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social - Page 463

  • Les Bonnets Rouges comptent relancer leur mobilisation

    Lors d’une conférence de presse, jeudi dernier, les leaders des Bonnets Rouges ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation, comptant réunir toute la Bretagne. Elle est fixée le 14 juin et les lieux de manifestation seront connus le 11 juin. Ils réclament  la suppression de l’écotaxe pour les poids-lourds, la fin des distorsions de concurrence et du dumping social, le retour du département de la Loire-Atlantique au sein de la région bretonne ainsi que la relocalisation des décisions concernant les Bretons. L’annonce de la nouvelle réforme territoriale ne passe pas: « Il y a un tel écœurement aujourd’hui, on ressent vraiment de la part des gens un sentiment d’humiliation. La réforme territoriale, c’est vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. », a expliqué Christian Troadec.

    Le dossier Bretagne est loin d’être clos pour le gouvernement. Le mouvement social breton vient de trouver une autre raison de mécontentement alors que la mobilisation semblait faiblir.

    http://medias-presse.info/les-bonnets-rouges-comptent-relancer-leur-mobilisation/10995

  • Primes d’ancienneté et droits politiques

    Extrait de la revue Renaissance Catholique n° 131

    Notre pays se complaît dans les paradoxes. Ainsi la prime d’ancienneté fait partie des sacro-saints droits acquis et la jurisprudence accepte le fait que le fameux slogan « À travail égal, salaire égal » soit pondéré par la prise en compte du temps passé par chacun dans l’entreprise.

     

    La justification morale en est que si l’entreprise Dutruc est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est en partie parce que M. Dupont est présent depuis vingt ans et a, à sa place, contribué à l’existence, voire au développement, de la société. Son collègue Durand qui a été embauché plus récemment contribue de la même manière actuellement au bon fonctionnement de l’entreprise mais objectivement sa contribution dans le temps est moindre, ce qui justifie un écart de rémunération entre ces deux personnes.

    Vive la prime d’ancienneté !

    La quintessence de ce système est atteinte dans la fonction publique avec le célèbre avancement à l’ancienneté. Il apparaît ainsi légitime à tous que l’ancienneté dans une entreprise permette de bénéficier d’avantages financiers. [...]

    Jean-Pierre Maugendre - La suite sur Renaissance Catholique

  • Le système de santé est dans le collimateur du Medef

    Le Medef veut mener un nouveau combat : la rénovation du système de santé jugé peu efficient et dispendieux. Il propose une politique de contractualisation entre les différents acteurs et, surtout, de baisser les soins pris en charge par la "Sécu", grâce à une montée en puissance des complémentaires santé. 

