Quelques Veilleurs debout belges ont organisé samedi dernier en fin de soirée un jogging devant le Parlement belge à Bruxelles pour dire non à l’extension de l’euthanasie. Voici quelques photos:
santé et médecine - Page 370
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Jogging belge à Bruxelles pour dire non à l’extension de l’euthanasie
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Une belle histoire pour finir l’année : celle d’un bébé qui a survécu à la RU 486
C’est en Angleterre que se passe cettehistoire qui se termine bien, un peu douce-amère… Il y a trois mois et demi, Shannon Skinner, 19 ans, de Knowles près de Bristol, découvrait qu’elle était enceinte – pour la deuxième fois. Avec son petit copain, Anthony Hunt, elle élevait déjà leur premier enfant qui avait alors neuf mois. Trop tôt, trop vite : ce deuxième bébé arrivait à un mauvais moment, où le couple rencontrait des problèmes : fallait-il accueillir une nouvelle vie dans ces conditions tout sauf idéales ?Shannon et Anthony discutent, se posent des questions, et finissent par opter pour un avortement médicamenteux. Les comprimés et le suivi seront fournis par une clinique spécialisée dans la suppression des toutes petites vies : Marie Stopes International. Et Shannon – c’est elle qui le raconte } pleure son bébé.Mais voilà qu’elle continue de souffrir de nausées matinales, et qu’elle ressent des mouvements en son sein. Les médecins qu’elle consulte assurent que ce sont des effets secondaires de l’avortement médicamenteux. De toute façon, dans la foulée de l’« IVG », Marie Stopes l’a persuadée d’accepter un implant contraceptif, alors ?Mais Shannon Skinner se pose toujours des questions, fait un test de grossesse à domicile, qui s’avère positif. Quelques semaines se sont déjà écoulées depuis qu’elle a pris ses comprimés de RU 486 ; son médecin lui explique que cela est « normal » après un avortement, et prescrit lui-même un test qui sera négatif.Le 20 décembre, se sentant toujours mal, elle retourne chez le médecin. Cette fois, il confirme qu’elle est enceinte. Et suggère qu’il s’agit d’un raté de l’implant : ce serait donc la troisième grossesse de Shannon… Le lendemain, elle fait vérifier l’affaire et découvre que c’est en réalité l’avortement qui a raté : le bébé qu’elle porte, une petite fille, en est à vingt semaines !Mais va-t-elle bien ? C’est l’angoisse de la jeune maman : quel peut être l’état de santé d’un bébé qui a subi un avortement médicamenteux capable de causer des anomalies, et les doses d’hormones contraceptives libérées par l’implant ? Une échographie pratiquée la veille de Noël montre que tout va pour le mieux, mais l’échographiste douche bientôt l’optimisme de sa patiente en annonçant sombrement en s’autorisant à lui dire que la petite pourrait bien développer des anomalies fonctionnelles plus tard.Bref, le corps médical essaie de se prémunir, n’est-ce pas ? Plusieurs médecins vont se charger de dire à Shannon qu’elle a encore trois semaines pour « choisir », puisque l’avortement est légal en Grande-Bretagne jusqu’à 24 semaines…Mais avec son ami, Shannon ne se sent pas le cœur de faire cela au bébé, qui a déjà survécu à tant de périls. « Nous avons décidé de garder le bébé, car nous pensons que ce serait pas bien d’avorter à ce stade. C’est évidemment un petit battant, et nous ne voulons pas lui faire davantage de mal. »La naissance de cette petite fille-miracle est prévue pour le 7 mai, elle est enfin la bienvenue.En attendant ses parents se sont plaints à Marie Stopes International, qui s’est contenté de publier un communiqué expliquant que « très occasionnellement, la pilule abortive peut ne pas fonctionner ». L’organisation assure qu’elle en avertit les femmes afin qu’elles puissent faire vérifier si leur avortement médicamenteux s’est fait avec succès « afin qu’un nouveau “traitement” puisse être demandé si nécessaire ».Mais l’acharnement meurtrier a lui aussi ses ratés ! -
L'équivalent de la population de Lille exterminée chaque année
Homélie prononcée par Monsieur le Chanoine Gérard Trauchessec, ICRSP, le 28 décembre en la fête des Saints Innoncents :
"L’Evangile retenu pour la messe de ce jour relate le massacre des enfants qui n’avaient pas plus de deux ans ordonné par Hérode. Sans doute le total des innocentes victimes de Bethléem et des environs ne dépassa-t-il pas la vingtaine. Toutefois ce sang versé engendra bien des souffrances dans les cœurs de celles et ceux qui avaient perdu un être cher !
