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social - Page 508

  • La folle stratégie de la paupérisation

    Au moment précis où le pouvoir d’achat enregistre un effondrement historique et où le chômage atteint des sommets, le gouvernement fait le choix de concocter un budget pour 2014 qui accable les ménages de prélèvements injustes. Au bout de cette stratégie détestable, un paysage social dévasté, avec 10 millions de pauvres.

    Dans l’univers doctrinal des socialistes, le terme de « paupérisation » n’a jamais eu très bonne presse. Qui ne se souvient par exemple des vives critiques de Jean Jaurès contre ce concept qu’il jugeait ambigu ? Dans un texte célèbre intitulé Questions de méthode 3, qu’il adresse à son « cher Péguy » le 17 novembre 1901 pour y être publié dans Les Cahiers de la quinzaine, il raille le catastrophisme de Marx et plus encore celui de Engels et leurs jeux sémantiques autour de la « paupérisation relative » et de la « paupérisation absolue ».

    En clair, ce vocable de « paupérisation » a longtemps constitué l’une des lignes de démarcation à gauche, entre un courant révolutionnaire persuadé que le capitalisme courait à sa propre perte, et un courant réformiste pensant qu’il pouvait être aménagé et partisan d’une politique audacieuse de réforme. À gauche, le mot de « paupérisation » a donc longtemps fonctionné comme un chiffon rouge.

    Et pourtant, oubliant ces querelles anciennes, comment aujourd’hui ne pas l’utiliser de nouveau ? C’est assurément celui qui résume le mieux les tendances à l’œuvre actuellement dans la société française, en même temps que les effets induits par la politique économique et sociale conduite par François Hollande. Car c’est le paradoxe de la politique socialiste : loin de limiter les effets de la crise sur la situation des catégories sociales les plus modestes, et notamment sur leur pouvoir d’achat, elle va contribuer à les renforcer sensiblement.

    Pour tout dire, François Hollande a choisi une politique de l’offre qui avantage les entreprises et qui risque d’accentuer les tendances à la paupérisation. Pour en trouver la confirmation, il suffit de se référer aux statistiques publiques les plus récentes, celles publiées ce mercredi soir par l’Insee dans son dernier « Point de conjoncture » ou encore celles qui figurent dans plusieurs documents publiés en annexe du projet de loi de finance pour 2014 et qui n’ont pas profité jusqu’à présent de la publicité qu’ils méritaient.

    « L’éclaircie se confirme » : dès son titre, la note de l’Insee suggère que la conjoncture s’améliore lentement. Soulignant que l’activité se redresse dans la plupart des économies avancées, dopant d’autant la demande étrangère adressée à la France, et relevant que « le climat des affaires, qui avait commencé de se redresser dans l’industrie au printemps, s’améliore désormais dans tous les secteurs », les statisticiens laissent à penser que le pire de la crise est peut-être derrière nous.

    Mais ce moindre pessimisme, il faut tout de suite le tempérer pour plusieurs raisons. D’abord, cette amélioration est singulièrement ténue. La croissance (du produit intérieur brut) resterait nulle (0 %) au troisième trimestre de 2013 avant de progresser légèrement au quatrième (+ 0,4 %). Au total, la France continuerait donc de barboter depuis deux ans dans une croissance toute proche de zéro, avec une activité nulle en 2012 (0 %) et en hausse infime en 2013 (+ 0,2 %).

    Ce mercredi soir, le ministre des finances Pierre Moscovici se rengorge de ce + 0,2 % de croissance attendu pour 2013 et souligne que c’est bien au-dessus du… + 0,1 % escompté par le gouvernement. Mais tout cela est dérisoire ! La vérité, c’est qu’après une longue période de croissance zéro, la France entre très lentement dans… une croissance molle !

    Ces prévisions ont pour horizon la fin de l’année et n’évoquent pas les tendances probables de l’économie pour l’année 2014. Mais elles permettent de mieux comprendre pourquoi le gouvernement a construit son projet de loi de finances pour 2014 sur des hypothèses économiques qui ne sont pas franchement optimistes, puisque la croissance resterait très modeste, à + 0,9 % sur l’ensemble de l’année.

    Pas d’inversion de la courbe du chômage !

