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  • Bruxelles : nouveaux affrontements entre gilets jaunes et policiers

    Belgique – Ce samedi 8 décembre, un bon millier de Gilets Jaunes a décidé de manifester dans le centre de Bruxelles. Le rendez-vous fixé près du Parlement Européen a été quasiment inaccessible. Mais c’est à nouveau, comme il y a 8 jours, vers la rue de la Loi, lieux des pouvoirs fédéraux belges, que tout le monde afflue. Avec de nouveaux affrontements à la clé. Et de nombreuses arrestations.

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  • 10,45 milliards d’euros dépensés en 2018 pour les aides aux pays étrangers

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    10,45 milliards d’euros auront été dépensés cette année pour l’aide publique au développement, selon le projet de loi de finances pour 2018. 

    C’est 2 milliards de plus qu’en 2015 !

    Aide bilatérale ou multilatérale, coopération technique, annulations de dette, dons, prêts, tout y passe. Une partie des aides transite par Bruxelles. En 2018, 75% des fonds de l’État sont versés à des pays d’Afrique subsaharienne.

    La France est le 4e contributeur au Fonds Africain de Développement.

    Un acteur pivot, l’Agence Française de Développement, qui a un budget à part et fonctionne comme une banque, opère dans 110 pays.

    Les collectivités locales, quant à elles, interviennent à hauteur de 83 millions d’euros, via la « coopération décentralisée ».

    http://www.contribuables.org/2018/11/10.45-milliards-euros-depenses-en-2018-aides-aux-pays-etrangers/

  • RÉPONSE DES GILETS JAUNES À MACRON

  • Un samedi à Paris : le témoignage d'un spectateur engagé. Partie 4 : le temps des pillards, ces saboteurs de la protestation.

    La nuit avait étendu ses ombres sur la ville sans l’obscurcir vraiment : l’éclairage public était, par endroits, le dernier mobilier urbain épargné par l’émeute, et les lueurs des explosions rajoutaient à cette ambiance étrange, dans laquelle toute mesure semblait perdue. A l’angle des Champs Elysées et de l’avenue de Friedland, quelques manifestants arrachaient la plaque de la représentation diplomatique du Qatar et jetaient par dessus la grille des canettes lestées. Les discussions allaient bon train quand les forces de l’ordre, toutes proches, bloquaient l’accès aux avenues voisines donnant sur l’Etoile, bouclier contre bouclier. Alors qu’ils étaient à quelques mètres des manifestants, ils étaient impassibles et, d’ailleurs, personne ne les provoquait alors que, de l’autre côté de la place, les affrontements faisaient rage… C’était tout-à-fait étrange : quelques dizaines de mètres seulement séparaient deux situations complètement différentes, dans le même contexte pourtant, comme une sorte de délimitation invisible entre deux mondes, celui de la violence et celui de l’apaisement. Ainsi, des manifestants « combattants », masqués ou visage découvert, se reposaient à côté, presque à toucher, des forces de l’ordre immobiles dont ils lapidaient les collègues qui s’aventuraient de l’autre côté de l’Etoile !

    En me promenant dans une rue voisine, non loin d’un barrage policier, je remarque un petit groupe de jeunes en survêtement, dont certains paraissent avoir treize ans (ce qui s’est trouvé confirmé par des bribes de conversation saisies) : visiblement, ce n’est pas la manifestation sociale qui les motive, et certains découvrent, les yeux écarquillés, une ville « belle et offerte », selon l’expression de mon interlocuteur du moment, aussi étonné (et agacé) que moi de la présence inopportune de ces jeunes qui roulent des mécaniques et parlent fort et « mal ». En revenant sur mes pas, vers l’avenue de Friedland, je constate que ces groupes juvéniles sont de plus en plus nombreux, et que la physionomie de l’émeute est en train de changer rapidement. Mélange de vrais gilets jaunes qui commencent à partir en clamant haut et fort « A samedi prochain ! », d’activistes qui cherchent encore à faire rougeoyer la nuit et de bandes beaucoup moins politiques et beaucoup plus opportunistes, l’émeute change de fond, mais aussi de forme, la dernière catégorie prenant progressivement le dessus sur les deux autres qui sont pourtant toujours là, mais se retrouvent bientôt entre le marteau des pillards et l’enclume des forces de l’ordre.

