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social - Page 464

  • Taxe d'habitation : le pire est à venir

    Le comité des finances locales planche actuellement sur une réforme à hauts risques. Les habitants des beaux quartiers, propriétaires et locataires, pourraient payer jusqu'à deux fois plus. Explications.
    La réunion du Comité des finances locales prévue mardi 11 février, qui réunit le gouvernement et les représentants des maires et élus locaux (sénateurs, conseillers généraux et régionaux) risque d’être explosive. Il y sera question de la réforme de la fiscalité locale, un chantier que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé depuis quelques mois et qu’il s’est décidé à lancer dès maintenant.
    Le moment n’est pourtant pas le mieux choisi, puisqu’il revient à allumer un incendie juste avant les municipales. Car la réforme, telle qu’elle s’esquisse sur la base des travaux préliminaires, va faire exploser les impôts locaux des administrés. Des administrés qui sont aussi, ne l’oublions pas, des électeurs…
    Or ces derniers vont découvrir qu’ils risquent de voir leur taxe d’habitation grimper de 20 à 120%. Sur le papier, les intention du gouvernement sont louables : "rapprocher les bases d'imposition des locaux d'habitation de la réalité du marché, simplifier le mode de calcul des valeurs locatives, prévoir un dispositif de mise à jour permanent et conférer un rôle plus central aux collectivités territoriales".
    19 milliards de rentrées fiscales en 2013
    Soit. Mais dans la réalité, depuis 18 mois, les Français ont appris que les mesures de justice fiscale s’apparentent toujours à une hausse des prélèvements. Les 46 millions de foyers potentiellement concernés par la réforme ne sont pas dupes. Ils paieront davantage. Avec un risque politique majeur, souligné à plusieurs reprises par le député UMP Gilles Carrez.
    Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a ainsi tiré la sonnette d’alarme : "le gouvernement a la témérité de réengager une révision", a-t-il prévenu, "que tous les gouvernements ont écartée depuis plus de vingt ans".
    Mais la tentation est trop forte. Les collectivités doivent impérativement compenser la baisse (3 milliards d'euros sur 2014 et 2015) des dotations de l'Etat ? Or, la taxe d’habitation est avec la taxe foncière la principale recette des villes et représente 41% des recettes de fonctionnement. L’an dernier, elle a rapporté plus de 19 milliards d’euros, soit 3,2% de plus qu'en 2012.
    Les recettes de cet impôt qui touche propriétaires et locataires progressent donc déjà beaucoup plus vite que l’inflation et que les revenus des contribuables. Pourquoi aller plus fort encore ? Parce que, sur le papier, cette réforme n'est pas illégitime. Le fonctionnement de cet impôt est, en effet, un peu foutraque.
    Les mieux lotis ne sont pas les plus imposés
    Cette taxe supporte en effet trois critiques de taille. La première, c’est que les communes riches en sièges sociaux peuvent largement s’en passer et imposent très légèrement (comme c’est le cas à Paris) leurs habitants. Inversement, les petites communes rurales, faute d’industries et de commerces à taxer, appliquent au contraire des taux d’imposition très élevés.
    Deuxième critique : cette taxe est calculée sur des bases (la valeur locative théorique) qui n’ont pas été remises en cause depuis 1970 et qui privilégient les éléments de confort présents à cette époque. Autrement dit, l’occupant d’un immeuble années 70 (au top de l’équipement à l’époque mais aujourd’hui totalement obsolète) payera plus cher que celui d’un immeuble haussmannien (considéré à l’époque comme ancien, mais souvent modernisé depuis…).
    Bercy travaille depuis quelques mois à la réforme de ces bases Enfin, troisième critique, et c’est le point de friction, la taxe d’habitation ne prend pas en compte les ressources des occupants. Et pour André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), il est logique qu’on cherche à "corriger cette injustice."
    Peu probable qu'elle baisse pour quiconque
    Il y a donc des riches qui ne paient pas grand-chose, des pauvres qui s'étranglent en recevant chaque année le nouveau montant qu'ils doivent au fisc, des propriétaires de lofts magnifiques à peine imposés et des habitants d’HLM dont c'est le seul impôt direct. L’Etat avait déjà tenté, il y a quelques années, de mettre un peu d’ordre dans ce beau bazar et décidé d’un mécanisme de péréquation entre communes.
    La réforme que souhaite le gouvernement est autrement plus ambitieuse. En jouant sur l’assiette de la taxe d'habitation, elle va frapper au portefeuille les propriétaires et les locataires qui ont le triple handicap de 1) habiter dans une grande ville, 2) vivre dans un quartier bourgeois et 3) toucher des revenus. Ceux-là même qui étaient assez peu imposés. Pour certains, selon les premières estimations, la facture pourrait doubler. Mais il est peu probable qu’elle baisse pour les autres…
    Premier bénéficiaire : l'Etat
    Seul contribuable local à être certain de tirer profit de la réforme, l'Etat ! Il prend en effet à sa charge la taxe d’habitation des Français bénéficiant de l'exonération de cet impôt et rembourse aux collectivités toute une série de dégrèvements et de plafonnements. Au total, ces transferts représentent un quart de la collecte de la taxe, dont une partie devrait disparaître, à la faveur de la réforme. Du point de vue du gouvernement, la réforme aurait donc un double avantage : hausse des ressources des communes, baisse de la contribution de l’Etat.
    Les élus devront rendre leur copie en avril (juste après les municipales). Elle servira de base aux travaux des parlementaires qui incorporeront l’essentiel de leurs conclusions dans la prochaine loi de finances. Histoire de faire passer la pilule, la réforme devrait être étalée sur trois ans, jusqu’en 2018. À moins qu’elle ne soit, comme celle sur la famille le mois dernier, reportée "sine die"…
    Eric Treguier
    Source: Challenges.fr : http://www.challenges.fr/patrimoine/20140210.CHA0271/taxe-d-habitation-le-pire-est-a-venir.html
    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAkulkFZEaLAHOGMR.shtml

  • Hollande ou l’art du bluff avec une paire de deux

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que la séquence actuelle n'est pas porteuse pour François Hollande. Moqué dans la presse internationale pour son comportement volage, chahuté sur ses résultats plus que mitigés sur le terrain de la croissance. Et surtout désavoué pour l'instant sur le front de l'emploi, dont il a fait son cheval de bataille.
    Après la preuve patente de son échec à tenir une promesse de Gascon, le président, qui a bluffé pendant 21 mois, vient d'abattre son jeu. Et après avoir dévoilé une paire de deux, il décide de faire tapis avec son nouveau « pacte de responsabilité ».
    S'il y a bien une chose à laquelle les hommes politiques n'ont décidément pas renoncé, c'est leur inexpugnable arrogance quant aux capacités réelles du politique à piloter l'économie. Dans les économies développées, la complexité des structures et relations économiques rend hasardeuse tout interventionnisme de l’État qui fait souvent pire que mieux. La notion même d'un optimum économique, vers lequel la main visible de l’État guiderait les ménages et les entreprises, est problématique, tant son existence que son unicité est débattue par les économistes.
    Et François Hollande n'a pas fait d'écart à la technique principale de vente de l'entrepreneur politique, qui consiste à promettre des résultats différents avec les mêmes propositions économiques et sociales depuis 1983, lors de ses vœux adressés aux Français le soir du nouvel an. Même engagement indéfectible pour l'emploi (comme s'il pouvait en être autrement...) et mêmes incantations sans lendemain sur la réduction de la dépense publique, la simplification administrative. Les faits sont têtus et la publication fin janvier par Pôle Emploi des chiffres de l'emploi résonne comme un cruel rappel à la réalité : + 10 200 demandeurs de catégorie A supplémentaires et l'augmentation de 5 % du nombre de chômeurs à 3 303 200 demandeurs d'emploi.
    Si l’État dispose effectivement d'un levier pour stimuler la demande de travail, c'est au travers des emplois aidés, pris en charge, tout ou partie, avec de la dépense publique et qui solvabilise une demande adressée ensuite au secteur marchand. Leur effet économique est difficile à estimer mais il semblerait que le dispositif des emplois aidés (100 000 emplois d'avenir signés en 2013), quand il est déployé dans le secteur privé, permette une meilleure insertion dans l'emploi stable, des bénéficiaires (étude DARES, octobre 2012).
    L'autre volet de l'emploi aidé, au sein des administrations, consiste peu ou prou à faire creuser des trous pour les reboucher ensuite. Misère d'un keynésianisme mal compris.
    Inefficace artifice
    Cette astuce ne permet qu'un freinage comptable de la lente dégradation des conditions réelles sur le marché de l'emploi français, qui reste dépendant de la demande de travail des entreprises, et notamment des PME-PMI qui constituent le principal vivier de créations d'emploi. La tentative de promouvoir l'emploi individuel via la micro-entreprise se voit sanctionnée dans la surreprésentation de ces structures dans les 62 000 défaillances d'entreprises rapportées par la Banque de France pour le mois d'octobre. Or, les entreprises françaises connaissent leur plus faible taux de marge depuis 1985 selon l'INSEE ; la faute à une progression salariale qui excède les gains de productivité, fatalement plus faibles dans une économie de services, et d'une augmentation de la pression fiscale.
    C'est la faiblesse de l'investissement productif en France qui constitue le frein majeur à la création d'emploi. C'est donc à la création des conditions de l'investissement et à la restauration des marges des entreprises, au sens le plus large du terme, que doit s'attaquer le gouvernement. Investissement de capacité, d'abord ; les industries manufacturières, interrogées en octobre 2013 par l'INSEE prévoient une baisse de leurs investissements (- 7 %) en 2014. Sachant qu'un tiers de l'investissement prévu ne servirait qu'à remplacer l'existant, les perspectives de création d'emploi sont sombres. Investissement dans le capital humain puisque, à croissance limitée de la population et des bras pour travailler, ce sont bien les gains de productivité et l'innovation qui fourniront la production de demain.
    Effet d'annonce ?
    Le diagnostic est partagé par l'ensemble des observateurs ; les faiblesses ainsi que les atouts de l'économie française sont connus. Et si l'on veut bien passer sur l'emballage quelque peu grotesque du dispositif intitulé « pacte de responsabilité », il faut néanmoins se féliciter de ce type d'initiative qui peut être le début d'une réponse aux problèmes de marge des entreprises françaises, dont on ne peut pas attendre autre chose que ce pour quoi elles existent : elles ne sont ni « responsables » ni « irresponsables » : elles prospèrent quand l'environnement leur est favorable. Encore faudrait-il que les incitations auxquelles elles répondent ne soient pas contradictoires, entre alourdissement du poids (fiscal et réglementaire) de l’État dans leur vie quotidienne pour consolider les finances publiques et gesticulations ministérielles à chaque restructuration d'entreprise.
    Doit-on se féliciter de cet infléchissement de la stratégie présidentielle dans la lutte contre le chômage ? L'entêtement à sous-estimer la gravité de la situation et à surestimer ses forces n'est pas une preuve de sérieux et cette première partie du mandat de Hollande aura sans aucun doute fragilisé la parole présidentielle sur le terrain économique. Au-delà des paroles, le tournant social-démocrate, qui a permis à l'Allemagne de garder la tête haute au sein de l'Europe, non sans un tribut payé à la précarité de ses travail leurs les moins qualifiés, n'a pas encore annoncé la couleur en France.
    Antoine Michel monde & vie 4 février 2014

  • Taxe d’habitation : Le pire est encore à venir

    Ce mardi, le comité des finances locales planche sur une réforme à hauts risques. Les habitants des beaux quartiers, propriétaires et locataires, pourraient payer jusqu’à deux fois plus.

    Ce mardi matin, la réunion du Comité des finances locales, qui réunit le gouvernement et les représentants des maires et élus locaux (sénateurs, conseillers généraux et régionaux) risque d’être explosive. Il y sera question de la réforme de la fiscalité locale, un chantier que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé depuis quelques mois et qu’il s’est décidé à lancer dès maintenant.

    Le moment n’est pourtant pas le mieux choisi, puisqu’il revient à allumer un incendie juste avant les municipales. Car la réforme, telle qu’elle s’esquisse sur la base des travaux préliminaires, va faire exploser les impôts locaux des administrés. Des administrés qui sont aussi, ne l’oublions pas, des électeurs…

    Or ces derniers vont découvrir qu’ils risquent de voir leur taxe d’habitation grimper de 20 à 120%.

    Sur le papier, les intention du gouvernement sont louables: “rapprocher les bases d’imposition des locaux d’habitation de la réalité du marché, simplifier le mode de calcul des valeurs locatives, prévoir un dispositif de mise à jour permanent et conférer un rôle plus central aux collectivités territoriales”.

    19 milliards de rentrées fiscales en 2013

    Soit. Mais dans la réalité, depuis 18 mois, les Français ont appris que les mesures de justice fiscale s’apparentent toujours à une hausse des prélèvements. Les 46 millions de foyers potentiellement concernés par la réforme ne sont pas dupes. Ils paieront davantage. Avec un risque politique majeur, souligné à plusieurs reprises par le député UMP Gilles Carrez.

     

    Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, a ainsi tiré la sonnette d’alarme: “le gouvernement a la témérité de réengager une révision”, a-t-il prévenu, “que tous les gouvernements ont écartée depuis plus de vingt ans”.
    Mais la tentation est trop forte. Les collectivités doivent impérativement compenser la baisse (3 milliards d’euros sur 2014 et 2015) des dotations de l’État. Or, la taxe d’habitation est avec la taxe foncière la principale recette des villes et représente 41% des recettes de fonctionnement. L’an dernier, elle a rapporté plus de 19 milliards d’euros, soit 3,2% de plus qu’en 2012.

    Les recettes de cet impôt qui touche propriétaires et locataires progressent donc déjà beaucoup plus vite que l’inflation et que les revenus des contribuables. Pourquoi aller plus fort encore ? Parce que, sur le papier, cette réforme n’est pas illégitime. Le fonctionnement de cet impôt est, en effet, un peu foutraque.

    Les mieux lotis ne sont pas les plus imposés

    Cette taxe supporte en effet trois critiques de taille. La première, c’est que les communes riches en sièges sociaux peuvent largement s’en passer et imposent très légèrement (comme c’est le cas à Paris) leurs habitants. Inversement, les petites communes rurales, faute d’industries et de commerces à taxer, appliquent au contraire des taux d’imposition très élevés.

    Deuxième critique : cette taxe est calculée sur des bases (la valeur locative théorique) qui n’ont pas été remises en cause depuis 1970 et qui privilégient les éléments de confort présents à cette époque. Autrement dit, l’occupant d’un immeuble années 70 (au top de l’équipement à l’époque mais aujourd’hui totalement obsolète) payera plus cher que celui d’un immeuble haussmannien (considéré à l’époque comme ancien, mais souvent modernisé depuis…).

    Bercy travaille depuis quelques mois à la réforme de ces bases Enfin, troisième critique, et c’est le point de friction, la taxe d’habitation ne prend pas en compte les ressources des occupants. Et pour André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), il est logique qu’on cherche à “corriger cette injustice.”

    Peu probable qu’elle baisse pour quiconque

    Il y a donc des riches qui ne paient pas grand-chose, des pauvres qui s’étranglent en recevant chaque année le nouveau montant qu’ils doivent au fisc, des propriétaires de lofts magnifiques à peine imposés et des habitants d’HLM dont c’est le seul impôt direct. L’État avait déjà tenté, il y a quelques années, de mettre un peu d’ordre dans ce beau bazar et décidé d’un mécanisme de péréquation entre communes.