Aujourd’hui encore se produisent de tels massacres de par le monde et à une beaucoup plus grande échelle dans une indifférence quasi généralisée. En effet pour la France seule ne déplore-t-on pas 225.000 avortements par an, selon les chiffres communiqués par l’Institut National des Statistiques, soit l’équivalent de la population d’une ville comme Lille, soit 600 avortements par jour !
De tels crimes abominables, ainsi qualifiés il y a 50 ans par le Concile Œcuménique Vatican II, appellent réparation. C’est la raison de notre présence en ce sanctuaire érigé à cette intention à l’initiative du regretté Docteur Christian-Michel Doublier-Villette et des Croisés du Sacré – Cœur.
La centaine de petites croix blanches qui l’entourent, depuis 1997, représente chacune 10 millions d’enfants avortés, soit un milliard d’enfants comme il est écrit sur le socle de la croix érigée, la même année, auprès de la chapelle placée sous le vocable de Saint Joseph, père nourricier de la Sainte Famille, comme le rappellent les vitraux.
Ces chiffres communiqués d’une part par l’Institut National des Statistiques et d’autre part par l’Organisation des Nations Unies ne sont pas majorés. Espérons qu’ils ne sont pas minorés ! 16 ans après ceux communiqués par l’Organisation des Nations Unies combien de victimes faudrait-il ajouter ?
D’année en année il semble toujours plus nécessaire de venir en pèlerinage en ce lieu de mémoire et d’offrir le Saint Sacrifice de la messe - le plus beau et le plus efficace qui soit puisqu’il renouvelle invisiblement mais réellement le sacrifice de la croix - en réparation de ces meurtres et pour implorer la miséricorde divine envers tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, ont participé à ces abominations.
En effet le Seigneur ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse. En chacune de ses apparitions Notre Dame ne nous demande-t-elle pas de prier pour la conversion des pécheurs ? Alors prions pour la nôtre et celle des autres afin que la vie soit respectée du premier instant de la conception à la mort naturelle comme l’a demandé le Bienheureux Jean-Paul II dans son admirable encyclique Evangelium vitae qu’il nous faut lire, méditer et diffuser.
Si l’Eglise nous invite à fêter, le 8 décembre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, depuis la promulgation du dogme, le 8 décembre 1854, par le Bienheureux Pie IX, c’est parce qu’Elle reconnaît son existence humaine dès cet instant dans le sein de Sainte Anne.
De nos jours la science a prouvé qu’il y a un nouvel être humain dans le sein maternel dès le premier instant de la conception et pas seulement quelques cellules dont on pourrait disposer librement. Le rejet du rapport Estrela, au début de ce mois, par le parlement européen est une victoire encourageante pour tous ceux qui militent pour le respect de la vie. Toutefois il faut rester très vigilants pour que le résultat de ce vote ne soit pas détourné comme d’autres l’ont été !
Au centre de la conférence des Evêques de France, le Cardinal Poupard déclarait le 13 décembre : « La baisse croissante de la fécondité européenne s’accompagne d’une promotion de l’avortement et même de la tentative, en Belgique, de légaliser une euthanasie de mineurs que même la barbarie nazie n’avait pas osé afficher. » Conférence pour le 50eme anniversaire de la mort de Robert Schuman.
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« Ni la République, ni l’Etat, ni le corps médical n’est propriétaire de la vie humaine »
Mgr Philippe Barbarin, cardinal archevêque de Lyon, a mis en garde mercredi sur Europe 1 sur les conséquences d’une éventuelle nouvelle loi sur la fin de vie. Rappelant qu’il avait « frôlé la mort: infarctus, triple pontage« , Mgr Barbarin a estimé qu’on avait « pris admirablement soin » de lui.
