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  • Gilets Jaunes, grand débat et petites réponses – Journal du lundi 15 avril 2019

    Gilets Jaunes, grand débat et petites réponses

    Plus de 5 mois après les premières mobilisations des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron s’exprime pour tirer ses conclusions du prétendu grand débat national… une manœuvre qui vise à calmer les esprits mais qui pourrait bien les échauffer encore davantage.

    Lutte contre la discrimination : le paradoxe sécuritaire

    Ordres illégaux, profilage racial ou social, le défenseur des Droits Jacques Toubon s’attaque à la police. Il dénonce des consignes discriminatoires dans les commissariats parisiens contre les africains, les nord-africains, et les roms. SOS Racisme demande l’ouverture d’une enquête.

    Des armes françaises en première ligne au Yémen

    La France vend des armes aux rebelles houthis alliés de l’Arabie Saoudite au Yémen. Alors que la question est revenue à de nombreuses reprises, mettant le ministre de la Défense dans l’embarras, de nouveaux éléments semble établir clairement le rôle de la France dans ce conflit.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-grand-debat-et-petites-reponses-journal-du-lundi-15-avril-2019

  • Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron considère les gilets jaunes comme “des boulets”

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    La présidente du Rassemblement national était en meeting ce samedi dans le Loir-et-Cher.

    Marine Le Pen a une nouvelle fois taclé la gestion de la crise des gilets jaunes par Emmanuel Macron, qu’il considère selon elle comme “des boulets“.

    Il l’a dit sur tous les tons“, a bien insisté Marine Le Pen.

  • Gilets jaunes pas morts

    6a00d8341c715453ef0240a452ff93200c-320wi.jpgAvec un comptage officiel de 31 000 manifestants ce 13 avril, contre 22 000 selon les mêmes sources d'évaluation, le samedi précédent 6 avril, impossible de nier la persistance de ce mouvement protéiforme. L'avant-dernière mobilisation, encore appelée acte XXI, la plus faible depuis novembre, pouvait paraître marquer l'agonie du mouvement. Huit jours plus tard on constate que cette baisse de régime ne signifiait absolument pas la fin de partie.

    L'appel national en vue de l'acte XXII incitait ceux des protestataires qui le pouvaient à converger sur Toulouse.

    Eh bien, on retrouvait plusieurs milliers de manifestants, derrière Maxime Nicolle, Éric Drouet et Priscillia Ludosky défilant dans la vieille métropole occitane. Ils ont contraint au déploiement de quelque 870 policiers et gendarmes. Le bilan complété le 14 avril, pour la seule ville rose recense 43 gardes à vue et 21 blessés[1]. La loi anticasseurs récemment adoptée par le parlement, bien que retouchée par le Conseil constitutionnel, a d'ores et déjà permis de poursuivre 15 d'entre eux pour dissimulation volontaire de leur visage.

    Les violences ont été déclenchées par de jets de bouteilles opérés par les gauchistes.

    Très clairement des blacks blocs étaient venus d'Espagne, de Suisse et d'Italie. Dès le matin les services des renseignements territoriaux les avaient identifiés ainsi que quelques homologues français, particulièrement violents, qui se sont illustrés très vite en chargeant les forces de l'ordre vers 13 h 30. Cinq personnes ont été interpellées à ce moment précis.

    Entre-temps, on a pu déplorer par exemple que le chantier des futures ramblas, imitées de Barcelone ait été saccagé. Des stocks de pavés de grande taille ont été dérobés

    Le cortège convoqué pour 12 heures ne s'est dispersé qu'à 18 heures.

    Quantitativement on peut parler d'un relatif échec dans la mesure où les autorités attendaient 13 000 personnes, mais où, selon les sources policières, on n'aurait compté que 4 500 à 6 000 personnes rassemblées sur Toulouse.

    En revanche, le recrutement social des manifestants correspondait beaucoup plus à une orientation de type cégétiste et gauchiste : retraités, précaires ou chômeurs protestant contre les baisses du pouvoir d'achat, mais, semble-t-il beaucoup moins de travailleurs indépendants.

    Dans ce contexte le bilan des dégâts matériels dans les rues du centre-ville relève de ce qui, depuis des mois, est devenu banalité : une voiture en feu, incendies de poubelles, une moto de police prise pour cible, une agence immobilière fracturée et pillée, idem pour une agence d'intérim, vitres saccagées du Crédit Agricole arrêts de bus vandalisés par le passé.

    Une lourde facture pour la municipalité. Mais le recrutement des casseurs les rend indifférents aux impôts locaux dont ils vont provoquer l'alourdissement.

    Impossible, par ailleurs, de chercher à ne pas voir les conséquences pratiques et politiques qu'il a déjà développées. À l'échelon national, affaiblissant même l'influence du pays et de ses gouvernants dans les instances européennes.

    Le pouvoir jupitérien par exemple s'est vu contraint à d’importantes concessions matérielles : on peut les juger minimes ou illusoires, sur le terrain des rémunérations par exemple. Un fait observable s'impose cependant : ces concessions, et les discours qui les ont saluées, ont encouragé les manifestations à survivre. Et elles ont permis à des forces, qui semblaient au départ, en novembre, étrangères sinon hostiles, de s'emparer du fond de révolte des classes moyennes.

    Elles rendent une fois de plus explicite l'immense étendue de la complaisance, dans ce pays, entre ceux qui le dirigent envers ceux qui s'emploient à le détruire.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    [1] Article de La Dépêche du Midi mis à jour le 14 à 14:08

    https://www.insolent.fr/

  • David L'Epée : "Capitalisme, populisme et démocratie directe"

    Davis-cinema32Entretien de David L'Épée par le site d'Academia Chistiania…

    ACADEMIA CHRISTIANA. Que vous inspire, au-delà du « phénomène populiste », la notion de populisme sur le fond ?