    La réforme que souhaite le gouvernement est autrement plus ambitieuse. En jouant sur l’assiette de la taxe d’habitation, elle va frapper au portefeuille les propriétaires et les locataires qui ont le triple handicap de 1) habiter dans une grande ville, 2) vivre dans un quartier bourgeois et 3) toucher des revenus. Ceux-là même qui étaient assez peu imposés. Pour certains, selon les premières estimations, la facture pourrait doubler. Mais il est peu probable qu’elle baisse pour les autres…

    Premier bénéficiaire : l’État

    Seul contribuable local à être certain de tirer profit de la réforme, l’État ! Il prend en effet à sa charge la taxe d’habitation des Français bénéficiant de l’exonération de cet impôt et rembourse aux collectivités toute une série de dégrèvements et de plafonnements. Au total, ces transferts représentent un quart de la collecte de la taxe, dont une partie devrait disparaître, à la faveur de la réforme. Du point de vue du gouvernement, la réforme aurait donc un double avantage : hausse des ressources des communes, baisse de la contribution de l’État.

    Les élus devront rendre leur copie en avril (juste après les municipales). Elle servira de base aux travaux des parlementaires qui incorporeront l’essentiel de leurs conclusions dans la prochaine loi de finances. Histoire de faire passer la pilule, la réforme devrait être étalée sur trois ans, jusqu’en 2018. A moins qu’elle ne soit, comme celle sur la famille le mois dernier, reportée “sine die“…

    Challenges.fr

    http://fortune.fdesouche.com/329028-taxe-dhabitation-le-pire-est-encore-a-venir

  • L’Euro et Arnaud Montebourg

    Arnaud Monterbourg a fait ce dimanche 9 février une déclaration importante au journal les Échos, dans une interview qui est sur le site internet des Echos[1]. Il y déclare en particulier :

    « Comme ministre de l’Industrie, je considère que l’euro est sorti de ses clous par une surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos entreprises.

    Entre 2012 et 2013, il s’est apprécié de plus de 10 % face au dollar et de plus de 40 % face au yen ».

    Les propos qu’a tenus le Ministre du Redressement Productif (i.e. de l’Industrie) apportent un saisissant contraste avec ceux Pierre Moscovici, dans l’émission Mots Croisés du lundi 3 février. Visiblement, mettre l’Euro en cause, souligner sa responsabilité dans la crise que nous connaissons, n’est plus un tabou, ni un propos qui autorise le ministre de l’économie et des finances à vous qualifier d’extrême droite, encore qu’il faille s’attendre à tout de Pierre Moscovici… Plus sérieusement, les propos d’Arnaud Montebourg sont justes, mais la solution qu’il préconise est boiteuse, ce qui ne fait que souligner le problème de positionnement politique qui est le sien.

    Des propos justifiés [...]

    Jacques Sapir - La suite sur RussEurope

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Euro-et-Arnaud-Montebourg

  • La destruction sociale et ceux qui la combattent

    140205

     

    À l'époque de Gorbatchev, paraissait en langue française un intéressant journal appelé "Les Nouvelles de Moscou". Les réflexions de cette époque pleine d'espoirs mériteraient sans doute d'être revisitées. L'une d'entre elles, fort simple, me revient souvent à l'esprit : il est toujours plus long de faire pousser un arbre que de l'abattre. On n'assiste pas au même processus. On peut répondre à cela, en remarquant, qu'en s'y prenant convenablement, de préférence dans le jardin de la France et à la sainte Catherine, on est surpris au bout d'une dizaine d'années, des prospérités de ses plantations.

     

    La frénésie de destruction sociale, la "déconstruction sociétale" à laquelle s'attache le pouvoir actuel, ne s'exerce sans doute pas avec la même violence terroriste que le bolchévisme russe ou que la révolution jacobine. "Sensuel et sans férocité", du moins en apparence, le régime radical socialiste au retour duquel travaille depuis toujours François Hollande, provoque cependant des dégâts durables. Et si les choses durent ainsi, jusqu'en 2017 voire au-delà, il sera bien difficile aux habitants de l'Hexagone de remonter la pente douce sur laquelle leurs gouvernants les ont fait dégringoler.

     

    Énvisageons ici le devenir des forces qui s'y opposent vraiment, des espoirs qu'elles suscitent, des perspectives qu'elles contiennent.

     

    Jusqu'au 2 février, jusqu'aux deux immenses rassemblements de Paris et de Lyon, les commentateurs agréés pouvaient penser que le mouvement exprimé en 2013 sous le nom de "Manif pour tous" allait mourir dans l'échec. Certains ne se privaient pas de le démontrer par A + B. Le pronostic s'étayait en fonction de très vieilles équations rationnelles : changement de porte-parole, scission entre trois rassemblements échelonnés sur moins d'un mois, pollution inquiétante par les éléments le plus extrêmes et les plus hétéroclites.

     

    Tout cela ne pouvait, a priori, selon les données empiriques des uns, et en vertus des idées reçues des autres, qu'aboutir à un essoufflement. Dressé en vue d'une seule course, le cheval devait retourner à l'écurie. Le mouvement n'avait été programmé que contre une seule loi. Celle-ci se trouve désormais votée, promulguée, entérinée par le petit comité que l'on appelle les Sages. Le fronton du conseil constitutionnel est orné d'un sphinx. D'assez vilaine facture, commandé en 1972 à un sculpteur catalan, cet animal mythique est supposé tout savoir. Les infaillibles se sont prononcés, la cause est réglée. La triste parodie matrimoniale à laquelle se sont livrés l'année écoulée 7 000 couples insolites est devenue loi de l'État. La société doit s'incliner.

     

    N'oublions jamais le vertige jacobin. La république française pouvant se targuer désormais d'avoir dépassé, sur les chemins de la puissance, le parlement de Westminster, elle peut enfin "tout faire" même "changer un homme en femme". Prométhée n'est plus enchaîné.

     

    L'ivresse secrète des déconstructeurs, un moment victorieux, se mesure aujourd'hui à leur déception d'après-boire. Gueule de bois de ceux qui déplorent le coup d'arrêt que le chef de l'État a été contraint de donner aux élaborations suivantes.

     

    Car avec la gauche, on doit le savoir, quoiqu'elle en dise, on doit toujours s'attendre à un projet supplémentaire. Pause tactique, parfois. Renoncement stratégique, jamais.

     

    Et c'est conscient de cela, que le mouvement de rejet, venu du fond séculaire d'un très vieux peuple, non seulement n'a pas capitulé, mais s'est développé.

     

    M. Valls se trompe lui-même cependant en assimilant le concept de "la manif pour tous" à celui du Tea Party américain. Les deux types de rassemblement représentent en fait, techniquement, à peu près exactement le contraire l'un de l'autre.

     

    Le seul point commun tient aux ravages que la défection droitière provoque sur l'échiquier électoral des États-Unis et celle dont le ministre de l'Intérieur rêve actuellement de renouveler, 30 ans après sa découverte par Mitterrand, pour sauver sa propre coalition minoritaire en voix : on appelle cette manœuvre l'effet de triangulation.

     

    Ce petit calcul ne repose que sur une dimension de pure tambouille politicienne. Or, on doit constater l'absence de tels calculs dans les mouvements qui se sont développés depuis 2013. Seule la première porte parole de la contestation, dont on ne contestera ni les mérites passés, ni le talent médiatique, avait évoqué une hypothèse de participation aux joutes municipales. Sur ce point elle a été désavouée.

     

    Rentrant en septembre de vacances heureuses, je notais le grand espoir inattendu que représentait l'été dernier cette floraison des veilleurs, déjouant, nuit après nuit, sans violence ni provocation, les mesquines persécutions d'une police dévoyée de ses véritables tâches. Au bout du compte il me semble possible d'espérer voir croître cette jeune pousse, d'une façon beaucoup plus solide et durable que ne le pensent ses adversaires. Je ne puis la comparer raisonnablement, et je lui souhaite une carrière analogue à celle des deux grands mouvements conservateurs d'occident, trop mal connus en France. Le premier est apparu en Grande Bretagne dans les années 1832-1837, sous l'influence de la Jeune Angleterre(1)⇓ Sous cette influence s'organise le parti conservateur actuellement au pouvoir avec David Cameron. Le second, beaucoup plus récent, à transformé le paysage intellectuel nord-américain à partir de la création en 1955 de National Review, sous l'influence de gens comme James Burnham et William Buckley.