    Ce moindre pessimisme, il faut aussi le relativiser pour une autre raison : ce regain de croissance est si faible qu’il est, à l’évidence, insuffisant pour redresser une conjoncture sociale qui, elle, reste gravement détériorée. C’est vrai d’abord sur le front du marché du travail. L’Insee passe d’abord en revue l’emploi et ses constats ne sont guère rassurants : « Du fait de la faiblesse passée de l’activité, l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles a de nouveau nettement reculé au deuxième trimestre (- 35.000). Sous l’effet du retour de la croissance, la baisse de l’emploi marchand s’atténuerait progressivement au second semestre (- 24.000 puis – 7.000).

    Avec notamment la montée en charge des emplois d’avenir (21.500 ont été signés au premier semestre, pour une cible de 100.000 en 2013), le nombre de bénéficiaires d’emplois aidés augmenterait nettement dans le secteur non marchand au second semestre. Au total, après quatre trimestres de recul, l’emploi total progresserait aux troisième et quatrième trimestres, avec 10 000 puis 28 000 créations nettes d’emplois. »

    Ces niveaux seraient donc tout à fait insuffisants pour faire refluer le chômage. C’est ce qu’établit ensuite l’Insee : « Le taux de chômage s’est établi à 10,9 % de la population active en moyenne au deuxième trimestre 2013 (10,5 % en France métropolitaine), en hausse de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. En moyenne trimestrielle, le chômage poursuivrait sa hausse au troisième trimestre, à 11,0 %, avant de se stabiliser au quatrième trimestre. »

    Autrement dit, le chômage va rester en France à un niveau historiquement élevé. Et le chef de l’État, qui avait promis une inversion de la courbe du chômage d’ici la fin de l’année, va devoir avouer qu’il n’y est pas parvenu – ou qu’il n’a pas pris les mesures adéquates à cette fin. Car l’Insee ne laisse rien présager en ce sens.

    Plus grave, cette stabilité du chômage à un niveau historique se cumulerait à une situation très dégradée du pouvoir d’achat. Voici en effet ce qu’en dit l’Insee : « Le pouvoir d’achat des ménages reculerait légèrement au second semestre 2013 (- 0,1% puis – 0,2 % aux troisième et quatrième trimestres).

    Ce repli tiendrait en grande partie au regain d’inflation et à la vigueur des impôts sur le revenu et le patrimoine. Les mesures votées pour 2013 induisent en effet des hausses de prélèvements de l’ordre de 1,1 point de revenu des ménages sur l’année dont environ la moitié, notamment celles relatives aux impôts sur le revenu et sur la fortune, affecterait le revenu des ménages au second semestre.

    Sur l’ensemble de l’année 2013, les prélèvements effectifs ralentiraient nettement, ce qui, conjugué à la baisse de l’inflation, permettrait au pouvoir d’achat des ménages de progresser à nouveau (+ 0,5 % après – 0,9 % en 2012). »

    Mais cette évaluation du pouvoir d’achat des ménages est trompeuse, car elle est calculée en proportion de ce que les économistes appellent le revenu disponible brut des ménages. Or, les évolutions démographiques contribuant à une hausse du nombre des ménages, le revenu disponible brut peut augmenter sans que pour autant le pouvoir d’achat réel des ménages suive le même mouvement. Pour corriger cet écart entre ce que disent les statistiques et ce que peuvent ressentir les ménages, les statisticiens ont donc inventé d’autres modes du calcul du pouvoir d’achat, qui rendent mieux compte du ressenti des ménages: le pouvoir d’achat par unité de consommation (en clair, hors effet démographique), ou le pouvoir d’achat du revenu arbitrable par unité de consommation. Ce dernier indicateur (en voici la définition exacte 3) est le bon car il donne la véritable évolution du pouvoir d’achat des ménages, hors des dépenses inéluctables de long terme comme le logement.

    Or les évolutions réelles du pouvoir d’achat ont ces derniers mois été bien plus catastrophiques que ne l’ont souvent laissé transparaître les statistiques sur le revenu disponible brut des ménages. On peut en prendre la mesure dans un tableau très éclairant inséré dans le tome 2, celui consacré aux annexes statistiques, du traditionnel Rapport économique et financier, qui est chaque année publié en même temps que le projet de loi de finances.

    Effondrement historique du pouvoir d’achat

    Le grand intérêt de ce document, c’est qu’il montre donc que 2012 a été, sur une longue période, l’une des années les plus catastrophiques que les Français aient jamais vécues, avec une chute de 0,9 % du pouvoir d’achat du revenu disponible brut, ce qui est sans précédent dans la période contemporaine, sauf en 1984 (- 1,1 %), l’année où le pouvoir d’achat des Français s’est effondré du fait du plan d’austérité pris l’année précédente, lors du célèbre tournant de la « rigueur ».