    Les barricades flambent encore, et les gilets jaunes battent en retraite, puis disparaissent bientôt dans les rues adjacentes, longeant tranquillement les grilles policières qui protègent les ministères et l’ancien palais de Mme de Pompadour tout en discutant parfois avec ceux qui les gardent : « Pourquoi ne nous rejoignez-vous pas ? » ; « Pourquoi tirez-vous sur le peuple ? », cette dernière citation, exagérée dans sa  formulation, revenant régulièrement sous des formes diverses… Parmi les manifestants, nombreux sont ceux qui croient s’inscrire dans un grand processus révolutionnaire qui emporterait le Pouvoir en quelques émeutes, sans que l’on sache, ni eux-mêmes d’ailleurs, qui devrait remplacer le souverain déchu et son gouvernement. Sommes-nous dans un « Mai 68 » d’automne qui parle de « révolution » à défaut de la penser ?

    Mais toute insurrection, car il s’agit bien d’une insurrection, entraîne son lot (voire son flot) de pillages, et les pillards étaient bien là, décidés à « détrousser les bourgeois ». Quand les activistes de l’ultragauche détruisaient les vitrines des banques sous les vivats excédés (ce qui n’est pas si paradoxal qu’il y paraît de prime abord) d’une foule d’endettés pour qui la Banque ne vaut guère mieux que le Fisc, les pillards s’intéressaient plus à vider les bourses qu’à frapper la Bourse. Ainsi, sur cette avenue qui menait à l’église Saint-Augustin, les tristes mandrins habillés de noir et de survêtement sans forme s’en prirent-ils aux supérettes et aux débits de tabac, sous les regards effarés des riverains et des gilets jaunes qui s’éloignaient, conscients du discrédit que provoqueraient de telles dévastations sur la popularité de leur mouvement. Au loin, les casques des forces de l’ordre luisaient malgré la fumée des engins de chantier en train de finir de se consumer, mais ils ne se rapprochaient plus, comme si permission était donnée de piller ! Le bruit du verre qui éclate, les pas qui le piétinent, les cris de joie, de cette joie brutale et sauvage de ceux qui, d’un coup, se croient les plus forts et les plus riches au monde, du moins pour un bref moment d’euphorie… Et cet incessant manège des survêtements qui entrent et ressortent avec des cabas remplis de bouteilles ou de paquets de cigarettes… Quel gâchis, soupirais-je au moment du premier pillage qui sera suivi d’une bonne dizaine d’autres.

    Dans la rue, une vieille dame impotente, appuyée sur sa béquille, était tétanisée, son gros manteau fatigué et triste comme un reproche aux jeunes qui la frôlaient, hilares et indifférents. Abandonnée à plusieurs rues de là par un chauffeur de taxi inquiet pour son véhicule, ce qui était d’ailleurs fort compréhensible même si aucune voiture roulante n’a, à ma connaissance, été victime de destruction volontaire, son regard perdu implorait une aide qu’il aurait été malvenu de ne pas lui apporter. Je m’approche d’elle et lui propose de l’accompagner jusqu’à sa porte, située en plein milieu de la « zone de bataille » : elle accepte, les larmes aux yeux : « Ma rue, ma pauvre rue… Quelle misère ! ». Ma grande crainte est qu’il y ait lors de cette lente marche une charge policière ou un mouvement de panique des manifestants ou des badauds qui pourrait la faire choir. En fait, il ne se passera rien, et tant mieux. Mais le désarroi de cette vieille dame faisait peine à voir, je l’avoue, et m’a aussi rempli de tristesse, puis d’une rage froide : « Dans quel état la République a-t-elle mis le pays ! », ai-je pensé dans un réflexe royaliste qui négligeait sans doute toute réflexion construite, mais qui trouvait néanmoins tout son sens dans la situation présente.

    J’étais fatigué, tout d’un coup : cela faisait presque sept heures que je marchais, que j’observais, que je discutais, au milieu des fumées et de la rage, au cœur de l’émeute et de ses déchirures qui n’étaient pas dorures, et cette dernière scène m’avait, en fait, plus fatigué encore. Autour de moi, désormais, l’émeute avait laissé place au pur pillage, et les témoins assistaient impuissants au déchaînement de la horde : la cagoule noire avait remplacé le jaune encoléré ! J’essayais bien de m’interposer entre quelques uns de ces pillards et un couple dînant dans un restaurant pourtant discret, ce fût en vain et sous les insultes et les menaces de quatre encagoulés, je reculais, en fait comme tiré en arrière par d’autres manifestants qui me crièrent, effrayés et dépités, que les voleurs étaient armés. « Cela ne vaut pas la peine de se faire trouer la peau pour un sac à main », me disaient-ils tandis que les agresseurs disparaissaient rapidement dans une petite rue voisine et que la police, non loin de là, restait curieusement immobile devant ces scènes de pillage et de vol. On m’expliquera ensuite que les forces de l’ordre ne voulaient pas prendre le risque d’une bavure lors d’une interpellation qui aurait pu être musclée, « pour ne pas enflammer les banlieues »… Cela n’enlève rien à ma honte de ne pas avoir pu empêcher ce violent larcin !

