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social - Page 539

  • Souhaitez vous vraiment que la France connaisse le miracle économique allemand ?

    La mémoire me fait défaut quant à savoir qui a déclaré que lorsqu’un homme avait la tête dans la glace et les pieds dans le feu, son corps était alors à une température statistiquement moyenne. Ce qu’il faut en retenir, c’est que les chiffres qui constituent une quantité, ne sont pas toujours appropriés pour décrire une situation donnée, surtout lorsqu’elle est qualitative.

    Que n’a t-on dit et ne dit-on au sujet de ce que l’on a désormais coutume d’appeler le miracle économique allemand ? Cela à tel point que beaucoup envient les données allemandes au point de vouloir appliquer la recette germanique à notre pays, la France. Il est vrai que les chiffres énoncés par les thuriféraires de l’intégrisme économiques plaident, en apparence, pour eux. C’est ainsi que le budget outre-Rhin est presque à l’équilibre, le chômage n’atteint que 6.8% de la population active et que la balance commerciale est excédentaire, à hauteur d’environ 5% du Pib.

    Il faut savoir que ces résultats ont un coût : en détail...

    Environ un cinquième des salariés touchent moins de 10 euros de l’heure et deux millions d’employés se situent au dessous de six euros. Encore ne s’agit-il aussi que de la partie occidentale (ex-Rfa) de l’Allemagne. La situation dans l’ex-Rda est encore plus catastrophique puisque là bas, un temps complet n’est rémunéré qu’à hauteur de 720 euros par mois. La particularité de l’Allemagne en Europe est de ne pas disposer de salaire minimum imposé par l’Etat. Les avantages sociaux ne sont octroyés que branche par branche, c’est à dire dans le cadre d’entreprises importantes où les négociations entre syndicats et patronat ont pu avoir lieu.

    Depuis l’an 2000, c’est à dire une douzaine d’années, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté de 2 millions. N’oublions pas l’impact de ce que l’on appelle les 1eurojob, travaux payés...1 euro de l’heure. Dans les faits, les Allemands, sont obligés d’accepter des emplois très peu payés et sous-qualifiés sous peine de perdre leur couverture sociale. Dans certains secteurs, les bas salaires représentent 75% des salariés et de façon générale, ils ne sont que 25%, les Allemands à disposer d’un Cdi. Quant à notre Rsa, qu’ils appellent Hartz IV (374 euros), il existe bien là bas mais touche 5 fois plus de bénéficiaires : représentatif de la détresse nationale en matière sociale. Même l’ascenseur culturel fait défaut puisque seulement 20% des jeunes ont un diplôme plus élevé que leurs parents : résignation ou coût par trop important des études ?

    Le plan Hartz IV, élaboré en 2004, a considérablement fait évoluer le marché du travail. Selon le rapport de la conférence sur la pauvreté (Allemagne), 70% des chômeurs allemands disposent d’un revenu inférieur à 952 euros. Or, en dessous de 60% du revenu médian, un individu est dit en risque de pauvreté, et donc en 2010, 70 % des chômeurs allemands étaient en risque de pauvreté. Rappelons qu’ils ne sont que 45% dans l’union européenne et 33% en France.

    Quant aux lois Hartz, elles ne peuvent être explicitées dans le cadre d’un seul article, méritant d’ailleurs la constitution d’un dossier. Pour autant, elles ont radicalement changé les codes au sein du monde du travail. A titre d’exemple, les chômeurs de plus d’un an bénéficient de ce qui est appelé « Social Hilfe » qui correspond à notre Rsa. Les chômeurs ont l’obligation d’accepter un travail moins bien rémunéré et en dessous de leur qualification. Existent aussi ce que l’on appelle minijob qui correspond à un temps partiel rémunéré à hauteur de 400 euros par mois mais qui ne permet l’accès ni à l’assurance maladie, ni au droits de retraite et bien évidemment ne permettent l’accès aux allocations chômage. C’est ainsi qu’entre 1999 et 2009, les formes de travail atypiques en Allemagne ont crû de 20%, les minijob de 47%, et l’interim de 134%.

    Tous les catégories sont touchées puisque 660 000 retraités allient pension à minijob. On doit savoir que 4 millions de retraités allemands sont menacés de pauvreté. A titre d’exemple et de prospective, en 2030 un travailleur ayant effectué 35 années avec une moyenne de 2500 euros bruts ne touchera pas plus que le minimum vieillesse soit 688 euros par mois. Si on prend en considération le salarié ayant cotisé 40 ans avec un salaire brut de 2200 euros, il percevra lui aussi le minimum vieillesse. On ne doit ignorer que l’obtention de ce minimum vieillesse présuppose impérativement de ne pas être propriétaire ainsi que de ne pas avoir d’épargne. Il ne faut donc pas s’étonner que depuis l’an 2000 les minijobs ont augmenté de plus de 60% chez les plus de 65 ans. On en serait aujourd’hui à 761 000 retraités effectuant un minijob dont 120 000 ont plus de 75 ans. On s’en doutera, ce dispositif ne nuit pas à tout le monde, puisque les entreprises proposant des minijobs ne payent pas de charges...

    Le processus est d’autant plus enclenché qu’en 2018, tout salarié devra au moins cotiser une année pour une retraite privée... Il est bon de rappeler que la nouvelle donne sociale est principalement l’oeuvre du chancelier socialiste Gerhard Schröder, qui sera probablement imité par ses homologues socialistes français. Quant à la droite, la dérégulation économique est son rêve avoué ; à l’extrême droite, bien souvent aussi...

