Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France et politique française - Page 2995

  • Alain de Benoist : Fillon, le candidat patronal du WSJ et des actionnaires du CAC 40

    Entretien d’Alain de Benoist à Breizh-info.com

    Breizh-info.com : La victoire de François Fillon signifie-t-elle une «révolution conservatrice» comme beaucoup, à droite, le laissent entendre. Avec Fillon assiste-t-on au « triomphe de la droite des valeurs » ?

    Alain de Benoist : Des valeurs cotées en Bourse, c’est en effet probable. Pour les autres, vous me permettrez d’en douter.

    La droite HLM (« hors les murs ») cherchait depuis des mois un candidat qui soit plus libéral en matière économique et plus « conservateur » en matière sociétale que ne l’est aujourd’hui le Front national. Ce candidat, elle l’a trouvé. Il s’appelle François Fillon. Il présente bien, il est convenable, propre sur lui, bien élevé, fidèle à sa femme, il n’épile pas ses sourcils, il vote en faveur de l’IVG et n’a pas la moindre intention de revenir sur la loi Taubira mais en son for intérieur il n’en pense pas moins (sic). De surcroît il va à la messe, et puis il habite un manoir, ce qui fait décidément de lui un homme très bankable.

    Personnellement, je me réjouis bien entendu de la défaite du maire de Bordeaux, qui avait cru intelligent de faire une campagne de gauche dans une primaire de droite, comme de celle du mari de Carla Bruni, qui n’a pas vu qu’une primaire « ouverte » lui serait fatale. Fillon, me semble-t-il, a d’ailleurs surtout été perçu comme un moyen de se débarrasser de ces deux-là. Mais à mes yeux, cela ne suffit pas à en faire un héros.

    D’abord et avant toute chose, je suis un adversaire du capitalisme libéral. Or, François Fillon, si sympathique qu’il puisse être (mais ce ne sont pas les individus qui m’intéressent), est de toute évidence un libéral. Si j’en crois les médias, c’est même un « ultra-libéral ».

    Je ne peux donc que lui être ultra-hostile. Son programme nous ramène directement au XIXe siècle : destruction des services publics, suppression de l’impôt sur la fortune et hausse de deux points de la TVA (ce qui augmentera le coût des produits de première nécessité), démantèlement du système de santé (exclusion des « petits risques » de la couverture maladie), simplification des licenciements, diminution des allocations chômage, proposition faite aux travailleurs de travailler plus en étant payés moins, baisse des retraites et des salaires, soumission à la Commission de Bruxelles, problème des banlieues réduit à l’emploi, nouveaux cadeaux aux entreprises pour faciliter l’embauche (alors que celle-ci dépend de la demande, et que la demande est tuée par la baisse du pouvoir d’achat induite par les politiques d’austérité). Bref, une « casse sociale » qui correspond très exactement au programme du MEDEF.

    Henri Guaino, qui n’est pas à proprement parler un gauchiste, parle déjà du « pire programme de casse sociale imaginé depuis 1944 ». Il ajoute, non sans raison, que « ce sont les politiques économiques absurdes qui minent la protection sociale, et non la protection sociale qui détruit l’économie ». François Fillon, c’est d’abord le candidat patronal du Wall Street Journal et des actionnaires du CAC 40.

    Cela dit, je suis bien conscient que ce n’est pas ce programme qui lui a permis de remporter la victoire. Et que ceux qui ont voté pour Fillon ont d’abord voté pour sa personne. Mais pour être franc, je suis vraiment fatigué de cette droite bourgeoise imbécile, dénuée de la moindre structuration idéologique, toujours à la recherche d’un « homme providentiel », et à laquelle il suffit de faire de vagues promesses qui n’engagent à rien pour qu’en toute bonne conscience elle puisse se concentrer sur la seule chose qui l’intéresse vraiment, à savoir la défense de ses intérêts. Comme disait Céline, « ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture ». Cette droite conservatrice et « nationale-libérale », qui n’a jamais été capable de comprendre qu’elle adhère à un système économique qui détruit tout ce qu’elle prétend conserver, qui mélange libéralisme économique et conservatisme social, logique du profit et appel aux « valeurs », ordre moral réactionnaire et xénophobie, n’a rien pour me plaire – et c’est pourquoi je la combat depuis toujours.