    Chateau

    Décidément, le Medef est à l'offensive ! Après avoir attaqué le gouvernement sur le pacte de responsabilité, notamment la fiscalité pesant sur les entreprises et la « rigidité » du marché du travail, l'organisation patronale concentre maintenant son tir sur le système de santé, en particulier l'hôpital public.
    Par la voix de Claude Tendil, président de sa commission « protection sociale », le Medef considère comme "urgent" de mener une réforme structurelle du système de santé, qui ne peut, selon lui, se satisfaire de la politique de "rabot" menée par le gouvernement. Pour ce faire, le Medef a décidé de lancer une campagne d'information sur le sujet. Il a des idées très arrêtées sur ce qu'il conviendrait de faire.
    130 milliards de déficits accumulés en 30 ans
    D'abord, l'organisation patronale sonne le tocsin. "Le système de santé français, qui était considéré comme un des meilleurs systèmes au monde, est en train de se dégrader" a déclaré Claude Tendil pour qui « l'assurance maladie a accumulé en 30 ans 130 milliards d'euros de déficits, auxquels vont s'ajouter cette année 6 nouveaux milliards".
    Ensuite, le Medef fait miroiter de très grosses économies. "Nous, on pense qu'il y a assez d'argent dans le système de santé, et, s'il était mieux utilisé, non seulement on supprimerait le déficit de 6 milliards mais on dégagerait des ressources pour financer l'innovation, la recherche, le développement des industries de santé", a-t-il ajouté.
    Le système hospitalier, assure Claude Tendil, peut être réformé "sans créer de traumatismes sociaux majeurs". Le Medef précise même qu'il y aurait possibilité de dégager entre « 10 et 20 milliards d'euros en 5 ans », notamment en rationalisant la gestion des hôpitaux publics, « responsables » de 37% des dépenses de santé. Pour l'organisation patronale, l'hôpital public est trop « administré » et pas assez « managé »
    Toujours selon Claude Tendil, le Medef a la "légitimité" à s'exprimer sur la question, en tant que financeur à hauteur de "44%". "Les contributions au titre de l'assurance maladie représentent pour les entreprises une charge de 70 milliards d'euros par an".
    Pour parvenir à cette "refondation" du système de santé, le maître-mot du Medef c'est « la contractualisation ». Il conviendrait de lier sur des engagement pluriannuels la Caisse nationale d'assurance maladie et les autre acteurs de la santé, publics bien sûr, mais aussi le secteur hospitalier privé et l'industrie du médicament sur des engagements pluriannuels.
    Un ticket modérateur d'ordre public
    L'organisation patronale plaide aussi pour une « offre de soins graduée » et une véritable « médecine de parcours ». Il souhaite également "davantage responsabiliser l'ensemble des acteurs du système de santé" : professionnels de santé, organismes gestionnaires et patients… via l'instauration d'un « ticket modérateur d'ordre public »par acte et/ou par parcours de soins qui ne serait remboursé ni par l'assurance maladie ni par les organismes complémentaires (3 milliards d'euros environ économisés par an).
    Mais, surtout, le Medef propose de reconstruire l'organisation du système de santé sur trois piliers : assurance maladie, complémentaires santé et assurés, via des sur-complémentaires facultatives. 
    Les complémentaires santé devrait suppléer la "Sécu"
    Le premier pilier comprendrait un "panier de soins", c'est-à-dire l'ensemble des produits de santé et des actes curatifs ou préventifs remboursés par la Sécu. Le Medef propose de "fortement le réduire" et de le "recentrer" sur les soins et services "essentiels", ce qui représenterait 10 milliards d'économie.
    Le deuxième pilier serait un socle obligatoire pour les seuls salariés du privé au niveau d'un panier de soins supplémentaire (qui s'ajouterait au premier) défini par un accord national interprofessionnel (ANI). C'est sur ce deuxième pilier que les complémentaire santé seraient compétentes.
    Le reste de la couverture santé, soit le troisième pilier, serait à la charge des assurés qui pourraient se tourner vers des "sur-complémentaires" s'ils le souhaitent.
    Au total, selon le Medef, la mise en œuvre de ce scénario "se traduirait par une diminution des dépenses d'assurance maladie obligatoire de l'ordre de 15 à 20 milliards d'euros d'ici 2017". Surtout, pour le Medef, ce schéma aurait le mérite de conduire à une baisse des cotisations « maladie » (acquittées jusqu'à présent à hauteur de 12,80% par les entreprises et 0,75% par les salariés).
    En revanche, pour les salariés, un tel système se traduirait mécaniquement par une revalorisation du coût des complémentaires santé (individuelles comme de groupe)...

    Jean-Christophe Chanut La Tribune :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EupkpZAZlFBMhLZcHH.shtml

  • Les miraculeux emplois verts s’effondrent en Allemagne…

    L’énergie renouvelable était censée créer des dizaines de milliers d’emplois verts. Pourtant, malgré des centaines de milliards d’euros de subventions, le nombre d’emplois diminue rapidement. Sept emplois sur dix ne resteront que si les subventions continuent d’affluer.

    Les subventions des énergies renouvelables n’ont pas conduit à une augmentation significative et durable de l’emploi. Selon des chiffres récents du gouvernement allemand, le nombre brut d’emplois dans les énergies renouvelables est de 363.100 en 2013 et a diminué d’environ 7%. En comptant les salariés des organismes publics et des institutions académiques, les énergies renouvelables ont créé du travail à environ 370.000 personnes.

    Angela et le vent

    Cela signifie que seulement 0,86% environ des 42 millions de travailleurs en Allemagne sont employés dans le secteur fortement subventionné des énergies renouvelables. Une grande partie de ce travail est limité à la maintenance et à l’exploitation des installations existantes.

    Le « miracle de l’emploi vert » s’éteint. Développement de l’emploi dans l’industrie de l’énergie renouvelable en Allemagne.

    D’autres suppressions d’emplois attendues

    Dans le cœur de l’industrie, pour la production des systèmes d’énergies renouvelables, seulement 230.800 personnes occupaient un emploi l’an dernier : une baisse de 13% dans l’année, principalement due à l’effondrement de l’industrie solaire allemande.

    Il n’y a pas d’amélioration en vue, selon le rapport récent du gouvernement fédéral qui dit : « Dans l’ensemble, une nouvelle baisse des emplois sera probablement observée dans le secteur des énergies renouvelables dès l’année prochaine. »

    La grande majorité des emplois de ce secteur est encore tributaire des subventions,15 ans après le début des subventions à l’énergie verte par le biais de la loi sur les énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz, l’EEG).