    Mais cette baisse de – 0,9 % est donc elle-même trompeuse, car la situation réelle des ménages a été plus dégradée. Le tableau fait en effet apparaître que ce même pouvoir d’achat par unité de consommation a baissé de – 1,5 % en 2012, ce qui est encore sans précédent depuis 1984 (- 1,9 %) ; et dans le cas du pouvoir d’achat du revenu arbitrable par unité de consommation, l’effondrement a même atteint – 2,7 %, ce qui est toujours sans précédent depuis 1984 (- 3,1 %).

    Du même coup, on comprend mieux la fragilité des indications dont on dispose pour 2013. Si l’Insee évoque une hausse possible de + 0,5 % du pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages sur l’ensemble de l’année, cela suggère que le pouvoir d’achat par unité de consommation a vraisemblablement encore baissé, et même beaucoup dans le cas du pouvoir d’achat arbitrable.

    Et pour 2014, la tendance ne s’annonce guère plus favorable. Dans des hypothèses qui, par construction, sont toujours optimistes, le gouvernement escompte une hausse du pouvoir d’achat du revenu disponible brut de seulement 0,8 %. Autrement dit, le pouvoir d’achat réel, quel que soit l’indicateur de mesure choisi, devrait accuser au mieux une stagnation, au pire une régression.

    En clair, même si les effets économiques de la crise s’estompent, le pouvoir d’achat des ménages aura passé trois années détestables, en 2012, 2013 et sans doute 2014. Et l’alternance n’y aura pas changé grand-chose. On peut même dire les choses de manière plus brutale: la politique économique socialiste aura grandement contribué à déprimer le pouvoir d’achat, au lieu de le relancer.

    Les premiers signes en sont venus sitôt l’élection présidentielle passée. Choisissant de conduire une politique salariale restrictive, aussi bien dans le privé (avec le Smic qui n’a pas bénéficié de coup de pouce) que dans le public (avec un gel de la revalorisation du point d’indice), dans la droite ligne de ce que Nicolas Sarkozy avait fait auparavant, le gouvernement socialiste a, de surcroît, multiplié les cadeaux aux entreprises, en les faisant financer par les ménages. Et c’est cette immense politique de transferts de charges sociales ou fiscales des entreprises vers les ménages qui s’accélère avec le projet de loi de finances pour 2014.

    C’est sans doute l’aspect le plus choquant de ce projet de budget que le gouvernement vient de présenter : pour financer ses immenses cadeaux aux entreprises, à commencer par les 20 milliards d’euros de crédit d’impôt, offerts sans la moindre contrepartie, c’est-à-dire avec le risque de susciter seulement des effets d’aubaine, le gouvernement a fait le choix de ponctionner les ménages au moment précis où leur pouvoir d’achat a accusé une dépression continue pendant trois années consécutives dans des proportions quasi inégalées depuis presque un demi-siècle.

    Il serait donc imprécis de dire qu’avec François Hollande, les socialistes ont définitivement abandonné la « politique de la demande » pour se rallier à une « politique de l’offre », d’inspiration néolibérale. Pour dire plus précisément les choses, ils privilégient l’offre… en piétinant la demande ! Ils multiplient les cadeaux aux entreprises, au risque d’une paupérisation accrue des ménages les plus fragiles.

    Lors de la présentation la semaine passée du projet de loi de finances pour 2014 (lire Radiographie d’un budget de droite), sans doute avait-on eu du mal à prendre la mesure exacte de tous les transferts engagés par le gouvernement des entreprises vers les ménages. Car, dans un bel exercice de langue de bois, Bercy avait communiqué sur le projet de budget, et notamment sur les mesures fiscales envisagées, mais sans présenter de tableau d’ensemble permettant de chiffrer le total des efforts demandés aux ménages.

    Mais avec le recul, on y voit un petit plus clair. Dans le tome 1 de ce même Rapport économique et financier, on trouve ainsi un tableau très éclairant, qui présente enfin une vision d’ensemble des mesures fiscales.

