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France et politique française - Page 1890

  • Charles Gave constate la réalisation de l'intuition de Tocqueville : l'Europe des technocrates, c'est la dictature molle...

    Ecoutez ces quatre minutes de Charles Gave, essayiste: "On est en train de violer les peuples. Jamais on a demandé au peuple, "est-ce que vous voulez que votre justice soit mis sous les ordres de Bruxelles ?", jamais!".

    Mais aussi, et surtout, comment ne pas songer à cette sorte de prophétie de Tocqueville, au milieu du siècle dernier ? :

    « Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde. [...] Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nou­velle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.

    Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. il est absolu, détaillé, régulier, pré­voyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à tou­tes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.   

    Alexis de Tocqueville 

    Le Despotisme démocratique - 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/14/charles-gave-l-europe-des-technocrates-c-est-la-dictature-mo-6169931.html#more

  • La guerre de France aura-t-elle lieu ?

    Avec Roland Lombardi                  
    Roland Lombardi est consultant indépendant et analyste associé au groupe d'analyse JFC-Conseil. Docteur en Histoire, il a soutenu sa thèse en 2015 à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) d’Aix-Marseille Université.... 
    "Il faudrait être aveugle ou un journaliste d'une célèbre chaîne infos, militant LREM ou « bobo à trottinette » - ce sont souvent les mêmes d'ailleurs -, pour ne pas voir que la France est un volcan."
    Historien des guerres moyen-orientales et consultant en risque pays pour le Proche-Orient et le Sud de la Méditerranée, je suis souvent sollicité pour décrire, analyser et déchiffrer les zones de troubles ou de conflits de ces régions. Quelle ne fut ma (demi)surprise, lorsqu'il y a quelques mois (et cela bien avant la crise des Gilets jaunes) de plus en plus de clients étrangers commencèrent à me demander mon avis sur la situation sécuritaire de mon propre pays ... la France !
    Il faudrait être aveugle ou un journaliste d'une célèbre chaîne infos, militant LREM ou « bobo à trottinette » - ce sont souvent les mêmes d'ailleurs -, pour ne pas voir que la France est un volcan. Pourtant, même les avertissements de deux anciens présidents de la République, d'un ex-ministre de l'Intérieur et de certains chefs des renseignements, sur les risques d'embrasement et de « partition » du pays sont encore balayés d'un revers de main. 
    D'autant plus que les évènements de ces dernières semaines ne sont pas faits pour rassurer ! Un président copieusement sifflé et hué sur les Champs Élysée le 14 juillet dernier, les violences et les scènes d'émeutes qui ont émaillé chaque match de l'équipe algérienne durant la CAN, une insécurité exponentielle, un communautarisme conquérant et fragmentant la République -affaire du burkini et des drapeaux algériens puis l'envahissement du Panthéon par des immigrés clandestins -, une image à l'international déplorable, une information « pravdaisée » et enfin, une crise sociale et morale toujours ignorée... L'État français ne semble plus rien contrôler. 
    Entre la méthode Coué et la politique de l'autruche, nos gouvernants préfèrent rapatrier, au frais du contribuable, les jihadistes français de Syrie et d'Irak ou encore légiférer sur la fessée et multiplier, comme nous l’avons vu cet été, les messages de prévention en vue d'une nouvelle canicule ! Le gouvernement veut être partout sauf là où il devrait être ! Si on rajoute à cela les fastes de François de Rugy, qui suivent pitoyablement les « fight » de Benalla, on comprend mieux pourquoi les hommes et femmes du « nouveau monde » de Macron sont complètement déconnectés du monde réel!
    Le malaise des Gilets Jaunes et de la « France périphérique » est beaucoup plus profond que certains ne le pensent. 
    Il ne s'est pas évaporé comme le croient naïvement nos élites. Loin de là. Au contraire, les frustrations, la déception, la rancœur et le désespoir s'enkystent de plus en plus dans les esprits et les cœurs. Face à une classe dirigeante totalement discréditée, perçue comme hors-sol, forte avec les faibles mais faible avec les forts, et confrontés à la « mondialisation malheureuse » et sans aucune alternative politique sérieuse, nul ne peut prévoir la réaction de certains de nos concitoyens désespérés et exaspérés qui, ne se sentant plus représentés, écoutés, protégés, sont habités par une colère qui n'attend malheureusement plus qu'une étincelle pour exploser.
    La France est une vieille terre de guerres civiles