« On fait très attention à ce que nous souffrions le moins possible. J’ai une reconnaissance énorme pour le monde médical. Je trouve qu’on doit donner un très grand respect à chaque vie humaine et d’une manière toute particulière à ceux qui souffrent. Mais au fond, ni la République, ni l’État, ni le corps médical n’est propriétaire de la vie humaine. On n’a pas un droit sur la vie et la mort de quelqu’un ».
« Si on veut changer une loi alors qu’elle a 8 ans, non mais c’est quoi, une loi ? C’est la loi sur l’euthanasie ou l’euthanasie de la loi ? » « Il faut quand même faire très attention à ce qu’on fait : une loi, c’est très important comme fondement dans une société ».
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McDonald’s à son personnel : allez manger ailleurs !
Quelle toxine frappe brusquement les neurones yankee des dirigeants de McDonald’s ?
On se souvient de ce documentaire américain (Super Size Me, 2004) dont l’auteur décida de se sustenter non-stop durant un mois, trois fois par jour, chez McDonald’s, histoire d’apporter sa pierre au patrimoine gustatif mondial et de la gastronomie degré zéro (et autant d’étoiles).
Son médecin, au bout de quelques semaines, le pria d’ailleurs instamment, et au nom de leur amitié, d’arrêter le massacre sous peine d’être bientôt perdu pour la science. Je ne vous cache pas qu’il m’arrive, malgré l’avertissement sans frais, au sortir de quelque nocturne et avant d’attraper un train, de faire un détour par la case restauration rapide, histoire de préserver mon mauvais cholestérol.
Aussi je chutai de ma chaise en tombant (double punition, donc) sur un article à chaud ne manquant pas de sel, dans Algemeen Dagblad le jour de Noël, en ce 25 décembre béni, et au moment de régler son compte matinal à un Paris-Brest – exception culturelle oblige, je m’intoxique « français », môssieur. Quelle toxine frappe brusquement les neurones yankee des dirigeants de McDonald’s ?
La suite sur Boulevard Voltaire
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Les médecins néerlandais plus timorés face à l'euthanasie
Aux Pays-Bas, ce n'est pas tant le caractère définitif (et homicide) de l'euthanasie qui fait actuellement hésiter un nombre croissant de médecins de famille au seuil de l'administration de la piqûre létale, que la peur du gendarme. Qui est donc coupable de cet état de fait qui inquiète les responsables de la clinique de fin de vie ouverte au printemps de 2012 ? Eh bien, c'est l'inspection des services de santé, qui a « surréagi » dans l'affaire du médecin de Tuitjenhorn, Nico Tromp, accusé d'avoir procédé à une euthanasie illégale, soumis à une enquête diligentée par le ministère public et qui s'est finalement suicidé en octobre.Le quotidien de gauche Het Parool rapporte aujourd'hui que de nombreux médecins qui pratiquaient des euthanasies sans états d'âme sont aujourd'hui plus « timorés », citant que cas d'un généraliste qui avait quasiment bouclé la procédure au « bénéfice » d'un de ses patients et qui, au bout du compte, n'a pas eu le « cran » de pratiquer le geste lui-même. Inquiet à l'idée de s'exposer à d'éventuelles poursuites judiciaires, il avait renvoyé le malade vers la clinique de fin de vie et c'est l'un des trente médecins faisant partie des équipes volantes de cette dernière qui a administré la mort.Le directeur de la clinique, Steven Pleiter, s'en irrite. Tous les critères de l'euthanasie légale avaient été respectés dans ce cas précis, explique-t-il. Il était donc inutile de s'en remettre aux services de la clinique basée à La Haye.Une dérive qui se constate dans la nature des renvois de plus en plus fréquents vers les spécialistes de l'euthanasie (ou les escadrons de la mort, si vous préférez) : de 4 % de malades en phase terminale de cancer parmi la « clientèle », la première année, on est passé à 12 % désormais, alors même que l'euthanasie est facilement acceptée par les médecins dans ce cas.