Mohammed Moussaoui, président du CFCM, a présidé mardi 7 septembre 2010 un prestigieux dîner de clôture du jeûne du ramadan au Pavillon Dauphine : l’occasion d’un dialogue public avec le ministre de l’Intérieur ; un événement révélateur de la place grandissante des autorités musulmanes dans le paysage politique français.
Explications.
Ministres et « autorités morales » : un prestigieux dîner
Les ministres Brice Hortefeux, Eric Besson, Fadela Amara et Nadine Morano étaient là. Tout comme Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France, et Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis. Plusieurs préfets étaient aussi de la partie, dont le préfet de police de Paris, Michel Gaudin. Le vice-président du Conseil d’Etat, gardien des lois, avait aussi fait le déplacement.
Et aux premiers rangs des ecclésiastiques figuraient le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence épiscopale, ainsi que le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France.
Tous les plus éminents représentants de la communauté juive étaient aussi présents : les Grands Rabbins de France et de Paris, les présidents des Consistoires central et de Paris, le président du Fonds social juif unifié et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) – le CRIF dont, il est vrai, l’organisation et les méthodes servent de référence et de modèle pour le Conseil français du culte musulman (CFCM).
Le président du CFCM a déroulé les revendications de la communauté musulmane : cimetières musulmans et mosquées
Adoptant une posture victimaire – tout en s’en défendant – Mohammed Moussaoui a dénoncé « l’emballement médiatique et politique autour de la place de l’islam et de sa capacité à s’intégrer dans la société, les dérapages qui ont émaillé les débats sur l’identité nationale, le voile intégral, la votation suisse sur l’interdiction des minarets, le halal, etc., ont nourri une forme de crispation et menacé le vivre-ensemble ».
Mohammed Moussaoui a déploré que « des sondages réalisés au cours de ces débats annonçaient, entre autres, que 40% des Français jugeraient la pratique musulmane incompatible avec la vie en société. Ce résultat est le plus mauvais depuis vingt ans ». Il n’en a pas moins réclamé la multiplication des carrés musulmans dans les cimetières et le doublement de la superficie des mosquées. Il a remercié François Fillon pour sa présence à l’inauguration de la grande mosquée d’Argenteuil et Brice Hortefeux pour sa présence à Clermont-Ferrand dans des circonstances comparables.
Mohammed Moussaoui a aussi remercié Brice Hortefeux de la signature, le 17 juin dernier, d’une Convention-cadre entre le ministère de l’Intérieur et le CFCM, convention qui porte sur la mise en œuvre d’un suivi opérationnel et statistique des « actes antimusulmans » à l’instar de ce qui existe déjà pour les « actes antisémites ».
Pour l’alimentation halal, Mohammed Moussaoui a tenu à réaffirmer que « le soutien des pouvoirs publics et l’action concertée avec le Consistoire central (juif) nous ont permis, après de longues batailles, de défendre au niveau européen l’abattage rituel ».
Le ministre de l’Intérieur a montré tout son souci de satisfaire les revendications du CFCM et de défendre l’abattage halal
Tout en se démarquant de tout « communautarisme », Brice Hortefeux a tenu à affirmer : « Comme ministre de la République, je ne nie pas que les communautés existent. Bien au contraire, chacun d’entre nous a son histoire propre, honore ses ancêtres, se souvient de ses racines, se sent plus ou moins proche de telle ou telle communauté, se réjouit de la retrouver lors des fêtes, se réconforte à ses côtés dans les épreuves que réserve la vie. C’est normal et c’est très bien ainsi. » On imagine que le propos vaut aussi pour… la communauté catholique, la communauté bretonne, la communauté gauloise ou la communauté des Français de souche.
Brice Hortefeux a aussi félicité le CFCM pour son travail et a plaidé pour que l’islam prenne toute sa place en France « dans le cadre des lois républicaines ». Le ministre de l’Intérieur « a entendu le message (de son interlocuteur) relatif à la question des funérailles » et promis de faire avancer le dossier des carrés musulmans dans les cimetières.
Brice Hortefeux a été encore plus positif sur les repas halal en déclarant : « Nous avons également avancé ensemble sur la question de l’abattage rituel dont les conditions ont été consolidées en 2009 par un nouveau règlement communautaire de l’Union européenne. Je ne peux que me féliciter de la coopération établie en la matière entre les cultes israélite et musulman. En outre, je puis vous affirmer que nous restons vigilants, en particulier en ce moment où le sujet fait l’objet de nouvelles discussions devant le Parlement européen. » En fait, le gouvernement français s’est opposé à la norme halal autrichienne qui prévoit l’étourdissement de l’animal avant égorgement. On comprend la colère de Brigitte Bardot qui avait reçu des promesses de Nicolas Sarkozy sur la protection des bêtes d’abattoirs alors que l’égorgement sans étourdissement fait subir à l’animal une longue et douloureuse agonie ; et que « le référentiel halal français » en cours de préparation va interdire toute forme possible d’atténuation de la douleur animale.