    La future guerre civile, que certains évoquent, a malheureusement déjà bel et bien commencé sur les réseaux sociaux. C'est l'ancienne propension gauloise qui marque encore notre pays. Toutefois, de la Commune de Paris à nos jours, en passant par la guerre d'Algérie, mai 68, les émeutes de 2005 ou les Gilets Jaunes, nous l'avons vu, la République sait très bien se défendre. Pour autant, compte tenu de l'atmosphère ambiante et de la fracturation du pays, je reste assez inquiet.
    Comme je le répète souvent, aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis paradoxalement beaucoup plus optimiste pour le Moyen-Orient que pour mon propre pays... Que se passera-t-il dans le cas d'une nouvelle crise financière mondiale, lorsque les caddies des grandes surfaces se videront inexorablement ? 
    Qu'adviendrait-il si des groupes du style Brigades rouges ou OAS voyaient le jour, ou encore, plus probable, un attentat islamiste de masse survenait de nouveau ? Quelles seraient les réactions en cas d'attaques multiples sur tout le territoire ? Lorsque les quartiers français s'enflammeront de nouveau comme en 2005, est-ce que le pouvoir donnera l'ordre à la police d'agir avec la même ardeur qu'elle l'a fait avec les manifestants des GJ ? J’en doute fort. La situation actuelle me fait malheureusement penser à la France prérévolutionnaire, lorsque les petits courtisans du Roi creusaient chaque jour un peu plus le fossé qui les séparait du peuple... 
    Selon l'adage, "le poisson pourrit toujours par la tête" !
    Or, depuis Gustave Le Bon ou l’expérience de Milgram dans les années 1960, nous savons que le degré d’obéissance d’un individu ou d’une société devant une autorité, dépend de la légitimité de cette dernière. 
    L’histoire des révolutions le prouve et tout bon manager le sait pertinemment : lorsqu’il n’y a plus de confiance et de respect envers cette même autorité, la cohésion du groupe ou d’une nation ne fonctionne plus et les choses peuvent alors tourner très mal...
    Certes, Emmanuel Macron n'est pas Louis XVI. L'actuel président français semble bien plus solide que ce pauvre roi. Leur seul point commun serait, à la rigueur, leur « déconnexion du réel ». 
    Peut-être. 
    Ce qui est certain c'est que le locataire de l'Élysée est très intelligent et qu’il a démontré tout son talent de communicant. Assurément, le plus jeune Président français s'est révélé être un très habile politique puisqu'il a réussi à se hisser, de manière fulgurante (grâce aux médias et à l'absence de concurrents sérieux), jusqu'à la magistrature suprême alors qu'il n'était qu'un quasi inconnu il y a trois ans. Chapeau bas l'artiste !
    Mais un fin politicien, aussi retors soit-il, n'a pas toujours fait forcément un grand homme d'État. 
    Son principal problème vient du fait qu'il ne perçoit et ne réalise pas à sa juste valeur la profondeur du malaise. 
    Fils de deux médecins d'Amiens et d'une famille bien née, il est en effet le pur produit de la grande bourgeoisie provinciale. Écoles privées, grandes écoles, ENA...  Son cursus le mène à devenir haut fonctionnaire dans un grand corps de l'État, en l'occurrence l'Inspection des finances, puis banquier dans une grande banque d'affaires. 
    En politique, du fait de son parcours météorique, il n'a pas eu le cursus honorum traditionnel qui lui aurait au moins fait, en tant qu'élu local, entrevoir la vie et les difficultés de ses administrés. Il est né, a grandi et a toujours vécu dans un microcosme. 
    Celui de l'élite mondialisée, un monde de privilégiés bien différent de celui de la majorité des Français. On le voit, même sa com' ne s'adresse inconsciemment et en définitive qu'à cette partie infime des Français que représentent la grande bourgeoisie et les hautes classes moyennes. Voilà pourquoi il est coupé des réalités et de la vie réelle de la majorité de ses concitoyens, comme d’ailleurs la plupart de ses équipes de conseillers ou de ses ministres.
    Je pense qu'en bon technocrate, spécialiste de la finance, notre président croit que la solution à tous les problèmes sera essentiellement économique. De son point de vue, il est même sûrement sincère dans sa volonté de réconcilier les Français par l'application au forceps de ses réformes socio-économiques si mal reçues. Mais c'est une erreur.  Car dans la gestion d'un pays et de son peuple, tout n'est pas qu'économique. Espérons juste qu'il ne le découvre pas trop tard et trop violemment... Car pour affronter les futurs orages qui pointent à l’horizon, il nous faudra des lions (ou à la rigueur des coqs de combat) et non des paons, qui sont certes les plus beaux des oiseaux, mais qui ne demeurent toutefois, ne l’oublions jamais, que des pintades bien colorées !
    atlantico

