France et politique française - Page 2803
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Qui serait le 1er Ministre de Macron ? | Marine 2017
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Un centriste d'opérette
Une chronique publiée sur le site Contrepoints (1)⇓développait ce 26 avril la thèse d'un Macron "centriste ouvert sur le monde et agissant avec pragmatisme". Cette étiquette de centriste se retrouve utilisée par de nombreux grands journaux étrangers.
Pensant que l'intéressé va "très probablement gouverner la France pendant cinq ans" l'auteur de cet article considère qu'il faut remonter à Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) pour trouver un président de la république auquel il attribue cette fameuse sensibilité politique.
L'auteur de l'article, Patrick Aulnas, pousse encore plus loin la comparaison. Il note que, comme Giscard, Macron est lui aussi inspecteur des finances, donc "issu de l’un des corps les plus prestigieux de la technocratie publique". Son prédécesseur avait été confronté à la fin de ce qu'on appelle les Trente Glorieuses (1944-1974) et à la première crise pétrolière, laquelle s'est traduite par la triplement du prix de pétrole brut. Puis, la gauche, sous l’impulsion de Mitterrand, multiplia les promesses démagogiques : baisse du temps de travail, retraite à 60 ans pour tous, nationalisations de secteurs entiers de l’économie) et accéda au pouvoir en 1981.
Macron nous dit-on dès lors "sera, lui aussi, confronté au populisme de droite (Front National) et au populisme de gauche (Parti de gauche et un parti socialiste très à gauche). Sa situation sera donc plus difficile encore que celle de Giscard. Sa réussite est une impérieuse nécessité et la dernière chance de la France. S’il échoue, 2022 sera pour le pays une date tragique."
Tous ces arguments sont avancés en vue du véritable enjeu du second tour : faire en sorte que son résultat se joue à 65-35 plutôt qu'à 55-45. Il est probable en effet, sinon certain, que l'indice CAC-40 évoluera plus favorablement si l'on peut présenter aux investisseurs asiatiques ou proche-orientaux l'apparence d'une France à 65 % de voix centristes que le même pays rongé par 45 % de voix pour le parti démagogique. L'opération de Whirlpool à Amiens, où la candidate issue du FN est allée flirter avec l'électorat mélanchonien confirme ce choix stratégique.
En réalité le centrisme attribué à Macron, dont le programme reste pourtant fort vague, me semble un leurre, essentiellement destiné à détacher son image de celle de Hollande. Car un centriste dans la vie politique française c'est quelque chose de précis ; c'est, de formation, un adepte de la démocratie chrétienne ou du vieux parti radical : ce n'est pas un socialiste. C'est d'ailleurs plutôt un oiseau rare, pas toujours très fiable.
Ne se vouloir, sur le paiper ni à droite ni à gauche, observer combien ces clivages traditionnels ont à la fois évolué, et perdu de leur pertinence, ne définit pas le centre. Cette petite famille politique est apparue avec les monarchiens, qui n'étaient déjà ni jacobins ni absolutistes, au sein de l'Assemblée constituante et elle n'a jamais disparu. Macron, passé par le sillage de Chevènement, puis par le parti socialiste, n'y a jamais appartenu.
On parle aussi de "social libéralisme", ce qui ne veut pas dire grand-chose sauf un oxymore, on se réfère parfois à Tony Blair. Or, il se révèle dangereusement illusoire de comparer la situation de la France d'aujourd'hui à celle de l'Angleterre en 1997. La seule analogie se situe en 1979 quand Margaret Thatcher arrive au 10 Downing street à la tête d'une Grande Bretagne complètement ruinée. Le blairisme n'a été, plus tard, possible que grâce aux acquis de près de 20 ans de thatchérisme. Si M. Macron admirait vraiment Tony Blair, il devrait commencer par faire du Thatcher : une vaste cure de diminution de la dépense publique, du type de celle proposée par le programme Fillon.