Comme le CFCM, le ministre de l’Intérieur a aussi rejeté l’expression « islamisme radical » pour préconiser le terme « extrémisme ». « Cachez ce sein que je ne saurais voir ! » Tartuffe, pas mort !
Novlangue et dissimulation
Une fois de plus le mot de « République » a été largement utilisé et le « communautarisme » condamné ; et la « laïcité » a été invoquée dans le message de Nicolas Sarkozy. Mais qu’est-ce donc que des « carrés confessionnels » sinon une discrimination après la mort ? Qu’est-ce donc qu’une réglementation intégriste sur l’abattage rituel sinon l’incorporation dans le droit positif d’une norme religieuse ? Et que penser de l’inauguration répétée de bâtiments du culte par les plus hautes autorités de l’État ?
Pour pousser leurs avantages les autorités musulmanes habillent habilement leurs revendications avec la novlangue officielle. Et les ministres s’en servent pour se cacher les réalités et agir dans le sens contraire des principes qu’ils affichent !
Ne sommes-nous pas en plein « temps de confusion » ?
Guillaume Bénec’h
Polémia, 09/09/2010
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Le Conseil français du culte musulman : une influence grandissante sur les autorités françaises
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Le voile islamique à l'université cache bien davantage que les cheveux !
COMMUNIQUÉ de presse de Jacques MYARD, Député UMP, Président du Cercle Nation et République
En demandant l'interdiction des signes religieux à l’université, le Haut Conseil à l'intégration a la lucidité et le courage de dénoncer des dérives qui menacent la cohésion et la paix universitaire fondements mêmes de l'excellence des études supérieures.Il est en effet évident que le port du voile islamique suivi du refus de la mixité, justement pointés par les présidents d’université, constituent une démarche communautaire qui ne s'arrêtera pas à ces signes visibles et se poursuivra pour imposer des règles religieuses dans l'espace public contraires à la laïcité et à l'unité de la République.De deux choses l'une :soit on met fermement un terme à ces dérives communautaristes, véritable poison de la société,soit par laxisme et lâcheté on joue un prétendu apaisement et demain on fera face à des actions de prosélytisme bien plus conséquentes qui conduiront à de sérieux affrontements voire à la guerre civile !L'heure n'est pas à rendre « la laïcité aimable » comme l'affirment certains députés du PS en affirmant que la loi sur l'interdiction du voile intégral est inapplicable, SIC ! Elle n'est inapplicable que pour ceux qui ne veulent pas voir la réalité en face et fuient leurs responsabilités tel Ponce Pilate !
À ce titre, les premières réactions de l'Observatoire sur la laïcité laissent perplexes et la politique du « pas de vagues » que certains de ses membres semblent vouloir adopter n'est pas de nature à conforter la nécessaire fermeté pour maintenir la cohésion nationale et le vouloir vivre ensemble !¢Jacques MYARDLe 6 août 2013 http://www.francepresseinfos.com/
Député UMP
Président du Cercle Nation et République -
[Présent] L’esprit d'abandon selon le P. de Caussade (arch 2009)
Le P. Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), jésuite de la grande époque, est célèbre pour un livre qu’il n’a pas écrit : L’Abandon à la Providence divine. Plus exactement, ce traité, publié au XIXe siècle par son confrère le P. Ramière, a été réalisé à partir de différentes sources, composé de manière arbitraire et doté d’un titre qui n’est pas de Caussade.
Caussade n’a publié, de son vivant, qu’un ouvrage, les Instructions spirituelles en forme de dialogues sur les divers états d’oraison. L’Abandon à la Providence divine a pourtant été composé à partir de textes authentiques : soit des lettres adressées à des dirigées, soit des conférences données à des religieuses.
Les Editions du Carmel proposent une édition intégrale et annotée des principaux recueils qui sont à l’origine de l’édition du P. Ramière. L’un, le « manuscrit Cailhau, est connu depuis le XIXe siècle, mais le second, le « recueil de Langres », n’a été découvert qu’en 1988.
Cette publication de deux recueils inédits ne bouleverse pas la connaissance que l’on pouvait avoir de la spiritualité de Caussade, mais elle nous en donne un exposé plus authentique parce que plus immédiat.
De manière hâtive et très abusive, certains auteurs ont relié la doctrine de « l’esprit d’abandon », qui est au centre des écrits de Caussade, au quiétisme et aux écrits de Mme Guyon et de Fénelon. Comme l’avait souligné il y a longtemps déjà le P. Olphe-Gaillard, « le P. de Caussade n’innove pas. L’histoire de la doctrine de l’abandon commence bien avant lui. Son mérite est d’avoir vécu cette doctrine, d’avoir compris qu’elle offrait un centre à toute une synthèse spirituelle profondément cohérente et souple, d’en avoir dégagé les applications essentielles ».