  • Emmanuel Macron et l’inversion accusatoire, par Guillaume de Thieulloy

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    À L’occasion de l’anniversaire du débarquement en Provence, Emmanuel Macron a notamment déclaré : « Je crois très profondément que ce que notre pays, notre continent sans doute, et le monde occidental traversent aujourd’hui, est une crise profonde de doute, mais réside aussi parfois dans l’oubli du courage, dans l’esprit de résignation, dans les petits abandons. Ce qui porte notre pays ce sont ces siècles de bravoure, c’est cette force d’âme, c’est cet esprit de résistance. C’est ce fait qu’il n’y a rien en France au-dessus de la liberté et de la dignité de chacun, cet amour de la France, c’est ce qui doit nous réconcilier. »

    Nous serions tentés d’applaudir si M. Macron avait une légitimité quelconque à tenir un tel discours. Hélas, il n’en est rien.

    L’amour de la France, l’actuel chef de l’État l’a piétiné à maintes reprises, accusant notamment son propre pays – et à l’étranger ! – de crimes contre l’humanité en Algérie.
    Les malheureux Algériens qui, voici quelques mois, manifestaient contre le régime corrompu de Bouteflika au cri d’« Algérie française », avant de rejoindre les geôles sordides du FLN, ont dû apprécier !

    De façon générale, ni l’histoire de notre pays, ni la beauté de ses paysages ne semblent émouvoir notre président.

    Technocrate déraciné, il pense que la France n’a pas d’avenir et que l’heure est venue pour la « gouvernance » (pour employer le sabir en vigueur) européenne, en attendant sans doute la « gouvernance » mondiale.

    Comment donc pourrait-il sortir notre France du doute ?

    Il semble n’avoir aucune idée de ce qui a forgé l’identité de notre peuple – et, d’ailleurs, le mot même d’identité semble un gros mot pour ses soutiens.

    Quant à l’esprit de résignation et d’abandon, c’est se moquer du monde que d’oser l’évoquer quand on est comptable du double bilan du quinquennat précédent et du quinquennat actuel !

    Qu’est-ce que la loi Avia contre la « cyberhaine », sinon une façon particulièrement perverse d’acheter la « paix sociale » avec les banlieues de l’islam au prix de la liberté de tous les Français ? Cet aveuglement volontaire sur la réalité islamique n’est-il pas l’archétype de l’oubli du courage ?

