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France et politique française - Page 3540

  • Quatre terroristes, dont un ancien militaire, préparaient des attentats contre des bases militaires et la décapitation d'un gradé

    Mais tout va bien en France et notre président s'occupe de la Grèce : 

    "Dans la soirée, c’est le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve qui s’est exprimé. « Lundi 13 juillet à l’aube, quatre individus de 16 à 23 ans, dont un ancien militaire réformé de la marine, ont été interpellés aux quatre coins du territoire. Ces individus projetaient des attaques terroristes contre des installations militaires françaises ». Selon l'AFP, les mis en cause projetaient de «décapiter un militaire gradé»

    Le principal instigateur dans ce projet d’attentat avait été, selon le locataire de la Place Beauvau ,« repéré pour son activisme sur les réseaux sociaux et dans le relationnel de jihadistes français aujourd’hui incarcérés ». Il avait aussi manifesté des « velléités de départ en Syrie» ce qui lui avait valu à l'époque «un entretien administratif» avec les services français.

    Bernard Cazeneuve a aussi précisé qu’« aucun lien ne peut etre établi à ce stade avec les faits qui se sont déroulés récemment dans les Bouches du Rhône. »

    Mais bien sûr...

    Lahire

  • Explosions de Berre-L'Etang : il s'agit bien d'un attentat

    Un dispositif de mise à feu de type électrique a été retrouvé et le grillageentourant le site classé Seveso avait été cisaillé à plusieurs endroits. Il faut se pincer pour croire aux dires d'une source proche de l’enquête :

    "Cela peut être une vengeance liée à un conflit social, un licenciement. Des individus d’une boîte concurrente voulant déstabiliser LyondellBasell.Un voisin lassé par l’odeur et les nuisances du site. Un ou plusieurs activistes voulant prouver que les sites Seveso sont mal protégés. C’est très très ouvert et, pour l’instant, nous avons peu d’éléments exploitables puisque tout est carbonisé."

    Selon Libération, l’hypothèse d’une action jihadiste n’est, pour l’heure, pas privilégiée.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Hervé Gattegno : “La seule audace de Hollande c’est de se dire audacieux”

    Le journaliste Hervé Gattegno a commenté le traditionnel discours du 14 juillet de François Hollande. Durant son entretien, le président de la République a invoqué la patrie et a vanté son “audace”.

    Pour Hervé Gattegno, François Hollande n’a certainement pas d’audace. Son discours n’avait rien d’innovant et de pertinent. Pour Hervé Gattegno, il ne devrait plus s’exprimer tant qu’il n’a rien à dire.


    Le parti pris d'Hervé Gattegno : "La seule… par rmc

    http://fr.novopress.info/

  • Marine Le Pen promet aux forces armées une hausse du budget militaire en cas de victoire en 2017

    La présidente du Front national Marine Le Pen a adressé lundi, à la veille du défilé militaire du 14 juillet, un message aux forces françaises armées en saluant leur "courage" et en promettant un "réarmement cohérent" en cas de victoire en 2017.

    Mme Le Pen salue dans un communiqué le "courage" des soldats engagés "en France comme à l'étranger".

    Elle dénonce dans son message le désarmement des forces armées par un gouvernement qui "repousse l'essentiel des hausses budgétaires après 2017", "brade nos industries stratégiques" et entraîne la France sur "la pente dangereuse du désarmement de ses forces".

    La députée européenne promet qu'en cas de victoire à la présidentielle, elle organisera un "réarmement cohérent à 2% du PIB, sur la durée du mandat électif", contre environ 1,5% actuellement.

    Marine Le Pen accuse aussi le gouvernement de "ne pas avoir le courage de nommer l'ennemi" contre lequel les armées se battraient, à savoir "l'islamisme".

    source : Afp via yahoo ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFylypZuFDixIPAbt.shtml

  • Marion Maréchal-Le Pen prête à s’allier à l’ancien leader du bloc identitaire Philippe Vardon

    Voilà qui risque de ne pas plaire à la présidente du Front National, Marine Le Pen, si soucieuse de respectabilité : sa nièce et tête de liste en PACA pour les régionales, Marion Maréchal-Le Pen, envisage de s’allier avec Philippe Vardon, ancien leader niçois du bloc identitaire.

