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social - Page 501

  • « H&M esclavagiste » : un nouveau magasin pris pour cible, à Lyon cette fois

    LYON (NOVOpress) - Après Paris et Saint-Laurent du Var, un nouveau magasin de l’enseigne suédoise de vêtements H&M a été investi par des militants du collectif « H&M esclavagiste ». Ces derniers entendent dénoncer la politique de “délocalisations” de la multinationale : insatisfaits du coût de la main d’œuvre chinoise, pas assez bon marché, les dirigeants de H&M ont choisi l’Éthiopie, terre d’esclavage, pour installer leurs sites de production. Un communiqué publié par les identitaires, à l’origine de cette action, précise : « Moins coûteux et corvéables à merci, ces Africains pourront ainsi fabriquer des vêtements bon marché destinés à des chômeurs ou des travailleurs pauvres en Europe. (…) Pendant la période des soldes, cette action symbolique n’est pas sans rappeler le happening récemment organisé contre Mattel avec la “Barbie ouvrière” : elle amène les Français et les Européens à mieux réfléchir à leur consommation et à favoriser les produits locaux au détriment des objets “low cost” fabriqués en grande série par des nouveaux esclaves. » 

  • PS, comme plans sociaux !

    Cette question qui intéresse des millions de familles est plus cruciale que les dérapages ou les amourettes des uns et des autres.

    L’obsession médiatique Dieudonné a été pour le microcosme médiatique parisien une excellente occasion de ne pas trop parler d’un problème qui, par sa régularité, ne relève plus de l’événement ni de la jouissive émotion : ces plans sociaux qui condamnent des milliers de personnes au chômage et aux fins de mois difficiles dans nos lointaines provinces. Celui de La Redoute, à Roubaix, supprime 1 178 emplois sur 3 437. C’est l’histoire de cette agglomération de Roubaix-Tourcoing, qui a connu son apogée industriel au XIXe siècle jusqu’à l’Occupation et à l’hécatombe de 14-18.

    Les plans sociaux ont été nombreux depuis 2009. Ils touchent des secteurs en mutation, comme la presse sur papier. Mais ils concernent aussi des filières industrielles qui comptaient parmi les atouts français et qui sont victimes de notre manque de compétitivité et de notre exécrable gouvernance. L’agro-alimentaire, la filière télécom, l’automobile et les pneumatiques, le ferroviaire sont tour à tour frappés par des fermetures et des plans sociaux.

    Lire la suite =>

    http://www.bvoltaire.fr/christianvanneste/ps-comme-plans-sociaux,47009

  • Encore une augmentation d'impôt pour 2014

    Lu ici :

    "Les salariés couverts par une assurance santé complémentaire d'entreprise vont bientôt recevoir une mauvaise nouvelle de la part de leur employeur. En bas de leur fiche de paie de décembre déjà en leur possession, les plus attentifs ont pu noter la mention de leur salaire net imposable ("net fiscal") de l'année 2013. C'est le montant qui doit servir de base au calcul de leur impôt sur le revenu de 2014. Mais le gouvernement leur a réservé une petite surprise.

    Il a décidé que les cotisations versées par l'employeur au titre de sa participation à la complémentaire seraient désormais taxées via l'impôt sur le revenu du salarié, au motif qu'elles constituent pour lui un "avantage en nature" ! Et tout ça rétroactivement, puisque toutes les sommes versées depuis le 1er janvier 2013 sont concernées ! (...)

    Selon les calculs de la CFE-CGC, elle pourrait coûter jusqu'à 486 euros par foyer dans l'hypothèse d'une part patronale de 150 euros par mois pour le ménage. De son côté, le Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip) estime que cela se traduira "par unehausse de l'impôt sur le revenu de 90 à 150 euros en moyenne pour chaque salarié"."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le patriotisme économique peu répandu dans les entreprises françaises

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Une étude menée par le cabinet AgileBuyer s’est penchée sur la politique d’achat de plus de 500 entreprises françaises. Le résultat est sans appel : seulement 13 % des entreprises sondées déclarent qu’acheter français fait partie de leurs objectifs en matière d’achat. Ce taux est même en recul par rapport à celui de l’an dernier, qui était de 19 %.

    Selon le directeur d’AgileBuyer, la France est pour les entreprises « un pays comme les autres »

    Le patriotisme économique ne fait visiblement pas partie de la culture de nos entreprises, surtout préoccupées par la diminution de leurs coûts. On constate cependant des différences entre secteurs d’activité. Les télécoms et l’agroalimentaire présentent par exemple le désintérêt le plus net pour le « fabriqué en France ».