« Nous craignons que les médecins de famille ne trouvent cela finalement plus facile de renvoyer ces cas vers nous, ça leur évite d'avoir à faire l'euthanasie eux-mêmes », souligne un porte-parole de la clinique de fin de vie (Levenseindekliniek). « Cela nous contrarie. Nous existons précisément pour venir en aide aux cas plus complexes : les personnes souffrant de démence ou d'une maladie qui n'est pas immédiatement terminale, comme la maladie de Charcot ou la sclérose en plaques, ou encore les personnes souffrant d'une affection psychiatrique ou qui estiment avoir achevé leur vie. »Est-ce à dire que la clinique de fin de vie se spécialise dans les cas litigieux, afin de contourner la loi ou de rendre ses critères plus souples ? Cela paraît assez évident…Du côté des médecins généralistes, on se lamente aussi. Bart Meijman, président du Cercle des médecins de famille d'Amsterdam, n'est pas étonné de voir les renvois se multiplier. « Les médecins qui sont un peu moins sûrs d'eux, qui iront plus facilement rechercher un soutien dans les directives officielles, sont devenus plus craintifs. Il faut espérer que cela se tasse… » Pour cela, il faut que l'inspection des services de santé cessent d'affoler les médecins en transmettant les affaires au procureur sans les entendre, au risque de faire envoyer « quinze hommes de la police judicaire devant leur porte d'entrée ».La certitude de l'impunité est décidément un puissant moteur de la culture de mort ! -
GPA : des magistrats en guerre contre Taubira
Lu sur L'Opinion (1):
"Des magistrats en guerre contre le ministre de la Justice, un greffier en chef qui part à la retraite trois ans plus tôt que prévu, la nationalité d'un enfant né dans le cadre d'une gestation pour autrui (GPA) en Inde, voilà les ingrédients d'une affaire aujourd'hui devant le Conseil d'Etat. Elle démarre en janvier 2013, lorsqu'un Français demande un certificat de nationalité pour un bébé de 4 mois, en arguant que la mère, indienne, avait de son côté renoncé à ses droits parentaux. Cette demande est parvenue au greffe du tribunal d'instance de Toulouse au moment même où était envoyée la désormais fameuse « circulaire Taubira » qui avait soulevé une vive polémique lors des débats sur le mariage pour tous. Celle-ci demande aux greffiers de ne plus refuser systématiquement la nationalité française aux enfants nés de mères porteuses. La GPA est pourtant interdite en France. Mais des couples stériles ou homosexuels se rendent en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Belgique ou en Inde pour pouvoir en bénéficier. Selon la circulaire, un simple « soupçon » de GPA ne peut suffire à opposer un refus de certificat de nationalité, si les actes d'état civil attestant de la filiation sont probants.
Henri Valid, greffier en chef de Toulouse, a tout de même préféré mener une enquête avant d'accorder la nationalité française au bébé né en Inde. Le père de l'enfant lui avait indiqué qu'il avait eu recours à une GPA. Le greffier a donc écrit au consulat de France à Mumbai (ex-Bombay) pour savoir si tout avait été fait dans les règles. On peut comprendre sa méfiance lorsqu'on sait à quel point la procréation assistée est devenue une vraie industrie en Inde, encore très peu réglementée et donnant lieu à de multiples dérives. Le requérant ne cessant de harceler son adjointe, Henri Valid lui envoie un courrier dans lequel il lui rappelle plusieurs articles du code civil, les droits de l'enfant, etc... Bien mal lui en a pris. Il est convoqué peu après par le président et le procureur du tribunal d'instance de Toulouse. On lui fait comprendre en termes secs qu'il est sorti de son devoir de réserve et même si les mots ne sont pas prononcés, il sent bien la menace de sanctions disciplinaires. Puis, on lui demande de quitter le bureau sans aménité. Craignant d'être rétrogradé, ou muté loin de chez lui, Henri Valid, 62 ans, préfère en juin 2013 faire valoir ses droits à la retraite. Il avait reçu auparavant l'instruction du bureau de la nationalité au ministère de la Justice, de rédiger un certificat de nationalité... provisoire qui devra être revu à la majorité de l'enfant. Preuve sans doute que même au ministère, on commence à mettre des bémols à la circulaire.
