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social - Page 540

  • L’Europe est-elle aussi responsables des ouvriers bangladais ?

     

    La mort de plus de 400 personnes dans une usine textile au Bangladesh révèle une fois de plus les conditions déplorables dans lesquelles les entreprises occidentales font fabriquer les vêtements. L’UE a raison d’exercer des pressions sur les autorités locales, mais elle devrait aussi regarder ce qui se passe dans d’autres pays.

    C’est une catastrophe dont l’ampleur augmente chaque jour. Il s’agit de l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza, dans la ville de Savar au Bangladesh, qui a coûté la vie à au moins 400 personnes d’après les dernières informations [on en dénombre actuellement 500]. Le compteur s’est mis en marche il y a plus d’une semaine avec 87 morts et 1.000 blessés. Un autre chiffre circule désormais et il ne présage rien de bon, c’est celui des disparus : il serait de 1.000, même si certains sont peut-être comptés deux fois.

    Le complexe de huit étages, dont trois auraient été ajoutés illégalement, abritait entre autres une usine textile. Des ouvriers avaient signalé à leur patron des fissures dans les murs, mais ce dernier les a obligés à venir au travail, en les menaçant de retenir une pénalité sur leur maigre salaire.

    Les importateurs, en partie responsables

    Le propriétaire de l’immeuble a été arrêté. C’est bien, car c’est le premier responsable, mais on est très loin du compte. Il aurait été, par exemple, nettement préférable que les autorités prennent des mesures préventives, compte tenu de l’état périlleux dans lequel l’immeuble se trouvait. Et aussi ailleurs dans le pays, car l’effondrement de ce bâtiment n’est pas un incident isolé. Les conditions de travail abominables au Bangladesh font bien trop fréquemment des victimes.

    Le drame explique le prix du textile dans certains magasins occidentaux. Comme ces t-shirts ou bikinis qui ne coûtent que quelques euros. Cela pourrait faire réfléchir le consommateur, mais il ne faut pas rejeter la responsabilité sur lui. Celle-ci incombe plutôt aux importateurs [comme Mango et Benetton], qui doivent s’assurer, mieux qu’actuellement, des conditions dans lesquelles leurs vêtements sont fabriqués.

    L’Union européenne est le principal partenaire commercial du Bangladesh.

    La menace exprimée cette semaine, dans une déclaration, par le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, et le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, aura peut-être un effet positif. Ils avertissent le Bangladesh que le pays pourrait perdre les avantages dont il profite du fait de son statut de pays en développement, comme l’exonération des droits d’importation dans l’UE.

    Une possible perte de revenus pour le pays

    Le problème de ce type de mesure, et d’un boycott, c’est que le Bangladesh pourrait perdre sa principale source de revenus, et que ces activités seraient alors poursuivies dans un autre pays pauvre, dans des conditions tout aussi lamentables, voire pires.

    L’UE demande à juste titre au Bangladesh de respecter les normes reconnues au niveau international de la RSE, la responsabilité sociale des entreprises. Mais il faut aussi qu’elle l’exige de la part d’autres pays. Les ouvriers exaspérés, qui sont descendus dans les rues du Bangladesh, exigent la même chose, en termes moins diplomatiques. C’est aux autorités bangladaises de mettre fin à ces scandales.

    NRC Handelsblad via Presseurop

    http://fortune.fdesouche.com

  • Retraites : les Français ne font pas confiance au gouvernement

    Plus de trois Français sur quatre ne font pas confiance au gouvernement pour garantir l'avenir des retraites et leur inquiétude monte sur leurs conditions de vie, après leur retrait de la vie active, selon un sondage Ipsos pour l'Union mutualiste retraite et Liaisons sociales, publié jeudi.

