russie a “redessiné des frontières par la force” depuis la Seconde Guerre mondiale.»

    George Friedman : «Les Américains savent que c’est un non-sens. Le premier exemple de changement des frontières par la force a été la Yougoslavie. Et le Kosovo fut seulement l’achèvement du processus. Et les USA sont directement impliqués dans ce processus.»

    Kommersant : «Quel est le but de la politique US pour ce qui concerne l’Ukraine ?»

    George Friedman : «Durant les cent dernières années, les Américains ont poursuivi avec constance une politique étrangère très consistante: empêcher quelque nation que ce soit de constituer une trop grande puissance en Europe. D’abord, les USA ont cherché à empêcher l’Allemagne de dominer l’Europe, ensuite ils ont cherché à limiter l’influence de l’URSS.

    «L’essence de cette politique est ceci: maintenir aussi longtemps que possible un certain rapport de forces en Europe [qui les avantage], en aidant les partis les plus faibles, et lorsque le rapport de forces existant était [ou est] sur le point d’être modifiée, – en intervenant au dernier moment. Ce fut le cas durant la Première Guerre mondiale, lorsque les USA intervinrent seulement après l’abdication du tsar Nicolas II en 1917 pour éviter que l’Allemagne s’affirmât d’une façon prééminente. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les USA ouvrirent un second front très tardivement (en juin 1944), après qu’il fût devenu évident que les Russes allaient l’emporter sur les Allemands.

    »Par-dessus tout, l’alliance potentiellement la plus dangereuse, selon le point de vue des USA, a toujours été une alliance entre la Russie et l’Allemagne. Cela serait une alliance entre la technologie et le capital allemands avec les ressources naturelles et humaines de la Russie.»

    Kommersant : «Aujourd’hui, que croyez-vous que les USA tentent de contenir ?»

    George Friedman : «Aujourd’hui, les USA cherchent à bloquer l’émergence d’un ensemble d’hégémonies régionales potentielles : la Serbie, l’Iran, l’Irak. En même temps, les USA utilisent des attaques de diversion. Par exemple, dans une bataille, quand l’ennemi est sur le point de parvenir à une victoire, vous le frappez de façon à déstabiliser son avantage. Les USA ne cherchent pas à “vaincre” la Serbie, l’Iran ou l’Irak, mais ils cherchent à créer le chaos dans ces zones pour empêcher ces pays de devenir trop forts.»

    Kommersant : «Et pour ce qui est de la Russie, quelle tactique utilisent-ils ?»

    George Friedman : «La fragmentation de l’Europe est accompagnée par l’affaiblissement de l’OTAN. Les pays européens n’ont pratiquement par de réelles armées qui leur soient propres. Dans l’alliance, seuls les USA sont puissants en termes militaires. Dans le cadre de l’affaiblissement de l’Europe, la puissance relative de la Russie a considérablement grandi.

    »L’impératif stratégique de la Russie est d’établir une zone de sécurité la plus profonde possible sur ses frontières occidentales. Par conséquent, la Russie a toujours été particulièrement sensibles à ses relations avec la Biélorussie, l’Ukraine, les pays baltes et les autres pays d’Europe de l’Est. Ils sont d’une très grande importance pour la sécurité nationale de la Russie.

    »Au début de cette année [2014], il existait en Ukraine un gouvernement assez pro-russe mais très faible. Cette situation convenait parfaitement à la Russie: après tout, la Russie ne voulait pas contrôler complètement l’Ukraine ni l’occuper; il était suffisant pour elle que l’Ukraine ne rejoignît ni l’OTAN ni l’UE. Les autorités russes ne peuvent tolérer une situation où des forces militaires occidentales seraient stationnées à une centaine de kilomètres de Koursk ou de Voronezh.

    »Les USA, pour leur part, étaient intéressés par la formation d’un gouvernement pro-occidental en Ukraine. Ils voyaient que la puissance russe augmentait et ils cherchaient à empêcher la Russie de consolider cette position dans l’espace post-soviétique. Le succès des forces pro-occidentales en Ukraine devait permettre de contenir la Russie.

    »La Russie définit l’événement qui a eu lieu au début de cette année [en février 2014] comme un coup d’Etat organisé par les USA. Et en vérité, ce fut le coup [d’État] le plus flagrant dans l’histoire.»