    Vardon campe sur une ligne dure, aux antipodes de celle de Florian Philippot ou de Gilbert Collard. Farouchement hostile à l’Islam et au Gaullisme, il est d’une école politique et historique que certains honnissent et parfois accusé d’apprécier Maurras. Le président de Nissa Rebela est surtout d’une génération qui échappe à ces stéréotypes.

    Si Marion Maréchal-Le Pen fait alliance avec Philippe Vardon elle se montrera réellement capable de passer outre les injonctions partisanes et gauchisantes de Marine Le Pen pour construire une équipe en mesure de gagner sans renier une base militante qui a construite le FN.

    http://www.medias-presse.info/marion-marechal-le-pen-prete-a-sallier-a-lancien-leader-du-bloc-identitaire-philippe-vardon/35130

  • Florian Philippot n’est que le lierre invasif qui s’accroche au FN et à sa Présidente

    Lydia Schénardi, membre du FN depuis 1984 et cadre historique du parti aux multiples mandats électoraux, s'associe à la démarche des élus FN de PACA, en particulier de Jean-Louis Bouguereau, premier vice-président du groupe FN suspendu du parti depuis, en demandant la démission de Florian Philippot :

    Lydia_schenardi"Je suis interloquée par cette sanction qui se veut, sans la moindre équivoque, être un avertissement d’intimidation à tous ceux qui oseraient s’unir à la démarche de Maître Bouguereau… Voire, manifester leur désapprobation sur telle ou telle décision émanant de notre hiérarchie. Je sais ce que je risque et ne le crains pas car le FN que nous impose Monsieur Philippot n’est absolument plus le Mouvement pour lequel j’ai milité pendant 34 ans. Il me semble qu’un parti qui prône la démocratie devrait écouter ses militants et tenter de les entendre. C’est d’ailleurs le sens du courrier que nous recevions en juin dernier de notre Présidente, promettant plus de démocratie et nous invitant à adopter de nouveaux statuts… Consultation par correspondance s’étant pourtant avérée elle-même un déni de démocratie… (...)

    Que reste-t-il alors pour s’exprimer ? Les médias. C’est d’ailleurs l’exemple que nous offrent au quotidien aussi bien notre Présidente Marine Le Pen que Jean-Marie Le Pen qui communiquent par médias interposés.

    Oui, j’ose l’affirmer, Monsieur Philippot aussi brillant soit-il, n’est que le lierre invasif qui s’accroche au FN et à sa Présidentepour monter toujours plus haut avec une influence néfaste pour notre Mouvement, néfaste pour les valeurs que nous défendons, avec de surcroît l’abandon de fondamentaux qui ont justifié pendant des années notre combat et des promesses électorales populistes gauchisantes totalement irréalistes.

    Or l’on sait que le lierre finit par étouffer l’arbre…"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Laïcards, néo-païens, in-nocents, cathos zombies : « Chassez le christianisme et vous aurez l’islam ! »

    L’islam progresse aussi par la faute de ceux qui pensent le combattre, ou qui ignorent les causes dont ils déplorent les effets.

    L’appel de Tillinac « Touche pas à mon église », saugrenu par sa formulation et par ses signataires, et en traitant en potache un sujet grave, a eu le mérite de relancer un débat sur lequel Gabrielle CluzelRenaud CamusPierre Cassen ou Nicolas Gauthier se sont exprimés.

    Face au simplisme de ceux qui expliquent tout par les discriminations, les inégalités et l’islamophobie, la droite des valeurs ne parle pas d’une même voix. L’islam progresse aussi par la faute de ceux qui pensent le combattre, ou qui ignorent les causes dont ils déplorent les effets.

