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France et politique française - Page 1935

  • 430.000 euros d’argent public pour produire un documentaire.. à la gloire de BHL !

    Shutterstock
    Julien Michel              
    C’est une révélation de nos confrères du Canard enchaîné.
    La tournée européenne de “Looking for Europe”, le monologue écrit et interprété par Bernard-Henri Levy, va être le sujet d’un documentaire (si, si !). 
    Déjà, en soi, cette nouvelle est pour le moins surprenante. 
    Canal Plus a attribué 300.000 euros à ce projet – pourquoi pas, c’est une entreprise privée, et Monsieur Bolloré investit son argent où bon lui semble – mais c’est ce qui suit qui tourne au scandale : France 3 (vos impôts) y est allé de 230.000 euros, et ARTE, (toujours vos impôts) de 200.000 euros
    Là où le scandale frôle l’abus, c’est que BHL préside lui-même le conseil de surveillance d’ARTE !
    Comme conclut Le Canard : “On n’est jamais si bien surveillé que par soi-même !”

  • Les femmes victimes de l’islamisation de la France. Dans le silence de Marlène Schiappa

    Les femmes victimes de l’islamisation de la France. Dans le silence de Marlène Schiappa

    Marlène Schiappa est bien silencieuse. Elise, 29 ans, portait une jupe dans le XIXe arrondissement. A la station Botzaris, le chauffeur du bus refusa d’ouvrir la porte. Il redémarra et repartit sans elles. Quelques mètres plus loin, le feu passa au rouge. Elise se mit alors à courir pour comprendre pourquoi. Et là, cet homme répondit: «tu n’as qu’à bien t’habiller» en regardant les jambes d’Elise que sa jupe laissait découvrir.

    En rentrant, la jeune femme raconta sa mésaventure à son père, le poète Kamel Bencheikh. Cet homme n’hésite pas à dénoncer les barbus qui dans sa ville natale de Sétif ont vandalisé la statue de la femme nue de la fontaine Ain El Fourara réalisée en 1898 par le sculpteur français Francis de Saint-Vidal.

    Jeannette Bougrab commente dans Le Figaro :

    Deux journalistes du Nouvel observateur, avaient déjà révélé que des conducteurs de Bus, de métro et de RER refusaient de s’asseoir sur un siège occupé antérieurement par une femme, pire «certains s’enferment à clé dans les locaux réservés au personnel, interdisant aux femmes d’y entrer. D’autres traitent de «sale pute» celles qui ont le malheur de porter une tenue, selon leurs critères, un peu trop provocante». Cet article avait été publié le lendemain de l’attentat du Bataclan faisant plus de 90 morts, le 13 novembre 2015. L’un des trois assaillants Samy Amimour avait travaillé pendant presque deux années à la RATP au fameux dépôt du 93, en Seine Saint-Denis où il était affecté. Ce site traîne toujours cette mauvaise réputation d’abriter des «barbus».

    Plus que jamais on devait être capable de tirer des conséquences quand des salariés ou agents musulmans radicaux témoignent de cette hostilité à l’endroit des femmes. Mais comment faire quand le licenciement d’un chauffeur de bus de Clermont-Ferrand qui refusait de serrer la main à ses collègues féminines a été jugé «sans cause réelle et sérieuse» par le conseil des prud’hommes? La juridiction condamna même l’employeur à verser une indemnité de 27.000 euros à son ancien salarié.

    Devant l’indignation soulevée par le comportement de cet agent à l’encontre d’Elise et son amie, la RATP a décidé d’entamer une procédure disciplinaire à l’encontre de ce conducteur qui selon la Régie travaille depuis quatre ans dans l’entreprise et qui «n’a aucun antécédent dans son dossier» et «n’a jamais eu à faire l’objet d’observation ou de sanction quant à son comportement». Ces éléments laissent à penser en réalité qu’il ne se passera sans doute rien.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-femmes-victimes-de-lislamisation-de-la-france-dans-le-silence-de-marlene-schiappa/

  • Grande invasion et chaos migratoire – Entretien avec un journaliste indépendant sans langue de bois

    Entretien avec le journaliste indépendant Alimuddin Usmani qui travaille à Genève et vient de publier un livre intitulé La grande invasion aux éditions Kontre Kulture, livre dont l’objectif est de montrer comment s’organisent les acteurs du chaos migratoire.

