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France et politique française - Page 3634

  • « Une certaine idée de la France » #4 – Cheyenne Carron

    Le Bréviaire des patriotes lance « Une certaine idée de la France », une série d’entretiens où nous soumettons 5 questions, toujours les mêmes, à des personnalités afin que chacun puisse exprimer sa vision de la France au travers de son histoire et de sa culture.

    Pour ce quatrième numéro, nous avons interrogé Cheyenne Caron, réalisatrice du film L’Apôtre, qui raconte le parcours d’un jeune musulman converti au catholicisme.

     

    ► Le général de Gaulle avait « une certaine idée de la France ». Quelle est la vôtre ?

    Enfant, ma grand-mère ardéchoise nous recevait pour Noël dans son immense ferme. Le soir avant de nous glisser dans les draps en lin épais et froids, ma grand-mère mettait un galet du Rhône au four avant de les placer dans les lits.

    Lorsque je me glissais dans ce lit chaud, creusé par des générations de ma famille, avec la petite croix au dessus de ma tête, j’étais l’enfant la plus heureuse du monde.

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  • Migrants : les conseils de l'Australie à l'UE

    Tony Abbott, premier ministre d'Australie, estime que si les pays de l'Union européenne suivaient le modèle australien, beaucoup de vies seraient sauvées.

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    "Pour Tony Abbott, seul le refoulement systématique des bateaux chargés de migrants est efficace. "Des centaines, peut-être des milliers de personnes se sont noyées en essayant d'atteindre l'Europe depuis l'Afrique. Le seul moyen d'empêcher ces tragédies est de mettre fin (à l'arrivée) des bateaux", a-t-il déclaré mardi à des journalistes.

    "Il est urgent que les Européens adoptent une politique très ferme qui puisse mettre fin au trafic d'êtres humains en Méditerranée", a-t-il ajouté."[...]

    Marie Bethanie

  • Sur Canal+ «Hollande a parlé aux bobos. Qu'il parle au reste des Français maintenant.»

    Pour ses trois ans de mandat, François Hollande a laissé les caméras du Supplément de Canal+ le suivre une semaine durant, à l'occasion d'une émission de deux heures qui lui était entièrement consacrée. Un moyen, de l'avis général, de séduire l’électorat bobo branché de gauche en vue de la présidentielle de 2017. Mais le chef de l'Etat a-t-il réussi son coup? Philippe Moreau-Chevrolet, président et fondateur de l'agence de communication MCBG, évalue la performance du président.
    Hollande a déclaré «Je dois être celui qui incarne les Français. (…) Je ne veux pas être familier avec les Français». Bon point ou faux pas ?
    C'est une erreur et cela peut sembler méprisant, même si de sa part ce n'est sans doute qu'une maladresse. Ses détracteurs ne se priveront d'ailleurs pas de lui renvoyer cette phrase au visage. Et puisque François Hollande «ne veut pas être familier avec les Français», personne ne sait vraiment qui il est. Or c'est en étant plus familier que les Français, donc les électeurs, le connaîtront mieux: un président doit être familier. En comparaison, Nicolas Sarkozy, on peut le détester, mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas être familier.
    Qu'a-t-il bien maîtrisé alors ?
    Comme à son habitude, François Hollande a extrêmement bien géré la séquence militaire, les questions de politique internationale et l'après Charlie. Il s'en est aussi très bien sorti dans son face-à-face avec les lycéens. Il a su les écouter, sans leur faire la morale ni les juger, faisant preuve d'empathie pour tenter de les comprendre. Le chef de l'Etat apparaît aussi comme quelqu'un de sympathique, avec le sens de l'humour. Mais ces bons points n'ont pour autant pas renforcé sa stature présidentielle ni son image de futur présidentiable.
    L'opération séduction n'est donc pas une réussite ?
    Non, c'est une opération ratée. Manuel Valls, lui, est un maître de la communication, sérieux, dans l'action, qui sait s'adapter en fonction du média dans lequel il apparaît. L'émission de ce dimanche a été à l'image de la communication de François Hollande: décalée. Il n'a pas commis trop d'erreurs, il apparaît sympathique mais l'exercice met en lumière un décalage entre le président et la réalité des Français. Surtout lorsqu'on le voit travailler au soleil sur une terrasse puis grimper dans un luxueux jet privé. Et il n'a pas été bon lorsque la progression du Front national a été abordée. On en retiendra ce qu'on retient habituellement des conférences de presse de François Hollande, à savoir pas grand-chose. Il a parlé aux bobos, à un tout petit segment de la population. Qu'il parle au reste des Français maintenant.