    A l’inverse, d’autres secteurs sont plus patriotes ou « localistes »

    Près de la moitié des entreprises de l’hôtellerie, de la restauration et des loisirs ont un objectif d’acheter français. Pour ces métiers, la proximité géographique des fournisseurs peut en effet être un gage de qualité et de réactivité, par exemple pour l’alimentation. Dans ces cas‑là, acheter français peut aussi être un atout commercial, le client étant plus attentif à ce qu’il mange qu’à la provenance de son téléphone intelligent dernier modèle.

    Les auteurs de l’étude ne pressentent pas de véritable évolution des comportements

    Pourtant, les responsables des achats ne font pas état d’obstacles dirimants à acheter français : parfois, les produits recherchés n’existent pas en France ou sont trop chers, quelques fois acheter en France apparaît comme « trop compliqué ». En réalité, on constate surtout un manque de volonté de la part des entreprises. Leurs patrons préfèrent signer des chartes sur la diversité plutôt que donner du travail à leurs compatriotes. Un état d’esprit que l’on ne retrouve pas en Allemagne, où acheter allemand est une évidence.

    http://fr.novopress.info/

  • Dernier fantasme de Najat Vallaud-Belkacem : les femmes maçonnes…

    Il fut des temps anciens où des femmes tenaient salons, dans lesquels les hommes aimaient être conviés pour rire de leurs mots d'esprit.

     
     

    Un nouveau plan d’action pour gagner 0,5 point de croissance vient de germer dans la tête de la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem : pour gagner ce crucial point de croissance, il faut – selon l’OCDE – briser le cercle qui assigne une profession à un sexe plutôt qu’à un autre. Trop d’hommes et pas assez de femmes en informatique, dans les transports, dans le bâtiment ou encore dans les métiers de bouche. Trop de femmes et pas assez d’hommes dans les métiers de service aux personnes âgées, du soin, de la propreté ou de la coiffure.

    Caroline Artus Lire la suite ...

  • Loire-Atlantique : nouvelle destruction d'un portique écotaxe

    La série noire se poursuit pour les portiques écotaxe. Après les récentes destructions d'installations observées fin décembre en Normandie, une installation a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la route nationale 137 dans les environs de la commune de Jans (Loire-Atlantique). Prévenus du sinistre peu après 2h15 du matin, les gendarmes locaux et les pompiers ont constaté un départ de feu, qui à largement détruit l'installation. Selon les autorités locales, le portique est désormais inutilisable, et son démontage est «fortement envisagé».
    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Des révoltes populaires aux manifs « populistes », le peuple est dans la rue