Il est tout à fait possible que les étiquettes de droite et de gauche, additionnées, ne rallient aujourd'hui qu'environ 50 % des Français à elles deux. Le centre en rallie quatre fois moins.
Cela ne veut pas dire que ces catégories n'existent pas.
Rappelons que de 1902 à 1972, le mot droite n'était jamais revendiqué par les droitiers qui, cependant, existaient et parfois gouvernaient.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. "Où se situe politiquement Emmanuel Macron ?" par Patrick Aulnas.
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Et voici le MacronLeaks, dernier rebondissement de cette campagne présidentielle
A la veille du second tour de l’élection présidentielle qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la fuite sur internet de milliers de documents de la campagne du candidat Macron est venue créer un énième rebondissement, aussitôt dénoncé comme une « déstabilisation » par l’ancien ministre.
La divulgation de ce piratage massif déjà nommé MacronLeaks, « dans la dernière heure de la campagne officielle » – la campagne ayant officiellement pris fin vendredi à minuit -, « relève manifestement de la déstabilisation démocratique, comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle », a dénoncé En Marche!, le mouvement d’Emmanuel Macron, dans un communiqué.
Ces documents piratés ont rapidement été relayés sur les réseaux sociaux, juste avant minuit et la clôture de la campagne officielle.
Ce sont au total 9 Go de documents internes à la campagne d’Emmanuel Macron qui ont été diffusés sur le web, par un internaute baptisé EMLEAKS. Au total, il y a « des dizaines de milliers d’emails, de photos et de pièces jointes, datant du 24 avril au plus tard » (le lendemain du premier tour de la présidentielle), selon WikiLeaks. Le site fondé par Julian Assange, qui a relayé sur son compte Twitter le lien hypertexte menant à ces documents, a assuré ne pas être à l’origine de cette opération de piratage qu’il a aussitôt baptisée du hashtag #MacronLeaks ». Ces fichiers piratés sont des courriels ou des « documents comptables », tous « légaux », a précisé En Marche! dans son communiqué.
« Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents, afin de semer le doute et la désinformation », a affirmé l’équipe d’Emmanuel Macron, en faisant un parallèle avec le piratage qui avait visé l’équipe de Hillary Clinton, la candidate démocrate à la présidentielle américaine de 2016.
En février, les serveurs d’En Marche avaient été coupés durant quelques minutes, à la suite d’attaques venant d’Ukraine selon le mouvement d’Emmanuel Macron. En mars, le mouvement d’Emmanuel Macron avait aussi été la cible de tentatives de hameçonnage (« phishing »), attribuées là à un groupe russe selon l’entreprise japonaise de cybersécurité Trend Micro.
Dans un communiqué aux premières heures samedi, la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle (CNCCEP) française a recommandé aux médias « de ne pas rendre compte du contenu » de ces documents issus d’une « attaque informatique », rappelant que « la diffusion de fausses informations est susceptible de tomber sous le coup de la loi ».
Ce piratage pourrait-il avoir une incidence sur le vote des électeurs français dimanche? Si le hashtag #MacronLeaks était très haut parmi les recherches des internautes dans la nuit de vendredi, il n’était cependant qu’en deuxième position, derrière celui de #KohLanta, une émission de téléréalité mettant en scène des aventuriers sur une île déserte.
Dans les derniers sondages publiés vendredi, avant la clôture de la campagne officielle, Emmanuel Macron était encore largement en tête, avec 61,5 à 63% des voix, contre 37 à 38,5% pour Marine Le Pen.
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Ne pas confondre la renaissance intellectuelle du conservatisme avec sa supposée conquête de l’hégémonie idéologique
Sociologue et écrivain québécois, Mathieu Bock-Côté est connu pour son engagement souverainiste dans son pays. En France, il collabore au Figaro et au Figaro Vox. Il est interrogé dans L'Homme Nouveau. Extrait :
"On a beaucoup parlé avant le premier tour des élections présidentielles en France d’un renouveau conservateur dans notre pays. Mais n’était-ce pas un faux-semblant puisque le candidat progressiste est arrivé en tête ?
