La Mairie de Paris, qui avait réclamé à LMPT 100 000 € pour refaire les pelouses piétinées du Champ de Mars après la manif du 13 janvier 2013, ne portera pas plainte contre les dégradations de Nuit Debout :
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"Nuit Debout" : malgré les dégradations, la Mairie de Paris ne portera pas plainte
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Chronique des lycéens : voitures brûlées, policiers caillassés
Voiture brûlée, policiers caillassés, feux de poubelles : des incidents ont à nouveau eu lieu ce matin dans plusieurs lycées d'Ile-de-France, conduisant la police à procéder à 38 interpellations, dont 15 pour contrôle d'identité.
La tension a été particulièrement forte devant le lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en France (Seine-Saint-Denis), où une centaine de lycéens cagoulés ont fait face à une dizaine de policiers. Un véhicule a été incendié, deux autres retournés, et les policiers "copieusement caillassés". Pour se dégager, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et, à une reprise, du flash ball.
L'établissement a été fermé vers 10H. Par ailleurs, plusieurs lycées ont été bloqués dans le 11e arrondissement de Paris et à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
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Blocage des lycées et des universités : la liberté de s’instruire entravée
Dans les lycées comme dans les universités, la loi de la minorité l’emporte.
On peut comprendre l’inquiétude des jeunes pour leur avenir : la situation économique et sociale de la France n’est guère brillante et, d’une façon générale, la politique du pouvoir en place leur donne peu de motifs d’espérer. En revanche, les moyens utilisés par une minorité d’entre eux sont-ils tolérables ?
C’est toujours le même processus. Quelques dizaines de jeunes, dont on ne saurait dire s’ils sont tous lycéens, bloquent l’accès d’un établissement, entassant des poubelles et divers matériaux ramassés alentour. Ils interdisent toute entrée. Conséquence : les cours sont perturbés ou ne peuvent avoir lieu, faute d’élèves. À Paris, le 31 mars, onze proviseurs, appliquant le principe de précaution, ont décidé d’une fermeture administrative : ils étaient dans l’incapacité de garantir la sécurité des biens et des personnes.
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Nuit debout: génèse d'un mouvement pas si spontané
A l'origine de ce mouvement disparate, dynamique mais sans leaders, on trouve le journal Fakir et son directeur François Ruffin. Loin d'être spontané, le mouvement a été organisé, depuis le 23 février.Le collectif Nuit debout qui organise depuis sept nuits des réunions place de la République à Paris et dans d'autres villes de province, se veut autogéré, sans leaders définis ni appareil organisationnel. Dans leurs AG qui durent tard dans la nuit, on trouve pêle-mêle des militants d'EELV et du Front de gauche, des syndicalistes, des militants associatifs, des étudiants. Sans porte-paroles officiels, ce collectif disparate et mystérieux s'appuie pourtant sur une communication bien rodée: diffusion des AG sur Periscope avec un franc succès, lives sur les réseaux sociaux, un compte Twitter avec plus de 21.000 abonnés. Leur premier tweet date du 22 mars, et appelle à manifester le 31 sous le hashtag #Convergencedesluttes.
Si on observe de plus près ce compte Twitter, on s'aperçoit que les premiers comptes suivis sont celui d'Edwy Plenel, patron de Médiapart et de Pierre Jacquemain, ex-conseiller de Myriam el-Khomri qui a claqué la porte du ministère suite à la loi Travail. D'autres associations militantes de l'ultra-gauche, habituées à ce genre de manifestations, mettent leur expérience au service du mouvement. Ainsi, la demande d'occupation de la place de la République a été déposée par l'organisation altermondialiste ATTAC, tandis que la sono a été prêtée tantôt par l'association Droit au logement, tantôt par le syndicat Sud-solidaires.