    Alain Rebours http://www.voxnr.com

  • La crise continue - La désindustrialisation de la France s'accélère

    Le gouvernement français claironne parfois que la crise est finie, que l'on a vu la fin du tunnel. Il faut pourtant rappeler que la France a perdu plus de 350.000 emplois en deux ans, la plupart dans l'industrie. Beaucoup d'entreprises ont profité de la crise pour licencier, délocaliser... La crise aurait créé 700.000 chômeurs de plus.
    À cette mondialisation parfois effroyable, s'ajoute la catastrophe de la mise en place de l'Euro qui nous empêche de dévaluer pour redonner un coup de fouet à l'économie française, ce qui serait actuellement la meilleure réponse à notre situation économique. Le fanatisme européiste, l'idéologie post-nationale ont imposé un carcan institutionnel qui empêche toute réactivité.
    L'Allemagne et la France ne peuvent avoir la même monnaie, vu la structure économique de leurs pays respectifs. Il n'y a que les européistes fanatiques pour le nier. Les Jacques Attali, Alain Minc et autres ont par leur arrogance intellectuelle conduit la France dans un véritable mur. L'Euro a été la pire invention de la technocratie française ces dernières années. Il faut se rappeler Strauss-Kahn, ministre de l'économie de l'époque, pétant de suffisance plus que de coutume, croquant à pleines dents une pièce d'euro pour nous l'expliquer. Les économies européennes non seulement sont très différentes, mais divergent sous l'effet de l'Euro. Il faut la folie des technocrates pour continuer à soutenir ce déni de la réalité.
    Les excédents allemands détruisent les économies française et italienne. On ne peut reprocher d'ailleurs aux Allemands de vouloir sortir du marasme européen et de défendre leurs intérêts. Et malheureusement, leurs intérêts sont incompatibles avec les nôtres dans le cadre de la zone Euro.
    La construction européenne exacerbe la compétition entre les nations européennes. Pour résoudre la question de la dette, le gouvernement Sarkozy, aux ordres du néo-libéralisme, va conduire une politique de restriction budgétaire, ce qui va entraîner la France dans la récession un peu plus, une croissance atone, donc plus de chômage qui était déjà dramatique. Et comme le dit un proverbe, le chômage d'un autre, c'est une récession ; lorsque l'on se trouve soi-même au chômage, c'est une crise. On crée donc une nouvelle spirale du déclin.
    Toute la politique économique actuelle a pour but d'obéir aux ordres des agences de notation (nouvelle dictature du néo-libéralisme) qui décident de la politique économique de notre pays (obtenir la notation AAA). Il faut donc les rassurer, horizon indépassable de notre politique économique. Euro fort, politique budgétaire restrictive, croissance faible, tout ceci ne conduit qu'à une désindustrialisation encore plus forte de la France. La perte de souveraineté a été considérée par certains comme une abstraction (surtout les haineux de la France). La perte de contrôle de la monnaie nous rappelle avec dureté ce que cela peut signifier.
    Une des questions les plus urgentes à résoudre est bien sûr le problème des délocalisations. Il faudrait un ministère de l'industrie qui agisse en conséquence pour les empêcher par tous les moyens. L'avenir d'un peuple est dans la maîtrise de son industrie et de sa technologie. En dehors de tout cela, le reste n'est que littérature. Il faudra mettre en place un véritable volontarisme industriel comme cela est déjà arrivé dans l'histoire de France.
    L'élection de Sarkozy, homme qui a une compétence très moyenne en économie, n'a apporté rien de bon à la France. Il n'est de plus, par ses origines, pas traversé par le fait français. Il peut très bien, après sa Présidence, se retrouver avocat à New-York. Il l'a d'ailleurs lui-même envisagé. Son élection n'a été le résultat que d'un peuple qui ne croit plus en lui-même et en ses descendants. Il n'est qu'au service de la finance qui ne se soucie aucunement des intérêts de la France.
    Il faut le plus rapidement sortir de cet Euro mortifère, pratiquer un protectionnisme raisonné, avec le soutien des banques aux entreprises qui restent sur le sol national comme cela se pratique en Chine. Il faut aussi utiliser notre épargne (la plus élevée d'Europe) pour l'investir dans nos entreprises et non pas dans les fonds spéculatifs des banques.
    Dans une France qui s'appauvrit, on continue toujours une politique d'immigration qui ne sert à rien économiquement si ce n'est à accrocher un boulet économique à la France mais qui satisfait certains lobbies, pour des raisons idéologiques.
    De tous temps, lorsqu'un pays voulait envahir un autre, on envoyait l'armée (ou des guerriers) d'abord conquérir le territoire. On envoyait ensuite une population de peuplement. L'Angleterre a opéré ainsi dans ses colonies. Après la conquête, on envoyait des habitants peupler les territoires conquis. Après la conquête de l'Algérie par la France, le gouvernement a envoyé une population européenne de peuplement. Jusqu'à maintenant, cela a constitué la démarche classique.
    Avec l'immigration actuelle, le processus s'est inversé. Les pays du tiers-monde envoient d'abord leur population avec leurs familles conquérir les pays européens. Cela bien sûr s'opère sans l'utilisation des armes, ce qui est plus efficace. La guerre est devenue démographique et les pays européens la perdent. Il y a d'ailleurs en France une véritable cinquième colonne qui agit pour la destruction de notre pays et favorise ce qu'il faut bien appeler une invasion.
    La France ne se relèvera que lorsqu'elle aura résolu ces deux défis, c'est-à-dire notre déclin économique et surtout industriel associé à une immigration sans fin.
    Patrice GROS-SUAUDEAU Statisticien-économiste

  • Le Déclin français et les années 1970

    Le rapport Gallois le relève dès ses premières pages : le début du déclin français date des années 1970. Pour autant il ne cherche pas à tirer quelque enseignement que ce soit de cette constatation : il s'abstient de toute allusion directe à la période extraordinairement brillante qui précédait ces années 70; et pas davantage il n'aborde les événements et décisions politiques de l'époque qui pourraient être responsables de ce déclin. (1)

    Or en dépit de leur ancienneté, ces années méritent grande attention. P.M.

    Des Trente Glorieuses à aujourd’hui

    Quelques chiffres permettront de situer la brillante période 1950-1970 et l'exceptionnelle prospérité que connut alors la France et qu'on ne peut attribuer à la reconstruction de l'après guerre. Certes celle-ci avait stimulé l'activité mais son influence ne pouvait être que passagère : en 1949 l'économie française avait retrouvé son niveau de 1938 et l'élan de la reconstruction ne pouvait plus expliquer la persistance de l'expansion.

    Or de 1949 à 1969, le taux moyen de croissance annuelle évolua entre 5 et 5,5% et le chômage resta extrêmement faible : 1,2% de la population active jusqu'en 1958, même s'il augmenta ensuite quelque peu (2,2% dans les années 1960). Dans les dernières années de cette période, la France était même en mesure, grâce à ses résultats en commerce extérieur, d'exiger le remboursement en or de ses avoirs en dollars. (2)

    Or à partir des années 1970 tout a changé. Notre situation économique a entamé une détérioration dont rien, et pas même les hauts et les bas circonstanciels, ne peut masquer l'implacable continuité :  

                               Taux annuel moyen de croissance                               Taux de chômage

    1949-1957                                5,3 %                                                                 1,2
    1957-1970                                5,4 %                                                                 2,2
    1970-1980                                3,3 %                                                                 5,4
    1980-1992                                1,9 %                                                                  9
    1993-2008                                1,3 %                                                                  9,1
    année 2012                                                                                                      10 à 11

    Les changements des années

    Sauf cécité volontaire, il est impossible de ne pas se demander quelle est l'origine de ce renversement de tendance.

    1) L'orthodoxie contemporaine fournit une réponse « politiquement correcte » qui a l'avantage de situer la cause du malheur dans un événement extérieur, dans une sorte de cas de force majeure exonérant l'idéologie du moment de toute responsabilité : est accusé en l'espèce le choc pétrolier de 1972, c'est à dire la décision des pays producteurs de pétrole de brusquement et fortement augmenter le prix du baril

    On ne saurait évidemment nier l'effet nocif de cette décision. Mais il n'est pas possible de lui attribuer la responsabilité des quarante années, ni même des dix années suivantes : en effet le choc pétrolier a été absorbé en quelques années grâce aux efforts entrepris pour économiser l'énergie et développer l'utilisation des sources de substitution. C'est ainsi que la part de la consommation d'énergie dans le PIB après avoir évolué entre 5 et 6% dans les années 1950-1970 et avoir presque doublé à partir de 1974 était revenue autour de 7% dès 1980 avant de retrouver le niveau des années de prospérité (d'ailleurs le contre-choc pétrolier des années 1980 favorisa ces efforts).