     

    Le point commun de ces conservateurs est d'avoir développé leur conscience civique à partir de l'horreur que leur inspira, au XIXe siècle la révolution française. La portée de cet événement avait été parfaitement comprise dès les journées des 5-6 octobre 1789 par Edmund Burke. (2)⇓ Le mouvement conservateur américain est apparu au milieu du XXe siècle en réaction à la complaisance des dirigeants de Washington vis-à-vis du communisme. Il représente aujourd'hui la force agissante du parti républicain.

     

    En ce XXIe siècle commençant, on peut et on doit espérer en France, non pas un simple sursaut mais une prise de conscience aussi profonde du mal que fait l'influence croisée du marxisme et du jacobinisme, destructeurs de la société par le levier de l'État supposé la protéger. Un tel mouvement n'avancera ni dans la violence ni dans l'anarchie, ne s'affiliera à aucune impasse programmée par la classe politique. Nul ne peut aujourd'hui prévoir comment la source jaillira, l'important est de mesurer ce qu'elle représente d'espérance.

     

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/02/la-destruction-sociale-et-ceux-qui-la-combattent.html

     

    Apostilles

     

    1 - c'est ce contexte que décrit Disraëli dans son grand roman "Coningsby".

    2 - cf. la lettre qu'il écrit à son fils le 10 octobre 1789. Ses fameuses et prophétiques "Réflexions" datent de 1790

  • Jacques Sapir : « Ce que Sartre aurait appelé des saloperies »

    Les temps sont malsains. À force de prétendre que nous sommes dans une situation comparable aux funestes « années 1930 », certains journalistes et hommes politiques sont en train de créer une atmosphère particulièrement délétère. 

    Les insinuations, les amalgames et les mensonges tiennent lieu aujourd’hui d’arguments. On a franchi un nouveau cap avec l’article du sieur Colombani dans Direct Matin et avec les accusations proférées à mon endroit par Pierre Moscovici, Ministre de l’économie et des finances.

    Les deux m’apparaissent liés. On en voit l’origine : la volonté d’un pouvoir aux abois et d’une élite discréditée de sauver l’Euro à tout prix en qualifiant les adversaires de la monnaie unique d’extrémistes. C’est en soi un acte de déni de la démocratie. Mais on pourrait aussi  les comparer à ce que Jean-Paul Sartre appelait des “saloperies”[5].

    Rassurons les; l’histoire ne repasse pas les plats. Ce n’est pas les “années trente” qui nous attendent, mais quelque chose de nouveau. Le raisonnement dans des cadres conceptuels dépassés ne sert qu’à masquer des problèmes d’aujourd’hui, qui eux sont bien réels. L’histoire s’écrit la première fois en drame et la seconde en farce. Reste que cette farce à sa raison d’être. Au mieux le refus d’admettre ses erreurs. Au pire, des intérêts particuliers qui aujourd’hui s’opposent à celui du plus grand nombre.

    Une “saloperie” écrite.

    Commençons par le sieur Colombani, ci-devant ancien directeur du Monde, directeur de Slate.fr, et qui devrait savoir, pourtant, que les mots ont un sens. Il écrit donc, dans le journal gratuit Direct Matin du lundi 3 février [1]:

    « Une France du rejet de l’autre – aussi bien l’immigré que l’Européen, l’Arabe ou le Juif – est en train de s’affirmer. C’est la France du repli identitaire et du refus de l’euro. »

    Venant après les diverses manifestations de ces dernières semaines, ces phrases procèdent à 2 amalgames. Le premier, assez ignoble, entre des expressions de l’antisémitisme (car Juifs ET Arabes sont des sémites…) et un sentiment anti-européen.

    Que des personnes aient manifestées leur haine des Juifs et des Arabes est une chose. C’est stupide, c’est immonde, mais c’est. Et nous savons que ces gens ne sont qu’une petite minorité. Mais, associer dans la même phrase un mouvement anti-Union Européenne et ces illuminés est un amalgame qui non seulement est ignoble, on l’a dit, mais de plus parfaitement irresponsable.

    Le sieur Colombani sait parfaitement, on n’occupe pas les responsabilités qui furent les siennes sans y acquérir quelques rudiments de sociologie, que cet amalgame entre deux mouvements parfaitement différents dont le but est de discréditer le mouvement anti-UE, va aboutir à légitimer la folie des antisémites de tout poil. Notons, d’ailleurs, qu’il y a un amalgame au sein de l’amalgame : c’est de traiter d’anti-Européens des gens qui contestent l’Union Européenne.

    Et je signale au sieur Colombani qu’un récent sondage réalisé aux Pays-Bas montre que 55% des personnes interrogées sont partisans d’un retrait de l’UE[2]. Or, l’Union Européenne n’est pas l’Europe. Une partie des pays européens ne sont pas dans l’UE, et l’on ne confond pas une réalité géographique avec une institution.

    Le second amalgame est clairement insultant et encore plus ignoble que le premier. C’est l’assimilation du rejet de l’Euro (qui progresse à l’évidence dans notre pays et chez nos voisins[3]) aux groupuscules identitaires. Je signale au sieur Colombani que certains groupuscules de cette mouvance sont de plus favorables à l’Euro.

    Mais, ici encore, c’est bien la volonté de diffamer, de nuire, qui se manifeste. Il faut à tout prix montrer que seuls les « extrêmes » s’opposent à l’Euro. Alors, nous avons plus d’un tiers des Français qui sont extrémistes. Est-ce à cela que vous voulez aboutir sieur Colombani ? Non seulement vos propos sont ignobles et insultants, mais ils sont surtout parfaitement et profondément irresponsables. En fait, les positions anti-Euro rassemblent largement, à droite comme à gauche.

    L’appel du European Solidarity Manifesto prouve, s’il en était besoin, que cette opposition vient de tous les milieux, et que des économistes parfaitement connus et ayant exercé des responsabilités importantes les soutiennent[4]. Mais, l’ignoble est un registre qui n’est hélas pas étranger au sieur Colombani. Il avait tenu des propos similaires lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Quelle que soit la manière dont on les entend, ils peuvent constituer une “saloperie” au sens où l’entendait Jean-Paul Sartre.

    Ce genre de propos n’est d’ailleurs pas nouveau. Fin novembre 2013 on y avait été déjà confronté avec le dossier du Point,  reprenant des affirmations fausses et diffamatoires, et dont il fut rendu compte dans la note « La Littérature à l’estomac »[6].

    Les dits de Pierre Moscovici

    Il se fait, par le plus grand des hasards, qu’il y eût ce même lundi 3 février débat sur France 2 entre Pierre Moscovici et Marine le Pen. Or, à cette occasion, Pierre Moscovici a dit que j’étais un économiste d’extrême droite. Notons, tout d’abord, que la formule n’a pas de sens.

    Un économiste peut être classé parmi les différentes écoles de la pensée économique. On peut dire qu’il est « néo-classique », « hayekien », « keynésien », « néo-keynésien », « post-keynésien », « monétariste », « marxiste » ou, en France en particulier, « régulationniste », et j’en oublie certainement. Il s’agit de qualifier l’origine de sa pensée, en se référant aux textes qu’il utilise et qu’il produit.

    Mais, parler d’un économiste d’extrême droite ou d’extrême gauche n’a tout simplement pas de sens. C’est confondre la position du citoyen avec celle de l’économiste. On ne peut qualifier quelqu’un qu’en référence à ses propos, à l’oral ou à l’écrit. Or, je mets au défi Moscovici et consorts de trouver dans mes écrits et mes paroles quoi que ce soit qui fasse l’apologie d’idées d’extrême droite.