Convergence des luttes
Comment est né cette nébuleuse? Tout a commencé le 23 février à la Bourse du Travail de Saint-Denis. Après le succès en salles du film «Merci Patron» (200.000 entrées), le journal d'extrême-gauche Fakir a organisé une soirée intitulé «Leur faire peur». «L'idée, c'était de faire converger des luttes dispersées, qu'il s'agisse de celle contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de celle des ouvriers de Goodyear, de celle des profs contre la réforme des collèges, etc. On avait convié des syndicalistes, des militants, des intellectuels» explique François Ruffin, le patron de Fakir, qui a été proche pendant longtemps du Front de gauche. «D'habitude, les bancs et les cheveux sont dégarnis, mais là c'était plein, et très jeune», raconte Julien Bayou, le porte-parole d'EELV, qui était présent. Autre figure de ce mouvement hétéroclite, Frédéric Lordon, un économiste, anti-austérité et opposé à l'euro. Il n'était pas présent à la réunion du 23 février, car malade, mais est l'un des leaders de la contestation. L'un des participants à cette réunion, Loïc, qui dirige la compagnie militante «Jolie môme», lance alors le slogan «On ne rentre pas chez nous», qui se transforme ensuite en «Nuit debout». L'idée est de profiter du prochain mouvement social et syndical pour embrayer sur une manifestation pacifique, une occupation des lieux et une mise en place d'une démocratie directe. «Il s'agissait de détourner un bras du mouvement social au prochain mouvement syndical», explique François Ruffin. La loi travail leur a offert un prétexte idéal. Dans les manifs contre la loi el-Kohmri, Ruffin et sa bande tractent, diffusent des appels à mobilisation. «Il ne faudrait surtout pas croire que Nuit Debout est un mouvement spontané, né comme par miracle de la somme de désirs communs», explique le directeur de Fakir dansTélérama. «Ceux qui disent «oui, oui» dans l'euphorie de l'instant ne viennent pas tous mouiller leur chemise pour que la dynamique s'enclenche… Il a fallu organiser tout ça, canaliser ces aspirations disparates et ce besoin d'action. Il a fallu communiquer, distribuer des centaines de tracts lors de la manif du 31 mars, créer un site internet puis monter des barnums, acheminer le matériel pour projeter le film…»
«Il ne faut pas que la Place de la république se prenne pour le nombril de la France»
L'objectif était de réunir un maximum de gens la nuit après la manifestation du 31 mars place de la République. Des centaines de personnes restent jusqu'à 6h30 du matin. Le mouvement décide alors de continuer, parlant des autres journées comme du «32, 33, 34..» mars. Le site internet lancé par le réseau de Ruffin «Convergence des luttes» met en ligne chaque jour les comptes rendus des AG place de la République.
«On essaie d'inventer un truc, un point de fixation des espoirs et des luttes.», explique le collectif sur sa page Facebook. L'Appel du 9 mars (à la grève générale contre la loi el-Khomri) qui venait des syndicats étudiants et des partis politiques, le collectif «On vaut mieux que ça» qui appelait à libérer la parole des travailleurs, se joignent au mouvement.
Aujourd'hui, celui-ci dépasse largement le noyau dur de Ruffin et ses amis. Quand on lui demande s'il est le «fil rouge» du mouvement, il répond en souriant «Ce n'est pas moi, c'est Myriam», arborant un t-shirt à l'effigie de la ministre: «I love Myriam». «Je me refuse à incarner le mouvement, je suis Picard, ce qui m'intéresse c'est d'abord de défendre les ouvriers de ma région», ajoute-t-il. Lorsqu'il a pris la parole mardi soir devant les manifestants place de la République, il s'est fait huer parce qu'il a tenu le micro plus deux minutes, et, a été accusé de privilégier la promotion de son film à la démocratie.
Il met en garde: «Il ne faut pas que la place de la République se prenne pour le nombril de la France, il faut qu'elle déborde, que le mouvement s'étende aux couches populaires». «Ni les banlieues ni la classe ouvrière ne sont pour le moment représentés», reconnaît lui aussi Julien Bayou. Mais Ruffin reste optimiste:«Je fais le pari de Pascal de la gauche. Je veux y croire».
lu iciLien permanent Catégories : actualité, France et politique française, l'emploi, social 0 commentaire -
Négociations autour de la « loi travail »
Voici une photo des négociations autour de la « Loi Travail » d’El Khomri.
Connaissez-vous le point commun entre tous les acteurs en présence ?
Aucun n’a travaillé en entreprise !Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, l'emploi, lobby, social 0 commentaire -
Qui veut investir en France, avec les impôts les plus forts de l’OCDE ?