    La place Saint-Augustin voisine offrait, elle aussi, un spectacle de désolation, et la chaussée défoncée par endroits gardait les stigmates d’affrontements antérieurs. Curieusement, si les vitrines des banques étaient brisées, les vitres d’une vieille et magnifique DS (ma voiture préférée !) blanche garée au milieu de la zone d’affrontements avaient été épargnées… Sur le trottoir, un groupe de journalistes, dont le micro était pourtant « anonymé », était assailli par des personnes dont il commençait à être difficile si elles étaient du camp des pillards ou de celui des contestataires. J’engageais une longue conversation avec un jeune intellectuel qui se posait (et me posait) mille questions sur les événements du jour et des semaines passées…

    Quelques grosses poignées de minutes après, en traversant la Seine au niveau des Tuileries, il me semblait que je franchissais une ligne de démarcation invisible : des événements de la journée, dans ce Quartier latin jadis théâtre de tant de luttes jusqu’au « joli mois de Mai » 1968, il n’y avait aucune trace ! Cafés et restaurants étaient remplis de jeunes et de moins jeunes festoyant gaiement, et les verres qui s’entrechoquaient tintaient agréablement à mes oreilles encore assourdies par les explosions de l’après-midi.

    Tout d’un coup, dans une vitrine d’antiquités de cette rue de l’Université que je longe désormais, une statue de pierre me sourit : Henri IV ! Le roi qui a réconcilié les Français entre eux et avec leur Etat… Un clin d’œil, peut-être, que certains appelleront coïncidence et que j’ose considérer, simplement, comme un rappel et, mieux encore, comme un appel au Roi !

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Emmanuel Macron est bien mort politiquement

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    « Il faut sauver le soldat Macron » : tel est le titre de l’édito de L’Obs. Et la nouvelle ligne de défense d’un pouvoir aux abois. Une ligne que vous pouvez suivre jusque sous la plume de Philippe Bilger qui, reconnaissant que le Président ne pourra plus rassembler sur sa politique, devrait en appeler au peuple, façon de Gaulle 68, avec défilé sur les Champs pour sauver la République. Nous n’y sommes pas encore…

    Mais comparaison n’est pas raison. 2018 n’est pas 68. La situation est bien plus grave, les amortisseurs bien moins nombreux. Et, surtout, Macron n’est pas de Gaulle. Par ailleurs, si de Gaulle avait réussi le rétablissement que l’on sait, tout le monde était convaincu – et lui le premier – qu’une page était tournée, qu’il était mort politiquement. Le « non » d’avril 1969 confirma cette mort. Si tel fut le destin de ce géant historique, la lucidité commande de reconnaître que ce nain politique qu’est Emmanuel Macron est bien mort politiquement.

    La mort politique d’Emmanuel Macron en décembre 2018 est un fait aussi évident que le débat raté de Marine Le Pen il y a dix-huit mois. Sa mort, ou sa destitution – car, qu’il finisse ou pas son mandat, la destitution est déjà actée, non seulement dans la partie de l’opinion qui lui est actuellement hostile – et c’est tout de même près de 80 % – mais aussi dans le dernier carré des 20 % de Français qui le soutiennent et qui ont intégré que l’aventure à laquelle ils avaient cru est bel et bien finie.

    Trois aspects majeurs doivent en être soulignés en guise de bilan – ou de solde de tous comptes avant licenciement.

    Première mort, peut-être la plus spectaculaire car à résonance mondiale : la mort d’Emmanuel Macron sur la scène internationale. Il faisait la leçon à la Terre entière : à Trump sur le climat, à Poutine sur le respect des manifestations de rue, à Salvini sur les migrants et le budget, à Orbán sur les valeurs et l’Europe. Le mouvement des gilets jaunes a pulvérisé cette prétention, et justement sur tous ces sujets.

    Deuxième mort : le renversement de la « stature » présidentielle qu’avait voulu se donner Emmanuel Macron. Le peuple, la rue, la province l’ont pris au mot et sont venus se rappeler au souvenir de l’homme du Louvre qui agitait un peu trop légèrement des symboles monarchiques.

    Troisième mort qui, elle, dépasse sa personne : celle de l’idéologie qui inspire sa politique, et qui est celle des Présidents précédents : le libéralisme culturel et économique, mâtiné de culpabilisation écologique. Les gilets jaunes en ont mis au jour les mensonges. Et cette destitution dialectique n’a pas fini de se propager dans le corps social français. La réussite d’Emmanuel Macron – ou son « coup » politique de 2017 – consista à présenter la continuation d’une politique classique sous le déguisement d’un changement radical. C’était de la poudre de perlimpinpin. Les gilets jaunes constituent le brusque retour du réel.

