En Belgique, quelques centaines de gilets jaunes ont manifesté à Namur ce samedi 19 janvier.
Là-aussi, les médias du système ne sont pas les bienvenus et une équipe de télévision de RTL TVI a été chassée du défilé.
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En Belgique, quelques centaines de gilets jaunes ont manifesté à Namur ce samedi 19 janvier.
Là-aussi, les médias du système ne sont pas les bienvenus et une équipe de télévision de RTL TVI a été chassée du défilé.
Nicolas Lecaussin y était :
À la fin des années 1980, je vivais en Roumanie. Le communisme s’écroulait partout en Europe de l’Est. Ces pays et ces peuples se débarrassaient, enfin, de l’emprise totalitaire. Les hommes entrevoyaient la lumière après une trop longue période d’obscurité.
Aveuglés au début, ils tentaient, tant bien que mal, de s’habituer à cette chose qu’ils ne connaissaient pas : la liberté. Mais il n’y avait pas de repères et très peu de leaders qui ne se fussent discrédités sous la dictature. Le défoulement verbal auquel on assista alors était compréhensible et sympathique, mais il en résultait une cacophonie générale : tout le monde y allait de son avis, chacun parlait comme un homme d’État ou un économiste, nul n’ignorait ce qu’il fallait faire. Les plus culottés se conduisaient tels des nouveaux chefs. On créait des comités improvisés un peu partout, on organisait des réunions et… des débats. Sur tout. Sur tous les sujets. Les doléances des citoyens étaient transmises à la capitale, au nouveau pouvoir, temporaire, qui ne pouvait que distribuer de l’argent, forcément.
En outre, il y avait d’un côté les anciens bourreaux – réels ou supposés – qui avaient été au pouvoir sous le communisme et, de l’autre, les victimes, avérées ou autoproclamées, d’autant qu’être reconnu comme une victime du régime défunt donnait droit à indemnisation et à des avantages sociaux particuliers. Chacun était donc poussé à se présenter comme une victime, à juste titre ou de façon parfaitement fallacieuse. À tel point qu’on ne savait plus qui étaient les bons et les méchants.
En Roumanie, il y eut aussi des destructions et des violences, les mineurs, par exemple, voulaient « casser de l’élite et apprendre la vraie vie aux intellectuels ». La transition vers la démocratie et la désintoxication totalitaire ont duré des années. Les séquelles ont été profondes et tenaces.
Toute ressemblance avec la France d’aujourd’hui n’est pas à exclure. Naturellement, Emmanuel Macron est un président élu démocratiquement. Bien sûr, la France ne sort pas d’une ère totalitaire. Mais elle est en vrac. Tout le monde râle, chacun semble déboussolé, y compris – et surtout – le pouvoir en place, pourtant légitime. Que l’État se taise, le peuple veut parler, écoutons-le ! […]
https://www.lesalonbeige.fr/le-grand-debat-rappelle-la-roumanie-des-annees-1980/
En 2012, quand l’émission « Quotidien » de Yann Barthès n’avait pas encore supplanté « Les Guignols de l’info » à l’heure de l’apéritif, un de leurs sketchs faisait fureur.
C’était une grande époque de « mercato » footballistique et de rachat des joueurs à prix d’or par l’émir du Qatar.
Toute personne interrogeant la marionnette du richissime Qatari sur les joueurs rachetés n’obtenait de réponse que par l’intermédiaire de son interprète et, interloquée, finissait par demander « Il ne parle pas français, le prince ? » « Si, mais le prince, il parle pas à toi », répondait tout aussi invariablement l’interprète.
C’est à quoi fait penser le grand débat.
Le peuple demande, depuis deux mois, à notre prince à nous qu’il change la Constitution afin de lui redonner la parole.
Il parle français, le Président. Très bien, même. Mais « il parle pas à toi », gilet jaune, pauvre infirmière qui gagnes en un mois ce qu’il doit claquer en un dîner, pauvre chauffeur routier qui carbures au diesel et à la bière, pauvre prof sous-payé que les délinquants menacent avec un couteau pour une heure de colle. Ni à toi, pauvre vieille, qui commences à coûter un pognon de dingue avec toutes tes pathologies. Ni à toi, jeune homme plein de fougue, qui n’acceptes pas ce monde sans Dieu, sans foi ni loi, où on a la bouche pleine des valeurs de la République mais les oreilles bouchées aux cris de douleur des manifestants qu’on mutile.
