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social - Page 368

  • Précarité et pauvreté - une bombe à retardement ? L'exacte analyse d'Alain de Benoist

    C'est une analyse intéressante et utile - il est bon d'avoir les chiffres cités à l'esprit - que donne ici Alain de Benoist, au fil de cet entretien pour Boulevard Voltaire [9.10]. Intéressant et utile comme ceux qu'il y publie à intervalles réguliers depuis quelques années. Ainsi donc ce que nous appelons le Système* - La République mais pas seulement - produit une classe de plus en plus nombreuse de pauvres et instille une proportion de plus en plus forte de précarité au sein du peuple français tout entier, tout en accroissant les inégalités dans des proportions sans précédent. Drôle de régime, tout de même, que celui-ci qui s'est fondé sur des principes d'égalité et de fraternité et finit par prolétariser son peuple. Comme dirait Houellebecq : « Les Rois n'auraient pas fait ça ».  LFAR  

    Un mot chasse l’autre : on évoque désormais la précarité plutôt que la pauvreté. Les deux mots désignent-ils la même chose ?

    La pauvreté touche une fraction de la population, la précarité tend à devenir un statut général. On compte, en France, officiellement 8,6 millions de pauvres, le seuil de pauvreté correspondant à 60 % du salaire médian (à ne pas confondre avec le salaire moyen), soit environ 1.000 euros par mois. Les chômeurs ne sont pas les seuls concernés. S’y ajoutent les bénéficiaires du RSA (deux millions de personnes qui perçoivent moins de 500 euros par mois), des retraités (plus d’un million de personnes) et même certains salariés (les « travailleurs pauvres », près de deux millions de personnes), car avoir un emploi ne protège plus automatiquement de la pauvreté. On compte aussi 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire.

    L’inquiétant est que la situation s’aggrave. À l’époque des Trente Glorieuses, la classe moyenne s’étendait constamment parce que les enfants parvenaient, en général, à obtenir des emplois meilleurs et mieux payés que ceux de leurs parents. C’est le contraire qui se produit aujourd’hui. Le chômage structurel entraîne une baisse ou une stagnation des salaires, nombre d’enfants vivent moins bien que leurs parents et la classe moyenne n’a d’autre ressource que de s’endetter pour maintenir son niveau de vie. L’ascenseur social s’est mué en descenseur. La précarité, qui est étymologiquement liée à la dépendance (en droit romain, est précaire ce qui n’est octroyé que grâce à une concession révocable à tout moment par celui qui l’a accordée), s’accentue depuis le milieu des années 1980, constituant une trappe qui se resserre sur la population la plus vulnérable. Dans un monde liquide, où rien ne s’inscrit plus dans la durée, elle devient une norme, un horizon indépassable, liée à l’idéologie de la « flexibilité » et de l’adaptation permanente aux exigences du Capital.

    Une fraction croissante du peuple français se sent abandonnée, socialement et culturellement. La demande de protection est donc forte ?

    Oui, mais la protection sociale a beaucoup évolué, ces dernières années. Traditionnellement, les libéraux lui reprochent de coûter trop cher et de freiner la dynamique économique.

    Les États, confrontés du fait de la mondialisation à un risque de dumping social et fiscal, cherchent eux aussi à remettre en cause les acquis sociaux, alors même que les programmes d’austérité qu’ils ont mis en œuvre pour faire face à leur endettement ont pour effet de détériorer la situation sociale du plus grand nombre. Une fraction grandissante du monde du travail se constitue de salariés précaires, peu qualifiés, peu rémunérés et fortement concurrencés par les salariés des pays émergents à faible coût de travail. La flexibilité des temps sociaux s’y traduit par une précarisation du statut social. 

    L’accord réalisé dans la période fordiste entre le marché du travail et les garanties sociales s’est rompu sous l’effet des mutations socio-économiques. Le modèle de la famille stable, avec un seul salaire, qui avait longtemps servi de référence s’est effacé devant le modèle de la famille instable à double revenu (l’entrée massive des femmes dans le monde du travail ayant exercé une pression à la baisse sur le niveau moyen des salaires). La multiplication des familles monoparentales ou « recomposées » a remis en question la logique des droits dérivés, qui permettait l’extension de certains droits au conjoint et aux enfants. Enfin, la référence à un emploi stable en contrat à durée indéterminée (CDI) n’est plus la norme, puisque les nouveaux emplois sont à 85 % des CDD.

