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France et politique française - Page 1890

  • Licencier 1000 personnes, cela vaut au moins la Légion d’honneur

    Licencier 1000 personnes, cela vaut au moins la Légion d’honneur

    Emmanuel Macron a accordé la Légion d’honneur à Corinne de Bilbao, directrice générale de General Electric France de 2016 à 2019. Aujourd’hui le groupe américain supprime 1000 emplois sur son site de Belfort.

    Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, a favorisé la vente de la branche Énergie d’Alstom à General Electric en 2014. Le 28 mai dernier, le site de Belfort annonçait la suppression de 1000 emplois.

    Corinne de Bilbao fut directrice générale de General Electric France, de mars 2016 à avril 2019, avant que son successeur Hugh Bailey ne prenne les commandes pour mieux mettre en œuvre la communication du plan de licenciement. Hugh Bailey était conseiller pour les affaires industrielles d’Emmanuel Macron à Bercy quand ce dernier a acté la vente d’Alstom Énergie à General Electric, en 2014.

    General Electric avait promis au gouvernement français, lors du rachat d’Alstom, lde créer 1.000 emplois ! Dès le mois d’octobre 2017, le fossoyeur d’Alstom Énergie annonçait la suppression de 350 postes sur 800 sur son site de Grenoble, avant de mettre en place un plan de départs volontaires concernant 280 emplois dans sa division Énergie début 2019, en lieu et place d'”Alstom Power System”.

    Le Journal officiel de la République française nous apprend que Corinne de Bilbao est nommée chevalier de la Légion d’honneur en sa qualité d'”ancienne présidente et directrice générale d’un groupe industriel, directrice générale d’un groupe spécialisé dans l’ingénierie”, et rend hommage à ses “30 ans de services”.

    https://www.lesalonbeige.fr/licencier-1000-personnes-cela-vaut-au-moins-la-legion-dhonneur/

  • La politique étrangère aberrante de Macron – La revue de presse de Radio Courtoisie

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    La revue de presse du Libre journal de Dominique Paoli sur Radio Courtoisie du 08 juillet 2019 portera notamment sur la politique étrangère d’Emmanuel Macron.

    Parmi les événements qui ont marqué ces derniers jours figurent les nominations aux principaux postes dirigeants de l’Union européenne après les élections du 26 mai dernier. Plusieurs séquences de négociations ont été nécessaires au sein du Conseil européen pour parvenir aux décisions annoncées le 2 juillet 2019. L’accord final n’a pu masquer l’opposition initiale entre le Président français et la Chancelière allemande confirmant ainsi la dégradation des relations entre les deux pays, mise au jour depuis plusieurs semaines et qui va à l’encontre des ambitions affichées par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale et dans les mois qui ont suivi le début de son quinquennat.

    Après deux ans de mandat, Guillaume Berlat, chroniqueur sur le site Proche & Moyen-Orient, présente un inventaire circonstancié de la politique étrangère du huitième président de la VèRépublique.

    A entendre les discours du Président, celui-ci apparaît ou veut apparaître, au sein du cénacle des dirigeants du monde comme le champion de la lutte contre le réchauffement climatique, n’hésitant pas à pourfendre l’attitude du président des Etats-Unis. Or, dans un article publié sur le site Atlantico, Samuele Furfari montre l’avantage pris par les Etats-Unis dans le secteur des hydrocarbures avec l’exploitation du pétrole de schiste qui leur offre un ascendant dans leur antagonisme avec l’Iran ce qui ne plaide pas pour la transition énergétique vue du côté américain.

    Moins médiatisé mais s’inscrivant dans la longue durée, le projet chinois de Nouvelle route de la soieest l’un des facteurs déterminants dans la reconfiguration de la géopolitique mondiale. Dans la dernière livraison de la revue Conflits (n° 22), Pascal Marchand nous présente un panorama de la situation de la Russie par rapport à ces liaisons eurasiatiques en cours de création et leurs débouchés.

    Face à ces réalités et à leurs enjeux, les peuples européens paraissent s’abandonner à une peur millénariste, le réchauffement climatique avec sa préoccupation dérivée, la transition énergétique. Dans un article publié sur le site Atlantico, Vincent Bénard, en ce domaine, montre par une démonstration argumentée l’aberration du discours politique face à l’état des sciences et des techniques et leur potentiel d’évolution.

    Emmanuel Macron et la politique étrangère : l’illusion et l’impasse

    Si le discours médiatique tend à entretenir une forme d’autisme intellectuel des Français vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron, intérieure comme extérieure, s’agissant de cette dernière le lecteur attentif de différentes analyses publiées perçoit avec force arguments que le Président est indûment crédité de quelconques succès. Il en va ainsi de la lecture de l’article de Guillaume Berlat paru le 1erjuillet 2019 sur le site Proche&Moyen-Orient.chLa diplomatie d’Emmanuel Macron au détecteur de mensonges… Avant d’évoquer les principaux traits de l’article, il paraît opportun de rappeler quelques définitions relatives à la politique extérieure d’un Etat faites par le même auteur, spécialiste des relations internationales, dans une précédente publication sur le même site, le 1er mai 2017, En marche avec une étrange politique étrangère… Guillaume Berlat y distinguait la politique étrangère de la diplomatie (Les caractéristiques d’une authentique politique étrangère). Une authentique politique étrangère se reconnaît à sa déclinaison en termes clairs, compréhensibles par tous : « Une politique qui veut en être une ne se satisfait ni des velléités, ni des équivoques »… Il est évident que la politique étrangère se différencie de la diplomatie. Pour Gabriel Robin : « Une politique étrangère vaut par la cohérence de son dessein, une diplomatie par l’agilité de ses mouvements ». Une diplomatie doit être mise au service de plus grand qu’elle- même : une politique étrangère. Alors que la politique étrangère – art de conception – doit être simple, la diplomatie – art d’exécution – est compliquée. On attend de la première qu’elle garde son cap, de la seconde qu’elle manœuvre habilement.