De Mylène Troszczynski, député européen du groupe ENL, sur Boulevard Voltaire:
"[...] Le ressort de l’économie française est-il cassé ? Trop d’impôts, de charges et de normes. Qui veut investir en France, avec les impôts les plus forts de l’OCDE ? L’ardeur au travail des classes moyennes s’émousse avec l’alourdissement de leurs impôts. Après l’effondrement de notre industrie, c’est au tour de notre agriculture. Le gouvernement a proposé des avances de trésorerie, quand il aurait fallu des baisses de charges et de normes. La FNSEA s’en est contentée. Nos agriculteurs trahis par leurs représentants verront, selon le ministère, 25.000 exploitations fermer d’ici la fin de l’année.
Sans producteurs de richesses, qui financera nos logements sociaux, nos chômeurs, nos retraités, nos fonctionnaires, nos hôpitaux, nos écoles ? Qui paiera pour tous les réfugiés, pauvres, qui affluent « par millions » selon Donald Tusk, président du Conseil européen. Personne, au sein de nos « élites », ne se pose la question. Notre État survit en accumulant des dettes : 2.100 milliards d’euros. Avec toujours plus de dépenses et toujours moins de créations de richesses. Est-ce viable ?"
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Toujours plus de pauvres en France !
Le site L'Or et l'Argent a publié l'étude suivante, intéressante à lire. «Tout ça pour ça ? » avons-nous souvent répété depuis la création de ce site. La situation ici décrite n'est en effet à l'honneur ni de la République, ni de ses supposées valeurs, ni du capitalisme moderne. « Liberté, égalité, fraternité » avez-vous dit ? Ce n'étaient que des mots, des slogans et, aujourd'hui, de la moraline. D'où le désenchantement du politique, le mépris dans lequel les Français tiennent très majoritairement le Système. Et Changer de paradigme deviendra au bout du compte un besoin impératif. En attendant, la nouvelle génération d'Action française nous paraît avoir raison de penser aux pauvres de France [illustration en titre]. « Aidons la nation, pas l'immigration » : ainsi se reforment - au moins - les solidarités naturelles. C'est à dire historiques. LFAR
En dépit de l’optimisme (discret) des pouvoirs publics relayés par l’Insee, et après des décennies de baisse régulière, le nombre de pauvres en France ne cesse de progresser depuis une dizaine d’années. Ainsi, la France compte désormais 8,6 millions de pauvres, principalement sous l’effet de la progression du chômage, dont 2 millions vivent avec moins de 667 euros par mois. Cependant, les demandeurs d’emploi ne sont pas les seuls concernés, loin de là, et de plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en étant pourtant salariés, retraités… voire chefs d’entreprise !
Comment mesure-t-on la pauvreté ?
D’après l’Insee, un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque ses revenus sont inférieur au seuil de pauvreté. Dans l’Union Européenne, on estime que ce seuil correspond à 60% du salaire médian (salaire théorique tel que 50% de la population gagne moins et 50% gagne plus). En France, il est donc d’environ 1000 euros par mois et par personne.
En 2005, les Français dont les revenus se situaient en-dessous du seuil de pauvreté représentaient 12% de la population. Depuis, ce pourcentage n’a cessé d’augmenter pour atteindre 14.3% en 2014. Et aujourd’hui, la pauvreté touche un grand nombre de catégories sociales, avec ou sans emploi.
Les exclus du monde du travail
Avec plus de 14 mois d’indemnisation en moyenne (418 jours) selon les derniers chiffres Insee publiés au début de l’année, les chômeurs de longue durée formeront bientôt la majorité des demandeurs d’emploi (ils sont aujourd’hui près de 45%). Or on le sait, au-delà d’une certaine durée de chômage, l’employabilité des individus diminue et, bien souvent, les demandeurs d’emploi qui ne trouvent pas de travail au bout de quelques mois multiplie leurs risques d’épuiser tous leurs droits à indemnisation avant de sortir du système classique. Pour la plupart d’entre eux, ils deviennent alors éligibles au revenu de solidarité active (RSA) qui correspond à un peu moins de 500 euros par mois pour une personne seule. Aujourd’hui, la France compte 2 millions de bénéficiaires du RSA.
Davantage de retraités pauvres
En 2015, le nombre de retraités pauvres a franchi le seuil du million de personnes, en progression de près de 4% par rapport à l’année précédente. Elle semble loin l’époque où les seniors étaient la génération dorée, cible de tous les marketeurs, car aujourd’hui de plus en plus de retraités perçoivent les minimas sociaux. Quant aux autres, le système de retraite par répartition ayant atteint ses limites, les pensions ont de plus en plus souvent tendance à être gelées tout en se voyant désormais ponctionnées de prélèvements sociaux qui les épargnaient jusqu’alors.
