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social - Page 226

  • Uberisme : quand le travail précède la chute…

    Les temps sont durs pour les cyclistes d’applications de livraison de repas.
    En l’occurrence, Deliveroo ne ménage pas ses efforts pour faire baisser les marges de ses galériens d’un soir, d’après un article du site de France Info, publié le 10 août. 
    Le mois dernier, le Collectif des livreurs autonomes parisiens (CLAP) avait lancé un appel à la grève du 8 au 15 juillet. 
    À ce moment-là, le projet de loi relatif à « la liberté de choisir son activité professionnelle » passait en seconde lecture au Sénat. 
    Édouard Bernasse, secrétaire général du CLAP, avait résumé la situation : « Si vous êtes livreur pour une plate-forme, vous n’avez pas droit à la stabilité. Vos conditions de travail ne cessent de changer selon la volonté de la plate-forme, tout comme votre rémunération, votre planning… Et en tant qu’auto-entrepreneur, vous n’avez pas de représentants du personnel pour dire “ça suffit”. Vous êtes soumis aux choix de la plate-forme qui vous emploie, sans aucun autre choix » (selon un article d’Anthony Cortes, paru sur le site de Marianne, le 10 juillet).
    C’est le statut d’auto-entrepreneur qu’il faut pointer du doigt, statut dont Nicolas Sarkozy avait été le principal promoteur durant sa présidence, entre 2007 et 2012. 
    Cependant, l’ex-patron de la droite libérale française avouait, en mars 2015, qu’il regrettait d’avoir mis en place un dispositif permettant d’instaurer une concurrence déloyale entre de nouveaux travailleurs et des artisans, comme entre les chauffeurs VTC et les taxis. 
    En résumé, l’auto-entreprenariat permet à Uber Eats et consorts de rémunérer à la course, tout en obligeant le chauffeur-livreur à payer lui-même les charges patronales. 
    Par exemple, le chauffeur Uber doit régler la TVA à la place d’un patron qui n’existe pas (cf. article des Inrockuptibles intitulé « Comment Uber échappe à l’impôt en France et se met 150 millions dans la poche », du 15 novembre 2017). 
    En définitive, ce que le rapport Attali préconisait, sous le nom pompeux de « Commission pour la libération de la croissance française » – non sans l’assistance appuyée d’un certain Emmanuel Macron –, entre juin 2007 et janvier 2008, a été appliqué à la perfection.
    D’où la conception d’un modèle économique qui ne permet plus de retour en arrière. 
    Un chercheur de l’EHESS, Antonio Casilli, va jusqu’à parler, en la matière, d’« Ub(é)risme », qui, selon lui, s’identifierait à « un thatchérisme 2.0 » (propos repris dans un article de Cyprien Boganda et Diego Chauvet, pour L’Humanité, le 3 juillet 2015). 
    Sur ce point précis, la droite libérale, en prônant la précarisation exponentielle du salariat, n’est-elle pas plus extrême que les deux « extrémismes » que seraient la droite nationale et la gauche sociale ? Tout ceci n’est pas sans rappeler le premier roman de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte (J’ai lu, 1999), expression employée pour décrier les excès et du libéralisme économique et du libéralisme sexuel ; les deux revenant à la même chose par la propension obsessionnelle au plaisir immédiat, sensation dénuée de tension intellectuelle, voire spirituelle. In fine, quand le travail précède la chute… 
    Henri Feng

  • Le mouvement des ‘’Gilets jaunes’’ est-il terminé?