    Les termes étant ainsi posés, quel bilan Guillaume Berlat tire de la politique extérieure d’Emmanuel Macron après deux ans de présidence, y compris, bien sûr, par rapport à l’Union européenne ? Si le propos est tranchant, il n’en reflète pas moins une réalité, dure pour notre pays : Muni du lourd héritage de notre ex-directrice de l’ENA, ex-ministre des Affaires européennes qui lui ont toujours été étrangères, Emmanuel pèse de moins en moins dans les cénacles bruxellois et strasbourgeois. Il en est réduit à jouer un rôle qui lui convient à merveille, celui de roquet, de mouche du coche. Certes, l’article a été mis en ligne à la veille des nominations intervenues à la tête des institutions européennes. Si Christine Lagarde a été nommée à la présidence de la Banque centrale européenne, malgré les suppositions, nul ne peut présager aujourd’hui des évènements auxquels elle devra faire face et de l’action qu’elle conduira face à ceux-ci. Si Manfred Weber a bien été écarté de la présidence de la Commission européenne, l’élue, néanmoins, est allemande, membre du gouvernement et de la CDU, le parti de la chancelière et de son successeur probable. Au-delà de ces deux constats, il faut observer que l’influence d’un Etat au sein des institutions européennes se mesure par les attributions dévolues aux commissaires européens et aussi, entre autres, par la nationalité des différents directeurs et leurs domaines de compétence. Là, loin le temps où il y a quelques décennies, l’ascendant français était notable.

    Au regard du rejet par Emmanuel Macron de la candidature de Manfred Weber, Guillaume Berlat souligne : Il n’existe désormais que par sa capacité de nuisance et par son obligation de s’allier au diable (le forban, Viktor Orban) pour s’opposer à Angela Merkel. La « Grande Nation » n’a de grand que le nom. Emmanuel Macron confond gagner une bataille (celle contre le système des « Spitzenkandidaten », qui prévalait depuis 2014, et selon lequel le parti arrivé en tête des élections européennes envoyait son chef de file à la présidence de la Commission.) et gagner la guerre contre l’Allemagne (celle de la prééminence et de l’influence au sein de la machinerie européenne qu’elle n’est plus en mesure de lui contester tant ses faiblesses sont criantes). Et d’ajouter : Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a barre ni sur Berlin, (le couple franco-allemand fait chambre à part en dépit du traité d’Aix-La-Chapelle), ni sur le fonctionnement de l’Union (plus personne n’ose prononcer le nom de Sorbonne dont le discours de l’automne 2017 devait constituer l’acte I de la refondation de l’Europe).

    Commentant ces nominations, Edouard Husson dans un article publié sur le site Atlantico le 3 juillet : (Europe : Macron et Merkel réussissent un joli retournement de situation. Et placent Christine Lagarde au pied d’un énorme défi,) remarque : …les médias pourront dire ce qu’ils veulent, Emmanuel Macron est le grand perdant de cette négociation et Angela Merkel montre qu’elle n’a pas perdu la main. Hier soir, Emmanuel Macron était dans une impasse. C’est la Chancelière qui lui a permis de s’en sortir en lui donnant l’occasion de soutenir, pour la présidence de la Commission Européenne, une candidate allemande qui puisse faire consensus.

    Après l’Union européenne, Guillaume Berlat aborde les relations avec les Etats-Unis et la Russie. Il montre là aussi la vacuité de la politique d’Emmanuel Macron en rappelant que : Peu après sa prise de fonctions, Emmanuel Macron s’est présenté comme l’interlocuteur incontournable des deux Supergrands. Seuls Donald Trump et Vladimir Poutine (et encore) étaient de son niveau, le reste n’était que valetaille et consorts. En fait, Donald Trump qui s’affranchit allégrement des traités signés par son pays (l’accord de Vienne avec l’Iran du 14 juillet 2015 et la COP 21) comme si les traités n’étaient pas faits pour le peuple à la destinée manifeste… considère notre président comme quantité négligeable.

    Rappelant la manière blessante avec laquelle Emmanuel Macron avait agi vis-à-vis de Vladimir Poutine lorsqu’il l’avait accueilli à Versailles, le 29 mai 2017, Guillaume Berlat montre comment le Chef de l’Etat, confronté aux réalités, se trouve dans l’obligation de corriger sa politique. La France a pris la présidence semestrielle du Conseil de l’Europe (17 mai 2019 au 27 novembre 2019) dans un contexte de suspension des droits de vote de la délégation russe au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) après l’annexion de la Crimée et la crise ukrainienne. Or, Le 23 juin 2019, l’APCE rend possible le retour de la délégation russe après cinq ans de crise institutionnelle successive à la crise ukrainienne. Ce qui conduit l’auteur de Proche&Moyen-Orient.ch  a observé : Le moins que l’on puisse dire est qu’il va à Canossa pour éviter que Moscou déserte définitivement le Palais de la paix à Strasbourg où siège la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). … Paris espère une relance prudente des relations avec Moscou. C’est que l’on ne peut se fâcher avec la planète entière si l’on veut jouer un rôle de médiateur crédible !

    Enfin, dernier volet de cette vacuité de la politique étrangère d’Emmanuel Macron : la Syrie. La superbe arrogance française. Syrie, voilà encore un dossier sur lequel Emmanuel Macron a poursuivi avec les errements coupables de ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande… Faute de dialoguer avec l’Iran, la Russie et la Turquie, Emmanuel Macron en est réduit à jouer les imprécateurs, les oiseaux de mauvais augure. Il ignore manifestement que la diplomatie n’est pas un long fleuve tranquille. Si Donald Trump a bien analysé la situation, La guerre conduite par les Occidentaux est perdue. Elle a été remportée par les Russes, il rapatrie donc les forces américaines présentes dans le pays. Mais, le Président se berce d’illusionsen maintenant quelques forces spéciales sur le terrain et en pensant à la reconstruction. Tout ceci n’est pas très sérieux. Faute d’avoir su faire marche arrière suffisamment tôt, la diplomatie française se paie de mots en Syrie et dans la région.

    Ces dissections de la politique étrangère d’Emmanuel Macron ne sont guère à la Une des médias audiovisuels, œuvrant ainsi pour l’autisme intellectuel évoqué précédemment. Alors, Arnaud Benedetti apporte peut-être une conclusion de circonstance dans un article publié par Figarovox, le 3 juillet 2019 (Conseil européen : « Le retour du Macron Show ! ») avec le paragraphe introductif suivant :Le « Macron show » est de retour. Ainsi va la com’ sous Emmanuel Macron. Elle ne saurait cadenasser la nature profonde du Prince. En quelques clichés postés sur le compte Twitter de l’Élysée, la machine spectaculaire s’est remise en marche. Quelques soubresauts dans les sondages, une non-défaite aux élections européennes transformée – miracle communicant ! – en quasi-victoire… auront suffi pour réamorcer la pompe à la théâtralisation.