    La frustration et la colère se nourrissent aussi de l’accroissement des inégalités…

    Les rémunérations des patrons du CAC 40 s’établissent en moyenne à plus de quatre millions d’euros par an, soit 240 fois le SMIC. On se souvient des réactions suscitées, en mai dernier, par le salaire de 7,2 millions d’euros attribué à Carlos Ghosn par le conseil d’administration de Renault. Mais à l’étranger, les patrons les mieux payés touchent encore plus : le patron de General Motors reçoit 16 millions de dollars par an, le patron de Ford 18,5 millions de dollars par an.

    Aux États-Unis, où la mobilité sociale – qui était naguère la norme – est aujourd’hui tombée à un niveau plus bas qu’en Allemagne ou en France, les inégalités de revenu ont atteint un niveau jamais vu depuis les années 1920, ce qui n’est pas sans expliquer à la fois le phénomène Trump et le phénomène Sanders. Les vingt personnes les plus riches y possèdent, à elles seules, plus d’argent que la moitié inférieure de la population (152 millions de personnes). À l’autre bout de l’échelle, 110,4 millions de personnes – soit plus du tiers de la population totale – dépendent de l’aide sociale et 41,7 millions de l’aide alimentaire.

    Mais le plus frappant, c’est que, là aussi, le mouvement s’accélère. En 1965, la rémunération moyenne d’un dirigeant de l’une des 500 plus grosses entreprises américaines représentait vingt fois le salaire de ses employés les moins qualifiés. En 1990, l’écart était passé de 1 à 60, puis il a bondi en 2000 de 1 à 300. En 2015, il a atteint 1 à 373, ce qui signifie que ce dirigeant gagne chaque jour autant que ses salariés en toute une année. En l’espace de cinquante ans, les bénéfices dégagés par l’entreprise n’ont pourtant pas été multipliés en proportion, les mérites et l’intelligence des patrons non plus. La cause de cet emballement est double : d’une part, la connivence (membre de ton conseil d’administration, je vote ta rémunération, membre de mon conseil, tu votes la mienne), d’autre part – et paradoxalement -, le fait que les salaires sont maintenant publiés : il n’est, dès lors, plus question de toucher moins qu’un autre patron sous peine d’apparaître comme moins compétent. Cet effet, connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », explique aussi les rémunérations délirantes des vedettes sportives et des stars de cinéma. 

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier 

    Intellectuel, philosophe et politologue 
  • Étrangers et minima sociaux : la ridicule « désintoxication » du Monde

    Un gouvernement responsable doit demander à la Cour des comptes un rapport honnête sur le coût réel de l’immigration.

    Le Monde, tout à ses idéaux pro-migrants, vient de publier six articles pour« désintoxiquer » les Français de leurs a priori anti-étrangers. Or, les chiffres qu’il fournit à l’appui de ses thèses favorables aux immigrés les démolissent, en fait, complètement !

    Pour lutter contre le « préjugé » selon lequel « les migrants ne viennent en France que pour percevoir des allocations », ce journal nous apprend que les étrangers extra-communautaires constituent 13 % des bénéficiaires du RSA et 30 % de ceux du minimum vieillesse. Le quotidien de gauche triomphe : voyez ! Les étrangers ne volent pas les minima sociaux des Français.

    Mais leur conclusion bizarre laisse perplexe tout observateur de bonne foi car les étrangers hors de l’Union européenne ne représentent que 4,6 % de la population française ! Il y a donc, malgré les certitudes du Monde, un gros problème.

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  • Pourquoi l’industrie est condamnée en France

    Les années passent,"les discours et manifestations en faveur de l'industrie française se multiplient et s'entassent, et bientôt on en remplira des bibliothèques sans parvenir à tous les abriter. Tel ministre éphémère en a fait sa réputation, pas un parti qui ne jure de son intérêt industriel. Le duo Valls-Hollande s'est distingué en la matière. Néanmoins, ces derniers temps, il devient très discret sur le sujet. Et pour cause. Notre industrie nationale, de statut public ou privé, continue à sombrer, et comme il en va de même du secteur agricole, les deux mamelles les plus gonflées de la France travailleuse des deux derniers siècles se tarissent irrémédiablement. Mais pourquoi donc ?