    On le sait, certains cathos ont préféré voter pour Fillon plutôt que pour Jean-Frédéric Poisson, plus proche pourtant de leurs convictions, mais qui avait aussi pris position pour un revenu de citoyenneté et qui estime que « le libéralisme est la pensée unique d’aujourd’hui, qu’il soit majoritairement économique comme le libéralisme de droite, ou majoritairement sociétal, comme le libéralisme de gauche, les deux n’étant évidemment pas incompatibles ». Poisson se prononçait aussi « contre la domination du marché sur tous les domaines de la société humaine ». Un discours insupportable pour ceux qui, oubliant les critiques du pape François dirigées contre le néolibéralisme, voient avant tout dans l’Église une « gendarmerie sacrée » (Georges Sorel) destinée à mater les « classes dangereuses ».

    Breizh-info.com : François Fillon peut-il être un « Victor Orban » ou un « Donald Trump » comme certains semblent le croire ?

    Alain de Benoist : Ni l’un ni l’autre, pour l’excellente raison que François Fillon est tout sauf un populiste. A la limite, c’est même son antipopulisme qui a convaincu ceux qui l’ont élu. Le fait dominant des primaires auxquelles nous venons d’assister, c’est en effet que les classes populaires ne se sont pas déplacées pour aller voter, sans doute parce qu’elles ne se reconnaissaient dans aucun des candidats – et qu’elles savaient bien que les trois problèmes qui les préoccupent le plus, à savoir l’immigration, l’Europe et la mondialisation, ne seraient abordés par personne.

    Le sarkozyste Gérard Darmanin, maire de Tourcoing, en a fait le constat : « Les classes populaires ne sont pas venues voter […] Or, ces électeurs constituent la majorité des voix pour une élection présidentielle ». Les couches populaires abandonnées, en France, cela représente en effet 24 millions de voix. On voit par là que Fillon n’est nullement le « candidat du peuple de droite », mais seulement le candidat de la moyenne bourgeoisie de province, et plus particulièrement des seniors, plutôt riches et inactifs, qui se fichent bien des questions sociales, puisqu’ils font partie des classes protégées. C’est ce que Patrick Buisson vient de déclarer lui aussi : « La France sénatoriale et provinciale de François Fillon n’est pas la France en souffrance des catégories populaires, qui ne sont pas allées voter ».

    Fillon avait commencé par être « gaulliste social » avec Philippe Séguin (c’est à son exemple qu’il avait appelé à voter « non » au traité de Maastricht, choix qu’il déclare regretter maintenant). Aujourd’hui, il se réclame de l’abominable Margaret Thatcher, qui représente très exactement tout ce que Séguin détestait.

    Breizh-info.com : Peut-on dire néanmoins qu’après ce scrutin, les jeux sont déja faits ?

    Alain de Benoist : J’ai déjà eu l’occasion de dire que le système des « primaires », que l’on a importé des États-Unis en France, est une absurdité. Les primaires se conçoivent très bien outre-Atlantique, où l’élection présidentielle ne comporte qu’un seul tour, ce qui impose aux partis de ne présenter qu’un seul candidat. En France, où l’élection se déroule en deux tours, elles ont pour seul but de donner aux partis le monopole de la désignation des candidats en même temps qu’elles instituent une sorte de vote censitaire parfaitement contraire à nos institutions. Les vraies primaires, en France, ce devrait être le premier tour.