    Propos recueillis par Anissa Boumediene 20 minutes :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EukAVuyZElknZTnUBh.shtml

  • La France que veut Sens Commun

    Sens Commun annonce le lancement des États Généraux de la droite et du centre-droit dans le cadre de la primaire UMP pour les élections présidentielles de 2017.

    Logo"À partir de juin et jusqu’à la fin de l’année, nous allons nous déployer sur tout le territoire français, à travers huit forums inter-régionaux dédiés aux grands thèmes régaliens et rassemblant le peuple de droite. Il s’agit d’établir ensemble un cap clair et un terreau programmatique incontournable pour la droite. Il s’agit de proposer à notre pays de vraies perspectives, une vraie ambition, une vision cohérente et ancrée dans le réel : « La France que nous voulons ». Un meeting national conclura l’ensemble début 2016."

    Sens Commun souhaite ainsi sortir du concert des polémiques superficielles et des tactiques afin de recentrer le débat politique sur le fond. Sébastien Pilard, président du mouvement, précise :

    «Parce que ce moment important pour notre pays ne peut se réduire à des questions de personnes, Sens Commun propose à l’ensemble des militants de la droite et du centre-droit de se retrouver pour définir la France que nous voulons pour l’alternance».

    Michel Janva

  • Fraude fiscale : qui est coupable ?

    On assiste en ce moment à une intensification internationale de la lutte contre la fraude fiscale. Mais s'attaque-t-on toujours aux vrais coupables ?

    Pas une semaine sans qu'un nouveau scandale de fraude fiscale n'apparaisse. La banque HSBC est aujourd'hui accusée d'avoir favorisé l'évasion fiscale vers la Suisse de 180 Mds d'euros : Et la liste des coupables diffusée par la presse cite pêle-mêle les rois du Maroc et de Jordanie, le coiffeur Jacques Dessange, le footballeur Christophe Dugarry, le comique-troupier Gad Elmaleh ou encore la couturière Diane von Furstenberg. Tant de monde que l'on en vient à se demander s'il est si grave que cela de placer son argent en Suisse.

    En effet, si le recours au paradis bancaire pour dissimuler son argent trouve toujours son origine dans des actes sans doute plus ou moins illégaux, les motifs incriminés ne sont pas toujours empreints de la même gravité. Entre celui qui cache l'origine criminelle des fonds (crime, trafic de drogue, prostitution...), celui qui veut dissimuler des pots-de-vin et celui qui cherche à cacher au fisc de l'argent honnêtement gagné, l'intensité de la faute n'est pas la même, qu'on le veuille ou non. Surtout au regard de la pression fiscale actuelle. Or, la mode consiste aujourd'hui à mettre tout le monde dans le même sac.

    Au lieu de pousser des cris de vierges effarouchées à la seule évocation d'une quelconque fraude fiscale, essayons donc de remettre l'église au milieu du village. Celui qui essaie de payer moins d'impôt est tout de même moins dangereux que le criminel endurci. Et pourtant, la fraude fiscale, qui peut d'ailleurs légalement commencer avec quelques centaines d'euros non déclarés, est dorénavant punissable en France de 7 ans de prison. On en vient donc à se demander si les moyens offerts pour lutter contre la fraude fiscale ne sont pas devenus finalement plus dangereux que la fraude fiscale elle-même.

