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France et politique française - Page 3351

  • Le programme économique : plafond de verre ultime du Front national

    Le plafond de verre n’a pas sauté. La leçon du scrutin des régionales est sans appel : le front républicain se montre encore efficace, du moins quand l’adversaire d’un candidat FN est une personnalité de la droite classique.

    Au deuxième tour, 82,2% des électeurs PS ont voté Xavier Bertrand et 58,9% pour Christian Estrosi.

    Ce premier constat, toutefois, est loin d’épuiser la complexité du sujet de la relation entre le Front national et l’électorat, le sien ou globalement parlant. L’élément le plus inattendu a été révélé par une étude de la société LMP qui fait ressortir la forte volatilité du vote FN (1).

    Un capital potentiel de 40%

    Si l’on tient compte des résultats de cette étude : 2,12 millions d’électeurs auraient voté pour le parti de Marine Le Pen seulement au premier tour et 2,92 millions seulement au second tour ; 3,9 millions auraient voté aux deux. Ce seraient donc 8,94 millions d’électeurs qui ont voté FN à l’issue des deux tours, et non 6,8 millions, comme admis auparavant. Ces quelque deux millions de voix supplémentaires pèsent potentiellement très lourd dans la balance électorale ; ils représentent, d’emblée, un capital de quelque 40% de voix qui change alors radicalement la donne politique nationale.

    Ces voix, bien sûr, ne peuvent être considérées comme, par nature, acquises au FN. Elles peuvent se fidéliser, mais également partir ailleurs. Toutefois, la spécificité du vote FN, compte tenu de la diabolisation dont il est l’objet, fait que l’électeur frontiste pose un acte de dissidence qui, subjectivement, le met hors Système, les commentateurs « officiels » lui expliquant d’ailleurs à l’envi que ce vote est un acte de colère et de désespoir qui échappe aux catégories de la raison et de la morale républicaines – quand il n’est pas tout simplement traité de « salaud » ou d’imbécile.

    En quelque sorte, comme tout acte transgressif, le premier pas, selon la sagesse populaire, est bien le plus coûteux, et il est logique de penser que l’électeur lambda passera plus facilement d’un vote FN une fois à un deuxième vote et au-delà, que de zéro à un. Autrement dit, ce bloc de près de neuf millions de voix, même non monolithique, est déjà un terrain préparé mentalement.

    Par ailleurs, malgré l’ahurissant matraquage médiatique de l’entre-deux-tours et les commentaires à chaud des résultats du second tour qui, unanimement, ont souligné que la mobilisation des abstentionnistes avait été très défavorable au FN, les chiffres analysés par l’étude de LMP nuancent fortement cette affirmation. Celui-ci dispose bien de réserves de voix au deuxième tour puisque, en PACA, ceux qui s’étaient abstenus au premier tour ont, au second, voté à 50% pour le FN, et en NPDCP, sur les 30% de nouveaux votants, un sur trois a voté pour Marine Le Pen. Dans les deux cas, en dépit de leur différence, la victoire des candidats du Système provient d’abord d’une mobilisation plus forte de leurs électorats d’un tour sur l’autre.

    Au niveau national, les abstentionnistes du premier tour qui se sont mobilisés au second se répartissent comme suit : 18,6% pour la droite, 14,7% pour la gauche et 11,3% pour le FN. Ce dernier est donc bien pénalisé au jeu de la mobilisation des réserves, mais il est loin d’être inexistant et peut même, dans certains cas, rivaliser efficacement avec ses adversaires.

    Un parti légitimé, mais…

    Un potentiel de 40% n’est donc pas qu’une simple hypothèse d’école. Il corrobore une étude antérieure (2), passée plutôt inaperçue, qui pourtant dévoilait bien les ambiguïtés des Français à l’égard du vote Front national : 44% d’entre eux, en effet, jugeaient le FN comme le parti le plus capable de « réformer la France en profondeur », devant l’UMP (28%) et le PS (23%). Ces chiffres auraient dû agiter le landerneau politique, car, clairement, ils annonçaient déjà le « choc » des régionales.