    La pauvreté explose

    Dans ce tableau, on découvre ainsi que les ménages auront des rafales d’impôts nouveaux à payer en 2014. En particulier, près de 5,9 milliards d’euros seront à leur charge au titre de ce que Bercy, sans doute par goût de la provocation, a classé dans une rubrique dénommée « Pérenniser notre modèle social ».

    Il est en effet prévisible que toutes les charges qui y figurent seront à la charge des ménages, y compris la hausse des cotisations de retraite employeurs, puisque l’on sait que les entreprises bénéficieront d’une compensation intégrale de cette ponction, par le biais d’une réforme du financement de la branche famille qui sera à la charge… des ménages !

    Pour éclairant qu’il soit, ce tableau ne donne toutefois qu’une idée encore approximative des transferts qui seront engagés au profit des entreprises et au détriment des ménages. Car il se borne à ne présenter que sur une ligne agrégée les premiers crédits d’impôts consentis aux entreprises dans le cadre du « choc de compétitivité » et les hausses de TVA qui ont été décidées pour financer partiellement le dispositif. Résultat, on découvre que l’effet net du Crédit d’impôt compétitivité (CICE) et de la TVA équivaudra à un allègement net de 3,8 milliards d’euros.

    Présenté de cette manière, le mouvement de bascule qui va avoir lieu est proprement incompréhensible. Car on sait ce que sera le véritable transfert: à terme, les entreprises vont pouvoir bénéficier de crédit d’impôt de 20 milliards d’euros, et ce cadeau sera financé par un relèvement au 1er janvier de 19,6 % à 20 % du taux normal de TVA et de 7 % à 10 % du taux intermédiaire, le taux réduit devant, lui, baisser de 5,5 % à 5 %. Soit, au total, une hausse de la TVA qui pèsera sur les ménages à hauteur 5,2 milliards d’euros en 2014 – somme qui viendra donc s’ajouter aux 5,9 milliards d’euros déjà évoqués.

    En somme, le gouvernement va imposer aux ménages une année 2014 très difficile, alors même qu’ils ont déjà vu leur pouvoir d’achat s’effondrer en 2012 et dans une mesure moindre en 2013. Et soit dit en passant, le débat budgétaire s’annonce sous de sombres auspices puisque le gouvernement a laissé dès à présent entendre qu’il ne ferait aucune concession importante. À l’aile gauche du parti socialiste, qui préconise par exemple d’introduire un peu de progressivité dans la Contribution sociale généralisée (CSG), il a été ainsi répondu qu’il n’en était pas question. Résultat : le débat risque de donner lieu seulement à de dérisoires petits tours de passe-passe.

    On sait que le Parti socialiste est à la recherche d’une mesure sociale forte, pour tenter de rééquilibre ce projet de budget très ancré à droite. Mais on sait aussi comment cette mesure forte pourrait être financée : par l’annulation de la baisse de 5,5 % à 5 % du taux réduit de TVA, ce qui générerait une économie de 750 millions d’euros. En clair, le geste symbolique au profit des ménages modestes pourrait être financé par… les ménages modestes eux-mêmes, qui seraient les premiers frappés par cette mesure de gel du taux minoré de TVA.

    On comprend donc qu’il n’y a nul excès à pointer un risque de paupérisation accrue en France. Car, déjà, les dernières statistiques disponibles étaient très préoccupantes : selon une étude récente de l’Insee, elles faisaient apparaître que le nombre de pauvres avait atteint 8,7 millions de personnes en France en 2011.

    Compte tenu de l’envolée historique du chômage tout au long des années 2012 puis 2013, et de l’effondrement du pouvoir d’achat, il n’est donc pas besoin d’être grand clerc pour deviner que l’on est malheureusement en route pour franchir la barre des 10 millions de pauvres. Par la faute de la crise. Par la faute, tout autant, de la politique économique choisie par les socialistes, qui ne se différencie guère de celle suivie par Nicolas Sarkozy.

    Qu’importent donc les vieilles polémiques d’antan et les mises en garde de Jean Jaurès contre le catastrophisme d’Engels. Car en vérité, les socialistes d’aujourd’hui ont perdu le fil de cette longue histoire et ont déserté le camp de la réforme. Les voilà qui font même la politique du camp d’en face.