    Kommersant : «Vous parlez bien de la liquidation de l’accord du 21 février [2014], c’est-à-dire du processus Maidan ?

    George Friedman : «Tout le processus. Après tout, les USA ont soutenu ouvertement les groupes des droits de l’homme en Ukraine, y compris par des soutiens financiers. Pendant ce temps, les services de renseignement russes rataient complètement l’identification de cette tendance et sa signification. Ils n’ont pas compris ce qui était en train de se passer, et quand ils ont enfin réalisé ils se trouvèrent incapables de stabiliser la situation, et ils firent une mauvaise évaluation de l’état d’esprit dans l’Est de l’Ukraine.»

    Kommersant : «En d’autres mots, la crise ukrainienne est le résultat de la confrontation entre la Russie et les USA ?»

    »Vous avez là deux puissances: l’une veut une Ukraine neutre, l’autre une Ukraine qui forme un élément d’une ligne de restriction de l’expansion russe. On ne peut dire que l’une des deux parties se trompent: tous les deux agissent selon leurs intérêts nationaux. Il y a juste le fait que leurs intérêts nationaux sont antagonistes.

    »Pour les Américains, comme je l’ai dit, il est important d’empêcher l’émergence d’une hégémonie en Europe. Récemment, les USA ont commencé à s’inquiéter des intentions et du potentiel de la Russie. La Russie est en train d’évoluer de la position défensive qu’elle avait depuis 1992 vers une restauration de son influence. Il s’agit d’une divergence des intérêts nationaux de deux grandes puissances»

    Kommersant : «Quels actes du côté russe pourraient avoir causé la préoccupation des USA ?»

    George Friedman : «La Russie a commencé à entreprendre certaines initiatives que les USA considéraient comme inacceptables. D’abord en Syrie. C’est là que les Russes démontrèrent aux Américains qu’ils étaient capables d’influer sur les processus en cours au Moyen-Orient. Les USA ont assez de problèmes au Moyen-Orient sans y ajouter la concurrence des Russes.

    »Les Russes sont intervenus dans les processus du Moyen-Orient parce que, entre autres raisons, ils espéraient acquérir une capacité de levier pour influencer la politique étrangère des USA dans d’autres domaines. Mais ils ont fait une erreur de calcul. Les USA ont pensé qu’ils cherchaient à s’opposer à eux.

    »C’est dans ce contexte que l’on doit évaluer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien mesuré avec quelle hostilité les USA percevraient leur action [en Syrie] , ou bien ils n’ont pas vu la capacité des USA à trouver aisément des contre-mesures. C’est dans cette situation que les USA ont observé la Russie et en sont arrivés à conclure qu’ils pouvaient au moins prendre cette mesure de riposte : l’instabilité en Ukraine.»

    Kommersant : «Donc, vous pensez que l’Ukraine est une sorte de revanche sur la Syrie ?»

    George Friedman : «Non non, pas une revanche. Mais l’intervention des Russes dans le processus syrien, alors que les USA étaient encore en train de traiter les problèmes d’Irak, et qu’ils négociaient avec l’Iran ... A Washington, beaucoup de gens ont eu l’impression que les Russes voulaient déstabiliser la position US déjà bien fragilisée au Moyen-Orient, – Une région d’une importance capitale pour les USA.

    »A propos de cette question, il y avait deux points de vue différents à Washington : celle selon laquelle les Russes essayaient maladroitement de jouer un rôle [pour faire les importants], et celle selon laquelle ils avaient trouvé un point faible dans la position des USA et qu’ils essayaient d’en tirer avantage. Je ne suis pas en train de dire que l’intervention en Syrie de la Russie est la cause de la crise ukrainienne, cela serait simplifier et caricaturer. Mais cette intervention a achever de faire pencher la balance de l’opinion prédominante à Washington vers l’idée que la Russie était un problème. Et alors, que fallait-il faire? Il valait mieux ne pas les affronter directement au Moyen-Orient, il fallait orienter leur attention vers un problème nouveau dans une autre région.

    »Bien sûr, tout cela est très simplifié, c’est beaucoup plus complexe dans la pratique mais la cause et l’effet sur les relations sont exactement comme je le dis. Le point central, l’argument fondamental, c’est que l’intérêt stratégique des USA est d’empêcher la Russie de devenir hégémonique. Et il est dans l’intérêt stratégique de la Russie de ne pas permettre aux USA de venir jusque sur ses frontières...»