    Presque aucun emploi des énergies vertes n’est financièrement indépendant

    Selon les chiffres officiels du gouvernement fédéral, 70% de l’emploi brut était dû aux énergies renouvelables (EEG) l’année dernière. Bien que ce soit une légère baisse par rapport à 2012, sept emplois sur dix dans le secteur de l’énergie-écologique sont encore subventionnés par la loi sur les énergies renouvelables (EEG).

    Environ 137.800 personnes travaillent dans le secteur de l’éolien, seul secteur de l’éco-énergie, hors géothermie, qui ait augmenté l’emploi. Environ 56.000 salariés dans le secteur photovoltaïque dépendent du paiement par l’EEG.

    Les investissements chutent de 20%

    Les subventions à la production d’électricité verte ont été payées pendant près de 15 ans et totalisent une somme en centaines de milliards, qui doit être encore payée pendant plus de 20 ans par les factures des consommateurs d’électricité. Cette année seulement, les consommateurs doivent subventionner la production d’électricité verte à hauteur d’environ 20 milliards d’euros. Un effet durable sur le marché du travail n’a rien d’évident.

    Le rapport « L’emploi brut dans les énergies renouvelables en Allemagne en 2013 », commandé par le ministère fédéral de l’économie et de l’énergie, a été rédigé conjointement par les instituts du DLR, DIW, STW, GWS et Prognos. Selon les chercheurs, la cause de la baisse de l’emploi est due à la baisse des investissements en énergie verte.

    Les investissements dans les énergies renouvelables en Allemagne ont chuté de 20%, à 16,09 milliards d’euros l’année dernière. Par rapport à l’année précédente, environ la moitié seulement des panneaux solaires a été installée en Allemagne. Les investissements dans les usines de biomasse et dans le solaire thermique ont chuté également.

    « Il ne reste rien du miracle de l’emploi »

    Les chercheurs ne s’attendent pas à ce que la production de systèmes de haute qualité en énergie verte conduise encore à un boom de l’emploi en Allemagne. Pour cette année et la suivante, ils s’attendent plutôt à une nouvelle baisse de l’emploi. Par la suite, les secteurs de basse technologie tels que « l’entretien de fonctionnement » ainsi que la fourniture de combustibles de biomasse sont attendus pour « stabiliser l’emploi ».

    « Il y a quelques années, le secteur des énergies renouvelables a été un miracle pour l’emploi en Allemagne, maintenant il ne reste rien de tout cela », a déclaré Oliver Krischer, le chef adjoint des Verts au Bundestag.

    Ce politicien vert est sceptique sur les tentatives du gouvernement fédéral qui visent à réduire la dépendance de la subvention aux énergies vertes : « Les freins à l’expansion des énergies renouvelables par le gouvernement conservateur-libéral précédent frappent maintenant fortement le marché du travail », a déclaré Krischer: « À cause de la réforme des énergies renouvelables (EEG) en cours par les syndicats et le SPD, l’industrie jeune et innovante des énergies renouvelables va perdre davantage d’emplois. »

    Au bout du compte, il ne reste aucun emploi

    Le rapport du gouvernement fédéral estime explicitement que l’« emploi brut » est créé principalement par des subventions vertes. Les mêmes subventions, cependant, ont conduit à la hausse des coûts et des pertes d’emplois dans de nombreux autres domaines, comme l’industrie lourde et le commerce ainsi que chez les opérateurs de centrales conventionnelles. Pour une analyse nette, les emplois qui ont pu être empêchés ou détruits en conséquence devront être déduits du nombre brut des emplois verts.

    Les chiffres officiels de l’effet net sur l’emploi des énergies renouvelables en Allemagne devaient être à l’origine présentés en juillet, selon le ministère de l’économie fédérale. Toutefois, la présentation a été retardée jusqu’à l’automne.

    Des chercheurs comme le président de l’institut IFO de Munich, Hans-Werner Sinn, croient que l’effet net des subventions pour les énergies renouvelables sur le marché du travail est égal à zéro : « Celui qui prétend que des emplois nets ont été créés doit prouver que le capital investi pour la production d’énergie dans les nouveaux secteurs est plus faible que dans les anciens. Il n’y a aucune indication dans ce sens. » « Il n’y a pas d’effet positif net sur l’emploi par les énergies renouvelables (EEG) », a également déclaré Sinn. « Grâce à des subventions pour des technologies inefficaces, pas un seul nouvel emploi n’a été créé, mais la richesse a été détruite. »

    Source : Die Welt 26 mai 2014 cliquez ici Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.