    Mais, surtout, il est ahurissant d’entendre l’homme d’État qui, en 70 ans, a le plus fait contre les libertés des Français et qui a le plus insulté les plus modestes affirmer tranquillement qu’« il n’y a rien en France au-dessus de la liberté et de la dignité de chacun ».

    C’est d’autant plus ahurissant que, dans le même discours, Emmanuel Macron a implicitement accusé les gilets jaunes d’avoir divisé le pays par la violence.

    Chacun sait que ces violences avaient tout à voir avec l’extrême gauche, choyée par les gouvernements successifs, et rien avec les gilets jaunes.

    Chacun sait surtout que la révolte des gilets jaunes est une révolte pour la liberté et pour la dignité des Français.

    Même dans la torpeur estivale, une telle inversion accusatoire aurait dû susciter des réactions indignées. Mais l’opposition reste aux abonnés absents.

    J’avoue qu’entendre un tel discours dans la bouche d’un tel homme et n’entendre aucune réplique médiatique ou politique, ne me rassure pas sur la santé de notre pauvre pays.

    Il est vrai qu’elle était en plus mauvais état en 1944, quand les troupes de de Lattre ont débarqué en Provence. Mais l’esprit de résistance était plus fort, alors. Aujourd’hui, ne semble subsister que le mensonge et l’esprit de soumission – soumission à l’islam comme au nihilisme.

    Comme le rappelait Soljénitsyne à Harvard, seul le courage permet de s’opposer au totalitarisme – et le courage manque cruellement aujourd’hui.

    Guillaume de Thieulloy

    Tribune reprise de les4verites.com

    https://fr.novopress.info/215178/emmanuel-macron-et-linversion-accusatoire-par-guillaume-de-thieulloy/
  • G7 de Biarritz : Une ville en état de siège – Journal du mercredi 21 août 2019

     

    G7 de Biarritz : Une ville en état de siège

    A trois jours du sommet du G7 de Biarritz, la ville de la côte basque est en apnée. Avec un contre sommet tenu à quelques kilomètres et plus de 13 000 forces de l’ordre déployées, la zone semble en état de siège.

    Italie :

    La crise politique annoncé en Italie a bien lieu. Le président du conseil, Giuseppe Conte a démissionné mardi, mettant ainsi un terme à l’alliance entre Le Mouvement 5 Étoiles et La Ligue.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/g7-de-biarritz-une-ville-en-etat-de-siege-journal-du-mercredi-21-aout-2019

  • Le G7 de Biarritz s’annonce caniculaire (Présent)

    Le rendez-vous de Biarritz : Inutile, dangereux (sous cette forme)

    Le G7 se réunira à Biarritz, du 24 au 26 août, sous la présidence de la France. Le G7, c’est la grand’messe de sept des principaux pays industrialisés de la planète (Etats-Unis, Grande Bretagne, Canada, France, Allemagne, Italie et Japon), un moment de concertation dont l’intérêt pratique est loin d’être évident. Qui plus est, cette réunion de chefs d’Etats se double désormais d’un rendez-vous avec des casseurs venus eux aussi du monde entier : pugilat géant orchestré par des mouvements d’extrême gauche, comme Attac, happening anticapitaliste, véritables jeux olympiques de la castagne.

    Tout le monde le sait : on ne travaille pas bien, on ne négocie pas bien, sous la contrainte. De ce point de vue, le G7, avec ses manifestants armés assiégeant la réunion, ne saurait être autre chose qu’une réunion symbolique, « pour la photo ». L’occasion, aussi pour Macron, si les choses ne se passent pas trop mal, d’affirmer sa stature d’homme d’Etat de dimension européenne, voire mondiale.

    Les vraies décisions sont prises avant ou après, mais certainement pas pendant. Par exemple le projet de réintégrer la Russie dans le club. Elle en avait été écartée après les évènements de Crimée. Mais Trump pousse à la normalisation, et de ce point de vue, la rencontre Poutine-Macron de Brégançon prépare aussi cette évolution (voir l’article de Xavier Darc, dans Présent de ce jour).