    Qui cherche la réponse à cette question pourtant simple n' en trouve pas, tellement sur chaque cas d'espèce les réponses sont extraordinairement embrouillées. Le début septembre de la rubrique sociale s'est focalisé sur le cas ALSTOM de Belfort, avec pour résultat une confusion à peu près totale. En toile de fond, la polémique sur la gestion étatique ou privée, avec les mots incantatoires de "nationalisation" et de "privatisation". De fait, l'entreprise en cause constitue un mélange des deux types, car l’État y figure, et ses 20 % lui permettent, en principe, d'y bloquer ce qui ne lui plaît pas, et d'être informé de tout ce qui s'y prépare. Cela, c'est la théorie. Dans la réalité, des communiqués officiels nous ont appris que le gouvernement et ses structures spécialisées ignoraient tout de l'affaire de Belfort, avant qu'elle ne s'étale à la une médiatique. Sanction prise contre la négligence des représentants du pouvoir au Conseil d'administration ? Néant. Parce que l'affaire ne revêtait pas d'intérêt majeur ? Pas du tout.

    Mondialisme et irresponsabilité

    La suppression du site Alstom de Belfort de constructions ferroviaires, a été annoncée par la direction le 7 septembre, et aura lieu par transfert dans deux années à Reichshoften (Bas-Rhin, le nom rappelle une défaite française face aux Prussiens, mauvais présage) de 400 des 450 professionnels du territoire de Belfort. Autre évocation allemande, celle des 44 locomotives d'outre-Rhin achetées par la SN, alors que la spécialité d’Alstom-Belfort, ce sont précisément les locomotives... Les "survivants" ne devraient s'occuper que de "maintenance". Autrement dit, tout disparaîtra, et il est fort possible que les déplacés ne rejoignent jamais l'Alsace, remplacée par des indemnités de départ définitif.

    Le gouvernement Valls mit aussitôt son grain de sel par l’intermédiaire de son sécrétait d'Etat aux Transport Alain Vidalies qui joua la surprise maladroitement en précisant qu'il n'y avait de danger que dans deux ans, ce qui sous-entendait qu'il aurait fallu se taire. Le ministricule bomba le torse : « Je fais tout pour sauver le site ». Peu après, le président Hollande en personne, le paraphrasait depuis la Roumanie, où il était de passage. Les vannes du discours politique ainsi ouvertes, tout le monde s'exprima, avec des propos irresponsables. Ainsi Arnaud Montebourg, ainsi ministre du secteur : « 80 % des marchés publics doivent aller en direction du mode in France », et Jean-Luc Mélenchon, clamant que la « sortie des traités européens [...] s'impose [...] pour reconstruire notre industrie ». Comme s'il avait une baguette magique.

    Il faut néanmoins reconnaître que l'agité du néo-marxisme mettait le doigt sur la plaie, sans l'appeler par son nom de "mondialisme" car au pouvoir, il pratiquerait un "internationalisme" équivalent. Les salariés de Belfort travaillent avec des pièces venant de Pologne et de Tchécoslovaquie, et Alstom multiplie les délocalisations d'activités vers les pays du tiers monde. À tout ceci, une nationalisation d'Alstom ne changerait rien. Car il y a longtemps que des rames entières de métro sont fournis par le Germano-Canadien Bombardier, que l'espagnol CAF se tient prêt, et ainsi de suite. La nouvelle affaire Florange qui commence se rappellera à l'opinion le 24 septembre, jour de Belfort (50 000 habitants) ville-morte. Au passage, signalons la lutte féroce sur les mêmes fournitures entre Alstom et des entreprises bien françaises, comme les ACC de Clermont-Ferrand, problème qui pourrait être concilié, mais dont aucune autorité ne se préoccupe.