    La nouvelle donne énergétique américaine et le rapport de force établi avec l’Iran

    L’article publié par Samuele Furfari, professeur de géopolitique de l’énergie à l’Université libre de Bruxelles, sur le site Atlantico, le 2 juillet 2019, intitulé Cette arme secrète des Etats-Unis dont les Iraniens ne semblent pas avoir conscience, présente un double intérêt. D’une part, il démontre l’utopie que représente la promesse d’abandon des énergies fossiles à relativement court terme ; d’autre part, il explique comment la redistribution de la production d’hydrocarbures, notamment au bénéfice des Etats-Unis, modifie la géopolitique mondiale. En l’occurrence, l’évolution présente joue en défaveur de l’Iran au regard des menaces américaines.

    En premier lieu, l’auteur dresse un tableau catégorique : Non, la nouvelle situation énergétique mondiale n’est pas la décarbonisation, qui n’existe d’ailleurs pas puisque les émissions mondiales de CO₂ ont augmenté de 1 % par an entre 2007 et 2017 et de 2% entre 2017 et 2018. La nouvelle situation mondiale est celle de l’abondance des énergies fossiles et de leur meilleure répartition que dans le passé.

    Il relate ensuite l’historique du processus qui a conduit à l’exploitation par les Etats-Unis de leurs ressources en pétrole et en gaz de schiste (ce vocable étant inapproprié puisqu’il s’agit d’hydrocarbures extraits directement de la roche-mère). Il souligne que cette ressource nouvelle est due à la ténacité d’un homme, Georges Mitchell, qui, malgré les vicissitudes rencontrées a finalement connu le succès, offrant ainsi un nouvel atout à son pays. Les Etats-Unis sont devenus aujourd’hui le premier pays producteur de pétrole dans le monde. Ainsi, en 2018 les États-Unis ont produit près de 15,3 millions de barils par jour (Mb/j) d’hydrocarbures liquides dépassant de plus de 3 Mb/j le géant historique, l’Arabie saoudite (12,3 Mb/j). Ils sont devenus aussi un exportateur majeur de gaz naturel ; 35% du gaz de schiste américain est livré dans l’UE, où il représente 13% des importations européennes de gaz.

    Dans ces conditions, du point de vue des hydrocarbures, là où les exportations sont essentielles pour l’Iran, le rapport de force avec les Etats-Unis est maintenant asymétrique. Samuele furfari nous rappelle qu’en 1979, l’Iran produisait 8,3% du pétrole mondial ; en 2018 cette part est tombée à 5%. Au temps du Shah, l’Iran vendait 5,6 Mb/j de pétrole, la République islamique a dû se contenter l’an dernier d’une exportation de 2,8 Mb/j – la moitié ! En mai 2019, la pression exercée par le président américain a été telle que le pays n’a exporté que 400 000 b/J.

    L’abondance des ressources en hydrocarbures, la diversité des sources, les richesses propres aux Etats-Unis et les moyens de rétorsion monétaire dont ils disposent, leur permet ainsi de conduire un processus d’étranglement économique progressif de l’Iran islamique. En considérant cette approche, il apparaît que l’action militaire, au-delà des menaces proférées, présenterait pour les Etats-Unis compte-tenu des conséquences, des inconvénients majeurs, au vu de l’objectif recherché et des voies possibles pour y parvenir. En revanche, il faut s’interroger sur l’attitude de l’Iran, pris au piège dans cette épreuve de force et qui ne dispose pas de véritables alliés prêts à épouser son parti.

    La nouvelle route de la soie et la géopolitique de l’espace eurasiatique

    Si, l’étendue des ressources en hydrocarbures qu’ils concentrent et l’aire de conflits qu’ils représentent focalise sur le Proche et le Moyen-Orient une large part de l’attention portée à l’évolution de l’équilibre mondial, l’émergence de la Chine au rang de deuxième puissance économique mondiale en un peu moins de trois décennies est certainement le bouleversement géopolitique majeur du tournant du XXIèsiècle. Rivée à l’idée d’une puissance russe certainement surestimée au temps de l’URSS, qui est aujourd’hui disparue et obsédée par des considérations idéologiques à l’encontre de Vladimir Poutine en cours de son dernier mandat, une oligarchie occidentale s’avère incapable d’analyser la situation présente dans sa réalité. A l’aube du XXè siècle, Halford Mackinder voyait en la Russie, maîtresse de l’Asie centrale, une menace pour la puissance britannique. Il théorisait ainsi le Grand jeu de Rudyard Kipling. Aujourd’hui, la Russie est flanquée à l’est de la Chine, économiquement dominante, dont l’objectif est de constituer un vaste réseau de routes commerciales afin d’acheminer vers l’Europe une part de sa production industrielle. Pour l’Empire du milieu, la Russie, dotée par ailleurs d’amples ressources en hydrocarbures, est cette espace intermédiaire, sûre, que doit traverser la partie terrestre de ce réseau.

    A cet égard, l’article de Pascal Marchand dans le numéro 22 de la revue ConflitsVers une nouvelle Eurasie ? est une contribution particulièrement intéressante. Prendre le vent chinois dans les voiles russes, l’auteur reprend cette formule de Vladimir Poutine qui illustre parfaitement la teneur de l’article et la réalité de la situation russe dans ce nouveau Grand jeu.

    Pascal Marchand offre tout d’abord au lecteur un ensemble de données sur le volume des échanges et leur évolution qui transite par le réseau terrestre eurasiatique. Pour ce volume, l’unité de mesure est l’EVP (Equivalent vingt pieds, longueur de référence pour les conteneurs correspondant à une longueur de 6,096 mètres). En 2010, le trafic ferroviaire entre la Chine et l’Europe s’élevait à 6 900 EVP, il a atteint 500 000 EVP en 2018 avec un déséquilibre dans le sens des trafics : en 2017, 2 399 trains ont parcouru le réseau d’est en ouest contre 1 274 dans le sens contraire. Certes, il s’agit d’un trafic nettement inférieur à la voie maritime, un train ne pouvant acheminer que l’équivalent de 80 EVP contre 15 000 à 21 000 pour un porte-conteneurs. Malgré son coût, la liaison terrestre présente deux avantages : sa fréquence, d’une part le fait, d’autre part que les marchandises sont livrées directement au centre du continent européen.