    L’extrême gauche, combien de divisions ?

    Chacun sait aussi qu’au-delà de huit à dix personnes autour d’une table, on ne travaille pas sérieusement. Sept chefs d’Etat réunis à huis clos, cela aurait du sens. Mais 3000 personnes ! On attend en effet 3000 personnes constituant les délégations des sept pays, et divers observateurs internationaux. Ces délégations seront protégées par 12 000 policiers. Et des centaines de journalistes joueront les paparazzi. Parmi eux, un envoyé de Présent, certes non officiellement accrédité, mais suffisamment débrouillard et « gonflé » pour être aux bons endroits aux bons moments, y compris au sein des manifestations de l’extrême gauche.

    Et cette extrême gauche, combien de divisions ? Ils viendront pour se compter, justement, en vue du Grand Soir. Leur grande réussite avait été le sommet de Gênes, en 2001 : 100 000 casseurs face à 15 000 policiers, un mort, 1000 blessés, 200 voitures incendiées, des centaines de magasins saccagés et pillés. Les altermondialistes d’Attac et des autres groupuscules « altermondialistes » rêvent d’un autre « Gênes ». Si Biarritz est trop bien protégé, les bastonneurs ont prévu de saccager Hendaye, une commune située à 30 kilomètres plus au sud.

    Lundi, cinq « altermondialistes » ont été interpellés. Ils indiquaient sur les réseaux sociaux où sont logées les forces de l’ordre, et lançaient des appels à incendier leurs hôtels et garnisons.

    La date du sommet, 24-26 août, est une catastrophe pour les vacanciers. Elle correspond exactement au grand retour vers la région parisienne et vers les métropoles européennes. On sait déjà que, pendant ces quelques jours, la gare SNCF sera fermée, la circulation automobile sera très difficile, voire interdite, de même que la navigation à proximité des côtes.

    Dans le passé, certains sommets des G7 ou G8 s’étaient passés dans le calme, comme celui de 2002, qui s’était déroulé au Canada, dans un village perdu entre lacs et forêts, celui de 2013, en Irlande du Nord, en pleine campagne, ou celui de 2015, dans les Alpes bavaroises. La France ne manque pas de campagnes profondes et de montagnes peu propices à la guérilla urbaine. Macron a fait le pari de choisir un lieu considéré comme plus prestigieux. Pour le meilleur ou pour le pire.

    Présent

  • Le journal “Le Monde” et le réel

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    Qu’on ne croie pas à une irrésistible bouffée narcissique de ma part puisque ce titre se contente de renvoyer à une série que ce quotidien a organisée pour ses 75 ans et qui consiste, pour un certain nombre de personnalités, à raconter leur relation au journal : “Le Monde” et moi.

    Je me permets, avec ce billet, de faire comme si j’avais été sollicité.

    Sur ce plan ma légitimité n’aurait pas été discutée puisque depuis de très nombreuses années la lecture de ce quotidien est un rituel, une habitude, et qu’une journée où je n’aurais pas pu acheter Le Monde aurait été clairement un jour “sans”. D’autant plus que j’ai toujours eu besoin du papier, Internet ne m’offrant pas le même plaisir délicieusement archaïque.

    En même temps j’ai bien conscience, après avoir parcouru toutes les approches singulières du “Monde et moi”, que je pâtis d’un handicap qui est de n’être jamais tombé dans une inconditionnalité de citoyen et de lecteur mais d’avoir sans cesse été la proie d’un soutien critique, un mélange, donc, de satisfaction et d’agacement.