    Cela dit, voir dans cette primaire de la droite et du centre l’annonce du résultat final de la présidentielle est d’autant plus absurde que ce scrutin a rassemblé moins de 4,5 millions de voix (dont il faut encore déduire 600 000 voix « venues d’ailleurs »), alors que l’on dénombre en France près de 45 millions d’électeurs, dont 36 millions qui devraient participer à l’élection présidentielle soustraction faite des abstentionnistes. Sur ces 36 millions, il y a encore au moins 20 millions d’électeurs de droite. Ce sont eux qu’il va falloir convaincre, ce qui n’est pas gagné.

    Il y a six mois, l’élection de Hillary Clinton ne faisait aucun doute, mais c’est Trump qui l’a emporté. Il y a deux mois, l’élection d’Alain Juppé à la primaire ne faisait aucun doute, mais c’est Fillon qui l’a emporté au terme d’une campagne qui a également démontré l’extraordinaire versatilité des électeurs de droite. Croire que l’élection présidentielle ne va pas nous réserver d’autres surprises est extrêmement naïf. On ne sait pas si Bayrou va se présenter. On ne sait pas si les libéraux auront à choisir entre Fillon, Bayrou, Valls et Macron. On ne sait pas ce qui va se passer à gauche. On ne sait pas ce que va faire Mélenchon.

    On ne sait même pas si Marine Le Pen sera au second tour. Considérer que les jeux sont faits et que le second tour opposera immanquablement Marine et Fillon est donc pour le moins aventuré. Cinq ou six mois à l’avance, une élection présidentielle n’est jamais jouée.

    Breizh-info.com : Marine Le Pen est-elle plus en danger pour l’élection présidentielle avec François Fillon qu’avec Alain Juppé ?

    Alain de Benoist : A supposer qu’elle soit présente au deuxième tour, Marine Le Pen aurait probablement préféré se retrouver face à Juppé, voire à Sarkozy. Mais face à Fillon, elle conserve toute ses chances à condition d’employer la bonne tactique : d’un côté mettre en accusation Fillon sur l’immigration, et chercher à rallier les ex-sarkozystes qui ne se reconnaissent pas dans le programme de l’ancien Premier ministre, mais surtout s’adresser en priorité aux classes populaires directement menacés par le libéralisme patronal de Fillon en s’attachant à faire comprendre à une gauche aujourd’hui en déshérence qu’elle ne peut pas, en conscience, aller voter pour un ultra libéral qui ne rêve que de renforcer l’emprise du Capital, d’augmenter la précarité et le nombre des travailleurs pauvres.

    Le rôle naturel de Marine Le Pen est de s’adresser à une France périphérique qui se sent aujourd’hui exclue et abandonnée, qui voudrait voir embaucher plus de gendarmes, de policiers, de pompiers, d’infirmières et d’enseignants, qui ne veut pas travailler plus pour gagner moins ni voir démanteler les derniers mécanismes de protection sociale auxquels elle peut encore avoir accès. Cette France périphérique ne se reconnaîtra jamais dans un représentant de la bourgeoisie traditionnelle. Contre Fillon l’ultra-libéral, le FN n’a donc qu’une chose à faire : durcir et amplifier impérativement sa critique du libéralisme.

    Propos recueillis par Yann Vallerie
    Source

  • Hollande-Valls : les cinq scénarios pour 2017

    Le suspense dure depuis des mois. Qui du président de la République ou du premier ministre incarnera la gauche de gouvernement à l'élection présidentielle ? La concurrence entre les deux têtes de l'exécutif a failli faire basculer le pays dans une crise de régime. Le jeu reste ouvert.

    » Les hypothèses les plus probables

    Hollande y va seul

    La logique voudrait qu'il en soit ainsi. Comme le veut la tradition sous la Ve République, un président sortant est d'ordinaire le candidat naturel à sa propre succession, dans la limite des deux mandats consécutifs autorisés par la Constitution. Ainsi, et bien qu'il soit contesté dans son propre camp - à commencer par son premier ministre (voir ci-dessous) -, François Hollande pourrait profiter de cette assise institutionnelle pour imposer sa candidature. De même, le chef de l'État entend s'appuyer sur son côté plus rassembleur - ou moins clivant - par rapport à son premier ministre pour apparaître comme incontournable. En effet, s'il venait à remporter la primaire le 29 janvier prochain, il serait le plus à même de réunir à la fois des figures de l'aile gauche, comme Christiane Taubira ou Martine Aubry, et du centre gauche, comme Ségolène Royal, toutes opposées à Manuel Valls. Un «moindre mal» pour les socialistes, en somme.