    Et pourtant chez nous, il y a trois semaines :

    Après les 100.000 emplois promis dans les énergies renouvelables, Ségolène Royal précise que l’éolien en mer en génèrera 10.000.

    La ministre du développement durable a annoncé ce 7 mai que GDF Suez et Areva avaient gagné l’appel d’offres sur l’éolien offshore. Elle promet 10.000 emplois dans cette « filière d’avenir ». cliquez ici

    Question : Qui a dit « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » ?

    Réponse : Henri Queuille qui a dit aussi : « La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »

    Source Vu de France cliquez ici Daniel Wetzel, depuis l’Allemagne

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/les-miraculeux-emplois-verts-seffondrent-en-allemagne_109083.html#more-109083

  • Augmentation de 25% des dépenses consacrées à l’AME

    Dominique Tian, député des Bouches du Rhône, apprend sans surprise l’augmentation de 25% des dépenses budgétaires consacrées à l’AME, aide médicale d’Etat entre 2012 et 2013 :

    "C’est ainsi 846 millions d’euros consacrés pour assurer la gratuité des soins à des personnes en situation irrégulière sur notre territoire (75 millions en 2000). Deux postes ont particulièrement augmenté, les soins de ville + 16% et les frais d’hospitalisation + 26%. L’augmentation de 10% des personnes bénéficiaires de ce dispositif depuis un an montre l’échec de la politique du gouvernement. [...]

    Cette disposition est un appel d’air à l’immigration illégale et au tourisme médical. Dans un contexte de crise financière généralisée, au moment où l’on demande à nos concitoyens de faire des efforts, il est difficile de justifier que certaines personnes ne participent pas, même symboliquement, aux efforts demandés au reste de la population. Il n’est pas acceptable qu’un travailleur sans mutuelle, qui paie des cotisations sociales obligatoires, ait une moins bonne couverture qu’un étranger en situation irrégulière."

    Michel Janva

  • Nouvelle hausse du chômage : et si on changeait de modèle ?

    Le nombre de chômeurs a de nouveau fortement augmenté le mois dernier. Il y a désormais 3.626.500 demandeurs d’emploi en France et les perspectives demeurent très sombres ; l’UNEDIC estime, par exemple, qu’il est très peu probable que la tendance s’inverse d’ici 2017. Noyée dans une actualité très riche, la publication de ces chiffres a été très peu commentée. Comme si la hausse du chômage était devenue une fatalité.

    L’origine du problème est pourtant connue. Depuis trente ans, notre pays a perdu plus de deux millions d’emplois industriels. La mise en concurrence des travailleurs du monde entier a laminé notre industrie tout en condamnant au chômage des millions de Français. Désindustrialisation et chômage sont donc étroitement liés. Si ce diagnostic est partagé, les opinions divergent quant à la marche à suivre afin de ragaillardir notre économie.

    Les tenants du libéralisme économique mettent principalement en accusation le coût du travail. Leur argumentaire est bien rodé : dans un monde ouvert, notre pays est contraint d’être « compétitif » ; pour ce faire, le rôle de l’État se restreint alors à la mise en place d’un cadre réglementaire et fiscal susceptible d’attirer des entreprises et des capitaux. C’est cette orientation politique que le gouvernement a retenue : son pacte de responsabilité, qui prévoit notamment la baisse des cotisations patronales, a pour dessein d’inciter les entreprises à embaucher.

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  • Pourquoi la colère sociale choisit-elle de voter FN plutôt qu’à gauche ?

    Première parution : Nicolas Lebourg, "Une protection unificatrice contre le libéralisme", L’Humanité, 27 mai 2014, p. 14.

    Pourquoi la colère sociale choisit-elle le FN plutôt que de se répartir entre les gauches?

    On omet à la gauche de la gauche que le libéralisme a deux composantes: l’économique et le culturel. Le Front de gauche combat le premier, mais promeut le second (humanisme égalitaire, multiculturalisme). C’est particulièrement le cas de sa composante mélenchoniste, le Parti communiste comme son électorat ayant dans leur histoire un plus grand attachement aux valeurs d’ordre. Cette ligne a toutefois été troublée par le style populiste choisi par Jean-Luc Mélenchon (par exemple, ses attaques virulentes contre les journalistes), qui, non seulement n’a pas séduit dans les milieux populaires, mais trouble son électorat de 2012 (urbains, diplômés, travailleurs du service public).

    Le Parti socialiste est perçu comme le relais français des deux libéralismes, et a rappelé, peu avant le vote, l’importance du libéralisme culturel dans son offre (relance des débats sur le droit de vote des immigrés, sur le genre ou la famille). L’Union européenne apparaît comme la parfaite incarnation des deux libéralismes, exigeant la déconstruction de l’État social, le suivisme des dogmes libre-échangistes et monétaristes, mais intervenant lors de l’affaire Leonarda pour fustiger la France.