    Jean Jaurès, réveille-toi…

    Mediapart

      http://fortune.fdesouche.com/327881-la-folle-strategie-de-la-pauperisation#more-327881

  • Retraites : La capitalisation au secours de la répartition

    Des faits nouveaux sont intervenus sur le front des retraites. La grande parlotte nationale annoncée par le gouvernement est bien en route. Des promesses sont formulées. Tous les moyens seront mis sur la table pour sauver la répartition ; celle-ci est considérée comme le nec plus ultra dans le domaine des retraites car elle est supposée reposer sur un contrat entre les générations. S'ajoute la chimère de l'égalité. Constatons que ce magma idéologique fut partagé par d'anciens gouvernements ainsi que l'habitude des parlottes ne débouchant sur rien de vraiment nouveau sinon des rapiéçages.
    L'existence d'un prétendu contrat est un gros mensonge. Un contrat implique une signature après négociation. Rien de tel ici. Il y eût au sortir de la guerre une action de force étatique obligeant les salariés à verser des cotisations dans des caisses spéciales, contre la promesse de toucher un jour une pension ; dans la suite, le système fut étendu à d'autres catégories que les salariés. L’exécution de la promesse elle-même dépend du bon vouloir changeant des gouvernements qui sont, pour leur part, soumis aux élections. S'ajoute la floraison des régimes spéciaux dont le nombre et la complication sont difficiles à cerner.
    Vers un replâtrage
    La répartition contrairement à la capitalisation est tributaire de la démographie. De ce fait, le pouvoir n'a aucun mal à sonner la trompette d'alarme pour un avenir relativement proche et chacun y va de ses statistiques plus ou moins pessimistes.
    Le pouvoir, alors, pianotte sur tous les paramètres comme les précédents gouvernements l'ont fait : durée de cotisation, impôts, âge de départ, charges des entreprises, CSG ; chaque note de la gamme suscite des hurlements. Les partenaires sociaux savent bien, toutefois, que le système est à bout de souffle et qu'il faudra passer à la casserole. Le seul espoir est, après la parlotte, de passer la patate chaude à d'autres.
    Dans ce paysage, il est une nouveauté, c'est la pénibilité que le pouvoir veut prendre en compte. Il dénombre dix causes de pénibilité et songe même à l'ouverture pour chacun d'un compte de pénibilité. Nous voici avec la promesse de beaux contentieux car personne ne pourra fixer juridiquement les degrés de pénibilité réels.
    Au secours :  la capitalisation
    Un fait nouveau est récemment intervenu. Un journaliste des médias officiels a oser poser à un syndicaliste, Jean-Claude Mailly, la question dangereuse : la capitalisation ne pourrait-elle pas être envisagée au moins à titre partiel ? Le syndicaliste l'a balayé en disant : trop tard.
    Ce trop tard n'est pas vrai. La répartition détruit la richesse au fur et à mesure qu'elle se crée puisque l'argent est distribué aussitôt que récolté. La capitalisation crée la richesse par les investissements auxquels se livrent les gestionnaires soit directement, soit par des fonds de pension. Il est évidemment nécessaire que les épargnes contractuelles bénéficient du même statut fiscal et social que les cotisations dans la répartition. En refusant la capitalisation, nous arrivons à une situation aberrante : les grandes entreprises du CAC 40 sont soumises au bon vouloir des fonds de pension de Californie ou d'ailleurs.
    Des expériences de passage à la capitalisation ont été menées dans plusieurs pays. Celui du Chili est intéressant. Le passage reposait sur le volontariat et fut largement suivi. L'influence bénéfique sur le PIB fut telle que l'on put sans dommage payer les pensions de ceux qui étaient restés dans le système ancien.
    Un aggiornamento nécessaire
    Les syndicats détestent la capitalisation et adorent la répartition. Cela se comprend car le dernier système leur donne perpétuellement du grain à moudre. Avec la capitalisation, ils pourraient certes intervenir mais dans un esprit constructif ce qui n'est guère leur habitude. Le pouvoir actuel étant ficelé par les syndicats va donc probablement passer à côté de sa chance.
    Reste l'opposition. Elle pourrait reconnaître son erreur du passé et annoncer la capitalisation en cas de retour aux affaires. Ce serait l'Aggiornamento. Avec une communication adaptée ce pourrait être un argument électoral massif.
    Y-a-il une opposition ou des fantômes ?
    La question est posée.
    Michel de Poncins http://libeco.net/Libeco_806.htm

  • Travail : le problème ce n'est pas le dimanche mais le chômage

    De Bruno Retailleau dans Valeurs actuelles :

    "La droite doit avoir le courage de dénoncer ce que la gauche fait semblant d’ignorer depuis trop longtemps. Avec fermeté bien sûr, mais sans se tromper de combat. Car le problème de la France n’est pas le dimanche chômé mais le chômage tous les autres jours de la semaine ! Le chômage créé par l’ineptie des 35 heures, la manie du prélèvement obligatoire ou l’addiction à la dépense publique.