En bras de chemise, dans l’atmosphère surchauffée d’une salle bondée, il parle pourtant abondamment. Il répond même à tes questions, gilet jaune. Sur la démocratie directe, par exemple. « Elle est dangereuse », dit-il. Et, du coup, tu comprends que tu n’auras pas ton RIC.
Il le dit aux maires. Mais il le dit pas à toi. Car « il ne parle pas à toi ».
Aurait-il peur de voi, parmi la foule des gilets jaunes, les proches de ce pompier dans le coma qu’un policier a tiré comme un lapin ? Ou cette très jeune fille au beau visage désormais défiguré, un œil fermé, explosé par un tir de Flash-Ball® au visage, et qui pourtant veut continuer la lutte ?
Sans doute, car il sait qu’il n’oserait pas lui dire qu’en plus de tout ce que tu as subi, tu n’auras pas ton rêve citoyen d’initiative populaire. Tu devras te contenter de la non-taxation supplémentaire de l’essence et des miettes ajoutées au SMIC. Ta grand-mère ne verra pas cette simple justice d’une retraite indexée sur l’inflation. Et ton père restera au chômage, car l’industrie florissante où il travaillait polluait, et que mon rôle à moi, inscrit dans l’Histoire, est de sauver la planète.
La nuit tombe, et il parle encore et encore, depuis des heures, à des élus locaux, bien sages, comme hypnotisés. Il a chaud, le prince. Et toi, sur ton rond-point, tu as froid et peut-être mal, s’ils t’ont frappé, les Robocop. Tandis que lui, il les a pour lui, autour de lui, comme une armée qui l’isole du peuple de France.
Alors, quand enfin il te parlera, dans trois mois, pour te prier de voter aux élections européennes pour le candidat de son parti, dans un an pour te demander de choisir un de ces maires si gentils qui ont participé au grand débat, ou encore dans trois ans pour que tu le reconduises pour cinq ans dans ce confortable palais de l’Élysée fraîchement rénové à son goût, ce sera à ton tour d’être sourd.
Peut-être même que tu lui préféreras la blonde. Celle qu’il a ridiculisée à l’oral – car il parle si bien – mais qui, elle, te parle, à toi.
Samedi dernier, Yvan Benedetti, porte-parole du Parti nationaliste français et directeur du site Jeune Nation, organisait une réunion de soutien aux Gilets jaunes en région parisienne cliquez ici. A cette occasion, il avait invité Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol, l'écrivain Alain Soral (Egalité et réconciliation), l'essayiste Hervé Ryssen et l'avocat royaliste Maître Elie Hatem.
Dans le contexte actuel, cette réunion devait rassembler du monde et, de ce côté là, Yvan Benedetti peut être satisfait car la salle était pleine et les orateurs l'ont visiblement enthousiasmé.
Les nationaux et les nationalistes doivent multiplier les rencontres avec les Gilets jaunes afin de leur faire comprendre que la seule issue à leur révolte doit être, comme l'indique le dernier numéro de Synthèse nationale(n°50 cliquez ici), une véritable révolution nationale et identitaire.
S.N.
Deux mois après le début de la mobilisation des gilets jaunes, l’heure est aujourd’hui au grand débat national, inauguré lundi par Emmanuel Macron.
Mais dans les cortèges de l’acte 10 de ce samedi à Paris, les gilets jaunes, eux, n’adhèrent pas. “Pour moi, le grand débat, c’est de l’enfumage” lance Maxime qui suit le rassemblement au départ des Invalides.
Par Camille Galic, journaliste, essayiste ♦ En hors-d’œuvre à son déplacement du 15 janvier dans l’Eure pour y lancer le « grand débat national participatif », le chef de l’Etat avait deux jours plus tôt posté sur internet sa « Lettre aux Français ». Une épître dont il semble si satisfait qu’il a décidé de la faire distribuer par La Poste à tous ses chers compatriotes. Dans cette lettre et dans ses propos récents, Emmanuel Macron n’hésite pas à brandir l’étendard de la liberté. Des déclarations osées quand on analyse froidement l’état des libertés en France…
Lieux communs, vœux pieux et mensonge
Car la fameuse lettre élyséenne fourmille de lieux communs que n’aurait pas désavoués M. Homais (« La France n’est pas un pays comme les autres »… « La citoyenneté, c’est aussi le fait de vivre ensemble »), de phrases creuses (« Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ? »… « Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus les transformations seront douloureuses ») et de vœux pieux (« Il faut mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine »… « La laïcité est la valeur primordiale […] Elle est synonyme de liberté parce qu’elle permet à chacun de vivre selon ses choix », etc.)