    Une autre étude récente (3) montrait également une assez large acceptation de nos compatriotes à l’égard du parti de Marine Le Pen, puisque 57% le jugeaient comme un parti « comme les autres ». A droite – UDI et Modem compris – 64% partageaient cette opinion. On peut noter également que 44% des Français estimaient entre les deux tours qu’il serait souhaitable que le FN dirige au moins une région, question de le juger sur pièce. A l’aune de ces chiffres, l’opération de dédiabolisation est une mission réussie. Voilà pour le côté verre à moitié plein de l’histoire.

    Côté verre à moitié vide, depuis 30 ans, entre 65 et 75% des Français jugent le FN dangereux ou incapable d’assumer le pouvoir et affirment qu’ils ne peuvent pas voter pour lui. Aujourd’hui, l’étiage est plutôt dans le bas de la fourchette, avec un chiffre de 66% qui estiment que le Front national « ne propose pas de solutions réalistes » et 60% « qu’il représente un danger pour la démocratie » (4). Mais, là encore, une lecture au premier degré ne rend pas compte de la complexité du sujet. Déjà, le fort rejet s’accompagne également d’une réelle acceptation de sa réalité puisque 49% des sondés le jugent utile.

    Mais surtout, le FN est l’objet d’une distorsion de perception que les spécialistes des études d’opinion connaissent bien : une différence, a priori illogique, entre le jugement global et le jugement particulier. L’exemple de l’image des banquiers est bien connu : les Français ont une opinion largement négative des banquiers en général, mais, très majoritairement, donnent un avis positif sur leur propre banquier. Le jugement global est beaucoup plus influencé par les représentations collectives que véhicule la société.

    Une image contradictoire

    Ainsi, si nous fragmentons les sujets par thème, la perception que les Français renvoient du FN devient beaucoup plus nuancée et contradictoire. En clair, sur les thèmes sociétaux, les idées du Front national sont, aujourd’hui, largement plébiscitées par l’opinion publique. Tous les sondages sur ce point concordent : 88%, notamment, demandent plus d’autorité et 67% s’inquiètent du niveau de l’immigration. La majorité (52%) est même désormais favorable à la peine de mort. Les chiffres, selon les dates ou l’actualité, peuvent plus ou moins varier de quelques points, mais la tendance structurelle n’est pas contestable. Le Front national sur ces thématiques civilisationnelles apparaît légitime et compétent. Marine Le Pen, sur les sujets de sécurité, est toujours classée en tête des personnalités politiques les plus aptes à agir efficacement.

    Il est clair, en conséquence, que l’image globale d’incompétence et de dangerosité du FN provient désormais pour l’essentiel de son programme économique, perçu de manière très négative. Les adversaires du Front national ont d’ailleurs parfaitement identifié cette vulnérabilité et l’attaquent prioritairement sur ses propositions économiques. Les autres dimensions polémiques apparaissent de plus en plus comme des incantations rituelles que le public, assez largement, écoute avec distanciation.

    Une problématique de communication

    La question pour les responsables du FN n’est plus même d’évaluer la pertinence ou la faiblesse de leur programme économique, mais de savoir s’ils veulent ou non affronter les échéances électorales de 2017, avec un handicap de crédibilité qui les plombe irrémédiablement. En termes de communication le produit est rejeté par l’opinion publique, et, sur les bases actuelles, il est impossible que celui-ci évolue vers une perception positive. Nous sommes là en présence d’un ancrage mental de type pavlovien qui provoque un rejet réflexe de l’objet désigné comme néfaste.

    Il ne suffit plus seulement de changer, ou de faire évoluer le contenu programmatique sur ses points les plus problématiques, mais, plus fondamentalement, de reconstruire une image qui change la perception de gestionnaire du FN aux yeux du public. Le temps est compté pour un tel travail de rénovation où la forme, c’est-à-dire les éléments de langage et leurs affects, compte tout autant, si ce n’est plus, que les propositions et leur logique.

    Didier Beauregard, 26/12/2015

    Notes :

    1) Etude publiée dans Le Monde du 19/12/2015.
    2) Sondage CSA/Atlantico du 19/10/2013.
    3)BVA/JDD du 8/12/2015.
    4) Le Monde du 6/05/2015.

    http://www.polemia.com/le-programme-economique-plafond-de-verre-ultime-du-front-national/

  • Les sanctions contre Moscou ruinent les agriculteurs européens

    Les représentants de l’élevage français se sont rendus en Russie pour soulever la question de la levée des sanctions qu'ils subissent de plein fouet.