Je ne le pense pas, pour peu qu’on ne confonde pas la renaissance intellectuelle du conservatisme avec sa supposée conquête de l’hégémonie idéologique, à laquelle ne veulent vraiment croire que des progressistes qui paniquent et hurlent au scandale dès lors qu’ils ne définissent plus intégralement les termes du débat public. Les progressistes veulent bien parler des conservateurs, mais ne veulent pas parler avec eux – cela les embête, car ils ne reconnaissent pas la légitimité de leurs adversaires. Ils les voient comme une trace du monde ancien appelée à se dissoudre, ou encore, comme du bois mort qui empêche la régénération de l’humanité sous le signe exclusif de l’émancipation. Si le conservatisme est parvenu à renaître ces dernières années, il n’est jamais sorti de l’opposition. Sur un plateau télé, si on trouve un conservateur pour cinq progressistes, on aura l’impression d’avoir un débat équilibré. Il représente encore une dissidence que l’époque tolère difficilement – du moins, que tolèrent difficilement ceux qui décident ce que l’époque doit être. J’ajoute que le conservatisme, chez les intellectuels, ne vient pas exclusivement de la droite.
Sur le plan politique, le conservatisme est néanmoins parvenu à se faire entendre clairement, comme s’il se désinhibait. Cette renaissance vient de loin : il y a depuis longtemps un désaccord entre le peuple de droite et ses élites. Le premier, qui a des préoccupations culturelles et identitaires, s’est très souvent senti trahi par les secondes, qui croient globalement au primat de l’économie et ne se sentent pas trop le courage de résister aux offensives idéologiques de la gauche, de peur d’être accusés de complaisance pour le populisme – ou tout simplement parce que leurs convictions sont flageolantes. Ne pourrait-on pas résumer ainsi le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? Il faut aussi se rappeler que le conservatisme n’est pas homogène : celui de la bourgeoisie n’est pas celui des classes populaires. Il trouve son unité dans l’éloge de l’enracinement. La droite, ces dernières années, a voulu s’affranchir des critères de respectabilité édictés par la gauche. On retiendra une chose de l’aventure présidentielle avortée de François Fillon : c’est parce qu’il incarnait un certain conservatisme qu’il est parvenu à s’imposer. Il a révélé un espace politique : reste à voir qui voudra l’occuper maintenant. Son échec est personnel, terriblement personnel, il n’engage pas le courant qui l’avait porté.
Allons enfin à l’essentiel : le retour du conservatisme, c’est d’abord celui de certains thèmes longtemps marginalisés. La question identitaire, d’abord : on ne saurait définir la nation dans les seuls termes du contractualisme, qu’il soit libéral ou républicain. Il faut réhabiliter la part des mœurs, de la culture, de l’imaginaire, de l’histoire. La question anthropologique ensuite : on ne saurait traiter l’homme comme un simple cobaye au service de toutes les utopies sociétales ou technoscientifiques. L’homme n’est pas un matériau au service de ceux qui veulent construire une société idéale absolument artificielle. En un mot, le conservatisme qui renaît est porté par une anthropologie de la finitude. L’homme a besoins de limites. C’est-à-dire de racines, auxquelles il ne saurait s’arracher sans s’assécher. C’est-à-dire de frontières, qui définissent l’espace de ses libertés et de son appartenance, et qu’il ne saurait abolir sans se dissoudre dans l’immensité du monde. Il ne s’agit pas de mettre l’homme dans un bocal ou de nier son aspiration à l’universel, mais de rappeler qu’il n’y a pas d’accès immédiat à l’universel, qu’on ne peut y tendre qu’à travers des médiations. [...]"
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La droitisation est-elle un leurre ?