    En vérité il s'est produit dans ces années 1970 un bouleversement d'ensemble qui a particulièrement affecté la France. En quelques années nombre des traits qui caractérisaient le modèle français ont été effacés l'un après l'autre

    *

    2) On notera d'abord, même si elle fut un peu plus tardive, la libéralisation de la gestion de l'économie. En effet durant ces années que Fourastié qualifia de « trente glorieuses », la France avait vécu sous un système dirigiste où la puissance publique tenait un rôle d'orientation décisif. Il convient de rappeler :

    • – que l'ensemble du système bancaire était nationalisé et se conformait, dans leurs grandes lignes aux recommandations des pouvoirs publics ;
    • – que les entreprises régissant la production et la distribution de l'énergie appartenaient également à la communauté nationale ;
    • – qu'il en allait de même de grandes entreprises industrielles comme Renault ou Air liquide ;
    • – que les prix étaient contrôlés ;
    • – que le Trésor avait la haute main sur les émissions d'actions (jusqu'en 1959) et d'obligations, puisqu'il lui appartenait de les autoriser ou non en vertu d'une loi du 23 décembre 1946 (qui reprenait une loi de 1941) ;
    • – qu'au sein d'un commissariat au Plan se réunissaient les représentants du patronat, des syndicats et des ministères ;
    • – que si les recommandations de ce commissariat n'étaient pas obligatoires, elles n'en exerçaient pas moins une forte influence sur l'orientation globale de la politique économique et sur les décisions de tous les acteurs. C'était la « planification à la française ».

    Ce système n'a pas vraiment été démantelé dans les années 1970 : les atteintes les plus spectaculaires qui lui ont été portées ne l'ont été que dans les années 1980 avec les dénationalisations des banques. Mais une lente évolution a commencé : M. Giscard d'Estaing élu en 1974 ne passait pas pour un dirigiste, le contrôle des prix connut des sorts variables, le 7è Plan (1976-1981) ne suscitait déjà plus (en dépit du maintien du Commissariat) l'« ardente obligation » qu'avaient suscitée nombre de ses prédécesseurs. Cette légère évolution a-t-elle contribué à la diminution des performances économiques du pays ? Il serait imprudent de l'affirmer comme il serait inutile de rouvrir ici une discussion classique sur les mérites comparés des systèmes économiques. Du moins peut-on tirer de l'évocation de cette période, la conclusion que, contrairement à ce qui est souvent répété comme une vérité éprouvée, l'intervention de la puissance publique dans la vie économique n'est pas nécessairement catastrophique et qu'elle peut obtenir des résultats très brillants et durables. En tout cas, il est permis d'imaginer les clameurs qui auraient accueilli l'évolution inverse, celle qui aurait vu successivement une période de grande prospérité sous un système libéral puis des années de déclin coïncidant avec une économie dirigée par les pouvoirs publics…

    *

    3) La décision américaine de renoncer à la convertibilité du dollar en or et la destruction du système monétaire de Bretton Woods furent un important facteur de changement. Le régime des changes flottants, outre qu'il substituait une certaine instabilité à la sécurité antérieure, ne pouvait qu'accélérer le danger d'une inflation mondiale dont la politique monétaire américaine était grosse depuis la guerre du Vietnam. Ce danger conduisit le gouvernement français à renoncer progressivement au système de financement public qui reposait beaucoup sur le marché monétaire (extension remarquable des émissions des bons du trésor dans les années 1950 et 1960, facilitée notamment par la fixation d'un plancher de bons qui était imposé aux banques) et qui était jugé de nature inflationniste. La France revint donc dans les années 1970 à des méthodes plus classiques : les grands emprunts se multiplièrent (1973, 1976, 1977 et, bénéficiant de forts avantages fiscaux, 1978). Cette évolution aboutit finalement dans les années 1980 à une libéralisation du marché financier.

    *

    4) Mais il est surtout un autre changement qui fut le facteur décisif et qui est passé sous silence pour des raisons souvent idéologiques : c'est la destruction rapide, à l'échelle mondiale, des frontières économiques. Cette destruction fut le fruit de négociations internationales multiples exprimant un mouvement de pensée de portée plus générale (3). Utilisant et portant ce mouvement de pensée, le pouvoir américain imposera successivement toutes les négociations nécessaires pour atteindre son objectif : la libéralisation des échanges mondiaux et l'exposition à la concurrence des pays en voie de développement. S'y ajouta un début d'unification européenne. Pour la France , il en résulta la disparition rapide d'un système de protection très ancien, sous lequel vivaient, depuis des générations, l'économie et surtout l'industrie françaises. Une description chiffrée de cette évolution sera très parlante.

    Au 1er Janvier 1960, c'est à dire au cœur des années de prospérité, l'industrie française bénéficiait d'une protection tarifaire moyenne de 20%. Cette protection fort élevée était complétée pour un certain nombre de produits par des restrictions quantitatives à l'importation.

    Intervinrent alors :

    l'établissement progressif de la CEE. Il conduisait à la suppression des droits de douane entre les six pays membres. La C.E.E avait été mise en place le 1/1/1959. Au 1/1 1970, l'union douanière était achevée. Dans le même temps, l'institution du tarif extérieur commun (TEC) avait ramené la protection vers les pays tiers à 13,4%.

    la négociation internationale dite Kennedy round. Le Kennedy Round, lancé à l'initiative et sur l'insistance des Etats-Unis, marque le véritable coup d'envoi de l'entreprise de mondialisation de l'économie. Ses résultats, obtenus après plusieurs années de négociations, entraient en vigueur au 1er janvier 1972 : ils amputaient le T.E.C. de près de 40% et le ramenaient autour de 8,3%.

    Quel que soit le jugement que l'on porte sur une protection tarifaire, on ne peut que constater l'extrême brutalité pour la France d'un choc qui en quelques années a fait passer cette protection de 20 à zéro % sur les importations provenant de la CEE (c'est à dire sur 60% du total des importations industrielles) et à 8,3% sur les importations d'autres provenance. Autrement dit, une « protection globale pondérée » abaissée de 20 à 3,3% en une douzaine d'années.

    Il ne s'agissait que de la première étape : de nombreuses négociations internationales sont par la suite venues achever cet effacement des frontières économiques.

    Les échanges extérieurs de l’industrie française en 1966

    L'industrie française était-elle en mesure de supporter un tel choc ? L'examen du commerce extérieur des produits industriels (ouvrés et semi-ouvrés) conduit à une réponse réservée. En 1966, c'est- à- dire pendant la période de prospérité évoquée plus haut, la balance des importations et des exportations de ces produits se présentait ainsi (il est rappelé que la CEE n'englobait à l'époque, outre la France que l'Allemagne -réduite alors à la RFA -, l'Italie et les trois pays du Benelux et il est précisé que l'intitulé « Tiers ind. » regroupe les pays de l'AELE, le Japon, le Canada et les Etats-Unis.)

    en milliers de F.                CEE                       Tiers ind.                              Autres
    TOTAL

    _______________________________________________________________

     

     

    Importations                  19.483.606               10.184.860                           2.721.090
    32.389.556

    Exportations                 15 528 536                  7.958.722                           15.548.676
    39.035.934

    _______________________________________________________________


    Solde                            - 3.955.070                - 2.226.138       
                                                                                                                  +12.827.586
    + 6.646.378

    Ce tableau fait apparaître que le solde créditeur global résulte de la compensation du déficit sur l'ensemble du monde industriel par un excédent sur les pays moins industrialisés. Il donne à penser qu'il existait une faiblesse d'ensemble et que la suppression des mesures permettant de supporter cette faiblesse présentait un risque certain.