    Toujours les mystérieux « jeunes »

    Pendant que s'amorce un combat nécessaire, mais perdu d'avance, la CGT, FO et consorts ont poursuivi leur lutte déséquilibrée contre la loi EL Khomry. Le 15 septembre, à Paris et dans plusieurs métropoles régionales, des défilés ont eu lieu et, en particulier ceux de Paris et de Nantes, marqués par de sérieux incidents (un manifestant du syndicat trotskisant SUD a eu un œil crevé, deux policiers ont été également gravement blessés, etc.), sur 64 manifestants (ou présumés tels) interpellés, 32 ont été mis en garde à vue, proportion étonnante par son ampleur inhabituelle. Les habituels « jeunes gens masqués » apparaissant subitement en tête de cortège ont, comme à l’ordinaire, mis le feu aux poudres. Chose très surprenante, compte tenu du service d'ordre policier massif entourant le cortège, dont les éléments vont jusqu'à fouiller des grands-mères chargés de sacs à provision. Sans jamais parvenir à intercepter préventivement les casseurs. Etrange défaillance... Ceci dit, après 14 « journées nationales de mobilisation », la bataille juridico-sociale va maintenant commencer, entreprise par entreprise, et il y aura des surprises.

    Bien d'autres dossiers (EDF, Philips, la nouvelle convention médicale...) s'enveniment. Comme les partis de pouvoir et ceux qui veulent y accéder ne répondront que par des promesses électorales, ils déborderont dans les rues. Ainsi va la démagogie démocratique.

    Nicolas Tandler Rivarol du 22 septembre 2016

  • Aligner le régime des artisans sur celui des auto-entrepreneurs

    A 26 ans, Pierre Grandjean, créateur d'entreprises, préside le Collectif Audace, réseau de « jeunes actifs patriotes » intégré au Rassemblement Bleu Marine. A l’occasion de la parution de « Vivent nos entreprises ! », il expose à Minute une partie de ses réflexions économiques :

    6a00d83451619c69e201b8d2286558970c-800wi.png"Vous êtes très critique sur le statut d’auto-entrepreneur…

    Il est toujours difficile de supprimer un statut qui existe et qui, en plus, a été populaire. Nous ne sommes pas contre les auto-entrepreneurs dans l’absolu. Ce statut a permis à quantité de gens, soit de sortir du travail au noir, soit d’avoir des revenus qu’ils n’avaient pas – le plus souvent des compléments de revenus –, et ça c’est positif. En revanche, et c’est là qu’est le problème, ce statut a été autorisé à tort et à travers, notamment dans le bâtiment, où les entreprises traditionnelles se sont vues concurrencées par des auto-entrepreneurs avec des charges bien moindres et ont été fragilisées. Là, l’inégalité est très gênante parce qu’elle impose une concurrence déloyale entre l’auto-entrepreneur et l’entreprise traditionnelle.

    Mais alors, pourquoi rester dans un raisonnement de gauche, qui conduit à vouloir aligner le régime de l’auto-entreprise sur celui de l’entreprise dite traditionnelle, et ne pas totalement inverser le raisonnement en réclamant l’alignement du régime des artisans du bâtiment sur celui des auto-entrepreneurs ?

    Ce serait merveilleux ! [rires] Derrière se pose quand même la question de l’équilibre budgétaire… Mais en effet, s’il était question d’égaliser, il faudrait le faire en alignant sur le taux le plus bas, et non, comme c’est de coutume en France, sur le taux le plus haut. Donc tendre vers le taux appliqué à l’auto-entrepreneur. Surtout que prendre 25 % du chiffre d’affaires, ce n’est déjà pas mal !"

    Michel Janva

  • Quand l’écologie populaire permet de lutter contre la désespérance sociale et la criminalité

    Dans les quartiers nord de Marseille, marqués par le chômage massif et la violence, une initiative pourrait bien améliorer un peu la vie des habitants. La cité de Font-Vert, enclavée géographiquement et sinistrée socialement, expérimente des jardins en pied d’immeubles, cultivés par les habitants. Une initiative qui recrée du lien, retisse des solidarités, génère des économies et permet de récupérer des espaces publics jusque-là abandonnés à la violence des trafiquants et aux représailles de la police. Reportage.
     
    Les cris d’alerte des guetteurs résonnent entre les barres d’immeubles, signe qu’une patrouille de police approche de la cité. Max et Fathi s’en moquent. Les affres du trafic de drogue ne viendront pas troubler leur convivial barbecue. Au pied de la « zone K », un ensemble d’immeubles d’une dizaine d’étages de la cité de Font-Vert à Marseille, ils se sont constitués leur « petit coin de paradis », un « maquis de la résistance » pour combattre la désespérance sociale, l’isolement de la cité, la violence des trafiquants et des descentes de police.
     