Guillaume Bernard est interrogé dans l'Homme Nouveau :
s annoncez une droitisation de la France. Le bon score d'Emmanuel Macron et celui de Jean-Luc Mélenchon n'indiquent-ils pas le contraire ? Dans Le Point, Philippe Raynaud dit que la France est structurellement et culturellement à gauche et que la droite a été rarement au pouvoir depuis 1830.
Pour analyser la vie politique française, tant d’un point de vue partisan que doctrinal, j’ai proposé le concept de « mouvement dextrogyre » qui consiste en deux choses : d’une part, une radicalisation de l’électorat de droite (outre la progression en terme de voix du FN, l’électorat LR est plus ferme dans ses positions : il devient plus conservateur que libéral) et, d’autre part, un glissement des idéologies de droite vers la gauche. Avec la chute du mur de Berlin, le basculement vers une mondialisation tant financière que culturelle incontrôlée et une perte de repère concernant la construction européenne, le mouvement des idées s’est inversé : la pression idéologique venue par la gauche du spectre politique (qui durait depuis la Révolution française) s’est stoppée et s’est inversée. Le phénomène Macron (qui réunifie les libéralismes économique et sociétal) ne contredit donc nullement le mouvement dextrogyre, mais en est justement une parfaite illustration. Quant aux deux frères siamois du contractualisme social que sont le libéralisme et le socialisme, ils sont effectivement majoritaires. C’est une méprise de croire que le libéralisme, qui s’était retrouvé sur la droite du spectre politique dans le contexte de l’affrontement Est-Ouest, est « de droite ». Le mouvement dextrogyre permet aux idées classiques (celles de l’organicisme social contre la sociabilité artificielle) de s’épanouir à nouveau. Mais il s’agit d’un long processus de reconquête des esprits. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n’a pas fait progresser les idées socialistes : il a siphonné ce qu’il restait de l’électorat du PS qui n’avait pas basculé vers le social-libéralisme de Macron. [Lire la suite]"
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Terrorisme, insécurité, immigration : il n'y a que Marine Le Pen qui puisse nous sauver !
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Parce-que c'est leur projet !
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PRÉSIDENTIELLE : LA PREUVE PAR NEUF DE L'HYPOCRISIE DU SYSTÈME
Par Yves MOREL
Plus qu'aucune autre sans doute, l'actuelle campagne présidentielle met en pleine lumière l'hypocrisie de notre système politique.
L'Etat-PS cherche à se prolonger par la fausse alternative Macron
Considérons tout d'abord la situation singulière du candidat socialiste et la profonde division de son parti. Benoît Hamon — personnalité on ne peut plus insignifiante, soit dit au passage — a été élu en novembre dernier, par les adhérents et sympathisants du PS, candidat de ce dernier à l'élection présidentielle. Et ce, à la faveur d'une « primaire » expressément conçue pour permettre au bon peuple de gauche de désigner lui-même ce candidat, et qui obligeait les élus et les cadres du parti socialiste à soutenir ce candidat.
Or, à quoi assistons-nous ? A son lâchage général et sans vergogne par tous les caciques du PS, de Manuel Valls à Jean-Yves Le Driant en passant par Gérard Collomb, Bertrand Delanoé, et une palanquée d'autres, qui se rallient à Emmanuel Macron, dont ils supputent la victoire, en lequel ils voient le continuateur de leur politique, et dont ils espèrent obtenir quelque portefeuille ou autre gratification. Jamais on n'avait vu un candidat à l'élection présidentielle trahi par tous les notables de son parti, et ce au mépris de la base militante et du suffrage populaire. Les notables du PS nous donnent la preuve éclatante de leur mépris total du suffrage universel, théoriquement socle de la démocratie républicaine. Avec le plus profond cynisme, ils jettent aux orties leurs grands principes démocratiques et décident seuls, en fonction non de l'intérêt général, mais, en premier lieu de leurs intérêts de politiciens en quête de prébendes (ou soucieux de les conserver), en second lieu, de leurs propres conceptions de ce que doit être ou rester la France : une nation émasculée, puisqu'amputée officiellement de sa souveraineté et enchaînée à une Europe technobureaucratique néolibérale, mondialiste, multi-culturaliste, moralement décadente et pervertie, assise sur l'idéologie des droits de l'homme, de la femme et du mouflet. Et, dès lors que François Hollande ne peut ni ne souhaite solliciter le renouvellement de son mandat, et que Manuel Valls a été récusé par la base du PS, il ne reste d'autre solution que de se rabattre sur Emmanuel Macron, ex-socialiste, ex-ministre de l'Economie de Hollande, ex-cadre dirigeant de la banque Rotschild, pour continuer, avec quelques modifications, la politique du quinquennat qui s'achève.
