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Le Monde en face : Dans la peau d'un chomeur de plus lde 50 ans - 08/10
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Le scandale de l'AME - Aide Médicale d'État
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IMMIGRATION : Le Conseil constitutionnel valide la nouvelle loi. Mais cela ne suffit pas ! (arch 2011)
Un seul article partiellement censuré sur les 111 que compte la nouvelle (et énième) loi sur l'immigration, portant cette fois la signature de Claude Guéant. Le PS avait saisi les juges constitutionnels pour faire annuler, par exemple, la possibilité de créer des « zones d'attente temporaires », pour 26 jours au plus, en cas d'afflux importants d'immigrés illégaux à telle ou telle frontière. Les juges ont validé cette innovation, tout comme ils ont accepté que soit repoussé à 5 jours, contre 2 actuellement, le moment où doit intervenir le juge des libertés et de la détention sur le régime des étrangers retenus parce qu'en situation irrégulière. C'est censé constituer le cœur de la réforme.
Le seul article censuré est l'article 56 qui prévoyait la possibilité de prolonger de douze mois la rétention des étrangers condamnés pour des activités à caractère terroriste et ayant purgé leur peine : il faut s'en tenir aux six mois actuels sous peine de contrevenir à la Constitution - et à une directive communautaire...
Tout cela va-t-il permettre la mise en place d'un arsenal juridique vraiment efficace, concrètement efficace contre la venue d'étrangers qui ne sont et qui ne peuvent être tous les bienvenus en France ? L'expérience et l'étendue du problème des illégaux montre amplement le contraire puisque la France est et demeure plus que jamais un Eldorado dans le contexte de la crise économique et de l'instabilité créée par le « printemps arabe ». L'expulsion n'est qu'un risque de parcours. Un risque généralement assumé en connaissance de cause et compensé par les dispositions protectrices des droits des clandestins, qui certes ne sont pas nuls, mais qui sont interprétés de manière à priver la France de ses droits en tant que nation face à des populations qu'elle a le droit de ne pas vouloir accueillir.
Le problème est que cette volonté n'est pas en réalité si nette. Les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union se sont réunis jeudi pour réaffirmer que l'Europe a besoin de main-d'œuvre, et donc de nouveaux immigrés extracommunautaires. Les différentes organisations patronales chantent le même refrain.
Les lois et les actions visibles contre l'immigration clandestine, dans ce contexte-là, apparaissent davantage comme des concessions d'apparence à une exaspération qui ne veulent pas s'assimiler, que comme des programmes politiques vigoureux destinés à réellement protéger les siens et assurer d'abord le maintien de la tranquillité de l'ordre.
Il faut pourtant le dire et le redire, malgré le poids du politiquement correct : un pays ne peut « accueillir l'autre » indéfiniment sans y perdre son identité, sa cohérence, son être propre de « famille des familles » qui en fait, charnellement, une patrie.
Il faut le dire encore : il n'est pas juste que des familles françaises vivant pacifiquement dans leur propre pays soient exposées aux vexations, aux agressions, aux trafics, aux crûmes, aux affrontements armés entre bandes, et même à la guérilla contre les forces de l'ordre, et qu'on leur ordonne « d'accueillir l'autre » sans conditions et sans réagir. C'est à ceux qui incarnent le pouvoir au sein de la nation qu'il appartient d'y mettre fin, et il appartient à chaque pays d'assumer ce devoir, avec humanité certes, mais sans faiblesse.
Il n'est pas juste que sous prétexte de rappeler aux chrétiens qu'ils doivent aimer leurs ennemis - c'est-à-dire vouloir leur bien, et donc leur bonheur éternel, et les traiter en tant qu'individus comme des frères en humanité - des hommes d'Église en tirent des conclusions politiques d'ouverture systématique et d'accueil indéfini. C'est, pour le coup, une véritable confusion du spirituel et du temporel, d'autant plus insupportable qu'ils ne disent pas d'abord le devoir de porter le Christ à chaque étranger dont nous croisons le chemin, ce qui aurait sans doute pu éviter un certain nombre des problèmes que nous vivons aujourd'hui.