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    Par François Bousquet

    Son Panthéon, c’est la fosse commune. Ses Champs-Élysées, un rond-point. Sa garden-party, un barbecue. Voici, résumée à gros traits, la France périphérique, entrée par effraction dans l’actualité à l’automne 2018. Avant qu’elle ne se revête de jaune, quasiment personne ne voulait en entendre parler. Trente ans déjà que cette France-là a été rejetée dans les ténèbres extérieures. Un trou noir. Des millions de vies en jachère, enterrées vivantes sous les décombres des politiques de la ville, entre deux friches industrielles, entre deux commerces fermés, entre deux fermes à l’abandon, entre deux vagues d’immigration. Un pays englué dans ce que Louis Chauvel, l’un des très rares chercheurs, avec Christophe Guilluy, à avoir vu venir le mouvement des «gilets jaunes», a appelé la «spirale du déclassement», le grand fait social des trente dernières années. Or, ce déclassement est passé quasi inaperçu du pays central puisque la scène du crime a été rejetée dans les marges hexagonales: le peuple disparu, occulté des écrans-radars médiatiques. Il a refait surface, à l’automne, en bloquant les péages et en occupant les ronds-points, point nodal de cette périphérie, symbole de sa circularité: on tourne en rond dans un périmètre de 30 à 50 km, où tout a fermé, les usines, les épiceries, les cafés.

    Pour une fois, ce n’était pas la rue qui manifestait, mais la route. Pour une fois, ce n’était pas la ville qui se soulevait, mais la campagne. Une sorte de démocratie participative 2.0 à ciel ouvert. Des réseaux sociaux aux réseaux routiers. Du jamais vu. Partout, un même slogan, peu ou prou: «Baissez les prix et le mépris!» Aucun mouvement dans l’histoire récente n’avait suscité un tel engouement. Il est parvenu à coaguler une colère jusque-là disséminée, à l’image de la France périphérique dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Comment donner corps à ce mécontentement beaucoup plus homogène que l’inventaire à la Prévert à quoi on l’a trop souvent réduit, mais socialement atomisé et géographiquement dispersé ? Un symbole - le gilet jaune - y est parvenu.

    Au plus fort du mouvement, un vent de panique a soufflé sur l’Élysée. Impossible de ne pas songer à la prise des Tuileries ou à la fuite à Varennes, imprimées dans l’imaginaire collectif, au vu des images saisissantes du couple présidentiel poursuivi dans les rues du Puy-en-Velay, début décembre, après l’incendie de la préfecture. Alors pour beaucoup la jacquerie menaçait de se transformer en grand brasier collectif, la révolte en révolution. Mais le mouvement s’est progressivement délité en raison même de sa nature éruptive et fiévreuse, autant populaire que populiste.

    Il faut dire que la réponse de l’exécutif a été à la hauteur de la vague jaune. Quelque 80 000 forces de l’ordre mobilisées chaque week-end, filtrant les gares et les péages aux portes des grandes villes noyées dans d’épais nuages de lacrymogène, l’emploi de LBD controversés, une surabondance de gardes à vue, des expulsions chahutées de ronds-points, des cahutes démontées, et même des lésions de guerre au dire de certains médecins.

    Résultat: entre le dernier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019, le mouvement a muté. D’une année à l’autre, ce n’étaient plus les mêmes lieux de manifestation, ni les mêmes manifestants, ni les mêmes options politiques. L’extrême gauche - qui regardait jusque-là les gilets jaunes comme l’expression d’un poujadisme honni et attardé - s’est invitée au cœur des défilés. Le cahier de doléances a été capté et détourné. À la demande de reconnaissance de la France périphérique s’est substituée une demande d’assistance qui n’était pas initialement à l’ordre du jour. Jusqu’au RIC, certes central, mais qui a viré à l’assemblée citoyenne avec les habituelles rêveries autogestionnaires du gauchisme. Les «gilets jaunes» demandaient un référendum sur les questions régaliennes, dont les enjeux liés à l’insécurité culturelle, pas sur la piscine municipale. Ils plébiscitaient même, à la différence des jacqueries d’Ancien Régime, le retour de l’État, mais un État qui aurait rempli le contrat hobbesien qui nous lie à lui. Or, il apparaît de plus en plus à beaucoup qu’il ne le remplit plus tant il a cessé d’être protecteur. Les sacrifices fiscaux et les contraintes légales qu’il exige n’ont plus la contrepartie attendue. C’est donc la nature même du pacte politique que les «gilets jaunes» ont remis en cause. D’où la crise, générale, massive, de la représentation, tant politique et syndicale que médiatique. Cette crise de la représentation est si forte qu’elle a eu ironiquement raison des «gilets jaunes»: qui les représente? Question restée en suspens jusqu’à ce jour.