    Assimiler poujadisme et crime en bande organisée crée une inquiétante confusion. Au point que l'optimisation fiscale, la délocalisation et l'expatriation, techniques pourtant tout à fait légales, relèvent désormais dans l'inconscient collectif de la fraude ou de l'évasion fiscale... L'impôt est ainsi devenu l'arme morale absolue des gouvernements. Celui qui s'arrange pour ne pas le payer, légalement ou non, est voué à l'opprobre public, qu'il s'appelle Gérard Depardieu ou Bernard Arnault. Et si l'Etat veut nuire à un citoyen, il suffit de lui notifier une rectification d'impôt. Justifiée ou non, peu importe. Le redressement fera la une de l'actualité et si le contribuable gagne après 10 ans de procédure, il sera trop tard.

    D'ailleurs, tout montre que cette croisade contre la fraude fiscale relève avant tout du bal des faux-culs. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on s'aperçoit que la lutte contre le secret bancaire a commencé lorsque les Etats se sont retrouvés à court d'argent et ont essayé par tous les moyens d'endiguer la fuite des capitaux, fuite précisément liée à des impôts devenus prohibitifs bien que toujours aussi impuissants à résorber les déficits. Autrement dit, tant que la Suisse servait de plate-forme de blanchiment de l'argent de la drogue ou du trafic d'armes, les Etats n'y trouvaient rien à redire. Depuis qu'ils ont un besoin crucial de récupérer l'argent des impôts, le secret bancaire est devenu inadmissible.

    L'Etat actionnaire n'a au demeurant pas les mêmes réflexes que l'Etat collecteur d'impôt. Il ne trouve donc rien à redire au fait que Renault-Nissan ou EADS installent leur siège social aux Pays-Bas ou que des entreprises nationales comme EDF, GDF-Suez, Thales, Veolia ou France Telecom partent y créer des holdings destinés à y faire remonter du bénéfice. Il paraît que le fait d'y payer moins d'impôt est un pur hasard et que le choix batave relève d'un strict souci de neutralité. Ben voyons...

    Pour en revenir aux listes HSBC, l'ancien procureur Eric de Montgolfier, à l'origine de la saisie des fichiers, s'étonne que tous les noms figurant sur les listes n'aient pas été divulgués. Il se souvient y avoir vu par exemple l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani, collaborateur de Charles Pasqua et trouve curieux que son nom ait disparu. Beaucoup sont d'ailleurs surpris que dans l'affaire SwissLeaks, qui comprend 10000 noms, aucun homme politique français ne soit cité. Si les 3000 français du début de l'enquête sont montés à 9000 pour plus de 5,7 Mds d'euros, le scandale épargne pour l'instant le monde politique. Sans doute sont-ils tous réellement pauvres comme semble le montrer leur déclaration de patrimoine officiellement publiée...   

     

    Manuel Calambra monde&vie 25 fevrier 2015

  • Générosités subventionnées

    Le 16 avril le conseil municipal d'Amiens décidait de supprimer la subvention que la ville versait jusqu’ici au "Réseau Éducation sans Frontières" (RESF) et ceci bien qu'une centaine de militants de ce Réseau et de ce que L'Humanité appelle des "déboutés du droit d’asile" se soient, pour reprendre l'expression du journal communiste en date du 17 avril "invités au Conseil Municipal". (1)⇓

    Cette pression n'a pas fait céder Mme Brigitte Fourré, Maire UDI d'Amiens, en raison notamment d'une pression encore plus forte, celle de la baisse des subventions de l'État central, la dotation globale de fonctionnement.