    76% des personnes interrogées disent ne pas faire confiance "au gouvernement pour assurer l'avenir des retraites": 50% ne lui font "pas du tout confiance" et 26% "plutôt pas confiance". Seulement 4% lui font "tout à fait confiance" et 20% "plutôt confiance", alors qu'il prévoit cette année une réforme pour rétablir l'équilibre financier des régimes. Selon ce sondage, 63% des Français se prononcent pour une réforme "en profondeur du système en mettant à plat tous les sujets".
    Et seulement 31% souhaitent "qu'on aménage en partie le système afin de contribuer à résoudre les problèmes de financement les plus importants mais sans risquer de blocage social".
    Sur les mesures à prendre, 66% jugent "nécessaire" une augmentation de la durée de cotisation, 63% une hausse des cotisations retraite des salariés et des entreprises et 61% un relèvement de l'âge légal de départ.
    Concernant les conditions de vie à la retraite, 80% des personnes interrogées sont inquiètes quant au montant de leur future pension et 71% le sont pour le niveau de vie. 58% d'entre elles sont inquiètes sur leur capacité à vivre de manière indépendante à la retraite et 57% le sont sur la santé et l'accès aux soins.
    L'inquiétude atteint des niveaux records par rapport aux précédentes éditions de ce sondage: 17% seulement se disent confiants sur le montant de leur retraite (22% en octobre 2012), soit le plus bas niveau depuis avril 2009.
    Les femmes se montrent encore plus inquiètes: 83% le sont sur le montant de leur retraite, 76% sur leur niveau de vie, 66% sur leur capacité à vivre de manière indépendante et 64% sur la santé.
    De même, les actifs occupés sont 86% à s'inquiéter du montant de leur retraite et 77% du niveau de vie.
    En revanche, les retraités sont moins inquiets (65% le sont sur le niveau de vie et 68% sur le montant de la retraite) mais les résultats révèlent une importante baisse de confiance dans cette population, avec des niveaux jamais atteints depuis avril 2009.
    Par ailleurs, 49% des Français disent avoir épargné en vue de leur retraite. Parmi ceux qui n'ont pas épargné, 80% évoquent le manque de moyens, alors qu'ils étaient seulement 68% à avancer cet argument en avril 2009.
    Cette enquête a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon de 1.019 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus entre les 12 et 13 avril 2013.¢
  • Chypre : Retour sur la crise

    Charles-André Ramuz, professeur de macro-économie et de finances publiques à l’Université de Lausanne, nous éclaire sur les tenants et aboutissants de la crise chypriote.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Combattre le chômage, ce devoir de l’Etat.

    Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. J’ai, d’ailleurs, fait partie de cette « masse » de « sans-travail » au milieu des années 1980, et j’ai pu, par mon expérience propre, constater quelques carences de la politique de l’emploi, trop souvent limitée à des expédients plutôt qu’à une véritable politique d’initiatives et de motivation… Ce n’est pas à l’ANPE (nom à l’époque de ce qui est devenu « Pôle emploi ») que j’ai trouvé du travail ni les moyens de me sortir de ma situation de précaire, loin de là ! La volonté personnelle, une certaine rigueur dans les principes (merci le royalisme politique !), des amis, et en particulier la solidarité des Camelots du Roi, sans oublier le regard attentif de ma famille, m’ont permis de ne pas couler et de pouvoir, au bout d’une année de « galère », me payer mon inscription en Histoire à l’université de Rennes-2 et mener à terme mon rêve de devenir professeur d’histoire, ce que je suis, pour mon plus grand plaisir ! Comme quoi, il n’y a pas de fatalité !

    Du chômage à la misère, il n'y a parfois qu'un pas, un manque de chance, une accumulation d'incidents, "d'accidents de la vie", comme disent les sociologues...

    Si j’ai pu m’en sortir sans l’aide de l’Etat, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !

    Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…

     

    Lutter contre le chômage, c'est déjà maintenir des activités industrielles là où c'est possible et les viabiliser au regard des enjeux actuels et à venir.

    Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…

    http://nouvelle-chouannerie.com

  • Grèce : le gouvernement empêche les nationalistes de nourrir le peuple

    À Athènes, les nationalistes du parti « Aube dorée » organisaient une distribution gratuite de nourriture aux Grecs.

    Insupportable pour les autorités, qui reprochent à cette solidarité nationale un caractère discriminatoire pourtant logique. Le maire a donc fait envoyer la police anti-émeute pour empêcher les nationalistes de nourrir le peuple, préférant affamer celui-ci !

    http://www.contre-info.com/

  • Contre l’immigration, une solution : la faillite !

    Ils n’étaient donc pas venus par amour de la paëlla, des courses de taureau ou de Cervantes… Et ils ne se sentaient aucune solidarité avec le peuple qui leur avait offert l’hospitalité.

    « Minute » l’avait annoncé dans son édition du 16 mai 2012: avec une crise ravageant autant son industrie que son système social – à quelque chose, malheur est bon – l’Espagne tenait apparemment le bon bout pour régler ses problèmes d’immigration.