    DAVID L'ÉPÉE : Il est difficile de répondre à cette question puisque précisément le populisme ne se définit pas par le fond, par la doctrine qu’il véhicule, mais par la forme, par sa manière de s’adresser au peuple. Le populisme n’est pas une idéologie, il est une méthode, une forme d’expression. Se dire pro ou anti-populisme sans préciser de quel populisme on parle ne signifie rien si ce n’est qu’on n’a aucune colonne vertébrale idéologique. Ainsi si le populisme de Chavez m’émouvait et m’enthousiasmait, si celui de Salvini me laisse un peu circonspect mais me paraît néanmoins porteur de potentialités intéressantes, celui de Bolsonaro m’horrifie et me semble extrêmement nuisible – pour le peuple brésilien tout d’abord, mais également pour la planète tout entière au cas où il mettrait ses promesses/menaces à exécution concernant la forêt amazonienne. Je considère le libéralisme comme le premier péril pour notre survie collective. Que ce libéralisme prenne le pouvoir par le haut ou par le bas, par la volonté des élites ou par la séduction populiste, ne change rien à la nocivité du résultat. Ces nécessaires précisions en terme de contenu étant posées, je ne peux évidemment, en tant que démocrate, m’empêcher d’avoir une sympathie de principe pour le populisme dans la mesure où le recours au peuple constitue pour moi l’essence positive du politique, par opposition aux diktats des puissants et des minorités, qui en constituent la face sombre, celle que nous devons combattre.

    ACADEMIA CHRISTIANA. Le terme, injure dans la bouche des prescripteurs d’opinion, est-il récupérable par le camp des patriotes antilibéraux ?

    DAVID L'ÉPÉE : Il l’est, et ce pour deux raisons : 1) parce que le terme en soi n’a rien de péjoratif, 2) parce que populistes, c’est bien ce que nous sommes. Or à partir du moment où un terme n’est ni injurieux ni fallacieux il n’y a aucune raison de vouloir s’en distancier. Il est vrai qu’il est encore régulièrement utilisé par les grands médias comme un épouvantail pour porter le discrédit sur les contestataires, mais on remarque que ça prend de moins en moins, que le public ne sent pas ses cheveux se dresser sur la tête à l’évocation de ce mot et que même les personnes visées par cette prétendue anathème ne s’en formalisent plus guère. Les Gilets jaunes à qui on donne la parole se récrient régulièrement quand on les calomnie et expliquent que non, contrairement à ce que déblatère la presse macroniste à leur propos, ils ne sont ni antisémites, ni homophobes, ni fascistes, ni alcooliques, ni illettrés – et d’ici quelques samedis de mobilisation ils protesteront aussi sans doute qu’ils ne sont ni cannibales, ni pédophiles, ni satanistes, ni coprophages, ni équarrisseurs de chatons (en fonction des nouvelles inventions imaginées d’ici là par les chiens de garde de l’Élysée). Mais en avez-vous déjà entendu un se défendre en disant qu’il n’est pas populiste ? Non ! Parce que les Gilets jaunes sont un mouvement populiste qui ne rougit pas de l’être et qui a bien raison de l’assumer ! Il n’y a donc rien à « récupérer » (laissons ce mot affreux aux politiciens) mais il y a tout à conquérir.

    ACADEMIA CHRISTIANA. Quel regard portez-vous sur les Gilets jaunes depuis la Suisse, votre pays ?

    DAVID L'ÉPÉE : Mon cas n’est peut-être pas exactement celui du Suisse moyen puisque je travaille étroitement avec la France, que je suis profondément francophile (sans cesser pour autant d’être patriote), que j’ai participé à plusieurs manifestations des Gilets jaunes, que j’ai soutenu le mouvement depuis le début et que ça m’a valu quelques ennuis judiciaires avec la DGSI (j’en parle dans le dernier numéro de la revue Éléments). Il vaudrait dès lors peut-être mieux poser cette question à un Suisse moins impliqué, plus « représentatif » de l’opinion moyenne.

    Ce que je peux vous dire néanmoins, c’est que nos grands titres de presse ne sont guère plus honnêtes que les vôtres lorsqu’ils parlent de cette révolte, et qu’un grand quotidien romand comme Le Temps par exemple produit chaque jour des articles sur les Gilets jaunes qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux du Monde ou de Libération. Ce n’est pas tant que les rédactions se sentent particulièrement solidaires de Macron (encore qu’un certain nombre de nos journaux en langue française aient ces dernières années été rachetés par des groupes de presse français proches du pouvoir), c’est que ce type de crises leur donne l’occasion d’exacerber leur ligne éditoriale européiste et de régler des comptes avec leur propre pays. On a ainsi pu voir des journalistes écrire que le RIC était une aberration dangereuse dont les Français devraient se garder : oui, on a pu lire cela au pays même du référendum et de l’initiative populaire ! Il est de toutes façons impossible de comprendre le paysage médiatique suisse mainstream si on ne comprend pas qu’il est dominé par des passions inverses à celles de la population. La plupart de nos médias sont favorables à l’Union européenne (et à l’intégration de notre pays dans son giron), libéraux (de gauche ou de droite, ce qui n’est plus qu’un détail), férocement anti-patriotes, farouchement anti-populistes et plus que méfiants à l’égard de la démocratie directe qui fait pourtant notre fierté et qu’ils aimeraient bien voir remplacée par quelque chose de plus favorable aux préférences minoritaires qui sont les leurs et qui ne reflètent en rien l’état général de l’opinion publique.

    Dans la population c’est en effet tout autre chose : les Suisses sont souvent opposés entre eux sur de nombreux sujets (ce qui se traduit dans les scrutins qui émaillent notre actualité) mais la sensibilité patriote ou souverainiste occupe une place importante chez la majorité, nous sommes (presque) tous attachés à nos institutions démocratiques et ceux de nos compatriotes qui rêvent encore de rejoindre l’UE ne sont plus qu’une minorité, surreprésentée dans les médias mais quantité négligeable dans le rapport de forces démocratiques.

    Aussi, à l’égard des Gilets jaunes, s’il me semble que les avis sont partagés, j’ai souvent perçu un mouvement de sympathie pour les insurgés. Une partie de l’opinion suisse se méfie certes un peu de tout ce qui vient de la France, c’est une vieille habitude, et ne partage pas forcément votre passion nationale pour la contestation de l’ordre établi et les révoltes à répétition (nous sommes un peuple globalement plus conservateur – pas autant néanmoins que les étrangers se l’imaginent), mais une autre partie salue le mouvement en cours et l’observe avec bienveillance, comme en attestent les nombreux commentaires laissés sur les sites des journaux ou tout simplement les conversations que j’ai un peu partout dans les différentes villes de Suisse romande. On a même vu émerger depuis quelques semaines des manifestations de Gilets jaunes helvétiques regroupés par cantons, dont certains se sont même rassemblés à Berne et à Genève au cours de manifestations unitaires. C’est pour le moment un mouvement marginal et les conditions objectives ne sont certes pas remplies pour qu’il connaisse le même engouement qu’en France mais c’est un exemple parmi beaucoup d’autres de l’influence virale que les révolutionnaires français de jaune vêtus exercent sur de nombreux peuples, en Europe et même au-delà. Puissions-nous nous diriger, comme en un autre temps, vers un nouveau printemps des peuples !