  • Les grandes fortunes au service de Macron

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    Le fait d’être riche, voire super-riche, le fait d’être soutenu par les Français les plus riches, ne signifie nullement que les idées qu’on défend seraient forcément mauvaises. Mais les révélations sur les soutiens financiers de Macron qui ont permis sa candidature et sa victoire de 2017 nous donnent trois informations très importantes : la première, c’est que la grande et très grande bourgeoisie française a basculé dans le macronisme, c’est-à-dire dans le « progressisme », exactement comme, aux Etats-Unis, elles avaient basculé dans le « libéralisme » des Clinton. Et les fillonnistes (et aujourd’hui Wauquiez) ne sont pas plumés par le RN, contrairement à ce que l’on croit, mais par la macronie. La deuxième information, c’est que l’équipe de campagne de Macron, en 2017, a travesti la vérité sur l’origine des fonds de soutien. Mais la troisième information est la plus terrifiante : 800 personnes (ou couples) ont permis l’improbable candidature Macron, et sa victoire.

    Les comptes de la dernière campagne présidentielle ont été rendus publics, et ils nous apprennent sans surprise que c’est la candidature Macron qui avait recueilli le plus de dons : 15,99 millions d’euros, devant Fillon (environ 15,5 millions), et aussi, bien entendu, devant Mélenchon (4,5 millions) et les autres, Marine Le Pen étant la dernière des grands candidats avec seulement 2 millions de dons. L’argent pour Macron provenait essentiellement de Parisiens (6e, 7e et 16e arrondissements), et d’habitants des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Rien d’étonnant si, au second tour, à Paris, le candidat Macron a recueilli 90 % des suffrages.

    France Inter a décortiqué les données chiffrées, et note qu’au total 99 000 personnes ont financé Macron, mais que 50 % des sommes recueillies viennent d’un petit nombre de gros donateurs (les dons étant légalement plafonnés). Si on raisonne par couple, on trouve 800 donateurs. Le dirigeant d’une très grande banque (la BNP, pour ne pas la nommer), le dénommé Christian Dargnat, a joué un rôle de véritable recruteur pour ce candidat, sans que sa banque, ses actionnaires, ses salariés, en prennent ombrage. La campagne de Marine Le Pen, elle, avait été financée par un prêt du micro-parti Cotelec, ce qui, à l’époque, avait été critiqué par l’ensemble de la presse française. En parallèle les banques françaises, dont la BNP, avaient toutes refusé de prêter au FN.

    Pas un mensonge mais un habile trucage

    En novembre 2016, en lançant sa candidature, Macron avait indiqué que sa campagne était appuyée par 10 000 personnes ayant versé, pour la majorité d’entre elles, « autour de 40, 50 euros, et il y a 5 % des dons qui dépassent 1 000 euros ». Mais à la vérité, dès cette époque, il apparaît que la campagne Macron n’était pas financée par le grand public. Il n’y avait certes pas plus de 5 % des donateurs qui avaient fait de gros dons, mais ces derniers représentaient près de 70 % des sommes reçues…

    En dernière analyse – et c’est la troisième information à retenir –, il faut donc constater que 800 personnes ont permis à Macron d’être élu. Quand on réalise en parallèle qu’une dizaine de personnes possèdent 90 % des grands médias français, qui tous avaient été mis au service de Macron, il y a matière à se poser des questions sur le mot même de démocratie.

