Dimanche 31 octobre, veille de la Toussaint : l'attentat contre l'église Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel Secours), cathédrale syriaque catholique du centre de Bagdad, a été un véritable massacre, la pire ignominie commise par des barbares sur nos frères catholiques irakiens. Le bilan est lourd : 58 morts dont deux prêtres et 78 blessés.
UNE ÉGLISE DERRIÈRE LES BARBELÉS
Les terroristes avaient choisi leur cible et le moment opportun. L'église de l'évêché syriaque était une des maisons de Dieu les plus appréciées de la communauté chrétienne. Elle est reconnaissable de loin par la grande croix et le cercle fixés dans une armature métallique moderne sur sa partie supérieure. Les islamistes firent irruption dans le lieu de culte à 17 heures. Les bureaux du quartier étaient fermés et la messe était commencée depuis un quart d'heure. Comme chaque dimanche, les jeunes prêtres Thaer (32 ans) et Wassim Sabiha (27 ans) y célèbrent la liturgie devant plus de cent fidèles. À l'extérieur, des coups de feu retentissent. Abouna (Père) Wassim Sabiha se tient à côté de l'autel. Les terroristes ont abattu les gardes de la bourse. En face, le portail de l'église est à peine visible derrière les fils de fer barbelés. Cela fait deux heures que les derniers employés ont quitté le bâtiment : l'église pouvait être attaquée. Plongé dans son recueillement, le Père Wassim ne se doute de rien. Une autre explosion, beaucoup plus puissante, sème la panique dans l'assistance des fidèles. Les terroristes ont fait sauter la lourde porte qui donnait sur la cour intérieure, ont tiré sur le personnel de sécurité et ont renversé la grotte de la Très-Sainte Vierge Marie devant laquelle, après les cours, des écoliers aiment dire une prière avant de repartir en courant.
Une cinquantaine de fidèles se réfugient dans la sacristie et bloquent la porte à l'aide d'une armoire. Sept terroristes pénètrent dans le lieu de culte. Le Père Wassim, d'une stature frêle, ne fuit pas. Non, il va au-devant de ses assassins qui le jettent à terre avant de l'exécuter froidement avec leur pistolet. International Herald Tribune rapporte : « Des rescapés témoignent qu'il fut poussé à terre quand il se saisit d'un crucifix et demanda que l'on épargne les fidèles. Il fut alors exécuté, son corps était criblé de balles ». L'autre moitié de l'assistance qui n'a pas trouvé abri dans la sacristie, cherche tant bien que mal à se protéger dans la cathédrale. Le père Thaer est également tué. Les deux prêtres étaient connus au sein de la communauté pour leur courage. Ils étaient des exemples. L'année précédente, la veille de Noël, le père Thaer avait déclaré : « En tant que Chrétiens, nous avons toujours espoir dans les serviteurs du Christ, et cet espoir nous le transmettons à nos enfants. Si nous n'avions plus d'espoir, comment auriez-vous alors des enfants ? » Car dans l'Irak "démocratique" avoir des enfants est devenu un acte de grande bravoure : ce type d'agression contre une communauté religieuse était inconnu au Moyen-Orient avant l'occupation américaine.
L'ÉTAT ISLAMIQUE D'IRAK
Dans un arabe classique de bonne tenue, par lequel il voulait sans doute dissimuler qu'il n'était pas Irakien, un terroriste aurait même téléphoné à la chaîne Baghdadiya TV pour l'informer de l'attentat. Par ailleurs, l'État islamique d'Irak (ISI) qui appartiendrait à la mouvance Al-Qaida. aurait donné un ultimatum de 48 heures - qui a expiré - à l'Église copte d'Égypte pour libérer deux épouses de prêtres, Camilia Chehata et Wafa Constantine, soi-disant converties à l'islam et qui seraient emprisonnées dans des monastères de ce pays. Pour Mgr Casmoussa, l'archevêque syro-catholique de Mossoul, il n'y a aucun doute, ce sont des "racontars", D'après le Centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), l'ISI aurait affirmé que les Chrétiens étaient désormais des « cibles légitimes ». Le soir même, le groupe terroriste revendiquait la tuerie. Cependant, échaudés par les théories mensongères du 11-Septembre, nous ne pouvons que montrer la même méfiance à l'égard de ce récit grotesque mettant une fois de plus Al-Qaida en scène.
Des voisins alertent la police du quartier qui dépêche des unités anti-terroristes constituées de soldats de l'armée irakienne et des troupes américaines ; alors que dans le ciel, on aperçoit un drone américain ! Les soldats n'ont pas encore donné l'assaut ! Dans l'église, les islamistes ont entendu les cris d'une femme. Ils proviennent de la sacristie. Un des terroristes jettent trois grenades. Quand les unités anti-terroristes investissent l'église, les terroristes font éclater leurs vestes bourrées d'explosifs. Les corps des gardiens et ceux des fidèles jonchent le sol. Sept policiers ont aussi trouvé la mort et quinze autres ont été blessés. Sous le choc, les témoins ne peuvent reconstituer l'attaque, dire combien d'entre eux ont été tués dans les échanges de coups de feu. Le quotidien new-yorkais relève que « les murs de l'Église Notre-Dame du Perpétuel Secours sont tachés de sang et entre les bancs de l'église il y a des lambeaux de chair ».
LAXISME DE L'ARMÉE US ET VERSIONS CONTRADICTOIRES
Le journal fournit un récit détaillé de l'attentat attestant que l'armée américaine est intervenue avec beaucoup de retard. Comment peut-on expliquer un tel laxisme, alors que l'Irak connaît un regain de violence ? « Un fonctionnaire américain ne pouvant parler sous son identité, affirma que les forces de sécurité ont pris la décision d'investir l'église dès qu'ils surent que les assaillants avaient commencé à tuer des otages. [Pourquoi attendre si longtemps ?] Un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur et des rescapés relatent que 23 otages étaient déjà morts quand les forces de sécurité firent irruption dans l'église. Un autre fonctionnaire confirme ce témoignage ajoutant que plusieurs otages furent tués dès qu'un terroriste muni d'un pistolet entra dans l'église. On estime entre 6 et 15 les terroristes qui ont pris l'église. Jihad al-Jibri, un autre fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, explique : "nous avons reçu l'ordre de faire une incursion dans l'église et quand nous fûmes sur place, ils se firent sauter ; mais ils avaient déjà tué des fidèles avant le raid, ces couards". Plusieurs rescapés rapportent qu'il y avait plusieurs victimes tuées quand les terroristes firent irruption dans l'église et commencèrent à tirer au hasard sur les personnes, les icônes et sur les fenêtres ».