    Kommersant : «Selon vous, quelle est l’idée qui se trouve derrière les sanctions US ? Les autorités russes disent que les USA veulent parvenir à un changement de régime en Russie.»

    George Friedman : «Le but des sanctions, c’est, – avec un minimum de dommages pour les USA et des dommages un peu plus conséquents pour l’Europe, – de faire pression sur la Russie de façon à ce qu’elle capitule et remplisse les conditions exigées par les USA.

    »Les sanctions démontrent la puissance des USA. Et les USA sont très heureux d’en faire usage contre les pays qui n’ont pas les moyens de répondre et de riposter d’une façon adéquate. C’est aussi une opportunité pour “réaligner” les Européens. Je ne pense pas que le but principal des USA soit le changement de régime en Russie. Le but principal, c’était de limiter le plus possible les capacités de manœuvre des autorités russes, ce qui est effectivement en train de survenir. Mais il y a bien sûr d’autres facteurs qui jouent un rôle, comme par exemple le ralentissement de l’économie russe et la chute du prix du pétrole.»

    Kommersant : «En Russie, beaucoup disent que les prix du pétrole ont été manipulés par une conspiration entre les USA et les pays du Golfe.»

    George Friedman : «Il est toujours plus facile d’expliquer une difficulté par une référence à des actions délibérées d’autres personnes. Il est un fait qu’un certain nombre de pays, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, ont réduit leurs prévisions pour ce qui concerne leur rythme d’expansion économique. Et, par ailleurs, l’Europe est au niveau zéro pour sa croissance. Et là-dessus, une révolution se développe dans le secteur pétrolier, et le volume de pétrole disponible grandit.

    »La chute des prix du pétrole était inévitable. Qu’est-ce que vous pouviez attendre d’autre ? Mais vous [vous, Russes] avez construit toute votre stratégie économique non seulement sur un prix levé du pétrole, mais aussi sur l’exportation des ressources d’énergie en tant que telles. Cela vous rend si vulnérables ! Vous auriez dû employer les 10 ou 15 dernières années de rentrées importantes de la vente des ressources d’énergie à la diversification de l’économie, mais votre gouvernement n’a pas fait cela.»

    Kommersant : «Peut-on attendre une amélioration des relations entre les USA et la Russie après les prochaines élections présidentielles US ?»

    George Friedman : «En Russie, vous personnalisez trop la politique américaine. Aux USA, le président est seulement une des institutions du pouvoir, il n’est pas tout-puissant. Obama est aussi pieds et poings liés que ses prédécesseurs. Si au Moyen-Orient des groupes comme l’“État Islamique” se développent à un rythme très rapide, peu importe que le président soit démocrate ou républicain, – il devra intervenir avec force contre eux.

    »Aucun président américain ne peut se permettre de rester assis sans rien faire si la Russie devient de plus en plus influente. Les actions de la Russie au Moyen-Orient ou, disons, dans le cas de l’asile politique accordée à Edward Snowden, ont été perçues aux USA comme des attaques directes contre les intérêts US. N’importe quel président doit réagir contre cela. Il y a trois ans, dans un de mes livres, je prédisais que dès que la Russie commencerait à accroître sa puissance et à montrer cet accroissement, une crise éclaterait en Ukraine. C’était évident.»

    Kommersant : «Que croyez-vous qu’on puisse dire du rapprochement entre la Russie et la Chine ?»

    George Friedman : «La Chine a beaucoup de problèmes qui lui sont propres, – freinage de la croissance, inflation élevée, chômage. Il n’y a aucun cadeau à espérer de Pékin. Et la construction du pipeline vers la Chine, où les autorités russes vont devoir dépenser beaucoup d’argent, n’aura probablement aucun impact tangible sur l’économie russe.»

    Kommersant : «Comment croyez-vous que la situation en Ukraine va se développer?»

    George Friedman : «La Russie ne fera aucune concession sur la Crimée, c’est évident. Mais je pense qu’elle aura de sérieux problèmes pour assurer le ravitaillement et la subsistance de la péninsule. D’autre part, elle ne peut pas reculer sur certaines de ses positions vis-à-vis de l’Ukraine. Elle ne peut pas permettre à des forces militaires occidentales de stationner sur le territoire ukrainien. C’est un cauchemar pour la Russie, avec fort peu de possibilités de manœuvres.