Plusieurs lecteurs se sont manifestés pour regretter que Présent ne dénonce pas à cet égard certaines déclarations du Pape sur l'accueil des immigrés. Il me semble que Benoît XVI, justement, ne se situe pas dans ce registre de la confusion, puisqu'il parle aux Européens du devoir d'être eux-mêmes et de savoir faire connaître le Christ. Mais ce qui est vrai, en revanche, c'est que les médias exploitent systématiquement et la plupart du temps frauduleusement ses propos pour faire avancer l'idée de l'accueil « sans discrimination » de l'étranger, le plus « différent- » possible, dans le but avoué d'en finir avec les différences culturelles.
Cela n'est pas chrétien.
Jeanne Smits Présent du 11 juin 2011Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, immigration, l'emploi, lobby, social 0 commentaire -
Florange : la stèle aux promesses non tenues de Hollande sera offerte à… Hollande
STRASBOURG (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – La stèle de granit aux promesses non tenues de François Hollande aux sidérurgistes de Florange sera offerte au président par un entrepreneur lorrain. Lionel Bieder, chef d’entreprise qui avait acquis la plaque, veut désormais “la remettre au chef de l’Etat ou à un de ses représentants”.
La stèle de Florange rappelle la promesse faite par François Hollande durant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat socialiste et futur président avait affirmé qu’il ferait tout pour assurer la pérennité des hauts fourneaux.
Cette stèle rappellera sûrement une autre promesse de notre président : le 26 septembre à Florange même, il promettait de revenir tous les ans.
Crédit image : copie d’écran de la mise en vente sur eBay par le Syndicat Force Ouvrière d’Arcelormittal Florange, en août dernier. DR.
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Comment le gouvernement détourne les fonds pour les personnes dépendantes
Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement Ayrault réaffecte une partie des fonds prévus pour les personnes dépendantes vers un autre usage. Des députés de la majorité le regrettent et vont tenter de modifier cette mesure, inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014. Les professionnels de l’action médico-sociale, eux, sont vent debout contre ce “détournement“, qui nie, d’après eux, les engagements pris fin 2012 par l’exécutif.
Il y a un an, le gouvernement avait mis en place une nouvelle taxe pour contribuer au financement de la future loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, promise par François Hollande. Prélevée depuis le 1er avril à hauteur de 0,3% des pensions de retraite des plus aisés, cette “contribution additionnelle” (CASA) alimente le budget de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).
Mais l’instauration de ce prélèvement s’était accompagné d’un tour de passe-passe : les recettes de la CNSA – issues de la contribution sociale généralisée (CSG) –, avaient diminué d’un montant équivalent à celui de la CASA – soit environ 450 millions d’euros, qui ont été reversés au Fonds de solidarité vieillesse (FSV). Ce fonds, qui n’a aucun lien avec les problèmes de dépendance, finance en particulier le minimum vieillesse. Pour justifier ce transfert de recettes, le gouvernement avait alors mis en avant le fait que la CNSA n’avait pas encore besoin de tout cet argent puisque la loi sur la dépendance ne devait être examinée qu’en 2014.
Aujourd’hui, c’est le même mécanisme qui est reconduit dans le PLFSS 2014 : une partie du produit de la CSG, qui devait être attribué à la CNSA, va atterrir dans les caisses du FSV (soit un peu plus de 600 millions d’euros pour 2014). La réforme sur l’autonomie étant, en principe, adoptée en 2014, les besoins de financement liés à sa mise en œuvre seront relativement limités l’an prochain, plaide-t-on à Bercy, en soulignant que la CNSA dispose déjà de réserves substantielles, qui “devraient dépasser 200 millions d’euros en fin d’année“.
Cette disposition étonne Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne et auteur d’un livre qui vient de paraître, Plaidoyer pour les vieux (Jean-Claude Gawsewitch, 224 p., 16.90€). “Je ne peux pas croire que le gouvernement ait oublié (…) les engagements pris (…) et propose en 2014 de continuer à détourner cette CASA de son but initial et légitime“, écrit-il sur son blog. Sollicité par Le Monde, il ajoute : “Je trouve que c’est un signal qui n’est pas idéal.” “Je pense que l’on aurait pu laisser un peu plus de grain à moudre pour le secteur médico-social“, complète Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et rapporteur du PLFSS.