"IL FAUT TUER L'IRAK"
De plus, en 2004, après la troisième guerre du Golfe (de mars à mai 2003), Notre-Dame du Perpétuel Secours avait déjà fait l'objet d'un attentat. Les attaques contre les Chrétiens et leurs églises s'amplifièrent. Des enlèvements de fidèles et de religieux sont alors régulièrement orchestrés par des milices islamistes perpétrant des attaques contre des commerces de Chrétiens et des lieux de culte. La minorité chrétienne d'Irak comptant seulement 600 000 personnes contre 1,2 million en 1980 (pour une population totale de 23 millions d'habitants) est devenue la proie de ces hordes sanguinaires. Ces chiffres démontrent que depuis les années 1990, la moitié des Chrétiens a fui à cause de l'embargo contre le régime de Saddam Hussein. La quasi-totalité de la communauté juive a suivi cette vague. Mais aujourd'hui, il ne fait aucun doute que l'attentat du 31 octobre sonne la fin de la chrétienté en Irak. Pius Kascha, vicaire général de l'Église catholique syrienne, a déclaré d'un ton affligé : « À présent, il est clair que beaucoup partiront d'ici ». Un jeune Chrétien de 16 ans explique : « Nous avons perdu une partie de notre âme. Et pour notre avenir, personne ne sait ce que nous allons devenir ». Bassam Sami, un fidèle qui est resté pendant quatre heures recroquevillé dans la sacristie, est effondré : « Ils sont venus pour tuer l'Irak, pas les Irakiens ».
Comment ne pas alors songer à l'époque de Saddam Hussein, quand l'Irak représentait un remarquable creuset de croyances, de coutumes et de traditions qui s'enchevêtraient dans des limites mal définies ? Le massacre de Notre-Dame du Perpétuel Secours dessine une autre frontière dans un pays où le contour des identités a été durci par la guerre, les violences et les privations. Schlimon Warduni, évêque de l'Église chaldéenne, ne peut réaliser ce qui vient de se passer : « Pas une seule fois un animal ne ferait pareille chose ». Pour le père Youssif Thomas Mirkis, supérieur des dominicains à Bagdad, « l'opération avait été préparée de longue date, vu les armes et les munitions retrouvées dans la cathédrale ». Une position partagée par Maroun Charbel qui, dans le journal Présent du 3/11/10, écrit : « Selon les témoignages des rescapés cela ne fait aucun doute : des explosifs et des armes ont été entreposés dans l'église, ce qui expliquerait la nature de la déflagration quand l'armée irakienne, soutenue par l'armée américaine, a donné l'assaut pour tenter de libérer les otages ». Notre confrère émet l'hypothèse que cet attentat aurait été une réponse au Synode pour le Moyen-Orient qui s'est tenu le 24 octobre à Rome. Nous pouvons aussi avancer que les organisateurs de ce massacre ont utilisé cet événement religieux pour brouiller les pistes.
DU PÉTROLE ET DES SECTES ÉVANGÉLISTES DE COLONISATION
Selon Mgr Casmoussa, il faut chercher une explication de l'attentat dans l'instabilité politique. Car depuis les élections législatives du 7 mars, aucun gouvernement n'a été formé et des factions armées continuent de se déchirer pour le contrôle du territoire et du pétrole. Alors, dans ce dessein, faut-il que les quelques Chrétiens d'Irak disparaissent pour laisser définitivement le pays dans le chaos et faire de la Mésopotamie un nouveau carrefour de l'« or noir » et du terrorisme ? Faut-il balkaniser le Moyen-Orient, afin de le couper de ses racines ? À cet effet, il est étonnant de constater que les États-Unis ont apporté dans leurs bagages des sectes évangélistes ayant toutes la particularité d'être pro-sionistes et de se présenter en marge des Églises traditionnelles. Et dans une telle situation où les messages des politiciens internationaux sont truffés de mensonges et de dédain, il est bon de citer longuement un jeune écrivain de la trempe de Sébastien de Courtois, porte-parole courageux des Chrétiens d'Orient : « Le pacte est rompu. Après le récit de ces atrocités, je ne peux plus écouter les défenseurs de l'immobilisme de la même façon. Aucun homme politique, ni philosophe, ni intellectuel, ne prend publiquement la défense de cet Orient chrétien, pourtant gage de diversité et de sécurité. Il est vrai que les causes se bousculent au portillon de l'indignation. Mais ce silence envers des gens dont nous avons été si proches et qui nous font confiance frise l'indécence. Il y a les causes défendables et celles que l'on condamne par avance pour des raisons inavouables, mêlant parti pris, suspicion et ignorance. Les Chrétiens d'Orient n'ont pas le vent en poupe avec leur encens et leurs dialectes antiques, tenus pour réactionnaires dans nos pays, alors qu'ils sont à la pointe du progrès dans les leurs. J'aimerais voir les ardents partisans des grandes idées généreuses engager leur solidarité auprès des Orientaux baptisés, lire des manifestes, signer des pétitions d'universitaires qui appelleraient à se mobiliser pour la défense des persécutés, ceci au nom des mêmes valeurs de liberté, de diversité et de tolérance que l'on accorde sans sourciller à d'autres causes » (1).
L. B. Rivarol du 12 novembre 2010
International Herald Tribune du 2/11/10, « ln Church massacre, spirit of Iraq is victim » (Dans le massacre de l'église, la victime est l'esprit de l'Irak), page 7.
Frankfurter allgemeine Zeitung du 2/11/10, « Handgranaten in die valle Sakristei » (des grenades dans la sacristie), page 7.
(1) Sébastien de Courtois, Le nouveau défi des Chrétiens d'Orient. D'Istanbul à Bagdad, JC Lattès, 2009. page 135.
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Bagdad : l'attentat de Notre-Dame du Perpétuel Secours (archive 2010)
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La campagne "One of Us" s'apprête à surprendre les européens
BRUXELLES, 16 août (C-FAM) Une des initiatives européennes les plus audacieuses en date est la dernière campagne pour la vie, conçue pour forcer le Parlement européen à lancer un débat sur la protection de la vie dès la conception.
La pétition “One of Us” a fait un bon de géant le jour où le pape François lui a accordé son soutien.
Chaque personne, quelque-soit son âge "mérite respect", proclame l'initiative "One of Us", qui a rassemblé plus de 850 000 signatures. Si elle mobilise un million de signataires avant le 1er novembre, le Parlement européen devra réfléchir à une interdiction du financement des recherches qui aboutissent à la destruction des embryons humains.