    Enfin, l’aspect le plus surprenant de cette mort est sa dimension suicidaire : Emmanuel Macron avait réellement de nombreux atouts dans son jeu. Mais en l’espace d’une saison estivale où l’arrogance l’a disputé à l’inconscience, il les a tous dilapidés, et d’abord par ses outrances indécentes de langage et d’image : fête de la Musique, affaire Benalla, Saint-Martin et, enfin, la « lèpre populiste ». La question que se posent de nombreux commentateurs très indulgents est « Comment en est-on arrivé là ? » Mais ils n’osent formuler la véritable question : « Comment en est-illui, arrivé là ? »

    L’originalité d’Emmanuel Macron était d’apparaître comme un produit politique très structuré, très défini, très préparé. Cela impressionna. La révolution des gilets jaunes le laissent nu et brisé. Le logiciel a explosé. Et l’on voit mal le produit se réinventer. D’ailleurs, il a prévenu qu’il ne « détricoterait » rien de ce qui s’est fait depuis dix-huit mois… C’est encore le logiciel qui ânonne.

    Désormais s’ouvre une nouvelle page politique. Emmanuel Macron sera peut-être toujours là. Mais sa statue au plâtre encore frais est en mille morceaux.

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-est-bien-mort-politiquement/

  • En catimini, la Macronie réduit les taxes… des grands médias audiovisuels appartenant à quelques milliardaires

    Voici encore une mesure décidée sous l’impulsion d’Emmanuel Macron qui va fortement intéresser les Gilets Jaunes à quelques heures de l’intervention télévisée du président de la république en vue de calmer la colère populaire.

    Le journal Le Parisien signalait ce 9 décembre le vote en catimini au Sénat de la suppression de plusieurs impôts prélevés sur les gros médias audiovisuels.

    Le vote a eu lieu le 27 novembre, entre deux grandes mobilisations des Gilets Jaunes.

    Trois taxes payées par les stations de radio et les chaînes de télévision ont donc été supprimées.

    . Chaque spot publicitaire diffusé à la télé dans la tranche facturée entre 1.520 euros et 9.150 euros était frappé d’une taxe de 20,60 euros. Taxe supprimée.

    . Les radios qui réalisaient 10 M€ de chiffre d’affaires publicitaire par trimestre (Europe 1, NRJ, RTL) payaient une taxe de 54.435 euros. Taxe supprimée.

    . Les chaînés de télévision qui réalisaient 100 millions de recettes publicitaires tous les trois mois(c’est le cas de TF1 et de M6) payaient une taxe de  894.500 euros. Taxe supprimée.

    Ces taxes sur les grands médias audiovisuels rapportaient 50 millions d’euros à l’Etat.

    Comment la Macronie justifie-t-elle ce cadeau fait à des grands médias audiovisuels appartenant à quelques milliardaires ?

    « On est dans une logique de simplification et de rationalisation des petites taxes qui pèsent sur les télés. C’est le fruit d’une discussion avec Bercy et le ministère de la Culture, dans les projets de simplification de la vie des entreprises ».

    Les commerçants, les artisans, les petites entreprises, en attendent maintenant tout autant !

    https://www.medias-presse.info/en-catimini-la-macronie-reduit-les-taxes-des-grands-medias-audiovisuels-appartenant-a-quelques-milliardaires/102203/

  • Edition spéciale Gilets Jaunes – Journal du lundi 10 décembre 2018

    Edition spéciale Gilets Jaunes

    Pour le quatrième samedi de mobilisation, les Gilets Jaunes étaient encore au rendez-vous. En région, de nombreux rassemblements ont gonflé leurs rangs, tandis que les craintes de violence sur la Capitale ont découragé les plus défavorisés. Après le fiasco de la semaine précédente, le gouvernement avait tout misé sur la sécurité, quitte à employer une répression a priori à l’encontre des gilets jaunes dès le matin, sans pour autant s’attaquer aux casseurs du soir. A l’aube de nouvelles mobilisations, les manifestants attendent la parole d’Emmanuel Macron, sans grand espoir.

    Société / Gilets Jaunes acte IV : le prix de l’apaisement

    Politique / Emmanuel Macron, la dernière chance

    Immigration / Le pacte de Marrakech adopté

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/edition-speciale-gilets-jaunes-journal-du-lundi-10-decembre-2018

  • FRANCK DUBOSC S’EST COUCHE IL SOUTIENT MACRON CONTRE LES GILETS JAUNES !

  • Un samedi à Paris : le témoignage d'un spectateur engagé. Partie 3 : La place de l'Etoile, ce champ de bataille...