Si l’on veut chercher les sources du P. de Caussade, on les trouvera chez Ignace de Loyola et chez saint François de Sales (ce qui se comprend facilement : Caussade a longtemps été confesseur et directeur spirituel des Visitandines de Nancy).
Un combat « avec douceur »
L’éditeur actuel des recueils caussadiens, Marie-Paule Brunet-Jailly, avertit d’éviter un contre-sens sur la notion d’ « abandon », qui n’est en rien, chez Caussade, une passivité : il « accepte d’avoir à mettre résolument en œuvre les conseils qu’il adresse aux autres : lutte contre les désordres de l’imagination, défiance à l’égard des ruses de l’amour de soi, acceptation du prochain. Une fausse légende de douceur s’est attachée à son nom avec le titre de la première édition à succès, au XIXe siècle, d’une œuvre qu’on lui attribuait, L’Abandon à la providence divine. En réalité, loin de proposer une voie de facilité, il se tient toujours, dans ses lettres, là où se déclare le combat spirituel. […] on l’entend redire sans se lasser l’infinie bienveillance de Dieu, sa Providence, et, pour tout homme, l’élan du cœur toujours possible vers Dieu et vers les autres. Avec une imperturbable conviction, il rappelle à temps et à contretemps les efforts sur soi et les dispositions pratiques qu’exige tout progrès. »
L’esprit d’abandon à Dieu n’est pas seulement une disposition intérieure, mais doit être une conduite, se traduire par des comportements. C’est un double mouvement : « sans négliger vos soins pour le spirituel, écrit Caussade, laissez-en tout le succès à Dieu, n’espérant rien que de lui ».
Au lieu de se décourager et d’être triste à cause de ses insuffisances, imperfections et médiocrités, Caussade conseille : « supportez-vous vous-même avec douceur, reprenez-vous avec douceur, revenez à Dieu avec douceur, repentez-vous avec douceur, faites tout avec douceur, sans empressement ni précipitation extérieure ou intérieure ».
On n’avance pas dans les « affaires de l’intérieur » (c’est-à-dire la vie spirituelle) aussi rapidement que dans les affaires temporelles. A une dirigée, le P. de Caussade écrivait : « tant que vous sentirez une bonne volonté d’être à Dieu, un goût, une estime pour ce qui vous conduit, quelque peu de courage pour vous relever après vos petites chutes, vous êtes en bon état devant Dieu ; prenez patience, tranquillisez-vous, apprenez à supporter vos faiblesses et misères avec douceur, comme il faut supporter celles du prochain, contentez-vous de vous en humilier tout doucement devant Dieu et n’espérez votre avancement que de lui seul et de sa sainte opération qui se fait le plus souvent au fond de l’âme sans qu’on en sente rien ».
Yves Chiron http://yveschiron.blogspot.fr/
Jean-Pierre de Caussade, Lectures caussadiennes, Editions du Carmel (33 avenue Jean Rieux, 31500 Toulouse), 325 pages. -
L’Iran, de la “révolution blanche” à la révolution tout court
Janvier 1978-janvier 1979. C’est au moment où elle se modernisait que la monarchie des Pahlavi s’est défaite dans la confusion. De là date l’essor de l’islamisme radical.
Une tasse de thé, un dernier regard, Mohammad Réza Pahlavi quitte son palais presque vide, le 16 janvier 1979. Dans les jardins, il retrouve la chahbanou, puis gagne l’aéroport international de Téhéran. Un petit groupe les attend, mais ni ambassadeur étranger ni ministre. Des militaires supplient le chah de rester. Le général Badreï, chef de l’armée de terre, s’agenouille selon un vieil usage tribal et lui baise les genoux. Le chah enlève ses lunettes, le relève. Il pleure en public. À Chapour Bakhtiar, nommé à la tête du gouvernement deux semaines plus tôt, le 31 décembre 1978, il dit : « Je vous confie l’Iran et vous remets entre les mains de Dieu. »
Le chah pilote lui-même son Boeing 707 jusqu’à la sortie de l’espace aérien iranien. Il craint une attaque surprise. Commence pour le souverain une longue errance. Rongé par un lymphome, repoussé par tous, il trouve asile en Égypte où il mourra le 27 juillet 1980. Il régnait depuis le 16 septembre 1941 et allait avoir 61 ans.
Moins de dix ans plus tôt, il avait célébré à Persépolis les 2 500 ans de l’Empire perse dont il se voulait le continuateur. En même temps, son régime exaltait la modernisation de l’Iran et la “révolution blanche”, ce plan ambitieux de réformes lancé en 1963. La “grande civilisation” à laquelle le chah avait rendu hommage semblait de retour.