    ACADEMIA CHRISTIANA. La Suisse est souvent citée en exemple par les Gilets jaunes. Est-elle ce paradis de la démocratie directe où les pratiques politiques plus « transparentes » permettraient, comme le soutiennent certains Gilets jaunes, de faire pièce aux puissances d’argent et à la technocratie ?

    DAVID L'ÉPÉE : Oui et non. Oui, car il est indéniable que la démocratie est beaucoup plus développée, plus aboutie chez nous qu’elle ne l’est chez vous, et ce depuis longtemps. Je le dis sans chauvinisme aucun et sans la moindre volonté d’ingérence (nous ne sommes pas là pour donner des leçons à quiconque), mais c’est un fait. Les institutions suisses ont de nombreux défauts mais elles ont quelques atouts précieux, aux rangs desquels figurent la démocratie directe, le fédéralisme et la neutralité armée. Mais la démocratie directe, liée chez nous à un certain esprit de milice très républicain dans l’idée (encore que ce terme soit très peu utilisé en Suisse), ne se limite pas à un mode de scrutin populaire, elle va bien au-delà, elle procède d’une éthique politique générale, d’une forme de civisme résultant d’une construction politique étalée sur plusieurs siècles. Ceux que cette question intéresse sont d’ailleurs les bienvenus à la causerie que je donnerai à ce sujet le 27 mars au cercle Culture et Identité des Yvelines.

    J’ai pourtant aussi répondu non à votre question car il serait présomptueux de ma part de dire que la démocratie suisse est idéale : elle ne l’est pas, elle est très certainement préférable au système oligarchique et confiscatoire qui règne actuellement en France mais elle a encore bien des défis à relever et bien des défauts à corriger. Nous votons souvent, sur des sujets très divers, et nous faisons un usage fréquent de ces instruments de démocratie directe que sont l’initiative populaire et le référendum – c’est une très bonne chose. Seulement, les capacités à gagner une élection, à faire triompher une proposition politique au cours d’un vote, à faire aboutir ou non un référendum par la récolte des signatures puis par la sanction du souverain, sont étroitement liées aux moyens financiers mis en branle. Ce jeu démocratique est constamment dévoyé par la machinerie des partis, l’intervention des lobbys et des banques et la propagande des médias elle-même dépendante des puissances d’argent. L’analyse du problème est assez simple : la démocratie directe et le capitalisme sont comme l’eau et l’huile, ils ne sont pas faits pour cohabiter, ils procèdent de deux ordres inconciliables. Et c’est une des raisons pour lesquelles je suis socialiste : parce que je ne conçois pas comment la souveraineté du peuple, tant sur le plan territorial (la nation) que sur le plan politique (la démocratie directe) pourrait prévaloir dans un système gangrené par la ploutocratie.

    Ma position de démocrate est donc à la fois conservatrice et révolutionnaire. Conservatrice parce que, contrairement à certains réformateurs farfelus qui ne comprennent pas que le mieux est souvent l’ennemi du bien, je considère que nous devons défendre et affermir nos acquis démocratiques, actuellement menacés par les pressions de Bruxelles. Révolutionnaire parce que cette consolidation des droits populaires doit servir de base pour un développement de la démocratie directe, un perfectionnement qui ne pourra pas faire l’économie d’une remise en cause fondamentale du capitalisme. Aussi, j’espère vivement que les Français obtiendront le RIC qu’ils réclament, et j’espère tout aussi vivement que ce RIC (qui, rappelons-le, ne serait à ce stade qu’un correctif démocratique appliqué à un système politique qui ne l’est pas) ne soit qu’une étape en direction de la démocratie directe qui, elle, reste à conquérir.

    ACADEMIA CHRISTIANA. Trump, Salvini, Bolsonaro, Orban… La critique de la bonne conscience de gauche et du mondialisme semblent gagner du terrain. En Hongrie, aux États-Unis, au Brésil, en Italie le peuple a-t-il gagné ?

    DAVID L'ÉPÉE : Je vous ai déjà dit tout le mal que je pensais de Bolsonaro. Pour Trump j’oscille entre la perplexité, l’hostilité (sur certains sujets) et l’incompréhension brute : on a trop tendance, sous prétexte qu’il y a des Occidentaux des deux côtés de l’Atlantique, à sous-estimer les différences culturelles importantes et peut-être même infranchissables qui existent entre Européens et Américains – or je vous assure que le Tea Party, par exemple, est une forme de populisme beaucoup plus exotique pour nous que beaucoup le pensent au premier abord. Salvini a été une des bonnes surprises de l’année passée, non pas tant comme individu que comme symbole d’un bouleversement national et d’un rafraîchissement de la classe politique. Ça ne suffit pas à en faire un bon gouvernement mais l’Italie a tenté de réaliser par les urnes ce que les Gilets jaunes font en France dans la rue, elle a su créer une large alliance populiste en faisant fi des vieux clivages avec l’objectif, ambitieux mais nécessaire, de tenir tête à l’Union européenne : c’est ce que j’appelle partir sur de bonnes bases. Pour la suite, nous verrons bien.