Celle-ci fait aussi l'objet d'une attaque par le syndicat syndicat FO magistrats. « C'est tout de même étonnant que ce syndicat défende les mêmes arguments que moi pour attaquer la validité de la circulaire, alors que j'ai subi des pressions d'autres magistrats pour l'appliquer », remarque aujourd'hui Henri Valid, amer. « La question se pose de la compétence de la Garde des sceaux de revenir par voie de circulaire sur des textes d'origine législative consacrée par une jurisprudence de la Cour de Cassation », peut-on lire dans le mémoire de FO magistrat. Pour envenimer encore la polémique, la Chancellerie soutient que le syndicat n'a pas intérêt à agir devant le Conseil d'Etat. « La circulaire est illégale parce qu'elle demande à des fonctionnaires de justice de taire leurs soupçons et de faire comme si de rien n'était, explique Emmanuel Poinas, secrétaire général du syndicat. En tant que magistrats, nous sommes chargés de mettre en œuvre la circulaire et il n'y a aucun motif de dénier notre capacité à agir. .» [...]"
http://www.lesalonbeige.blogs.com/
(1)http://www.lopinion.fr/17-decembre-2013/gestation-autrui-magistrats-en-guerre-contre-ministre-justice-7263 -
Vincent Lambert : l’étau se resserre
Tout, dans l’affaire Vincent Lambert, jeune tétraplégique de 37 ans, de nouveau menacé de mort par l’équipe de gériatrie qui le soigne par retrait de son alimentation, concourt pour montrer que l’euthanasie est déjà entrée dans les mœurs médicales françaises. Si l’application de la loi Leonetti à un homme encore jeune qui n’est pas malade, juste profondément handicapé, incapable d’exprimer ce qu’il ressent, est contestable en droit, elle paraît parfaitement normale au médecin qui veut passer à l’acte, à Jean Leonetti lui-même qui a appuyé la décision du Dr Eric Kariger, à une responsable d’éthique d’un grand hôpital et centre de soins palliatifs comme l’hôpital Cochin à Paris, le Dr Véronique Fournier.
Oui, on peut tuer un patient tétraplégique, qui n’est pas en fin de vie, qu’il soit capable ou non d’exprimer sa volonté, en le privant de nourriture – considérée comme un « traitement médical » qui maintient « artificiellement » la vie – quand bien même l’administration par sonde se fait simplement pour éviter les fausses routes, et que tous les organes de l’intéressé fonctionnent normalement. Oui, on peut le faire, dit en substance le Dr Véronique Fournier dans une récente interview au Monde, il faut même le faire mais – pour ne pas être trop barbare, pour ne pas retarder la survenue de la mort – à condition de couper aussi l’hydratation. Curieux : les travaux préparatoires de la loi Leonetti recommandaient de ne pas supprimer l’hydratation du patient, justement parce que la mort par soif est présentée comme trop cruelle.
Il y a eu le cas d’Hervé Pierra, dont l’agonie abominable a incité le responsable de l’unité de soins palliatifs où se trouvait ce jeune tétraplégique, le Dr Bernard Devalois, à réclamer lui aussi que l’on puisse ajouter au processus des « soins palliatifs adaptés ». Mais toujours dans le but de tuer.
Vincent Lambert, lui, avait survécu au printemps à 31 jours de retrait d’alimentation, parce qu’il recevait encore 500 ml de liquide chaque jour, avant d’être sauvé in extremis par un référé-liberté engagé par ses parents, qui s’opposaient à sa mise à mort volontaire.
Aujourd’hui, l’affaire va vers un nouveau paroxysme, puisque le Dr Kariger, ayant obtenu l’accord de la femme de son patient, a engagé une nouvelle « procédure collégiale » prévue pour décider de l’euthanasie, l’illégalité de la première ayant été constatée par le tribunal de Châlons-sur-Saône au printemps.
Entre-temps, le Dr Kariger a multiplié les interventions dans la presse pour justifier le « processus de fin de vie ». Avant la consultation « collégiale » qui s’est déroulée le 9 décembre, il avait déjà déclaré – c’était le 16 octobre dans Libération – : « Il faut arrêter. » Se disant prêt à aller « devant la justice » pour faire « consolider ce choix ». Aussi la rencontre du 9 décembre était-elle d’avance programmée comme une formalité destinée à justifier la mise à mort.