Mais la missive contient aussi un certain nombre de mensonges éhontés, tel celui-ci : « […] la France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. C’est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d’opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie. »
Censure à tous les étages
L’une des plus libres alors que, pour obéir aux lobbies, ses gouvernants l’ont ligotée au cours du dernier demi-siècle dans un lacis de textes plus coercitifs les uns que les autres ? Si la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme dans ses articles 10 et 11 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions » et que « la libre communication des pensées et des opinions [étant] un des droits les plus précieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement », plus de quatre cents lois et articles des Codes pénal et civil grignotent ces beaux principes, ainsi d’ailleurs que la loi sur la Liberté de la presse (1881), dont le franc-parler s’est réduit comme peau de chagrin au nom de la lutte contre un racisme plus fantasmé que réel (loi Pleven 1972 du 1er janvier 1972, loi Lellouche du 24 février 2003 aggravant les peines prévues par la loi précédente et loi Perben II accroissant les prérogatives du Parquet). A ces textes déjà si répressifs s’ajoutent les lois mémorielles (lois Gayssot du 13 juillet 1990 contre toute contestation ou banalisation de l’Holocauste, loi Taubira du 21 mai 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité et donc interdisant de fait toute recherche historique). En outre, la loi contre l’homophobie du 27 mai 2008 prohibe toute injure réputée homophobe et toute discrimination dans l’emploi, le logement, l’éducation, le service public ou l’accès aux biens et aux services.
Faut-il rappeler les sanctions auxquels s’exposent ceux qui outrepasseraient ces lois draconiennes ? Trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, ou cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € quand le délit est « commis dans un lieu accueillant du public ou par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Les magistrats, si souvent de gauche, sondant en outre les reins et les cœurs pour alléguer, selon la personnalité et l’appartenance politique du coupable, que s’il n’y a pas eu délit dans l’expression, le délit d’intention était avéré. Ainsi, Jean-Marie Le Pen fut très lourdement condamné pour avoir déclaré qu’en France, « l’occupation allemande ne fut pas particulièrement inhumaine » (Rivarol du 7 janvier 2005) alors que personne ne tint rigueur à l’icône des bien-pensants, Stéphane Hessel d’avoir soutenu en janvier 2011 dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung que « la politique d’occupation allemande […] était une politique relativement inoffensive ». Cherchez l’erreur.
La France bâillonnée : la preuve par LIBERTEX
Lors du 4e Forum de la dissidence organisé le 17 novembre dernier par Polémia, cette fois « Face à la censure » bâillonnant tous ceux qui veulent réagir à la décadence et à la submersion de notre pays et où Eric Zemmour et Jean-Yves Le Gallou se rejoignirent pour estimer que « la priorité, c’est d’abolir les lois liberticides », fut rendu public l’indice LIBERTEX 2018.
Un état des lieux élaboré avec rigueur à partir de multiples sources d’information en France et à l’étranger et la prise en compte de différents facteurs (indépendance de la justice, accès à l’information, pressions politiques sur les contenus médiatiques et sur les applications de discussions instantanées, censure sur Twitter et sur Facebook, lois contre les propos réputés haineux et, tout récemment, contre les prétendues fausses nouvelles en période électorale). Comme on le voit, si les Etats-Unis, le Danemark et le Royaume-Uni occupent le podium en matière de liberté d’expression, le pays des Droits de l’homme doit se contenter d’une très modeste 7ème place, derrière la Hongrie et la Russie « illibérales » auxquelles notre président ose pourtant donner des leçons de démocratie. N’aurait-on jamais entendu parler de LIBERTEX à l’Elysée ?
Apparemment non puisque le 15 janvier, à Grand Bourgtheroulde où avait choisi de s’adresser aux maires de l’Eure, les Gilets jaunes furent pris en photo par les gendarmes aux fins de fichage et sommés d’enlever leur emblématique signe de ralliement « sous peine de 135 euros d’amende ». Ce qui n’empêcha d’ailleurs pas l’illustre visiteur de proclamer : « Pour moi, il n’y a pas de questions interdites, pas de tabous. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre. »
Certes, mais au prix de quelles amendes, de quelle privation de liberté ? Et quel avenir professionnel pour la chanteuse Marguerite aussitôt taxée d’antisémitisme, et bien sûr vouée aux gémonies, pour avoir simplement évoqué dans une chanson dédiée aux Gilets jaunes un fait avéré, le passage d’Emmanuel Macron à la banque Rothschild ?