    Le repos dominical n’y est pour rien. Le fragiliser encore davantage n’y changera rien, comme le montre l’exemple de l’Allemagne, où l’ouverture des magasins le dimanche n’a entraîné aucune hausse significative de la consommation. Aucune étude n’est d’ailleurs parvenue à chiffrer l’impact d’une telle mesure sur l’économie, notamment en France, où la loi autorise déjà de nombreuses dérogations.

    Aucune certitude quantitative, donc, mais en revanche une certitude qualitative : la marchandisation du dimanche affaiblira encore davantage la valeur travail en provoquant, au nom d’une fausse conception de la liberté, une injustice économique et un recul social.

    Une injustice économique, car nous prenons le risque de fragiliser encore davantage les moins protégés. Les salariés les plus vulnérables, tout d’abord, car comment refuser de travailler le dimanche lorsque l’on vit sous le couperet d’une rupture de contrat ? Mais également les femmes avec enfants, moins disponibles le week-end que les autres. Sans oublier les centaines de milliers de très petites entreprises qui n’ont ni les moyens ni les effectifs pour ouvrir le dimanche, contrairement aux grands groupes, et ce d’autant plus que le travail dominical coûte plus cher à l’employeur. Voulons-nous une économie à deux vitesses avec deux catégories de salariés et deux catégories d’entreprises ? Ce n’est pas en divisant les Français sur le travail que la France renouera avec la valeur travail.

    Une injustice économique, mais aussi un recul social. Défendre le repos dominical, ce n’est pas défendre un “acquis social”, mais une certaine idée de la société. Car le dimanche n’est pas seulement un moment pour soi ; c’est avant tout un moment pour les autres. Les autres, c’est-à-dire la famille bien sûr, mais aussi le quartier ou la commune, avec les multiples activités associatives, qui, comme l’écrivait Tocqueville, enrichissent la vie démocratique à travers cette « action réciproque des hommes les uns sur les autres ». [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L'UIMM arrosait les syndicats, les politiques, les journalistes

    Au troisième jour du procès de l'UIMM devant le tribunal correctionnel de Paris - qui s'interroge sur l'utilisation de 16 millions d'euros en liquide retirés entre 2000 et 2007-, Arnaud Leenhardt qui a présidé l'UIMM entre 1985 et 1999, a déclaré :

    «C'étaient les cinq syndicats représentatifs. Le patronat avait besoin de syndicats qui soient solides. Quand on a des grèves avec séquestration, on est bien content d'avoir un syndicat capable de canaliser ces débordements et de favoriser une reprise du travail.»

    Selon lui, le CNPF (l'ancêtre du Medef), mais aussi des journalistes, des sociologues ou des bureaux d'études auraient également bénéficié pendant des décennies. Si Arnaud Leenhardt ne peut rien dire sur un éventuel financement politique occulte, il est en revanche affirmatif sur le fait que des députés et des sénateurs ont été destinataires d'enveloppes bourrées de billets de banque.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • C’est dimanche, je prends ma bagnole : faut que je bricole

    La polémique du mois, c’est donc « pourquoi empêche-t-on les gentils étudiants de travailler le dimanche » ? Comme d’habitude, on n’a pas besoin d’allumer sa télé ou d’écouter sa radio pour entendre le ramassis intellectuel récurrent « c’est bon pour l’emploi, c’est bon pour la croissance ».

     

    Personne ne se posera donc les bonnes questions :

     

    Pourquoi si le commerce est bon pour l’emploi et pourquoi si les grandes surfaces aiment tant les étudiants, trouve-t-on autant de caisses automatiques ?

     

    N’est-ce pas dans ces mêmes magasins que l’emploi est devenu si précaire, les horaires complétement absurdes, que les caméras de surveillance surveillent plus le personnel que les clients ?

     

    N’est-ce pas ces mêmes grandes structures qui ont bousillé plus d’emplois qu’ils n’en ont créé au cours des 50 dernières années ?