    Hollande se retire au profit de Valls

    Le président de la République peut-il renoncer à briguer un deuxième mandat? Cette hypothèse était jusqu'ici éludée. Personne n'imaginait sérieusement le chef de l'État, obsédé par la trace qu'il laissera dans l'histoire, manquer le rendez-vous de 2017. Ses plus proches le disent: malgré les difficultés, c'est au pied du mur, dans l'adversité, que François Hollande est le meilleur. Pourtant, depuis que la concurrence avec son premier ministre a failli faire basculer l'exécutif dans une crise institutionnelle, ce scénario est davantage évoqué. Le meilleur baromètre reste encore les déclarations des fidèles de Hollande. Il y a encore quelques jours, le 14 novembre, le ministre de l'Économie Michel Sapin déclarait qu'il «souhaitait» la candidature du président de la République. Mardi, il se montre bien moins affirmatif. Pour que le chef de l'État puisse se représenter, «il faut que les Français aient envie de se projeter avec (lui), ce n'est pas si simple que cela», a glissé le ministre, qui envisage désormais l'hypothèse que François Hollande ne se représente pas.

    Autre signe qui laisse songeur: le changement d'attitude de Manuel Valls. Offensif et déterminé dimanche, comment peut-il subitement, à l'issue d'un déjeuner avec François Hollande, rentrer dans le rang? Ce changement de pied ne correspond pas vraiment au tempérament du premier ministre et peut laisser penser que le président de la République lui a laissé des gages pour une candidature. Mais selon un hollandais, à aucun moment le chef de l'État n'a donné des signes d'un possible retrait lors du déjeuner à l'Élysée.

    » Les hypothèses les moins probables

    L'affrontement Hollande-Valls

    Cela a un temps été envisagé avant d'être finalement balayé. Depuis la parution de l'explosif livre-confessions Un président ne devrait pas dire ça..., Manuel Valls bout à l'idée de devoir rester loyal au chef de l'État, comme sa fonction l'y engage. Ainsi le premier ministre a-t-il, dans un premier temps, adopté une stratégie de différenciation vis-à-vis du président afin de préparer une candidature de recours. Mais les choses se sont accélérées après l'intervention de Claude Bartolone, qui a invité samedi les deux têtes de l'exécutif à s'affronter dans le cadre de la primaire. Dès le lendemain, dans un entretien au JDD, Manuel Valls n'excluait pas de se présenter contre le locataire de l'Élysée. «Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité», y prévenait-il, annonçant qu'il «(prendrait sa) décision en conscience». Cette sortie, qui a immédiatement fait poindre la menace d'une crise institutionnelle inédite sous la Ve République, a contraint les deux protagonistes à éteindre l'incendie lors de leur déjeuner hebdomadaire lundi. «Il ne peut y avoir de confrontation politique dans le cadre d'une primaire entre un président de la République et un premier ministre», aurait fait valoir le premier ministre, excluant toute démission. Avant cela, c'est le très hollandais porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui était déjà monté au créneau pour assurer qu'un tel affrontement ne pourrait avoir lieu que si le chef du gouvernement quittait Matignon.

    Hollande se lance hors primaire

    C'est une piste avancée par certains hollandais, mais qui reste peu probable: que le président de la République se présente devant les Français et non dans une primaire qu'il est d'ailleurs susceptible de perdre. «La seule solution pour le président est de se présenter sans passer par la primaire qui, de toute façon, est morte après les candidatures de Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise soutenu par le PC, Yannick Jadot pour les écologistes d'EELV et Sylvia Pinel, la candidate du Parti radical de gauche», confie un «hollandais» historique membre du think tank Démocratie 12, qui s'est mobilisé pour une nouvelle candidature du président sortant. Autre argument des anti-primaire: le chef de l'État, s'il perd ce pré-scrutin, devra continuer à gouverner le pays pendant plus de trois mois. Son autorité sera alors complètement anéantie par cette humiliation.