    Je publie ci-dessous la troisième partie de mon témoignage sur les événements de samedi : après la charge des motos et l'éclatement du fort groupe de manifestants dans toutes les rues voisines, il est temps de remonter vers l’Étoile...

    Après une longue errance avec des petits groupes de gilets jaunes désorientés et agacés, harcelés par des forces de l'ordre visiblement aussi décontenancées que nous, avec des « en civil » casqués qui pointent leur sorte de tromblon noir vers les manifestants alors même que ceux-ci lèvent les mains vers le ciel en signe d'apaisement, je décide de remonter seul vers la place de l’Étoile d'où l'on entend la rumeur qui enfle régulièrement pour s'apaiser ensuite quelques minutes, comme pour mieux reprendre son souffle. L'avenue que j'ai déjà empruntée est encore plus dévastée que l'heure d'avant mais plus personne ne semble se soucier des voitures calcinées ou en cours de combustion : tout n'est plus qu'un immense grondement, comme une tempête sans pluie, et l'émeute semble maître du terrain, les forces de l'ordre ayant visiblement abandonné cette avenue, sauf au commencement des rues adjacentes. Là, les cars de police se tiennent les uns contre les autres, formant un barrage infranchissable et les policiers tiennent en joue des ennemis que je ne vois pas, sans doute derrière moi. Tout autour de moi, ça fume des cigarettes, ça discute, ça rigole, ça se moque, ça se repose aussi, et nombre de manifestants sont assis sur le pas des portes, un masque de papier autour du cou pour la plupart. Ici, beaucoup de jeunes, aux apparences très diverses, entre loden et blouson de cuir, tenue de ville ou de sport, parlant riche ou rural, voire banlieue. Des gens très différents qui, d'ordinaire, ne se croisent ni ne se parlent... Magie de l'émeute !

    Voici la place de l’Étoile, enfin ! Il n'y a rien qui empêche de l'atteindre, et elle semble même devenue le point de convergence de tous les groupes que j'ai croisés depuis le début de l'après-midi : viennent-ils par curiosité ou par envie d'en découdre ? Sans doute un peu des deux à la fois, car je sens une forte excitation parmi les gens qui m'entourent. J'écarquille les yeux, tant le spectacle est étonnant et a, même, un aspect dantesque : sur la place et particulièrement sur la chaussée, d'ordinaire couverte de voitures, c'est une véritable marée de gilets jaunes. Le midi, j'avais entendu à la radio qu'il y avait ici « 3.000 » casseurs : mais, à regarder tout autour de moi, j'ai du mal à imaginer que ce chiffre puisse être crédible ! Je suis au cœur de la tourmente, et pourtant, je ne sens aucune peur parmi les gens présents, que de la colère mêlée à l'odeur âcre des lacrymogènes, et une colère qui, là encore, n'a qu'un nom : Macron. Comme si, en quelques jours, celui-ci avait concentré sur son patronyme et sa personne tout le ressentiment accumulé depuis quarante ans, ces « quarante ans » que j'entends évoquer depuis mon arrivée par la plupart de mes interlocuteurs, même ceux qui sont loin d'atteindre cet âge. « Cela fait quarante ans que ça dure, il faut que ça cesse », revient régulièrement dans les propos des émeutiers comme des retraités au style soixante-huitard, des ruraux comme des citadins bretons (des voisins de là-bas !), de la jeune femme au keffieh palestinien comme de l'assistante maternelle. En somme, depuis Giscard d'Estaing... ou la première élection du parlement européen au suffrage universel ! En fait, ce « quarante ans » vaut condamnation d'un système qui dépasse ceux qui l'ont porté successivement aux plus hautes fonctions de l’État, et cela signifie un rejet des partis de gouvernement, de droite comme de gauche : terrible constat d'échec d'une présidence entamée il y a à peine 18 mois, débutée au Louvre et qui semble s'achever ce soir à l'Arc de Triomphe, dans les fumées et les cris... 

    Durant de longues minutes, je n'ose m'approcher de l'Arc que j'aperçois entouré d'un halo gris et qui, étrangement, me semble plus grand que dans mes souvenirs pourtant récents. Les combats sont visiblement très violents si j'en crois le nombre d'explosions qui retentissent, parfois trois ou quatre par minute. Sur la place, des vagues se succèdent, dans les deux sens, dans un aller-retour permanent et enivrant : des centaines, peut-être plus, de personnes courent, s'arrêtent d'un coup, et lancent vers des ombres lointaines moult projectiles avant que de refluer sous l'effet des grenades et, parfois, d'un canon à eau qui n'a pas assez de pression pour être efficace... Le sol est luisant, détrempé, et couvert de restes des munitions policières, des sortes d'étuis en plastique dur et gris, avec une extrémité rouge, mais aussi de bouchons noirs provenant sans doute des mêmes matériels. Quelques uns des manifestants, les derniers arrivés, se penchent pour les observer mais sans les ramasser, peut-être pour éviter des ennuis en cas d'interpellation.