    Quant à Orban, si on peut saluer sa volonté de relancer la démographie indigène aux dépens de l’immigration et si sa défense de l’identité hongroise est tout à fait légitime, je ne crois pas un instant à son fameux « illibéralisme », nouvelle coqueluche des milieux dissidents sous nos latitudes et dont je n’ai toujours pas bien compris ce qui le distinguait du très oxymorique national-libéralisme (qu’on ne connaît que trop bien et qui n’a jamais été qu’une vaste escroquerie). Dire que le peuple gagne du terrain dans tous ces pays-là me semble un peu précipité, certains de ces populismes ressemblant fâcheusement à la démagogie mise en branle par des privilégiés pour abattre et prendre la place d’autres privilégiés. Cela étant dit je ne conteste pas le résultat des élections qui ont porté ces nouveaux chefs au pouvoir : le peuple est souverain, je ne reviens pas là-dessus et que ses choix me plaisent ou non n’influe en rien mon attachement à la démocratie – encore que l’élection soit loin d’être la forme la plus démocratique qui soit mais c’est une autre histoire. Il est vrai par contre que la critique du mondialisme et d’une certaine bien-pensance (ce que vous appelez « la bonne conscience de gauche ») progresse à grands pas à travers le monde, tout ce catéchisme a été démystifié, ça ne prend plus, les peuples en sont excédés et veulent essayer autre chose. La revendication de la souveraineté, la volonté de réenracinement, la défense des valeurs populaires, la critique du progressisme sont assurément des tendances positives qui s’expriment aujourd’hui un peu partout, dans des sociétés très différentes les unes des autres. Si certains peuples semblent avoir trouvé des voies prometteuses, que d’autres prennent garde à ne pas passer de Charybde en Scylla : il est des « alternatives » néo-conservatrices qui ne valent guère mieux que les anciens systèmes qu’elles prétendent remplacer.

    ACADEMIA CHRISTIANA. Comment voyez-vous les cinquante prochaines années en Europe ?

    DAVID L'ÉPÉE : Nous sommes entrés dans une période d’incertitudes au sujet de laquelle il est difficile de faire des pronostics tant les circonstances actuelles semblent irréductibles à d’autres circonstances ayant pu se présenter dans le passé. Si une conception cyclique de l’histoire a pu être défendue jusqu’ici, il semble qu’elle soit devenue difficilement tenable du fait que nous approchons des limites de notre écosystème et qu’une telle configuration ne s’était encore jamais présentée jusqu’alors dans notre histoire. Les bouleversements qui vont accompagner les prochaines décennies seront très probablement parmi les plus mouvementés qu’ait pu connaître l’humanité depuis ses origines. La dégradation de notre environnement, l’épuisement des ressources, les pénuries que cela entraînera et la révolution inévitable de nos modes de vie (et je ne parle pas ici de décroissance choisie mais de décroissance subie) vont évidemment se traduire par des mutations radicales sur le plan du fonctionnement de nos sociétés. Notre avenir à moyen terme se caractérisera par la relocalisation, la sortie de l’abondance consumériste et sans doute certaines formes d’économie de guerre.

    Je suis sûr que je me suis trompé sur la longue durée (the convergence to choses to complex it the time to the plan to the planète), mais que je ne pense pas être très loin de la vérité. ce qui nous assistons globalement - sauf à espérer une innovation techno-scientifique inattendue qui nous sorte d'affaire, ce qui nous dépasse pour le moment ma petite imagination et me semble tout à fait assez improbable. Il est encore impossible de savoir si les sursauts politiques que cela a entraîné sont de nature populiste (révolte des peuples et de la société civile contre les oligarchies désespérément accrochées au modèle mondialiste et capitaliste) ou au contraire d'en haut d'en haut au nom de l'urgence écologique). Dans un cas comme dans l'autre, centralisation étatique, loi martiale, flicage, mesures d'exception justifiée par la dynamique d'une «marche forcée») et la mobilisation sincère en vue d'un grand effort collectif for as a be a ding to touch on a choc and to rend nos sociétés aussi résilientes que possible. Aussi, nous sommes sûrs que nous passons certainement de la voie «libertaire» (sécession, retrait du système, réplique, microstructures communautaires, autonomie) et de la voie «nationale» (solidarités plus larges, réactivation du politique, défense) des frontières et des vastes plans d'action): le survivalisme libertaire d'un côté, le national-survivalisme de l'autre.

    Source : ACADEMIA CHRISTIANA

    https://blogelements.typepad.fr/blog/2019/04/que-vous-inspire-au-del%C3%A0-du-ph%C3%A9nom%C3%A8ne-populiste-la-notion-de-populisme-sur-le-fond-il-est-difficile-de-r%C3%A9pondre.html

  • «Un mal français, sa pseudo élite» (André Gandillon) #Mars2019 #GiletsJaunes

  • «Les feignasses françaises font en plus des heures sup non payées. Qui prévient le président pour lui dire ? » L’édito de Charles SANNAT

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
    Notre mamamouchi élyséen explique aux gueux qu’ils n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du boulot, ce qui est parfaitement vrai et totalement faux…
    Mais pour comprendre la complexité, notre phare élyséen devrait quitter les ors de la république pour faire l’économie appliquée, de l’économie de gueux.

    Moi y en a expliqué à lui notre grande luminescence.

    Quand pauvre gueux travaillé pour 1200 euros par mois et traverse de trottoir pour trouver nouveau emploi, ça facile.
    Plus difficile quand nouveau boulot à 40 kilomètres avec horaires décalés genre de nuit et que les crèches sont fermées pour garder les gosses, ou qu’il faut faire 100 kilomètres aller-retour chaque jour, bref, si prix du gasoil en grosse hausse, intérêt de bosser en grosse baisse.
    Du coup, comme gueux pas con et agent économique raisonnable lui faire calcul… travail + salaire – coûts pour travailler – prix de la gamelle – prix de la garde des gosses – prix gasoil – prix usure bagnole – prix des amendes – coûts des points perdus = gueux rester maison, demander RSA car plus rentable…
    S’il y a évidemment des gens qui travaillent sans trop se fatiguer, l’un des grands paradoxes économiques de ce pays, est de bien trop rémunérer l’inactivité au lieu de récompenser le travail. Cela créé des trappes de pauvreté et d’inactivité.
    La bonne réponse n’est pas tant la baisse des minima sociaux, que la création d’un véritable droit opposable au travail en échange d’un vrai salaire permettant de vivre convenablement, mais c’est un autre grand débat !
    Un autre paradoxe, est que les gens sont en réalité bien plus travailleurs qu’il n’y parait, et la productivité française est excellente…
    Elle est excellente aussi parce que 6 gueux sur 10 font même des heures supp sans être payés… si ce n’est pas être « corporate » je ne sais pas ce que c’est !!!
    Finalement en moyenne on est aux 35 heures, mais on travaille 40 heures pour le même prix.
    Quelqu’un pour envoyer un fax au patron de la start-up nation et l’informer de ça?

    Qui sont ces Français qui font des heures supplémentaires non rémunérées ?