    La France bouge, comme dit la chanson. La révolte des bonnets rouges a suivi la protestation géante contre la légalisation du pseudo-mariage entre personnes du même sexe. Cette fois le pouvoir a reculé, devant des manifestants pourtant beaucoup moins nombreux...
    Au-delà des différences entre ces mouvements, la protestation des manifestants commencée en 2012 contre la loi Taubira et la révolte des Bonnets rouges en 2013 trahissent l'exaspération croissante des Français à l'encontre d'une classe politique coupée du peuple. La Manif pour tous a sonné, l'an passé, le réveil d'une certaine France, celle que notre amie Gabrielle Cluzel appelle la « France polie » (trop peut-être ?), catho, familiale, nombreuse, mais si peu sûre d'elle à l'origine qu'il lui a fallu recourir à des codes vestimentaires qui n'étaient pas les siens, à des mots d'ordre qui ne lui correspondaient pas, et suivre une égérie qui ne lui ressemblait pas. Cette France des familles était si bien élevée, si soumise depuis si longtemps, que le gouvernement n'a d'abord pas cru à ce réveil. En quoi il a eu tort, car une jeunesse s'est levée. Or, la jeunesse n'est pas encore habituée à marcher dans les clous (souhaitons à celle-ci de ne jamais l'apprendre.) Et bien que la loi dénaturant le mariage soit passée, pour l'instant, cette France de moins en moins polie, continue à conspuer les ministres et le président lui-même chaque fois que l'un d'entre eux met le nez à sa porte : François Hollande l'a vérifié à ses dépens le 11 novembre dernier - et Christiane Taubira le 17 décembre en se rendant au siège du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris, pour y recevoir les congratulations bien méritées des enfants de la veuve. Il n'en faut pas davantage en hollandie pour être étiqueté populiste ; pourtant, un mouvement qui a mis dans la rue un Français sur soixante ne mérite-t-il pas plutôt d'être qualifié de populaire ?
    Révolte fiscale
    Les bonnets rouges bretons, eux, ne placent pas la lutte sur le terrain d'une foi, ni d'une morale et n'appartiennent pas aux adversaires idéologiques traditionnels de la gauche - en 2012, la Bretagne a voté majoritairement pour Hollande. Leur révolte fiscale contre l’écotaxe a aussi une dimension régionaliste, caractérisée par la volonté de « vivre, décider et travailler en Bretagne », et la mise en cause de « l’État jacobin qui n'a pas évolué depuis Napoléon », comme le dit Christian Troadec, porte-parole du mouvement (voir aussi l'entretien que nous publions page suivante). Maire de Carhaix, élu en 2001 et réélu en 2008 sous l'étiquette « gauche alternative », en outre conseiller régional de Bretagne, ce fils d'agriculteur, ancien journaliste, a cofondé et présidé le festival de musique rock des Vieilles charrues, repris en 1999 les bières artisanales Coreff, et soutient les écoles Diwan, où l'enseignement est dispensé en breton. Il en appelle à « une grande réforme institutionnelle et administrative en France », en considérant la régionalisation comme « un vrai atout pour l'avenir de l'Hexagone ». Moyennant quoi, sa révolte connaît des limites : le maire de Carhaix explique dans Libération que le mouvement « regroupe différentes sensibilités politiques, à condition qu'elles ne soient pas d'extrême droite » et, tout breton qu'il soit, l'élu local cultive sa fibre européenne avec l'idée de jouer l'Europe contre Paris - ou contre la France ?
    La protestation des bonnets rouges n'est pas dépourvue d'ambiguïtés. Ainsi, l'on peut comprendre la colère des salariés des volaillers industriels Tilly-Sabco et Doux, dont les emplois sont menacés - mais comment avaliser la politique du groupe Doux, l'un des rois de l'élevage en batterie pollueur des eaux bretonnes, qui a reçu de l'Europe, en 2011, quelque 55 millions d'aides agricoles et se plaint aujourd'hui de la diminution de cette manne ? Le mouvement n'en garde pas moins une assise populaire, qui échappe aux relais ordinaires du système, prend de court les syndicats - et gêne jusqu'à l'extrême gauche, fâchée que ce mouvement de protestation, en réunissant salariés et patrons au coude à coude, tourne résolument le dos à la lutte des classes.
    Pacte de quel avenir ?
    Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a, quant à lui, préféré céder, en proposant même, pour tenter de calmer les esprits, un Pacte d'avenir pour la Bretagne - auquel les meneurs de la révolte reprochent d'avoir été « griffonné dans l'urgence par des cabinets parisiens ». Le gouvernement rend ainsi les armes devant des manifestations qui rassemblent 30 000 à 40 000 participants, alors qu'il a traité par le mépris plus d'un million de Français descendus dans la rue protester contre la légalisation du prétendu « mariage » homosexuel et de l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe, et continue même à les provoquer en punissant fiscalement les familles et en annonçant un projet de loi sur la famille calamiteux.
    C'est que la bagarre n'a pas lieu sur le même « terrain ». Dans le dernier cas, il s'agissait d'un enjeu de civilisation, réunissant contre le pouvoir socialiste des opposants qu'il pouvait considérer comme des adversaires idéologiques. Il est difficile d'en dire autant des bonnets rouges. Surtout, il s'agit dans ce cas d'une révolte fiscale, toujours plus inquiétante pour le pouvoir et qui pourrait faire tache d'huile, s'étendre hors des frontières de la Bretagne : des bris de portiques écotaxes (à Valenciennes, par exemple) et de radars ont été commis dans d'autres régions et en novembre, les agriculteurs ont tenté de bloquer Paris avec leurs tracteurs... Le gouvernement s'effraie à bon droit : il se pourrait que les Français descendent en nombre dans la rue le 26 janvier prochain, au rendez-vous des colères populaires.
    Hervé Bizien monde & vie  27 décembre 2013

  • Les ouvriers de Goodyear face au mépris de la République et des multinationales

    La séquestration de deux dirigeants de l’entreprise Goodyear a pris fin dans l’après-midi de ce mardi mais elle est véritablement révélatrice, à plus d’un titre, d’une part de l’hypocrisie du gouvernement socialiste et de l’absence d’un dialogue social digne de ce nom d’autre part.