Mais à quel prix ! Omniprésence de la Savak (la police politique), pouvoir autocratique, cassure entre la capitale et la province, fracture entre une élite occidentalisée et le peuple, autisme du chah qui ignore l’aspiration de la société à intervenir dans la vie politique, corruption, vénalité, et hausse des prix. À ceux qui évoquent les ravages sociaux et politiques de l’inflation, le chah répond : « Mon gouvernement m’assure du contraire. Vous ne répercutez que des bavardages de salon ! »
La “révolution blanche” a heurté les plus traditionalistes de la société iranienne, les chefs de tribus et une partie du clergé conduite par un mollah nommé Ruhollah Khomeiny. Né en 1902, celui-ci nie toute valeur au référendum qui doit approuver la “révolution blanche”. C’est surtout la proclamation de l’égalité entre homme et femme et la modernisation du système judiciaire qui le font réagir car il estime que ce sont deux atteintes aux préceptes de l’Islam et du Coran. Sans oublier que la réforme agraire est, dit-il, préparée par Israël pour transformer l’Iran en protectorat…
De Qom, ville sainte du chiisme, Khomeiny provoque le chah le 3 mai 1963. Il est arrêté. Suivent trois jours d’émeutes, les 15, 16 et 17 juin, 75 victimes, 400 arrestations et un constat : l’alliance “du rouge et du noir”, une minorité religieuse active et fanatisée avec les réseaux clandestins du Toudeh, le parti communiste iranien. Pour éviter la peine de mort à Khomeiny, des ayatollahs lui accordent le titre de docteur de la loi faisant de lui un ayatollah. Libéré, il récidive en 1964 et s’installe en Irak.
Ces oppositions, le chah les connaît. Elles le préoccupent. Il lance un appel aux intellectuels pour qu’ils en discutent en toute liberté. En avril 1973 se réunit le “Groupe d’études sur les problèmes iraniens”, composé de personnalités indépendantes. En juillet 1974, un rapport est remis au chah qui l’annote, puis le transmet à Amir Abbas Hoveida, son premier ministre. « Sire, lui répond-il, ces intellectuels n’ont rien trouvé de mieux pour gâcher vos vacances. N’y faites pas attention, ce sont des bavardages. » En fait, il s’agit d’un inventaire sans complaisance de l’état du pays complété de mesures correctives avec cet avertissement : si elles ne sont pas prises au plus vite, une crise très grave pourrait éclater. Cinq mois plus tard, le chef de l’état-major général des forces armées remet à son tour un rapport confidentiel et aussi alarmant que celui des intellectuels : l’armée résistera à une agression extérieure mais un grave malaise interne peut mettre en danger la sécurité nationale.
Ces deux avertissements venus du coeur même du régime restent lettre morte. Un nouveau parti officiel créé en 1975, un nouveau premier ministre nommé en août 1977 ne changent rien : les ministres valsent, les fonctionnaires cherchent un second emploi, le bazar de Téhéran gronde. Or dès l’année 1976, le chah sent que la maladie ronge son avenir. « Six à huit ans », lui a dit le professeur français Jean Bernard. C’est un homme fatigué qui affronte la montée de la violence révolutionnaire dans son pays.
D’Irak, Khomeiny redouble ses attaques. Le chah, dit-il, n’est qu’« un agent juif, un serpent américain dont la tête doit être écrasée avec une pierre ». Le 8 janvier 1978, un article paru dans un quotidien du soir de Téhéran fait l’effet d’une bombe. Il s’agit d’une réponse virulente à Khomeiny, qui a été visée au préalable par le ministre de l’Information. Or la polémique mêle vérités et mensonges. Le lendemain, à Qom, des manifestants envahissent la ville sainte : un mort, le premier de la révolution. Le 19 février, quarante jours après ce décès, le grand ayatollah Shariatmadari organise à Tabriz une réunion commémorative. À nouveau, du vandalisme, des morts, des blessés. L’engrenage manifestation-répression est engagé. Et à chaque quarantième jour, à Téhéran, à Tabriz, à Qom, se déroule une manifestation qui tourne à l’émeute. La police appréhende des jeunes gens rentrés récemment des États-Unis et connus pour leur appartenance à des groupes d’extrême gauche, ou des activistes sortis des camps palestiniens, des individus ne parlant que l’arabe. Les forces de l’ordre ne tentent quasi rien contre eux.
Le pouvoir s’affaiblit et s’enlise. Le chah nie la réalité, ignore le raidissement du clergé, continue à raisonner en termes de croissance de PIB. Et puis les Britanniques et les Américains ont leur propre vision de la situation ; ils conseillent de pratiquer une ouverture politique et de libéraliser le régime : le général Nassiri, cible de la presse internationale et qui dirigeait la Savak depuis 1965, est écarté en juin 1978. Loin de soutenir le chah, comme le faisait Richard Nixon, le président Carter envisage son départ et son remplacement. Au nom des droits de l’homme, les diplomates américains poussent aux dissidences les plus radicales. Une ceinture verte islamiste, pensent-ils, est plus apte à arrêter l’expansion du communisme soviétique.