    Mardi, Jean-Christophe Cambadélis a cependant rappelé que François Hollande s'était engagé, en privé, à respecter l'idée d'une primaire.

    » Le scénario improbable:

    Ni Hollande ni Valls n'est candidat

    C'est à ce stade la plus improbable des hypothèses. Mais au vu de leur impopularité record, le chef de l'État et le premier ministre pourraient craindre un désastre dans les urnes. Un retrait à la fois du président de la République et de l'hôte de Matignon laisserait évidemment le champ libre à d'autres candidatures mais serait surtout un signal extrêmement alarmant pour la gauche. Sans Hollande ni Valls, Arnaud Montebourg emporterait a priori la primaire et se retrouverait en compétition sur son aile droite avec Emmanuel Macron.

     Arthur Berdah , Mathilde Siraud

    Source 

    http://philippedelbauvre.blogspot.fr/

  • L’origine de la dette de la France : la loi Pompidou-Giscard-Rothschild de 1973

    Archives – Etienne Chouard, professeur d’économie, rappelle l’origine de l’endettement de la France : la loi Pompidou-Giscard-Rothschild de 1973.

  • Le champion de l’automne sera-t-il celui du printemps?

    Selon la formule établie, le champion de l’automne est rarement celui du printemps. Mais les sondeurs, après avoir prédit la défaite des partisans du Brexit, les victoires de Hillary Clinton et d’Alain Juppé,  continuent imperturbablement de nous lire l’avenir avec l’aplomb d’un Paco Rabanne promettant la chute de la station spatiale Mir sur la France. L’enquête Kantar Sofres Onepoint pour RTL,  publiée hier, délivre son nouvel oracle: quels qu’ils soient, les candidats de gauche seraient éliminés dés le premier round, et la tornade Fillon battrait systématiquement Marine Le Pen aux deux tours de la présidentielle. Crédité de 28% à 31% des suffrages,  l’ex Premier ministre de Nicolas Sarkozy devancerait au premier tour la présidente du Front National dont le score oscillerait  de 23% à 25%,  et raflerait deux tiers des voix au second. Quelle valeur prédictive attribuer à ce type d’enquête à cinq mois du premier tour, avant l’entrée dans « le dur » de la campagne, et avant même la désignation du champion du PS? Bien évidemment aucune!

    Les médias glosent pareillement sur un FN qui serait déstabilisé par la désignation de François Fillon comme candidat à la présidentielle. Le camp national hésiterait  sur la stratégie à adopter. En l’espèce développer une thématique de campagne plus axée sur les valeurs, l’identité, le sociétal, les libertés économiques, l’anti-fiscalisme; ou privilégier les questions de justice sociale et de solidarité nationale, la défense des services publics, de notre souveraineté face à Bruxelles…

    Très hostile au FN, Le politologue ancré à gauche Thomas Guénolé, se réjouissait il y a quelques jours dans Le Figaro de cette victoire aux primaires de M. Fillon dont la candidature croit-il savoir,  « rapproche le potentiel de premier tour de Marine Le Pen des 20% au lieu de 30 ».