    Hypocrisie d’un gouvernement qui, depuis qu’il est en place, n’a eu de cesse de freiner l’esprit d’entreprise en France et, dans le même temps, de Mittal à Florange à Goodyear à Amiens-nord, de céder aux injonctions de multinationales qui semblent ridiculiser à loisir le politique et l’Etat en s’appuyant sur les préceptes d’une mondialisation et d’un libéralisme qui ne s’avèrent, ni l’un ni l’autre, de bon aloi pour les ouvriers, devenus la simple variable d’ajustement des grandes entreprises et de leurs actionnaires.

    Les insultes des ouvriers d’Amiens qui, ce soir, ont fusé contre M. Hollande et la gauche de gouvernement semblent bien vaines contre la violence sociale d’un certain patronat oublieux de ses devoirs et contre la violence légale d’une République qui est de plus en plus forte à l’égard des faibles quand elle est tristement bienveillante à l’égard des puissants de l’Argent : le discours électoral du Bourget dans lequel M. Hollande s’en prenait aux puissances de la finance apparaît comme une sinistre farce dont les dindons sont les travailleurs de ce pays, abandonnés par ceux-là mêmes qui leur doivent leurs situations présidentielle et gouvernementale… [...]

    Jean-Philippe Chauvin - La suite sur Nouvelle Chouannerie

  • L'apprentissage contre le chômage : la preuve par la Suisse, sur France 2

    Eh, oui, on ne cesse de s'en plaindre, car c'est un scandale : le "monde journalistique", en France, est à gauche et à l'extrême-gauche, à 80, 85% voire plus; et, trop souvent, les journalistes font passer, à l'antenne, leur carte de parti avant leur carte de presse. C'est vrai, ce n'est pas normal, c'est même intolérable, et on l'a dit mille fois ici.

    Cependant, à lafautearousseau, on n'est pas grognon, on n'a pas mal au foie, et on tâche d'être juste : on prend son bien où et quand on le trouve et, de David Pujadas à Gilles Bouleau, à chaque fois qu'à la télé un journaliste nous offre du réel et du vrai, on s'en réjouit et on le signale...

    Ainsi, lundi dernier, 16 décembre, c'est à France 2 qu'est revenue la palme du bon reportage : Le miracle suisse, c'est sous cet intitulé que la chaîne a consacré la 43ème édition de son émission documentaire Un oeil sur la planète. Les Suisses en ont, d'ailleurs, été ravis, et ils n'ont pas tardé à le faire savoir, ce qui est bien naturel :

     http://www.bilan.ch/node/1010863

    Suisse : l'apprentissage vaut de l'or :

    https://www.facebook.com/20H.France2#!/photo.php?v=660384...

    C'est l'un des pays les plus riches d'Europe : très haut niveau de vie, chômage inférieur à 4%. Quel est son secret ? les banques ? Pas seulement... les Suisses ont aussi l'apprentissage. Là-bas, deux tiers des élèves deviennent apprentis à l'adolescence. Tout le contraire d'une voie de garage : une voie royale.

    La recette anti-chômage

    De telles performances expliquent que le taux de chômage soit l’un des plus faibles au monde. Mais c’est aussi la réussite du système de formation. Plus des 2/3 des petits Suisses quittent l’école à 15 ans pour entrer en apprentissage. Cela donne une main d’œuvre bien formée, bien payée et motivée car l’ascenseur social fonctionne toujours. Et la minorité qui fait des études bénéficie de conditions de rêve dans des établissements ultramodernes… (Un reportage de Julien Duperray et Annie Tribouart)

    Une vraie démocratie

    L’une des clés du miracle suisse tient en deux mots : démocratie directe. Le peuple suisse se mêle de tout, tout le temps et ça marche. A l’échelon local, cantonal ou fédéral, les citoyens suisses peuvent faire entendre leurs voix grâce aux votations et référendums. Loin d’être un frein à l’initiative, ces votes à répétition donnent une démocratie moderne et vivante. (Un reportage de Jérôme Tournier et Didier Dahan)