Le 5 août 1978, le chah annonce des élections “libres à 100 %” pour juin 1979, une déclaration considérée comme un signe de faiblesse. Le 11, débute le ramadan. Des manifestations violentes éclatent à Ispahan : pour la première fois, des slogans visent directement le chah. Le 19, se produit un fait divers dramatique : un cinéma brûle, 417 morts. Un incendie criminel. L’auteur ? Des religieux radicaux ? La Savak ? Le soir même, la reine mère donne un dîner de gala. L’effet sur l’opinion est désastreux, alors que les indices orientent l’enquête vers l’entourage de Khomeiny.
Le nouveau premier ministre, Jafar Sharif- Emami, surnommé “Monsieur 5 %” tant il prélève de commissions, déclare sous le coup de l’émotion “la patrie en danger”. Le 7 septembre, 100 000 personnes manifestent à Téhéran avec des ayatollahs : des portraits de Khomeiny apparaissent. La loi martiale est décrétée pour le lendemain 8. Les manifestants prennent de vitesse police et armée. Ils veulent occuper la “maison de la Nation” et y proclamer une “République islamique”. Le service d’ordre tire en l’air, des tireurs embusqués ouvrent le feu sur la foule. C’est le “vendredi noir”, soigneusement « préparé et financé par l’étranger » affirment les auteurs. Au total, 191 victimes. La rupture entre le régime et les partisans de Khomeiny est totale.
Le chah est anéanti. « Jamais, confie-t-il, je ne ferai tirer sur mon peuple ! » Lui qui croyait être tant aimé se sent trahi : « Mais que leur ai-je donc fait ? ». Un seul souci l’habite : éviter la guerre civile, sa hantise. Le “vendredi noir” marque le début de son inexorable chute.
Le désordre et l’anarchie s’installent ; Khomeiny gagne la France, reçoit intellectuels et journalistes (mais pas ceux de Valeurs actuelles à qui les auteurs de l’ouvrage que nous citons en référence rendent hommage) qui raffolent de l’ermite de Neauphle-le-Château ; en Iran, les marches en sa faveur se multiplient et façonnent l’image d’une révolution romantique et démocratique ; les Américains organisent en secret la phase finale de leur plan : neutraliser l’armée iranienne et le haut état-major fidèles au chah. Les jeux sont faits.
« L’Iran des Pahlavi n’était certes pas parfait, mais il était en pleine modernisation, écrira Maurice Druon dans le Figaro du 12 novembre 2004. Fallait-il pousser à le remplacer par un régime arriéré, animé par un fanatisme aveugle ? L’essor de l’islamisme radical date de là. »
À lire Mohammad Réza Pahlavi. Le Dernier Shah/ 1919-1980, de Houchang Nahavandi et Yves Bomati, Perrin, 622 pages, 27 €.
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L’Autriche s’islamise
[article du journaliste Laurent Glauzy]
D’après une étude réalisée conjointement par l’Institut démographique de Vienne et l’Académie autrichienne des Sciences, le visage ethnoreligieux de l’Autriche va se modifier de manière radicale d’ici les cinquante prochaines années.
Au terme de cette échéance, la population catholique évaluée à 75 % en 2001, devrait plonger au-dessous des 50 %. Les protestants constitueraient de 3 à 5 % et les musulmans de 20 à 26 % de la population. Par ailleurs, cette évolution laisse présager que, dans les zones urbaines, l’islam sera d’ici cinquante ans la religion la plus représentée. Selon les auteurs de cette étude, la cause principale de la diminution de la population catholique est la transformation de la société durant ces trois dernières décennies due à l’augmentation des comportements hédonistes et à l’explosion de l’immigration extra-européenne.
En 1971, on recensait en Autriche 93 % de chrétiens, alors que trente ans après la part des habitants « sans confession » a triplé. Elle est passée de 4 à 12 %. Pour cette même période, la population musulmane s’est accrue de 0 à 4 %. Dans vingt ans, la barre des 10 % devrait être franchie. Elle devrait passer à 26 % en 2051.