    « M. Le Pen continuera ses atermoiements entre la ligne nationaliste-étatiste et la ligne nationaliste-identitariste » mais « quelle que soit la ligne favorisée, le FN bute sur un obstacle réel ». Soit « Marine Le Pen tombe sur des thématiques et un discours où Jean-Luc Mélenchon est beaucoup plus solidement installé qu’elle, sur le fond comme en termes de socle électoral ».  Soit en privilégiant une ligne identitaire au sens large,   » elle se heurte à l’image sociétalement conservatrice de François Fillon déjà très franchement installée par la campagne d’entre-deux-tours de la primaire à droite. Sans même parler des réseaux de droite catholique qui ont déjà pris activement fait et cause pour lui sur ces enjeux. »

    M.  Guénolé raisonne comme si le paysage était figé et que la campagne ne fera pas parler la poudre,   ne rafraîchira pas la mémoire, ne dévoilera pas plus avant à nos compatriotes le vrai visage du projet du  candidat de  la droite libérale. Il affirme aussi  que le bilan du duo Hollande-Valls rend « inenvisageable une grande mobilisation du peuple de gauche en faveur du président sortant ou en faveur de son Premier ministre. » Par conséquent prophétise-t-il, « de deux choses l’une. Si François Hollande ou Manuel Valls, donc l’aile droite, remporte la primaire du PS en janvier prochain, il apparaît vraisemblable qu’une fraction consistante de l’électorat de gauche, ulcérée, se déportera sur le vote Mélenchon. Avec Marine Le Pen tassée autour de 20 par les positions de François Fillon, un second tour Fillon-Mélenchon devient alors envisageable. Si au contraire c’est l’aile gauche, donc Arnaud Montebourg, qui gagne la primaire du PS, l’identité du qualifié du second tour face à François Fillon devient hautement incertaine entre Marine Le Pen, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon: car d’un côté une petite partie de l’électorat PS migrerait alors vers Emmanuel Macron ; mais de l’autre, le discours d’Arnaud Montebourg sur la réindustrialisation prend des voix au FN. »

    Une nouvelle fois, cette analyse binaire, hémiplégique,  comme beaucoup d’autres du même tonneau,  bute sur la réalité de ce qu’est le FN, de ce que défend sa candidate. Bruno Gollnisch l’a souvent rappelé, le FN n’a pas à choisir entre les différentes parties de son programme, c’est justement le tout qui  en assure la cohérence,  en fait une alternative, un motif d’espoir pour de nombreux Français.

    Bruno Gollnisch l’a pareillement souligné, la haine plus ou moins explicite  dont nous sommes l’objet, de Fillon à Mélenchon, de Macron à Montebourg, s’explique très largement parce que nous ne nous résignons pas à la disparition de la France - et plus largement encore d’une Europe des patries conforme au vrai génie de l’Europe -, parce que nous luttons contre la triple invasion dont nous sommes  victimes. Une invasion des capitaux de la finance vagabonde qui la déstabilise, une invasion des produits de consommation fabriqués à vils prix hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin une invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers-mondise.  Aucun de nos concurrents ne répond à l’ensemble de  cette triple menace.

    La défense de notre souveraineté nationale face à Bruxelles est éminemment complémentaire de la défense de notre identité, de nos libertés  économiques; le refus de l’immigration-invasion et la défense des valeurs traditionnelles s’accordent logiquement  avec notre combat pour la justice  sociale qui est  historiquement au cœur  des préoccupations  de notre famille de pensée.

    Enfin, le bilan de nos adversaires parlent de lui même, celui de cet épouvantable  quinquennat Hollande bien sûr, mais aussi celui du tandem Sarko-Fillon qu’il faut rappeler: affaiblissement de la voix de la France  sur la scène internationale par notre soumission  accrue à l’euro-atlantisme,  au mondialisme;  une aggravation entre 2007 et 2012  de la dette publique de 600 milliards d’euros , un total de   1 789,4 milliards d’euros  de dette publique,  soit 89,3% du PIB fin mars 2012; la perte de 350 000 emplois industriels;  une balance commerciale déficitaire (de moins 52 milliards en 2007 à moins 81,5 milliards en 2012);  un million de chômeurs en plus;  un million d’immigrés légaux en  plus;  337.000 personnes supplémentaires qui ont basculé sous le  le seuil de pauvreté – 954 euros par mois en 2009 – selon l’Insee, soit 8,2 millions de Français; la paupérisation de territoires entiers de la France périphérique  largement abandonnée par l’Etat;  la babélisation- communautarisation accélérée de nos banlieues;  l’ Education dite  nationale sous  influence et en perte de vitesse…