Les parents de Vincent Lambert, devant cette certitude et cette manipulation ont, par la voix de leur avocat, demandé la récusation du Dr Kariger, juge et partie, qui a systématiquement refusé de prendre en compte leur volonté et qui s’est refusé à ce que son patient soit accueilli dans un centre spécialisé pour les personnes dans son état. Refus net du médecin. C’est à tel point que le responsable de ce service de neurologie de Nancy, le Pr Ducrocq, s’est trouvé seul, le 9 décembre à Reims à la réunion dite collégiale, pour défendre la vie de Vincent, pour le simple motif qu’il n’est pas en fin de vie. Devant un panel d’une dizaine, peut-être une vingtaine de médecins défendant le choix de Kariger. Une mascarade. On attend d’ici à Noël la « décision collégiale » qui en découlera. Tout laisse prévoir qu’elle consistera en un choix de passage à l’acte rapide.
Le Figaro de samedi publie un remarquable résumé de la situation par notre consœur Delphine de Mallevoüe qui, en employant les mots justes, met le doigt sur la réalité française : nonobstant tous les débats, propositions de lois et autres panels citoyens, on peut aujourd’hui sans craindre des poursuites évoquer publiquement « l’euthanasie » programmée d’un homme jeune.
Elle donne également la parole au Dr Bernard Jeanblanc, chef de service d’une unité de polyhandicapés, qui vient de voir Vincent Lambert. « Si on euthanasie un patient comme Vincent Lambert, quid des 1 500 autres qui sont comme lui ? On les élimine ? Sur quels critères ? Parce qu’ils sont handicapés ? Qu’ils ne servent à rien ? (…) Comment le Dr Kariger, qui reconnaît l’incapacité objective de Vincent à communiquer, peut-il soutenir avec une telle force de conviction qu’il a exprimé un refus de vivre ? (…) On ne peut baser un arrêt de mort sur des suppositions, c’est très grave ! A plus forte raison quand il s’agit de “faire mourir” et non de “laisser mourir”. »
Article extrait de Présent du mercredi 18 décembre 2013
http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/ ... serre.html -
L'avortement en passe de devenir un "droit" comme un autre
Le projet de loi sur l'égalité des femmes et des hommes, examiné aujourd'hui en commission des lois, vient de faire l'objet d'un amendement socialiste (voté également par deux députés UMP). Alors que la loi Veil limitait la possibilité d'avorter (en tout cas sur le papier) à des cas de "situation de détresse", il suffira désormais que la femme enceinte ne "veu[ille] par poursuivre une grossesse". Une modification qui «introduit l’idée que l’IVG serait un droit comme un autre», déplore Philippe Gosselin, député UMP et membre de l'Entente parlementaire pour la famille.
Une nouvelle preuve, s'il en fallait, que l'exception mène toujours à la banalisation.
Le projet de loi sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du 20 janvier, sur cette nouvelle base. De quoi nous motiver davantage encore à participer la veille à la Marche pour la vie !
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Japon : Le gouvernement veut renvoyer les réfugiés dans les zones contaminées de Fukushima
Par Sophie Chapelle
Ils sont plus de 160 000 à avoir fui les territoires irradiés par la catastrophe de Fukushima. Et ne disposent d’aucune aide financière pour recommencer leur vie ailleurs. Pour le gouvernement japonais, la priorité est au retour dans les zones contaminées. Gratuité des logements publics vacants, suivi sanitaire et allocation mensuelle réservés aux résidents, mesures de décontamination des sols…
Tout est mis en œuvre pour générer un élan au retour. Sur place, des citoyens, chercheurs et juristes se mobilisent pour la reconnaissance légale du « droit au refuge »: le droit à vivre ailleurs, dans un environnement non contaminé.
C’est une promesse scandée par le gouvernement japonais depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima. Les 160.000 personnes évacuées de leurs maisons irradiées pourront, un jour, revenir chez elles. Mi-novembre, un rapport [1] rendu public est allé à l’encontre de la doctrine officielle.
Les auteurs, des membres du Parti libéral-démocrate – qui détient la majorité absolue à la Chambre des représentants – exhortent le gouvernement à abandonner cette promesse de retour et à soutenir financièrement les déplacés pour qu’ils puissent vivre ailleurs.