Conformément à une nouvelle procédure en vigueur avec le Traité de Lisbonne, la Commission européenne, branche exécutive de l'Union européenne, pourrait être obligée de répondre aux rédacteurs de la pétition One of Us. Elle pourrait être forcée à soumettre leur question au Parlement européen.
Les militants affirment que l'objectif de la campagne One of Us est la protection de la «dignité, du droit à la vie et de l'intégrité de chaque personne humaine», y compris l'embryon. Cet objectif est en phase avec la fameuse décision de la Cour européenne de justice Brüstle v. Greenpeace, selon laquelle aucune recherche aboutissant à la destruction d'embryons humains ne peut être brevetée.
Selon la Cour, l'embryon humain constituant le début du développement de la vie humaine, aucun brevet ayant pour objet l'embryon ne peut être compatible avec le principe de dignité humaine.
Tous ne sont pas impatients à l'idée d'un débat sur la vie et la dignité humaine au Parlement européen. Au début de l'été, une association autrichienne de jeunes a essayé d'organiser un évènement au Parlement européen pour présenter la campagne One of Us. Cependant, le député européen irlandais Jim Higgins a refusé leur demande. Il leur aurait déclaré que leur affiche était "trop polémique", sans spécifier ce qui était polémique. L'association n'a pas obtenu l'autorisation d'organiser l'évènement, alors qu'elle était prête à changer ce que le député trouvait problématique.
Même si l'avortement est autorisé dans la plupart des pays européens, la recherche aboutissant à la destruction des embryons humains n'est pas acceptée. Dans certaines régions, elle évoque encore les pires souvenirs d'expérimentations sur êtres humains.
One of Us serait la seconde initiative citoyenne réussie à ce jour. L'autre initiative citoyenne, qui a aboutit à la reconnaissance d'un droit de l'homme à l'eau, a rassemblé 1,3 million de signataires en Allemagne, et 400 000 dans le reste de l'Europe.
Afin de mobiliser l'attention de la Commission européenne, une pétition doit rassembler un million de signatures en un an après son lancement. Les signatures doivent provenir de sept des 28 Etats membres de l'Union européenne. Chaque Etat définit un quota minimum.
L'obtention du nombre de signatures requis pendant la période donnée n'est pas simple. Neuf autres initiatives citoyennes risquent d'arriver à expiration cette année, même celles qui ont obtenu de la Commission européenne le titre de première initiative. Fraternité2020, qui cherche à mobiliser plus de financement pour l'échange européen Erasmus, n'a pas obtenu 100 000 signatures.
One of Us a satisfait le quota dans 10 Etats. La campagne cherche désormais à atteindre le million de signatures. Il est surprenant qu'elle ait mobilisé un si faible nombre de signatures dans les pays connus pour leur politique protectrice de la vie, comme par exemple l'Irlande et Malte.
One of Us bénéficie du soutien de plusieurs organisations européennes pro vie. Avant de renoncer au siège pontifical en février, le Pape benoît XVI a fait signe à ses partisans lors d'une de ses dernières apparitions publiques, un Angélus dominical.
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Le Liban dans l’œil du cyclone de la guerre sunnito-chiite
"[...] Un groupe se revendiquant de « Aïcha, Mère des Croyants », en référence à Aïcha l’épouse préférée de Mahomet, a revendiqué l’attentat [contre le Hezbollah à Beyrouth, NDMJ] ainsi que, je le souligne, ainsi que celui du 9 juillet dernier, en affirmant que c’était là un « message » à Hassan Nasrallah « qui ne veut toujours pas comprendre » et conseillant à tous les Libanais de s’éloigner des zones du Hezbollah et de ses installations, car ils risquent d’être les victimes innocentes du prochain « message ». Cela a au moins le mérite d’être clair.
Tout dans cette revendication nous mène à penser à la piste sunnite – la référence à Aïcha tout particulièrement, et à la piste de l’opposition syrienne majoritairement sunnite. Le Liban, et d’abord le Hezbollah, est dans l’œil du cyclone de la guerre sunnito-chiite. Le Hezbollah a choisi. Il se bat avec le régime des Assad et l’Iran contre des rebelles sunnites, entraînant derrière lui tout le Liban dans la fournaise syrienne.
Il y a quelques semaines, Nasrallah avait lancé, comme un défi, « à tous ceux qui veulent croiser le fer avec nous, qu’ils viennent le faire en Syrie et non au Liban ». Le groupuscule de ce soir a relevé le gant en déclarant : c’est nous qui choisissons le lieu et l’heure, et non pas Nasrallah. Piste évidente, mais non l’unique.
Beaucoup de voix – et non des moindres – se sont levées ce soir pour accuser Israël. Il y a le président de la République, Michel Sleiman et des ténors du 14-mars, le collectif des souverainistes. Piste facile, aussi, mais pas la seule. Si Israël est pointé, c’est que Hassan Nasrallah a revendiqué hier – soit le 14 août – l’explosion de mines qui ont blessé, à l’intérieur du territoire libanais, quatre soldats israéliens. On peut dire les choses différemment. Le 7 août dernier, quatre soldats israéliens violent la frontière et sautent sur une mine. Ils sont immédiatement ramenés en Israël par le reste de la patrouille. Nasrallah a donc affirmé qu’une opération particulièrement bien organisée a permis au parti de contrer l’incursion israélienne « et ce ne sera pas la dernière… Si nous décelons une nouvelle incursion, nous lui ferons face de la manière que nous jugerons appropriée. Nous ne permettrons pas aux Israéliens de pénétrer en territoire libanais ».
Vrai ? Faux ? Impossible à vérifier. Nul, du côté israélien, n’a pour l’instant réagit. Mais une telle revendication – une semaine après – permettait au parti de redorer à point nommé son blason de « Parti de la Résistance armée contre Israël ». Titre qui est à la base de la « justification » de sa force armée et de sa mainmise sur l’Etat et ses institutions. [...]"