    Le philosophe Alain de Benoist a pu dire au début du mouvement que les «gilets jaunes» étaient en mesure d’exercer leur pouvoir destituant, en attendant d’exercer leur pouvoir constituant. Ce pouvoir de révocation, focalisé autour de la personne du Président («Macron démission!»), a échoué en raison même de la structure volatile du mouvement: son horizontalité, son spontanéisme, son inaptitude organique à se structurer, ses micro-rivalités intestines. Le «narcissisme des petites différences», pour parler comme Freud, a triomphé de l’unanimisme initial: dès qu’une tête dépassait, elle était dans la foulée coupée.

    On touche ici les limites de la révolte populaire, observables sur la très longue durée. La vérité, c’est que le peuple ne s’organise pas tout seul, il est organisé. Il ne s’institue pas tout seul, il est institué. Il y a toujours une avant-garde, révolutionnaire ou pas ; une élite, conservatrice ou pas. Que nous disent la vague populiste ou le mouvement des «gilets jaunes»? Qui est le bon pasteur. Certes il veut choisir son maître, mais il cherche un maître, à l’instar des hystériques selon le psychanalyste Lacan, lequel ajoutait qu’elles ne cherchaient un maître que pour pouvoir le dominer. C’est de cela qu’il s’agit ici. Mais manifestement, les «gilets jaunes» ne l’ont pas trouvé dans les assemblées citoyennes.

    Quid aujourd’hui de la révolte? Il y a toujours des chasubles jaunes au-devant des voitures, mais c’est désormais plus un phénomène de persistance rétinienne. Il y a toujours des gens qui battent le pavé chaque samedi pour maintenir une flamme plus que vacillante, mais le cœur n’y est plus. Post politicum animal triste.

    Il n’empêche: il y a un avant et un après. Les raisons de la colère des «gilets jaunes» n’ont pas disparu dans le grand débat macronien. Elles sont objectives, structurelles, stratégiques. Elles augurent l’ouverture d’un nouveau cycle de révoltes, hors des corps intermédiaires, hors des médiations politiques traditionnelles défaillantes. Le harcèlement des élus et des permanences de la LREM, la grogne paysanne contre le Ceta, la réforme des retraites à venir, une économie structurellement en berne incapable de produire des richesses tangibles (la tertiarisation), les nouvelles vagues migratoires attendues, tout laisse à penser que les braises ne se sont pas éteintes, qu’elles ne demandent qu’à enflammer de nouveau la périphérie, pour peu que cette dernière apprenne de ses erreurs, renouvelle ses modes d’intervention et d’organisation, trouve enfin un débouché politique.

    François Bousquet est journaliste et écrivain. Il participe à la revue Éléments. Il a publié notamment La Droite buissonnière (éditions du Rocher, 2017), un essai sur l’influence de Patrick Buisson sur la droite française.

    Source : Le figaro 14/05/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Pourquoi l’Occident a-t-il détruit sa propre base industrielle ?

    Pourquoi l’Occident a-t-il détruit sa propre base industrielle ?
    https://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-loccident-a-t-il-detruit-sa-propre-base-industrielle
    Par Matthew Ehret – Le 23 juillet 2019 – Source Oriental Review
    Avec le radical échec du Green New Deal de la Représentante Alexandria Ocasio-Cortez et les incroyables révélations de la NASA selon lesquelles la croissance industrielle a augmenté la biodiversité sur la terre, un puissant paradoxe se présente.
     