La gauche, maîtresse absolue de la vie de la nation
Et là réside le secret (de Polichinelle, du reste) de notre république. Quoique théoriquement souverain, le peuple ne décide pas de son destin et ne choisit pas ses dirigeants. Ce sont la classe politique et les lobbies idéologiques, économiques et financiers, qui décident, et eux seuls. Ainsi que l'avait démontré Augustin Cochin, il y a un siècle, à propos des sociétés de pensée et des clubs révolutionnaires, le peuple n'intervient que pour approuver, pour plébisciter une politique conçue et décidée en dehors de lui, dont il ignore presque tout et à laquelle il ne comprend rien (et dont il est toujours — et fatalement — déçu). Cela n'est que trop connu, et aussi vieux que la démocratie elle-même.
Mais la présente campagne présidentielle présente une caractéristique nouvelle... et inquiétante. Il s'agit d'une évolution préoccupante, consistant dans le fait que la gauche — celle du PS, des lobbies, des clubs de réflexion et autres thinks tanks — interdit désormais toute alternance. A vrai dire, ce n'est pas aussi nouveau que cela, nous exagérons un peu. Car la gauche a toujours gouverné ce pays, fût-elle dans l'opposition. Elle a toujours imposé ses idées et ses réformes, même aux régimes et gouvernements de droite, et ce depuis la Révolution française. Les progrès de sa domination des esprits et de la vie politique ont été constants. Après la Révolution, les grandes étapes en ont été la IIe République (1848), l'Empire libéral (1866-1870), la conquête des institutions de la Ille République par les républicains (1879), la marginalisation définitive de la droite intellectuelle et politique à partir de 1945, la subversion morale de 1968, et la conquête du pouvoir par les socialistes (1981). Alors qu'elle se trouvait encore dans l'opposition, à la fin des années 70, la gauche affirmait haut et fort son intention de créer, une fois au pouvoir, « une situation irréversible », c'est-à-dire caractérisée par l'impossibilité, pour la droite, de revenir sur ses réformes et son oeuvre de subversion morale et sociale lorsqu'elle reconquerrait le pouvoir par la grâce du suffrage universel. Ce n'était pas là paroles en l'air. En effet, depuis 1981, aucun des présidents et gouvernements de droite que nous avons connus, ne sont revenus sur les « conquêtes » de la gauche, que ce soit en matière politique, économique et sociale. Sous peine de se voir vilipendée comme réactionnaire et confrontée à des manifestations quasi insurrectionnelles, la droite au pouvoir a dû renoncer à toutes ses velléités de mettre en oeuvre sa propre politique, et se résigner à conserver les « acquis » octroyés par ses adversaires, en raison de l' « effet cliquet » qui interdirait tout retour en arrière au nom des droits et des libertés garantis par la Constitution, droits et libertés ne pouvant évoluer que dans le sens d'une extension continue. C'est « l'effet cliquet » : une superstition fabriquée pour garantir les positions avancées de la gauche et tenir lieu d'alibi à toutes les lâchetés de la droite. Désormais, cette dernière n'était autorisée à revenir au pouvoir (le temps d'une législature, puis d'un quinquennat) que pour donner l'illusion d'une véritable possibilité de changement, pour donner à une gauche fatiguée et en difficulté le temps de pause nécessaire pour se mettre au vert et se requinquer, avant de revenir aux affaires. La droite devait se contenter de ce rôle de dupe et de faire-valoir démocratique qui la condamnait à l'inaction, à l'impuissance et à la défaite au nom de son adhésion aux « valeurs de la République », autrement dit aux valeurs de la gauche.