    Je me retourne : les Champs Élysées sont là, tranquilles, illuminés des guirlandes rouges des décorations de Noël accrochés aux arbres de la plus belle avenue du monde. Je me rends compte alors que la nuit vient de tomber : je n'ai pas vu le temps passer ! L'impression est totalement surréaliste : les cars blancs de la police semblent rosés par les lumières de Noël, serrés les uns contre les autres comme une « tortue » de légions romaines. De ce côté-là, quasiment plus de bruit, à part quelques phrases chuchotées. Des badauds flânent le long des grilles policières ; un journaliste étranger, micro en main, s'adresse à une caméra en prenant un air de profonde désolation, et s'inquiète même lorsque je m'approche de lui... Je crois entendre le mot de « révolution » dans sa bouche, dans un sabir anglo-saxon apparemment destiné à un public arabe, si j'en crois l'inscription sur le manche de son enregistreur. En tout cas, il paraît totalement effaré par ce qu'il a vu, voit et verra s'il reste encore un peu !

    Enfin, je me décide à traverser la place pour constater de visu les dégâts qu'annoncent complaisamment les sites d'informations que je consulte sur mon téléphone portatif. Je ne prends pas la peine de courir car les forces de l'ordre paraissent fort éloignées de l'Arc, bloquant la plupart des accès à l’Étoile sans pour autant chercher à la reconquérir. Le spectacle sous l'Arc de Triomphe est absolument étonnant et donne une impression de bivouac improvisé et confus : des jeunes et des moins jeunes sont assis nonchalamment le long des murs tandis que, tout autour de la tombe du Soldat inconnu, une sorte de garde d'honneur des gilets jaunes veille au respect de l'endroit et du symbole, et que les gerbes et les couronnes de fleurs ont été redisposées auprès de la flamme qui, visiblement, vient d'être rallumée, comme tous les soirs. De temps en temps retentit une vibrante Marseillaise, mais qui ne motive guère quelques uns des occupants de l'endroit, très décontractés et plus enclins à préférer d'autres hymnes ou rythmes... Sur les murs, de multiples graffitis, de plus ou moins bon goût, et qui signalent une grande diversité d'opinions et de centres d'intérêt : ces dégradations, instinctivement, me choquent et, à bien y regarder, semblent ne pas avoir grand-chose à voir avec la protestation présente elle-même. Un grand « Fin de régime », sans signature politique, m'intrigue néanmoins : dois-je, ici, y reconnaître un de ses intersignes chers à Léon Daudet ?

    (à suivre)

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Eviter le crash, ici et maintenant

    Konk.jpg« Sans surprise » relate une dépêche de l’Afp, «le parquet de Paris a requis vendredi, la relaxe de l’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature Françoise Martres, jugée depuis mardi pour injures publiques dans l’affaire du Mur des cons.» En mars 2014, le FN avait obtenu que Madame Martres, soit mise en examen pour l’infraction d’injure à l’égard du Front National. Sur ce fameux mur ornant le local de ce syndicat d’extrême gauche,   certaines personnalités apparaissaient affublées de la flamme du Front National et une affichette ainsi libellée: «amuse-toi à coller une petite flamme sur le front des cons fascistes.» Beaucoup plus ignoble encore, figurait sur ce Mur la photo du général Philippe Schmitt, le père de Anne-Lorraine, 23 ans, qui, en résistant à son agresseur qui voulait la violer, le criminel multirécidiviste d’origine turque Thierry Dève-Oglou, avait été poignardée à mort en novembre 2007 dans le RER D. Marine  l’indiquait  plus généralement   lors de son passage sur C8 « demain, ce sera la bombe à fragmentation de la délinquance et de la criminalité qui sautera au visage du Ministre de l’Intérieur et du Gouvernement ! Ils ferment les yeux sur une situation qui est un véritable cauchemar pour des millions de Français. » Une justice qui sait pourtant être impitoyable et zélée en cette période de fronde populaire. L’acte IV des manifestations des gilets jaunes qui se sont déroulées samedi dans toute la France s’est soldé selon le décompte officiel du ministère de l’Intérieur par 1.723  interpellations et 1.220 gardes à vue. Les centaines de manifestants qui ont été jugés en comparution immédiate sont principalement des hommes de moins de quarante ans sans antécédents judiciaires.  Les racailles-pilleurs de banlieues et casseurs d’extrême gauche, plus aguerris et malins car  rompus à l’exercice,  ou parce qu’ils n’étaient  pas, selon certains,  les cibles principales des forces de l’ordre (?),  ont été  très nombreux à  échapper aux foudres de la justice…