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 6 mai 2019

    https://fr.novopress.info/

  • Macron, deux ans : le bilan

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    À l’instant d’être porté à la magistrature suprême, Emmanuel Macron avait promis la fin de l’ancien monde et nous avait assuré l’avènement d’un monde nouveau. Il ne garantissait pas seulement le développement de nouvelles technologies dans tous les domaines de la vie mais, surtout, il se proposait d’établir une République exemplaire. C’est-à-dire que nous étions en droit d’attendre tout le contraire de ce que nous avions connu par le passé. Exit Cahuzac, Gaymard, DSK ou autres Thévenoud et Urvoas, la liste étant bien longue de tous ces ministres dont le dévoiement alimenta la suspicion des Français à l’égard des élites. C’était bien à une purification du débat politique et public que nous allions assister. Une purification par l’exclusion de tous les spoliateurs de la démocratie et par l’établissement de règles destinées à empêcher un retour en arrière.

    Sa méthode, simple et novatrice, comme il se doit pour un chantre de la modernité, s’est prévalue de deux règles fondamentales.
    La première a consisté à se débarrasser de toutes les anciennes figures, coupables d’une trop grande implication dans le paysage de la gouvernance passée. Aussi, l’aréopage des nouveaux dirigeants et autres conseillers se déclina telle une distribution d’acteurs inconnus. En effet, hormis deux ou trois convertis, totalement assimilés à la nouvelle mouvance progressiste autant que frustrés par leur exil jusqu’ici sans retour, tous n’étaient que des néophytes parfois aussi naïfs qu’incompétents, bien que tous issus des fabriques d’élites estampillées.

    Par ailleurs, ces édiles d’un genre nouveau, pour montrer leur engagement purificateur, sous la férule de leur patron et mentor, s’attachèrent sans attendre à légiférer à tout va. C’est ainsi que fut votée la loi contre la « manipulation de l’information ». Il faut dire les « fake news », c’est plus actuel !

    Comme l’aurait dit Coluche, Macron a voulu « laver plus blanc que blanc »… Sauf que la lessive n’a pas produit la blancheur espérée et que « le beau linge » a montré une grisaille persistante sous le voile de l’illusion vite envolée. En réalité, la République s’est délestée de ses acteurs porteurs de casseroles, mais seulement les plus médiatiques.

    Il semblerait qu’en matière de mensonge ne soit condamnable que celui venant des réseaux sociaux, c’est-à-dire du petit peuple. Quand le futur Président accuse la France de « crime contre l’humanité », faut-il ne pas entendre la falsification historique ? Lorsqu’il affirme qu’il « n’y a pas de culture française », faut-il considérer que cela est une opinion neutre qui n’engage à rien ? Quand un de ses proches se trouve au cœur d’un scandale d’État, faut-il admettre que le chef de l’État peut impunément moquer et provoquer l’opinion publique pour le défendre ?

    Quand un ministre de l’Intérieur, censé être au cœur névralgique de l’information, divulgue de fausses allégations à l’attention de l’opinion, peut-on penser qu’il puisse agir par maladresse et précipitation ?

    La supercherie éclate aux yeux de tous, aujourd’hui. Le nouveau monde n’était qu’un leurre, qu’un simple slogan de campagne électorale. Cette élection fut une fausse route.

    Jean-Jacques Fifre

    https://www.bvoltaire.fr/macron-deux-ans-le-bilan/

  • Médias mainstream : les archétypes du libéralisme-libertaire

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    Confiance du public en baisse, violences en marge des manifestations des Gilets jaunes, homogénéité des rédactions : les signes ne trompent pas, le journalisme et les médias sont en crise.

    La faute aux populistes ? Non, selon le chroniqueur Edouard Chanot : pour lui, les médias dominants sont l’expression de l’idéologie dite libérale-libertaire.

    https://fr.novopress.info/214440/medias-mainstream-archetypes-liberalisme-libertaire/
  • Censure sur les réseaux sociaux : Trump fait monter la pression sur Facebook, YouTube, Twitter

     

    BREIZATAO – NEVEZINTIOU (04/05/2019) Donald Trump a pris fermement position contre la vague de censure qui touche de nombreux blogueurs et commentateurs de droite sur les grandes plateformes que sont Facebook, Twitter, YouTube, Instagram.