    Depuis des décennies, on nous dit que l’activité industrielle de l’humanité est la cause directe du réchauffement de la planète et des milliers de milliards de dollars ont été consacrés à subventionner des fermes éoliennes, des biocarburants et des panneaux solaires inefficaces, à ainsi augmenter les coûts de l’électricité et réduire de façon catastrophique le potentiel productif des nations. La question doit donc être posée : si l’argent est le moteur du capitalisme, pourquoi des milliers de milliards de dollars ont-ils été dépensés au cours des dernières décennies pour financer des activités « vertes » qui sapent intrinsèquement la base de la création de capital (c’est-à-dire, l’infrastructure et la production industrielle) ? Pourquoi l’« Occident capitaliste » s’est-il détruit ? Est-ce une question de folie ou quelque chose de plus insidieux ?
    L’Illusion « post-industrielle »


    Depuis le flottement du dollar américain sur les marchés mondiaux en 1971 et la création du pétrodollar en 1973, le monde a connu un effondrement constant des emplois productifs dans le secteur manufacturier, des investissements dans les infrastructures, soit une planification à long terme d’une part et, d’autre part, une augmentation de la déréglementation, de la spéculation à court terme, des services financiers et des emplois à bas salaire dans le commerce de détail. Au cours de ce processus de déclin qui a suivi 1971, l’esclavage de la dette est devenu une norme tant dans les pays développés que dans les pays en développement, tandis que l’externalisation a provoqué la castration de la souveraineté nationale et une dépendance toujours accrue à l’égard de la « main-d’œuvre bon marché » et des « ressources bon marché » de l’étranger. Ce processus a même été appelé la politique de « désintégration contrôlée » du Président de la Réserve Fédérale Paul Volcker en 1978, au moment où il se préparait à relever les taux d’intérêt à des niveaux qui rendraient impossible pour une majorité de petites et moyennes entreprises agro-industrielles de concurrencer les firmes monolithiques. Le modèle le plus solide de cet effondrement a été révélé en 1996 par le regretté économiste américain Lyndon Larouche, et [url+]identifié[/url] sous le nom de Triple courbe d’effondrement (Triple Curve Collapse Function).

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  • Immigration : les USA vont refuser la nationalité aux immigrants bénéficiant d’aides publiques

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    Nos médias, c’est sûr, vont encore se déchaîner contre Donald Trump qui, il faut le reconnaître, prend à cela un plaisir évident. En cause, une nouvelle fois : l’immigration « choisie » et le renforcement de ses critères de sélection.
     
    L’annonce est arrivée ce lundi : désormais, les immigrants bénéficiant d’aides publiques, c’est-à-dire jugés susceptibles de devenir, à terme, « des charges pour la société », se verront refuser l’accès au territoire, et s’ils sont déjà entrés, on leur refusera la fameuse carte verte. Quant à ceux qui la possèdent, ils ne pourront acquérir la nationalité américaine.
     
    C’est simple, c’est carré et, dit la Maison-Blanche, dans son communiqué : cela « protégera les contribuables américains, préservera notre système d’aides publiques pour les Américains vulnérables et fera respecter la loi ». 
     
    Elle ajoute : 

    « Depuis des années, cette exigence claire a été largement ignorée, faisant peser une énorme charge sur les contribuables américains. Aujourd’hui, la loi sur les charges pour la société va enfin être mise en œuvre. » 

    Le directeur des services de l’immigration précise : 

    « Avec la réglementation des charges pour la société, le gouvernement du président Trump défend à nouveau les idéaux d’autonomie et de responsabilité individuelle, en s’assurant que les immigrants sont capables de subvenir à leurs besoins et de réussir ici, en Amérique. »

    Nos belles âmes vont frémir, s’indigner, pousser des cris d’orfraie… Comment, quelle honte, quel scandale ! Et les droits de l’homme, dans tout ça ?
     
    Car notre pays, qui fait de cette question migratoire un enjeu strictement idéologique à prétention « morale », est en train de crever doucement sous les bons sentiments. Comme le revendiquait le théâtreux Jean-Michel Ribes, voilà deux jours, sur LCI, « la civilisation, aujourd’hui, ce doit être la loi du plus faible ». C’est sûr, avec des idéaux comme ça, on en finira plus vite de la France et des Français.
     