    Or, de longue date, à chaque fois que lui a été présenté le choix entre une offre politique «euro-libérale» et une autre paraissant unificatrice et sociale, le peuple souverain a choisi la seconde. En 1995, ce fut Jacques Chirac et sa «fracture sociale» contre Édouard Balladur. En 1997, ce fut la gauche plurielle alors que la campagne d’entre-deux-tours avait vu la droite mettre en avant Alain Madelin. Si, le 21avril 2002, les Français ont envoyé Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, ils ont, bien au-delà, choisi pour plus de la moitié d’entre eux de voter pour des candidats antimondialisation. En 2005, ils congédient le traité constitutionnel européen. En 2007, ils choisissent Nicolas Sarkozy, «candidat du pouvoir d’achat», qui cite Jean Jaurès. En 2012, ils ont opté pour le candidat du discours du Bourget, celui qui disait aux voyous «la République vous rattrapera» et à la finance qu’elle était «(son) ennemi». Dimanche, ils ont choisi le FN.

    La demande sociale, depuis vingt ans, réclame une protection contre le libéralisme économique et un horizon d’attente culturelle unificateur. À force de ne pas être entendue, cette demande se radicalise en demande autoritaire. L’ethnicisation constante des représentations sociales fait le reste.

    La cote d’alerte a été atteinte lors des élections législatives partielles de 2013, où, en cas de second tour UMP-FN, de 15 à 20% de l’électorat PS a voté FN, selon les calculs du politiste Joël Gombin. Le vote FN est paru à une part de l’électorat de gauche non plus telle une trahison de sa tradition «antifasciste», mais comme constituant un aiguillon idéologique contre le libéralisme.

    Aujourd’hui, le FN apparaît capable de proposer une protection complète, son discours est celui d’un souverainisme intégral (politique, économique, culturel) qui promet à l’électeur de toute classe sociale d’être protégé de la globalisation économique et culturelle et d’avoir la jouissance tant des gains du capitalisme entrepreneurial (thème du «protectionnisme intelligent») que de la protection de l’État-providence (thème de la «préférence nationale»). Si les gauches ne redéfinissent pas leur rapport au libéralisme, elles risquent de ne jouer que les utilités en 2017.

    source Nicolas Lebourg Fragments sur les Temps Présents 

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EupEyAFEpFKLlfgEnd.shtml

  • Les femmes au travail … à tout prix ?

    Résumé d’une étude plus approfondie sur la difficile articulation travail/vie de famille et une analyse des solutions préconisées par le  ministre du droit des femmes : toutes les femmes au travail pendant que l’État s’occupe des enfants. (Accédez à l’article complet au format pdf en cliquant ICI).

    En France, 60% des femmes de 15 à 64 ans travaillent, cela correspond exactement à l’objectif préconisé par l’Union Européenne. La France se hisse ainsi aux premiers rangs dans l’UE.  De 25 à 49 ans cette proportion s’élève à 84%. De plus, notre pays est reconnu pour être celui où se conjugue le mieux l’articulation travail/vie de famille. Celui aussi où le taux de natalité est le plus élevé.

    Tout semble donc aller pour le mieux! Pas si sûr…

    Le gouvernement, par la voix de Najat Vallaud-Belkacem veut atteindre, dans les dix prochaines années, les 70%  de femmes au travail. Pour commencer.

    Est-ce vraiment le souci de répondre à l’attente des femmes et d’ « améliorer leur conditions » qui dicte la politique militante du « droit des femmes » inspirant nos gouvernements?

    Certes, le problème est bien réel et justifie un plan d’action gouvernemental: question de la retraite future des femmes qui n’ont pas accumulé de points par leur travail, besoin d’autonomie, précarité des femmes abandonnées ou veuves avec enfants, difficile conciliation de la maternité et de l’emploi, problèmes de garde d’enfant, réinsertion aléatoire après une longue interruption de carrière liée à l’éducation des enfant…

    Il reste qu’il y a deux façons d’aborder ces problèmes : l’une, idéologique –autoritaire et constructiviste – L’autre, réaliste. L’une qui profite de ces difficultés bien réelles pour arracher les femmes à leur famille et à leur foyer  sous prétexte de « lutter contre les stéréotypes » en les remplaçant par d’autres comme l’égalité, entendue comme confusion des genres.

    L’autre, essayant de concilier les légitimes aspirations des femmes en respectant leur nature et en reconnaissant le service qu’elles rendent à la société tout entière par la mise au monde et l’éducation des enfants. Non pas dans une dialectique contreproductive les opposant aux hommes, mais dans l’égalité et la complémentarité avec eux.