    Invité hier de BFM-TV, le député européen et co-président du groupe ENL,  Nicolas Bay,  notait d’ailleurs que « des moyens absolument considérables ont été déployés (samedi à Paris) : des blindés, plus de 1 000 interpellations (parfois préventives affirmait le ministre de la Justice Nicole Belloubet avant de se rétracter, NDLR)   avec des poursuites judiciaires derrières … C’est intéressant de voir que l’Etat aujourd’hui déploie en une matinée ou une journée ce qu’il n’a jamais été capable de déployer pour remettre de l’ordre dans les cités quand il y a des émeutes. » 

    Il est tout aussi intéressant de constater  que globalement les gros médias ont repris les éléments de langage du ministère de l’Intérieur pour affirmer  que cette  journée du 8 décembre  fut  moins  violente que la semaine dernière  ( 118 manifestants blessés, 17  du côté des forces de l’ordre, contre respectivement 201 et 284 le 1er décembre). Or, si cela est vrai pour ce qui concerne Paris, encore que des quartiers de la capitale jusqu’alors épargnés ont été ciblés par des pilleurs, les villes de province ont été particulièrement touchées par les descentes des bandes de racailles (Bordeaux, Marseille, Saint-Étienne, Toulouse…).  Une violence qui sert objectivement les intérêts  du pouvoir  en assimilant  le ras-le-bol  des gilets jaunes à des attaques contre les biens  et les personnes. Violences annoncées, prédites qui devaient aussi permettre d’assécher le nombre des manifestants. Or, malgré les bandes, les casseurs, les intimidations, les  appels pressants du gouvernement  et de ses relais à ne pas manifester sous peine d’être désigné comme un  factieux, un antirépublicain, Christophe Castaner a annoncé  que 136.000 personnes avaient participé à cette quatrième  journée de mobilisation populaire; un chiffre officiel  à l’évidence extrêmement  minoré par rapport  à la réalité.

    Lors de la campagne présidentielle, nous étions un certain nombre à dire aux Français  avec Marine  ce que M. Macron avait en tête,   nous allons maintenant savoir ce qu’il a dans le ventre:  les annonces qu’il  devrait  faire ce soir  lors de son allocution télévisée seront-elles  en mesure d’éteindre la révolte?  Il est plus que permis d’en douter.   Le chef de l’Etat n’est pas, n’est plus  comme il l’affirmait  il y a encore quelques mois   le maître des horloges, ni même  un chef d’Etat au sens plein et  entier  du terme, puisqu’il accepte que sa feuille de route  lui soit dictée par la Commission européenne. Et quand bien  même pourrait-il ou souhaiterait-il s’en affranchir  à la  marge, c’est tout  le courant politique, idéologique qui l’a porté au pouvoir et qui façonne sa vision du monde  qui est rejeté par nos compatriotes.

    Nous le constatons encore avec la signature aujourd’hui à Marrakech par le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne,  du Pacte de l’Onu sur les migrations , avant sa ratification le 19 décembre par un vote au siège des Nations Unies à New York. Ce Pacte a déjà eu une  incidence directe sur la vie politique belge puisque  son adoption,  voulue par les trois  partis  progressistes  de la coalition gouvernementale,  vient d’entraîner la démission   des  ministres nationalistes flamands de la N-VA qui en  étaient membres depuis quatre ans et qui y sont eux, formellement opposés.

    En France il est courant de faire remonter à  1976, date de  l‘établissement du regroupement familial initié par le duo Giscard-Chirac,  le premier signe tangible  du mépris affiché par la caste dirigeante pour la   souveraineté du peuple en matière d’immigration,  laquelle  a été depuis systématiquement piétinée, méprisée. Ce Pacte de Marrakech est une nouvelle étape dans le processus d’atteinte à  l’identité des peuples de notre continent,  puisqu’il  entend faire du droit à migrer, undroit de l’homme qui s’impose à tous.  Comprendre en premier  lieu aux Européens qui auront un devoir d’accueil envers les  258 millions de personnes en mobilité et migrants dans le monde selon les statistiques  de l’Onu. Médias dominants et  macronistes font assaut de pédagogie pour  expliquer sur un ton lénifiant que ce pacte n’est pas contraignant, « respecte la souveraineté des États » comme l’affirme M. Lemoyne,   et,   en mentant avec un aplomb proprement stupéfiant,  qu’il   n’a pas   pas le caractère particulièrement dangereux qui lui est attribué par les complotistes, les populistes, les souverainistes, les nationaux. Et ces mêmes journalistes, à l’heure de la montée  en puissance de médias libres et alternatifs,   s’étonnent  après cela  de la chute vertigineuse de leur  cote de crédibilité, de popularité…