    »Les USA vont devoir prendre une décision stratégique, pas maintenant mais dans le futur, soit pour intervenir plus activement en Ukraine, ce qui présente beaucoup de difficultés, soit pour construire une nouvelle alliance, – au sein de l’OTAN ou hors de l’OTAN, – avec la Pologne, la Roumanie, les pays baltes et, par exemple, la Turquie. Cela a déjà commencé à se former, doucement mais cela a commencé. Et c’est quelque chose que les Russes n’accepteront pas, – un “cordon sanitaire”. Pour les USA, l’essentiel n’est pas de contrôler l’Ukraine; l’essentiel est que les Russes ne la contrôlent pas.

    »Beaucoup dépendra de Kiev. Le gouvernement de Kiev est le maillon faible. S’il se fragmente, – ce qui, de façon assez surprenante, n’est pas encore arrivé, – alors les Russes essaieront de faire tourner les choses en leur faveur.

    »Mais la question principale est bien de savoir si la Russie peut évoluer dans tout cela en n’éclatant pas. Elle fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique: l’absence d’un système de transport efficace; une attitude de scepticisme dans beaucoup de régions du pays pour la capitale, du Caucase à l’Extrême-Orient; mais la chose principale est une économie qui ne fonctionne que dans certaines circonstances, – essentiellement, le prix de l’énergie élevé. Vous n’avez qu’un seul produit, et il est aujourd’hui en offre excessive sur le marché global. »

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/le-meilleur-du-web/60-geopolitique/1698-l-entretien-de-george-friedman-par-kommersant-sur-dedefensa-org

  • Les classes moyennes aspirent à un coup d’État

    Le plus révélateur est l'étonnement des médias devant le ras-le-bol des classes populaires.

    Véronique Langlois et Xavier Charpentier viennent de terminer un travail consistant à mieux appréhender les maux actuels des classes moyennes. À la tête de FreeThinking (un laboratoire d’études quali-collaboratives [quésaco ? comme on dit chez moi]), du groupe Publicis, ils s’apprêtent à publier un travail qu’ils ont baptisé Dissonances. Quand les classes moyennes parlent de la France d’après le 11 janvier, deux ans avant 2017. Cette étude menée pendant la campagne des départementales a été entreprise auprès de 190 Français des classes moyennes.

    On pourrait penser que le politiquement correct dans ces observations serait là encore une fois pour être l’arbre qui cache la forêt. Heureusement, il n’en est rien et si les deux auteurs prennent le maximum de précautions pour ne pas froisser la classe médiatico-politique, leurs révélations sont bel et bien le reflet de cette classe populaire de la société française d’aujourd’hui.

    L’étude pointe trois « dissonances » majeures.

    La première : entre ce que ces Français vivent, c’est-à-dire une aggravation de la situation de précarité avec une France qui continue de glisser dangereusement (et de façon irréversible pour certains) et le discours ambiant autour de la reprise économique qui serait là mais qu’ils ne ressentent pas et à laquelle ils ne croient pas. Devant la gravité de la situation qu’ils ont parfaitement intégrée, ils ne comprennent pas le manque de sérieux des élites caractérisé par un débat politique sans projets et concentré exclusivement sur quelques personnalités dans la seule perspective de 2017. Enfin, ils perçoivent un sentiment de déni de démocratie chez les parlementaires qui ne remplissent pas le mandat pour lequel ils ont été élus, allant même jusqu’à juger qu’ils sont carrément des obstacles aux changements urgents que la situation exige.

    Vous me direz, il faut être Libé, le quotidien qui publie cette étude, pour, avec son bandeau sur les yeux, n’avoir pas vu et anticipé le fossé irréversible qui s’est creusé entre les fausses élites et le peuple.

    La deuxième dissonance : nos compatriotes restent malgré tout optimistes et croient à « un projet qui rassemble les Français au-delà du religieux et du politique » mais, dans le même temps, ils précisent « qu’aujourd’hui ils n’en voient pas la couleur ».

    La troisième : « pour la première fois très clairement, ils expriment le rêve d’un coup d’État citoyen et républicain », prévient Véronique Langlois.

    Oui, vous avez bien lu : un coup d’État ! Les mots « citoyen » et « républicain » étant juste un écran appliqué pour ne pas pointer dans le camp du mal.

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