    On pourrait tenir cette affaire pour simplement anecdotique, une broutille, d'autant que la somme porte sur 1 800 euros, qui, nous dit-on aussi, représentent 80 % du budget de l'association laquelle milite en faveur de l'immigration illégale. Au cours du débat on a pu apprendre que l'ancienne municipalité, "de gauche" consacrait "10 % du budget du Centre communal d’action sociale pour aider des personnes en situation irrégulière, sans prendre en compte les pauvres de nationalité française." (2)⇓

    À noter que la Ligue des Droits de l'Homme, aujourd'hui satellisée par la nébuleuse communiste, se trouve impliquée dans le débat. Son vice-président amiénois ne manque pas de qualifier cette restriction budgétaire de "posture d'extrême droite". Le mot est lâché. Les centristes de l'UDI, eux-mêmes si vigilants dans ce domaine se voient donc amalgamés à leurs pires ennemis. Bonne ambiance.

    Au-delà de ce contexte on est aussi en droit de s'interroger quant au principe même de ces associations subventionnaires.

    Le RESF de la Somme assemble, d'après ses partisans, près de 43 associations et syndicats.
 Et si ces 1 800 euros de subvention représentent "près de 80 % du budget employé par le réseau pour venir en aide aux sans-papiers résidant sur la commune" cela veut dire, en fait, que le "réseau" consacre environ 2 200 euros, en fait, à une seule activité, la coordination d'une agitation, ou plus exactement la participation à des actions de militantisme politique pro-immigration dont on perçoit mal l'utilité publique, régionale ou nationale.

    On peut imaginer que les sections locales de ces 43 associations et syndicats reçoivent, elles aussi, de concours venus des budgets publics, puisque depuis une série de lois échelonnées de 1988 à 2003 ce sont les partis politiques eux-mêmes qui reçoivent des subventions, décidées par les membres de ces partis.

    Si nous comprenons bien les chiffres indiqués, 80 % du budget de fonctionnement ne proviennent donc pas de leurs adhérents. Pourtant 43 associations cela devrait faire au moins 129 membres soit, par adhérent, une cotisation inférieure à 14 euros : somme minime, pensera-t-on, que ces soi-disant "militants", si généreux avec l'argent des autres, pourraient acquitter eux-mêmes ? Eh bien, non ! il faut que ce soit les contribuables qui payent.

    On en vient même maintenant à l'idée de subventionner le "bénévolat" de façon indirecte en créant des "avantages retraites".

    Le détournement de la loi de 1901 devient de plus en plus flagrant. On est passé de la liberté de créer des associations, de façon d'ailleurs laxiste, au droit pour celles-ci de prélever leur dîmes de façon discrétionnaire sur les caisses publiques.

    Plus exactement ces fonds, ces petits ruisseaux qui font les grandes rivières, sont alloués en fonction de la crainte que leurs dirigeants inspirent aux faiseurs d'opinions politiquement corrects.

    Le fait même que "l'Huma" puisse monter en épingle ce petit accroc local à un système général, très répandu, prouve qu'il est dans son ensemble manifestement établi : il n'existe d'ailleurs aucun agrégat crédible et actuel de l'ensemble de ces sommes perçues par les associations bien pensantes, vivant au crochet des contribuables.

    Si l'on souhaite entreprendre sérieusement un assainissement des finances publiques, on pourrait commencer par la suppression de toutes ces subventions.

    Si les membres de ces associations sont tellement bons et généreux qu'ils commencent à cotiser, à leurs frais, pour leurs bonnes œuvres.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. L'Humanité du 17 avril
    2.  cf. Nouvelles de France du 18 avril 

    http://www.insolent.fr/

  • L’Europe est impuissante face aux flux migratoires venus du Sud

    Les Européens n’ont pas à être culpabilisés, ils n’y sont pour rien et n’ont pas vocation à être envahis un peu plus.

    Depuis la guerre en Libye, nous devons tous les jours commenter un nouveau drame en Méditerranée. Dimanche dernier, par exemple, 800 personnes sont mortes des suites du naufrage d’un chalutier au large de l’Italie. La semaine dernière, 450 migrants trouvaient la mort dans des conditions similaires. Et ainsi de suite. C’est assez.