    Toutefois la situation des secteurs industriels était très variable de ce point de vue.

    Certains d'entre eux illustraient la situation globale : déficit vers les pays industrialisés compensé par l'excédent obtenu ailleurs. Etaient dans ce cas: construction des moteurs thermiques, construction électrique, horlogerie, optique, matériel de mines et de travaux publics, etc.

    D'autres se trouvaient dans une situation encore plus défavorable, leur excédent sur les pays moins développés étant trop faible pour compenser le déficit sur les pays industrialisés. Tel était le cas notamment d une grande partie de l'industrie mécanique (sauf automobile et matériels ferroviaires), du travail des métaux, des articles en bois et ameublement, des papiers et cartons, des aciers fins et spéciaux, du matériel récepteur de radio et télévision.

    Enfin, parmi ceux qui au contraire étaient excédentaires dans les relations avec tous les groupes de pays, on pouvait relever entre autres : une partie de l'électro-métallurgie et de la sidérurgie, l'automobile, les motocycles et cycles, les pneumatiques, le verre, les textiles ( mais sur ce dernier point, il faut relever que subsisteraient encore quelque temps des restrictions quantitatives protégeant le marché français contre les exportations des pays sous-développés .


    •  •

    Un exemple : le sort de l’automobile

    Il a paru intéressant de rechercher ce qu'est devenu, depuis les années 1970, dans le domaine des échanges extérieurs, l'un des plus symboliques des secteurs industriels parmi ceux jouissant de la meilleure situation à l'époque : l'automobile.

    La situation de ce secteur (à l'époque, secteurs SH n° 440, 441, 442, 443) était la suivante en 1966.
    en milliers de francs
                                        CEE                   Tiers industrialisés              Autres tiers                     Totaux
    Import.                   1.920.167                      564.658                        31.256                        2.516.080
    Export. 2.024.212 775.736 1.913.914 4.713.862 ___________________________________________________________________________            Solde           +104.045         +211.078             +.1882.652     +2.197.775 ________________________________________________________________________________

    Il n'est pas possible de présenter en 2011 un tableau synthétique construit de la même façon qu'en 1966. La CEE et ses 6 Etats membres ont laissé la place à l'Union Européenne forte de 27 membres. Et surtout le groupe des pays non industrialisés a été profondément modifié. Il paraît meilleur d'adopter la classification retenue par les Douanes en regroupant si nécessaire certaines zones géographiques

    Résultats 2011, en milliers d'euros ________________________________________________________________________________
                                            U.E.                       Afrique                      Asie                  Autres
    Totaux --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
    Import.                       20.892.655                155.723                   1.937.723            810.461
    23.796.562

    Export                       12..611.298                 708.470                  544.669             1.887.761
    15.752. 198

    _______________________________________________________________

     

    Solde                        -8.281.357                                               -1.393.054
    -8.044.364     
                                                                       + 552.747                                          +1.077.300

    La comparaison de ces deux tableaux souligne de façon saisissante le déclin de cette industrie française. Alors qu'elle enregistrait des soldes positifs avec toutes les zones, on relève en 2011 qu'elle présente au contraire de multiples soldes négatifs pour un total considérable de plus de 8 milliards €

    On notera la place prépondérante qu'occupe l'Union européenne puisque le solde négatif enregistré avec elle (8,28 milliards €) est à lui seul supérieur au déficit global (8,04 milliards €). De fait, les échanges (beaucoup moins importants) avec le reste du monde se trouvent approximativement équilibrés, le solde négatif enregistré avec l'Asie (Japon surtout et Corée) étant à peu près compensé par des excédents obtenus sur les autres zones (Afrique et Europe hors UE).

    C'est pourquoi les relations commerciales avec l'Union Européenne en matière automobile méritent un commentaire particulier qui distinguera entre voitures Diesel et voitures à moteur à explosion (les documents de 1966 ne permettent malheureusement pas de faire cette distinction) entre lesquelles se répartit le déficit de 8,281 milliards : 7,030 milliards pour les Diesel et 1,250 milliard pour les autos à moteur à explosion.

    En ce qui concerne les Diesel, la construction française est particulièrement en difficulté puisque sur les 8,281 milliards de solde négatif, plus de 7, on vient de le voir, sont imputables à ce type de voiture. Les principaux concurrents sont l'Espagne et surtout l'Allemagne qui compte à elle seule pour environ 6 milliards dans le solde négatif de 7. Les pays nouveaux partenaires de l'Union (adhérents depuis 2004 ou 2007) tiennent une part relativement importante dans les importations, la Roumanie et la Slovaquie notamment.
    Comme déjà dit, on ne sait pas ce qu'il en était pendant la période de prospérité mais la situation globale de l'époque permet d'exclure une infériorité aussi massive que celle d'aujourd'hui. Les statistiques douanières ne permettent pas à elles seules d'analyser les motifs de cette évolution.

    S'agissant des voitures à moteur à explosion, il faut immédiatement souligner que le solde déficitaire (1,250 milliard) vient seulement en 2011 des échanges avec des pays d'Europe centrale, nouveaux partenaires de l'Union (depuis 2004 et 2007) (4): République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Pologne notamment, à qui la France ne vend que très peu d'autos (0,250 milliard €) mais qui lui en vendent énormément : 2,1 milliards €. (déficit : 1.850 Md €). Si on fait abstraction de ces courants commerciaux, et si on considère seulement les échanges avec les 14 pays partenaires plus anciens de l'U .E., on trouve un solde positif pour l'industrie française de 0,6 milliard et une balance pratiquement équilibrée avec l'Allemagne.....

    L'irruption des pays d'Europe centrale en l'affaire est donc l'événement marquant. S'agit-il du résultat d'initiatives allemandes ? On est tenté de le penser si l'on prend l'exemple des autos de moins de 1000 cm³. Il est en effet piquant de constater qu' en 2011, dans cette catégorie, alors que l'Allemagne nous a vendu 1704 voitures, la République tchèque et la Slovaquie ensemble nous en ont vendu 71.633, soit 35 fois plus ! Certes les statistiques douanières ne permettent pas de confirmer la rumeur selon laquelle il s'agit là de voitures de marques allemandes qui à défaut d'être produites « in Germany » le seraient « by Germany ». Si pourtant tel est le cas, il est évident qu'en recourant à ces pays d'Europe centrale, les industriels allemands ont recherché l'avantage d'une main d'œuvre moins chère.

    Peut-être l'ont-t-ils fait plus massivement que d'autres, mais ils ne sont pas les seuls : la France importe probablement de Slovénie des automobiles Peugeot.

    Et cette constatation conduit une nouvelle fois à une conclusion de nature politique : en imposant pratiquement les délocalisations, grâce à la suppression des frontières économiques, le cosmopolitisme a mis en œuvre un autre moyen de « casser » ce « verrou qui doit sauter : la nation ».