    Ce « petit coin de paradis » est un jardin potager, tout en longueur, bordant la ligne TGV. Quand il ne conduit pas, en tant qu’intérimaire, un engin sur l’un des nombreux chantiers de la cité phocéenne, Max en prend soin, chaque jour à 5 h du matin, le midi et le soir. Un jardin officieux au début, jusqu’à ce que l’initiative essaime tout autour de la cité. Au pied de la zone K, une quarantaine de parcelles sont désormais cultivées par les habitants et commencent à leur changer la vie.
     
     
     
    La cité de Font-Vert est l’une des plus enclavées des quartiers nord de Marseille. À l’Ouest, l’infranchissable ligne à grande vitesse menant à la gare Saint-Charles. À l’Est, celle des trains régionaux, puis une caserne de CRS. Au Nord, un fleuve de voitures coule sur la quatre-voies actuellement en rénovation. « Quand on dit Font-Vert, on ne pense pas aux jardins », soupire Max. La zone est davantage connue pour être l’un des hauts lieux du trafic de drogue. « Narco-banditisme », « règlements de compte », « zone de non droit », énumère la presse au fil des faits divers, avec leur lot de meurtres, d’exécutions à la kalachnikov et de saisies de stupéfiants.

  • Renouvellement plutôt qu’avortement

    La dépénalisation de l’avortement reste un débat récurrent… Le nombre d’avortement pratiqué en France depuis quarante ans (soit depuis la promulgation de la Loi Veil) reste d’environ 220 000 par an (soit une grossesse sur cinq, selon les statistiques du ministère de la Santé).

    En France, peu nombreux sont ceux qui réclament, dans l’espace politique le retour de la pénalisation des pratiques abortives, mais ce n’est pas le cas dans la Pologne actuelle. Déjà strictement limité – au cas de viol, d’inceste, de graves pathologies du fœtus ou de risques pour la vie ou la santé de la mère –, une proposition de loi prévoyant une interdiction totale de l’avortement y a été renvoyé en commission parlementaire le 23 septembre dernier.

    Si seulement 600 à 1 000 avortements « légaux » y sont aujourd’hui dénombrés, il faut y ajouter près de 100 000 à 150 000 avortements illégaux, pour la plupart pratiqués hors frontières polonaises (en Slovaquie, Tchéquie, Autriche ou Allemagne, etc.),

    Qu’on limite ou qu’on interdise les possibilités d’avorter, rien n’empêche donc les femmes qui le désirent de ne pas faire vivre leur enfant.

    Peut-être seraient-ils temps d’envisager d’autres voies que judiciaires (dans lesquelles semblent se cantonner les uns comme les autres), à ce qui est, quoiqu’on puisse en dire ou en médire, une terrible détresse humaine…

    Favoriser les facilités d’adoption pour les enfants non-désirés par leurs parents biologiques ne serait-elle pas une solution qui permettrait à la fois de sauver des vies innocentes… tout en assurant un meilleur renouvellement des générations des Européens de souche ?

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/10/10/renouvellement-plutot-qu-avortement-5858738.html

  • Ces « jeunes » de Sarcelles qui préfèrent nourrir des migrants plutôt que des SDF

    Les « jeunes » du quartier des Sablons, à Sarcelles, ont choisi des relever le défi que leur avait lancé ceux du quartier des Vignes blanches sur Facebook. La semaine dernière, ces derniers ont préparé des repas qu’il sont ensuite allés distribuer aux migrants qui dorment dehors à Paris.

    Ils ont filmé le tout et lancé leur proposition. Les « jeunes » des Sablons ont relevé le défi ce mercredi soir. Après avoir préparé des sandwichs, qu’ils ont financés, il sont allés à Stalingrad pour les distribuer. Là aussi, une vidéo de l’évènement a été tournée pour pouvoir lancer le même défi à un autre quartier de Sarcelles.

    On aurait bien aimé voir une telle solidarité se mettre en place pour aider les SDF qui crèvent depuis des années dans la rue…

    http://fr.novopress.info/200916/ces-jeunes-de-sarcelles-qui-preferent-nourrir-des-migrants-plutot-que-des-sdf/

  • Ce martyre des retraités grecs qui ne cesse jamais...