    Alors oui, au vu de son passif et de larges pans de son programme, nous pensons que notre pays mérite mieux que l’actuel champion de la droite.

    http://gollnisch.com/2016/11/30/champion-de-lautomne-sera-celui-printemps/

  • Jean-Pier Delaume-Myard : « J’ai été blessé par la campagne anti-SIDA du gouvernement ! »

    Jean-Pier Delaume-Myard, homosexuel, explique pourquoi il a trouvé la campagne d’affichage anti-SIDA du gouvernement profondément homophobe et en quoi, selon lui, elle relevait de la provocation…

    http://www.bvoltaire.fr/jeanpierdelaumemyard/jai-ete-blesse-campagne-anti-sida-gouvernement,296597

  • Entravons le délit d'entrave à l'avortement !

    6a00d83451619c69e201bb0958a0e0970d-800wi.jpg

    Visuel créé par la Fondation Jérôme Lejeune

    Outre les députés mentionnés hier, les députés de l'Entente parlementaire pour la famille ont cosigné des amendements de suppression :

    • M. Hetzel,
    • M. Breton
    • M. de Mazières
    • M. Dhuicq,
    • Mme Fraysse,
    • M. Fromantin,
    • M. Moreau,
    • M. Schneider,
    • M. Straumann,
    • M. Sturni,
    • M. Tardy,
    • M. Vitel

    Interrogés via notre formulaire en ligne (à signer ici), certains ont répondu :

    François de Mazières semble décidé à batailler :

    "Par une pétition, vous avez attiré mon attention sur le prochain examen en séance publique d’une proposition de loi du groupe de la majorité relative à l’extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse et je vous en remercie.

    Sachez que je suis naturellement cosignataire des amendements de suppression sur l’article unique de cette proposition, amendements déposés par l’opposition.

    S’il advenait que cette proposition soit adoptée par la majorité,soyez assurés que je plaiderai auprès de notre groupe la saisine du conseil constitutionnel."

    L'opposition du député Pierre Morange (78) est en revanche moins affirmée... :

    "Vous attirez son attention sur la proposition de loi n° 4118 de M. Bruno LE ROUX, Mmes Catherine COUTELLE, Catherine LEMORTON et Maud OLIVIER et plusieurs de leurs collègues, relative à l'extension du délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse, dont le débat à l’Assemblée nationale est prévu jeudi 1er décembre prochain.

    Vous avez souhaité l’informer auparavant de votre opposition à ce texte, sur lequel le Gouvernement a engagé la procédure accélérée, et de votre espoir de le voir repoussé. Vous êtes assuré(e) de tout son intérêt à votre démarche."

    Par ailleurs une pétition a été mise en ligne ici.

    Enfin, Jean-Frédéric Poisson ne compte rien lâcher sur ce sujet :

    K"Ce jeudi 1er décembre, la proposition de loi visant à instaurer un délit d’entrave numérique à l’avortement sera débattue à l'Assemblée nationale.

    Cette proposition de loi, qui vise les sites proposant aux femmes enceintes en détresse d'autres alternatives que l'avortement, exige notamment que soit "puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher de pratiquer ou de s'informer sur une interruption de grossesse ou les actes préalables."

    Il s'agit d'une atteinte grave à la liberté d'expression et d'une démarche totalitaire de la part du gouvernement, qui ne supporte pas que soient présentées des solutions autres que celle qu'il préconise de façon exclusive : l'avortement.

    Je vous invite à retrouver la tribune que j'avais publiée dans Valeurs actuelles à ce sujet : "Délit d'entrave numérique : le totalitarisme est en marche !"

    Je vous invite également à découvrir l'amendement de suppression de cette proposition de loi, que j'ai déposé et que je défendrai jeudi, en cliquant ici."

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html