    Pierre Milloz 29/07/2013

    Notes :

    (1) Nombre de renseignements utilisés dans la présente note proviennent d'un document établi en 1968 à l'issue de la négociation Kennedy
    (2) Bien sûr, tout n'était pas parfait et la période a connu ses difficultés, comme l'ont montré les grèves de 1953 et 1963 ou les dévaluations du franc décidées, pour des motifs partiellement étrangers à l'économie, en 1958 et, en fin de période, en 1969.
    (3) Ce mouvement de pensée d'inspiration cosmopolite, exigeant l' « ouverture au monde » et érigeant l' « autre » en objet d'une amitié obligatoire et réglementaire, allait bien au delà des questions économiques. C'est en France l'époque de la loi Pleven (1er juillet 1972) qui pose en principe pour la première fois dans l'histoire de France l'interdiction de distinguer entre un Français et un étranger ; de la montée en puissance de l'immigration ; du décret sur le regroupement familial des immigrés ; c'est aussi à la même époque, plus précisément le 18 juillet 1970 que M.de Rothschild écrit dans  Entreprise  : « La structure qui doit disparaître, le verrou qui doit sauter, c'est la nation ».
    (4) Il faut saluer ici l'heureuse initiative qui, au sein des statistiques douanières concernant l'U.E., a isolé les mouvements de commerce extérieur entre la France et ces douze pays.

    Correspondance Polémia – 1/02/2013

  • La banque Goldman Sachs veut baisser tous les salaires de 30% en France

    PARIS (NOVOpress) – Comment redresser l’économie française ? Il faut abaisser tous les salaires de 30 %. C’est la réponse de Huw Pill, l’économiste en chef de la banque américaine, Goldman Sachs. Dans une interview accordée au Huffington Post, le « Monsieur Europe » de la banque internationale d’investissement a déclaré : « Il faudrait s’appuyer sur une baisse des salaires générale, afin de regagner de la compétitivité. On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers…». Soit 33% de moins en moyenne. Des mesures comparées plus loin dans l’entretien à des « ajustements » afin que la France prenne « la bonne direction ».

     

    Des propos incroyablement provocateurs quand on sait que la banque avait annoncé en janvier 2011 que le salaire annuel de son PDG, Lloyd Blankfein, passait de 600 000 à… deux millions de dollars. Trois ans après un coup de pouce financier de plusieurs milliards de dollars d’aides de la part du Trésor américain. Pour mieux comprendre les outrances de cet univers, le récent film « Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde » (vidéo ci-dessous), démontre comment cette banque a su profiter de la crise pour accroître sa puissance financière, augmenter son emprise sur les gouvernements et bénéficier de l’impunité des justices américaine et européennes.

    Incarnation de la spéculation financière, Goldman Sachs s’est enrichie pendant la crise des « subprimes » en pariant sur la faillite des ménages américains. Elle a été sauvée ensuite de la faillite grâce à ses appuis politiques. Quand le krach financier s’exporte en Europe à partir de 2009 via la mondialisation, Goldman Sachs devient l’un des protagonistes de la crise de l’euro en pariant contre la monnaie unique, après avoir maquillé les comptes de la Grèce. Une fois que les gouvernements européens tombent les uns après les autres, « la Firme » va en profiter pour étendre son formidable réseau d’influence sur le Vieux Continent. Elle devient « la banque qui dirige le monde »

    http://fr.novopress.info

  • Au nom de l'argent, mourez !

     

    Au nom de l'argent, mourez !
    Le système financier qui gangrène les sociétés dites développées ou industrialisées, nous a fait basculer dans un monde où l’argent est roi et où la consommation à outrance est le carburant essentiel pour faire tourner cette machine de mort à broyer les peuples, les nations et les traditions. Aux oubliettes les valeurs d’humanité, de fraternité, d’amitié. Adieu la spiritualité, l’élévation de l’homme par la connaissance.

    Au nom de l’argent, un seul mot d’ordre : produisez, consommez et mourez !

    La société libérale et capitaliste ne considère pas l’homme comme un être humain avec une intelligence, une âme, et des valeurs donnant un sens à sa vie. Au contraire, pour lui, cet être de chair et de sang composé d’une âme, n’est rien d’autre qu’une machine-outil. Un objet froid dont la seule finalité est de produire et de consommer.

    Notre société est malade de l’argent et de la consommation. Et c’est au Japon que cette métastase est la plus avancée.

    Le Japon compte un tiers d’habitants âgés de plus de 60 ans. La sécurité sociale de l’Etat nippon accumule donc de nombreuses dépenses pour soigner ses compatriotes.

    Pour autant, un homme a trouvé une solution radicale, toujours au nom de l’argent et de l’austérité. Quand on aime le dieu du Veau d’or, on le vénère jusqu’au sacrifice. Et c’est ce que propose justement le ministre japonais des Finances, Taro Aso. Afin de combler le déficit de la sécurité sociale nipponne, le gardien du temple du dieu du Veau d’or, Tari Aso, a lourdement accablé ses compatriotes âgés d’un sentiment de culpabilité. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’ils sont un frein aux réformes d’austérité qu’il souhaite imposer dans tout le pays.

    Ainsi, c’est avec le cœur serré que le ministre des Finances a déclaré au peuple japonais « Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous allez mourir […] Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c’est l’Etat qui paie tout ça pour moi ». Mais la fraternité et la solidarité du ministre s’est aussi étendue aux proches de ces dépeceurs de la sécurité sociale : « la problématique des dépenses faramineuses en gériatrie ne sera résolue que si vous les incitez à se dépêcher de mourir ».

    Les déclarations de Taro Aso, âgé de 72 ans et hériter d’une famille de riches industriels, sont révélatrices de la finalité du système libéral et capitaliste.

    Cette information n’a pas été relatée dans la presse française, peut-être parce que le mariage des homosexuels et de l’adoption d’enfants par les parents 1 et 2 sont prioritaires sur une volonté politique qui programme ouvertement le génocide d’une partie de sa population.

    En tout cas, nous savons désormais à quoi aboutit le capitalisme à son stade suprême : la mort !

    La résistance ne peut être incarnée que par un patriotisme de combat ! Un patriotisme qui résiste ouvertement et à visage découvert à la soumission de la puissance d’argent, et qui n’a pas peur de mettre l’homme au cœur de ses priorités sociales et politiques. S’il faut choisir entre le système libéral qui mène les peuples à la mort, et le patriotisme qui, seul, peut rallumer la flamme de leur espérance, alors, sans conteste ni hésitation possible, nous choisissons la Vie !
    Grégory Gennaro http://www.voxnr.com
  • Europe : Les jeunes générations sont-elles perdues ?

    A chaque crise sérieuse, on se lamente sur le sort des jeunes qui ne trouvent pas de travail et que l’on qualifie de “génération perdue”. Mais de telles générations, il y en a eu d’autres dans l’histoire et à chaque fois, elles s’en sont sorties, écrit , un chroniqueur polonais.

    Ils devaient être notre espérance, mais ils sont devenus un fardeau. Plus de 400.000 jeunes Polonais sont sans emploi. Et peu en parlent autrement que sous le terme de “génération perdue”. Le fléau concerne l’ensemble du continent européen, mais demeure particulièrement grave dans le Sud.

    Selon les données d’Eurostat, publiées en octobre, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 27,8 % en Pologne, contre 55,9% en Espagne, 57% en Grèce et 36,5% en Italie. Même dans un pays aussi riche que la France, un jeune sur quatre est sans emploi.