Le ton est nettement plus vif dans le secteur médico-social. “Il s’agit du plus grand détournement commis au détriment de la CNSA depuis qu’elle existe, tonne Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). C’est extrêmement grave et inacceptable.” Dans un communiqué diffusé mardi 1er octobre, la Fédération hospitalière de France s’élève contre cette décision qui interroge sur “la volonté du gouvernement de mener à bien une réforme de la perte d’autonomie à la hauteur des enjeux“.
Cette situation “n’a pas vocation à perdurer“, tempère Christian Paul, député PS de la Nièvre. Il précise que des discussions vont s’ouvrir entre le gouvernement et la majorité pour identifier des actions à financer, à court terme. Deux pistes pourraient être explorées : d’une part, une “amélioration” de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et des services d’aides à domicile ; d’autre part, un plan “exceptionnel” de modernisation des établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD).
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Quand le rideau de fer se baisse sur la France active
Grâce à la CGT, seuls les épiciers arabes auront donc désormais le droit de travailler après 21 heures et le dimanche. N'est-ce pas là une attitude un peu raciste de notre société ? se demandera-t-on. Essayons d'aller au-delà.
La centrale communiste est parvenue à devenir majoritaire au sein du groupe des magasins populaires fusionnés sous l'enseigne Monoprix. Or, c'est bien cette bureaucratie syndicale qui a mis son veto à un accord sur les horaires nocturnes. C'est ainsi que par conséquent plus de cent magasins de cette chaîne, orientée vers des achats essentiellement utilitaires, et dont l'ouverture un peu plus tardive rendait service aux gens contraints à de longs déplacements en transports en commun, vont devoir fermer à 21 heures. (1)⇓
Qu’importe les clients, – ne parlons mêmes pas des actionnaires !, – pourvu que nous tenions le comité d'entreprise : doctrine constante des bureaucraties syndicales.
On ne doit pas s'étonner de cette évolution franchement rétrograde.
Il ne semble pas inutile revenir loin en arrière pour comprendre la tactique, malheureusement inchangée, des cégétistes.
On se souviendra par exemple du premier gouvernement de l'union de la gauche, sous la présidence de Mitterrand. À partir de 1981, on avait vu certes l'effondrement électoral du PCF dans les urnes. Mais la même période avait permis à la CGT de prendre le contrôle, au sein de la SNCF, du comité d'entreprise national créé par Fiterman, lui-même ministre d'État communiste des Transports jusqu'en mars 1983.
Les vagues de nationalisations de 1946 avaient été conçues par les services et les réseaux du ministre de la Production industrielle de l'époque. L'apparatchik Marcel Paul met alors en place la doctrine et la pratique des cégétistes. Ils posent comme axiome que l'entreprise doit fonctionner d'abord au bénéfice, spectaculaire et immédiat de ses salariés : cela conduit à l'octroi arbitraire d'avantages avant tout en nature sur le prix du kilowatt ou du billet de train, etc.
En observant un peu attentivement la carrière du militant communiste Marcel Paul on découvre, certes, un léger décalage avec les positions officielles, avec la propagande de son Parti, auquel cependant il demeurera fidèle toute sa vie.
Dès l'été 1944, les dirigeants du PC martèlent en effet des mots d'ordre présentant la "production" comme une sorte d'impératif national.
Cette conception quasi militariste de l'Usine relaye une idée de réforme générale de la France : on la retrouve, à partir de septembre 1944, dans tous les discours se réclamant de l'esprit de la résistance.
Or, le "pitau" (2)⇓ Marcel Paul s'en écarte quelque peu. Il donne la priorité, au sein des bastions étatisés, aux "œuvres sociales". Cette pieuse étiquette recouvre en fait un pillage systématique des ressources au profit des réalisations de propagande. Il s'illustre en particulier dans le cadre de la fondation d'EDF-GDF où il joue un rôle décisif. On peut mesurer, aujourd'hui, encore l'impact des infléchissements de l'époque. (3)⇓
Et c'est précisément sur cette question qu'il sera mis sur délicatement sur la touche par la fédération CGT de "l'éclairage" en 1964. Il est devenu un peu trop voyant. Dès la constitution du gouvernement de 1947, dont les staliniens poussés dehors par Paul Ramadier ne se retireront qu'en avril, Marcel Paul ne redevient plus ministre.