Maroun Charbel Présent
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Christianophobie ordinaire de l'UE
Lu sur l'Observatoire de la christianophobie :
"La Principauté d’Andorre prépare de nouvelles frappes monétaires pour les pièces de 10, 20 et 50 centimes d’euros, qui seront diffusées à partir du 1er janvier 2014. Sur la face de ces pièces laissée à l’initiative des pays qui ont adopté l’euro, le ministère des Finances de la principauté avait choisi une double illustration : à droite, le campanile de l’église Santa Coloma (sainte Colombe), ajouté à cette église préromane au XIIe siècle ; à gauche, le visage du Christ “Pantocrator” tiré de la fresque qui orne l’église Sant Marti (saint Martin) de la Cortinada, qui date de la fin du XIIe siècle. L’Union Européenne a refusé que l’image du Christ figure sur une pièce de monnaie circulant sur son “territoire” et elle a suggéré au ministère des Finances andorran « de reconsidérer le projet pour ne pas rompre le principe de neutralité en matière de croyance religieuse » ! Le ministère des Finances a obtempéré à l’oukase européen : le visage du Christ ne figurera pas sur les pièces, seul le campanile est sauvé au titre du patrimoine architectural européen… [...]"
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Les racines chrétiennes de l’Europe : Saint Benoît et le droit
Dans La Règle de Saint Benoît : aux sources du droit…, Gérard Guyon, professeur émérite de l’Université de Bordeaux, montre que Saint Benoît, père de l’Europe, a eu une influence non négligeable sur le doit et les institutions occidentales.
« Alors que la civilisation juridique romaine laissait la personne pratiquement isolée et sans droit devant le pouvoir, l’idée selon laquelle celui-ci devait, au contraire, être au service de la personne, est inscrite en toutes lettres dans le texte [de la Règle bénédictine, NDMJ]. Cette conception s’est largement répandue en Europe, grâce à la multiplication des monastères bénédictins et cisterciens, dans lesquels l’abbé est à la fois un législateur soucieux de respecter la lettre de la loi divine et d’exercer sa justice d’une manière non vindicative. Appliquant sa sanction – comme nous le verrons – en tenant compte des circonstances et de la personnalité du délinquant. Cette attitude nouvelle est remarquable. Elle inclut aussi une anthropologie liée à la transcendance, consciente des exigences de la responsabilité morale. On est loin des conceptions obscurantistes médiévales si souvent décrites et heureusement dénoncées par Jean-Marie Carbasse. Au contraire, il s’agit de caractéristiques juridiques et processuelles considérées comme les plus modernes aujourd’hui et que tous les Etats ne sont pas encore parvenus à mettre en œuvre. »
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Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains
Algerie patriotique : Le président égyptien Morsi, issu des Frères musulmans, a été renversé, et le peuple tunisien demande, à son tour, la destitution du parti islamiste Ennahda au pouvoir. Pensez-vous que les peuples arabes ont pris conscience que le simulacre appelé «printemps arabe» est, à la base, une manipulation au profit de desseins géostratégiques de l'entité sioniste ?
Alexandre Douguine : Je ne peux pas donner mon avis à propos de tout ce qui se passe dans le monde arabe. Je ne suis pas musulman. Je ne peux donner mon avis que d’un point de vue géopolitique et en tant que Russe qui suit les événements dans le monde arabe.
Pour commencer, il faut dire que je crois que la situation politique dans le monde arabe était après la période de la décolonisation manipulée par les pouvoirs étrangers. Donc, on ne peut pas parler de gouvernements arabes parce que dans chaque gouvernement arabe, il y a les grandes puissances étrangères qui sont en jeu. Dans les différents pays arabes, il existait des influences. Donc, on peut parler de printemps arabe, aussi, en se rendant compte qu’il s’agit de certaines manipulations de la part de la force extra-arabe. Il y a certaines croyances profondément enracinées dans les sociétés arabes, en même temps, il y a la manipulation. Le souci des peuples arabes d’organiser leurs sociétés sur les bases de leur culture et de leur religion, de leur vision du monde est tout à fait légitime. Dans beaucoup de pays arabes, actuellement, ce sont des régimes politiques postcoloniaux, d’où le désir des populations de se débarrasser de cette tutelle post-colonialiste occidentale. La situation devient, donc, très compliquée parce qu’on ne peut pas être libre dans le monde actuel, dominé par des puissances géopolitiques importantes. On ne laissera pas les peuples arabes choisir librement comment doit être leur vie, leur chemin historique. L’Occident qui prétend être la force unique globale, aujourd’hui, va vouloir toujours manipuler la situation. Il y a également les désaccords dans le monde arabe. Il y a des forces totalement contradictoires et opposées. Par exemple, dans le contexte de l’Egypte, nous pouvons dire qu’il y a deux branches de musulmans radicaux ; le parti des Frères musulmans de Morsi, orienté vers le Qatar, et les salafistes qui sont en contact avec l’Arabie Saoudite. Proches idéologiquement, mais différents politiquement. En même temps, le Qatar et l’Arabie Saoudite sont manipulés géopolitiquement par les Etats-Unis. L’armée égyptienne, maintenant au pouvoir, était bien liée à Washington et à l’Etat d’Israël. La tendance démocrate en Egypte est occidentaliste, alors que certains mouvements nationalistes sont beaucoup plus à l’écoute des besoins du peuple égyptien. Il se trouve aussi qu’ils sont manipulés par l’extérieur et, dans ce cas, la situation devient tout à fait compliquée. Morsi, quand il était au pouvoir, menait une politique en faveur des Etats-Unis d’Amérique et d'Israël. Il a commencé par détruire les bases des Palestiniens et déclaré son hostilité à Bachar Al-Assad. Il a été destitué, mais cela ne veut pas dire que la situation est meilleure. La révolution arabe ou le printemps arabe sont manipulés et dénaturés par les forces étrangères. Je crois que nous avons besoin de rêver de l’islam authentique. Nous avons besoin du sentiment identitaire du monde arabe. Les Arabes doivent décider de leur avenir et construire leurs sociétés sur les bases de leur culture. Seulement, ce n’est pas le cas. Il faut mener jusqu’au bout la lutte anticolonialiste et après cela, on peut songer au futur et à la possibilité de révoltes réelles et non pas manipulées.