Mais pour le moment, aucune mesure concrète n’a été adoptée dans ce sens. En mai 2013, les autorités japonaises ont même décidé de rouvrir les zones interdites en relevant la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 à 20 millisieverts/an (mSv/ an) (lire notre article). Un taux équivalent au seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire…
« Le gouvernement continue à inciter les populations à revenir vivre dans les zones contaminées, parfois à 10 km de la centrale, confirme Cécile Asanuma-Brice, chercheuse à la Maison franco-japonaise de Tokyo, institut de recherche sur le Japon contemporain [2].
Dans des villes comme celles de Tomioka, plus rien ne fonctionne, il n’y a plus d’économie locale, qui pourrait avoir envie de vivre là ? » Cette sociologue urbaine, qui vit au Japon depuis 12 ans, ne s’est jamais posée la question du nucléaire, jusqu’au 11 mars 2011. Alors que le tsunami contraint des dizaines de milliers d’habitants à migrer, elle se penche sur les politiques de relogement.
Des logements provisoires construits sur des zones contaminées
Dans les semaines qui suivent le tsunami et la catastrophe nucléaire, les autorités procèdent d’abord à la mise à disposition gratuite des logements publics vacants à l’échelle nationale et à la construction d’habitats d’urgence.
Géographe de formation, Cécile Asanuma-Brice superpose fin 2011 la carte des logements provisoires et celle de répartition de la radioactivité produite par le ministère de l’Environnement japonais. Le constat est terrifiant : les deux cartes correspondent. Trois quarts des logements provisoires sont situés sur des zones contaminées
Interpellé sur cette situation, le gouvernement argue alors d’un simple manque de concertation entre les ministères de la Construction et de l’Environnement. « Mais deux ans et demi après, ces logements sont toujours occupés », dénonce Cécile Asanuma-Brice.
Et rappelle qu’une autre décision « alarmante » a été prise le 28 décembre 2012. « Le gouvernement a mis fin à la réouverture de son parc de logements publics vacants sur l’ensemble du territoire ». Seuls les logements publics vacants situés dans le département de Fukushima demeurent gratuits.
Politique de retour « au pays natal »
D’après la chercheuse, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique visant à ce que les populations retournent vivre dans les zones contaminées. La gratuité du suivi sanitaire n’est assurée, par exemple, que si l’enregistrement de la résidence dans le département de Fukushima est maintenu.
« Une vaste politique de décontamination tant veine que coûteuse a été mise en place, des animations culturelles ont lieu chaque semaine dans le centre-ville, des postes de mesure de la radioactivité – dont les chiffres sont bridés – ont été installés de part et d’autre du département afin de rassurer les riverains », ajoute Cécile Asanuma-Brice.
« Nous avons énormément d’informations au Japon mais celles-ci sont présentées de sorte qu’elles incitent au retour à la vie dans le département, ce “pays natal” sans lequel nous serions incapables de vivre ». Dans les faits, peu de personnes évacuées disent vouloir revenir, même si elles le pouvaient, selon The Guardian. C’est le cas de seulement 12 % des gens à Tomioka par exemple, l’un des villages les plus contaminés.
« Que l’on soit japonais, français, indien ou africain, personne n’a envie de quitter son village natal, et c’est humain, relève Cécile Asanuma-Brice. Mais dans le cas présent, le gouvernement utilise cet argument afin de générer un élan de retour en rassurant les personnes encore sceptiques, en leur montrant que les autres réfugiés commencent à rentrer. Tout cela n’est qu’une manipulation également mise en place par des experts en communication ».
Des travaux de décontamination insuffisants
Une vaste campagne de décontamination des sols a été lancée par l’administration qui y a consacré 2,7 milliards d’euros en 2012. Le gouvernement s’apprêterait à faire un emprunt supplémentaire de 30 milliards de yen (215 millions d’euros) pour accélérer la décontamination. En quoi consiste ce « nettoyage » ?
« Munis de pelleteuses, de pelles, de pioches, ils [les liquidateurs] enlèvent de la terre, des plantes, de la mousse, des feuilles mortes, énumère Cécile Asanuma-Brice. Armés de jets à haute pression, ils rincent les toits, les équipements publics et poussent les sédiments dans les tranchées. »
Les déchets radioactifs sont ensuite stockés dans de grands sacs empilés sur des terrains vagues, des champs ou des cours d’école. A défaut de supprimer la radioactivité, celle-ci est déplacée ou enterrée. Et remontera à la surface à la première pluie…
Tous ces travaux sont jugés « insuffisants » par la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), en France. En juin 2012, elle a effectué des mesures dans des maisons décontaminées: six mois après les travaux, elle note des doses annuelles jusqu’à six fois supérieures à la norme définie par l’Organisation mondiale de la santé (voir le rapport).