Dès janvier, au contraire, il revient au sein du fief d'EDF-GDF, qu'il a créé ; il devient en février président du Conseil central des œuvres sociales (CCOS). Il y restera jusqu'à la dissolution de l'institution par le gouvernement Pleven en 1951.
Qu'on se rassure : elle fut remplacée par la "Caisse centrale d'activités sociales". Contrôlée par la CGT, cette CCAS est incontestablement "le plus gros et le plus riche comité d'entreprise de France"; elle serait même "le premier acteur du tourisme social en France".
À remarquer par conséquent que la question reste pendante : la reconstitution de cette institution, matériellement essentielle à l'appareil du Parti et de la CGT, continue d'engendrer les mêmes formes de "gestion", et de digestion, qui font certes l'objet d'une procédure judiciaire mais dont on attend le procès, remis de trimestre en trimestre, depuis des années. Qu'on en juge :
En 2007, "L'Express" (6 mars) affirme : "Affaire du CE d'EDF : le juge accélère."
En 2012 "Le Figaro" (10 septembre) se félicite : "Des dirigeants de la CGT renvoyés en correctionnelle".
En 2013, cependant, la date de l'audience reste toujours problématique.
On doit bien comprendre à cet égard que ce détournement de ressources n'est possible qu'au sein de quelques rares entreprises généralement des monopoles historiques liés à l'État.
Or, les vieux slogans post soixante-huitards, le droit à la paresse, le partage du travail, etc. continuent de faire recette sur ce modèle ravageur, ruineux et destructeur, comme si on pouvait le généraliser.
Coupés du réel, coupés de l'opinion, coupés aussi de la vie concrète des gens les admirateurs, parfois inconscients, de l'idéologie cégétiste la relayent impunément.
Se réclamer ainsi de la gauche, sur ces bases-là, revient à saboter l'économie. Cette attitude se révèle, et se révélera de plus en plus, contradictoire avec le redressement de la Nation et les aspirations à la Liberté.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Notes
1 - cf. Le Monde.fr en ligne le 01.10.2013 à 20 h 09 • Mis à jour le 02.10.2013 à 10 h 14⇑
2 - Ce terme désigne les enfants de l'assistance publique. Pierre Durand en fera en 1983 le titre d'une révélatrice hagiographie "Marcel Paul vie d'un Pitau" ed. Messidor, 320 pages⇑
3 - cf. Rapport de la Cour des comptes du 16 septembre 2013. -
Travail du dimanche et emploi : illusions et réalités.
La question du travail le dimanche revient sur le devant de la scène sociale, mais dans de mauvaises conditions pour le débat sur ce sujet, au regard de la situation de l’emploi en France et dans le cadre d’une société de consommation qui survalorise la croissance quantitative quand il faudrait penser plutôt en termes qualitatifs, et pas forcément en termes de croissance, comme le rappelait Patrice de Plunkett dernièrement.
J’ai déjà écrit ici mes réserves, voire mon hostilité marquée au travail le dimanche, plus précisément pour le secteur de la Grande distribution, tout comme je dénonce régulièrement la disparition des jours fériés dans ce même secteur, le plus souvent au détriment des salariés eux-mêmes : on pourra le constater encore le jour de la Toussaint, cette année un vendredi, et le 11 novembre, un lundi… Ne restent plus fériés que Noël et le Jour de l’An dans le calendrier des grandes surfaces ! Toutes les autres fêtes, jadis occasions de fermetures, sont oubliées, et c’est la même affichette que l’on retrouve sur la porte de Parly2 et de beaucoup d’autres : « ouverture exceptionnelle » (sic !) quand c’est la fermeture qui, elle, est devenue exceptionnelle, voire rare !