Je crois que l’éviction de Morsi est une bonne chose, car nous avons vu que la société égyptienne refusait sa politique pro-américaine, anti-syrienne, et celle des Frères musulmans en général, parce que l’islam radical et extrémiste n’a rien à voir avec l’islam traditionnel à ce que je sais. Les forces radicales dans l’islam servent toujours les intérêts des Américains, partout. C’est l’analyse objective et sans parti pris. Je crois, donc, que deux forces importantes doivent prendre les décisions dans le monde arabe, au vu des événements qui se déroulent : le peuple arabe lui-même, parce qu’il doit être souverain, libre et indépendant dans ses décisions, et la religion authentique et profondément enracinée dans ce peuple, l’islam traditionnel. Je crois que maintenant il y a beaucoup de personnages qui se proposent d’être les chefs spirituels et religieux alors qu’ils travaillent pour des puissances qui n’ont rien à voir avec le monde arabe, telles que les Etats-Unis, le pays le plus satanique et antireligieux du monde. Le libéralisme occidental est agressif, séculaire, maçonnique et complètement antitraditionnel et je ne comprends pas comment on peut collaborer avec les Etats-Unis en défendant les valeurs islamiques. Je crois que c’est tout à fait contradictoire et, dans ce cas, je suis tout à fait d’accord avec Cheikh Imran Hosein, que je tiens en très grande estime, pour dire que le peuple arabe et le monde musulman ont besoin de retour aux vraies traditions islamiques, ce qui exclut toute collaboration avec les forces de l’Occident qui sont celles du Dajjal.
D'aucuns estiment que le modèle algérien dans la lutte antiterroriste et ensuite dans la politique de réconciliation pourrait répondre aux besoins de ces nations qui sombrent dans le chaos. Quel est votre avis là-dessus ?
Je ne suis pas, suffisamment, au courant de la vie politique en Algérie. A mon avis, la situation en Algérie, actuellement, est critique parce qu’il y a tant de contradictions qui ne sont pas résolues. Il y a tant de tensions entre différents groupes, notamment ethniques, tels les Berbères qui possèdent leur propre identité ethnique nationale et culturelle. Il y a aussi la présence évidente de la France et de l’Europe en Algérie jusqu’à ce jour. Il y a, également, des forces ultra-radicales avec l’appui du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Et il y a, aussi, certaines demandes légitimes de la population pour qui le pays devra répondre aux besoins de son peuple et non pas à ceux de tel ou tel clan politique ou économique. Cela étant, si la situation reste telle quelle, on arrivera à une crise tôt ou tard. Ce compromis postcolonial qui est en place en Algérie ne peut pas durer éternellement, donc, il faut proposer des solutions, lesquelles ne doivent pas être uniquement pour l’Algérie, mais pour tout le monde arabe ; il faut suggérer des stratégies pour le monde arabe pour ne pas être divisés, manipulés et pour ne pas détruire les Etats et les sociétés, dans des guerres civiles, comme c’est le cas de la Libye, de l’Irak et maintenant de la Syrie. Il y aura beaucoup de morts, mais aucune justice, ni liberté ni identité. Les Arabes doivent penser à leur identité, à leur géopolitique. J’ai écrit un livre, traduit en arabe, intitulé Les Fondements de la géopolitique. En Turquie, mon livre a suscité beaucoup d’intérêt, voire des conséquences politiques. Les Turcs ont adapté la vision eurasiste géopolitique, où dans le centre se trouve l’Eurasie et la Russie, et non pas les Etats-Unis et l’Occident, et ils ont construit sur cette base la vision géopolitique turque. Nous avons besoin d’une chose pareille pour le monde arabe et dans ce cas, il faut baser certaines idées géopolitiques sur l’islam. Ce qui est important, c’est de créer la vision géopolitique du monde arabe dans la situation actuelle, ayant pour centre, non pas les Etats-Unis, l’Europe ou l’Occident, mais plutôt le monde arabe lui-même. Nous avons besoin d’une géopolitique indépendante pour résoudre la situation générale. Mon livre n’a pas été pris comme modèle par le gouvernement actuel, c’est plutôt l’opposition en Turquie qui a tiré toutes les conclusions, parce le régime d’Erdogan suit les ordres de Washington. J’ai voulu dire dans mon livre qu’il faut développer la réflexion géopolitique pour proposer certains projets communs au monde arabe et comment sortir de la tutelle étrangère.
Pensez-vous que la position de l'Algérie vis-à-vis des événements qui ont secoué la région arabe lui vaudra d'être la prochaine cible des sionistes ?
Oui, je suis presque certain que l’Algérie sera la prochaine cible. Parce que l’Algérie possède tous les facteurs pour être déstabilisée. Il y a tant de tensions entre le gouvernement, le peuple et les différents partis politiques, ethniques et culturels, qu’ils ne laisseront pas les Algériens tranquilles. Dans les printemps arabes, les forces extérieures ont joué un rôle très important, car dans le monde actuel, nous ne pouvons pas être souverains s’il manque le facteur stratégique. Les pays souverains sont les Etats-Unis, l’Europe unie, la Chine, en partie la Russie et peut-être l’Inde. Les autres pays ne sont plus souverains. Ils ne peuvent pas, dans ce cas, décider de leur futur. Et je crois que l’Algérie ne pourra jamais s’en sortir si elle maintient le statu quo, et si elle n’œuvre pas pour trouver une solution globale pour les problèmes du monde arabe. On ne peut pas isoler un Etat arabe du monde arabe. La structure du monde arabe telle que je la connais est la même pour tous les pays : la même religion, la même langue, plus au moins la même culture et la même situation socioéconomique. Je pense qu’il faut être activement engagé. Ce qui se produit en Syrie concerne chaque Algérien. Tout ce qui se passe en Irak concerne chaque Algérien. Nous ne pouvons pas être libres et indépendants de tout ce qui se produit dans le monde arabe. Ni le Maroc, ni la Tunisie, ni l’Algérie ne possèdent l’immunité contre ces événements. Et pour participer et agir, il faut avoir un programme, ce qui est le cas chez les Occidentaux. Les autorités algériennes sont dans une situation assez difficile : ou elles suivent les ordres de l’Occident ou elles connaîtront tôt ou tard une situation révolutionnaire.
L’Occident veut installer le pouvoir mondial unipolaire. C’est en quelque sorte le pouvoir de la Bête apocalyptique Dajjal, et il ne laissera jamais tranquilles les autres peuples. On nous ne donne pas la possibilité de nous gouverner par nous-mêmes, on est toujours sous contrôle. Nous, en Russie, qui possédons l’arme nucléaire et beaucoup plus de possibilités et de facilités pour nous gérer de manière autonome, nous sommes sous une grande pression occidentale. Ils veulent nous manipuler comme ils manipulent les autres pays. Nous avons besoin de plan général et commun pour notre lutte afin de créer un monde plus juste, multipolaire en respectant les religions et les peuples.
L'objectif du salafisme transnational est dévoilé au grand jour dans les pays touchés par ce fléau. Qu’est-ce qui empêche une union de ces Etats pour éradiquer à jamais ce mal ?