    En ce domaine où les fameuses « valeurs de gauche » alimentent toutes les surenchères, refusant toute approche pragmatique ou comptable, notre pays renâcle à opter pour une immigration véritablement choisie, comme cela se pratique aujourd’hui aux USA, au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, tous pays de forte tradition immigrée. Les entrants y sont sélectionnés sur de stricts critères prouvant qu’ils pourront contribuer à l’essor économique du pays dans lequel ils s’installent.
     
    Au Canada, par exemple, et singulièrement au Québec, on sélectionne d’abord sur l’origine géographique : pas plus de 30 % de travailleurs africains, et le quota doit être constitué à 60 % de francophones. Le tri, drastique, se fait sur les diplômes, et pour ceux qui souhaitent obtenir à terme la nationalité canadienne, chaque élément du parcours professionnel et familial est scruté à la loupe.
     
    Et si les provinces canadiennes accueillent aussi leur comptant de réfugiés, ceux-ci doivent avoir un sponsor (famille ou association) qui financera leur logement et leur vie sur place. Occasion de rappeler, au passage, que les jeunes allant faire leurs études au Canada doivent justifier en permanence d’un compte en banque suffisamment provisionné pour subvenir à tous leurs besoins.
     
    Éric Brunet, qui explorait le sujet pour Valeurs actuelles, l’an passé (février 2018), soulignait qu’en Australie, « 68 % des immigrants relèvent de la catégorie “immigration qualifiée”. Les 32 % restants [étant] arrivés dans le cadre du regroupement familial. » Quant à la sélection des impétrants, elle passe « par un système à points, qui permet d’évaluer leur niveau d’anglais, leurs diplômes, leurs expériences professionnelles ».
     
    Efficacité plutôt qu’idéologie, c’est la recette des pays qui ont décidé de faire de l’immigration un atout économique. La France, hélas, persiste dans la démarche inverse et nous sommes en train de crever d’un système qui voit le pays se vider de ses élites formées à grands frais et se remplir d’assistés et de chômeurs.
    Marie Delarue pour bvoltaire.fr
  • Le dessein intelligent montre l’impasse du matérialisme

    Le dessein intelligent montre l’impasse du matérialisme

    Richard Bastien, journaliste, économiste et ancien haut fonctionnaire, directeur de la Ligue catholique des droits de l’homme (Ottawa), ancien rédacteur en chef du magazine The Canadian Observer, il collabore à diverses revues américaines et canadiennes. Il vient de publier Le Crépuscule du matérialisme, sur les relations entre la foi et la science. La science peut-elle être un chemin vers Dieu ? Non, répondent des penseurs athées modernes, tels Michel Onfray, Richard Dawkins ou Yuval Noah Harari. Oui, répond ce livre, qui montre comment le monde contemporain en est venu à prétendre que science et foi chrétienne sont incompatibles, et comment le christianisme, loin d’avoir nui au développement de la pensée scientifique, l’a soutenue et encouragée. Richard Bastien appuie sa démonstration sur sa grande connaissance des intellectuels de langue anglaise, particulièrement américains, qui ont participé à la déconstruction de ce mythe de l’incompatibilité entre science et foi. Cet ouvrage reprend à son compte leur analyse : à savoir que la science ne comporte aucune vérité qui est contraire à la foi en Dieu. Seule une fausse philosophie des sciences qui masque un dogmatisme matérialiste peut lui être contraire. Et les progrès scientifiques des cent dernières années nous obligent à remettre en question le matérialisme scientifique, cette idée que tout est matière, que la matière est capable de se développer seule, sans intelligence créatrice.

    L’auteur évoque notamment le lien entre science et beauté, à savoir l’argument du dessein intelligent.