    Je ne doute pas que cela aurait pu être perçu comme une insuffisance parce que ce prestigieux journal a besoin d’être célébré sans réserve. Au début du mois de septembre, une multitude d’invités, sur lesquels le journal pourra absolument compter dans tous les sens du terme, aura le bonheur de s’abandonner à un exercice aussi vain que passionnant : imaginer notre futur. Pour ma part je le devine comme l’étrange alliance d’une moralisation de plus en plus corsetée et de transgressions individuelles de plus en plus extériorisées, comme pour compenser la dureté abstraite affichée, se consoler d’un étouffement politique et social irrespirable.

    Aussi, je sais gré à Gérard Davet et Fabrice Lhomme de m’avoir convié à Couthures-sur-Garonne au mois de juillet pour un débat d’une heure dans un Festival remarquablement organisé sous l’égide du Monde.

    Je formule ces considérations pour expliquer que rien n’est simple avec ce quotidien et que moi-même je n’ai jamais pu me déprendre à son égard du sentiment de son absolue nécessité, du caractère irremplaçable de beaucoup de ses analyses et à la fois d’une mécanique bien rodée que je pourrais résumer de la manière suivante : une sorte d’objectivité partisane.

    Il n’est pas un événement national et/ou international, pas une élection, pas une crise politique, pas un bouleversement économique et social pour lesquels je n’ai attendu avec une vive impatience leur traitement par le Monde, comme si, en quelque sorte, le réel ne prenait sens et forme qu’après avoir été filtré et éclairé par ce quotidien. Je ne résistais jamais à cette obligation mais j’avais conscience qu’elle m’offrirait souvent l’opportunité d’une estime intellectuelle et médiatique mais aussi me confronterait à un malaise tenant à des dés pipés, à des jeux qui seraient faits bien avant les argumentations prétendument équilibrées.

    Cette perception, outre qu’elle indisposait le lecteur que j’étais à cause d’une élégante mauvaise foi, d’une apparence d’équité, aboutissait surtout à rendre totalement prévisible la consultation, chaque jour, de pages à la fois pénétrantes mais sadiquement orientées.

    Les exemples les plus éclatants de ces dérives complexes tiennent à ces fameux éditos, notamment en matière de sécurité et de Justice, où l’énoncé superficiellement honnête de problèmes liés à une réalité gravement imparfaite aboutit à tout coup à des conclusions choisissant un seul plateau de la balance : celui d’une gauche bienséante et artificiellement humaniste contredisant les enseignements que le journal n’ose pas tirer de ce qu’il a parfois remarquablement décrit. A tort ou à raison je sens souvent qu’il convient de forcer le réel pour qu’il s’adapte à la vision du Monde. Et non pas l’inverse.

    Cette manière n’est pas dissociable de pincées de condescendance et presque de léger mépris qui s’attachent aux lecteurs ne pouvant abandonner ce quotidien mais rétifs cependant à sa vision de la France et du monde, à son regard sur les enjeux de société, sur l’identité, sur la nation et à son décret sur toutes les décences intellectuelles et éthiques qu’il convient d’arborer pour pouvoir se qualifier de “bon” citoyen, digne donc de ce maître à penser conforme !

    Je n’évoque ici que les sujets politiques, sociaux, économiques et judiciaires. Je serais trop long sur les thèmes culturels imprégnés de touches de snobisme, d’une appétence pour l’hermétisme distingué et d’un culte des oeuvres trop remarquables pour plaire à un public commun et bêtement soucieux de ne pas s’ennuyer.

    Le Monde et moi : je continue à appréhender ce rapport telle une ascèse voluptueuse. Ce quotidien est, pour la vie, irremplaçable et contestable. Sans doute cette ambiguïté fait-elle sa force.

    Il ne laisse personne indifférent. Qu’on ne veuille pas le lire par principe, qu’on le lise avec passion ou écartelé entre ses travers et ses lumières.