    Des statistiques biaisées

    De telles statistiques impressionnent, mais elles prêtent aussi à confusion. Elles ne prennent en compte que ceux qui travaillent ou ne travaillent pas, laissant ainsi de côté tous ceux qui étudient, font des stages professionnels, voyagent, ou ne travaillent pas par choix. De ce point de vue, le concept NEET, mis en place par l’Organisation mondiale du travail, paraît mieux adapté pour mesurer le phénomène du chômage de jeunes.

    Quand on quantifie les personnes qui ne travaillent pas, n’étudient pas et ne sont pas en formation (No Employment, Education, Training – NEET), il s’avère qu’elles représentent 15,5 % des Polonais âgés de 15 à 29 ans. Bien sûr, c’est toujours trop (une augmentation de 22 % depuis le début de la crise), mais ce n’est plus qu’une personne sur six, et non plus une sur deux, qui se retrouve réellement “sans perspectives”.

    Comment parler d’une génération perdue, quand cinq jeunes sur six suivent un parcours sensé ? Ce n’est guère différent dans le reste de l’Europe. Le taux de NEET est de 23 % en Grèce et de 21% en Espagne. Et dans des pays comme les Pays-Bas et l’Autriche, il tombe à 5-8 % seulement.

    Jeunes, sans emploi mais pas sans avenir

    Paradoxalement, une telle proportion de jeunes parmi les chômeurs peut être source d’espoir. L’exemple de l’Espagne est très éloquent à cet égard. L’explosion du chômage dans ce pays résulte moins de la récession que de la réforme du marché du travail menée par le Premier ministre Mariano Rajoy.

    “Grâce aux mesures mises en oeuvre, les employeurs peuvent licencier bien plus facilement, mais quand la conjecture est plus favorable, ils n’hésiteront pas à réemployer”, estime Jorge Nunez du CEPS (Centre for European Polcy Studies) à Bruxelles. Avant les réformes de Rajoy, les sociétés espagnoles devaient négocier les changements dans les contrats de travail avec les syndicats de branche, et non au niveau des entreprises.

    En dépit de cette réglementation stricte, héritée de l’époque de Franco, une fois la prospérité retrouvée, les entrepreneurs espagnols ont repris systématiquement le risque de recruter de nouveaux employés. Après l’adhésion à l’UE en 1986, le taux de chômage chez les jeunes a été divisé par deux en trois ans, en tombant à 18 %. Les jeunes Espagnols sortiront-ils cette fois la tête de l’eau aussi rapidement ?

    Zsolt Darvas, de l’Institut Bruegel, à Bruxelles, explique : “Une chose est sûre, il s’agit de la génération la mieux formée dans l’histoire de ce pays. Grâce aux réformes de Monsieur Rajoy, l’économie espagnole a rapidement gagné en compétitivité : le commerce extérieur du pays enregistrait, il y a encore 5 ans, un déficit de 11 % du PIB. Depuis, il connaît un excédent commercial équivalant à 2 % du PIB”.

    Un choc salutaire

    La Pologne est dans une situation comparable. Notre pays a déjà connu deux vagues de “ générations perdues” en 1992/1993 et 2002/2003, et en vit une troisième à l’heure qu’il est. Même en s’appuyant sur les statistiques pessimistes du GUS (Office centrale de statistiques), on s’aperçoit que le chômage touche aujourd’hui deux fois moins de jeunes Polonais de moins de 25 ans qu’en 1995. Le niveau de formation est un autre atout de l’actuelle “génération perdue”. La Pologne a aujourd’hui cinq fois plus d’étudiants qu’en 1990, et le pourcentage d’actifs diplômés de l’enseignement supérieur est aujourd’hui 2,5 fois supérieur.

    Les périodes de crise ont toujours été pour la Pologne un temps de restructuration profonde de son économie. Depuis 2008, la productivité de notre travail a augmenté de 20%. Le développement d’industries et de services innovants, telles que l’électronique de pointe, les recherches moléculaires ou la production de composants automobiles de haute qualité, attirent les grandes entreprises qui délocalisent leur production du Sud vers l’Est de l’Europe, et notamment la Pologne.

    On pourrait dire qu’un taux de chômage élevé est en quelque sorte le prix à payer pour améliorer la compétitivité polonaise, gage d’une supériorité durable sur ses rivaux dans les années à venir. En attendant, selon les données d’Eurostat, notre productivité – plus de deux fois inférieure à celle de l’Allemagne – n’a atteint l’année dernière que 57 % de la moyenne européenne.

    Le modèle allemand

    L’Allemagne reste clairement un exemple de l’impact efficace des réformes du marché de travail sur l’amélioration des perspectives d’emploi des jeunes. Le chômage y est à son plus bas niveau depuis la réunification du pays : non seulement le chômage des jeunes (12 %), mais également celui de l’ensemble de la population (5,4 %), et l’on se dirige progressivement vers le plein emploi. Pourtant, il y a dix ans, avant les réformes de Gerhard Schröder, l’Allemagne était considérée comme “l’homme malade de l’Europe” en termes de marché du travail.

    “Nous devrions tout d’abord nous inspirer du système de formation professionnelle allemande. Les perspectives des jeunes dépendent en partie d’eux-mêmes et de leur capacité à adapter leurs projets à la réalité du marché”, explique Katinka Barysch du Center for European Reform, basé à Londres.

    De nombreux signes laissent espérer aux jeunes Polonais et Européens que le pire est derrière eux. Même si l’année 2012 s’est achevée dans le marasme économique, l’UE a évité le pire : la désintégration de la zone euro et l’effondrement de l’Union. Aussi peu croyable que cela semble aujourd’hui, dans deux ou trois ans, ce sont bien de jeunes actifs extrêmement compétents qui pourront dicter leurs conditions d’emploi aux employeurs, et non l’inverse.

    Press Europ  via http://fortune.fdesouche.com

  • Multiculturalisme: du Mali…à la Seine Saint Denis

    François Hollande fait preuve, de manière bien  imprudente, d’un triomphalisme assez déplacé après « la prise » de Tombouctou  abandonnée par les milices djihadistes et dans laquelle sont entrées les troupes française et maliennes. Une autosatisfaction censée accompagner  le  dernier sondage  BVA selon lequel sa cote  de popularité remonte de quatre points  (44 % de bonnes opinions contre 55 % de mauvaises) et  celle de son Premier ministre  de trois points  (40 % de bonnes opinions contre 58 % de mauvaises). C’est le « volontarisme » de M. Hollande, son langage viril (« il faut détruire les islamistes »)  sa fermeté affichée dans le dossier malien qui serait en effet la raison de cette embellie toute relative,  enrayant  une chute jusqu’à présent continue, qui lui avait valu de passer de 61% d’opinions favorables en mai, à 40% en décembre. Pour autant, la diversion malienne comme celle du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels, ne peut  masquer le fait que c’est bien sur les résultats de sa  politique économique et sociale que le duo   Hollande-Ayrault est attendu  au tournant par l’ensemble des Français.  Or, celle-ci est  majoritairement jugée comme étant « inefficace » par  72% des personnes interrogées. Données économiques qui ne seraient pas absentes des motivations de l’intervention française au Mali avancent certains, pays  qui  possède des réserves  très conséquentes  d’uranium ( au nord en plein territoire Touareg) , mais aussi du gaz, du pétrole et de l’or…

    Ce qui est une  certitude, et le chef de l’Etat ne l’ignore bien évidemment pas, c’est  que le conflit au Mali ne peut se résumer à  la lutte  entre   le « bien  et le mal », avec  d’un côté  les modérés  et de l’autre  les fous d’Allah,  milices islamistes contre lesquelles le  FN juge par ailleurs  qu’il était opportun  d’intervenir  par la force  dés le printemps. Miliciens islamistes qui comme dans  toute guerre asymétrique et pour échapper aux forces régulières lancées à leurs trousses,  sauront d’ailleurs s’évaporer dans ce pays immense, se  noyer dans la population ou franchir les frontières bien  symboliques pour se réfugier dans les pays voisins…en attendant des jours meilleurs.