    Quand va enfin se terminer la descente aux enfers de la population grecque ? Les images de la répression des dernières manifestations des retraités à Athènes peuvent choquer, au regard de l’âge des matraqués, et, malgré le fait que le premier ministre soit issu de cette gauche radicale qui a tant promis avant de tout céder, c’est bien la logique libérale de l’Union européenne qui s’applique, sans mesure ni beaucoup d’humanité, et pour le plus grand bonheur des créanciers du pays, dont tous n’ont pas les mains blanches. Il y a de quoi se révolter devant cette absurde situation et devant cette impuissance politique du gouvernement grec à faire admettre par les autorités et institutions européennes qu’il faut en finir avec cette punition collective des Grecs, coupables d’avoir jadis fraudé grâce aux bons conseils de banques états-uniennes qui ont infiltré jusqu’au sommet de l’Union elle-même, comme le révèlent désormais quelques affaires et quelques médias ces semaines dernières…

    A lire les informations venues de la patrie d’Athéna, se dégage l’impression désagréable que ce sont les retraités qui « payent la crise », eux qui ont jadis travaillé pour assurer le développement économique du pays et qui, aujourd’hui, se retrouvent piégés par un système qui les dévalorise, autant humainement que financièrement. « A partir de mardi, ils seront 25.000 de plus –avocats, marins, techniciens de médias…- à voir amputées leurs pensions de 25 à 40 %. Au total, les coupes de 25 à 55 % touchent l’ensemble des 6 (sic ! plutôt 2,6, à mon avis) millions de retraités grecs, sur 11 millions d’habitants. Aujourd’hui, six retraités sur dix vivent avec moins de 700 euros par mois. », rapporte Le Figaro en ses pages « économie », ce mardi 4 octobre.

    Bien sûr, les Grecs ont longtemps bénéficié d’avantages comme un départ plutôt précoce à la retraite et des pensions jadis plus importantes que la moyenne des autres pays européens. Est-ce une raison pour, désormais, les condamner à la pauvreté et à la précarité ? L’un des arguments mis en avant par les promoteurs de l’Union européenne et de la zone euro, au début des années 2000, était la prospérité que permettraient « ad vitam aeternam » la création et la circulation de la monnaie unique : il est d’ailleurs intéressant et fort instructif de relire les manuels de géographie des années 1990-2000 à ce sujet (mais aussi les brochures fournies aux établissements scolaires de la même époque) pour mesurer combien les promesses d’alors n’ont pas été confirmées par les faits… 

    Les Grecs y ont cru, eux aussi : le réveil fut d’autant plus douloureux, et chaque année qui passe amène quelques désillusions supplémentaires, et surtout de nouveaux sacrifices, de nouvelles souffrances pour ceux qui restent dans la nation hellène, tandis que la plupart des jeunes diplômés ont déserté pour se réfugier à Londres ou au-delà de l’Atlantique, privant ainsi (suprême disgrâce !) la Grèce d’une grande part de sa matière grise et de sa jeunesse.

    Où est la solidarité européenne tant vantée par les discours des héritiers autoproclamés des Monnet, Schuman, Adenauer ? Où est la prospérité promise ? Où est la simple humanité ? Ainsi, ces valeurs, que l’on veut nous faire croire européennes faute de les signifier autrement, semblent bien absentes des politiques de l’Union européenne et de sa Commission, mais aussi de son Conseil, dominé par la seule Allemagne de Mme Merkel et de M. Schäuble, son intraitable ministre des Finances à la rigueur toute protestante ou, plutôt, franklinienne… Mais, quand l’Argent domine tout, que pèsent les hommes et leurs malheurs ? Peu de choses, semblent-ils, et c’est fort regrettable !

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1344:ce-martyre-des-retraites-grecs-qui-ne-cesse-jamais&catid=50:2016&Itemid=61

  • Tribune Libre – La disparition du monde rural, par Vincent Revel

    Malgré le choc des deux guerres mondiales, pouvant aussi ressembler pour les Européens à une longue, dramatique et coûteuse guerre civile, le choc majeur du XXe siècle pour notre continent aura probablement été la mort de notre paysannerie. Sous les coups d’une oligarchie mondialisée, l’ancien monde rural, enraciné dans un territoire, a laissé place à l’ère des villes mondes sans frontière.