Camille Galic 17/01/2019
Crédit photo : Estonian Presidency [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons
https://www.polemia.com/la-liberte-selon-macron-une-imposture/
Normalisation des rassemblements, dépôts en préfectures, déclaration des parcours, et surtout mise en place de services d'ordre empêchant la casse : autant de progrès d'un mouvement cherchant à s'installer dans la durée. La liberté concrète suppose en effet la responsabilité.
Une des ritournelles le plus souvent répétées, des deux côtés, majorité comme opposition, depuis le 17 novembre consiste à présenter le droit de manifester comme une liberté fondamentale. Et nul ne conteste, on l'espère du moins, que les pratiques du Venezuela où les forces répressives[1] du régime Maduro tirent à balles réelles sur les manifestations d'opposants ne doivent pas trouver leur place dans un pays se réclamant de la démocratie et de la liberté.
Uns affirmation aussi banale n'entraîne cependant pas des applications si évidentes ; et le fait même que l'on débatte de l'équipement en armes de poing, de l’observation de consignes obscures ou du concept même de violences policières, s’agissant du dispositif de maintien de l'ordre souligne notre question.
Casseurs, black blocs, ou simples manifestants survoltés, d'un côté, policiers inexpérimentés et surmenés, de l’autre, appelés en surnombre, pilotés par un ministre de l'Intérieur de grand bagout et de petite compétence, nous administraient, depuis novembre, une inquiétante démonstration de l'immaturité du pays, et plus encore de nos gouvernants actuels.
Si, en effet, toutes centrales confondues, les syndicats ne parvenaient à faire défiler dans les rues de l'Hexagone que 80 000 personnes on parlerait d'un échec cuisant.
Or, ce sont bien les violences commises aux marges des mobilisations anarchiques, qui avaient amené le pouvoir jupitérien à reculer, et à concevoir cet étrange pseudo-débat national qui mérite à peine d'être appelé consultation de la tribu des béni-oui-oui.
Dans ce cadre, on limite une fois de plus la confrontation à quelques domaines très flous. Ceci témoigne d'une habitude caractéristique de la technocratie parisienne, bien connue à l'Étranger, toujours mal évoquée à Paris où l’on se gargarise si volontiers d’une conception abstraite de la Liberté, en s’asseyant imperturbablement sur les libertés concrètes.
Rappelons à cet égard que dès 1789, la censure, abolie en juillet sur le papier, fut rétablie quelques semaines plus tard. Dès la loi de 1881, supposée fondatrice de la liberté de la presse, l'expression de certaines opinions réputées outrageantes, se sont vues sanctionnées par des dispositions, inscrites dans le Code pénal. Une longue liste de législations et de réglementations punitives n'a cessé depuis lors de s'aggraver, jusqu'à la loi Taubira de l'an 2000, réprimant les avis non conformes à propos de l'Histoire de la France d'outre-mer. Toute appréciation négative de l'œuvre de Toussaint Louverture devient peu à peu passible de poursuites. Pas question d'interroger le fonctionnement de l'esclavage en Afrique subsaharienne : cela risquerait de stigmatiser les musulmans, etc.
Quant au droit concret de défiler dans les rues on l'entend proclamer par principe, et avec quelle hauteur péremptoire ! Droit constitutionnel nous dit-on. Intangible ! Sacré ! Sans limites, semble-t-il, si l'on se fie à ses thuriféraires.
Or ledit droit ne figure pas en tant que tel dans le texte de 1958. Cette liberté ne saurait, en effet, être reconnue qu'à la condition de n'entraver les droits de personne.
Les violences anarchiques, à la fois tolérées en pratique, réprimées après coup, médiatisées en boucle par les crétins du petit écran, amplifiées désormais par les super-crétins des réseaux sociaux, ne servent évidemment pas la cause à laquelle elles se réfèrent. Elles ne peuvent que renforcer la popularité d'un pouvoir aux abois.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Le sinistre Sebin, "Servicio Bolivariano de Inteligencia Nacional"mais aussi les escadrons de choc venus de Cuba.