    Extrait de : Justice au Singulier

  • Migrants. Christophe Castaner promet un accueil « au même niveau » pour l’Ocean Viking et l’Open Arms

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    Lors d’une conférence de presse à Biarritz, mardi, le ministre de l’Intérieur a toutefois précisé que cela ne signifiait pas que la France accueillerait à nouveau 40 migrants mais plutôt que l’engagement serait « proportionnel », laissant entendre que le nombre de migrants pourrait être plus élevé.

    (…) Ouest France

    http://www.fdesouche.com/1250207-migrants-christophe-castaner-promet-un-accueil-au-meme-niveau-pour-locean-viking-et-lopen-arms

  • Islamophobie : une arme de propagande massive

    Le sociologue Philippe d’Iribarne décape la notion d’« islamophobie ». Véhiculée par des groupes fondamentalistes, cette imposture idéologique a pour but de diviser nos sociétés en les accusant de racisme.
    Voici un extrait d’un entretien publié sur le site Causeur.

    Causeur. Le mot « islamophobie » semble être entré dans le langage courant, il figure dans le dictionnaire depuis 2005. Quand et comment ce terme a-t-il surgi dans l’espace du discours intellectuel et politique occidental ?

    Philippe d’Iribarne. Le discours de l’islamophobie a pris son essor lors la conférence de Durban contre le racisme organisée par l’ONU en 2001, laquelle a été un haut lieu de manipulation idéologique. Ce discours vise à faire croire que l’Occident rejette globalement et aveuglément l’islam et les musulmans. Tout regard critique porté sur quelque trait que ce soit de ce monde, aussi problématique que ce trait puisse être, tel le statut des femmes ou le déficit démocratique, est immédiatement accusé de n’être qu’un pur symptôme du rejet global de l’islam. Le « musulman », en tant que tel, est présenté comme victime d’un Occident hanté par un refus xénophobe et raciste de l’« autre ».

    Comment expliquez-vous la persistance dans l’intelligentsia française du hiatus entre un islam-spiritualité qu’on accepte, voire qu’on célèbre, et un islam-ordre social qu’on minore systématiquement ?

    L’existence de ces deux dimensions de l’islam est au cœur de nos difficultés. L’ordre social dont l’islam est porteur refuse à la fois la liberté, comme celle pour un musulman de se convertir à une autre religion ou pour une musulmane d’épouser un non-musulman.

    Pour lire la suite, c’est ici !

    https://fr.novopress.info/

  • Rentrée du gouvernement : «Un certain nombre de journée d'actions sont déjà prévues»

    emmanuel Macron.jpgEntretien du 21/8/2019 avec Benoit Martin, secrétaire général de l'union départementale CGT Paris. 
    Pour RT France il commente la rentrée de l'exécutif français, qui sera marquée par la réforme des retraites, la loi bioéthique ou encore la crise des urgences.

  • La russophobie de la presse française

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    La dernière rencontre entre les dirigeants français et russe a été largement relayée dans les médias français. Si quelques-uns ont expliqué les enjeux majeurs de cet événement, nombre d’entre-deux ont versé dans une certaine impartialité.

    Emmanuel Macron a eu beau multiplier les gestes d'amitié à l'égard de la Russie et son président, rien n'y fait. Les médias français, dans leur majorité, ont un avis tranché sur un éventuel rapprochement entre les deux pays, avec pour conséquence un traitement médiatique sans nuances. Entre clichés et préjugés, c'est à celui qui dénigrera le plus l'invité du président français. Une rhétorique journalistique qui va d'ailleurs jusqu'à contraster avec la position exprimée par une partie de la classe politique française.

    «Espions», «guerre froide», «propagande» : une partie de la presse française se laisse emporter par la traditionnelle rengaine antirusse

    Avant même que le chef de l’Etat russe ne pose un pied sur le sol français, certains titres de la presse hexagonale n’ont pas hésité à écorner l’image de la Russie, allant jusqu'à renouer avec les fantasmes et stéréotypes du passé. C’est ainsi que le 18 août, la veille de l’arrivée en France de Vladimir Poutine, Le Figaro publie un article au titre pour le moins évocateur : «Le grand retour des espions russes : bienvenue dans la nouvelle guerre froide.»