    Chacun pour soi. L’État pour tous !

    Le travail des femmes est une histoire vieille comme le monde. Les femmes ont toujours travaillé. Il faut donc se garder du dualisme qui consisterait soit à mépriser la femme qui ne travaille pas au motif qu’elle est, au pire, une idiote doublée d’une paresseuse et d’une bonne à rien, ou au mieux, une victime enfermée chez elle par une société machiste, soit à culpabiliser la femme qui,  travaillant, est certainement une mauvaise mère abandonnant ses enfants et les promettant à la délinquance ou à la névrose.

    Si Mme Vallaud-Belkacem veut bon gré mal gré mettre les femmes au travail c’est qu’elle est convaincue, comme l’y porte la culture ambiante, de deux axiomes de base : les êtres n’ont de valeur que marchande et ne sont jugés qu’en termes de PIB, de taxes et de salaires. La femme n’a pas d’identité par elle-même et se mesure à l’aune de l’homme. Le « Droit des femmes » est d’être comme des hommes… puisque les hommes n’arrivent pas à être des femmes !

    Il s’ensuit toute une série de mesures tout juste votées ou en passe de l’être : ouverture de l’école (appelée pré-élémentaire et non plus maternelle !) dès deux ans avec la création d’un grand service public de la petite enfance qui permettra d’ « arracher » les petits à leurs parents pour en faire de bons citoyens et alignera les divers modes de garde sur un modèle facilement contrôlable ; obligation pour le père de prendre une partie du congé parental –à un âge où le petit a surtout besoin de sa mère- sous peine d’en perdre le bénéfice ; restriction draconienne du temps partiel qui jusque-là permet à beaucoup de femmes de concilier vie familiale et vie professionnelle, individualisation de l’impôt pour casser la solidarité familiale et obliger les femmes, par une augmentation d’impôt déguisée, à travailler.

    Dans son rapport commandé par NVB, S. Lemière dit que « permettre à chaque personne – homme ou femme – de rédiger sa propre déclaration favoriserait en effet un rapport individuel de chaque citoyen à l’État social. Comme l’a exposé Hélène Périvier lors de son audition : « j’ai une préférence pour un contrat social où l’on ne peut être dépendant que de soi-même (et non de son conjoint ou de tout autre personne) ou alors de l’État. Il faut un système où chaque individu soit évidemment le plus autonome mais le moins possible dépendant d’un conjoint. En cas de pauvreté, perte d’emploi, c’est à l’État d’intervenir. »

    Tout cela pour quoi ? Pour que la femme soit «  l’égale » de l’homme ? Car bien sûr, elle ne peut pas exister par elle-même, il faut toujours qu’elle se mesure à l’homme, seul étalon possible ; pour qu’elle soit « autonome » ? L’affirmation d’une personnalité autonome ne pouvant se faire qu’avec un salaire et un compte en banque ; pour qu’elle passe de la colonne statistique des « inactives » à celle, tellement plus noble de salariées ?

    L’intention est clairement affirmée : c’est  l’autonomie contre la solidarité et  l’ « émancipation » contre toute forme de protection à l’intérieur de la famille, c’est chacun pour soi, seul. On ne doit pouvoir compter sur personne, sauf sur l’État : « Le RSA comme tous les droits sociaux familialisés valorise les solidarités intrafamiliales, en particulier entre hommes et femmes au sein des couples. Il joue un rôle protecteur à l’égard des femmes inactives en couple au même titre que l’imposition conjointe et constitue par conséquent potentiellement un frein à leur émancipation par l’activité professionnelle. »

    Quant au temps partiel, S. Lemière explique avec un brin de condescendance que cette demande « est bien souvent une norme intériorisée par les femmes comme une « bonne solution » pour articuler vie professionnelle et vie familiale mais que c’est une « vision à très court terme »parce que lourde de conséquences « sur les salaires, les carrières, les retraites et l’indépendance économique des femmes ».

    En cela et dans l’état actuel des choses elle a d’ailleurs tout à fait raison, surtout si l’on se place encore dans la perspective de la femme qui n’a de valeur qu’à travers sa carrière et son indépendance économique comme nous l’avons  analysé plus haut. Elle a parfaitement raison aussi de souligner qu’à long terme, la femme qui choisit le temps partiel sacrifie sa retraite.