    « Selon une étude menée par le groupe de gestion de ressources humaines ADP, près de six Français sur dix font régulièrement des heures supplémentaires non rémunérées. Si certains expliquent que ça ne les « dérange pas », d’autres aimeraient bien lever le pied.
    Vous avez travaillé tard hier soir ?
    Vous faites peut-être partie des six Français sur dix qui font régulièrement des heures supplémentaires non rémunérées.
    En moyenne, ils travaillent cinq heures de plus que prévu chaque semaine, selon les résultats d’une étude menée par le groupe de gestion de ressources humaines ADP (Automatic Data Processing).
    Sur les 1.410 salariés interrogés en France dans le cadre de l’étude The Workforce View in Europe d’ADP, 58% réalisent régulièrement des heures supplémentaires non rémunérées.
    Les Français exercent leur activité en moyenne 4h37 par semaine sans contrepartie.
    Ils sont même 12% à assurer travailler plus de dix heures sans rémunération supplémentaire »…
    Comme quoi, français pas si feignasses que cela !
    Les Français sont même très courageux, bien qu’il semble que le courage, ou en tous les cas, la « motivation » à se faire exploiter gratuitement s’émousse avec une proportion inverse à l’âge.
    Toujours d’après cette étude, ce sont les jeunes qui ne veulent pas faire d’heures sup non payées par rapport aux plus vieux.
    « Quant aux plus jeunes, ils seraient beaucoup moins enclins à faire des heures supplémentaires non payées.
    Ce que confirme Ilhem, 24 ans : « C’est notre volonté. On a un temps de travail de 9h à 17h30, on fait nos horaires ».

    Le travail ne doit se résumer ni à un salaire ni à des horaires !

    Je sais, c’est facile à dire, mais globalement, les gens ne s’y trompent pas.
    Travailler juste pour un salaire et sans intérêt ou passion est fort triste.
    Travailler en regardant l’heure pour surtout ne pas donner 5 minutes de plus à son « patron » est tout aussi triste.
    Une relation uniquement comptable à son travail, révèle en réalité une inadéquation avec son poste, et ce que l’on est.
    Quand on est pleinement dans son travail, c’est-à-dire qu’il est aussi une forme de passion ou d’intérêt fort, les journées sont rarement trop longues.
    Elles sont trop courtes par rapport à ce que l’on veut faire, réaliser ou entreprendre.
    Les discours sur l’emploi sont anxiogènes et les difficultés sont évidentes pour beaucoup, mais il est possible de les surmonter, ce que l’on explique en réalité rarement.
    La formation tient une place très particulière dans les stratégies d’employabilité même après, surtout après les formations initiales.
    Il ne faut pas attendre les formations « employeurs », et ne jamais hésiter à faire ce que l’on aime.

    « Fais ce que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».

    Dans tous les cas de réussite professionnelle on retrouve l’engagement de la personne et sa capacité de travail. C’est une constante de la réussite.
    Le fait de ne pas travailler, est également de l’autre côté une constante de l’échec.
    Avec 6 Français sur 10 qui font des heures sup sans être payés nous avons la double preuve que nos concitoyens sont prêts à beaucoup d’efforts pour réussir et que nous avons collectivement toutes les qualités pour le succès de notre pays.
    Toutes les qualités sauf une.
    Nous avons des dirigeants sans vision et qui encore plus grave, ne croient plus du tout aux possibilités du pays.
    Nous sommes dirigés par des capitulards.
    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
    Charles SANNAT
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/04/les-feignasses-francaises-font-en-plus.html
  • Macron, En Marche vers l’échec ?

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    Par L’Imprécateur, contributeur du site Minurne ♦ Dans le texte que nous avons choisi de vous présenter ci-dessous, il est rappelé que les Gilets jaunes veulent un gouvernement courageux, capable de prendre à bras le corps la crise dans laquelle les Français sont plongés. Emmanuel Macron sera-t-il capable de reprendre la main face aux Gilets Jaunes ? Si l’on en croit l’analyse de sa popularité et l’avis majoritaire sur son efficacité au niveau européen, il semblerait que le président de la République ne soit pas en marche vers la victoire mais bien vers l’échec.
    Polémia

    Ainsi, le président aurait retrouvé le niveau de notoriété qu’il avait en octobre 2018 ! Voilà une belle affaire puisqu’il faut rappeler qu’en octobre 2018 il y avait une unanimité des sondeurs pour le placer à 30 %. Même ses ennemis de « crétins populistes » comme il appelle Trump et Orban, sont à plus de 50 %. Il est vrai que ces deux incapables ont su en deux ans remettre leurs pays respectifs sur la voie du progrès en faisant chuter le chômage de moitié et augmenter le niveau de vie.

    Son élection par la grâce de la justice et des médias en mai 2017 lui avait valu un 65 % au second tour. Souvenez-vous comment les concurrents les plus dangereux, comme Fillon, furent éliminés par une action de justice menée tambour battant, à l’exception de Marine Le Pen à qui ils firent semblant d’accorder une virginité judiciaire afin qu’elle puisse se retrouver face à un Macron dont tout l’establishment juridique et médiatique effaça aussi les soupçons qui pesaient sur la façon dont les millions gagnés chez Rothschild s’étaient subitement évaporés de sa déclaration de patrimoine.

    A peine élu, Macron commence sa dégringolade

    Si bien que les Français eurent à choisir entre la vierge populiste et le vierge progressiste. Les médias les menacèrent de la peste s’ils votaient à droite, ils votèrent pour l’extrême centre.

    Ayant battu une Marine le Pen embrouillée dans ses notes et oubliant d’argumenter là où elle était forte et soutenue par les Français, immigration, sécurité, islam, il obtint 55 % des voix. Mais ensuite, ce fut une dégringolade quasi continue, chaque obstacle qu’il surmontait l’était de façon tellement poussive, comme sa victoire sur les cheminots, que s’en suivait une chute de popularité.

    Il y eut pire que les 30 % d’octobre 2018 bien sûr. Il descendit à 23 % en décembre, gardant un socle solide grâce à la bourgeoisie et aux fonctionnaires apeurés par les Gilets jaunes, qui fonctionnaient pourtant selon le principe ultra-moderne et progressiste de la blockchain (1). Dans les classes dites « populaires », Macron était à 13 %. Il serait donc remonté à 30 % fin mars, grâce à Harris interactive qui le tire vers le haut en le plaçant à 40 %, Harris qui de manière générale semble avoir un faible pour Emmanuel Macron qu’il place fréquemment au-dessus des estimations des autres sondeurs.