     La réalité c’est aussi que le Mali est un  pays  aux frontières  artificielles  héritées du colonialisme, un territoire agité par une  lutte ancestrale entre  les ethnies noires du sud représentées actuellement  par  un gouvernement allié de la France   et les touaregs au nord. Bernard Lugan l’écrit dans l’Afrique Réelle, «  Nous ne sommes pas face à une guerre de religion » mais « en présence d’un conflit ethnique et même racial ancré dans la nuit des temps. Avec opportunisme, les islamistes ont profité du soulèvement touareg du mois de janvier 2012 pour s’insérer dans le jeu politique local qui leur est fondamentalement hostile. »

    Le géopoliticien Aymeric Chauprade  met en garde également sur  les  conséquences de l’implication militaire de la France sachant que « l’armée négro-africaine malienne, même aidée par d’autres troupes noires (CEDEAO) se trouve dans l’incapacité de restaurer l’unité du Mali  sans l’action militaire de la France ». « Le but premier de l’Etat malien est de reprendre le contrôle du Nord et de se venger des Touaregs en s’appuyant sur la puissance française. C’est évidemment un but politiquement dangereux pour la France. Pour Paris, chasser les groupes islamistes du Nord du Mali ne doit pas pour autant déboucher sur une épuration ethnique anti-Touareg. A mesure que l’armée française va s’approcher de ses objectifs (faire reculer son ennemi) elle va se rendre compte que l’armée malienne qu’elle traîne dans son sillage s’emploiera à se venger sur les populations touaregs et cela risque de devenir un vrai problème à gérer pour Paris. »

    Quand on l’interroge sur les risques d’enlisement de la France au Mali, Laurent Fabius répond par une phrase  du contrôleur général des Finances de Louis XVI,  Turgot,  que le ministre des Affaires étrangères a relevé dans un livre  d’Edgar Faure: « Il n’y a pas de politiques sans risques mais il y a des politiques sans chance. »

    Il existe aussi des politiques antinationales,  viciées à la base, dont les caractères nocifs sont  faciles à discerner dès leur genèse,  qui sont mises en place au nom d’une idéologie qui spécule sur l’affaissement des identités  et des souverainetés nationales. Elles sont à la source de ce malaise français pointé par beaucoup d’enquêtes et de médias, sous les termes souvent vagues  de « peur », d’un « refus » de la «  mondialisation », laquelle  était  d’ailleurs le fil directeur de l’émission « Mots croisés » à laquelle Marine Le Pen était conviée hier soir sur France  2. Une des conséquences inéluctable  de cette  globalisation, de l’avènement du village planétaire  nous dit-on,  est la libre circulation non seulement des biens et des capitaux mais aussi des populations. Phénomène devant lequel les Français ont été désarmés par une classe politicienne censée veiller aux intérêts supérieurs de la nation

    Peut-on changer brutalement sur quelques décennies  la substance même d’un pays, son  socle ethnique  pour parler sans langue de bois, avec l’arrivée de populations  non européennes  très largement étrangères à nos mœurs,  sans que le toujours fragile équilibre d’une nation n’en soit perturbé ?

    L’immigration de peuplement décidée en haut lieu par les pontes de la droite et de la gauche mondialistes   est-elle aussi constitutive d’un  traumatisme profond  qui influe sur le moral des Français, leur  confiance en l’avenir et celui de leurs enfants ? A cette question, les électeurs du FN répondent oui depuis toujours sachant que la volonté de défendre l’identité française, dans ses dimensions physique, culturelle, civilisationnelle  reste  une   cause principale, structurante du vote en faveur de l’opposition nationale, populaire et sociale.

    C’est aussi désormais  une majorité de Français qui exprime, réaffirme son refus du « grand remplacement », son inquiétude  devant les  conséquences des évolutions démographiques actuelles. Cela apparaît de nouveau clairement dans   l’enquête  réalisée ce mois de  janvier par Ipsos, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean-Jaurès ( «France 2013: les nouvelles fractures») et  publiée la semaine dernière dans Le Monde .

     « Les ingrédients du populisme sont là et dépassent l’électorat de Marine Le Pen » commente  Le Monde (…) Mais cette enquête va plus loin. Elle dresse du pays un portrait beaucoup plus sombre. Sur bien des points, en effet, la société française semble taraudée dans ses profondeurs : elle glisse de la défiance au rejet, de l’inquiétude à l’anxiété, du repli sur soi à la peur de l’autre, du pessimisme au catastrophisme. (…) Cette crispation est, à la fois, autoritaire et identitaire. »

    On l’aura compris souligne Bruno Gollnisch, pour les analystes  du Système,  s’inquiéter du devenir de l’identité  française  confine à la maladie :  « repli sur soi » , « crispation », « anxiété », le langage utilisé  décrit  un trouble mental, clinique, du ressort de la psychiatrie… Vouloir rester Français, faut vraiment être dingue!

    Au sujet de la compatibilité des religions avec les valeurs de la société française, 89% des personnes interrogées hissent  en premier le catholicisme, contre 75 % pour le judaïsme et 26% pour l‘islam. Il est à noter que   c’est chez les électeurs (ultra-laïcards?)  du Front de gauche que l’on trouve le plus de sondés (33%)  affirmant que « la  religion  juive n’est pas compatible avec la société Française. »

    Les personnes interrogées s’inquiètent ainsi des conséquences de l’immigration massive arabo-musulmane et «sondage après sondage, les résultats montrent que l’image de l’islam se dégrade fortement depuis une dizaine d’années » : 74 % des sondés  estiment que l’islam est une religion «intolérante», incompatible avec les valeurs de la société française;  8 Français sur 10 jugent que la religion musulmane cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres. Plus de la moitié pensent que les musulmans sont « en majorité » (10%) ou « en partie » (44%) intégristes.

    L’islam paye ici l’extrémisme, le prosélytisme agressif, visible,  de certains de ses pratiquants. Mais aussi,  il faut l’avouer, le choc des images de l’actualité internationale,  le tapage médiatique autour de faits divers en France, tant il est vrai que si  le  Système médiatique   focalise parfois  l’attention de  nos compatriotes  sur  des  aspects problématiques de l’islam, c’est   pour mieux faire l’impasse sur la question de fond, celle de l’immigration-invasion.