Un nombre croissant de travailleurs pauvres
L’Observatoire des inégalités est formel : avoir un emploi ne protège plus de la pauvreté et les travailleurs dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté sont plus nombreux chaque année. En 2015, près de 2 millions de personnes exerçant un emploi disposaient ainsi d’un revenu net inférieur au seuil de pauvreté.
Même les entrepreneurs peuvent être pauvres
Dans l’inconscient collectif, un chef d’entreprise ne peut pas être pauvre. Et pourtant, sur les 3 millions de TPE et de microentreprises comptabilisées par l’Insee, une majorité est constituée d’entreprises dont l’effectif se limite au seul responsable et un grand nombre d’entre eux ne parviennent pas à vivre de leur activité. Ainsi, sur 1 million d’auto-entrepreneurs, plus de 80% gagnent entre 0 et 1000 euros par mois. Certes, beaucoup exercent à titre secondaire tout en ayant un emploi principal par ailleurs, mais pour tous ceux qui travaillent à temps plein dans leur micro-entreprise, les fins de mois sont particulièrement difficiles. Quant aux autres TPE (EURL, SASU, professions libérales…) plus de la moitié n’ont pas la possibilité de financer l’équivalent d’un salaire à temps plein à leur responsable, même au SMIC, et 20% des travailleurs indépendants sont désormais sous le seuil de pauvreté. Voire n’ont pas de revenu du tout.
Au début du mois de mars 2016, l’Insee annonçait que la pauvreté avait légèrement reculé en France, passant de 14.3 à 14% de la population. Néanmoins, il reste toujours 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire...
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/04/05/toujours-plus-de-pauvres-en-france.html
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Dix mille millionnaires auraient quitté la France en raison de la montée des tensions
Le fait que les plus riches abandonnent le navire est inquiétant et le gouvernement devrait se poser les bonnes questions :
"La montée des tensions, notamment après les attentats islamistes à Paris en 2015, a contribué à l’accélération de l’exode des personnes les plus aisées du pays, selon une rapport récent. (...)
La France arrive en tête de classement avec 10 000 millionnaires ayant quitté le pays en un an, soit 3% du nombre total vivant dans l’Hexagone. Parmi les villes impactées par ces départs, Paris arrive en tête avec 7 000 millionnaires qui ont sont partis pour s’installer au Royaume-Uni, aux USA, au Canada, en Australie ou en Israël.
“L’énorme émigration des millionnaires depuis la France est notable, la France étant lourdement impactée par l’accroissement des tensions entre chrétiens et musulmans, surtout dans les zones urbaines. Nous estimons que l’émigration des millionnaires depuis la France va s’accélérer durant la prochaine décennie à mesure que les tensions vont continuer d’augmenter“ avertit le rapport.
Bien entendu, Le Monde et le gouvernement n'apprécient pas cette étude du cabinet d’analyse sud-africain New World Wealth, relayée notamment par le site d'information International Business Times sans doute à cause de la façon dont ces journalistes "étrangers" perçoivent la situation, pourtant dramatique, en France :
"Insuffisant donc pour évaluer la fiabilité des chiffres donnés dans l’enquête, ainsi que pour savoir dans quelle mesure l’apparition de « tensions religieuses » est apparue pour justifier des départs (...) Le problème, c’est que, jusqu’ici, les études sur les départs de personnalités fortunées ne mettent pas en évidence des motivations religieuses (...)
Si c’était avéré, ce serait un élément nouveau et inquiétant, nous précise Hélène Conway-Mouret (PS), ex-ministre déléguée des Français de l’étranger et actuellement sénatrice des Français établis hors de France.Mais jusqu’ici, je n’ai jamais rencontré une seule personne dans ce cas, y compris après les attentats de 2015. En général, les gens ne fuient pas la France parce que ce serait devenu un pays invivable. Quand je rencontre des Français, ils me disent plutôt partir pour des opportunités économiques. "
La ministre n'a jamais rencontré une personne dans ce cas. Comme si les millionnaires allaient s'épancher auprès des socialistes ! Tout va donc très bien, madame la Marquise.... On ne change rien.