    Travaux-des-champs-228x350.jpgDans son merveilleux livre Travaux des champs (éd. du Rocher, 2009), Alain Leygonie écrivait avec justesse que « le basculement dans la modernité » des populations rurales avait été l’événement le plus important des cent dernières années. Depuis les années 1960, nombreux furent nos hommes politiques à trahir la confiance de leurs électeurs habitant les zones rurales en leur laissant croire en un avenir meilleur. En 1945, près de 10 millions de Français travaillaient encore dans l’agriculture ! Aujourd’hui, la population active dans le monde agricole représente moins de 4 % des travailleurs !

    Le chiffre ne cesse de baisser au profit de gros exploitants, vivant de subventions, devenus pour certains « les jardiniers d’une nature sans hommes ». A la place des villages respirant la vie et l’activité, un désert rural s’est installé, transformé parfois, pour les régions les plus ensoleillées, en décor pour touristes et retraités fortunés. Le mal est profond et notre élite, profondément urbaine, ne cesse de se désintéresser de cette ruralité qui lui renvoie l’image d’un passé riche de sens.

    L’histoire de l’agriculture occidentale, basée sur l’exploitation familiale, a connu un bouleversement radical lorsque nos paysans sont devenus uniquement des exploitants, chefs d’entreprises, soucieux de productivisme avec un outil de travail complètement intégré à l’économie de marché. Dans cette agriculture moderne, les solidarités volent en éclat, le nombre de suicide augmente et les petites exploitations, à taille humaine, tendent, en règle générale, à disparaître.

    Bientôt, si nous continuons à suivre aveuglément les conseils de nos technocrates, la France, au passé agricole millénaire, connaîtra « l’aire du vide ». Seules les plus grosses exploitations subsisteront. Avec un désir accru de posséder le maximum de terrains agricoles, les nouveaux grands propriétaires mettront en place aveuglément les nouvelles méthodes de travail, basées sur l’extensification de la production, et de la ferme de nos anciens restera un lointain souvenir remplacé par les exploitations-usines chères à nos dirigeants européens.

    Le malaise est bien présent. L’endettement, parfois appuyé par des syndicats irresponsables, trop proches de lobbies puissants, pousse de nombreux agriculteurs à la faillite. Riches en terre mais pauvres socialement, de nombreux paysans travaillent à perte dans le seul but de ne pas tout perdre. Ceux pour qui le mot racine éveille encore quelque chose savent à quel point notre élite apatride est responsable de ce résultat catastrophique.

    Face à ce terrible constat, nous assistons à présent, impuissants, à la naissance des métropoles. Contribuant à déconstruire le socle identitaire des provinciaux, cette folie urbaine de nos élus-notables locaux pousse de plus en plus les zones rurales dans l’ombre, comme un encombrant héritage que l’on voudrait oublier.

    Avec la prochaine élection présidentielle, nous devrions tous avoir à cœur de reconstruire cette ruralité en nous détournant des faiseurs de rêves et de leurs grandes idées qui nous ont conduits la misère.

    Vincent Revel

    http://fr.novopress.info/

  • Immigration régulière, immigration illégale : un éclairage en rappel

    FIGAROVOX/EXCLUSIF – Une communiqué du ministère de l’Intérieur et du Logement nie de fait la distinction entre immigration régulière et immigration illégale.

    Alexis Théas redoute l’appel d’air que pourrait susciter cette évolution de la politique d’immigration française.

    Le 1er août 2016, les ministres de l’Intérieur et du Logement ont publié un communiqué passé totalement inaperçu dans la torpeur de l’été mais d’une importance capitale sur le plan de l’évolution des mentalités et de l’idéologie politique française. Ce texte marque une inflexion profonde de la conception française de l’immigration. Jusqu’alors, celle-ci était fondée sur la distinction entre l’immigration régulière et l’immigration illégale. La première, conforme à la loi, était destinée par exemple à accueillir des travailleurs dont la France peut avoir besoin, à former des étudiants dans l’intérêt de la France ou du pays d’origine, ou bien à assurer le principe d’unité familiale. Elle était évaluée à environ 200 000 personnes par an. En revanche, les migrants en situation irrégulière, entrés ou séjournant en infraction avec la loi, devaient impérativement repartir dans leur pays, volontairement ou par la contrainte. Tel était le principe. Cette différence, pour la première fois depuis que l’immigration est devenue un sujet politique au début des années 1980, est désormais niée par l’Etat. Le migrant en situation irrégulière n’a plus vocation à être reconduit dans son pays, mais à être accueilli en France et pris en charge par la puissance publique, au même titre qu’un étranger en situation régulière ou qu’un citoyen français en difficulté.