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    Les éleveurs français veulent reprendre les livraisons de leur production en Russie.

    L'intention des éleveurs français de revenir aux livraisons de leurs produits a été annoncée ce lundi par le Service fédéral russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor), suite aux négociations du chef du service Sergueï Dankvert et du président de la Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor Olivier Allain.

    http://fr.sputniknews.com/caricatures/20151222/1020485768/sanctions-russie-ue-agriculteurs.html#ixzz3vSFcrx8h

  • Déchéance de la nationalité : Le retour du tragique et l'écroulement final de 1789

  • Baroin et l'AMF : le renforcement d'un anti catholicisme primaire, une mauvaise réponse à l'islamisme violent

    Le père Matthieu Rougé,curé de Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris et ancien responsable du service pastoral d'études politiques, répond aux questions du Figaro

    "Que penser de la polémique suscitée par le vade-mecum de l'association de l'Association des maires de France qui estimait en novembre dernier que «la présence de crèches de Noël dans l'enceinte des mairies [n'était] pas compatible avec la laïcité»? On a l'impression que ce débat revient chaque année…

    Il y a une dizaine d'années, on s'en était pris aux sapins de Noël. Mais certains esprits éclairés ayant expliqué qu'ils constituaient la rémanence de cultes druidiques, ils avaient perdu en quelques jours leur caractère attentatoire à la République! Comme si le culte druidique, en tant que culte, était moins contraire à la laïcité que le culte chrétien…

    Beaucoup de responsables publics semblent en fait ne pas concevoir d'autre réponse à l'islamisme violent que le renforcement d'un anti catholicisme primaire. C'est pour le moins une erreur d'appréciation sur notre culture et sur le cœur de l'homme. Dans l'espace public, les crèches disent sur un mode accessible à tous, et qui n'est pas immédiatement confessionnel, la beauté de la vie et de l'accueil, réalités salutaires dans un temps de violence et d'exclusion. Dans le «vademecum» de l'AMF, il y a une recommandation encore plus choquante: la consigne stricte pour les élus de ne jamais manifester leur foi, par quelque geste que ce soit, dans le cadre public.

    En quoi la neutralité de l'Etat serait-elle remise en cause par le fait que certains élus soient sereinement et ouvertement croyants, à partir du moment où ils prennent soin de tous avec équité? Une telle idéologie antireligieuse est en réalité d'une grande violence. J'ai célébré en novembre les obsèques d'un jeune homme assassiné au Bataclan. Le jour de son enterrement, le maire local, catholique mais très attentif aux différentes communautés religieuses de sa commune, a participé à l'émotion et à la prière de tous avec ferveur et simplicité. Pendant que nous chantions le Notre Père de tout notre cœur, je me suis dit: «faut-il avoir l'esprit épais et le cœur sec pour penser qu'il y aurait là une atteinte à la juste laïcité».

    Lahire

  • Après Tapie, revoilà Copé ! C’est ça, « faire de la politique autrement » ?

    Le maire de Meaux va nous livrer le fond de sa pensée le 20 janvier prochain : Le Sursaut français. On flaire d’ici le succès en librairie.
    Au soir du second tour des régionales, il y a exactement quinze jours, ils nous le juraient tous ; confrontés au score inégalé du Front national, les politiques l’assuraient en chœur : ils avaient « entendu le message des Français ». C’était sûr, promis juré, on allait « faire de la politique autrement ». Changer les têtes, arrêter les petites magouilles et les guerres de parti, nettoyer les écuries d’Augias, congédier les menteurs et les escrocs…
    Et que voit-on ? Le 20 décembre, Tapie, le marlou des années Mitterrand couvert d’or par la Sarkozie, qui prétend revenir en politique. Toujours la même gouaille, le même culot, le même costard, la même teinture, le même baratin… Toujours la même emphase et la même enflure pour mieux espérer enfler les Français. « Nanar le rempart contre le FN », une série des années 80 recolorisée.

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  • Exclusif Salon Beige : les voeux de Noël de Hollande et Valls aux Français

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    Le Premier ministre britannique a moins de complexe :

    "[...] nous célébrons la naissance du Fils unique de Dieu, Jésus Christ - le Prince de la Paix. Comme un pays chrétien, nous devons nous rappeler ce que représente sa naissance: la paix, la miséricorde, la bonne volonté et, surtout, l'espérance. Je crois quenous devrions également réfléchir sur le fait que c'est grâce à cesimportantes racines religieuses et ces valeurs chrétiennes que la Grande-Bretagne a eu un tel succès chez les personnes de toutes confessions et rien d'autre. [...]"