    Après l’annonce de la censure d’Alex Jones et de Paul Watson, des blogueurs très influents qui ont fortement soutenu la candidature de Donald Trump en 2016, ainsi que celle de l’acteur James Woods, le président américain a fait connaître sa colère sur sur Twitter.

    « Tellement surpris de voir des penseurs conservateurs comme James Woods banni de Twitter et Paul Watson de Facebook ! »

    « Je vais continuer à suivre la censure des CITOYENS AMERICAINS sur les réseaux sociaux. Ici, nous sommes aux Etats-Unis d’Amérique – et nous avons ce que nous appelons la LIBERTE D’EXPRESSION ! Nous suivons la situation et regardons de près ! »

    « Quand les Médias de Gauche Radicale s’excuseront auprès de moi pour avoir consciemment déformé le délire de la collusion avec la Russie ? La véritable histoire va bientôt avoir lieu ! Pourquoi le New York Times, le Washington Post, CNN et MSNBC sont autorisés sur Twitter et Facebook ? La plupart de ce qu’ils disent sont des FAKE NEWS ! »

    Dans l’Hexagone, durant la même semaine, le blogueur Boris Le Lay a été banni de Facebook et de YouTube dans les mêmes circonstances.

    Quelle initiative Donald Trump peut prendre pour mettre un terme à cette censure menées par les multinationales du numérique avant l’élection 2020 ?

    Une des pistes étudiées est la qualification de ces plateformes en « éditeurs » de contenus. Ce changement aboutirait à rendre les plateformes responsables de ce qui est publié au même titre que n’importe quel média et ne pourrait plus bénéficier de l’immunité offerte par la législation américaine pour les seuls prestataires de services.

    « Merci M. le Président. Heureusement maintenant Facebook se verra retirer son immunité offerte par la section 230 de la Loi sur la Décence des Communications parce qu’il agit clairement en qualité d’éditeur partisan et non pas en tant que plateforme. C’est une interférence dans l’élection. »

    Une autre décision relevant exclusivement du président américain pourrait consister à contraindre ces plateformes à respecter le 1er amendement de la constitution américaine sur la liberté d’expression si elles passent des contrats avec le gouvernement fédéral US. Ce qui est toujours le cas pour ces entreprises.

    La censure menée par la gauche globaliste via les plateformes commence à rencontrer une opposition unifiée.

    https://breizatao.com/2019/05/04/censure-sur-les-reseaux-sociaux-trump-fait-monter-la-pression-sur-facebook-youtube-twitter/

  • Européennes : secousses au sommet – Journal du lundi 6 mai 2019

     

    Européennes : secousses au sommet

    La République en Marche prend l’eau. Depuis l’annonce de Nathalie Loiseau comme tête de liste, le parti présidentiel semble sur la mauvaise pente pour les élections européennes. Les sondages plaçant le Rassemblement National en tête s’enchaînent et le Républicain, François-Xavier Bellamy, semble dans une dynamique favorable.

    Harcèlement moral : Orange sur le banc des accusés

    Sale temps pour Orange. Dix ans après une importante vague de suicides de salariés, l’opérateur téléphonique et ses anciens dirigeants doivent répondre de harcèlement moral institutionnel… Un procès qui ne devrait pas être tenu éloigné bien longtemps du contexte politique avec la crise sociale des Gilets Jaunes.