Le salafisme est un courant de l’islam qui, à partir des années 1980, se retrouve manipulé par les Américains. Partout dans le monde, les Américains utilisent, de telle ou telle manière, le salafisme pour leurs intérêts géopolitiques. Le salafisme était absent de l’islam russe. Aucun des musulmans russes n’était partisan du salafisme et cette manière d’expliquer le Coran et les hadiths du prophète Mohamed était tout à fait étrangère aux Russes musulmans. Pour certains, cette tradition du salafisme est naturelle. Ce sont des gens qui ont une foi islamique simple et qui sont inconsciemment manipulés par les Américains. Il faut faire une distinction entre le salafisme politique manipulé par les Etats-Unis et Israël, et les croyants qui suivent cette manière littéraire de l’interprétation du Coran et du hadith. A mon avis et après cette distinction, il faut se poser la question suivante : en étant musulman, peut-on être collaborateur des Américains et les considérer comme un allié dans la lutte contre des ennemis tels les salafistes ou ceux qui ne sont pas contre l’islam ? Je connais des salafistes algériens, en France, qui sont tout à fait bons, anti-américains et antimondialistes. C’est leur opinion religieuse. Ils sont enracinés dans l’islam et croient qu’il faut organiser la vie sur la base de l’islam authentique. Je ne vois rien de négatif en cela. Mais lorsqu’on commence à manipuler les tendances religieuses dans un but géopolitique, cela est une autre chose. Je ne crois pas que nous devons lutter contre le salafisme. Nous devons lutter contre la manipulation des tendances religieuses pour les intérêts géopolitiques et colonialistes des Etats-Unis et des pays de l’Otan.
Le soutien de la Russie à la Syrie obéit-il à des considérations idéologiques ou stratégiques ?
Il y a plusieurs raisons à l’appui de Moscou à Bachar Al-Assad. On appuie la Syrie parce qu’elle se trouve dans une zone considérée comme stratégique par la Russie. Après l’arrivée au pouvoir des forces extrémistes en Libye, appuyés par les Occidentaux, l’attitude des Libyens envers la Russie était tout à fait négative. Nous en avons tiré une leçon. Si nous ne soutenons pas le gouvernement syrien actuel, les relations avec la Syrie seront détruites. En même temps, nous avons une base militaire là-bas, donc, il y a aussi une raison pragmatique. Par ailleurs, Poutine comprend très bien que la guerre contre Al-Assad n’est pas une affaire intérieure à la Syrie, mais plutôt une campagne de l’Otan et l’Occident pour faire tomber le gouvernement national, instaurer le chaos, et gouverner avec des marionnettes manipulées par Washington. On peut très bien placer au pouvoir les extrémistes pour avoir le prétexte d’entrer en guerre en Syrie. Moscou ne veut pas laisser les mains libres aux Etats-Unis dans leur politique impérialiste. Si les Etats-Unis et l’Otan peuvent procéder à la manipulation, sans contestation, des autres pays, ce sera la fin de toutes les libertés et de tous les choix possibles. Moscou comprend également qu’après la chute possible du gouvernement de Bachar Al-Assad, la seconde cible sera l’Iran et la troisième nous-mêmes. C’est une opération en trois phases. Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie à partir du Caucase du Nord où la situation n’est pas très bonne. On y retrouve les mêmes forces qui luttent en Syrie et en Libye, des salafistes manipulés par l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Américains. Ils veulent nous faire subir le même sort. Tout ceci est pragmatique, idéologique et stratégique ; il s’agit aussi du refus de la vision du monde unipolaire.
Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZyVFklkkIbIscPJK.shtmlLien permanent Catégories : actualité, entretiens et videos, géopolitique, international, religion 0 commentaire -
Socle des connaissances et droits des parents
L'obligation faite aux parents des 16 garçons, élèves du collège Don-Bosco-Saint-Projet à Bordeaux, de les inscrire ailleurs à la rentrée sous peine de poursuites pénales devrait, aurait dû susciter un élan de solidarité de la part de tous ceux qui se battent pour la liberté de l'enseignement et pour le droit des parents d'éduquer leurs enfants comme ils l'entendent. Je dis « aurait dû » parce qu'on a assisté plutôt, depuis vendredi dernier, au silence radio, quand ce n'était pas à une forme de re-lynchage de l'école Saint-Projet par la répétition absurde des manipulations et des montages de l'émission « Les Infiltrés » à son sujet. Absurde parce que l'inspection subie par l'école n'a en rien confirmé les accusations de racisme, d'antisémitisme, de révisionnisme lancées par l'émission tournée dans les conditions intolérables que l'on sait. À quoi s'ajoute l'inconscience : si le collège bordelais est aujourd'hui menacé d'être vidé de sa substance par le départ « obligé » de ses élèves, c'est que demain, sauf opposition vigoureuse et solidaire de la part de tous ceux qui en ont assez de voir leurs enfants autrement déformés par l’Éducation nationale, toutes les écoles hors contrat catholiques pourront être persécutées au motif qu'on y enseigne l'histoire et les autres matières en respectant la doctrine catholique. Au fond, rien d'autre n'est aujourd'hui reproché à Saint-Projet ... Et nous savons depuis longtemps que c'est toujours par les affaires « à la marge » que la culture de mort progresse ou que les libertés sont attaquées : c'est précisément « à la marge » qu'il faut se battre et ne pas se laisser gagner par la logique de l'adversaire.
Il faut lire et relire la chronique de Jacques Trémolet de Villers dans Présent de mercredi. Il dit tout sur ce devoir de solidarité, même et surtout si la haine de l'adversaire n'est pas absolument sans fondement du fait de fautes, d'erreurs, de négligences. Il ne s'agit pas de dire que tout était et que tout sera parfait dans toutes les écoles hors contrat du pays : c'est impossible et d'ailleurs encore moins vrai - litote des écoles de la République qui font entrer chaque année dans les classes de 6e quelque 40 % d'élèves qui ne maîtrisent pas véritablement la lecture, l'écriture, l'arithmétique. Encore s'agit-il là de chiffres officiels. Dans L'école des illusionnistes Elisabeth Nuyts montre que la face cachée de l'iceberg est aussi inquiétante que l'illettrisme désastreux d'une minorité : ceux qui « réussissent » dans le système peuvent ne pas avoir appris à penser, à raisonner, ni même à s'entendre lire dans leur tête, confondre indéfiniment sujet et objet.