    La distinction fondamentale entre l’immigration régulière et l’immigration illégale est désormais officiellement condamnée par l’Etat.

    Communiqué du 1er août 2016: «Créé le 25 février dernier à l’initiative de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, le comité de suivi du plan de mise à l’abri des migrants sans-abri s’est à nouveau réuni mardi 26 juillet 2016. Présidée par Emmanuelle Cosse, en présence de représentants du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des Femmes et de la Préfecture du Pas- de-Calais, cette séance a rassemblé une trentaine d’associations engagées dans l’accompagnement des migrants. Les pouvoirs publics ont tenu à saluer leur travail et leur mobilisation pour faire face à cette crise migratoire sans précédent. A cette occasion, le ministère de l’Intérieur et le ministère du Logement et de l’Habitat durable ont présenté aux associations la Charte de fonctionnement des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO). Répondant à un souhait partagé de l’Etat et des acteurs associatifs, et rédigée au terme de plusieurs semaines de dialogue avec les opérateurs des CAO, cette charte édicte des règles claires de fonctionnement et décrit les principales prestations délivrées aux migrants sans-abri qui y sont accueillis: conditions d’accueil et de localisation, taux d’encadrement, restauration, évaluation – juridique, sociale et médicale – de la situation des personnes accueillies et accompagnement adapté, sécurité, etc. La prise en charge en CAO doit ainsi permettre aux personnes migrantes sans-abri de bénéficier d’un temps de répit et d’engager, si elles le souhaitent, une démarche de demande d’asile. Elle leur permet également d’avoir accès à une offre de soins adaptée et d’être orientées rapidement vers des structures qui correspondent à leur situation (CADA pour les demandeurs d’asile, etc.). Depuis le 27 octobre dernier, 148 Centres d’accueil et d’orientation ont été ouverts sur l’ensemble du territoire national pour un total de près de 2000 places qui ont permis de mettre l’abri plus de 4700 personnes dans des délais très resserrés.»

    Le principe abroge l’idée de frontière. Les associations humanitaires, les idéologues, les partisans de la liberté totale d’immigrer en rêvaient depuis au moins quarante ans.

    Ce communiqué enterre donc toute notion d’immigration irrégulière. Il abolit le clivage entre légalité et illégalité en matière d’immigration. Il va dans le sens de la loi du 7 mars 2016, dont les dispositions reviennent à rendre très difficiles l’application des mesures d’éloignement. Il proclame que la France a le devoir d’accueillir et de prendre en charge tout étranger sur son territoire, qu’il soit autorisé à entrer et à séjourner ou qu’il ne le soit pas. De facto, le principe ainsi proclamé abroge l’idée de frontière ou de respect du droit de l’entrée et de séjour.

    Les associations humanitaires, les idéologues, les partisans de la liberté totale d’immigrer en rêvaient depuis au moins quarante ans.

    Cazeneuve et Mme Cosse l’ont fait. La question est de savoir quel sera l’ampleur de l’appel d’air que cette transformation profonde de tous les fondements de la politique d’immigration française est susceptible provoquer à terme. Le communiqué annonce une France ouverte, qui n’éloigne plus ses migrants illégaux mais au contraire les accueille. Le potentiel d’émigration est élevé : des centaines de millions de personnes déshéritées et désœuvrées, dans ce monde en ébullition, ne songent qu’à trouver un point d’accueil. Reste à savoir si la France, qui compte cinq millions de chômeurs, de gigantesques problèmes de logement, des centaines de milliers de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, un millier de cités sensibles dévastées par la violence, l’exclusion, le communautarisme, l’islamisme radical, si cette France a les moyens d’accueillir une immigration supplémentaire. Mais pour M. Cazeneuve et Mme Cosse, c’est une autre affaire. Et ce n’est visiblement pas la leur.

    Alexis Théas12/08/2016

    Source : FIGARO VOX – VOX POLITIQUE

    Voir aussi : « Immigration : cette loi votée en catimini qui élargit le droit du sol »

    http://www.polemia.com/immigration-reguliere-immigration-illegale-un-eclairage-en-rappel/