    Là où notre approche est différente, c’est dans la façon de traiter ce problème réel. Dans l’optique gouvernementale et, il faut bien le dire, de la culture dominante, la femme n’a rien de plus important à faire qu’une  carrière aussi belle que possible couronnée par une bonne retraite. Mais si elle trouve que sa présence auprès de ses enfants une partie de son temps est un bon investissement, et si l’état reconnaît les services rendus de ce fait à la société, celui-ci pourrait imaginer un système compensateur en terme de points de retraite qui ne serait que justice, voire même un statut de la mère de famille.

    Et surtout… des taxes pour tous.

    « Il faut avoir à l’esprit les gains considérables en termes d’activité économique et de cotisations sociales d’un taux d’emploi des femmes plus élevé ». Ainsi parlait Najat Vallaud Belkacem[1].

    En termes de cotisations sociales, oui : deux femmes qui, au lieu de garder leurs propres enfants gardent, en tant qu’assistantes maternelles, les enfants l’une de l’autre payent des taxes. Une femme au foyer ne paye pas de taxe pour tenir sa maison et élever ses enfants. Alors que si elle va travailler à l’extérieur, elle paye des taxes, son employeur aussi et elle en génère à nouveau avec l’emploi de la personne qui fera son ménage et gardera ses enfants à sa place.

    Il est certain que pour faire rentrer les taxes et impôts, mettre toutes les femmes au travail est un bon calcul. Et l’on sait que l’État aime bien les taxes.

     Quant à l’augmentation du PIB qui serait la conséquence directe d’un plus grand nombre de femmes au travail, nous expliquons en détail dans l’étude ici résumée comment les chiffres de l’OCDE[2] sur lesquels s’appuie Mme Vallaud-Belkacem disent simplement que plus élevé sera le taux d’emploi – homme ou femme – plus le PIB augmentera.

    L’OCDE remarque que les femmes représentent un important réservoir de main d’œuvre et il fait une simulation sur 15 ans montrant que si le taux d’emploi des hommes reste invarié mais que celui des femmes a augmenté, le PIB aura augmenté. Mais ce n’est pas du fait du travail proprement féminin, mais seulement du fait de l’augmentation du taux d’emploi global. Et tant pis pour les hommes qui n’ont, dans cette configuration,  qu’à rester au chômage.

    Le quotient conjugal est le premier visé dans la réforme souhaitée par Najat Vallaud-Belkacem qui s’appuie sur le rapport Lemière : « le quotient conjugal a été pensé en 1945 en cohérence avec une certaine norme familiale, celle de « Monsieur Gagnepain » et « Madame Aufoyer ». Il n’y a plus de chef de famille ni de solidarité familiale : «…Jusqu’en 1982, l’imposition reposait sur les seules épaules du chef de famille, à savoir l’homme, la femme étant perçue comme à la charge de l’homme… »

    La femme n’est pas une charge pour son conjoint, elle est exploité par lui : «…  Or loin de constituer une charge pour son conjoint, elle produit un service gratuit, via le travail domestique qu’elle fournit [….] » et en plus, elle vole le fisc : «…Cette production domestique (…) a une valeur économique qui n’est pas imposée ».

     « Toucher au quotient conjugal a également –et surtout – une fonction symbolique. En effet, le quotient conjugal véhicule une vision conservatrice de la division sexuée du travail domestique et professionnel au sein des couples […] L’individualisation de l’impôt peut contribuer à l’émancipation des femmes en couple. » (Rapport Lemière p. 152)  

    Des solutions existent.

    Il y a pourtant des alternatives à ces solutions radicales.

    Pour pallier à l’absence de retraite et à la précarité des femmes seules avec enfants, reconnaître la valeur du travail de la mère de famille, valeur ajoutée pour sa famille mais aussi pour la société tout entière. Ceci devrait se traduire par un véritable statut de la femme au foyer, des points de retraite, et un accroissement des garderies à horaire souple permettant à la femme au foyer d’avoir des activités hors de chez elle ;

    Pour permettre aux femmes de se réinsérer le jour venu dans le marché du travail, instaurer un crédit formation ; non seulement créer de nouvelles places de garde d’enfants mais en renforcer la souplesse et la diversité et encourager encore davantage la création de crèches d’entreprise ; développer le temps partiel au lieu de le supprimer et encourager les aménagements d’horaire ; valoriser l’expérience des mères de famille au même titre que les VAE ou autres reconnaissance des compétences acquises dans les domaines associatifs et professionnels ; renforcer l’aide à la recherche d’emploi pour les femmes qui ont interrompu leur carrière à cause des enfants.

    Et puis, surtout, reconstruire l’image de la femme et de la mère dans la culture contemporaine et renforcer les solidarités familiales dans la redécouverte de la différence et de la complémentarité de chacun.