     

    N’est-ce pas ces mêmes grandes structures qui détruisent la planète pour nous vendre du bois exotique sous forme de parquet, et qui fabriquent des produits en Chine sous leur marque enseigne sans se poser aucune question sur ce que cela provoque sur les usines françaises ?

     

     

     

    N’est-ce pas ce même système qui pousse à la périphérie de chaque ville et qui ne vit que grâce à la bagnole ? La sacro-sainte bagnole et la publicité en 4x3m qui nous vend un monde qui n’existe pas ?

     

    Qui se pose la question dans ce pays, la fameuse question: « pourquoi les étudiants doivent-ils travailler le dimanche ? » alors que c’est ce même pays qu’on vante dans les pays étrangers comme « chez nous, l’enseignement est gratuit ».

     

    Qui demandera combien coûte un missile M51 et combien cela nourrirait d’étudiants si on arrêtait d’en fabriquer car « Dans ce monde, en vérité, la haine ne se détruit pas par la haine. C’est seulement par la compassion que la haine s’éteint. Ceci est un principe ancien. » (Enseignement du Dhammapada)

     

    Comment se fait-il qu’on envoie des camions remplis de CRS à chaque manifestation anti-nucléaire, anti-OGM parce que tous ces méchants extrémistes ne respectent pas la loi ? Comment se fait-il que des gérants de supermarchés avides de vendre leur merde pour augmenter leur chiffre d’affaire ne subissent pas le même sort quand ils ne respectent pas la loi ?

     

    Qui gagne dans l’affaire ? Les étudiants à qui ont donne des miettes qu’ils s’empressent de manger dans la servitude volontaire la plus basse ? VRAIMENT ?

     

    Dans cette affaire, il n’y a que deux gagnants :

     

    - Les grands groupes qui vont continuer de s’empiffrer les poches.
    - La bagnole qui à défaut de rouler 6 jours sur 7, roulera maintenant 7 jours sur 7 car… « Chérie, je prends la bagnole. Je cours à Leroy-Merlin, faut que j’aille chercher un paquet de clous pour accrocher l’armoire IKEA dans la chambre du petit ».

     

    Le triptyque de la croissance est donc bien d’actualité dans cette affaire : ma voiture, mon supermarché, mon ignorance !

     

    PS : Chérie, je suis revenu. Ils étaient en rupture de stock. Ils seront livrés mardi. Si j’avais su je l’aurais commandé sur Ebay.

     

    PS2 : Chérie, il est 3 heures du matin, je regardais Nabilla à la télé mais elle vient de tomber en panne. Comment ça se fait que ce pays qui se dit moderne ne permet pas d’aller à 3 heures du matin avec ma voiture chez Darty pour acheter une nouvelle télé ? C’est pas normal !!! En plus, y’a des étudiants et des chômeurs qui veulent travailler !!

     

    Carefree

      http://fortune.fdesouche.com/326849-cest-dimanche-je-prends-ma-bagnole-faut-que-je-bricole

  • Le scandale de l'AME - Aide Médicale d'État

  • IMMIGRATION : Le Conseil constitutionnel valide la nouvelle loi. Mais cela ne suffit pas ! (arch 2011)