    Dans ce contexte, l’auteur montre qu’il y a loin d’une concurrence entre les puissances russes et chinoises. Au contraire, La force militaire russe contribue à sécuriser les investissements chinois et Moscou a besoin d’eux dans la région pour garantir la paix sociale à ses frontières. Tous les acteurs régionaux tirant donc profit de l’action stabilisante de l’autre.

    Ce réseau offre aussi à la Russie une autre opportunité possible, peut-être essentielle si elle se réalisait. La création d’un axe Chine-Amérique à travers la mer de Barentz qui raccourcirait considérablement le trajet Shangai-New-York. Pascal Marchand présente les options possibles et les difficultés techniques pour certaines d’entre elles. Enfin, le géographe, professeur à l’université de Lyon, se penche sur ce qu’il appelle la Route maritime du Nord, qui longe la cote russe au sud de l’Arctique qui pourrait être notamment une voie de transport pour le gaz naturel liquéfié (GNL), produit par la Russie.

    Quel avenir pour la transition énergétique ?

    Au-delà des préoccupations précédemment évoquées, les peuples européens, sous l’influence des médias, cultivent la peur du réchauffement climatique et d’un cataclysme planétaire. La voie du salut se trouverait dans une hypothétique transition énergétique pour laquelle nos dirigeants politiques, faisant fi de l’état des sciences et des techniques, annoncent, échéances à l’appui, des innovations susceptibles de transformer, pour notre plus grand bien, nos modes de vie.

    Dans un article publié le 4 juillet sur le site AtlanticoPourquoi une énergie décarbonnée est techniquement inconcevable et économiquement insoutenable, même à horizon 2050, Vincent Bénard fait litière d’un ensemble d’affirmations et d’annonces.

    D’emblée, il fixe le cadre de la réflexion : Tout d’abord, aujourd’hui, le photovoltaïque et l’éolien fournissent 2% de la consommation finale d’énergie, et les énergies fossiles 84%. Pour passer de presque rien à 2%, les investissements mondiaux dans l’éolien/solaire ont totalisé près de 2000 milliards de dollars depuis deux décennies. La somme nécessaire pour remplacer 84% d’énergies fossiles par des renouvelables n’est même pas calculable, d’autant plus que la demande énergétique va continuer de croître vigoureusement.

    S’agissant des énergies renouvelables, d’origine éolienne ou solaire, il précise : En matière éolienne, la loi de Betz démontre qu’une éolienne ne peut pas capter plus de 60% de l’énergie du vent : les meilleures éoliennes actuelles réussissent déjà à en convertir 45% : la marge de progression est faible. Et le même constat vaut pour le solaire… Le solaire et l’éolien n’étant pas pilotables, leur déploiement à grande échelle ne peut se faire sans moyens de stocker l’énergie produite lors des creux de consommation.

    Or aujourd’hui, les contraintes techniques ne permettent pas le stockage de l’énergie dans des conditions économiques acceptables : Stocker autant d’énergie que dans un baril de pétrole brut (environ 1500 Kwh) dans des batteries lithium/ion de type Tesla, pourtant les meilleures disponibles à ce jour, nécessiterait 9 tonnes de ces batteries et coûterait plus de 200 000 dollars. Un fût capable de stocker les 159 litres du baril de pétrole en coûte 20.

    A la question Quelles sont les solutions technologiques qui pourraient efficacement relayer les fossiles ? La recherche fondamentale va-t-elle dans ce sens ? Il répond : Les scientifiques n’ont pas encore découvert quelque chose d’aussi remarquable que les hydrocarbures en termes de compromis entre coût raisonnable, densité énergétique correcte, stabilité, sécurité, portabilité, et versatilité. Et lorsqu’ils le découvriront, il restera encore à l’industrialiser.

    Vincent Bénard déplore donc l’attitude de dirigeants politiques qui par la seule magie du verbe pourront bouleverser la marche de la science : Les politiciens qui prétendent transformer leurs croyances en “plan” – la fameuse “prétention fatale” conceptualisée par Hayek- n’écouteront que les flatteurs qui leur disent que c’est possible (qui leur demanderont des budgets, des marchés publics, des subventions), minimiseront les difficultés et exagèreront les bénéfices attendus.         

    Michel Leblay 08/07/2019

    https://www.polemia.com/politique-etrangere-macron-revue-presse-radio-courtoisie/

  • Face au chômage. Partie 1 : Chômage et mondialisation.

    Le chômage est un mal endémique qui touche notre société depuis les années 1970, devenant structurel après être resté longtemps conjoncturel et limité. Aujourd’hui, c’est un véritable fléau qui mine l’harmonie sociale et fonde le ressentiment profond d’une part des catégories sociales, souvent populaires et, parfois déracinées ou dépossédées, mais aussi de plus en plus des classes moyennes et des catégories tertiaires. Le président François Mitterrand, qui s’était fait élire en 1981 sur la promesse d’un chômage qui n’atteindrait jamais les deux millions de personnes (ce qui se produisit quelques mois après…), avait baissé les bras et son action s’était réduite à créer quelques pansements sociaux, au grand dam des mineurs et ouvriers qui, dès 1984, brûlèrent son effigie lors des manifestations lorraines et parisiennes en criant à la trahison : la Gauche entamait alors son grand déclin et entérinait ses grands renoncements, au nom d’une Construction européenne qui remplaçait désormais la résolution de la question sociale… Et le chômage, presque cinquante ans après la fin du plein-emploi, est toujours là, inquiétant, épuisant, destructeur autant des métiers que des vies et des familles.

    Mais si l’on veut le combattre, car il faut le combattre (ce dont ne sont pas sûrs un certain nombre de libéraux qui y voient un mal nécessaire), encore faut-il en discerner les causes et s’y attaquer, non par de simples lamentations ou gesticulations mais par une véritable politique d’Etat, une politique qui ne vise pas à « tout faire » mais à impulser des initiatives et à soutenir des projets (y compris privés), à financer des grands chantiers et à penser des stratégies à long terme. Le fatalisme serait la pire des choses, et le « laisser-faire, laisser-passer » un abandon des responsabilités de l’Etat qui, pour conforter sa légitimité politique, ne doit pas négliger ses devoirs sociaux et nationaux de protection de ses citoyens-contribuables, travailleurs et producteurs. Bien sûr, l’étatisme serait aussi absurde que l’indifférence, et tout aussi dévastateur car il déresponsabiliserait les Français comme il dessaisirait les entrepreneurs quand il faut responsabiliser les uns et les autres et les protéger tout autant dans le cadre social et politique, en assurant l’équilibre social et en rassurant les acteurs et investisseurs économiques.