    Iran : coup de billard à trois bandes pour les Américains

    Alors que de nouvelles tensions agitent la Palestine et le Liban, les Etat-Unis déploient un porte-avions dans la région menaçant directement Téhéran. Une manoeuvre militaire en forme de provocation que nous explique le consultant international Richard Labévière.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/europeennes-secousses-au-sommet-journal-du-lundi-6-mai-2019

  • L’écologie est une notion de droit

    L’écologie est une notion de droite

    N’en déplaise aux plumitifs de Libération, qui découvrent que le Rassemblement National se réapproprie une notion passée à gauche et qui essaient de nous faire croire que l’écologie de gauche, c’est bien, tandis que l’écologie de droite, c’est mal. Amusant :

    On avait pris l’habitude de voir le Rassemblement national (RN) imposer ses mots et ses sujets (sécurité, immigration, terrorisme) dans le débat public. Le voici qui s’aventure sur un terrain qui n’est pas le sien : «l’écologie politique». Sa présidente, Marine Le Pen, présentait lundi 15 avril le «manifeste» européen de RN en vue des élections de mai. Résultat : un nouveau slogan, «Priorité au local avant le global», un texte qui appelle à l’émergence d’une «civilisation écologique européenne». Et les principes d’une écologie politique nationaliste : «localiste» et «enracinée», à rebours de l’«idéologie du nomadisme»,«hors-sol»pour bobos «mondialistes, globalistes» et «sans-frontiéristes».

    «Nationalisme intégral»

    Les Français d’abord, la planète ensuite. Nouveau mantra pour une écologie d’extrême droite ? Pour comprendre ce twist écolo, un concept-clé : l’«écologie intégrale». La présidente du RN ne le dit pas comme cela mais tout dans le nouveau discours de son parti fait écho à cette notion à la croisée du souci de l’identité française et de la préservation de l’écosystème. L’une de ses premières occurrences apparaît en 1984 dans un numéro de la publication royaliste, Je suis français. Jean-Charles Masson, un idéologue très catholique, y pose les «jalons pour un écologisme intégral», tout droit inspiré du «nationalisme intégral» de l’écrivain xénophobe de l’Action française, Charles Maurras. Dans son texte, Masson prône un «réenracinement» de la France afin de «dénomadiser» culturellement le pays au nom du respect de la «nature éternelle», «seul moyen» de sa «renaissance». Quarante ans plus tard, ces mots-clés sont employés par les nouveaux cadors du parti d’extrême droite, tout juste passé en tête des intentions de vote pour les européennes.

    Mais, depuis quelques années, c’est une autre frange de la droite qui déterre la notion d’écologie intégrale et opère un travail idéologique de fond par l’intermédiaire de sa «revue d’écologie intégrale» lancée en 2015, Limite. Ses plumes réacs, aussi jeunes que radicales, s’appellent Eugénie Bastié, polémiste au FigaroVox, plateforme de débats souverainistes du Figaro, Marianne Durano, agrégée de philosophie et auteure de Mon corps ne vous appartient pas (Albin Michel), et Gaultier Bès de Berc, professeur agrégé de lettres modernes et co-initiateur des Veilleurs, organe émanant de la Manif pour tous. En 2014, ces deux derniers publient Nos limites. Pour une écologie intégrale (avec Axel Norgaard Rokvam, éditions Le Centurion), un essai manifeste qui s’en prend aux sociétés marchandes sans «frontières entre les cultures», entre «l’homme et la femme» et dessine les contours d’un idéal «d’entraide» et «de sobriété» qu’offrirait l’écologie intégrale. Leur cheval de bataille : la protection de la vie, de la planète à l’embryon humain, entre décroissance anticonsumériste à la Pierre Rabhi et militantisme «pro-vie» (anti-avortement, anti-euthanasie, etc.). Avec eux, fini le temps où Christine Boutin défendait les convictions catholiques la Bible à la main. La jeune garde de Limite joue des codes hédonistes de la contre-culture des années 60 et manipule des références philosophiques et littéraires éclectiques : Bernanos, Debord, Pasolini, Orwell, Ellul, Latouche ou encore Simone Veil [Sic ! au lieu de Simone Weil. NDMJ]. Un comble pour ces néotradis en guerre contre la marchandisation des corps et «la dictature de la médecine sur les femmes». Plus sulfureux encore, le royaliste Jacques de Guillebon a également participé à la création de Limite. Personnage incontournable dans l’entourage de Marion Maréchal, le journaliste pour qui l’homosexualité est un «désordre mental» a ensuite cofondé le magazine ultraréac l’Incorrect ainsi que l’Issep à Lyon, école destinée à former la future élite de l’extrême droite française. De quoi présager un débouché politique à l’écologie intégrale version catho ?