Cette forte progression s’explique évidemment par le taux de fécondité qui en 2001 était de 1,32 enfants pour une Autrichienne contre 2,34 enfants pour une Musulmane. Aujourd’hui, 8,1 % des enfants ayant moins de 10 ans sont issus de foyers mahométans. « Si les taux de natalité actuels continuent, en 2051, l’Islam pourrait constituer la majorité chez les moins de 15 ans », estime ainsi l’Académie autrichienne des Sciences qui note que 83,6 % des musulmans épousent un partenaire de même confession.Laurent Glauzy http://www.contre-info.com
Laurent Glauzy est l’auteur de :
Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan
Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
Atlas de géopolitique révisée, tome II
Atlas de Géopolitique révisée (Tome I)
Chine, l’empire de la barbarie
Extra-terrestres, les messagers du New-Age
Le mystère de la race des géants -
Le Crépuscule Des Dieux Nordiques
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L’esprit Français : hommage à Jean Madiran
Publié dans l’édition de ce vendredi 2 août 2013 du quotidien Présent
Ce mercredi soir, rentrant de l’aéroport d’Orly, je trouve sur mon téléphone le message de mon vieil ami Jean-Claude Absil, relayé quelques instants plus tard par un appel de Caroline Parmentier : « Jean Madiran est mort ». Jean Madiran, que j’avais connu par Bernard Antony, dans les temps déjà anciens de la fondation de Présent, souvent revu, et toujours suivi, par la lecture de ses articles, de ses éditoriaux, de ses billets…
La nouvelle m’a frappé d’étonnement presqu’autant que de tristesse. Il faisait tellement corps avec la défense de nos convictions que nous avions fini par le croire immortel. « Immortel », surnom dont on affuble les membres de l’Académie Française…il y aurait bien eu sa place, en effet, si cette institution était restée ouverte aux plus brillants représentants de la tradition nationale, ce qui n’est plus le cas depuis un demi-siècle…
Mais qu’importe ! Ce qui continuera de vivre, ce sont les valeurs que Jean Madiran a défendues toute sa vie, avec une fidélité exemplaire et une héroïque obstination, qui forcent l’admiration. C’est son œuvre, considérable, c’est son style, concis, précis, bel exemple de la rigueur et de l’élégance qui sont une part de l’esprit français. Aventure intellectuelle, avant tout, dont les expressions principales se trouvent sans doute dans les milliers de pages d’Itinéraire et de Présent. Mais au-delà de la rédaction proprement dite, sait on quelles difficultés surmontées, quel travail harassant, quels talents d’animateur, quels efforts d’organisation, quelles angoisses financières, quelles tracasseries administratives, quelles persécutions judiciaires, forment le lourd tribut dont se paye le maintien si nécessaire de telles tribunes, dans un contexte général d’hostilité ? Jean Madiran fut à la fois philosophe, écrivain, journaliste, conférencier, éditeur, directeur de presse : un publiciste dans le sens le plus complet du terme.
Les commentateurs d’aujourd’hui, dont la fonction consiste bien plus à mettre des étiquettes sur les gens, afin de les classer ensuite dans les petites cases de leurs esprits étriqués et conformistes, plutôt que de débattre sans a priori de leurs idées, diront –au mieux !- que Jean Madiran fut à notre époque l’une des personnalités les plus représentatives de l’école de philosophie politique contre-révolutionnaire. Des esprits chagrins ou mal informés en concluront hâtivement que sa pensée était essentiellement critique, voire négative. Conclusion absurde ; dirait-on qu’un médecin est « négatif » parce qu’il se consacre à combattre le cancer ou la tuberculose ? La Révolution que combattait le thomiste et maurassien Madiran, ce n’était pas je ne sais quel changement brutal ou soudain de régime politique ; c’était la terrible prétention consistant à faire croire que l’Homme est lui-même le créateur des valeurs auquel il décide d’obéir, au lieu de reconnaître qu’elles existent en dehors de lui, et qu’il n’en est pas le maître. Péché contre l’Esprit d’où découlent toutes les erreurs contemporaines, et qui, de la Terreur robespierriste au goulag, de l’esclavage socialiste à l’esclavage capitaliste, n’ont pas fini de faire des ravages. Jean Madiran en avait parfaitement compris et analysé les formes contemporaines, plus subtiles, mais tout autant perverses, lorsqu’il stigmatisait notamment ce qu’il appelait les « DHSD » : les Droits de l’Homme Sans Dieu.
Le scalpel acéré de ce chirurgien de la pensée n’avait pas son pareil pour disséquer l’erreur ; son ironie mordante pour la ridiculiser ; son insistance pour la mettre en lumière. Il était de ceux dont la plume vaut cent épées. Il fut un beau défenseur de la tradition catholique, de l’identité française, et de la Vérité. Nous partageons la peine de son épouse et de sa famille. Et quand nous disons « famille », nous y incluons bien sûr toute l’équipe de Présent. Il a mené le bon combat. Il nous reste à recommander son âme à son Créateur, à nous inspirer de la pensée et du souvenir de ce grand seigneur, et à poursuivre son juste effort.
Bruno Gollnisch http://www.gollnisch.com
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La société française est morte, ressuscitons-la !
Présentation des 7 fondamentaux de la société :
"Alain Touraine (sociologue français et père de la ministre Marisol Touraine) se pose la question dans le titre même de son livre « Pourrons-nous vivre ensemble ? ». Il constate que nous voyons se défaire devant nos yeux les ensembles à la fois politiques et territoriaux, sociaux et culturels que nous appelions des sociétés, des civilisations ou simplement des pays.
Les grands projets de société du XXème siècle, le communisme, le nazisme, et maintenant l’ultralibéralisme et les valeurs de mai 68, ont tous échoué, et surtout ont parsemé le siècle de leurs abominables excès mortifères. Qu’en reste-t-il ? Une société sans âme ni repère, sans définition, sans contour ni contenu.