    Le problème n’est pas tant de remplir nos églises (Gabrielle Cluzel) ou de s’interroger sur leur valeur patrimoniale (Renaud Camus et Denis Tillinac) ou de fournir l’explication par une lecture littérale du Coran (Pierre Cassen) ou de préférer que les musulmans les occupent plutôt que Starbucks ou McDonald’s (Nicolas Gauthier).

    Leurs mosquées sont pleines à craquer quand nos églises ne se rempliront plus jamais. Ils recrutent en vue du djihad et de la conquête musulmane quand nous avons à cœur d’expurger tous les restes de notre culture chrétienne.

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  • Le Comité invisible revient… par Georges FELTIN-TRACOL

    En 2007, un collectif anonyme appelé le Comité invisible publiait L’insurrection qui vient. Présentés comme issus de la mouvance d’ultra-gauche, certains de ses membres supposés, dont Julien Coupat, furent de bon matin arrêtés dans une commune rurale de Corrèze, mis en examen, détenus et accusés du sabotage d’une caténaire de ligne T.G.V., suite à la machination de Tarnac. Le pouvoir sarközyste orchestra cette manipulation politico-judiciaire pour de ténébreuses raisons. Loin de les abattre, la répression renforça la cohésion du groupe. Pendant ce temps, Le Comité invisible continuait ses travaux, d’où cette nouvelle parution : À nos amis. On y trouve un terrible constat : les insurrections sont bien venues. Mais pour quels effets notables ? 

    Ce nouvel essai polémique au style ciselé et incisif lance des affirmations osées. « Toutes les proclamations hypocrites sur le caractère sacré de l’« environnement », toute la sainte croisade pour sa défense, ne s’éclairent qu’à la lueur de cette nouveauté : le pouvoir est lui-même devenu environnemental, il s’est fondu dans le décor (p. 87). » Pis, « la vérité quant à la nature présente du pouvoir, chaque Européen en a un exemplaire imprimé dans sa poche. Elle se formule ainsi : le pouvoir réside désormais dans les infrastructures de ce monde. Le pouvoir contemporain est de nature architecturale et impersonnelle, et non représentative et personnelle (p. 83) ». Dorénavant, « la véritable structure du pouvoir, c’est l’organisation matérielle, technologique, physique de ce monde (p. 85) ». Le Comité invisible écarte par conséquent toutes les oppositions actuellement en cours.

    Versé dans les arts de la guerre, le livre se réfère autant aux stratèges officiels chinois de la Guerre hors limites, au général français Vincent Desportes, au théoricien français de la contre-insurrection, David Galula, qu’au sociologue allemand Ferdinand Tönnies ou au polémologue et philosophe militaire suisse Bernard Wicht. L’essai critique tout le monde, des droites nationales et populistes au camarade trotsko-mitterrandien Jean-Luc Mélenchon sévèrement taclé pour son occidentalisme caché. « “ Mettre l’humain au centre ”, c’était le projet occidental. Il a mené où l’on sait. Le moment est venu de quitter le navire, de trahir l’espèce (p. 33). » L’auteur exige « non un retour à la terre, mais un retour sur terre. Ce qui fait la force de frappe des insurrections, leur capacité à durablement ravager l’infrastructure de l’adversaire, c’est justement leur niveau d’auto-organisation de la vie commune (p. 89) » afin d’affronter « le pouvoir [qui], désormais, est l’ordre des choses même, et la police chargée de le défendre (p. 86) ». La prise de conscience est radicale et risque de déstabiliser les derniers abonnés de Libération. Le Comité invisible assure que, non seulement « il n’y a pas d’humanité, il n’y a que des terriens et leurs ennemis, les Occidentaux de quelque couleur de peau qu’ils soient (pp. 33 – 34) ». Alexandre Douguine écrit pour sa part que « le rejet du chauvinisme, du racisme et de la xénophobie procède d’abord chez moi d’une fidélité à la philosophie des premiers Eurasistes, qui soulignaient de façon positive le mélange de races et d’ethnies dans la formation et le développement de l’identité russe et surtout grand-russe. Il est par ailleurs une conséquence logique des principes de la géopolitique, selon lesquels le territoire détermine en quelque sorte le destin de ceux qui y vivent (le Boden vaut plus que le Blut) (1) ». Tout pacifisme est évacué parce qu’« il n’y aura jamais de paix sur la terre. Abandonner l’idée de paix est la seule paix véritable (p. 39) ». Quant au combat forcément démocratique, l’auteur le dévalue fortement : « ce n’est pas parce qu’on lutte contre un tyran, qu’on lutte pour la démocratie – on peut aussi bien lutter pour un autre tyran, le califat ou pour la simple joie de lutter (p. 53) ».