    Les causes du chômage contemporain français (car il y a des particularités françaises qui nous rappellent que l’économie dépend largement aussi des politiques nationales, et cela ne peut être ignoré) sont multiples et non uniques : parmi celles-ci, la mondialisation elle-même dont les aspects bénéfiques sont de moins en moins évidents. Bien sûr, aujourd’hui, la mondialisation est un fait mais il reste tout aussi vrai qu’elle n’est pas forcément un bienfait, et elle prend des formes qui sont celles que ses initiateurs souhaitaient, libérales, capitalistes, financiarisées. Des formes qui, à bien y regarder, pourraient bien être… le fond, ou, au moins, les fondements.

    Dans sa chronique hebdomadaire de Marianne, Henri Pena-Ruiz rejoint la critique (qui ne leur est pas exclusive d’ailleurs, mais qui n’est ni celle des libéraux ni celles des internationalistes marxistes) d’un La Tour du Pin ou d’un Bernanos, voire d’un Maurras quand il s’intéressait, au début du XXe siècle, aux questions économiques et sociales : « D’où vient le chômage ? En très grande partie de la désindustrialisation du pays. D’où vient cette désindustrialisation ? Du jeu pervers par lequel le capitalisme mondialisé entend profiter de l’inégal développement des droits sociaux pour localiser les productions là où le coût de la main-d’œuvre est le moins cher. » N’est-ce pas là la logique même d’une mondialisation qui ne s’est jamais pensée autrement que comme le moyen de maximiser les profits d’individus pour qui le monde n’est qu’une seule et même planète ou, plutôt, qu’un seul et même Village (à la façon de celui du Prisonnier, série anglaise des années 1960 ?), et qui ne doit, pour eux, avoir « ni frontières ni Etats », du moins pour les capitaux, mais qui jouent dans le même temps sur leur présence et (sur le plan économique) sur leur concurrence, en attendant que le moins-disant social mondial l’emporte par le biais d’une gouvernance qui s’imposerait aux gouvernements ? Cette logique est mortifère pour les travailleurs comme pour la notion même de travail, car elle les soumet à la logique pure du profit et aux détenteurs de capitaux, et non plus à celle de la production ou de la subsistance, tout en évacuant le souci de la qualité des produits ou des services, et celui de la simple justice sociale, souvent « oubliée » des discours économiques et des grandes multinationales qui préfèrent, parfois, évoquer le « bien-être » ou le « développement », notions moins « dérangeantes » et plus statistiques que concrètes…

    Cette logique est aussi celle de l’exploitation des plus faibles (économiquement et, surtout, politiquement) par les plus forts (classes dirigeantes et dominantes locales, souvent mondialisées, et grandes entreprises, souvent transnationales), et elle s’appuie sur l’espérance d’un sort meilleur qui est celle des ouvriers exploités (voire pire, d’ailleurs) à qui la société de consommation mondialisée fait miroiter « le paradis des choses » et qui désarme ainsi nombre de révoltes potentielles. Ces « classes sacrificielles » sont une des meilleures garanties de la mondialisation, et leur sacrifice le malheur des classes travailleuses de notre pays, comme le souligne M. Pena-Ruiz : « Ainsi (le capitalisme mondialisé) rattrape par la géographie ce qu’il avait perdu par l’histoire. Il s’agit de mettre en concurrence les classes ouvrières de tous les pays du monde pour s’affranchir des lois sociales qui permirent un partage plus équitable de la richesse produite. » Les lois sociales sont, effectivement, nationales quand la gouvernance, elle, se veut mondiale (et transnationale plutôt qu’internationale, ce dernier terme figurant encore l’existence de nations et leur éventuelle coopération), et c’est par la mondialisation que les financiers et les entreprises mondiales contournent les exigences sociales que seuls des Etats solides peuvent leur imposer sur l’espace de leur souveraineté. C’est là que l’on ressent la forte nécessité de l’Etat mais de celui qui incarne et impose la justice sociale : quand les Capétiens gouvernaient, ils brandissaient le sceptre du commandement mais aussi la main de justice, et il n’est pas tout à fait étonnant que la formule même de « justice sociale » soit née de la bouche du roi Louis XVI quand elle était déjà dans l’esprit de nombre de ses prédécesseurs.

    (à suivre)

    https://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1562:face-au-chomage-partie-1-chomage-et-mondialisation&catid=53:2019&Itemid=64

  • Stéphane Ravier : « On sent bien là qu’il y a une volonté de rejet de la France en brandissant le drapeau d’une nation étrangère »

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    Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône, réagit au micro de Boulevard Voltaire après les violences qui ont eu lieu à Marseille à l’issue de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations, emportée par l’équipe d’Algérie.

    https://www.bvoltaire.fr/stephane-ravier-on-sent-bien-la-quil-y-a-une-volonte-de-rejet-de-la-france-en-brandissant-le-drapeau-dune-nation-etrangere/

  • Le devoir politique des royalistes, pour annoncer la Monarchie...

    Certains s’étonnent du ralliement au macronisme d’une grande partie de la Droite municipale après l’échec des Républicains aux dernières élections européennes. Pourtant, rien de plus logique à tout cela, les Municipales approchant et les notables cherchant à sauver leurs sièges et, pour certains, les prébendes qui y sont attachés. Bien sûr, cela ne donne pas forcément une bonne image du monde politique mais cela ne changera pas fondamentalement les équilibres idéologiques, même si le « Parti de l’Ordre » prend désormais les couleurs du parti présidentiel au détriment des Républicains devenus au fil des décennies un simple appareil électoral sans consistance doctrinale. Les Républicains et le parti macroniste forment désormais une sorte de « bloc bourgeois » (au sens idéologique et pas seulement sociologique, les bourgeoisies n’étant d’ailleurs pas toutes ralliées au libéralisme européiste) qui devrait dominer le paysage politique durant toute la décennie à venir, conforté par l’échec (peut-être pas définitif) de la révolte des Gilets jaunes qui n’ont pas su éviter certains pièges tendus par ce que l’on pourrait nommer le « Système » et sur lequel il faudra revenir pour mieux le définir et le combattre. La révolte des ronds-points aura consolidé le Bloc bourgeois, par cette « réaction de la peur » qui est, qu’on le veuille ou non, l’un des éléments majeurs de l’histoire des hommes et, au regard de l’histoire de la France, de la République (face à la Vendée de 1793, aux ouvriers de 1848, à la Commune de 1871 ou aux manifestants du 6 février 1934, entre autres), et qui « légitime » cette forme de « dictature du Pays légal » qui utilise tous les moyens légaux et judiciaires, mais aussi médiatiques, pour contenir les contestations ou les revendications, qu’elles soient sociales ou politiques : le nombre de manifestations interdites en France cette dernière année (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, la cause n’est pas forcément entendue selon les cas) devrait nous alerter sur cet état de fait de la dégradation des libertés publiques et, parfois, d’opinion, tout comme l’emploi d’une force souvent démesurée au regard des « risques » représentés par des manifestants qui étaient loin d’être radicalisés avant que d’être réprimés, en particulier lors des premières émotions populaires de l’automne dernier… Sans oublier les contraventions extravagantes mais éminemment dissuasives à l’égard des personnes participant à des occupations pacifiques et plutôt festive de ronds-points… Drôle d’ambiance !