La lecture superficielle du décret instaurant le « socle des connaissances » (11 juillet 2006) qui n'est en rien un programme, ni une indication de calendrier de progression des acquis, laisserait presque croire que le but recherché est précisément d'assurer à chaque enfant un véritable accès à la pensée, au raisonnement, à la culture (et même aux dictées et aux textes de la littérature appris par cœur !).
Mais il faut en dégager trois mots-clefs : « humanisme », « stéréotypes », « laïcité ». Parmi les exigences purement scolaires qui à l'échelle de l'Éducation nationale ressemblent trop souvent à des vœux pieux, ce sont là les outils de combat qui permettent aux interprétateurs du « socle commun » d'imposer le relativisme dans l'enseignement. Mais oui, la dictature, pour être telle, a quand même besoin de textes réglementaires ...
« Humanisme », ici, s'entend à peu près sûrement dans un sens « maçon » ; il est beaucoup question de confronter les cultures, de mieux comprendre « l'autre », mais au sens de vertus chrétiennes devenues folles puisqu'en dehors de la démocratie et de l'État de droit rien ne saurait exister. Quoi de plus « humaniste » que d'apprendre l'histoire ? Eh bien, dans le cas des collégiens de Saint-Projet, il est essentiellement reproché à cette école explicitement catholique, et qui croyait avoir le droit de l'être, d'enseigner l'histoire à travers un « prisme catholique ». C'était l'épée de Damoclès qui pesait sur tout enseignement confessionnel depuis le décret sur le socle des connaissances et, depuis le 5 mars 2009 sur les écoles hors contrat et l'instruction à domicile, puisqu'un décret signé Pillon-Darcos leur étend l'obligation de respecter celui de 2006.
Je décrivais ici, cette année-là - le 19 mai 2006 - le décret dont on connaissait à peu près l'intégralité : j'avais retenu cet élément qui éclaire bien « l'humanisme » européen qui lui sert de toile de fond. Chaque élève doit ainsi « être en mesure de comprendre les grands défis de l'humanité, la diversité des cultures et l'universalité des droits de l'Homme, la nécessité du développement et la protection de la planète ».
Pour la laïcité - qui aura été au cœur du mauvais procès fait à Saint-Projet - elle se veut bien sûr ouverte. C'est à la mode. Mais ouverte veut dire « tolérante », au sens relativiste. On exige la connaissance du « fait religieux en France en Europe et dans le monde en prenant notamment appui sur des textes fondateurs (extraits de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament, du Coran) ». Dans l'entier « respect » des « croyances» de chacun. Que le catholique puisse affirmer la fausseté de l'islam (en restant modeste !) sort déjà du cadre.
Venons-en aux « stéréotypes ». Ils sont à éviter, ils concernent les « autres », ceux d'autres pays, d'autres cultures, d'autres origines. Si le texte reste discret son contexte, que nous connaissons, est bien lourd : tout comme combattre le « racisme » consiste d'abord, dans cette idéologie, à préférer ce qui est étranger à ce qui nous est proche, combattre les « préjugés et les stéréotypes » ne concerne pas tant la recherche de la vérité que le rejet des principes et des réactions d'ordre culturel.
À l'époque je notais également que certains aspects du décret étaient quasiment en mode subliminal mais non moins révélateurs : « En un seul souffle, le jeune de demain est sommé d'''être éduqué à la sexualité, à la santé et à la sécurité (connaître notamment les règles de sécurité routière)". On sait ce que cela recouvre. Pour être un bon citoyen, il faut savoir éviter les bébés et le sida aussi bien que l'alcool au volant et la matière grasse dans le hamburger... »
De fait, les élèves de Saint-Projet ont notamment été priés de changer d'école parce que l'enseignement des « sciences du vivant » y était jugé insuffisant (alors même qu'aucune exigence de temps d'enseignement ou de moment dans le cursus scolaire n'est fixée par le décret).
Pourtant une seule phrase comme celle-là permet d'en référer aux programmes officiels pour exiger une « éducation sexuelle » axée sur la contraception et les aspects techniques des relations humaines, enseignés dans l'indigence humaine, morale et même scientifique qui est celle des manuels actuels (au point que même la HALDE, évaluant les manuels du secondaire, a jugé indispensable de mettre en évidence cette affligeante nullité du contenu).
À l'époque du débat sur le socle des connaissances, c'était pourtant la gauche qui était montée au créneau, et peu de voix s'étaient élevées parmi les défenseurs de la liberté de l'éducation contre un projet qui sur certains points, dits les « bons » mots, semble vouloir instituer une vraie réforme. On hésitait à jouer les Cassandre, les éternels rabougris, les coupeurs de mouches en quatre qui ne peuvent jamais se réjouir de la part de bon qu'il peut y avoir dans une réforme.
Il n'empêche.
Les armes contre les parents et les écoles libres se mettaient discrètement en place. Les bien-pensants vantaient les qualités de la corde qui un jour, pouvait bien être destinée à les pendre. Comme aujourd'hui des bien-pensants croient mieux défendre les « écoles différentes » soit en restant muets sur ce qui se passe à Bordeaux, soit en ajoutant leurs critiques aux résultats des inspections. Je crois que leur calcul n'est pas le bon. En apportant de l'eau au moulin de l'Éducation nationale, ils donnent encore plus de poids à la fiction selon laquelle il appartient à un corps de fonctionnaires de juger ce que l'on doit et ce que l'on ne doit pas enseigner aux jeunes, à l'école, dans la famille ou ailleurs.
Cela est même d'une extrême gravité. Lorsqu'il s'agit des droits - sacrés ! - des parents, il faut admettre que leurs libertés comportent des risques. Des risques d'inefficacité (mais l'école « officielle », en ce domaine, est déjà championne), des risques d'erreur (mais en feront-ils jamais autant que l'Éducation nationale en matière d'endoctrinement ?), des risques d'excès.
Mais tant qu'il n'y a pas délit, mauvais traitements, violence, maintien volontaire dans l'ignorance, il est plus dangereux de laisser intervenir l'État que de ne point le laisser faire.
Pour ce qui est des violences et du maintien volontaire dans l'ignorance, on est déjà bien assez servi dans les écoles du « système » !
JEANNE SMITS PRESENT du 11 juin 2010 -
Nigéria : malgré les persécutions, les chrétiens restent courageux
Lu sur le site de l'AED :
"Malgré la menace permanente émanant d’actes terroristes de l’organisation islamiste « Boko Haram », les fidèles du diocèse de Maiduguri, au nord du Nigeria, sont « très courageux et n’ont pas peur », d’après Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque de Maiduguri, dans une interview accordée à l’Aide à l’Église en détresse. Son diocèse a beau avoir été sévèrement touché par les violences perpétrées contre les chrétiens, les croyants témoignent « publiquement de leur foi avec beaucoup de courage ». Même peu après les attentats terroristes contre des églises, les gens continuent de venir « en grand nombre » aux offices religieux.