    Fort de cet ensemble d’observations, À nos amis assure que « la tradition révolutionnaire est frappée de volontarisme comme d’une tare congénitale (p. 236) ». Or Stéphane Rials ne caractérisait-il pas la droite contre-révolutionnaire comme « l’horreur de la volonté (2) » ? Que le Comité invisible en vienne à critiquer le volontarisme risque de le conduire à terme vers ce rivage bien perdu… Leur hostilité à l’État, semblable à certains penseurs contre-révolutionnaires, se complète d’une défiance accrue envers l’individu, surtout quand celui-ci devient « sur-moderne », hédoniste et narcissique 2.0. De ce fait et dans le cadre mondialisé, il paraît évident que « pour l’individu, il n’y a de liberté que surveillée (p. 128) ». En effet, « la liberté et la surveillance, la liberté et le panoptique relèvent du même paradigme de gouvernement. L’extension infinie des procédures de contrôle est historiquement le corollaire d’une forme de pouvoir qui se réalise au travers de la liberté des individus (p. 127) », ce qui signifie que le libéralisme est intrinsèquement répressif. 

    Le Comité invisible se montre ainsi prémonitoire dans la restriction croissante et subreptice des libertés. Écrit plusieurs mois avant la sinistre loi anti-terroriste Hollande – Valls – Cazeneuve – Taubira, il avertit que « l’objet de la grande récolte des informations personnelles n’est pas le suivi individualisé de l’ensemble de la population. Si l’on s’insinue dans l’intimité de chacun et de tous, c’est moins pour produire des fiches individuelles que de grandes bases statistiques qui font sens par le nombre. Il est plus économe de corréler les caractéristiques communes des individus en une multitude de “ profils ”, et les devenirs probables qui en découlent. On ne s’intéresse pas à l’individu présent et entier, seulement à ce qui permet de déterminer ses lignes de fuite potentielles. L’intérêt d’appliquer la surveillance sur des profils, des “ événements ” et des virtualités, c’est que les entités statistiques ne se révoltent pas, et que les individus peuvent toujours prétendre ne pas être surveillés, du moins en tant que personnes (pp. 115 – 116) ». Dans ce grand flicage statistique et numérique, un grand rôle revient à l’ingénieur « le spécialiste et donc l’expropriateur en chef des techniques, celui qui ne se laisse affecter par aucune d’entre elles, et propage partout sa propre absence de monde. C’est une figure triste et serve (pp. 125 – 126) ». À son exact opposé se trouve le hacker qui « se demande “ comment ça marche ? ” pour en trouver les failles, mais aussi pour inventer d’autres usages, pour expérimenter. Expérimenter signifie alors : vivre ce qu’implique éthiquement telle ou telle technique (p. 126) ». Il y a dans cette figure le croisement du flibustier et de l’informaticien génial. Il se doit cependant s’appuyer sur des assises physiques solides. Lesquels ? Survient alors la belle surprise de l’essai. « À défaut de pouvoir puiser dans la tradition révolutionnaire […], on peut s’en remettre à la mythologie comparée (p. 237). » Et d’oser invoquer Georges Dumézil ! Certes, il le relise et l’accommode à leur manière. « Omettons la hiérarchie entre les “ fonctions ” et parlons plutôt de dimensions. Nous disons ceci : toute puissance a trois dimensions, l’esprit, la force et la richesse. La condition de sa croissance est de les tenir toutes trois ensemble. En tant que puissance historique, un mouvement révolutionnaire est ce déploiement d’une expression spirituelle – qu’elle prenne une forme théorique, littéraire, artistique ou métaphysique -, d’une capacité guerrière – qu’elle soit orientée vers l’attaque ou l’autodéfense – et d’une abondance de moyens matériels et de lieux (pp. 237 – 238). » 