    Affaire Skripal, ingérence supposée de la Russie lors des élections aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France ou encore les guerres en Ukraine et en Ossétie du Sud : l’article reprend en long et en large les habituelles accusations dirigées à l’encontre de Moscou, tout en les accompagnant d’une cohorte d’analyses confortant une ligne éditoriale antirusse. Evoquant les supposées missions assignées aux espions russes, l’article cite Mark Galeotti, chercheur associé au Royal United Services Institute : «Cela passe par des moyens visibles, comme la propagande des médias russes RT ou Sputnik, mais aussi des méthodes plus secrètes et asymétriques».

    Le journal Le Monde n’est pas en reste dans cette croisade antirusse. Moins d’une heure après le début du point-presse tenu conjointement par Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, et alors même que le locataire de l’Elysée vantait les mérites d’un rapprochement avec Moscou, une tribune aux allures de pamphlet est publiée par le quotidien du soir. «Au regard des atrocités commises en Syrie, que vient faire [Monsieur] Poutine à Brégançon ?» : le titre, là aussi, donne le ton. A l’instar de l’article publié dans Le Figaro, les accusations sans preuve visant la Russie s’enchaînent.

    On peut se poser des questions sur les effets de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine […]. On peut aussi interroger le bien-fondé de ce rendez-vous […], malgré l’ingérence russe dans les élections françaises et européennes, sur fond d’incarcérations en nombre en Russie et pendant que les crimes contre l’humanité s’enchaînent en Syrie, où l’armée russe joue le rôle décisif qu’on sait depuis quatre ans», écrit Catherine Coquio, cofondatrice du Comité Syrie-Europe.

    Fustigeant vertement le rôle de la Russie dans le conflit syrien, cette professeure de littérature comparée poursuit : «Au regard de ces atrocités, que vient faire Poutine à Brégançon, après Versailles et le Conseil de l’Europe ? Ne fallait-il pas plutôt réunir les démocraties de l’Union européenne qui existent encore et déclarer l’embargo, l’arrêt des contrats, le gel des avoirs ?»

    Ce plaidoyer en faveur d’une politique de confrontation face à la Russie publié quelques dizaines minutes plus tard après l’évocation, par Emmanuel Macron, de la dimension européenne de la Russie. «La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok» avait pourtant martelé le président de la République.

    Après la rencontre, le regard de la presse française sur la Russie n’a guère changé

    Le traitement médiatique réservé à la Russie et Vladimir Poutine avant la rencontre laissait peu d’espoir à un changement de ton le lendemain de celle-ci. Après avoir hébergé une tribune pour le moins vindicative à l’égard de Vladimir Poutine et de la Russie, Le Monde enfonce le clou via un éditorial dans lequel, le chef de l'Etat est décrit comme un homme qui «aime la force et méprise l’Occident». De son côté, Le Point consacre un article où il s'attarde sur «les manœuvres de Poutine» dans les dossiers internationaux.

    Enfin pour Les Echos, «chacune de ces visites est largement utilisée à Moscou pour montrer que le Kremlin n'est pas isolé sur la scène internationale». En somme pour le quotidien : Vladimir Poutine utilise ses déplacements pour dissimuler une Russie en difficulté sur le plan international.

    Dans ce lot de commentaires négatifs, certains observateurs de la vie politique, à l’instar de l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, ont profité de cette rencontre pour mettre en exergue le caractère contre-productif d’une politique de confrontation vis-à-vis de la Russie. Une vision qui semble, pour l’heure, peu partagée par de nombreux médias français qui préfèrent utiliser une rhétorique antirusse quitte à verser dans l’anachronisme en ravivant une nouvelle guerre froide.

    Source : site RT.com

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/08/21/la-russophobie-de-la-presse-francaise-6171059.html