    Le Grand Débat : un étouffoir démocratique

    Macron doit cette modeste remontée actuelle à deux facteurs : la façon dont pour LREM et LR il a étouffé la contestation des Gilets jaunes noyautés par l’extrême gauche, qui pourtant leur crachait dessus fin novembre, se joignant à l’extrême centre pour les traiter de « populistes » au mieux, de « peste brune » au pire, dans le sillage des Griveaux, Darmanin et Schiappa;  Le second est l’espoir qu’a donné aux naïfs l’annonce du Grand débat.

    Celui-ci n’a pas produit les résultats escomptés. Il est, dès les premières réunions apparu comme une campagne électorale entre soi, les  interlocuteurs étant choisis par les énarques-préfets  avec très peu d’opposants et l’absence quasi totales de ceux qui auraient dû être des interlocuteurs privilégiés puisqu’à l’origine du grand mouvement social, les Gilets jaunes.

    Les sondages réalisés à l’issue du Grand débat tristement achevé en Corse le 4 avril sont parlants : Emmanuel Macron n’a convaincu que les pré-convaincus, la méfiance des Français envers le président et son gouvernement est toujours aussi forte, et les médias n’inspirent plus confiance non plus.

    Gilets Jaunes : les médias n’ont pas su se montrer indépendants

    Plus de la moitié des Français, presque les deux tiers (62 %), reprochent aux médias d’avoir mal couvert les événements en privilégiant systématiquement les aspects négatifs sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur. Les trois quarts jugent qu’ils n’ont pas été équitables, qu’ils ont privilégié la violence (72 et 77 %). Et pire, pour Macron, l’opinion positive qu’ils avaient des Gilets jaunes est remontée de 3 %  à 61 %. 66 % pensent que Macron, après un beau discours de clôture et persuadé par les lécheurs de bottes qui l’entourent d’être venu à bout de « la racaille » Gilets jaunes, ne tiendra finalement aucun compte ni de leurs revendications, ni des conclusions du Grand débat. L’analyse ci-dessus est un condensé de l’Enquête Viavoice effectuée en partenariat avec France TélévisionsFrance Médias MondeRadio France et Le Journal du dimanche du 11 au 18 février 2019, et du sondage Elabe /BFM TV des 2 et 3 avril 2019.

    Macron ne résoudra pas la crise et a virtuellement perdu les Européennes

    Macron n’a rien gagné non plus pour les élections européennes.

    Il n’y a que 6 % de sondés pour penser que Macron a obtenu ce qu’il disait vouloir pour l’Europe, et 79 % estiment qu’il ne saura pas résoudre la crise des Gilets jaunes.

    Il n’a toujours pas compris que le fond du problème ne pouvait pas être résolu par un cadeau mal ficelé de 10 milliards. Or, en énarque qu’il est, c’est la seule réponse qu’il sait apporter à tout problème de gouvernance qui se pose : taxer et réglementer. C’est exactement l’inverse que veulent les Gilets jaunes et de plus en plus de Français.

    Moins de règles, moins de normes, moins d’Etat dans les affaires courantes de la vie que les Français savent très bien gérer eux-mêmes en famille, ou dans le cadre municipal. « Laissez-nous vivre, disent-ils », laissez-nous un petit surplus à la fin du mois pour que l’on puisse rêver à une dépense exceptionnelle au lieu de calculer dès le 15 du mois combien il va falloir garder pour pouvoir manger ou payer le loyer.

    Macron n’osera pas réduire le poids de l’Etat

    Moins d’encadrement administratif devrait produire moins de taxes et d’impôts. Ils plombent les budgets de la classe qui travaille pour produire (les fonctionnaires travaillent mais ne produisent pas) et de celle qui a beaucoup travaillé, beaucoup plus que la génération actuelle, et qui ayant pendant quarante ans (voire plus) abondé les caisses de l’Etat pour avoir une pension de retraite dans ses vieux jours, a le droit d’exiger que la part du capital investi dont le retour lui avait été promis lui soit versée.

    Et tout cet argent, ce « pognon de dingues » comme dit Macron, pour quoi ? Pour engraisser un État obèse incapable d’assurer un niveau correct du service public qui se dégrade partout.Manque généralisé de médecins et de soignants égale santé en perdition, de forces de l’ordre et de militaires égale sécurité compromise partout, d’employés aux travaux publics égale routes en mauvais état.

    Par contre, pléthore de fonctionnaires mal utilisés dans des comités « théodule » inutiles ; les cabinets ministériels où par exemple le 1er ministre dispose de  462 domestiques (2), trop de « conseillers officiels » et « officieux » (3) ; environ 400 commissions d’une quarantaine de personnes en moyenne qui ont rempli leur objet (rédiger un rapport que personne n’a lu) il y  des années mais existent toujours parce que personne n’a osé les dissoudre sous prétexte qu’un énarque parasite bien payé est à leur tête.

    Les Gilets jaunes veulent un gouvernement courageux

    Ce que demandent les Gilets jaunes c’est un gouvernement qui ait le courage d’évaluer l’utilité des personnels qu’il emploie, de juger de leur productivité et de les renvoyer s’ils ne sont pas bons (4). En Europe, aucun autre ministre que Philippe, fut-il Premier, n’a 60 domestiques pour sa cuisine, conduire sa voiture, et nettoyer la chambre, 38 pour garder ses bureaux et son domicile personnel.

    Les énarques eux-mêmes devraient être soumis à évaluation, il n’y a aucune raison pour que des incompétents, et ils sont nombreux sortis de l’ENA, « en dessous de la moyenne« , comme le dit le directeur de l’école, soient grassement payés à vie avec l’argent des impôts de gens qui n’ont, eux, aucune garantie de l’emploi et des petites retraites.

    Ce que demandent les Gilets jaunes et les deux tiers des Français, c’est que l’Etat revienne pour ses dépenses dans la moyenne européenne et se serre la ceinture comme il force les Français à le faire en pillant leurs économies, en taxant leur travail comme un malade, en rabotant leurs retraites.