    C’est bien cette même République qui, dans quelques semaines, célébrera en grande pompe une émeute qui n’était pas de la faim et qui a livré au massacre et au dépeçage des hommes désarmés qui croyaient, en contemporains des Lumières, à la bonté humaine et à la parole donnée. Pierre Desproges ironisait sur ce 14 juillet 1789 qui avait livré le Pouvoir à des bourgeois qui ne l’avaient plus lâché depuis, n’hésitant pas à tirer sur un peuple qui, souvent, ne correspondait pas à ce qu’ils en attendaient en servilité et « servitude volontaire », la démocratie représentative étant censée assurer la tranquillité de ce système de domination économico-politique…

    Alors, que peuvent dire, que peuvent faire les royalistes face à ce qui semble indestructible et irréversible, et que la mondialisation et sa métropolisation renforcent ou commandent ? Doivent-ils renoncer à toute espérance et se rallier, eux aussi, à ce vaste mouvement d’ensemble mondial qui monopolise les écrans et, souvent, les esprits ? Ce serait si facile, et si confortable… Mais si peu honorable ! En fait, de nouveaux fronts idéologiques s’affirment actuellement et les royalistes peuvent y trouver leur place ou, mieux encore, inspirer les nouvelles chouanneries nécessaires, que cela soit dans le domaine environnemental, social ou régional, et l’expérience vécue aux côtés des Gilets jaunes, voire en leur sein, peut aider à la mise en place et en pratique de nouvelles stratégies, et à « penser ce qui est et ce qui vient », non pour disserter et clamer crânement que « notre force est d’avoir raison », mais pour le prouver et faire advenir ce qui doit être.

    Quelques exemples des nouveaux chantiers idéologiques royalistes, qui seront développés cet été sur ce site : l’écologie intégrale, dont la définition par Jean-Charles Masson au début des années 1980, mérite d’être précisée et diffusée au-delà de l’Eglise catholique qui s’en fait aujourd’hui la porte-parole dans le prolongement de l’encyclique pontificale Laudato Si’ ; la dénonciation du « globalitarisme » contemporain, libéral, individualiste et mondialiste ; le redéploiement rural, réponse française à la métropolisation du monde ; l’économie d’entente et le corporatismenouveau, dont il faudra sans doute ordonner les contours comme les réalisations avec un nouveau vocabulaire et des formes appropriées aux enjeux d’une société contemporaine « en désordre » ; la post-démocratie, dont la Monarchie royale peut être la meilleure incarnation pour réconcilier les « pays réels » (et les nouvelles agoras) avec l’Autorité politique « clé de voûte » de l’unité française et « trait d’union » entre les communautés de France ; la Monarchie active, pour des institutions qui permettent à la France « d’être au monde » et de « ne plus subir », et qui rendent à notre pays sa place, non de « puissance vaine », mais de « puissance médiatrice », ce qui est sa vocation profonde depuis les Capétiens…

    « Il ne faut pas renoncer à l’avenir », pour poursuivre le chemin de l’histoire : quelles que soient les difficultés du moment et celles à venir, le rôle des royalistes, au-delà de la politique politicienne (mais sans forcément la méconnaître), est d’inspirer des solutions et d’apporter des propositions à tous ceux qui n’ont pas renoncé à la liberté française et à sa prospérité.

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1557:le-devoir-politique-des-royalistes-pour-annoncer-la-monarchie&catid=53:2019&Itemid=64

  • Violences à Paris, Lyon, Marseille : l’État ne fait plus peur, par Philippe Bilger

    Bien sûr, l’effet est facile qui consiste à coaguler tout ce qui s’est passé de gravement transgressif durant la nuit du 14 juillet.

    Mais la réalité ne ment pas qui, notamment à Paris, à Lyon et à Marseille, montre que l’État ne fait plus peur parce que son autorité est non seulement défaillante mais, pire, absente.

    Certes, ce ne sont pas les déclarations qui manquent et on peut être assuré, sur ce plan, que le verbe politique largement entendu dénoncera le présent et fera espérer pour l’avenir une France enfin apaisée, qui saura se tenir comme on peut le dire d’un enfant bien éduqué.

    La pire des attitudes serait une résignation citoyenne s’habituant à cet état de choses et l’expression d’une lassitude à force d’interpeller, de semoncer l’État pour rien.

    J’ose cette banalité : il n’est pas normal qu’à Paris, on frappe et dégrade, qu’à Lyon, on incendie des voitures et qu’à Marseille, on s’en prenne aux CRS.

    Ou bien doit-on admettre le triste constat d’un pouvoir qui a accepté que, dans notre pays, il y ait un niveau inévitable et irrésistible de désordres et d’atteintes aussi bien humaines que matérielles et que, donc, il se laverait les mains face à cette prétendue inéluctabilité ?

    Faudra-t-il finir par penser que nos gouvernants ne sont pas capables de mener de front dans notre République une double démarche : faire respecter la morale publique par certains d’entre eux et en tirer les conséquences, faire respecter l’ordre sans cesse perturbé par une minorité de nos concitoyens ici ou là, quelle que soit leur origine, et par des étrangers sans droit ni titre.