    Pour l’eurocrate Michel Barnier, une solution existe pour endiguer le phénomène. Ainsi qu’il l’a déclaré au « Club de la presse » d’Europe 1, « il faudra accueillir plus de réfugiés en France » car « ces naufrages, ces drames interpellent l’honneur et l’humanité des Européens ». Il a pour partie raison ; en effet, cette situation ne doit pas, et ne peut pas, nous laisser indifférents. Il est temps de se mobiliser, mais bien plutôt pour dire stop à l’immigration clandestine. Contrairement aux leçons de morale des indignés professionnels, telle est l’issue la plus humaniste. L’Europe, et particulièrement la France, ne sont plus en capacité de recevoir des réfugiés toujours plus nombreux et qui, demain, le seront bien plus encore.

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  • Les socialistes ne supportent pas la liberté d'expression

    Après s'être insurgés de la visite de parlementaires français en Syrie en février dernier, les socialistes protestent contre France 2 pour avoir interviewé le président syrien, Bachar Al-Assad (iciici et ici). David Pujadas qui a réalisé cet entretien, se défend :

    "(...) Bachar Al-Assad est l'une des parties prenantes d’un des conflits les plus dévastateurs de ces vingt dernières années. Nous avons un devoir d’information sur la Syrie, un devoir que nous exerçons très largement. France 2 est sans doute l'un des médias qui en fait le plus sur ce conflit, avec nos envoyés spéciaux. Dans ce cadre-là, pouvoir questionner Bachar Al-Assad est un exercice journalistique qui participe à l’information de nos téléspectateurs.

    Est-il irréprochable ? Sans doute non, chacun se fera son idée. Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut pas l’interviewer ? Franchement, ce n’est pas mon idée du journalisme. Par contre, le contexte nous impose un devoir de distance et un mode de questionnement assez direct (...)

    Philippe Carhon

  • Guerre de l’information : la fréquentation des sites Internet des médias subventionnés s’effondre

    Il s’agit peut-être du deuxième effet kisskool de l’avalanche de propagande médiatique post #jesuischarlie. Les attaques répétées, aussi bien du gouvernement que de ses relais médiatiques subventionnés, contre les sites d’information alternatifs et la « complosphère », ont-elles créées une prise de conscience des citoyens concernant la propagande d’état à l’oeuvre dans les médias subventionnés ?  La chute de fréquentation des principaux médias mainstream recensée par le site Info contre Info est en tout cas vertigineuse.

    A titre d’exemple, le site du Monde.fr a perdu plus de 10 millions de lecteurs mensuels entre novembre 2014 et janvier 2015, le Figaro et l’Express.fr  plus de 2 millions, ainsi que le site du journal Libération.

    Dans le même temps, les deux plus importants médias d’information alternatifs en terme de fréquentation, le site d’Alain Soral Egalité et Réconciliation, et celui de l’humoriste Dieudonné Quenelplus, ont vu leur fréquentation exploser, et on peut supposer qu’il en va de même pour les autres  médias de « contre-information », indépendamment de leurs orientations politiques.

    On comprend mieux, dans ce contexte de grand effondrement de la presse traditionnelle, l’acharnement du système politico-médiatique contre le système d’information parallèle diffusé via Internet. Plusieurs médias, dont l’hebdomadaire l’Express ou encore Marianne, se sont ainsi fait le relais du pouvoir politique en dressant des listes de sites Internet jugés « complotistes » ou « conspirationnistes » et accusés de promouvoir l’antisémitisme, comme il ressort des conclusions du rapport commandé par la fondation Jean-Jaurès au théoricien du complotisme Rudy Reichstadt. Le président François Hollande a personnellement annoncé lors des commémorations de la libération d’Auschwitz, un vaste plan de lutte contre le racisme qui articule des volets répressifs, éducatifs, et de régulation des contenus diffusés sur Internet en ciblant plus particulièrement les « thèses complotistes [qui] prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux ».