    L’Imprécateur 09/04/2019

    1 – La Blockchain est la technique des start-ups qui fonctionnent de façon décentralisée, sans chefs officiels, progressent sans que tous les aspects techniques aient été résolus, y compris dans les échanges de valeurs (c’est le bitcoin). Tout cela est  beaucoup trop progressiste pour des énarques ancrés dans les valeurs conservatrices d’une administration et d’un État fort et centralisé. La Suisse, par exemple, fonctionne selon la blockchain : décisions prises par les votations au niveau cantonal, plus rarement de la Confédération, gouvernement presqu’invisible, président et ministres quasi inconnus.

    2 – Annexe au projet de loi de finances pour 2018 : « 462 personnes sont au service exclusif du Premier ministre. 60 personnes au service intendance (cuisine, hôtellerie), 155 pour l’assistance (administration, courrier, secrétariat), 139 personnes pour la sécurité des bâtiments et 38 pour sa protection personnelle« .

    3 – Conseillers officieux : selon le même document, il s’agit de personnes qui ne sont pas comptabilisées dans le personnel du cabinet ministériel parce qu’elles sont détachées de diverses administrations qui les paient. Il y aurait dans le gouvernement Philippe  406 conseillers officiels, déclarés et payés, et 2 306 « officieux », mais ces chiffres datent de l’annexe du projet de loi 2017 et ne sont donc pas à jour.

    4 – Concernant l’optimisation de la gestion de l’Etat, voir le chapitre B du Projet pour la France que vous pouvez télécharger, lire et diffuser en cliquant ici.

    Source : Minurne

    https://www.polemia.com/macron-en-marche-vers-echec/

  • Le feuilleton chez Alstom s’enrichirait-il d’un nouveau scandale ?

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    Le département des activités électriques d’Alstom a été vendu, en 2014, à General Electric avec la bénédiction d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie de François Hollande. 

    Cette cession s’est faite dans des conditions un peu troubles, si l’on en croit un livre publié par Frédéric Pierucci, ancien dirigeant d’Alstom et emprisonné pendant deux ans aux États-Unis, Le piège  américain.
    Ce dernier avait été arrêté pour une affaire de corruption en Indonésie au nom du principe d’extraterritorialité mis en avant par les Américains, qui leur permet de poursuivre quiconque a commis une infraction dans le monde même si aucun ressortissant ou aucune entreprise des États-Unis n’est en cause. 
    C’est bien pratique quand il s’agit d’affaiblir les concurrents d’un consortium américain. 
    M. Pierucci prétend que ses ennuis judiciaires n’avaient qu’un but : faire pression sur la direction d’Alstom, surtout sur son PDG Patrick Kron, pour le forcer à vendre les activités électriques de son groupe à General Electric. 
    Selon Frédéric Pierucci, en cédant à l’ultimatum américain, Patrick Kron aurait acquis l’impunité vis-à-vis de la justice des États-Unis. 
    Bien entendu, M. Kron se défend contre une telle accusation. Interrogée par le député LR Olivier Marleix, qui préside la commission d’enquête sur Alstom, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les activités électriques d’Alstom n’étaient pas viables et que la vente à General Electric s’imposait. 
    Elle justifie, ainsi, l’avis de M. Macron, en 2014, qui autorisa la transaction. M. Marleix n’a pas été convaincu : le 17 janvier dernier, il a envoyé une lettre au parquet de Paris pour l’informer des circonstances de la cession de plusieurs départements d’Alstom. 
    En effet, la Justice a ouvert une enquête préliminaire sur les dons reçus par M. Macron pour sa campagne présidentielle. 
    Or, des personnes qui ont bénéficié des diverses cessions se retrouveraient parmi les donateurs ou les organisateurs de dîners de levée de fonds. 
    M. Marleix s’interroge, de ce fait, sur une potentielle corruption. 
    L’association Anticor, de son côté, avait déposé une plainte pénale contre X en janvier 2018 pour négligences, car l’État n’aurait pas activé ses droits de préemption, le privant, paraît-il, de 350 millions d’euros de plus-values. 
    Cette plainte, qui agaçait les pouvoirs publics, a été classée sans suite par le parquet en mars 2018.
    La gestion des activités électriques est une bien mauvaise affaire pour General Electric, au point que certains se demandent si les Américains n’ont pas été roulés. 
    Mais tout dépend de ce que ceux-ci recherchaient. 
    Voulaient-ils acquérir une entreprise en bonne santé qu’ils auraient développée et fait fructifier ou désiraient-ils seulement se débarrasser d’un concurrent en liquidant toutes ses usines ? 
    L’entreprise américaine avait promis de créer 1.000 emplois ; elle en a été incapable et a dû verser 50 millions d’euros de dédommagements à l’État. 
    Pire : elle prépare un plan social drastique à l’usine de Belfort. 
    Les 700 départs volontaires n’ayant pas suffi, il faudrait encore licencier 800 ouvriers sur un total de 1.900.
    Et voici que Hugh Bailey, un proche d’Emmanuel Macron, l’un de ses conseillers lorsqu’il était ministre de l’Économie, et qui donc aurait piloté la vente d’Alstom, va prendre la direction générale, le 22 avril prochain, de la branche française de General Electric ! 
    Et c’est lui qui sera chargé du plan social qui s’annonce douloureux et potentiellement dangereux pour M. Macron. 
    Un nouveau scandale en perspective dans une affaire qui en connaît beaucoup ? 
    Christian de Moliner

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/04/le-feuilleton-chez-alstom-senrichirait.html#more

  • Pensée unique et retraite étatiste

    6a00d8341c715453ef0240a452644e200c-320wi.jpgPour la grande majorité des Français, la revalorisation des pensions sur la base de l'indice des prix à la consommation devrait aller de soi. On a complètement oublié qu'en 1959 le ministère des Finances entreprit d’interdire les clauses d'indexation pour créer un nouveau franc. La stabilité monétaire ne fut balayée que par la crise de 1968 et les concessions faites à la CGT.

    Le rôle irremplaçable des girouettes consiste à nous indiquer le sens du vent. Les perroquets et la plupart des enfants ne font que répéter ce qu'ils entendent dans la bouche des humains et des grandes personnes.