La présente campagne présidentielle nous donne l'occasion de vérifier l'exactitude de notre assertion. Pourquoi la gauche, à l'Elysée, à Matignon, à la Chancellerie, parmi les « poids lourds » du PS, dans les journaux et autres médias, au sein de l'intelligentsia, s'acharne-t-elle contre François Fillon, le candidat de « Les Républicains » à l'élection suprême ? Tout simplement parce que, tel qu'il se présente depuis sa campagne des « primaires » de novembre dernier, il apparaît comme celui qui entend rompre totalement avec l'orientation générale de gauche imprimée par le PS et ses satellites (PRG, EELV) à la politique française depuis 1981. Certes, il y a loin des paroles aux actes, des programmes à leur réalisation (c'est la règle, dans notre belle démocratie), et on peut gager qu'en cas de victoire en mai prochain, Fillon au pouvoir ne réalisera pas le tiers de son projet. Mais enfin, il se présente sous ce jour, et la gauche ne se sent pas rassurée car elle sait qu'il aura les coudées franches au Parlement (en cas de nette victoire), à défaut de les avoir dans la rue, et elle connaît sa détermination (attestée par ses passages aux Affaires sociales, à l'Education nationale et à Matignon). Elle redoute donc d'avoir non plus un faux adversaire en carton pâte, mais un ennemi résolu à défaire ce qu'elle a fait ; et sa réputation de conservateur catholique achève de nourrir l'inquiétude. Ce n'est pas qu'elle tienne absolument aux « conquêtes sociales » des « travailleurs » : elle-même n'a pas hésité à les rogner dans le passé (avec Bérégovoy) et plus récemment (avec Valls et la « loi Travail »). Mais elle s'estime seule qualifiée pour le faire, et elle entend le faire non suivant une orientation conservatrice, mais dans le cadre du mondialisme néolibéral et de son corollaire, la subversion des moeurs et de la société (loi Taubira, théorie du genre, réformes Vallaud-Belkacem en éducation).
Aussi s'emploie-t-elle à barrer la route de l'Elysée à FilIon. Et, puisque Hollande, Valls et consorts sont décriés et incapables de rester au pouvoir, et puisque, par ailleurs, Hamon ne convainc personne, elle jette son dévolu sur Macron, qui fut l'un de siens et qui apparaît comme le mieux à même de poursuivre sa politique. Si Macron n'avait pas existé, elle se serait doucement résignée à voir un Juppé entrer à l'Elysée ; ce dernier aurait géré mollement le pays sans écorner les acquis de la gauche ; mais les électeurs de droite lui ont préféré Fillon.
Ainsi donc, ce que nous montre cette campagne électorale, avec une lumière plus crue que d'habitude, avec une évidence criante, c'est que c'est la gauche qui commande, lors même qu'elle est discréditée dans l'opinion et désavouée par le suffrage universel. C'est elle, qui adoube ou tolère le candidat de la « droite républicaine » à la présidence de la République, conçu pour assurer un simple intérim.
L'illusion Le Pen
Mais, dira-t-on, quid de la probabilité de l'élection de Marine Le Pen ? Vétille ! La présidente du FN ne peut accéder au pouvoir : présente au second tour de la présidentielle, elle se briserait contre le mur d'airain du « front républicain ». Lors même qu'elle serait élue, le gouvernement qu'alors elle nommerait ne parviendrait jamais à réunir une majorité parlementaire pour le soutenir et voter ses lois.