« Des aides devraient être fournies aux habitants pour leur permettre de déménager vers des territoires non contaminés », préconise Bruno Chareyron de la Criirad. « A l’inverse, les aides financières sont programmées pour le refuge dans le département de Fukushima », note Cécile Asanuma-Brice. Déménager dans une autre partie du pays revient à perdre la maigre allocation mensuelle de 780 euros… Rien ne semble être fait pour permettre aux victimes de vivre ailleurs.
Reconnaître le droit à la migration
Officiellement, 160.000 personnes auraient quitté le département de Fukushima depuis la catastrophe nucléaire. Mais ces données pourraient être largement sous-estimées. Car les personnes désireuses de partir doivent se rendre d’elles-mêmes dans les bureaux du département, pour s’inscrire dans le système d’informations concernant les réfugiés.
« Ce système est absolument inconnu de la population et les inscriptions sont très peu nombreuses puisque les gens n’en connaissent pas l’existence », précise Cécile Asanuma-Brice. Celles et ceux qui migrent hors du département de Fukushima savent qu’ils perdent immédiatement leurs droits aux indemnités et au suivi sanitaire. Ils n’ont aucun intérêt à faire enregistrer leur départ !
En juin 2012, une proposition de loi « pour la protection sanitaire des enfants » a été votée par le Parlement japonais. Élaborée en concertation avec des associations de citoyens et de juristes, cette loi intègre la notion de « droit au refuge ». « Permettre le droit au refuge revient à donner aux gens la possibilité de pouvoir déménager s’ils le souhaitent, principalement à l’intérieur du pays, et de leur accorder un financement pour le réaliser », souligne la chercheuse.
Or, ce droit reste pour le moment vide de toute prérogative : il n’est accompagné d’aucun système de soutien ou d’indemnisation financière. Le nouveau rapport du Parti libéral démocrate, qui appelle à soutenir financièrement les résidents déplacés afin qu’ils puissent vivre ailleurs, changera-t-il la donne ?
Bombe à retardement
Pour le moment, le gouvernement nippon espère convaincre les résidents de retourner dans les zones dont le niveau de contamination est inférieur à 20 mSv/an, en conservant un objectif à long terme de 1 mSv/an. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe envisage toujours de redémarrer en 2014 les 50 réacteurs nucléaires de l’Archipel. Il peut compter pour cela sur la France.
Le 17 avril dernier, un convoi de Mox (assemblage d’uranium appauvri et de plutonium), affrété par l’entreprise française Areva, est parti de Cherbourg vers le Japon (lire notre enquête sur les enjeux commerciaux et industriels de cette livraison).
Sur l’île, une bombe à retardement continue de reposer à 30 mètres du sol. Depuis le 18 novembre 2013, la compagnie japonaise Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima, a commencé le retrait des 1 533 barres de combustible nucléaire entreposées dans la piscine du réacteur 4. *
Une opération extrêmement dangereuse : la quantité de césium 137 présente dans la piscine serait « équivalente à au moins 5.000 fois celle dégagée par le bombardement atomique d’Hiroshima », selon un expert nucléaire de l’université de Kyoto [3]. Selon Tepco, ce gigantesque chantier devrait se terminer d’ici fin 2014.
« Il n’y a malheureusement pas “d’après” Fukushima aujourd’hui, car cela n’est absolument pas fini, résume Cécile Asanuma-Brice. Pour reprendre les termes du penseur allemand Günther Anders, on pourrait plutôt dire que “Fukushima, c’est déjà demain” ».
P.-S.
A écouter : Retour sur Fukushima, dans l’émission Terre à terre du 23 novembre 2013 sur France Culture.
Notes
[2] La chercheuse est également rattachée au Laboratoire international associé « Protection humaine et réponse au désastre » du CNRS dirigé par l’économiste Thierry Ribault.