    Preuve que l’écologie intégrale se situe au cœur de la recomposition idéologique des droites dures, le concept ressurgit une première fois en 2000 dans un manifeste du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grece), cercle de pensée aussi connu sous le nom de «Nouvelle Droite», rédigé par le philosophe Alain de Benoist et l’essayiste Charles Champetier. Contre la «démonie productiviste», le Grece prend également position pour une «écologie intégrale» qui «doit en appeler au dépassement de l’anthropocentrisme moderne et à la conscience d’une co-appartenance de l’homme et du cosmos». Depuis, ce courant d’inspiration néopaïenne, qui pourfend aussi bien la mondialisation que le judéo-christianisme, développe une critique virulente de l’individualisme libéral à travers son rejet de la «religion des droits de l’homme» et dénonce le «péril» de l’immigration dans son magazine d’idées, le bimestriel Eléments.

    Loin d’être matière à conflit entre cathos ultras et néopaïens, la récupération du terme d’«écologie intégrale» fait l’objet d’une convergence marquée par des allers-retours entre les deux courants. Comme cet entretien de la philosophe chrétienne Chantal Delsol, paru en juin 2016 dans Eléments, et dans lequel elle prône une alliance avec les écologistes païens de la Nouvelle Droite. Ou les incursions d’Eugénie Bastié en «une» d’Eléments, toujours, comme pour dénoncer le «féminisme punitif» à la #MeToo. Inversement, De Benoist voit ses thèses sur le populisme reprises avec enthousiasme par la jeune garde antimoderne aux manettes du FigaroVox.

    Même le pape François s’est mis à l’écologie intégrale. Notion qu’il cite abondamment dans son encyclique Laudato si’ («loué sois-tu») de 2015 «sur la sauvegarde de la maison commune», afin d’articuler la crise climatique et les inégalites sociales. Une version rafraîchie de la doctrine sociale de l’Eglise et des précédents discours des papes Jean Paul II et Benoît VI sur l’«écologie humaine». «Il s’agit d’un “anthropocentrisme catholique” où l’homme est le gardien de la création de Dieu, la Nature, et doit la protéger pour la restituer telle quelle», explique Ludovic Bertina, sociologue à l’IMT Atlantique (programme transition énergétique et sociétale) et auteur d’une thèse sur «l’Appropriation du référent écologiste par le catholicisme en France».

    Une aubaine pour la jeune garde de Limite qui s’accapare le concept pour diluer ses valeurs morales dans un écologisme promouvant les circuits courts et la permaculture. «En utilisant le terme d’”écologie intégrale’’, ils parviennent à toucher une catégorie de la population qui n’aurait pas été sensible au langage de la théologie chrétienne, explique Bertina. Pour convaincre, ils emploient un langage pseudo-scientifique porté sur la protection de la nature.» En ligne de mire : les catholiques d’«ouverture», moins intransigeants sur la famille ou les questions de bioéthique, et plus attentifs au respect de la dignité des êtres humains en général. L’écologie intégrale, du greenwashing pour intégristes ? Ce mode de pensée n’est, en tout cas, pas étranger à la croisade «antigenre» orchestrée par des groupes catholiques depuis les années 90, en France et en Italie notamment, afin de réaffirmer l’«ordre naturel» de la sexualité.

    Versant économique

    Les tentatives de rapprochement de cette nouvelle cathosphère verte avec des militants écologistes radicaux et anticapitalistes à Notre-Dame-des-Landes ou au barrage de Sivens lui valent également le surnom de «zadistes de droite». En 2017, Limite ouvre même ses portes à l’ex-militant du Larzac et député européen José Bové, ouvertement opposé à la PMA, qu’il compare dans les pages de la revue à l’eugénisme.