Georges Feltin-Tracol
Dans la soirée du 2 janvier 2019, non loin de l’avenue des Champs-Élysées, la police arrête Éric Drouet et le place une nouvelle fois en garde à vue pour le motif fallacieux d’« organisation d’une manifestation sans déclaration préalable ». Relâché une vingtaine d’heures plus tard, l’infortuné citoyen en colère comparaîtra en février prochain devant le tribunal correctionnel. Une seconde convocation l’attendra en juin prochain pour la détention supposée d’un bâton (et pourquoi pas un coton-tige ?). Ce chauffeur routier de 33 ans, devenu l’une des figures des « Gilets jaunes », avait auparavant été entendu dans un commissariat pour un soi-disant délit de « provocation à la commission d’un crime ». Il avait envisagé de manifester devant l’Élysée et, le cas échéant, d’y entrer. De quoi de plus normal pour un bâtiment de la République ?
Dans la matinée du 8 novembre 2018, Julien Coupat était victime d’une interpellation préventive dans l’Est de Paris. Les policiers découvraient dans son véhicule un masque, un gilet jaune et des bombes… de peinture ! Après une longue garde à vue, l’une des victimes de la machination étatico-policière sarközyste de Tarnac ressortait libre avec un rappel à la loi dans la poche.
Julien Coupat et Éric Drouet sont des proies du Régime. Tout l’arsenal répressif voté sous le calamiteux Sarközy se déploie pour la circonstance. Le Régime se veutintraitable envers l’opposition populaire pendant qu’il laisse le désordre s’installerdans les banlieues de l’immigration. Il paraît évident qu’Emmanuel Macron ne se fera pas photographier en enlaçant dans une pause presque érotique Julien Coupat, Éric Drouet et Nicolas Dupont-Aignan ! Le 7 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner porta plainte contre le député non-inscrit de l’Essonne et président de Debout la France. Suite aux nombreuses dégradations commises à l’Arc de Triomphe, le 1er décembre, Nicolas Dupont-Aignan désignait les « petits casseurs de Castaner », soit des agents provocateurs, pas forcément subordonnés à la place Beauvau, infiltrés parmi les manifestants. C’est donc en France qu’un ministre se permet de poursuivre un élu de l’opposition, ancien candidat à l’élection présidentielle, qui s’interroge à haute voix. Si cette ignominie avait été commise à Moscou ou à Budapest, les sempiternelles associations humanitaires auraient hurlé à l’attentat contre les droits de l’homme. Or, c’est un silence assourdissant !
Ces mêmes associations parasitaires grassement subventionnées par Soros et nos impôts se taisent aussi au sujet des incroyables accusations portées contre Benoît Quennedey. Ce haut-fonctionnaire bourguignon de 42 ans a été mis en examen après quatre jours de garde à vue pour « trahison par livraison d’informations à une puissance étrangère ». L’énarque, membre du Parti radical de gauche jusqu’en 2017, préside l’Association de l’amitié franco-coréenne et est l’auteur chez Delga qui publieles œuvres de Michel Clouscard, de La Corée du Nord, cette inconnue, puis, aux éditions Les Indes Savantes, L’Économie de la Corée du Nord en 2012. Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? La DGSI s’attaque donc à un haut-fonctionnaire qui officie à la direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins du Sénat. Benoît Quennedey a peut-être fourni à Pyongyang les plans ultra-secrets du Jardin du Luxembourg ou bien les dates confidentielles d’élagage des arbres…
Le 2 octobre 2018, une vaste opération soi-disant anti-terroriste frappait à Grande-Synthe le Centre Zahra, une association culturelle musulmane chiite. Deux semaines plus tard, le préfet du Nord fermait pour six mois ce lieu accusé de diffuser l’islam radical chiite à l’échelle européenne. Dans le même temps, les terroristes d’Al Qaïdaet de Daech rentrent tranquillement en France ou quittent les prisons. Le Centre Zahra est une cible facile. Certains de ses animateurs dirigent le Parti anti-sioniste et ont soutenu en 2009 aux élections européennes en Île-de-France la liste de Dieudonné et d’Alain Soral, deux autres persécutés politiques.
Pendant que le Régime menace d’honnêtes gens, sa police avoue son impuissance face aux voyous du 9-3 et aux racailles du CAC 40. Au lieu de s’en prendre à de fantasmatiques agents à la solde de l’Iran, de la Corée du Nord ou de la Russie, le contre-espionnage devrait plutôt démanteler les puissants réseaux d’influence en France qui œuvrent pour les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Il devrait en particulier se pencher sur ces individus qui, à l’instar de cet éludes Français à l’étranger, servent d’abord les intérêts de la seule puissance nucléaire du Proche-Orient. Intérêts qui nuisent à l’avenir de la vraie France européenne.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°108, mise en ligne sur TVLibertés, le 14 janvier 2019.
Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh Info, dans lequel il évoque la révolte des Gilets jaunes et le "débat" lancé par Emmanuel Macron et fait un tour d'horizon de l'actualité... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ?(Pierre-Guillaume de Roux, 2018).
Alain de Benoist : « Les Gilets jaunes ont rendu visible la partie la plus française de la France »
Breizh-info.com : Tout d’abord en France, le mouvement des Gilets jaunes se poursuit, tandis que s’annonce un grand débat national qui semble n’intéresser personne. Où va-ton ?
Alain de Benoist : Que le mouvement des Gilets jaunes se poursuive encore et que plus de la moitié des Français souhaitent voir ce mouvement se poursuivre est déjà un événement extraordinaire. Je m’en réjouis, bien sûr. Après une période d’inquiétude, les médias se plaignent maintenant d’avoir fait l’objet de « violences » sans se s’interroger un seul instant sur les raisons de leur discrédit. Le chef de l’État écrit des lettres et organise un « grand débat » dont on sait d’avance qu’il ne répondra pas aux attentes essentielles des Gilets jaunes. Tout cela serait risible, si cela ne relevait pas d’un mépris de classe qui s’avère apparemment indéracinable. Cela dit, il est vain de se demander sur quoi le mouvement peut déboucher.
Il a déjà débouché sur ce qui faisait sa raison d’être : rendre visible la partie la plus française de la France. Pour le reste, les causes n’ayant pas changé, il faut s’attendre à un nouvel épisode dans l’ordre des conséquences. C’est la raison pour laquelle j’ai parlé de « répétition générale ».
Breizh-info.com : La question cruciale de l’immigration est reléguée au second plan, y compris par les meneurs des Gilets jaunes (alors que sur certains ronds-points, elle est très présente). N’est-ce pas pourtant la préoccupation principale ?
Alain de Benoist : C’est en effet une préoccupation dont on sait très bien qu’elle est présente à l’esprit des Gilets jaunes (et c’est un euphémisme). Mon hypothèse est qu’ils ont très bien compris qu’en mettant ce problème en avant, ils auraient donné des raisons supplémentaires de les diffamer à ceux qui les détestent, ce qui aurait permis de faire l’impasse sur leurs autres revendications. N’oubliez pas que, lorsque des Gilets jaunes ont découvert des migrants clandestins dans un camion qu’ils contrôlaient, et qu’ils les ont remis à la police, cela a suffi à déclencher contre eux une plainte de la CGT des Douanes (!). L’explication vaut ce qu’elle vaut, mais on ne peut oublier qu’il n’y a populisme que lorsque l’insécurité culturelle (l’immigration) s’ajoute à l’insécurité sociale (le pouvoir d’achat).
Or, ce sont les classes populaires et la fraction inférieure des classes moyennes qui sont le plus victimes de cette double insécurité Si le référendum d’initiative populaire (ou « citoyenne ») était adopté, les choses pourraient devenir beaucoup plus claires, mais on sait bien qu’il y a toutes chances pour que les pouvoirs publics s’arrangent pour exclure l’immigration des questions qu’il serait possible de poser.
Breizh-info.com : Vous avez vivement critiqué le programme de Jair Bolsonaro au Brésil. Pourquoi ?
Alain de Benoist : Indépendamment du fait que l’homme m’est profondément antipathique, la réponse est simple : j’ai critiqué le programme de Jaïr Bolsonaro parce que c’est un programme libéral (et même ultralibéral) et que je suis un adversaire du libéralisme.
Breizh-info.com Par ailleurs, un mot sur l’arrestation de Battisti ?
Alain de Benoist : Je vais sans doute encore choquer quelques bons esprits, mais je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de l’arrestation de Cesare Battisti. Les faits qui lui sont reprochés sont vieux de quarante ans et s’inscrivent dans le cadre d’un contexte politique (les « années de plomb ») qui est aujourd’hui révolu. En pareil cas, je suis partisan de l’amnistie. Carl Schmitt, qui a écrit de très belles pages sur ce sujet, a maintes fois rappelé que, par opposition à la loi du talion qui ne veut jamais rien oublier, l’amnistie est l’une des formes les plus civilisées de la pensée et de la pratique judiciaires en Europe. C’est aussi mon avis.
Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 17 janvier 2019)