    Le recours à Dumézil peut être salutaire d’autant que « nous ne vivons pas, depuis 2008, une brusque et inattendue “ crise économique ”, nous assistons seulement à la lente faillite de l’économie politique en tant qu’art de gouverner. L’économie n’a jamais été ni une réalité ni une science; elle est née d’emblée, au XVIIe siècle, comme art de gouverner les populations (pp. 108 – 109). » Que faire alors ? Mieux, « comment s’arracher à présent à l’attraction du local ? (p. 229) » puisque l’auteur n’oppose pas le mondial au local : il les récuse simultanément ! « Nous partons d’un tout autre   présupposé : pas plus qu’il n’y a de “ nature ”, il n’y a de “ société ”. […] Pas de société, donc, mais des mondes (p. 195). » « Il y a tout à perdre à revendiquer le local contre le global, justifie-t-il. Le local n’est pas la rassurante alternative à la globalisation, mais son produit universel : avant que le monde ne soit globalisé, le lieu où j’habite était seulement mon territoire familier, je ne le connaissais pas comme “ local ”. Le local n’est que l’envers du global, son résidu, sa sécrétion, et non ce qui peut le faire éclater (pp. 190 – 191). » Le local « est une contraction du global, que l’on fait consister ou non (p. 191) ». Face à « l’État [qui] est la mafia qui a vaincu toutes les autres, et qui a gagné en retour le droit de les traiter en criminelles (p. 192) », il importe de valoriser d’une manière discrète la commune, ce « pacte de se confronter ensemble au monde. C’est compter sur ses propres forces comme source de sa liberté. Ce n’est pas une entité qui est visée là : c’est une qualité de lien et une façon d’être au monde (pp. 201 – 202) ». Elle « revient au moment même où l’État et la bourgeoisie s’effacent comme forces historiques (p. 200) ». Puisque « la plupart de nos belles démocraties occidentales sont devenues des régimes policiers parfaitement décomplexés, tandis que la plupart des régimes policiers de ce temps arborent fièrement le titre de “ démocratie ” (p. 64) », faut-il se séparer territorialement ? « Faire sécession, c’est habiter un territoire, assumer notre configuration située du monde, notre façon d’y demeurer, la forme de vie et les vérités qui nous portent, et depuis là entrer en conflit ou en complicité. […] Faire sécession, c’est rompre non avec le territoire national, mais avec la géographie existante elle-même. C’est dessiner une autre géographie, discontinue, en archipel, intensive – et donc partir à la rencontre des lieux et des territoires qui nous sont proches, même s’il faut parcourir 10 000 km (pp. 186 – 187). » Dans son premier essai de géopolitique, Aymeric Chauprade défendait déjà cette géographie politique mondiale en archipels culturels (3).