    Sur son compte twitter,  la talentueuse cinéaste Cheyenne Carron s’interrogeait:  «Et si l’ONU défendait plutôt un pacte qui défend la beauté des peuples dans leurs différences ? la beauté de l’enracinement ?la richesse des lignées qui défendent leur terres ? Macron devrait interroger le peuple s’il souhaite voter le pacte de Marrakech.» En attendant que le peuple ait de nouveau droit à la parole sur un  sujet  aussi déterminant pour son avenir et sa liberté,  de bonnes âmes  oeuvrent pour le rendre possible.   Le Monde  sous la plume de Jean-Pierre Stroobants a fait état de l’organisation d’une résistance à  l’échelle européenne, si ne c’est mondiale  à ce Pacte des migrations , avec la réunion samedi , à Bruxelles, de  Marine Le Pen Steve Bannon, ex conseiller de Donald Trump,  journaliste fondateur de The Movement,   du flamand  Tom Van Grieken, dirigeant du Vlaams Belang (VB)  ou encore du député Tchéque Radim Fiala, membre de la  Coalition Nationale (Usvit). 

    «Invité (…) par le VB, placés sous une grande bannière incitant à  protéger l’Europe  contre la submersion migratoire, Mme Le Pen et ses amis du Mouvement pour l’Europe des nations et des libertés (MENL)  (…) ont longuement rendu hommage aux pays qui refusent de signer ce texte : les Etats-Unis de Donald Trump, la Hongrie de Viktor Orban, l’Italie de Matteo Salvini, etc.  « Dans les petits villages, dans les zones rurales de France et dans les rues de Paris, les “gilets jaunes”, les “déplorables” de France, sont exactement le même type de personnes que celles qui ont élu Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le même type de personnes qui ont voté pour le Brexit. Ils veulent avoir le contrôle de leur pays, ils croient en l’Etat-nation » a notamment déclaré M. Bannon.

    Il ne peut y avoir en effet de débouchés à la crise actuelle que par la prise en  compte des aspirations légitimes du peuple français  qui veut être entendu, défendu,  respecté, représenté… tout ce qu’il n’est plus dans notre actuelle démocratie confisquée, phénomène nous l’avons dit qui n’a certes pas commencé avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.  Dans sa chronique du 6 décembre  sur Europe 1, Jean-Michel Apathie affirmait  que la gauche n’était pas en phase  avec  les gilets jaunes  dont les revendications,   les moyens d’expression en font dit-il,  un mouvement  «solidement enraciné à droite»;  mais une droite précise Bruno Gollnisch   qui se définirait alors par des  convictions nationale, populaire et sociale elles aussi   solidement enracinées…

    « La gauche est inexistante, divisée » constate M. Apathie.  « Elle est entre 25 et 30% dans les intentions de vote, ce qui est historiquement très faible. La droite, qui domine, est composée de deux camps importants aujourd’hui. D’abord, il y a la droite républicaine, avec beaucoup d’élus locaux. Mais au sommet, il n’y a plus de chef, pas de programme. Celui de Laurent Wauquiez n’unifie pas les gens de droite. Et puis il y a le Rassemblement national, qui a tous les atouts d’un parti en marche – un chef, un programme, etc – et un atout formidable dans la France d’aujourd’hui : il n’a jamais été associé au pouvoir. Il ne peut donc être tenu responsable en rien de la crise qui existe. J’évoque souvent, parce que je pense que c’est une des sorties de crise possibles, des élections législatives anticipées. Si elles avaient lieu aujourd’hui, le Rassemblement national serait le premier parti. Et le parti qui domine les élections législatives peut raisonnablement penser qu’il peut accéder au pouvoir. Pour dire les choses très clairement, jamais Marine Le Pen n’a été aussi proche du pouvoir qu’elle ne l’est aujourd’hui (…). » Dans ce contexte est-il besoin de préciser que la  capacité de l’opposition nationale  à fédérer  les énergies sera déterminante? Il n’est plus l’heure, et depuis longtemps,  de regarder passer l‘histoire, qui comme chacun le sait, ne repasse pas les plats.  C’est ici et maintenant qu’elle est en train de prendre un  virage crucial;  ici et maintenant que les Français doivent  se mobiliser à nos côtés  pour éviter le crash.

    https://gollnisch.com/2018/12/10/eviter-le-crash-ici-et-maintenant/