    Quand on se permet d’accuser, on prouve, ou on se tait! Et, de plus, je le renvoie à la  brève note qu j’ai publiée sur ce sujet[7]. Mais, Pierre Moscovici ne se contente pas d’être, au regard des résultats qu’il obtient, ce que certains pourraient considérer comme un déplorable Ministre des Finances[8], Il me connaît personnellement.  Il a donc menti en pleine connaissance de cause. Il faut alors se demander pourquoi.

    La réponse pour moi est claire : ce sont mes positions sur l’Euro, positions que je tiens publiquement depuis 2006, qui sont la cause de ce gros mensonge. Comme les positions anti-Euro sont en train de progresser dans la société française, à l’instar du sieur Colombani, on sort la grosse artillerie. C’est donc l’air de la calomnie qui nous est chanté sur tous les tons.

    Joseph Goebbels, de sinistre mémoire, disait déjà qu’il voulait jouer sur l’émotion et non la raison. Peu importe donc les arguments que j’ai pu avancer, arguments qui peuvent être considérés comme juste ou faux suivant les opinions, mais qui n’en restent pas moins des arguments. Il s’agit de me déconsidérer et, à travers moi, tous ceux qui pensent que l’Euro est une mauvaise chose, et ils sont de plus en plus nombreux que ce soit parmi les économistes[9] ou dans la population. Il s’agit de les associer, dans les représentations collectives, avec ce monstre à cent têtes qu’est « l’extrême droite ».

    La ficelle est donc un peu grosse. Surtout, venant d’un Ministre qui fait son possible pour accroître la désespérance de la population, qui courbe l’échine devant les banques et les banquiers. On attendait autre chose d’un Ministre de la République.  Je le dis publiquement: c’est indigne et c’est scandaleux. Qu’il soit partisan de l’Euro est son affaire. Cela ne prouve qu’une chose, que ses connaissances en économie sont limitées, à l’évidence. Mais, son savoir faire dans la communication est quant à lui expéditif, à l’image de son ambition.

    Pierre Moscovici, Ministre des Finances de la République, a donc commis, un acte bien détestable. Que cela ait été fait dans le cadre d’un débat public et télévisé ne change rien à l’affaire. Je constate d’ailleurs que le meneur de jeu de l’émission, Monsieur Yves Calvi, s’est aussitôt démarqué de ces propos, sachant fort bien qu’ils pourraient, si j’en exprimais l’envie et le désir, donner lieu à une action en justice.

    Une origine présidentielle

    Mais, qu’il s’agisse de Colombani ou de Moscovici, il est clair que l’on n’a pas affaire à des dérapages individuels, qu’une âme charitable pourrait mettre sur le compte d’un aveuglement passager. Ces attaques sont hélas trop coordonnées, et elles reprennent les mêmes thèmes, ce que les « communicants » appellent des « éléments de langage ».

    Cela ressemble fort à une “ligne”  qui serait désormais appliquée. Il faut alors se souvenir des  pratiques qui avaient cours dans l’URSS stalinienne d’antan. Dès que le Bureau Politique avait émis une condamnation, on devait la transcrire en attaques où l’odieux le disputait à l’ignoble, quand elles ne tombaient pas dans le ridicule. On pourrait faire une intéressante comparaison entre ces pratiques, qui sont bien connues des historiens, et l’attitude du journaliste comme du Ministre.

    Tout ceci remonte, qu’on le veuille ou non, au Président. Qu’il l’ait voulu ou pas, cette “ligne”, à n’en pas douter, est issue de son discours, de son affirmation violente, presque désespérée, que l’Euro c’est l’Europe n’en laisse pas douter. Que l’on regarde les mots choisis [10]:

    « Je ne laisserai pas faire, au cours des prochains mois, ceux qui veulent en terminer avec l’idée européenne. Pas seulement en France, il y en a d’autres, parfois même aux gouvernements. Je ne laisserai pas faire ceux qui veulent en terminer avec l’idée européenne ou ceux qui veulent briser l’acquis communautaire, c’est-à-dire tout ce qui a été fait depuis des générations et des générations. Je ne laisserai pas non plus faire ceux qui veulent sortir de l’euro, qui pensent ainsi sauver la Nation alors qu’ils la mettent en péril. Parce que notre avenir, c’est dans l’Europe… »

    On retrouve, là aussi, l’assimilation de l’Euro à l’Europe, et ce alors que tout le monde sait que des pays importants, la Grande-Bretagne et la Suède par exemple, font partie de l’Union Européenne mais pas de la zone Euro. On retrouve l’expression de ce sentiment d’exaspération avec la répétition du « je ne laisserai pas faire… », qui permet à Emmanuel Todd de montrer avec brio comment l’inconscient vient ici affleurer le dit[11].

    Il est aujourd’hui clair que voyant le projet européiste confronté à des attaques nouvelles, convergentes, et qui montent en puissance, confronté à une réalité qui diverge de plus en plus de son idéologie, François Hollande ne trouve plus que dans la politique du mensonge d’issue.

    Mais, il ne peut que savoir que cette issue ne fonctionne qu’à court terme. On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes ». Il faut aussi se souvenir de ces lignes de Gunther Anders, dans l’Obsolescence de l’Homme[12], qui m’ont été communiquées par un correspondant :

    « En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. »

    Mais que tous le sachent et ce quel que soit leur position de pouvoir : tout ce qui est possible sera fait pour mettre leurs projets en échec et les empêcher de rejouer la farce des années trente à leur seul profit. L’analyse des défauts et de l’échec de la monnaie unique est aujourd’hui partagée par de nombreux économistes, dont des prix Nobel, tant en France qu’à l’étranger. Je ne me laisserai pas intimider par des attaques qui déshonorent ceux qui les portent. Mais je les préviens : ils m’en rendront politiquement raison.

    Notes:

    [1] Colombani J-M., « La France du repli et du rejet », Direct Matin, 3 février 2014, p. 5. URL :http://www.directmatin.fr/france/2014-02-03/la-france-du-repli-et-du-rejet-par-jean-marie-colombani-654385?inbound_google_redaction=1

    [2] Sondage réalisé par l’institut de sondage Maurice de Hond auprès de 2.100 Néerlandais âgés de plus de 18 ans. Il sera divulgué dans son entièreté le 6 février 2014.

    [4] Voir la liste des signataires de l’appel du European Solidarity Manifesto, à l’adresse :http://www.european-solidarity.eu/signatories.php

    [5] Et je rappelle que selon Jean-Paul Sartre, le salaud intégral est celui qui sait qu’il est un salaud, et qui persiste et signe dans sa saloperie.

    [6] Publiée sur Russeurope, le 1er décembre 2013, URL : http://russeurope.hypotheses.org/1791

    [7] Sapir J., « À tous et toutes », note publiée sur RussEurope, le 11 novembre 2013, URL :http://russeurope.hypotheses.org/1711

    [8] Voir, « Chez ces gens là… », note publiée sur RussEurope le 15 décembre 2013, URL :http://russeurope.hypotheses.org/1835

    [9] Dernièrement nous avons eu Jacques Généreux, du Parti de Gauche, qui a pris position très clairement dans Marianne du vendredi 31 janvier, mais aussi Jacques Mazier ou Henri Sterdyniak

    [10] Ouverture de la conférence de presse du président de la République au Palais de l’Élysée le 14 janvier 2014. http://www.elysee.fr/declarations/article/ouverture-de-la-conference-de-presse-du-president-de-la-republique-au-palais-de-l-elysee-le-14-janvier-201/

    [12] Anders G., L’Obsolescence de l’homme, t.  1, trad. Christophe David, Editions Ivrea , Paris, 2002 et T-2, Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle, trad. Christophe David, éditions Fario, Paris, mars 2011.

    RussEurope

    http://fortune.fdesouche.com/328454-jacques-sapir-ce-que-sartre-aurait-appele-des-saloperies

  • La fumisterie du million d’emplois promis par le Medef

    L’offre est alléchante. En échange de nouvelles exonérations et autres petites gâteries accordées aux patrons, le Medef promet de créer 1 million d’emplois nets en 5 ans. Le pactole !