    Christophe Castaner est un bouc émissaire commode. On ne peut plus se voiler la face. Quand tout va mal sur le plan de la sécurité, il ne s’agit plus seulement d’incriminer la police, le ministre, mais le Premier ministre et le président de la République. Quand un chaînon a durablement craqué, c’est à eux qu’on doit demander des comptes et de l’action.

    Pour avoir l’honneur de se faire passer pour Jupiter, il convient au moins de pacifier notre quotidien. Sauf à considérer que les échecs sont pour les uns et l’impunité pour les autres. Je ne vois pas au nom de quoi, sinon par une révérence de principe mais absurde à l’égard de ce petit monde qui dirige et administre, on arrêterait notre indignation au milieu du gué au lieu de la laisser aller plus haut.

    Nulle part l’incompétence, l’impéritie ne seraient ainsi tolérées.

    J’ai évoqué Christophe Castaner. Quand il y a eu récemment « la dérive violente de certains supporteurs algériens » se comportant chez nous comme pas une seconde ils n’auraient pu le faire chez eux, tout ce qu’a su proposer l’intéressé a été un tweet : « Ceux qui se sont livrés à cela méprisent à la fois […] les valeurs du football mais aussi le pays dont ils ont célébré la victoire » (Le Figaro).

    Je devine les fauteurs de troubles terrorisés après une telle analyse qui n’est qu’un commentaire, une réaction molle et explicative alors que la France attendait une réaction forte !

    On ne peut pas à la fois donner à la France des leçons de morale républicaine, du genre répétitif, contre le clivage et l’exclusion, pour la générosité à l’égard des migrants de moins en moins politiques, de plus en plus économiques, pour l’Europe qui nous protège, bref, le discours habituel contre le RN, et tout laisser faire pour que celui-ci monte, monte…

    Ce dessein, ce cynisme seraient scandaleux mais je ne suis même pas sûr qu’il y ait une telle intelligence perverse derrière ce « foutoir » et ces débordements telles une lamentable habitude, une déplorable impuissance ?

    S’il y avait seulement de l’incurie, un amateurisme qui valide passivement ce qu’il n’a plus envie d’empêcher, ce qu’il ne sait plus réprimer ?

    Philippe Bilger

    Tribune reprise de Boulevard Voltaire

    https://fr.novopress.info/

  • LAETITIA AVIA A-T-ELLE UNE DENT CONTRE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION ?

  • Que se passerait-il si des « binationaux » algéro-français brandissant des drapeaux français déferlaient au cœur d’Alger ?

     
    Que se passerait-il si des « binationaux » algéro-français brandissant des drapeaux français déferlaient au cœur d’Alger ?

    De Bernard Antony :

    Que se passerait-il si des « binationaux » algéro-français brandissant des drapeaux français déferlaient au cœur d’Alger et des autres grandes villes d’Algérie pour « fêter », avec les formes motorisées de la fantasia, une victoire de l’équipe de France de fouteballe ? Et si, un très grand nombre des plus excités de ces supporters s’avisaient de briser des vitrines, de piller les magasins et d’incendier des dizaines de voitures ? Et si, de plus, cela se produisait le jour de la célébration de la fête nationale algérienne ?

    On imagine sans mal les réactions :

    – des Algériens bien sûr, qui d’ailleurs ont été très fellaghalement éduqués à commémorer ce jour (1er novembre 1954) sans aucune repentance de ce qu’en fut l’atroce réalité, à savoir des assassinats de pieds-noirs et de musulmans patriotes français,

    – de la police et des autorités judiciaires algériennes : les casseurs et incendiaires, de surcroît jugés comme traîtres puisque brandissant des drapeaux français, ne seraient pas prêts de sortir de prison avant des mois, des années et peut-être pas vivants…

    Mais c’est bien la peine pour l’État français d’organiser un beau défilé du 14 juillet avec notre admirable armée et d’inaugurer la veille à Cherbourg le premier d’une série de sous-marins ultra-perfectionnés alors que tant de rues sont livrées à la faune de casseurs, de pillards et d’incendiaires algériens brandissant, conquérants, leurs drapeaux.

    On imagine comment seraient traités de pareils transgresseurs de la paix civile en Russie, aux États-Unis, en Israël ou au Japon…

    La politique qui s’impose à l’égard de ces vandales tient en deux mots : « dedans ! », puis « dehors ! ». D’abord « dedans », c’est-à-dire « au trou » après les justes condamnations qui s’imposent pour saccages, vols et incendies. Ensuite « dehors », c’est-à-dire à leur sortie de prison le renvoi dans leur si prospère Algérie de tous ceux parmi ces délinquants ayant la nationalité algérienne, étant donné que dans les cas très fréquents de doubles nationalité, ils doivent être déchus de la nationalité française.

    Quand donc s’exprimera à la tête de l’État la détermination d’en finir avec les barbares de « Nique la France » ?

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  • Greta Thunberg à l’Assemblée : interdit de rigoler…

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    Ainsi donc, dans quelques jours, Greta Thunberg arrivera en France pour recevoir, à Caen, le prix Liberté… et s’exprimer devant l’Assemblée nationale. Richard Ferrand, sur son perchoir, tel le vieillard Siméon, tendra sans doute une main tremblante vers l’enfançon : « Et nunc dimittis ».

    À la question très sérieuse de Libération – qui a obtenu de haute lutte un entretien – « Vous avez choisi de venir parler devant l’Assemblée nationale le 23 juillet »,  elle répond sans complexe : « J’ai reçu de nombreuses invitations pour m’exprimer devant de nombreux Parlements. J’ai dû décliner pour beaucoup. Cette fois, cela semblait être un bon timing pour la France. »

    On comprend donc qu’il faut, en sus, que nous nous sentions honorés. Peut-être même devrions-nous nous prosterner ? Viva Greta Thunberg, viva notre bienfaitrice !

    « On ne sait pas ce qui va se passer, tout est possible » est la citation de la jeune fille que Libération a choisi de mettre en exergue dans son titre. Merci de cette lapalissade. C’est un assez bon résumé de la condition humaine. Dit autrement par Woody Allen : « Tant que l’homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté. » De fait, Greta Thunberg ne semble pas très détendue. Et c’est donc cela que tout un parterre de députés recueillis, la tête penchée, les mains jointes prêtes à applaudir à tout rompre, va devoir se coltiner sans ricaner ?