Je trouve, au contraire, que cette étude reste tout à fait crédible. Il n'est pas rare d'entendre des familles dire qu'elles envisagent de quitter la France pour préserver leur avenir. Et il ne s'agit pas forcément de millionnaires. Cela avait même été médiatiquement mise en avant début 2015 à propos des nombreux départs de juifs vers Israël. Mais il est vrai que vouloir se mettre à l'abris des attentats terroristes ou des tensions dues à la montée du communautarisme n'est pas une "motivation religieuse".
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Loi Travail : nouvelle journée de mobilisation des jeunes
Alors que la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale entame ce mardi l'examen des amendements au projet de loi Travail, les organisations de jeunesse ne désarment pas.
Elles appellent les lycéens et les étudiants à une nouvelle journée de mobilisation pour le retrait du texte.
A Paris, on ne comptait mardi en début de matinée qu'une poignée de lycées bloqués, contre une quinzaine, comptabilisée jeudi dernier par la rue de Grenelle. Des assemblées générales sont annoncées dans plusieurs universités. Des défilés sont prévus un peu partout en France. A Paris, une manifestation doit avoir lieu entre la place de la Bastille et la place Denfert-Rochereau. Après les débordements des précédentes journées, les forces de l'ordre seront mobilisées elles aussi.
Le mouvement «Nuit Debout», qui vient de passer sa 5e nuit place de la République à Paris réunissant quelques centaines de personnes, sera de nouveau dehors ce mardi soir. Cette mobilisation, qui dénonce le projet de loi mais également le tout-sécuritaire ou encore le mal-logement, prend également dans une vingtaine d'autres villes : Lille, Strasbourg, Rennes, Lyon, Grenoble, Bordeaux, Saint-Etienne, Avignon...
Jeudi dernier, la mobilisation (1,2 million selon les syndicats, 390 000 selon les autorités) a montré que la protestation contre la loi El Khomri ne faiblissait pas. Le gouvernement espère pourtant un essoufflement de la mobilisation des jeunes, d'autant que la zone B (Nantes, Rennes, Amiens, Lille, Strasbourg...) est en vacances. Il recevra leurs organisations mercredi. La semaine dernière, Manuel Valls a assuré qu'il était «prêt à regarder» certaines revendications de l'Unef.
«On a besoin de monde dans les manifestations de demain (mardi) et samedi», a lancé William Martinet, président de l'Unef. Selon lui, c'est «surtout le nombre de jeunes qui seront dans la rue cette semaine qui fera bouger les lignes».Le Parisien :: lien
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Cette révolte qui vient... (partie 6) Et si le 31 mars n'était qu'une étape, et non un baroud d'honneur ?
Comment interpréter la journée du 31 mars ? Quand certains la voient comme le début d'un vaste mouvement qui pourrait bien emporter le gouvernement lui-même, d'autres, au contraire, croient à l'inverse que les violences de la journée, d'un bout à l'autre de la France, marquent en fait l'épuisement de la contestation. En cette affaire, la prudence est de mise, et les semaines qui viennent répondront sans doute à cette question de la pérennité ou de l'extinction sans pour autant résoudre la grande question du travail et de ses formes et limites du siècle à venir, plus importante encore.
Néanmoins, l'occupation nocturne et répétée de la place de la République, qui pourrait bien devenir une nouvelle ZAD si le gouvernement n'y prend garde, semble indiquer une volonté d'élargir le sens du mouvement, en prenant la forme jadis initiée par les Indignés espagnols et par les Veilleurs opposés au « Mariage pour tous », même si les références ne sont pas forcément les mêmes. Bien sûr, au petit matin, quand les CRS évacuent la place, ils ne sont plus que quelques dizaines à hanter les lieux. Mais ils ne sont plus seuls : les médias s'intéressent à eux, les interrogent, et, même, les valorisent, au grand dam d'un gouvernement et d'un Parti Socialiste qui ont visiblement fait leur deuil d'une jeunesse qui, désormais, les boude et les conspue sans beaucoup d'égards...