    L’argument du dessein intelligent part du constat que l’univers est caractérisé par une grande intelligibilité non seulement des choses qu’il contient, mais de leurs rapports. Les lois de la nature et, plus généralement, les modalités selon lesquelles les choses existent et coexistent, témoignent d’un ordre et d’une régularité qui ne peuvent que soulever l’admiration et l’étonnement. Ces lois et ces régularités, affirme-t-on, indiquent qu’il y a une intelligence qui sous-tend la nature : l’existence de lois présuppose celle d’un législateur ! […]

    La forme ne naît pas de l’informe, et le chaos ne s’explique que par contraste avec la cohérence. Au contraire, les explications scientifiques nous révèlent un ordre qui existait déjà, bien qu’il eût échappé à notre perception.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-dessein-intelligent-montre-limpasse-du-materialisme/

  • Le mouvement des Gilets Jaunes, ses causes et ses conséquences

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    Par Michel Leblay, patron d’émission à Radio Courtoisie ♦ Article initialement publié le 10 décembre 2018 La France depuis le 17 novembre dernier est confrontée à une révolte sociale, le mouvement des gilets jaunes. Incontestablement, dans cet ordre, il s’agit de la crise la plus grave depuis les évènements de Mai 1968. Cette révolte a jailli de cette France périphérique, largement analysée, notamment par le géographe Christophe Guilluy. Comme toute forme de convulsion qui naît dans la société, le mouvement présent a ses caractéristiques propres, ses causes profondes et les facteurs circonstanciels qui l’ont engendré.
    L’ampleur du phénomène exige donc des réponses sociales et politiques. Elles emportent, au moins pour les premières, des conséquences majeures quant aux directions économiques suivies jusqu’à maintenant.

    Le mouvement des gilets jaunes et ses caractéristiques

    Ce mouvement en cours dont l’issue est encore à imaginer s’il devait être comparé à d’autres conflits qui touchèrent le pays dans son ensemble, les grèves de 1936, celles de 1947-1948 et mai 1968, dans son aspect social, a pour première caractéristique qu’il n’a pas pour cadre l’entreprise. Il se situe hors de celle-ci. Ce ne sont pas les conditions de travail qui sont directement en cause mais les conditions de vie. Le poids de la fiscalité et sa répartition sont les éléments fédérateurs du mouvement sans qu’ils soient exclusifs d’autres revendications qui touchent au pouvoir d’achat en général. Cette marque explique que le mouvement agglomère des catégories sociales (ouvriers, employés, artisans, petits patrons) aux intérêts apparemment contradictoires. Regroupant diverses catégories sociales, la contestation présente aussi une sociologie, celle d’une France provinciale et rurale, délaissée par une classe dirigeante habituée à ne considérer comme ferment d’une revendication que les minorités telles qu’elles émergent de la pensée d’un Michel Foucault. Seules ces minorités et ce qui s’y attache seraient dignes de l’intérêt commun et donc d’une promotion pour toute une classe intellectuelle et médiatique à laquelle se sont asservis la plupart des dirigeants politiques.

    Les causes profondes d’un mouvement

    Elles tiennent d’abord à la situation économique. Elles ont été largement évoquées ces dernières semaines sans qu’elles soient, s’agissant de beaucoup de commentateurs, suffisamment précisées. Ces causes économiques ont des origines successives qui se sont empilées au fil du temps. Il y a d’abord au sein des grandes économies occidentales le ralentissement structurel de la croissance du produit intérieur depuis le milieu des années soixante-dix. Il s’explique pour une part par la baisse du taux de croissance de la productivité. Ainsi, les gains en termes de valeur ajoutée globale sont insuffisants pour assurer le plein emploi ou des emplois stables et une progression des revenus voire le maintien de leur niveau ces dernières années. A ce premier phénomène, s’est ajoutée le basculement dans une mondialisation économique intégrant des puissances émergentes à faibles coûts de production. Il en est résulté, l’Allemagne mise à part, la disparition d’une part substantielle de l’activité manufacturière amplifiant les conséquences précédemment évoquées. Enfin, l’effet du ralentissement démographique constaté dans les sociétés occidentales ne saurait être négligé car ce qui fut appelé le baby boom a compté parmi les moteurs des Trente glorieuses.