    Décidément plus identitaires qu’écolos, ces militants se font surtout remarquer pour leur acharnement contre les «dérives» du libéralisme culturel, reprenant les thèses du philosophe Jean-Claude Michéa, populiste revendiqué et ennemi du libéralisme économique et culturel, dont les essais très critiques envers la pensée de Mai 68 et le progressisme en général, nourrissent la réacosphère intello. Et laissent entrevoir plusieurs sensibilités sur le versant économique. Ainsi, le premier numéro de Limite contient un éloge du théologien britannique Phillip Blond, inspirateur de la big society, politique menée par l’ex-Premier ministre, David Cameron, pas vraiment opposée à l’économie de marché. «C’est un renouvellement de la pensée conservatrice la plus traditionnelle, qui charge autant la prétention de l’Etat à résoudre les problèmes sociaux que le libéralisme destructeur des solidarités, explique Serge Audier – philosophe, maître de conférences à Paris-Sorbonne, auteur de la Pensée anti-68 et la Société écologique et ses ennemis (La Découverte, 2008, 2017). Un conservatisme de troisième voie, compassionnel, à la posture antilibérale mais qui s’accommode, en réalité, d’une ligne conservatrice libérale.»

    Brouillage des lignes

    Du côté du RN, cette nouvelle pensée alliant écologie et nationalisme s’est trouvé une nouvelle tête de gondole en la personne d’Hervé Juvin, intellectuel et essayiste de 63 ans, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre centriste, Raymond Barre. Cinquième sur la liste RN pour les européennes, cet «identitaire écolo», adepte de la théorie du «grand remplacement» et collaborateur d’Eléments, résumait, le 18 avril sur France Inter, sa vision de l’écologie : «La biodiversité animale et végétale est essentielle mais la diversité des sociétés humaines est encore plus importante à mes yeux, et cette diversité est protégée par la frontière.»

    Qu’elle soit néopaïenne et aux revendications populaires tendance Nouvelle Droite ou catho-tradi, plus élitiste, version Limite, l’écologie intégrale converge, in fine, vers la stricte défense de l’identité française et du national-conservatisme, allergique, dans les deux cas, à l’appel de l’égalité et de l’émancipation des individus, pensé par les Lumières.

    Autre point d’accointance entre ces deux courants, un positionnement «ni droite ni gauche» propice au brouillage des lignes idéologiques. A force, «le terme d’écologie intégrale est devenu polysémique», constate Audier. Voire «fourre-tout», note le politologue et spécialiste des droites radicales Stéphane François. Et même dénué de toute coloration idéologique précise.

    A tel point que la notion est maintenant disputée sur sa gauche par le philosophe Dominique Bourg et l’ex-ministre socialiste de l’Ecologie, Delphine Batho. La députée des Deux-Sèvres, qui s’est lancée dans la course aux européennes avec la liste Urgence écologie, vient de publier son propre manifeste d’Ecologie intégrale (éditions du Rocher). Le duo dépeint un projet de révolution écologique dépassant le clivage gauche-droite, émancipateur, en rupture avec le capitalisme, où l’utilisation des ressources naturelles serait limitée dans une «économie permacirculaire». Pour sa campagne, la liste de Batho et Bourg fait alliance avec le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waechter, qui fut l’un des inventeurs de l’écologie «ni de droite ni de gauche». Ex-candidat à l’élection présidentielle de 1988, il est l’auteur du Sens de l’écologie politique (2017), coécrit avec Fabien Niezgoda. Cette présence dans l’orbite d’Urgence écologie interroge : collaborateur d’Eléments et engagé au sein du MEI, Niezgoda a appelé à voter Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, après avoir participé à une table ronde sur l’agriculture aux Rendez-vous de la droite identitaire à Béziers en 2016. Signe de la confusion idéologique du moment.

    https://www.lesalonbeige.fr/lecologie-est-une-notion-de-droite/