    Et nous, pendant ce temps-là, q'uest-ce qu'on fait ? Nous, c'est-à-dire ce Système, cette République idéologique qui nous abaisse, qui nous ruine, qui nous déclasse inexorablement ? Eh, bien c'est simple : elle fait exactement le contraire ! Vincent Peillon vient de supprimer la possibilité de l'apprentissage à partir de 14 ans ! Là où les Allemands (deuxième "bon" exemple, après la Suisse) ont un million d'apprentis, la France n'a jamais réussi à dépasser les 200.000. Et on va encore aller plus bas, alors que Suisse et Allemagne ont - grâce à l'apprentissage - un taux de chômage en général, et de chômage des jeunes en particulier très largement inférieur au nôtre. Mais, de cela, Peillon s'en fiche ; ce qu'il veut, c'est garder les enfants à l'école le plus longtemps possible pour les formater, pour les endoctriner, pour configurer leur esprit à sa nouvelle religion républicaine. En terme crus, pour leur "bourrer le crâne"...

    Alors, une seule solution : être révolutionnaires de ce Système nuisible, perfide et qui va directement à l'encontre des intérêts des Français.

    Soyez royalistes, ou ne vous plaignez pas !... 

    vincent peillon ecole.JPG 

     Depuis 1798 et 1875, avec l'instauration de la République idéologique qui en est l'héritière, l'idéologie destructrice est préférée aux réalités...
  • Les Deux Cartes

    L’INSEE vient de publier une carte de la répartition du chômage en France, par bassins d’emploi. Même si elle ne recoupe que très imparfaitement les cartes des votes aux précédentes élections, cartes qui sont réalisées sur la base des départements, la comparaison entre ces cartes est intéressante.

    Carte 1

    Chômage par bassin d’emploi

     Chômage-B

    La seconde carte qui servira à notre comparaison est celle du vote pour Marine le Pen lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. On voit que cette deuxième carte reprend et étend les zones ou la proportion des chômeurs est plus importante que la moyenne.

    Carte 2

    Vote pour Marine le Pen au 1er tour des élections présidentielles de 2012

    (Les zones les plus sombres sont celles où le pourcentage des voix pour Marine le Pen a été plus élevé que la moyenne nationale)

    MLP-3A

    Le fait que la seconde carte montre des zones nettement plus importantes que la première se comprend aisément. Une partie des chômeurs n’habite pas à côté de l’entreprise ou du bureau de Pôle Emploi où ils sont recensés. Pour certaines entreprises PSA Aulnay) on sait que le bassin d’emploi « réel » couvrait un demi-cercle de plus de 80 km de rayon au nord d’Aulnay. Une deuxième raison est que le chômage n’affecte pas seulement les chômeurs proprement dits (en fait les « demandeurs d’emplois » dans la nomenclature DARES-INSEE) mais leur famille. Faut donc multiplier par un coefficient compris entre 2 et 3 ce nombre pour avoir la population directement affectée. Si l’on ne prend que la catégorie « A », cela nous donne entre 6 et 9 millions de personnes, et si l’on considère l’agrégat « A+B+D » on arrive à un chiffre compris entre 8 et 12 millions. Ceci peut expliquer l’élargissement, tant géographique que démographique du vote pour Marine le Pen. Enfin, il faut considérer que TOUS les chômeurs ne votent pas pour Marine le Pen mais que des non-chômeurs peuvent aussi voter pour le Front National, pour des raisons qui ne sont pas du tout liées au problème du chômage. Néanmoins, il est assez clair que les poches de grand chômage peuvent être considérées comme l’épicentre d’un vote Marine le Pen.

    En mai 2012, dans un billet publié par RIA-Novosti, et que j’ai repris sur RussEurope[1], j’écrivais que l’électorat de Marine le Pen était double, avec d’une part un électorat qui est majoritairement un électorat populaire et ouvrier, provenant de petites communes où la misère ouvrière rencontre la misère rurale. Ce milieu mi-rural / mi-urbain correspond à un tissu de PME/PMI spécialisées dans la sous-traitance et qui sont aujourd’hui directement touchées par les délocalisations mais aussi par la contraction du crédit bancaire. Les résultats au premier tour dans le Nord, le Pas-de-calais, mais aussi la Somme et l’Oise, puis les régions de vieille industrie de l’Est de la France et ce jusqu’à l’Alsace et au Doubs et au Territoire de Belfort (Peugeot, Alsthom), le montraient. Dans le Nord/Nord-Est, si l’on exclut le département du Nord (21,3%), les résultats de Marine le Pen sont dans une fourchette de 24% à 26%. D’autre part, il y a un autre électorat, correspondant à l’arc Méditerranéen et qui est bien plus traditionnel (rapatriés et familles de ces derniers, commerçants aisés, retraités). C’était d’ailleurs sur cet électorat que s’était replié JMLP en 2007 quand le score du FN était tombé à 10%. Or, ce que montre la première carte est la poussée très forte du chômage sur l’arc Méditerranéen, ce que j’avais eu tendance à sous-estimer dans ma note de mai 2012. Cela ne veut pas dire que ce second électorat ait disparu. Mais, il tend à se dissoudre dans le premier. De même, on note une extension du vote Marine le Pen vers des zones qui, historiquement, lui étaient hostiles (Ouest et Sud-Ouest). Ce phénomène ne date pas de 2012, car un article trop peu cité y faisait référence en 2003[2], mais il est clair qu’il s’accentue et s’approfondit. En fait, ce vote correspond à la géographie industrielle de la France.