    La France dont la performance au temps de ces Trente glorieuses fut remarquable a mal franchi le tournant économique du milieu des années soixante-dix et la nouvelle donne qui s’en est suivie. Peut-être est-ce là une conséquence de Mai 1968 et la crainte de nouveaux mouvements sociaux. Néanmoins, le pays a connu un certain redressement dans les années quatre-vingt-dix, notamment son commerce extérieur. Or elle s’est imposée à la fin de la décennie une contrainte : la monnaie unique. Celle-ci, par sa conception, a annihilé, surtout après la crise financière de 2007-2008, l’espoir réel d’un redressement. La révolte sociale présente est une retombée de cette situation.

    Jusqu’à maintenant la dégradation de la situation économique depuis plusieurs décennies et les déconvenues face aux promesses électorales n’avaient conduit qu’à des changements de majorité presque systématiques à chaque échéance, présidentielle ou législative. Hormis des conflits sociaux localisés, il s’agissait là de la seule marque de défiance à l’égard du politique si ce n’est l’émergence au début des années quatre-vingt d’un vote qualifié maintenant de populiste. Observant son électorat traditionnel l’abandonner pour une part, la gauche, délaissant la question sociale car ralliée dans les années quatre-vingt aux conceptions libérales qui prédominaient, s’est faite le relais d’une idéologie mondialiste en accord avec son tropisme européen. Tout en restant fidèle à l’idée de progrès à la base de sa pensée, la gauche l’a fait basculer de la question sociale aux questions sociétales compatibles avec le néo-libéralisme économique en cours. Elle s’est ralliée ainsi un nouvel électorat au détriment du précédent. Cette évolution est parfaitement illustrée par les analyses et les conclusions du cercle de réflexion Terra Nova.

    Les facteurs circonstanciels

    Fruit d’une campagne électorale marquée par des épisodes qui ont altéré la sérénité du débat, l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République est apparue comme la victoire de cette société ouverte qui s’appuyait sur la minorité la plus bienveillante à l’égard de la mondialisation dans ses différents aspects. Comme programme, il s’agissait de l’adapter à celle-ci en abaissant les protections et en poursuivant l’intégration européenne dans l’objectif du fédéralisme.

    Au-delà de son électorat, la jeunesse du nouveau président et le fait qu’il se distinguait de la classe politique traditionnelle ont engendré un espoir de renouveau dans une partie de la population. Les prémices de la défiance sont apparues à la fin du printemps. Puis il y eut l’affaire Benalla engageant le processus de défaveur. Devait-il aboutir inéluctablement à la situation présente ?

    Face à cette France où les grandes concentrations ouvrières d’autrefois ont pour beaucoup disparu, les modes de travail dans l’industrie ayant aussi profondément changé, où les groupes sociaux sont beaucoup plus parcellisés il était possible possible que la politique entreprise ne rencontre guère d’oppositions sinon mouvements ponctuels ou catégoriels.

    Mais la maladresse de l’action et la provocation dans les propos ont provoqué une réaction inattendue. Par le jeu des réseaux sociaux une conscience collective s’est réveillée agglomérant les lassitudes et les détresses individuelles. Quoique certains puissent en penser, les eaux qui ont débordé ne rentreront pas naturellement dans leur lit.

    Les réponses à la contestation exprimée

    L’état du pays oblige à des mesures économiques et politiques exceptionnelles de la part du Président de la République. S’il faut saluer la tenue des forces de police et de gendarmerie qui exercent leur mission dans les plus grandes difficultés au regard de violences inacceptables, le maintien de l’ordre qui est une nécessité impérative n’est pas la solution par rapport à l’étendue de la révolte et ses causes.

    Certes, le Président et son gouvernement n’ont aucunement les marges économiques dont disposaient l’exécutif en 1968. Pourtant, il leur sera difficile d’échapper à la satisfaction de revendications matérielles qui iront à l’encontre des politiques d’austérité prônées au sein de la zone euro. Plutôt que de chercher l’onction des autorités allemandes, un rapprochement avec le nouveau pouvoir italien et d’autres pays de l’Europe du sud doit être envisagé afin de définir de nouveaux modes de fonctionnement de cet espace monétaire qui ouvriraient la voie d’un redressement économique. Ce redressement impliquera aussi de définir une stratégie industrielle qui visera avec les appuis, les outils et les protections nécessaires à reconstituer un tissu d’entreprises compétitives. Sans rompre avec l’Union européenne qui ne serait probablement pas le choix des Français, le gouvernement doit desserrer l’étau que lui imposent la Commission européenne et certains de ses partenaires en n’hésitant pas à s’opposer à ceux-ci.