    Pour inciter les entreprises françaises à créer 1 million d’emplois nets, le gouvernement social-démocrate devra consentir quelques efforts. En matière de cadeaux au patronat, il n’en est plus à ça près, nous direz-vous.

    Les recettes pour remporter le jackpot sont prévisibles : baisse des charges (qui dans la terminologie du Medef signifie cotisations sociales), simplifications administratives, flexibilité, le tout adossé à quelques dizaines de milliards d’économies budgétaires. Une paille !

    Pour un million d’emplois nets, le jeu en vaut vraiment la chandelle, même si le perfide Bayrou se plaît à rappeler que 3,3 millions de chômeurs de catégorie A, moins un million d’emplois créés = 2,3 millions de demandeurs restants. La logique arithmétique est implacable !

    D’autant qu’un million d’emplois créés à l’horizon 2019/2020 ne font que 200.000 créations par an, ce qui correspond pile-poil au nombre des nouveaux inscrits à Pôle Emploi en 2013 dans la seule catégorie A (même constat en 2012).

    Ah non, mille excuses ! Notre calcul est approximatif. L’engagement du Medef porte sur la création de 200.000 emplois NETS par an. Autrement dit, dans la conjoncture actuelle, il lui faudra en créer deux fois plus pour contrebalancer les licenciements et en dégager 200.000 supplémentaires.

    400.000 emplois créés par an : Qui peut croire à pareille sottise ? Hollande bien entendu !

    Sans compter que l’économie française devra absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Tous ces jeunes qui, au terme de leurs études (ou de l’abandon de celles-ci), se présentent au portillon du salariat. Ils sont légion.

    La promesse de Pierre Gattaz, Président du Medef, ressemble à s’y méprendre à celle du Président de la République d’inverser la courbe du chômage. Elle n’engage que ceux qui y croient. Pas nous !

    Il ne suffit pas de baisser les cotisations (pardon, les charges !) et de favoriser la flexibilité pour relancer les embauches. Ce serait trop simple. Les allégements sont monnaie courante depuis des décennies. Ils se traduisent invariablement par une augmentation des marges bénéficiaires (généreusement distribuées aux actionnaires) et/ou par un accroissement des inégalités entre salariés du bas de l’échelle et cadres dirigeants bien lotis. Pas seulement dans les groupes cotés au CAC40, mais dans la majorité des entreprises. Les nouveaux allégements ne feront qu’amplifier cette dichotomie.

    Le million d’emplois nets créés en 5 ans est une fumisterie, tout simplement parce que l’économie française n’en a plus les capacités.

    • On ne crée pas d’emplois nouveaux quand on ferme les usines (chaque jour nous apporte son lot de fermetures ou de réductions drastiques des effectifs).

    • On ne crée pas d’emplois quand la demande intérieure stagne par le gel des salaires des classes populaires et par l’augmentation du coût de leurs dépenses incompressibles (loyers, énergies…).

    • On ne crée pas d’emplois en France avec des catégories supérieures qui dépensent une part grandissante de leurs revenus dans l’achat de produits que nous ne fabriquons pas ou plus : voitures haut de gamme, produits électroniques (smart phones, tablettes, hi-fi, téléviseurs…), fringues, accessoires et montres de luxe, vacances à l’étranger…

    Tout accroissement du pouvoir d’achat des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) se traduit par une augmentation des importations de produits à haute valeur ajoutée qui creusent un peu plus notre déficit commercial abyssal.

    La première mesure de bon sens est d’accorder des exonérations aux seules entreprises qui s’engagent à relocaliser leurs usines ou à produire en France des produits que nous ne fabriquons plus et que nous sommes donc contraints d’importer.

    Seule une re-dynamisation de nos capacités de production peut, à terme, nous sortir de la spirale du chômage.

    Les entrepreneurs doivent produire en France. Cette dynamique conditionnera et justifiera alors l’allégement des coûts.

    Le premier pas revient donc au Medef ! (On peut toujours rêver).

    Actu Chômage

    http://fortune.fdesouche.com/328624-la-fumisterie-du-million-demplois-promis-par-le-medef#more-328624