    Après l’enfant-roi, l’ado-Dieu. Remettre en doute son « expertise » promue dogme de foi – qu’elle reconnaît pourtant elle-même aussi incertaine qu’invérifiable : « On ne sait pas ce qui va se passer, tout est possible » – devient un blasphème, faisant de celui qui le profère un parangon du camp du mal : « Êtes-vous affectée par le fait d’être ciblée par des campagnes de dénigrement de l’extrême droite ? » demande Libération« Bien sûr que cela m’atteint. Mais, malheureusement, c’est ce qu’on doit supporter quand on soutient une cause  : recevoir de la haine, des menaces, être la cible de mensonges. » Greta Thunberg, pour sauver la planète, est prête au martyre. Sous les ors de la République et les ovations des puissants, quand même.

    La petite va prendre une année sabbatique pour aller porter la bonne parole. S’il s’agit de répéter ce fantastique aphorisme ci-dessus cité dans toutes les langues « Wir wissen nicht was passieren wird, alles ist möglich, we do not know what will happen, everything is possible, no sabemos qué va a pasar, todo es posible, non sappiamo cosa accadrà, tutto è possibile… », ma fille qui a peu ou prou le même âge veut bien s’en charger : pour voir du pays, c’est mieux qu’Erasmus. Sauf que ses parents (des tortionnaires) sont plutôt du genre à l’envoyer ranger sa chambre, faire des maths et ne la laisser s’intéresser au climat que pour décider ou non de prendre un parapluie. Ce que c’est, que l’obscurantisme.

    « De jeunes Français engagés pour le climat » seront également là, a précisé à l’AFP le député Matthieu Orphelin, à l’initiative de cette merveilleuse intervention. Choisis, donc, parmi ceux qui, le 15 mars, ont séché les cours pour manifester. Loin d’être sanctionnés, ils se voient dérouler le tapis rouge. Non contente de ne leur avoir pour ainsi dire rien transmis, aucune connaissance ou si peu, notre société les encourage en sus à venir dispenser eux-même leur cours magistral sur la tribune comme s’ils avaient la science infuse et le don de prophétie.

    Sur Twitter, une jeune Martiniquaise répondant au prénom d’Alexane explique doctement, ces derniers jours, avoir « boycotté l’épreuve de littérature du bac L de cette année qui portait sur un roman [Hernanidu RACISTE NOTOIRE Victor HUGO » et initié une pétition. Sa vidéo, vue plus de 750.000 fois, fait le buzz. Un début encourageant.

    Sans doute se voit-elle comme la Greta du racisme ? Et pourquoi n’aurait-elle pas, elle aussi, sa place sur le podium ? Pourquoi ne saurait-elle pas mieux que les adultes le sujet qu’il faut donner et les auteurs à dégager ?

    Chers amis profs, vous avez raison de vous reposer. Dans ce monde de fous, la rentrée de tous ces jeunes promet…

    Gabrielle Cluzel

    https://www.bvoltaire.fr/greta-thunberg-a-lassemblee-interdit-de-rigoler/

  • Un 14 juillet placé sous le signe de l’invasion

    Quel pays accepterait que le centre de sa capitale et de ses plus grandes villes soit ravagé par les supporters d’un pays étranger ? Un seul au monde, peut-être, la France.

    Le Rassemblement national, après la casse de jeudi, avait pourtant demandé au gouvernement d’interdire aux supporters algériens de venir sur les Champs-Elysées. On se doutait que le risque était que ces derniers ajoutent le plaisir du pillage au plaisir de la victoire, dans le match Algérie-Nigéria. Ces manifestations violentes derrière le drapeau algérien avaient l’allure de provocations en haine de la France. Les Champs-Elysées avaient vu le matin même le défilé de nos troupes, puis des tensions avec les Gilets jaunes, mais derrière le drapeau tricolore, quand même. L’invasion de la même avenue par des masses étrangères, et cette marée de drapeaux algériens était une vision parfaitement insupportable.

    Des violences, nous y avons eu droit, à nouveau, non seulement sur les Champs, à partir de 2 heures du matin environ (25 arrestations), mais aussi à Marseille vers la Porte d’Aix, où des bandes masquées ont affronté la police jusque tard dans la nuit, et à Lyon ainsi que dans plusieurs communes de sa banlieue. Dans le Rhône, de très nombreuses voitures ont en outre été incendiées. Lundi matin, les médias officiels s’efforçaient de minimiser la casse, mais les images étaient là, et on commence à se demander ce que peut nous réserver la finale.

    Délinquants à double titre

    L’invasion algérienne des Champs-Elysées n’est pas le seul évènement à avoir gravement terni les cérémonies. Nous avons en effet assisté, le vendredi soir précédant ce week-end du 14 juillet, à l’assaut du Panthéon par 400 à 700 immigrés clandestins. Ces hommes étaient encadrés par des militants (blancs) d’extrême gauche, réunis au sein de divers collectifs, des collectifs bénéficiant de financements eux-mêmes étrangers. Envahissant cette ancienne église du quartier latin, volée à l’Eglise par la Révolution, et transformée en mausolée pour les grandes figures du système, ils ont occupé les lieux jusqu’au soir, chassant les touristes du quartier. Ces envahisseurs étaient délinquants à double titre : ils n’avaient aucune qualité pour séjourner dans notre pays. En outre ils s’étaient emparés d’un bâtiment public, qu’ils ont donc occupé plusieurs heures. Pour moins que ça, des mouvements identitaires ont été dissous, et des militants condamnés à de la prison ferme. L’objectif des doubles délinquants : « obtenir des papiers et des logements pour tous ».

    Certes ils n’ont pas profité de leur séjour pour violer le cercueil de Simone Veil ou de quelques autres panthéonisés, mais même s‘ils l’avaient fait, nul doute que des circonstances atténuantes leur auraient été trouvées.

    La manifestation s’est poursuivie à l’extérieur du bâtiment. Ils ont reçu le soutien d’élus mélenchonistes et de militants écologistes. Evidemment, à plusieurs centaines, et certains de leur impunité, ces commandos peuvent réitérer sans problème leurs actions. 37 arrestations ont été opérées, au cours des affrontements, mais « uniquement pour vérifier les identités », ont pris la précaution de préciser les autorités, trop inquiètes de voir dégénérer une situation qu’elles reconnaissent ne plus être capables de maîtriser.

    Emeutes d’Africains par ici, d’Algériens par-là, c’était un 14 juillet classique, unissant les Français dans la ferveur républicaine, en somme.

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 15 juillet 2019

    https://fr.novopress.info/