    La révolte sociale à laquelle le gouvernement français est confrontée met en évidence le caractère absolu de la responsabilité politique qui lie un peuple et ses gouvernants. La Commission européenne, irresponsable politiquement devant les peuples, ne saurait décider en laissant à un gouvernement qu’elle astreindrait la charge des conséquences induites par ses décisions. Par le biais de la situation présente en France et par les répercussions qu’elle pourrait engendrer le caractère illégitime de la Commission en tant qu’autorité supranationale apparaît bien.

    L’ampleur et la profondeur de la contestation exigent aussi des réponses politiques. Sans entrer dans le jeu des actes immédiats, changement de gouvernement ou dissolution de l’Assemblée nationale, des évolutions des institutions paraissent nécessaires. Après l’instabilité gouvernementale observée sous la IVè République le scrutin majoritaire mis en place sous la Vè République à assurer la stabilité nécessaire à l’action des gouvernements. Deux ensembles l’un de droite, l’autre de gauche prétendaient au pouvoir et depuis 1981 jusqu’à 2017 se le sont successivement partagés. Avec le temps et les évènements, ces deux ensembles ont progressivement convergé sur le fond des choses dans leur conception politique. De nouvelles forces politiques ont émergé, principalement le Rassemblement national et plus récemment la France insoumise qui ne disposent d’une représentation à hauteur de leur poids électoral. S’agissant de la première formation citée, il faut remarquer que son discours sur l’immigration est frappé d’ostracisme malgré le fait qu’il rencontre un large écho dans l’opinion. Dans les circonstances présentes, le rétablissement de la proportionnelle intégrale pour les élections législatives constitue une ouverture nécessaire même s’il présente d’indiscutables inconvénients.

    Le champ du référendum devra aussi être élargi afin de permettre par rapport à des questions essentielles que la voix du peuple puisse s’exprimer.

    Michel Leblay 13/08/2019

    https://www.polemia.com/mouvement-gilets-jaunes-causes-consequences-rediff/

  • Qui sont vraiment les Gilets Jaunes ?

    Gilets Jaunes : la révolte de « ceux qui ne sont rien » avec Charlotte d’Ornellas, journaliste pour l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, et éditorialiste sur CNews.

    Extrémistes de gauche, de droite, révolutionnaires, Monsieur ou Madame Toutlemonde qui ne peut plus boucler ses fins de mois… Qui sont vraiment les gilets jaunes ? Quelles sont les raisons de leur colère ? Contre qui ou contre quoi se révoltent-ils ?

    Francesca de Villasmundo

    https://www.medias-presse.info/qui-sont-vraiment-les-gilets-jaunes/111406/

  • Les délocalisations à l’origine de la pénurie de médicaments en France

    INFOGRAPHIE – 80 % des principes actifs sont fabriqués hors d’Europe, contre 20 % il y a trente ans.

    Le diagnostic a déjà été posé, mais le mal ne cesse de s’étendre. En juin, 2318 médicaments étaient «en tension» dans les 21.000 officines de l’Hexagone. Parmi eux, vaccins, antibiotiques, antiparkisoniens et anticancéreux. De 2008 à 2018, le nombre de ruptures a été multiplié par vingt. Près d’un Français sur quatre y a été confronté. À l’automne 2018, un rapport sénatorial sur les pénuries de médicaments et de vaccins pointait leur «inquiétante amplification, que ne semblent pouvoir endiguer les mesures prises par les pouvoirs publics» et «des risques financiers très importants pour l’Assurance-maladie et un gaspillage global de temps médical, paramédical et logistique à tous les niveaux de la chaîne du médicament». […]

    Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1248099-les-delocalisations-a-lorigine-de-la-penurie-de-medicaments-en-france

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