  • Historique des études sur le coût de l’immigration

    Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, attention à « l’économiquement correct ! »
    À la suite d’un entretien donné par François de Closets au « Figaro Magazine » du 27 décembre 2013 à propos du coût annuel de l’immigration, André Posokhow, qui s’est déjà exprimé à ce sujet sur le site de Polémia à plusieurs reprises, nous a remis un Historique, actualisé, des études sur le coût de l’immigration que nous articulons pour nos lecteurs en trois volets : Présentation de l’Historique – Historique des études – Tableau récapitulatif des études sur le coût de l’immigration.
    Polémia
    I Présentation de l’Historique des études sur le coût de l’immigration
    Une critique hautaine mais mal inspirée
    Dans le Figaro Magazine du 27 décembre 2013, François de Closets, interrogé sur le programme du Front national, s’en est pris au chiffre du coût annuel de l’immigration cité par la présidente de ce parti : 70 Mds€, qui est à peu près celui auquel est arrivé Yves-Marie Laulan lors du colloque de l’Institut de géopolitique des populations en février 2012. Selon le journaliste « le chiffre avancé est purement fantasmatique, les études sérieuses, donc certaines, avancent des chiffres très inférieurs : aux alentours de 10Mds€, gagnés pour certains auteurs, perdus pour certains autres ». Quelle assurance et quel mépris ! Et quel ralliement à l’économiquement correct !
    Des auteurs qualifiés
    Si Monsieur de Closets s’était informé il saurait que depuis 1990, année au cours de laquelle Pierre Milloz, docteur en droit, ancien élève de l’ENA et inspecteur général du ministère de l’Industrie, fit paraître un rapport sur le coût de l’immigration réitéré en 1997, plusieurs auteurs se sont penchés sur cette question. Ces auteurs ont pour la plupart des références qui mériteraient une écoute plus attentive.
    Rappelons que notre unique prix Nobel d’économie, Maurice Allais, avait pris une position très critique sur ce sujet (*).
    D’autres économistes de haute stature : Jacques Bichot, professeur des universités et membre honoraire du Conseil économique et social, et Gérard  Lafay, professeur émérite à Paris II, ont, au début des années 2000, dans le cadre de l’Institut de géopolitique des populations, affiché des montants de coûts annuels supérieurs à 30Mds€.
    Le spécialiste en migrations, Jean-Paul Gourévitch, expert international en ressources humaines, a fait paraître depuis 2008 plusieurs monographies pour Contribuables associés dont la dernière, monographie n° 27, a été consacrée à ce thème en novembre 2012.
    Jean-Yves Le Gallou, ancien élève de l’ENA et haut fonctionnaire, s’inspirant de Maurice Allais, a calculé le coût additionnel des 200.000 entrées annuelles d’immigrants.
    Enfin, trois études sont parues en 2012 et 2013. Ce sont celles de Yves-Marie Laulan, démographe, géopoliticien, ancien économiste du FMI et de la Banque mondiale, déjà citée, de Polémia sous la plume d’André Posokhow, ancien de Sciences Po Paris, expert-comptable diplômé et consultant international, et enfin de Gérard Pince, docteur en économie du développement et ancien consultant auprès du FMI et de la Banque mondiale. Ces trois dernières études chiffrent le coût annuel de l’immigration pour les finances publiques françaises entre 65Mds€ et 85Mds€. Certes, les choix opérés par les auteurs, les hypothèses, les modalités de calcul peuvent prêter à discussion ou à la critique. Il est bien évident qu’il s’agit d’estimations ; elles sont d’ailleurs souvent présentées comme telles. Parfois les études se succèdent et se corrigent d’autant plus que, comme l’a souligné Madame Tribalat dans son livre Les yeux grands fermés, les instruments statistiques offrent une fiabilité faible et font ressortir « une certaine préférence pour l’ignorance ». Mais les travaux n’ont rien de fantasmatique et s’affinent d’année en année face à une situation dramatique et qui s’aggrave constamment. Nous y reviendrons.
    Monsieur Chojnicki n’a pas traité le sujet du coût de l’immigration
    François de Closets parle d’études sérieuses qui avancent des chiffres très inférieurs. Il ne les nomme pas mais celle qui est le plus souvent citée est celle de Xavier Chojnicki, de l’Université de Lille 2, et Lionel Ragot, de l’Université d’Evry, commandée par trois ministères et parue en 2010 et qui a été résumée dans leur livre paru à la fin de 2012 : L’immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ?.
    X. Chojnicki et son équipe évaluent la contribution nette budgétaire positive des immigrés sur une base statique et leur contribution future aux agrégats macroéconomiques futurs de la France selon la méthode dynamique de la « comptabilité générationnelle ».
    Les médias, qui se réfèrent à leurs études dès que cette question du coût de l’immigration est évoquée, ont accueilli avec soulagement le résultat chiffré de l’étude de 2010 qui annonçait une contribution budgétaire nette positive de 12Md€. Or, deux ans après, le livre réduisait ce solde positif à 3,9Md€ sans qu’une explication claire soit donnée.
    D’une manière symptomatique les médias se sont abstenus de relever que les auteurs ont présenté des constats bien connus mais qui n’en prennent que plus de relief :
        – En plus de la perspective de revenus, « la protection sociale doit dans tous les cas être intégrée à l’analyse des motifs de migration » ;
        – X. Chojnicki souligne la surreprésentation des immigrés pour certains risques de la protection sociale : RMI puis RSA, chômage, logement, famille ;
        – Les auteurs notent, comme Michèle Tribalat, que l’intégration de nouvelles générations d’immigrés « rencontre aujourd’hui de réelles difficultés qui ne doivent pas être occultées ».
    La méthode de détermination de ce solde positif fait ressortir des choix de fond qui sont contestables :
        – Les auteurs ne prennent en compte que les immigrés directs au nombre de 5,2 millions ;
        – Affirmer que la France est un pays d’immigration relativement modérée sur la base d’un solde migratoire de 75.000 personnes revient à assimiler l’émigration des Français autochtones aux flux de retour d’immigrés et à ne pas tenir compte de l’immigration irrégulière. Il s’agit au moins d’une erreur ;
        – Les données statistiques auxquelles se réfèrent les auteurs sont anciennes : la date de référence des travaux est l’année 2005 ;
        – Une autre lacune est d’avoir borné l’examen individualisé des dépenses aux prestations à caractère social dont certaines, comme la santé ou l’éducation, apparaissent comme significativement sous-évaluées. Les autres coûts budgétaires sont répartis au prorata du pourcentage des immigrés dans la population française, soit environ 8% selon les auteurs, ce qui aboutit à une sous-estimation.
    L’immigration, ce n’est pas seulement les immigrés tels que Xavier Chojnicki les définit, à savoir les individus étrangers nés à l’étranger et immigrant légalement en France. Ce sont également leurs descendants qui forment la deuxième génération. Ce sont aussi les immigrés clandestins et les descendants de ceux-ci, nés en France. Or les auteurs n’en ont délibérément pas tenu compte.
    Cette cible restreinte, certaines méthodes employées et le choix de ne pas retenir une surreprésentation de l’immigration dans les autres dépenses que les prestations sociales conduisent à considérer le chiffre positif de 3,9Mds€ du livre de Xavier Chojnicki ainsi que les conclusions de l’étude dynamique comme ne reflétant pas la réalité du poids de l’immigration sur nos finances publiques.
    En définitive, Xavier Chojnicki et Lionel Ragot n’ont traité qu’une partie du coût d’une partie de la population immigrée et d’une partie de ses coûts et non celui de l’immigration comme les médias l’ont apparemment cru et annoncé. En fait, les auteurs n’ont pas traité le sujet de l’immigration et de son coût. A ce titre leurs conclusions ne sauraient être considérées comme la référence de cette problématique et ne méritent pas l’enthousiasme que les médias ont manifesté.
    Des études récentes qui montrent un coût gigantesque et ruineux pour la France et les Français
    Revenons aux études récentes qu’un examen attentif peut qualifier de sérieuses et qui sont résumées dans le tableau ci-après (IIIe volet).
    Il est loisible de constater que ces études et les auteurs qui se sont penchés sur cette problématique sont peu nombreux. Il paraît difficile de comprendre que l’INSEE et l’Institut national d’études démographiques (INED) ne se soient pas livrés à cet exercice. C’est plus qu’un oubli, c’est une lacune que l’on est bien obligé de considérer comme délibérée.
    Comme l’a constaté J.P. Gourévitch et dénoncé M. Tribalat dans son livre Les yeux grands fermés, l’appareil statistique est peu fiable, les chiffres incertains ou absents, l’ignorance volontaire.
    Cet état de choses est à relier au faible écho médiatique qui accueille leurs travaux contrairement à ce qui a été le cas pour les études de X. Chojnicki et de L. Ragot. Il n’y a ni discussion sur le fond, ni critique argumentée : seulement la dérision ou la réprobation.
    Les auteurs ayant travaillé dans des cadres distincts et à des dates différentes, leurs écrits reflètent des choix de méthode divers et parfois sensiblement différents.
    C’est le cas, par exemple, pour l’identification  de la population cible des études et de son estimation chiffrée. J.Y. Le Gallou et G.Pince visent, le premier, le contingent annuel d’immigrés arrivant en France, le second, la seule population immigrée venant des pays du tiers-monde.
    J.P. Gourévitch distingue les dépenses qui sont des coûts de celles qui sont des surcoûts ou des investissements. G. Pince intègre les dépenses régaliennes : défense, culture, etc., dans l’ensemble des dépenses qui constituent la base de calcul des coûts affectés aux immigrés. Enfin, J.P. Gourévitch, à partir de ce qu’il considère comme des investissements, calcule leur rentabilité d’ailleurs négative pour l’ensemble des immigrés à hauteur de 15,3Mds€.
    Cependant il est loisible de constater que les études successives, parfois chez le même auteur, apportent des avancées dans la connaissance de ce phénomène de l’immigration massive et montrent une convergence sur plusieurs points importants.
    La première étude de notre champ d’analyse, celle de Pierre Milloz, a posé le cadre de travail qui est généralement annuel et budgétaire. Ce cadre a été repris par J.P. Gourévitch, Polémia et G. Pince.
    La macroéconomie apparaît chez J.P. Gourévitch au travers du calcul de la rentabilité des investissements et chez Y.M. Laulan. G. Pince, dans le chapitre 5 de son livre paru en 2013, a montré l’impact négatif de l’immigration sur le PIB et surtout sur le PIB par habitant débouchant ainsi sur un appauvrissement drastique et, à terme, sur la ruine des Français.
    J.P. Gourévitch a introduit la notion de coûts sociétaux, de fraude fiscale et sociale et a montré les conséquences chiffrées de ces dérives. Citée par Y.M. Laulan, cette notion a été reprise et développée par l’étude Polémia. On peut argumenter qu’elle correspond plus à un manque à gagner qu’à des coûts réels. Si c’est le cas du travail illégal, ça ne l’est pas pour ce qui concerne la fraude aux prestations sociales. L’estimation récente d’une économie informelle à hauteur de 10% du PIB ne peut que renforcer cette démarche.
    Si les études de Y.M. Laulan et de G. Pince abordent la question, c’est Polémia qui insiste le plus sur l’impact de l’immigration massive sur la dette française.
    La plupart de ces études sont fondées sur des calculs complexes et explicités par leurs auteurs, comme celles de P. Milloz, J.P. Gourévitch, Polémia ou G. Pince, même si elles pâtissent des faiblesses de l’information statistique.
    Au bout du compte, les auteurs, à l’exception de J.P. Gourévitch, convergent vers des estimations élevées du coût annuel de l’immigration sur les finances publiques de la France. P. Milloz l’estimait déjà en 1997 à 42Mds€, soit 55Mds€ en euros 2013. De G. Pince, qui l’évalue à 65Mds€, mais seulement pour ce qui concerne les immigrés des pays tiers, à Polémia, qui conclut à 84Mds€, en passant par Y.M. Laulan, qui cite le chiffre de 73Mds€, la fourchette « sérieuse » est haute et ruineuse pour la France et les Français.
    Et pourtant, en dépit de leur niveau impressionnant et consternant, ces chiffres mériteraient encore des approfondissements et des recherches complémentaires concernant l’impact de l’immigration sur l’économie informelle et la fraude, les dépenses régaliennes et les finances des collectivités territoriales.
    André Posokhow, 3/02/2014