    Observons par conséquent les propos d'une revendeuse de la pensée unique, Mme Aurore Bergé. D'abord soutien d'Alain Juppé, elle appartenait à son équipe de campagne lors de la primaire de la droite et du centre de 2016. Auparavant elle avait été formée, ou plutôt formatée, à l'école des cadres de l'UMP, joliment nommée Jeunesses populaires comme s'il s'agissait d'une organisation de masse du parti communiste d'autrefois. En 2017, après le fiasco des primaires, elle rejoignit Emmanuel Macron dans le cadre de la campagne présidentielle de 2017. Elle en fut récompensée aux élections législatives qui suivirent par un siège de députée de la 10e circonscription des Yvelines, dominée depuis 30 ans par la démocratie-chrétienne, Christine Boutin puis Jean-Frédéric Poisson.

    À l'Assemblée nationale, on la retrouve membre de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation.

    Or, elle figure également dans l'organigramme du parti de La République en marche[1], en tant que en chargée de la "riposte". Le lecteur se pose peut-être la question : à quoi l'a-t-on chargée de "riposter" ? On va mieux le comprendre à la lecture de ses gazouillis[2]sur son compte twitter :

     @auroreberge : "Le gel des pensions de retraite est une mesure de justice sociale. Dans ma circonscription je croise tous les jours des retraités qui prennent 3 repas par jour et parfois même un goûter. Ils doivent faire un effort, ils ont les capacités de le faire[3]".

    On retrouve ici la subjectivité sous-jacente à la politique concrète des technocrates. Cette haine liberticide du bourgeois[4]est véhiculée en France depuis des décennies par le monopole idéologique et culturel de la gauche. Et elle est devenue pensée unique, commune aussi bien aux ex-marxistes restés "à gauche" qu'aux ex-banquiers classés "à droite". Pas si difficile donc de satisfaire à la fois les deux "en même temps".

    Sur la question des retraites, coca-cola et pepsi-cola se confondent dans leur manière de considérer "la" retraite sous l'angle de l'étatisme, de l'envie et de l'égalitarisme, en tournant le dos à l'épargne personnelle et familiale. Le discours tenu par une Bergé, qui ne l'a pas inventé, va même ici jusqu'à gommer toute référence à des droits individuels, acquis au cours de 40 ans de cotisations. La boucle collectiviste est ainsi bouclée.

    On se souviendra que les ministres de la citadelle Bercy, les ralliés venus au secours de la victoire macronienne de 2017, venus précisément du parti LR ont été qualifiés, ou se sont définis eux-mêmes, comme autant de "juppéistes". Cette épithète, si contraire à l'euphonie, convient parfaitement à Mme Bergé. D'ordinaire un tel étiquetage n'est pas exempt de ridicule, dans la mesure où l'emploi légitime d'un adjectif en "iste"requiert une pensée en "isme". Et l'on chercherait vainement les écrits philosophiques du sieur Juppé.

    On ne ferait certes pas un gros volume en rassemblant les discours significatifs de ce personnage. En revanche on peut lui reconnaître une certaine continuité dans la nuisance depuis son ascension, dans le sillage de Chirac ; et s'agissant de la protection sociale, plus encore peut-être que dans d'autres domaines, où il est parvint aussi à réaliser d'assez gros dégâts, comme ministre des Affaires étrangères notamment. Il immortalisa en 1995 l'expression "droit dans mes bottes", on rappellera aux jeunes générations qu'il s'agissait alors de son "plan", annoncé en novembre à l'Assemblée nationale. Son caractère réformateur fut abandonné pourtant de jour en jour par lui-même[5]. Seule subsista en février 1996 la mainmise étatique sur la sécurité sociale.

    Les conclusions du grand débat tendront-elles à faire de même ? On peut hélas le craindre.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1]cf. Les responsabilités personnelles sur le site du parti Larem.
    [2]Les messages  sont appelés  touites sur le site twitter: l'anglais to twist devrait se dire en français gazouiller.

    [3]Message d'Aurore Bergé du 29 août 2018.
    [4]cf. L'Insolent du 14 septembre 2010 "La haine liberticide du bourgeois."
    [5]on peut lire à ce sujet L'Insolent du 16 janvier 2016 : "Juppé 2016 et son image d’État fort."

    https://www.insolent.fr/

  • L’affaire Ghosn n’est pas une simple affaire de fraude !

    L’affaire Carlos Ghosn n’est pas la simple affaire de fraude fiscale d’un homme qui passe pour être hautain et est souvent détesté par ses propres collaborateurs. En réalité, elle dévoile le caractère hyper-nationaliste des Japonais qui ne supportent pas que des étrangers viennent administrer des sociétés japonaises chez eux.

    Il ne faut pas oublier que le ministère de l’industrie japonais, le METI anciennement MITI, exerce une fonction tutélaire sur les entreprises japonaises, les informe des marchés étrangers à conquérir, leur prodigue mille conseils et les garde des prédateurs étrangers. En un mot, il est le gardien de la souveraineté économique du Japon et entend le rester.

    On est à cent lieues de la mondialisation heureuse sans frontière, prônée par l’idéologie ultra-libérale des multinationales qui méprisent les souverainetés des Etats et veulent les ignorer.

    Pour le METI, le libéralisme a des limites, et les dirigeants japonais de Nissan ont visiblement trouvé dans les fautes, voire les fraudes de Carlos Ghosn, l’occasion pour reprendre le contrôle qu’ils avaient perdu sur leur entreprise, il est vrai redressée par le Franco-Libanais. De véritables ingrats mais nationalistes ces Japonais !
    Rien de bien étonnant lorsque l’on connaît l’histoire du Japon.

    Un seul objectif pour la France : sortir de la naïveté des marchés et de l’idéologie du libéralisme et tout mettre en œuvre pour que Renault garde son autonomie et retrouve des bases solides de coopération avec Nissan ou avec d’autres.

    Un dernier point, cette affaire illustre parfaitement le retour des États dans le processus économique, et certains n’hésitent pas à utiliser des méthodes fortes avec des coups en dessous de la ceinture : cas d’Alstom où le Département de la Justice américain (DOJ) arrête et jette en prison un cadre supérieur du groupe et c’est la même méthode avec Nissan.

    Il nous reste à ouvrir les yeux, et à nous rappeler que la réciprocité est le début de la sagesse sur la scène internationale. Assez de naïveté !

    Jacques Myard

    https://www.bvoltaire.fr/laffaire-ghosn-nest-pas-une-simple-affaire-de-fraude/