Finalement qu’est-ce que la société française, notre société ? Je n’en sais plus trop rien. Et vous ? Probablement pas plus. La plupart de nos dirigeants et penseurs non plus d’ailleurs. Ils savent une chose en tout cas, il faut retrouver le sens de la société. Pourtant, ils ne peuvent même plus la nommer ; certain l’ont appelée « L’identité nationale », qu’en est-t-il de sa définition : RIEN, d’autres l’appellent « Le vivre ensemble », qu’en est-il de son contenu : toujours RIEN !
RIEN donc ! Et pour cause, comment ces élites pourraient-elles définir ce qu’elles ont-elles-mêmes détruit en le remplaçant par le néant ? N’est-ce pas ce vide qui confère à notre époque ce sentiment de malaise général ?
Voilà de nombreuses années que progressent et s’installent insidieusement les ferments d’une société nouvelle en France ; Christiane Taubira n’a-t-elle pas déclaré en janvier 2013 que la loi sur le mariage pour tous représentait un véritable changement de civilisation ? Allons-nous laisser le soin à quelques insensés de décider de la nature de notre propre société ?
Il n’est plus temps de résister en défendant nos fragiles citadelles dont les murs tombent les uns après les autres. Il est temps à présent de partir à la reconquête, de reconstruire notre société, sur des bases sensées, avec nos principes, et pour longtemps.
Alors oui, bien que gravement malade, la société française n’est pas morte, car oui nous allons la guérir, lui donner une autre vie, et construire pour ses membres un avenir plus radieux!
Affirmons ensemble notre vision de la société, avec force et détermination, en diffusant partout et sans peur ce que sont les fondements véritables de la société : www.les7 fondamentaux.fr (cliquez sur le lien pour connaître le contenu des 7 fondamentaux de la société.
La victoire, ça se construit, et c’est maintenant !"
(Si ces 7 points correspondent à votre vision de la société, vous pouvez y adhérer en ligne soit comme citoyen soit comme élu ou candidat).
Le Salon Beige vous propose cette année une université d'été à sa façon en proposant chaque semaine à votre réflexion et à l'approfondissement selon la doctrine sociale de l'Eglise, un de ces 7 fondamentaux que vous pourrez commenter en toute liberté, enrichir de vos références et étoffer de vos connaissances et de votre bon sens.
Rendons à César ce qui est à César : vos blogueurs ne sont pas à l'origine de cette synthèse, mais il leur a semblé particulièrement intéressant de la considérer comme une base fiable de réflexion et d'action.
Alors rendez-vous sur la page "Libres réflexions" que nous réactivons pour l'occasion, avec la présentation générale de ces 7 fondamentaux puis le premier de ceux-ci, "la vie" alors même que des apprentis sorciers veulent s'octroyer le droit de jouer avec celle d'enfants non-nés.
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Cambridge: une employée de cantine scolaire licenciée pour avoir servi par erreur du porc à une élève musulmane
Lu sur Fdesouche :
- L’employée de cantine d’une école primaire limogée au motif d’avoir servi accidentellement du porc à une fillette musulmane
- Alison Waldock agée de 51 ans a présenté ses excuses pour son erreur dès que l’erreur ait été constatée
- Elle a dit qu’il lui était difficile de garder traçabilité de tous les desiderata alimentaires de plus de 40 élèves à partir des listes qui lui ont été fournies.
- Mais en dépit de 11 années de travail en tant que cantinière , elle a néanmoins été licenciée de l’école primaire de Cambridge
Alison Waldock, 51 ans, a donné du Gammon (l’équivalent de la souris d’agneau pour le porc) à une fillette de sept ans après que celle-ci ait montré du doigt son choix de plat sur les menus de la cantine.
Le chef d’établissement a repéré l’erreur et est intervenu avant que la fillette ne mange la totalité de sa viande qui est interdit de par sa religion.
Mais les parents de la fillette ont été informé de l’erreur et ont porté plainte contre l’entreprise de restauration qui fournit les plats à l’école.
Mlle Waldock a été suspendue de toutes ses fonctions et a été licenciée pour faute grave.
Mlle Waldock a déclaré hier qu’elle avait fait une erreur non-intentionnelle qui a été rejetée bien qu’elle ait supplié ses employeurs de lui laisser garder son emploi.
« L’école ainsi que la société de restauration font de moi un bouc émissaire » a ajouté cette mère de deux enfants.
« J’adorais mon travail et je n’avais jamais eu de problèmes auparavant »L’erreur s’est passée à l’école primaire de la Reine Edith à Cambridge où la proportion d’élèves issus de minorités ethniques est « bien supérieure à la moyenne » selon le dernier rapport Ofsted. Le site internet de l’école informe également que les familles des élèves parlent plus de 28 langues.