    A cet effet, la nouvelle loi de programmation militaire adoptée en novembre 2014, permet la censure administrative, à la demande des services de renseignement français, de tout site Internet répertorié comme faisant l’apologie du terrorisme. Elle a été mise en application pour la première fois au début de l’année 2015, entrainant le « blocage administratif » de cinq sites par les fournisseurs d’accès hexagonaux. Cependant, cette première décision a soulevé un premier cas problématique quant à  l’évaluation de l’apologie du terrorisme par les services du ministère de l’intérieur. Un des cinq sites bloqués, Islamic-News.info, se définit comme un média d’information opposé au régime du président syrien Bachar-al-Assad et qui a pris comme ligne éditoriale la dénonciation des atrocités commises par la coalition chiite opposée à l’état islamique. Le responsable du site, dans un courrier publié par Numerama, a ainsi dénoncé un acte de censure politique. On voit donc bien ici toutes les dérives que peut entrainer un tel outil répressif, notamment dans le cadre du conflit israélo-palestinien ou ukrainien, où la résistance palestinienne et novorusse est considérée par l’appareil médiatico-politique occidental comme relevant du terrorisme.

    L’arsenal législatif déployé par le gouvernement vise ainsi un encadrement et une surveillance renforcée des comportements et des expressions déviants à la ligne et à la narrative officielle. Les condamnations en série ayant suivi les attentats contre le journal Charlie Hebdo ont en effet montré que l’arsenal législatif « anti-terroriste » avait pris pour cible en priorité les citoyens français qui ne se « sentaient pas Charlie ». Il faut rappeler que des déficients mentaux,  ou encore des personnes en état d’ébriété avancée, ont en effet été condamnés à des peines de prison ferme pour « apologie du terrorisme » dans les mois ayant suivit les attaques terroristes à Paris.

    Malgré des aides à la presse pharaoniques de près de 400 millions d’euros en 2013, les médias subventionnés semblent cependant avoir perdu la bataille de l’information dans le contexte de la nouvelle guerre froide avec la Russie. La faute à une mise en scène bien trop orientée, partiale, voir tout simplement grotesque, de moins en moins susceptible de tromper les lecteurs qui ont aujourd’hui accès aux contre narratives et analyses diffusées aussi bien par les médias alternatifs et citoyens que par les médias internationaux « non alignés », comme Sputniknews ou Russia Today.  Le résultat de cette pluralité de l’information a été une perte de crédibilité probablement irréversible de la presse subventionnée pour une partie de son lectorat, particulièrement en ce qui concerne les sujets touchants à la politique internationale, dont le conflit ukrainien a servit de révélateur.

    L’OTAN a récemment pris conscience des dégâts que cette perte de crédibilité avait occasionnée  à son système narratif en mettant en place un contre système de propagande au niveau européen, sous la supervision de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini. Il est notamment prévu de relancer des grands médias en langue russe à destination des populations russophones, du type de ceux opérés durant la guerre froide, comme Voice of America ou Radio Free Europe, mais également de mettre en commun les compétences à l’échelle des grands quotidiens nationaux au sein d’une plate-forme commune de mutualisation des contenus dénommée Leading European Newspaper Alliance, et qui comprend pour l’instant Le Figaro, La Republica pour l’Italie, El Pais pour l’Espagne, Le Soir pour la Belgique, La Tribune de Genève et Tages-Anzeiger pour la Suisse.

    Cette uniformisation et ce formatage des contenus à l’échelle européenne s’accompagnera cependant d’un rejet encore plus massif de la part des citoyens de l’UE,  et d’un détournement vers les médias dits alternatifs. La réponse du pouvoir politique à sa perte d’influence croissante ne pourra alors être que plus radicale et répressive. Les régimes politiques basés sur le mensonge et la collusion n’ont en effet pas d’autre moyen de maintenir leur narration officielle et d’imposer leur vision idéologique déformée de la réalité que la coercition, c’est à dire la censure et la criminalisation des narrations et des opinions divergentes. Toute émancipation des citoyens dans la guerre de l’information qui se livre aujourd’hui se fera donc probablement au prix de nouvelles censures à venir…


    - SourceGuillaume Borel

    http://euro-synergies.hautetfort.com/