    II Historique des évaluations du coût de l’immigration en France, version PDF, en cliquant ICI

    III Tableau récapitulatif des études sur le coût de l’immigration, en version PDF, en cliquant ICI

     Note :

    (*) « Il faut mettre fin à l’inconscience totale qui a caractérisé jusqu’ici la politique d’immigration de la France » : Maurice Allais, Nouveaux Combats pour l’Europe, 1995-2002 : Un aveuglement suicidaire. Pour une autre Europe, éditions Clément Juglar, 2002 :

    Voir du même auteur :
    84 milliards : coût budgétaire de l’immigration selon le rapport Posokhow
    « L’immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ? » de Xavier Chojnicki et de Lionel Ragot
    16 milliards d’euros : coût sécuritaire de l’immigration pour le budget français

    http://www.polemia.com/historique-des-etudes-sur-le-cout-de-limmigration/

  • Quoi de neuf dans la charette de la semaine.

    - Continentale Nutrition, aliments pour chiens et chats va virer entre 140 et 180 personnes. Les salariés ont cerné leur banque le Crédit Agricole lire ici News Bank merci à Mme Landry

    - La banque suisse Julius Baer licencie 230 banquiers, lire ici la Tribune de Genève merci aux lecteurs

    - KPN en Hollande va licencier de 1500 à 2000 personnes “KPN schrapt tussen nu en 2016 nog eens 1500 tot 2000 banen. Dat maakte het telecombedrijf dinsdagmorgen bekend" lire ici le Telegraf, merci à Linda

    - La librairie Privat à Dijon ferme après 60 années d’existence, 23 personnes virées, lire le Bien Public, merci à Eric

    - Protect and Gamble s’est progressivement débarassé, depuis octobre, de 200 salariés à Genève, lire ici Rts merci à Mme Osmont

    - Johnson chimie va sabrer entre 300 et 400 personnes de plus lire ici Journal Times merci à mon lecteur

    - L’opérateur mobile Mobistar se sépare de 200 personnes sur 1650 salariés , lire ici la Nouvelle Gazette merci à Mr Bukens

    - Le transporteur Synergies Froid en liquidation judiciaire avec 49 salariés. ici le Journal des Entreprises merci à Victorien

    - Dell, les ordinateurs, va sabrer de 2000 à 3000 salariés, lire Re Code

    - Volvo va se séparer de 2300 salariés de plus, soit 4400 au total, lire ici KKK merci à Mr Hubert

    - Simocal dans les Ardennes a été liquidée, 16 personnes sur le carreau, lire ici Radio8Fm merci à Mr Teuscher

    - Le verre wallon: 500 emplois en danger, lire ici 7sur7 merci à Mr Nicholls

    - Nimk à Strasbourg veut virer 50 personnes lire ici Usine Nouvelle merci à Mr Nardella

    - Home Market Belgique ferme, 223 personnes seront licenciées lire ici La Province merci à Mr Scodx

    - Maître Océan, plats surgelés a été liquidée à Auray (Morbihan), 24 personnes sabrées lire ici Ouest France merci aux lecteurs

    - La société Brisson ( pruneaux) en liquidation judiciaire, 70 postes supprimés lire ici Sud Ouest merci à Mr Kecskemeti

    - La Belgique va payer très cher en sous traitants des décisions de Sony et de Volvo, lire ici 7sur7 pour Sony, et ici à propos de Volvo merci à Mr Nichols

    - “Le projet de transformation de l’imprimerie Sopan à La Couronne est abandonné, 96 personnes sur le carreau”, lire ici la Charente Libre merci à Mr Kesckemeti

    - Sony licencie encore, cette fois 5000 salariés dans son département PC Vaio qui va être abandonné, lire ici le Parisien merci à Aetos

    - “La société Woellner à Nogent Lartaud est placé en redressement judiciaire ( les fours sont a l’arrêt et vont certainement y rester), 55 salariées en danger, et dans le même secteur la societe 3Dcom de Oulchie le Chateau”, lire ici Societe.com merci à Yoan

    - A Monaco, le célèbre Borg Warner va sabrer 200 personnes et fermer son usine lire ici Usine Nouvelle merci aux lecteurs

    - La chaîne de boutiques Radio Shack, ex Tandy, va fermer 500 boutiques aux US, c’est de la vraie reprise ça, lire ici CNBC merci à

    - Un politicien argentin se sépare de 170 fonctionnaires via… Youtube lire ici 20 minutes merci à Béatrice

    - Astra Zeneca, pharmacie, vire 550 salariés de plus aux US, lire ici Fiercepharma

    - US Steel, acier, vire 175 ouvriers lire ici The Spec

    - Encore un diocése catholique américain en faillite ici KxV

    - Le papetier américain East Millinocket vire 212 ouvriers lire ici Maine Busines

    - Le papetier International Paper va virer 500 ouvriers lire ici Waaytv

    - Disney video games va sabrer 400 salariés sur 3000, lire ici La Presse merci à Valérie

    - La presse quotidienne française a vu ses chiffres de vente en berne, va encore licencier, ici Morandini merci à Mr Rohrbacher

    - Déjà donné pour Airbus, mais d’autres licenciements de prévus aux Mureaux lire ici Paris Dépêches merci à Aetos

    - Howard University vire 200 salariés sur 5400 lire ici le Washington Post

    - En 2013, la France a perdu 63.000 entreprises !!! lire ici Lyon Mag merci à Aetos
    Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©

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  • Marion Sigaut: « L’attaque contre le bon sens commun et la morale publique me semble absolument sans précédent dans l’Histoire »

    Bonjour Marion Sigaut

    Vous êtes historienne, spécialisée dans le XVIIIème siècle. Vous vous êtes fait connaître en donnant de nombreuses conférences sur le thème des Lumières  en donnant un éclairage différent de celui qui est communément admis en révélant les véritables origines de ce mouvement qui influa sur la révolution de 1789.

    C’est dans cette perspective révolutionnaire que nous voudrions aujourd’hui nous entretenir avec vous pour comprendre dans quel terreau ont pris racine les événements des révoltes passées pour tenter de percevoir si des similitudes peuvent apparaître dans la situation actuelle.

    MPI :Vous avez participé à la manifestation « Jour de Colère » qui agrégeait de nombreuses organisations et causes disparates, (religieuses, fiscales, sociales…) qui en temps habituel auraient peu de chances de se retrouver à défiler ensemble et qui pourtant ont trouvé suffisamment de motifs pour se regrouper contre la politique gouvernementale. Peut-on trouver dans l’histoire un ou des exemples similaires à ce à quoi nous assistons aujourd’hui où divers mouvements et communautés ont pris soin de s’unir contre un pouvoir ou s’agit-il d’un phénomène nouveau qui n’a jamais eu cours dans le passé ?

     Marion Sigaut : Il est très difficile de répondre à une question de ce type. Je me suis spécialisée dans une période très circonscrite et ne peux guère parler pour les autres.

    En revanche, je peux dire que, dans l’affaire des enlèvements d’enfants (sujet de La Marche rouge), on voit une unanimité de la population pour empêcher les enlèvements. Le domestique, l’artisan, monsieur le duc, l’avocat, le boulanger, le portier, le cocher, l’huissier, la poissonnière, y compris même certains des policiers recrutés pour la chose, absolument tout le monde a pris le parti de la défense des enfants et des parents affolés. Les « collabos » des enlèvements sont des gens recrutés pour leur vilenie, qui n’a pas de métier ni de classe sociale.

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