    Un seul article partiellement censuré sur les 111 que compte la nouvelle (et énième) loi sur l'immigration, portant cette fois la signature de Claude Guéant. Le PS avait saisi les juges constitutionnels pour faire annuler, par exemple, la possibilité de créer des « zones d'attente temporaires », pour 26 jours au plus, en cas d'afflux importants d'immigrés illégaux à telle ou telle frontière. Les juges ont validé cette innovation, tout comme ils ont accepté que soit repoussé à 5 jours, contre 2 actuellement, le moment où doit intervenir le juge des libertés et de la détention sur le régime des étrangers retenus parce qu'en situation irrégulière. C'est censé constituer le cœur de la réforme.
    Le seul article censuré est l'article 56 qui prévoyait la possibilité de prolonger de douze mois la rétention des étrangers condamnés pour des activités à caractère terroriste et ayant purgé leur peine : il faut s'en tenir aux six mois actuels sous peine de contrevenir à la Constitution - et à une directive communautaire...
    Tout cela va-t-il permettre la mise en place d'un arsenal juridique vraiment efficace, concrètement efficace contre la venue d'étrangers qui ne sont et qui ne peuvent être tous les bienvenus en France ? L'expérience et l'étendue du problème des illégaux montre amplement le contraire puisque la France est et demeure plus que jamais un Eldorado dans le contexte de la crise économique et de l'instabilité créée par le « printemps arabe ». L'expulsion n'est qu'un risque de parcours. Un risque généralement assumé en connaissance de cause et compensé par les dispositions protectrices des droits des clandestins, qui certes ne sont pas nuls, mais qui sont interprétés de manière à priver la France de ses droits en tant que nation face à des populations qu'elle a le droit de ne pas vouloir accueillir.
    Le problème est que cette volonté n'est pas en réalité si nette. Les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union se sont réunis jeudi pour réaffirmer que l'Europe a besoin de main-d'œuvre, et donc de nouveaux immigrés extracommunautaires. Les différentes organisations patronales chantent le même refrain.
    Les lois et les actions visibles contre l'immigration clandestine, dans ce contexte-là, apparaissent davantage comme des concessions d'apparence à une exaspération qui ne veulent pas s'assimiler, que comme des programmes politiques vigoureux destinés à réellement protéger les siens et assurer d'abord le maintien de la tranquillité de l'ordre.
    Il faut pourtant le dire et le redire, malgré le poids du politiquement correct : un pays ne peut « accueillir l'autre » indéfiniment sans y perdre son identité, sa cohérence, son être propre de « famille des familles » qui en fait, charnellement, une patrie.
    Il faut le dire encore : il n'est pas juste que des familles françaises vivant pacifiquement dans leur propre pays soient exposées aux vexations, aux agressions, aux trafics, aux crûmes, aux affrontements armés entre bandes, et même à la guérilla contre les forces de l'ordre, et qu'on leur ordonne « d'accueillir l'autre » sans conditions et sans réagir. C'est à ceux qui incarnent le pouvoir au sein de la nation qu'il appartient d'y mettre fin, et il appartient à chaque pays d'assumer ce devoir, avec humanité certes, mais sans faiblesse.
    Il n'est pas juste que sous prétexte de rappeler aux chrétiens qu'ils doivent aimer leurs ennemis - c'est-à-dire vouloir leur bien, et donc leur bonheur éternel, et les traiter en tant qu'individus comme des frères en humanité - des hommes d'Église en tirent des conclusions politiques d'ouverture systématique et d'accueil indéfini. C'est, pour le coup, une véritable confusion du spirituel et du temporel, d'autant plus insupportable qu'ils ne disent pas d'abord le devoir de porter le Christ à chaque étranger dont nous croisons le chemin, ce qui aurait sans doute pu éviter un certain nombre des problèmes que nous vivons aujourd'hui.
    Plusieurs lecteurs se sont manifestés pour regretter que Présent ne dénonce pas à cet égard certaines déclarations du Pape sur l'accueil des immigrés. Il me semble que Benoît XVI, justement, ne se situe pas dans ce registre de la confusion, puisqu'il parle aux Européens du devoir d'être eux-mêmes et de savoir faire connaître le Christ. Mais ce qui est vrai, en revanche, c'est que les médias exploitent systématiquement et la plupart du temps frauduleusement ses propos pour faire avancer l'idée de l'accueil « sans discrimination » de l'étranger, le plus « différent- » possible, dans le but avoué d'en finir avec les différences culturelles.
    Cela n'est pas chrétien.
    Jeanne Smits Présent du 11 juin 2011

  • Florange : la stèle aux promesses non tenues de Hollande sera offerte à… Hollande

     

    Florange : la stèle aux promesses non tenues de Hollande sera offerte à… Hollande

    STRASBOURG (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – La stèle de granit aux promesses non tenues de François Hollande aux sidérurgistes de Florange sera offerte au président par un entrepreneur lorrain. Lionel Bieder, chef d’entreprise qui avait acquis la plaque, veut désormais “la remettre au chef de l’Etat ou à un de ses représentants”.

    La stèle de Florange rappelle la promesse faite par François Hollande durant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat socialiste et futur président avait affirmé qu’il ferait tout pour assurer la pérennité des hauts fourneaux.

     

    Cette stèle rappellera sûrement une autre promesse de notre président : le 26 septembre à Florange même, il promettait de revenir tous les ans.

    Crédit image : copie d’écran de la mise en vente sur eBay par le Syndicat Force Ouvrière d’Arcelormittal Florange, en août dernier. DR.

    http://fr.novopress.info/142010/florange-la-stele-aux-promesses-non-tenues-de-hollande-sera-offerte-a-hollande/#more-142010