    Michel Janva

  • Le Réveil Français aurait il quelque chose à voir avec le Réveil de la Force ?

    Ceux qui, à la droite des « Républicains » se présentent comme les tenants de la « France forte », pourraient répondre par l’affirmative à cette question hautement politique. Il est vrai que si l’on observe la situation de la France aujourd’hui, et plus singulièrement ceux qui en son sein se déclarent patriotes, c’est-à-dire au service de cette France aimée, ils on en effet quelque chose de comparable aux rebelles de « Stars Wars » qui luttent contre l’Empire.

    Le Réveil Français n’est pas un parti, ni même un mouvement. Il se donne la mission d’alimenter par la réflexion, les stratégies de gouvernements futurs quand « l’Empire » sera vaincu. De nourrir en construisant des hypothèses concrètes et tenant compte de la conjoncture réelle, un vrai projet politique applicable en s’appuyant sur les expertises que nous sollicitons dans tous les domaines relevant principalement des compétences régaliennes de l’Etat. En deux mots, un pouvoir essentiellement financier, international, oligarchique et d’une puissance incroyable, représente le côté obscur de la force et transforme les peuples riches de leurs particularismes en sociétés anonymes et cosmopolites asservies par la consommation, les sens et l’ambition matérielle, en faisant disparaître ceux qui résistent par la puissance militaire et financière. A cet égard on peut comparer la FED à l’Etoile noire avec son vaisseau interstellaire Goldman Sax. Un autre vaisseau de l’Empire, entièrement téléguidé, croise dans nos contrées pour soi-disant assurer notre sécurité, mais en réalité pour mieux contrôler les nations désarmées donc dépendantes : L’OTAN. Les vieilles nations, ayant quelques restes de personnalité et de fierté, ne supportent pas, du moins dans les profondeurs de leurs peuples insoumis, d’être sous la coupe des agents de l’Empire, comme le gouverneur Hollande et son porte flingue Valls en France. Les rebelles ont effectué dans notre pays une belle démonstration de force aux élections régionales, même si ça ne s’est pas soldé par une victoire concrète et que les forteresses édifiées par l’ennemi ont tenu au prix des pires compromissions. [....]

    La suite dans Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Reveil-Francais-aurait-il

  • Gérard Depardieu : "Les Restos du cœur sont une fumisterie"

    Gérard Depardieu n'a décidément pas sa langue dans sa poche. Dans une interview exclusive accordée à Nice-Matin et Var-Matin ce dimanche 20 décembre, l'interprète de Cyrano de Bergerac s'est de nouveau adonné à un réquisitoire contre l'état français. 
    Quand Nice-Matin l'interroge sur ce qu'il pense des actions menées par l'association créée par Coluche en 1985, sa réponse a le mérite d'être claire. « Moi, je déteste les Restos du cœur. Une fumisterie terrible. » Une fumisterie qui distribue chaque année environ 100 millions de repas chauds aux plus démunis… Mais l'impétueux précise : « Pas Les Restos, tant mieux que ça existe. Mais on a un peu honte. Pas pour les gens qui ont faim, mais pour l'État qui devrait s'en occuper. Honte pour ceux qui gouvernent. » 
    Son problème avec les politiques français, Gérard Depardieu ne l'a jamais caché. Cette fois, c'est leur malhonnêteté qu'il dénonce. « Tous ces hommes politiques sont grossiers. C'est grossier de vouloir faire le bien des autres quand on n'est pas honnête. Non, ça ne m'intéresse pas du tout. » 
    « Une espèce de concept idiot où la vie n'a pas d'intérêt » 
    Sa vision du monde n'en est pas moins sombre : « Notre société est bourrée de mensonges et d'informations diluées, rediluées et re-rediluées. Une espèce de concept idiot où la vie n'a pas d'intérêt. » 
    Mais si pour le comédien la société va mal : « Ce que je remarque aujourd'hui, c'est qu'il y a des gens qui sortent du bureau en costard-cravate et qui font les poubelles. À huit heures du soir, ils sont là, à récupérer une orange au Carrefour Market. C'est hallucinant la vie moderne. » Lui n'a pas changé : « En fait, on est pareil que lorsqu'on sort de l'école, sauf qu'on gagne un peu plus d'argent et qu'on est mal foutu. » C'est vrai qu'il n'a pas changé. Gérard Depardieu qui ne critique pas à tout va ne serait plus Gérard Depardieu... 
    Innocent, la nouvelle biographie de Gérard Depardieu est sortie en librairie le 18 novembre dernier.