Mlle Waldock confirme que l’élève avait effectivement demandé de la viande. « J’ai demandé : Tu veux du Gammon? Et elle a répondu « oui » alors je lui ai servi dit-elle. »
« Il y a certes une liste de tendances alimentaires mais les élèves ne portent pas de badges ou d’autocollants et nous ne pouvons les connaître tous par coeur. Je respecte toutes les croyances, les religions des enfants ainsi que les choix de repas. C’était juste une erreur. Je pense qu’être virée pour ça est vraiment très sévère. »
Les parents de la jeune fille Zahid et Rumana Darr ont affirmé que l’école leur ait dit que Mlle Waldock n’était pas directement concernée par l’erreur (rejetant l’erreur sur la société de restauration)
Mme Darr 33 ans a déclaré: « L’employée de cantine ne se souciait guère des impératifs de son travail »
Mais Mlle Waldock a répondu : « Ce n’est pas vrai. Si je voyais les parents aujourd’hui, je leur dirais que je suis vraiment désolée de ce qui est arrivé »
Un groupe de militants musulmans a déclaré que «virer une employée de cantine pour voir servi par inadvertance de la viande de porc est toutefois une sanction excessive»
Le Groupe communautaire Muslims4UK dit également que la majorité des parents musulmans se montrent «compréhensifs» vis à vis de l’erreur accidentelle.
Le responsable de l’UKIP Nigel Farage a promis de prendre fait et cause pour Mlle Waldock.
« Je suis sincèrement désolé pour elle. Si elle avait servi du Gammon à un végétarien aurait-elle été virée? Je ne le crois pas. »
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Jean Madiran, RIP
L'hommage de Philippe Maxence :
"Fondateur de la revue Itinéraires et du quotidien Présent, écrivain et journaliste, Jean Madiran, oblat de saint Benoît, est retourné à la Maison du Père en ce mercredi 31 juillet 2013. Comme Louis Veuillot en son temps, il reste un exemple de combattant inlassable au service de l’Église et parfois contre le personnel de celle-ci qui en notre temps n’est pas toujours à la hauteur de Celui qu’il doit servir. Jean Madiran était un disciple de Charles Maurras, mais aussi, et peut-être surtout, d’André et d’Henri Charlier dont il a contribué plus que quiconque à faire connaître et répandre l’œuvre et ce souci péguiste de la réforme intellectuelle et morale. Le Père Bruckberger a écrit de lui qu’il continuait de porter en notre temps la voix exigeante de Charles Péguy et cet hommage était juste, venant d’un homme et d’un prêtre qui se disait pour sa part le disciple de Georges Bernanos.
À l’heure qu’il est, alors que la nouvelle vient de tomber, le moment est à la prière et à la reconnaissance. À toute une génération, dont je fais partie, Jean Madiran a appris et transmis les exigences de la vertu naturelle de piété, vertu si contraire à la modernité et dont on voit aujourd’hui, plus que jamais, qu’elle est nécessaire, alors que le spirituel et le temporel semblent s’enfoncer d’un même pas, ou d’un même mouvement, vers la reddition absolue au grand n’importe quoi.
Il est trop tôt pour dire tout ce que nous devons à Jean Madiran. Je n’étais pas un de ses proches et je n’ai pas partagé tous ses combats. Mais il a fait partie de ces hommes qui ont marqué ma jeunesse et ses écrits furent de ceux qui ont eu une influence décisive sur le jeune garçon que j’étais, quand le souci de la primauté du bien commun de l’Église et de la France m’ont suffisamment étreint pour qu’il décide d’une grande part de mon existence. Il a affermi en moi l’attachement à la messe catholique romaine, attachement non pas seulement sentimental, mais raisonné et doctrinal. Il m’a encouragé, par son exemple, à me greffer de manière décisive au grand rameau bénédictin. Il m’a appris à penser et à réfléchir en catholique, même dans les questions du combat temporel. Il était le dernier de la grande cohorte des écrivains et penseurs catholiques de l’après-guerre et sa voix va manquer alors que le ciel s’assombrit.
C’est sous le signe et dans la perspective de la piété que je garde le souvenir de ce défenseur de la foi et je le confie bien sûr à la douce miséricorde de Dieu car il a combattu le bon combat, qu’il nous faut continuer aujourd’hui, à notre manière et selon nos faibles moyens, pour l’honneur de l’Église et le salut de notre patrie.
D’autres diront mieux que moi l’hommage que Jean Madiran mérite aujourd’hui. Mais je voulais ce soir témoigner que bien au-delà du cercle de ses proches son influence aura été importante, comme j’ai pu lui dire un jour de vive voix. A Dieu, Jean Madiran.
Fidélium Deus, ómnium Cónditor et Redémptor : animábus famulórum, famularúmque tuárum remissiónem cunctórum tríbue peccatórum ; ut indulgéntiam quam semper optavérunt, piis supplicatiónibus consequántur".
Biographie et bibliographie. Lahire
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