    Nous n’en dirons pas plus dans ce résumé et nous nous écrirons avec Anne Brassié et Stéphanie Bignon dans le titre d’un petit livre plein de bon sens : « Cessez de nous libérer ! ».

    Berdiaev disait que « L’importance croissante de la femme pour l’époque historique à venir n’a rien de commun avec le mouvement actuel d’émancipation de la femme qui veut rendre la femme égale à l’homme, et la conduire sur des voies masculines ». Il poursuit : « ce qu’il faut dans le monde ce n’est pas la femme libérée mais l’éternel féminin ». Laissez-nous être des femmes, des mères. Rendez-nous nos maris, nos pères…et mêlez-vous de ce qui vous regarde !

    Claire de Gatellier

    Notes :

    [1] Interview aux Échos le 11 décembre 2013.
     
    [2]  OCDE  pp.28, 29,30 et suiv.
     
  • L’Islande efface une partie de la dette immobilière des ménages

    Le gouvernement islandais tire un trait sur une partie des crédits immobiliers des ménages. Ces derniers ont juste à déposer leur dossier sur le site internet. Une moyen, pour le pays, de relancer la consommation.

    Le gouvernement islandais tient parole. Il avait promis, pendant la campagne électorale, d’effacer une partie de la dette immobilière des ménages.Le processus est bel et bien lancé depuis dimanche 18 mai. Le fisc a ouvert un site internet sur lequel les Islandais peuvent désormais déposer leur dossier, une mesure spectaculaire.

    Le gouvernement a décidé de frapper fort pour éviter une flambée des impayés. Il va tout simplement tirer un trait sur une partie des crédits immobiliers des ménages. Au total, ce sont 900 millions d’euros qui vont être effacés, ce qui représente 13% de la dette immobilière des ménages.

    Envolée des mensualités

    Concrètement, c’est l’Etat qui remboursera directement cet argent aux banques. La raison d’un tel cadeau : le gouvernement considère que la situation n’est plus tenable. Les banques consentaient avant la crise des crédits à taux variables indexés sur l’inflation. Depuis, cette inflation s’est envolée avec à la clé, une explosion des mensualités de remboursement.

    BFM tv

    http://fortune.fdesouche.com/

  • L’Unedic prévoit encore 300.000 chômeurs de plus en 2014 et 2015

    La dette totale de l’assurance-chômage devrait dépasser 28,5 milliards en 2016.

    Cliquer sur l’image pour l’agrandire

    La courbe du chômage n’est pas près de s’inverser… Selon les dernières prévisions de l’Unedic, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi devrait encore bondir de 163.200 sur l’ensemble des années 2014 et 2015. Sur les trois premiers mois de l’année, il a déjà progressé de 42.000… Pis, si on ajoute aux inscrits de la catégorie A les chômeurs en activité réduite (recensés en B et C), la progression sur deux ans devrait dépasser cette fois-ci les 300.000 !

    Le vrai retournement proviendrait de l’emploi salarié qui, après avoir reculé de 23.600 au premier trimestre, repasserait dans le vert à la fin de l’année. Une inversion de tendance trop tardive et surtout insuffisante pour finir 2014 sur un résultat positif, puisque le régime d’assurance chômage pronostique que la France comptera 27.400 emplois salariés de moins au 31 décembre prochain. Il faudra en réalité attendre 2015 pour voir le nombre de créations d’emplois sur une année afficher un solde positif, à + 66.400.

    Ces mauvais résultats sur le front de la lutte contre le chômage auront un impact sur l’équilibre financier de l’Unedic. Loin de se résorber, le trou du régime d’assurance chômage se stabiliserait à 3,7 milliards fin 2014 et 3,6 milliards fin 2015. Conséquence, la dette continuerait de grimper pour atteindre 25 milliards à la fin de l’année prochaine et les premières projections pour 2016 indiquent qu’il devrait dépasser… 28,5 milliards.

    Cela aurait pu être pire. Toujours d’après l’Unedic, les nouvelles règles d’indemnisation arrêtées fin mars entraîneraient une réduction du déficit de 300 millions au second semestre 2014 et de 830 millions en 2015. Résultat, si le trou de l’Unedic augmentera légèrement moins que prévu (par rapport aux prévisions établies en mars), ce n’est pas grâce à l’amélioration de la conjoncture ou à la politique du gouvernement. Mais uniquement en raison des moindres dépenses et des recettes supplémentaires engendrées par la nouvelle convention définies par les partenaires sociaux.

    Le Figaro

    http://fortune.fdesouche.com/340587-lunedic-prevoit-encore-300-000-chomeurs-de-plus-en-2014-et-2015#more-340587