Notre classe politique le sait, mais brandit l'épouvantail du « danger lepéniste », garant de la docilité de l'électorat. Les électeurs peuvent très théoriquement porter Marine Le Pen au pouvoir, mais celle-ci, à peine élue, serait frappée d'impuissance et contrainte à la démission.
Le procès de la République
En résumé, cette campagne présidentielle se présente comme aussi surréaliste et démentielle que cynique. Nos compatriotes vomissent Hollande, Valls et le PS, mais ils sont condamnés à l'avènement d'un président qui sera leur continuateur, et ce malgré la liberté du suffrage. Jamais la preuve de l'hypocrisie de notre système démocratique n'a été à ce point administrée. Du plombage de la candidature de Fillon à l'élection non certaine mais fort probable de Macron, tout, dans cette campagne, nous montre que ce n'est pas le peuple, théoriquement souverain, qui gouverne, mais la camarilla politicienne. Augustin Cochin, antirépublicain, l'avait compris il y a cent ans, et ses analyses furent confirmées, il y a quarante ans, par François Furet, républicain et homme du système, et par les très nombreux et convaincants éditoriaux d'Hilaire de Crémiers, dansPolitique magazine. Cette campagne présidentielle, c'est le procès de la République.
Repris du n°48 de Restauration Nationale
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Alors, on continue comme ça ou on change ? | Marine 2017
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Emmanuel Macron : en marche vers un nouveau scandale Cahuzac ?
FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie)
« J’espère qu’on n’apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas », a lancé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, lors du débat télévisé, mercredi soirUne accusation que le candidat de l’oligarchie est loin de prendre à la légère. « Non, je n’ai pas de compte aux Bahamas ». « Je n’ai jamais eu de compte dans quelque paradis fiscal que ce soit » s’est vigoureusement défendu jeudi sur France Inter, le candidat d’En marche ! qui a annoncé des « poursuites judiciaires ». En lançant cette accusation, Marine Le Pen s’est une nouvelle fois interrogée sur les « zones d’ombre » de la déclaration de patrimoine d’Emmanuel Macron. Que sont en effet devenus les trois millions d’euros gagnés en 18 mois, sur les années 2011 2012, chez Rothschild, par le banquier d’affaire, alors même que ce dernier a déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique un patrimoine relativement modeste, par ailleurs grevé d’importantes dettes.
Macron a répondu que la Haute autorité avait validé sa déclaration
Un argument vite démonté par Marine Le Pen qui a fait remarquer que cette Haute autorité est présidée par un certain Jean Louis Nadal qui se définit, je cite : « Depuis toujours » comme « un homme de gauche », et qui s’est « engagé publiquement à plusieurs reprises à partir de 2011 en faveur du Parti socialiste ». Fin de citation. M. Nadal est par ailleurs un ami personnel de… François Hollande !
William Craddick, un juriste américain, a peut être la clé de l’énigme…
Craddick est ce juriste et consultant international qui a révélé le scandale Silsby sur le trafic d’enfants entre Haïti et les Etats Unis, trafic dans lequel pourrait être impliqué le couple Clinton. William Craddick a publié avant hier sur Disobedient Media, site dont il est le directeur, ses observations sur les liens — éventuels — entre Emmanuel Macron et « La Providence », une société anonyme basée sur l’île de Nevis, dans les Caraïbes. Rappelons que « La Providence » est le nom de l’école privée fréquentée par le jeune Emmanuel, à Amiens, où il a fait la connaissance de son épouse, Brigitte. Selon William Craddick, la société d’Emmanuel Macron, « La Providence » donc, serait en relation d’affaires avec la « First Caribbean International Bank », une banque régulièrement citée dans les affaires d’évasion fiscale. Affaire à suivre.