Pour en rester à la question de l’ouverture ou de la fermeture le dimanche des magasins, plusieurs points sont discutés sur lesquels il n’est pas inutile d’y revenir : d’abord la question de l’emploi, évidemment primordiale en ces temps de chômage de masse structurel. Ainsi, les partisans de l’ouverture dominicale arguent que celle-ci permettrait la création de nombreux emplois, entre 32.000 jusqu’à 102.000 si l’on se réfère aux exemples des pays étrangers qui ont libéralisé l’ouverture des magasins le dimanche (Canada, Etats-Unis, etc.) : néanmoins, dans un article paru samedi 28 dimanche dans les pages économie du « Figaro », Cécile Crouzel relativise cette projection mirifique : « Reste que tout dépendrait de la souplesse des nouvelles règles et du nombre de magasins concernés. Les effets pourraient être différents selon les secteurs, une étude du Credoc de 2008 ayant estimé que 6.800 à 16.200 emplois postes seraient détruits dans l’alimentaire, les grandes surfaces cannibalisant le petit commerce. » J’ai d’ailleurs constaté que, lorsque Parly2 (grand centre commercial aux portes de Versailles) est ouvert les dimanche précédant Noël ou lors des soldes, le marché dominical de Versailles, mais aussi celui, un peu plus lointain, de Saint-Germain-en-Laye, étaient beaucoup moins attractifs et fréquentés : la déperdition de fréquentation du marché de Versailles a été estimée à environ 30 % (près d’un tiers d’un dimanche habituel !), ce qui est énorme ! Il est à noter que, depuis l’ouverture dominicale de plusieurs petites et moyennes surfaces alimentaires le dimanche de 9 heures à 13 heures (celles-ci appartenant à de grands groupes de distribution…), une partie des jeunes consommateurs s’est détournée du marché traditionnel pour lui préférer le « leader price » ou le « franprix » le plus proche… Au bout, ce sont effectivement les revenus des maraîchers ou des marchands de produits alimentaires frais qui stagnent dans le meilleur des cas, mais qui baissent la plupart du temps, au risque de se répercuter en définitive sur l’emploi…
Certains m’objecteront que je défends, par mon raisonnement, le travail dominical des uns au détriment de celui des autres : effectivement, mais comme une forme d’exception traditionnelle (légalisée depuis la loi de 1906) et comme moyen de rétablir un certain équilibre économique et social entre les « petits » et les puissants de la Grande distribution. De plus, ce travail dominical doit, à mon avis, rester l’exception et ne pas devenir la nouvelle norme, ce qui risquerait, d’ailleurs, d’entraîner la fin des avantages salariaux aujourd’hui valorisés par les partisans de l’ouverture dominicale…
De plus, l’ouverture des grandes surfaces le dimanche a des conséquences sur la structure même de l’emploi, qu’elle précarise, quand on y regarde de plus près : comme le souligne Cécile Crouzel, « Bref, il y aurait des créations d’emplois mais à temps partiels. » Etudiants ou précaires seraient donc le vivier dans lequel les grandes enseignes de la Distribution piocheraient pour ouvrir, à moindre frais, leurs magasins le dimanche… C’est d’ailleurs déjà le cas comme l’avouent benoîtement les professionnels du secteur : ce qui permet une main d’œuvre renouvelable et bon marché, très flexible et relativement peu exigeante sur les conditions sociales du travail puisque destinée à ne rester que quelques années, voire quelques mois dans ce genre d’emploi. Ce qui, surtout, permet aux employeurs de ne pas augmenter les salaires des employés diurnes et « habituels », des salaires qui sont fort peu élevés, souvent autour du SMIC (environ 1.121 euros net mensuels)…
De plus, dans la Grande distribution, l’heure est aussi, dimanche ou pas, à la réduction pérenne des effectifs et chacun a pu constater la multiplication des « machines à payer » qui, en définitive, visent à remplacer, à plus ou moins long terme, les hôtesses (et hôtes…) de caisse : un cadre d’une enseigne fort connue dans le domaine culturel m’a récemment confirmé que cette tendance lourde n’avait pas vocation à s’inverser prochainement…
Dernier point (provisoire…) : il est intéressant de noter que l’Allemagne, dont les libéraux vantent tant les mérites par ailleurs, et qui semble se porter mieux que notre pays sur le plan de l’emploi et de l’économie en général, n’autorise pas l’ouverture des commerces le dimanche ! Apparemment, cela ne freine guère sa consommation intérieure ni ne l’empêche d’être la première puissance économique de l’Union européenne…
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