
« Complotisme », « populisme »… Ces deux mots sont le bouclier verbal du microcosme qui préfère anathématiser ses ennemis au lieu de démontrer qu’ils se trompent. Or, comment faut-il appeler une « machination judiciaire », une « manipulation collective », une « entente complice » entre des politiques, des magistrats et des journalistes pour agir sur une élection présidentielle au point, sans doute, d’en changer le résultat ? J’emprunte ces mots à Philippe Bilger, peu suspect de complotisme ou de populisme, et qui a eu l’honnêteté intellectuelle de modifier son jugement après les déclarations sous serment de l’ancien procureur du parquet national financier, Mme Éliane Houlette, qui, auditionnée par une commission de l’Assemblée nationale, avait révélé les pressions qu’elle avait subies, pour ne pas dire le harcèlement, de la part du parquet général, pour faire avancer l’affaire et communiquer les pièces qui, au mépris du secret de l’instruction, se trouvèrent ensuite dans la presse, elle-même peu soucieuse de la présomption d’innocence.
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