  • Non, la gauche caviar n’est pas morte

    Ainsi, selon notre confrère Marianne, Claude Bartolone, candidat malheureux à la présidence de la région Île-de-France, a augmenté le budget de son cabinet à l’Assemblée nationale de 33 % en trois ans et de 6 % entre 2014 et 2015. Ça fait un petit billet de 244.000 euros, tout de même, rien que sur les douze derniers mois. Plus d’un million d’euros supplémentaires entre 2012 et 2015. Autrement dit, une paille ! Qu’on se rassure, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale (Barto n’a pas tout perdu) a la réponse, la justification, l’argument massif qui convainc : « Nous avons régularisé certaines situations. Des personnels étaient payés par d’autres administrations. C’était le cas de mon prédécesseur, par exemple. » Des « régularisations ». Il est vrai que, dans ce domaine, le Parti socialiste est un vrai spécialiste.

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  • Déchéance de nationalité : le pouvoir déchu de toute crédibilité

    La déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux nés français. Annoncée au congrès, puis remise en cause, enterrée depuis l’Algérie par Taubira, elle est finalement maintenue. Le pouvoir n’en peut plus de se contredire. Nous non plus.

    Les rumeurs allaient toutes dans le même sens : Hollande enterrait la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux nés français. Après tout, l’effet d’annonce avait joué à plein avant les régionales pour séduire la droite, il était temps maintenant de donner des gages à à gauche, que la mesure faisait grincer des dents.
    Et ça s’est précisé. Taubira, en visite en Algérie, donne lundi une interview à une radio locale. Au sujet de cette déchéance, elle annonce

    je vous indique que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en Conseil des ministres ne retient pas cette disposition

    Elle avait d’ailleurs estimé, à titre personnel, que cette réforme « posait un problème de fond sur le principe fondamental qu’est le droit du sol », auquel elle est « profondément attachée ».

    Donc, non. Et puis si. Pour une fois, le « président » Hollande a décidé de ne pas se dédire. La déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux nés français figure bien à l’article II du projet de loi de révision constitutionnelle présenté ce matin en conseil des ministres.
    Exercice de style compliqué pour Valls, qui confiait le15 décembre : «  Est-ce que le symbole en vaut la peine ? ». Sous-entendu : non. Et puis si, rétropédalage dans la semoule pour annoncer que la disposition controversée est « une mesure hautement symbolique » que M. Hollande s’est engagé à prendre devant le Parlement, et dont « l’efficacité n’est pas l’enjeu premier ».

    Si la droite peut se réjouir du maintien de cette mesure, à la gauche du PS, ça va ruer dans les brancards. Chez les écologistes, Cécile Duflot voyait dans la proposition « plus qu’une ligne rouge », « une faute », tandis que le député européen du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, l’a comparée à « une mesure du Front national ».

    Reste le cas de Christiane Taubira, qui s’est une fois de plus mise en porte à faux par rapport au gouvernement. Elle a aussi été contrainte de se dédore en public

    La parole première est celle du président de la République. Elle a été prononcée au congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en conseil des ministres et c’est le point final.
    […]La seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité (…), je n’ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale.

    Pour autant, non seulement elle a une fois de plus pris des initiatives engageant la parole de la France, qui pis est depuis l’étranger, donnant à ses propos un retentissement particulier. À ce titre, elle ne devrait pouvoir rester au gouvernement. Si elle a un peu d’honneur, elle ne devrait d’ailleurs pas souhaiter elle-même rester dans une équipe qui l’a tenu à l’écart d’un sujet qui relève directement de sa compétence. On peut toujours rêver.

    C.D.

    http://fr.novopress.info/196521/decheance-nationalite-pouvoir-dechu-credibilite/#more-196521