    Qu’on ne s’étonne pas si le Comité invisible entend repenser la guerre et non l’éviter. « La guerre n’est pas le carnage, mais la logique qui préside au contact de puissances hétérogènes. Elle se livre partout, sous des formes innombrables, et le plus souvent par des moyens pacifiques. S’il y a une multiplicité de mondes, s’il y a une irréductible pluralité des formes de vie, alors la guerre est la loi de leur co-existence sur cette terre (p. 140). » L’essai marque son intérêt pour la géopolitique grecque antique et la polis. L’auteur collectif célèbre « la démocratie athénienne [qui] est une démocratie hoplitique. On y est citoyen parce que l’on y est soldat, d’où l’exclusion des femmes et des esclaves (pp. 137 – 138) ». L’autre référence qui change des habituels théoriciens de « gauche » est la Res Publica à Rome. L’essai rappelle qu’« être libre et être lié, c’est une seule et même chose. Je suis libre parce que je suis lié, parce que je participe d’une réalité plus vaste que moi. Les enfants des citoyens, dans la Rome antique, c’étaient des liberi : c’était, au travers d’eux, Rome qui grandissait. C’est dire si la liberté individuelle du “ je fais ce que je veux ” est une dérision, et une arnaque (p. 129) ». 

    Fustigeant au passage les thèses du doctrinaire gauchiste italien Antonio Negri et Michael Hardt ainsi que les « délires de Proudhon (p. 210) », À nos amis n’hésite pas à souhaiter le Polémos et à son « combustible » premier, le peuple et ses fureurs populaires. D’ailleurs, « “ populaire ” vient du latin populor, “ ravager, dévaster ” (p. 54). » La conflictualité est une part inhérente à l’être humain comme le soulignent depuis longtemps les auteurs « d’en face ». « Il faut aller jusqu’à reconnaître que la guerre est en nous – la guerre sainte, disait René Daumal. La paix n’est pas plus possible que désirable. Le conflit est l’étoffe même de ce qui est. Reste à acquérir un art de le mener, qui est un art de vivre à même les situations, et suppose finesse et mobilité existentielle plutôt que volonté d’écraser ce qui n’est pas nous (p. 140). »

    Le Comité invisible constate avec lucidité que « tant que la perspective d’un soulèvement populaire signifiera pénurie certaine de soins, de nourriture ou d’énergie, il n’y aura pas de mouvement de masse décidé. En d’autres termes : il nous faut reprendre un travail méticuleux d’enquête. Il nous faut aller à la rencontre, dans tous les secteurs, sur tous les territoires où nous habitons, de ceux qui disposent des savoirs techniques stratégiques (p. 96) ». Acquérir, mieux recueillir et transmettre d’anciennes connaissances (plantes médicinales, agriculture écologique, pratiques artisanales, techniques industrieuses, etc.) constitue le point de départ indispensable de toute véritable conjuration.

    Déjà, au-delà des Alpes, CasaPound applique avec un véritable succès certaines formes préconisées de militantisme. Dans l’ancienne Allemagne de l’Est, des noyaux militants N.P.D. (Parti national-démocrate d’Allemagne) implantent dans des villages des « maisons de l’identité allemande ». En Grèce, malgré la persécution policière et médiatique, Aube dorée poursuit son travail en tissant un solide maillage social. Cet essai est donc bienvenu. Observons qu’il s’intitule À nos amis et non À nos camarades. Un quelconque Didier Daeninckx de bas-étage pourrait y voir un clin d’œil à la Librairie de l’Amitié tenue à Paris au milieu des années 1960 par Europe Action ainsi qu’à l’habituelle salutation gréciste… Soyons pour une fois réactifs et conscients des enjeux. Cet essai peut nous y aider. Plus que des « intellectuels organiques », devenons enfin des militants en phase avec nos peuples. 

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : « Qu’est-ce que l’eurasisme ? Une conversation avec Alexandre Douguine », dans Krisis, n° 32, juin 2009, p. 153.

    2 : cf. Stéphane Rials, « La droite ou l’horreur de la volonté », dans Révolution et Contre-Révolution au XIXe siècle, D.U.C. – Albatros, 1987, pp. 53 – 68.

    3 : cf. Aymeric Chauprade, L’Espace économique francophone. Pour une francophonie intégrale, Éditions Ellipses, 1996.

    • Comité invisible, À nos amis, La Fabrique (64, rue Rébeval, 75019 Paris), 2014, 242 p., 10 €.

    http://www.europemaxima.com/