    Ce refus d’un  multiculturalisme qui tiers-mondise,  paupérise et fragilise la paix civile   est particulièrement flagrant  dans la réponse des personnes interrogées aux questions suivantes : 55% estiment  que « de manière générale les immigrés ne font pas d’effort pour s’intégrer », 57% que  « le racisme antiblanc est assez  répandu en France »,  62% jugent qu’ « on ne se sent plus chez soi comme avant en France »,  70% qu’il y a «  trop d’étrangers en France. »

    Au moment ou notre classe politicienne  refile l’ardoise de ses erreurs et se défausse de ses responsabilités sur l’Europe de Bruxelles en lui abandonnant largement le destin de notre pays, il est tout aussi révélateur que  87 % des sondés (97% des sympathisants FN) soient  d’accord avec l’affirmation selon laquelle « On a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre » tandis que  86%  pensent aussi que « l’autorité est une valeur qui est  aujourd’hui trop critiquée.  » Puissent nos compatriotes en tirer les conclusions qui s’imposent dans les urnes !

    http://www.gollnisch.com

  • Piero San Giorgio chez Emmanuel Ratier


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013

    http://www.scriptoblog.com

  • L'OMNIPOTENCE DES SYNDICATS

    Deux événements simultanés se produisent sous nos yeux et sont étroitement liés : l'entrée « officielle » de la France en récession et l'omnipotence des syndicats.
    La récession, faisant suite à une panne de croissance vertigineuse, est le résultat pitoyable de plusieurs années de gouvernements situés à gauche, non par leurs déclarations mais par leurs actions ou omissions. Elle se continuera quel soit le résultat de l'élection de 2012 : tous les programmes se ressemblent, à quelques nuances près, et nous mènent à la ruine. Le plus étonnant est qu'Angela Merkel pousse aussi à cette ruine : elle ne s'aperçoit pas ou, par idéologie, ne veut pas s'apercevoir que l'économie allemande peut, elle aussi, se trouver emportée vers la destruction vers laquelle les 27 s'engagent résolument.
    Dans le cas particulier de la France, l'omnipotence des syndicats est au coeur du problème avec leur richesse insolente dont les détails net ces jours-ci dans fleurissent dans tous les médias. En 2007, ils ont reçu solennellement le pouvoir qui leur a été donné par le président sorti des urnes ; depuis lors, par une faute grave, leur omnipotence, au demeurant ancienne, a perduré. Leur richesse et celle de leurs chefs s'est consolidée. C'est d'autant plus intolérable que leur représentativité est sujette à discussion, voire extrêmement faible.

    UNE BOMBE
    Dans ce paysage, une véritable bombe vient d'éclater et la « médiacratie » en a peu parlé laissant une large place au tour d'horizon habituel des crimes qui se produisent un peu partout.
    Un rapport de 700 pages a été réalisé sur le financement de ces syndicats, suite à la création au sein de l'Assemblée d'une commission d’enquête le 8 juin dernier. 700 pages, ce n'est pas rien et une centaine de personnalités ont été auditionnées, non sans peine tant le terrain est miné ; le coût même du rapport doit être astronomique ; la commission créée à cet effet était présidée par un député nouveau centre, Nicolas Perruchot, très connaisseur du sujet. Le rapport dissèque pour la première fois les 4 milliards d’euros de financements annuels directs ou indirects de nos syndicats, nécessaires faute de cotisations. En effet, les cotisations des adhérents n'apportent que 3 à 4 % du financement. Les connaisseurs sont au courant depuis longtemps du scandaleux sujet ; la nouveauté est qu'un rapport officiel vient de faire éclater la terrible réalité.
    Monsieur Bernard Accoyer, président de l'Assemblée a décidé qu'il n'était pas possible de publier le rapport et, sauf erreur, une telle décision est unique dans l'histoire des rapports de l'Assemblée. Il a déclaré que la commission d'enquête avait ainsi terminé son existence. La bombe était si forte que son éclatement aurait menacé le système entier et qu'une chape de béton s'imposait ! Certes, il y eut certaines protestations, et même du côté syndical, contre l'arbitraire de la décision ; les protestataires, présentés abusivement comme courageux, savaient très bien que la décision salvatrice était prise et qu'elle corroborait leur toute puissance quasi totalitaire. Le seul avantage du rapport est que les langues se sont déliées et que beaucoup d'informations ont circulé.

    DES FAITS
    Voici quelques faits disparates aussi bien dans leur nature que dans leur importance : À Pékin, en Septembre 2004, 180 dirigeants français des caisses de sécurité sociale ont séjourné dans les plus luxueux hôtels de la capitale de la Chine. Motif : participer à l'assemblée générale de l'association internationale de sécurité sociale. Le nombre stupéfia les autres délégations.
    Le 8 novembre 2004, selon un présentateur de France 2, un chauffeur de la CFDT a avoué que toute sa vie il avait été rémunéré par le Crédit Lyonnais, qu’il ne voyait que pour aller toucher sa feuille de paie.
    Le président de la CGC a confié tout sourire qu’il était appointé par Total et que son trésorier l'était par les Pompes Funèbres générales ; 28 personnes du siège étaient rémunérées par des firmes privées.
    À la même époque, la télévision a déclaré à propos d'une multinationale que dès qu'un salarié était nommé délégué, il recevait une promotion. Qu'il choisissait parfois lui-même. Bien mieux : il y avait aussi d’autres avantages : embauches de proches, primes et indemnités de logement de gaz et de chauffage.
    C'est la mairie de Paris qui de 1990 à 2001, soit pendant onze ans, a payé un des domestiques de Marc Blondel baptisé « garde du corps ». Le contrat a été finalisé lors d’une petite fête dans un restaurant landais de la capitale le 11 mai 1990.
    Après ces « menus » faits, voici plusieurs sources de la « rivière argentée » : La formation professionnelle des adultes ou FPA, le paritarisme avec le patronat dans une foule d'organismes comme les caisses de retraite, le dialogue social, les comités d'entreprises, le conseil économique, social et environnemental, avec ses succursales.
    La Cour des comptes, dans un rapport publié le 6 décembre de cette année, vise le comité d'entreprise de la RATP et demande l'ouverture d'une enquête pénale : appels d'offres douteux, doubles facturations, dépenses somptuaires. La charge du comité d'entreprise représente 113 euros par agent. Il s'y ajoute la subvention aux oeuvres sociales qui multiplie d'une façon importante la manne financière du syndicat. Cette étude est tombée sur la RATP mais aurait pu aussi tomber ailleurs. En effet, si la Cour des comptes ne se dérange pas, l'omerta est la règle. Depuis la loi Waldeck Rousseau de 1884, les syndicats n'avaient pas de comptes à fournir. La loi d'août 2008 sur leur représentativité les y oblige désormais, mais personne n'est vraiment pressé !

    RUINE ET DESTRUCTION
    La ruine infligée au peuple français par cette situation accablante ne vient pas seulement par le formidable détournement d'argent dont les chefs sont les principaux bénéficiaires mais aussi par la destruction des entreprises et l'usage perpétuel et abusif de la grève. Dans cette action meurtrière, les chefs syndicalistes forment une alliance de fait avec les politiques, dont les chefs détournent aussi beaucoup d'argent. Le plus grave, peut-être, est que ces fausses élites se livrent publiquement à des actes immoraux, ce qui explique, en autres causes, le mépris qu'elles encourent de la part de la population.
    Madame Thatcher arrivée au pouvoir, se trouva devant des syndicats encore bien plus puissants que les syndicats français aujourd'hui. Elle sut les briser et les péripéties du combat méritent d'être connues et analysées.
    Michel de PONCINS http://libeco.net/