Une nouvelle journée d'action de protestation contre la loi El Khomry a lieu mardi 5 avril, à l'initiative des syndicats, en particulier étudiants : là encore, verra-t-on des lycées fermés ou bloqués, des pancartes de moins en moins sympathiques à l'égard des ministres, du gouvernement et, qui sait, du président lui-même ? Pour l'heure, les lycéens ne demandent « que » le retrait du projet de loi El Khomry mais, l'exaspération s'exacerbant au fil d'un temps de plus en plus lourd, il n'est pas impossible que la contestation se fasse plus générale et plus politique, voire institutionnelle. Si l'on a bien entendu quelques rares « Valls démission ! » ces jours derniers, rien ne serait pire pour la gauche gouvernementale que d'entendre des milliers de jeunes poumons scander « Hollande démission ! ». Nous n'en sommes pas là, certes, et le gouvernement espère bien que le temps joue pour lui, une partie de la France scolaire étant déjà en vacances et la zone parisienne dans moins de deux semaines : après les congés, approchent les examens, le baccalauréat, et de multiples concours, de quoi désarmer tranquillement toute contestation de la part d'une jeunesse condamnée, si l'on suit les préceptes et les habitudes de la République héritée de Jules Ferry, à obtenir bonnes notes et diplômes pour espérer un avenir radieux... Ce calcul politique et social est sans doute peu glorieux mais il est le plus efficace contre tout risque de révolte prolongée des lycéens et étudiants !
Que l'on me comprenne bien : je ne suis pas un anarchiste qui se réjouirait du désordre dans la rue et du blocage des établissements scolaires ou des usines, mais je dénonce le premier désordre qui est celui des institutions et de l'esprit qui le sous-tend, ce « désordre établi » déjà épinglé en son temps par Emmanuel Mounier, ce désordre géré par le Pays légal quand le Pays réel s'en trouve prisonnier et parfois transformé en « victime consentante » grâce au « consommatorisme » officiel de la mondialisation dite, à tort, « heureuse ».
Que des jeunes gens, confusément, ressentent ce malaise que j'éprouve depuis des décennies devant cette société, sa République et les injustices manifestes de ce monde-là, et qu'ils tentent, maladroitement, de se rebiffer, parfois avec des mots, des attitudes et des idées qui ne sont pas miennes, tout cela m'intéresse, mais je ne m'en contente pas et je ne perds pas conscience de ce qui est et de ce qui n'est pas ! Tant d'idées (d'illusions ?) agitées par les révoltés du jour me sont étrangères, et je les combats, aujourd'hui comme hier et demain, qu'il s'agisse d'un égalitarisme béat ou d'un angélisme dévastateur, entre autres : mais si le vieux royaliste que je suis ne savait plus écouter le désarroi d'une part de la jeunesse (qui n'est pas « une et indivisible »), s'il renonçait à lui parler et à lui montrer les chemins qui pourraient mener à « autre chose », à cette alternative que j'appelle de mes vœux depuis mon adolescence, si j'abandonnais le terrain aux joueurs de flûte des utopies dévastatrices ou aux charlatans du globalitarisme, à quoi mes années de lecture, d'études, de combats aussi, auraient-elles servi ? Lire Bernanos, ou Boutang, ou Clavel, ou même Maurras (qui fut et reste pour moi, malgré la distance que je peux désormais avoir avec lui, une sorte d'éveilleur à la politique et à sa complexité), se revendiquer de la geste des rois de France et du combat de Jeanne d'Arc et des chouans, et, dans le même temps, regarder les trains de l'histoire passer en maugréant qu'ils abîment le paysage mais sans rien faire pour les détourner, voilà qui est inconvenant et ridicule, voire criminel !
J'entendais ce matin un jeune déplorer les conséquences supposées de la loi El Khomry avec des mots maladroits, et son propos était plutôt confus : en fait, à bien l'écouter, je comprenais surtout qu'il posait, à travers sa manifestation, des questions... Y répondre et bien répondre, proposer des pistes de réflexion et ébaucher des chemins de pensée, instruire et débattre, encore et toujours : voici le sens de mon action, éminemment royaliste, politique et sociale !
Dans ses premières années d'Action Française, Maurras expliquait qu'il s'adressait en premier lieu aux insatisfaits de la situation présente mais aussi aux « Français actifs », ceux qui ne se contentaient pas des malheurs ou des fatalités du moment, et qui souhaitaient changer le cours des choses sans méconnaître les leçons de l'histoire et le bien général du pays, ces derniers éléments devant être, parfois, redéfinis et expliqués aux publics concernés : en ce printemps dont les fleurs et les fruits n'apparaissent pas encore clairement, il n'est pas inutile de suivre cette feuille de route, en toute conscience politique...
(à suivre)