La fidélité de ses prêtres est aussi pour lui « un grand appui » affirme l’évêque qui poursuit : « Malgré le danger de mort et les menaces permanentes, nos prêtres restent dans leurs paroisses et continuent d’assurer leur service ». Le nombre de vocations est également très réjouissant. Actuellement, 30 aspirants à la prêtrise vivent au séminaire de Maiduguri. Dernièrement, son diocèse a célébré l’ordination de huit prêtres. [...]"
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Syrie, Egypte : les islamistes prostituent des femmes dans le cadre du « Jihad sexuel »
Curieuse religion…
Enrôlées dans une « guerre sainte du sexe » (ou « djihad a’nikâh »), de jeunes Tunisiennes ont été envoyées en Syrie pour satisfaire les besoins des combattants islamistes de l’opposition.
Les jeunes femmes, qui seraient déjà plus d’une dizaine, sont parfois revenues enceintes et ont accouché d’enfants de pères inconnus, selon des sites d’information tunisiens.
Cette situation embarrasse le gouvernement tunisien, lui-même islamiste. Le sort des enfants conçus hors mariage est un casse-tête pour les autorités. « Ces filles viennent pour la plupart des quartiers populaires de la périphérie des grandes villes où elles ont été recrutées par des associations pseudo-caritatives ou prétendument religieuses de la mouvance islamiste pour aller satisfaire les pulsions sexuelles des djihadistes en Syrie », a déclaré, au site Assabahnews, l’avocat Badis Koubakji, président de l’Association de Secours aux Tunisiens à l’Etranger.Une fatwa attribuée à un chef radical saoudien, Mohamed al-Arif, et diffusée sur internet, légitimerait cette forme de prostitution, voire d’esclavagisme sexuel, au nom de la « guerre sainte ». (source)
Les islamistes ont parfois recours à « mariage », suivi d’un divorce quelques heures plus tard, histoire de pouvoir s’ébattre la conscience tranquille…En Egypte, une fatwa émise par Sabah al-Sakâra, membre dirigeante des Frères Musulmans, incite les femmes à venir copuler avec les militants de la confrérie pour leur donner du courage. Cette « savante » de l’islam a communiqué par le biais du Journal Akhbâr al-Yaoum (Les Nouvelles d’aujourd’hui) : « Le jihad de fornication n’est halal que lorsqu’il se trouve en terre de jihad comme sur la place Râbi’a al ‘Adaouyya et la place al-Nahda. Il l’est aussi en Syrie. C’est un « devoir » pour toute musulmane là-bas et maintenant en Égypte, car l’Égypte a été violée et il faut qu’elle revienne à la gouvernance des Frères Musulmans. Les musulmanes doivent se rendre place Râbi’a pour le jihad de fornication car il est devenu un devoir ».
Un lupanar islamiste fonctionne déjà ! Un membre du Parti de la Liberté et de la Justice, secrétaire de la commission de la sécurité du sit-in, a déclaré : « Après avoir équipé les lieux de douches et de toilettes, la commission annonce la mise à la disposition des contestataires de locaux comme « isoloirs légaux » , comprendre des petites salles pour forniquer pour la gloire d’Allah…
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Le devoir d’objection de conscience
Mgr Jacques Suaudeau, docteur en médecine et directeur scientifique de l’Académie pontificale pour la Vie, a rédigé un petit ouvrage fort à propos sur L’objection de conscience ou le devoir de désobéir. S’appuyant sur les Saintes Ecritures et l’Histoire de l’Eglise, l’auteur écrit :
« Le témoignage des Apôtres devant le Sanhédrin, et leur défense au nom de la loi divine qui prime sur la loi humaine, fournissent la structure de l’objection de conscience spécifique qui conduira certains au martyre. Elle s’articule sur les points suivants :
- Les lois divines priment sur les lois humaines.
- Le croyant doit obéir aux lois humaines, fondements de la cité, garantes de la solidarité et de la paix sociale, et aux autorités qui ont été placées par la providence divine aux postes qu’elles occupent (Rm 13, 1-7). Les martyrs ne mettent pas directement en question les institutions impériales ; ils acceptent les décisions des tribunaux ; ils ne se dérobent pas s’ils sont arrêtés ; ils ne désertent pas.
- Ce n’est que lorsque la loi humaine contredit formellement la loi divine que le croyant peut se trouver dans la situation de désobéir. Ce revirement possible implique l’autonomie de la religion, en tant qu’office de Dieu, par rapport à l’Etat et à l’office du législateur. Or cette autonomie des offices divins et de l’Etat l’un par rapport à l’autre est une notion absolument étrangère à la mentalité de l’antiquité païenne où le service de la Cité (pour les Grecs) ou de la Res publica (pour les Romains) sont un tout. […]
- En choisissant d’obéir à Dieu plutôt qu’aux lois des empereurs, les disciples du Christ, non seulement obéissent à leur conscience en manifestant leur liberté d’enfants de Dieu (base religieuse et personnelle de l’objection de conscience), mais encore transmettent la vérité précise sur Dieu (ils enseignent le nom de Jésus), devoir évangélique et impératif moral de proclamer la vérité contre les errances du paganisme. Ils portent témoignage (marturein) devant les tribunaux, ce qui :
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- Renforce la valeur de l’enseignement qu’ils ont pu donner avant d’être arrêtés (on ne croit que les témoins) ;
- Est un mode d’évangélisation actuel des païens qui assistent au procès et se trouvent édifiés par l’attitude cohérente des accusés ;
- Conforte dans leur foi les autres chrétiens qui auraient été décontenancés si les accusés avaient profité des offres compatissantes des juges qui leur permettaient de sauver leur vie sans renier formellement le Christ, en effectuant par exemple une pseudo offrande (et l’on retrouve ici la responsabilité pour autrui précédemment notée dans le martyr d’Eléazar, et qui est une composante non négligeable de l’acte de désobéissance civile).
5. Ce témoignage est rendu possible par la force et l’aide de l’Esprit Saint. […]
6. Le croyant ne peut se dérober à ce devoir de conscience, justement parce que le don de l’Esprit Saint lui est fait lorsqu’il comparaît devant ses juges, selon les promesses faite à ses disciples par le Seigneur lui-même, de son vivant terrestre. »