    Si tel est le cas, et il faudra attendre pour cela le résultat des élections européennes du printemps 2014 pour le savoir, cela montrerait un processus de basculement tant dans la sociologie du Front national, que dans son idéologie. Il est clair que les avancées récentes depuis ces dernières années, ne sont pas le produit de l’idéologie « ancienne » du front national, mais du discours qui est tenu depuis ces dernières années.

    J’écrivais aussi dans ma note de mai 2012 : « [ceci] marque aussi la capacité du discours de Marine le Pen à toucher des couches nouvelles et différentes de celles auxquelles son père s’adressait : petits fonctionnaires supportant de plein fouet l’impact de la dégradation des services publics, petits employés qui ont conscience que leur sort est en partie lié à celui des ouvriers (on sait que quand une ville perd un emploi ouvrier il y a indirectement, une destruction indirecte de 1 à 1,5 emplois en plus dans le commerce et les services). Les résultats sont par contre bien plus mauvais sur la façade atlantique, de la Bretagne à la côte Basque. Mais ils montrent une forte progression (+ 100%) par rapport à 2007, en particulier dans les petits bourgs en Bretagne et en Vendée. Ceci traduit aussi un changement de population de ces petits bourgs (phénomène connu sous le nom de rurbanisation). De nombreux petits fonctionnaires (cadre B et C) et employés viennent s’installer dans ces bourgs, étant chassés par la montée des prix des grandes villes où se trouve leur emploi. Ils transportent ainsi dans ces bourgs leur angoisse du lendemain (chômage), leurs problèmes de crédit, qui viennent s’ajouter aux problèmes des populations traditionnellement rurales ».

    Les mouvements sociaux de ces derniers mois n’ont fait que confirmer cette analyse. Il faut le dogmatisme d’un Jean-Luc Mélenchon pour ne pas comprendre qu’il y a aujourd’hui plus de choses en commun entre un salarie de petite entreprise et son patron, confrontés l’un et l’autre au risque de fermeture, qu’entre ces personnes et les dirigeants des grandes entreprises, ou l’élite « compradores » qui désormais gouverne. S’il avait fait ses premières armes dans un autre mouvement que le Trotskysme, par exemple chez des maoistes, il aurait peut-être pu être plus sensible à cette dimension “nationale” d’un mouvement interclassiste.

    Aujourd’hui, un sentiment d’exaspération monte, et il associe la classe ouvrière, une partie des salariés, mais aussi des travailleurs indépendants et des petits patrons. Ce sentiment peut prendre une forme anti-fiscale (que même aujourd’hui Mediapart adopte) mais il peut aussi prendre une forme plus directement politique de rejet du cadre global de l’économie, soit l’Union européenne et la zone Euro. de toutes les manières, c’est bien à un mouvement interclassiste que l’on est confronté, comme c’est le cas dans TOUT mouvement d’importance nationale. La question de savoir s’il prendra plutôt la forme « anti-fiscale » ou celle d’une remise en cause générale des cadres et institutions de l’économie et du néo-libéralisme n’est pas encore tranchée. Mais, l’élection européenne de ce printemps pourrait être un moment décisif du point de vue de cette orientation.


    [1] Sapir J., « Marine le Pen, arbitre de la vie politique française », billet publié sur RIA-Novosti, le 5 mai 2012, http://fr.ria.ru/tribune/20120505/194552631.html et sur RussEurope http://russeurope.hypotheses.org/191

    [2] P. Buléon et J. Fourquet, « Vote Front national 1984-2002. Géographie et interprétations successives : une équation politique » in Espace, Populations, Sociétés, n°3, Vol.XXI, 2003, pp. 453-467.

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