    La preuve par la récente publication des statistiques officielles, publiées la semaine dernière: plus de 40.000 immigrés ont plié bagage rien que pour l’année 2011. Il n’y a pas encore lieu de crier victoire, mais c’est une première historique depuis que l’Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d’étrangers vivant dans le pays: les flux de l’immigration s’inversent. « La tendance est réelle, estime Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d’études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s’explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs. »

    Entre 2000 et 2010, les immigrés étaient passés de 924.000 à 5,7 millions

    Le changement est d’autant plus radical que l’Espagne battait tous les records d’arrivées ces dernières années. En 2007 et en 2008, elle a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d’immigrés au monde après les Etats-Unis. L’immigration expliquait 90 % de l’augmentation globale de la population vivant en Espagne. Entre 2000 et 2010, le nombre d’immigrés est passé de 924.000 à 5,7 millions.

    206.000 départs  en 2012 !

    La situation est aujourd’hui totalement inversée. Le nombre d’immigrés a encore chuté en 2012, avec pas moins de 206.000 départs ! Cette baisse est particulièrement notable chez « les populations originaires de pays extérieurs à l’Union européenne » (c’est joliment dit).

    Apparemment, l’explosion du chômage, à plus de 26 %, et la hausse des prix de l’immobilier poussent les étrangers à fuir le pays. A la conjoncture économique, s’ajoutent les mesures d’austérité – gel des salaires, suppressions de nombreuses aides sociales et hausse des taxes – qui rendent le pays beaucoup moins « attractif ».

    D’autant que, d’après les experts, « l’économie parallèle et la solidarité familiale ne suffisent plus » à faire vivre ces familles.

    Une chose est certaine, cette inversion des flux migratoires prouve que les étrangers viennent par intérêt dans nos pays, dans le cadre de ce que le démographe Jean-Paul Gourévitch appelle « l’immigration à la carte ».

    L’exemple espagnol, avec son chaos, nous prouve aussi que, pour lutter efficacement contre l’immigration, il suffit de mettre en place les conditions d’une crise « artificielle » pour les étrangers, en coupant les pompes aspirantes que sont les aides sociales. Privés de perfusion économique, des immigrés partiront d’eux-mêmes.

    L. H.

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 2 mai 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Contre l’immigration, une solution : la faillite !

    http://fr.novopress.info/

  • Un Premier mai sans jérémiades

    130502

    L'échec des mobilisations syndicales ne doit pas seulement à la pluie, aux vacances scolaires ou à d'autres démagogies qualifiées de populistes. Elles se sont présentées d'ailleurs divisées, la CGT et FO marxistes, d'un côté, CFDT, CFTC et UNSA réformistes de l'autre.

    Ces manifestations ratées d'hier ne préjugent certes pas non plus du nombre de gens que rassembleront les camarades du Front de gauche, additionnant désormais les gauchistes, les trotskistes et les paléo-communistes, "tous ensemble", le 5 mai à la Bastille.

    Mais elles marquent le recul désormais évident d'une espérance et d'une illusion. La pression sociale des "indignés" qui ne proposent rien ne rallie pas les foules malgré l'impressionnante persistance de l'appareil CGT.

    La défaite en 2012 du président sortant tenait, ne l'oublions pas, à de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci on rappellera sa renonciation à la rupture. Promise en 2006 par le candidat Sarkozy, elle le démarquait des chiraquiens. On espérait en finir avec les nuisances héritées du socialisme étatique. Or celles-ci portent aujourd'hui comme hier la responsabilité de la crise et du chômage. Dès 2008, sous prétexte de faire face à la crise cette ligne avait été abandonnée. Contre la réélection de l'hyper président s'accumulaient aussi les imprécations les plus irrationnelles : "Tout sauf Sarkozy" répétaient à l'envi, depuis 2006, les perroquets nostalgiques du gouvernement Villepin, manipulant les officines les plus imbéciles ou les plus impunément actives au sein d'une certaine petite droite. Cela ne doit pas être oublié, s'agissant des instruments de cette manœuvre, mais cela appartient au passé.

    À un an de distance on doit aussi se souvenir en effet qu'une part d'attentes sociales existait. Elle était organisée, aussi, paradoxalement au sein des personnels des diverses fonctions publiques. Les revendications, ou plutôt les réticences devant les réformes nécessaires animaient le gros des forces électorales. La frange droitière citée plus haut n'en assurait qu'un élément d'appoint marginal, peut-être 2 % de l'électorat, à peine plus que l'écart par lequel M. Hollande fut [mal] élu.

    L'idée qu'un changement du personnel politique apparent mettrait du beurre dans les épinards du pauvre peuple, a laissé la place à un très large sentiment d'écœurement. Cela s'est cristallisé sur l'affaire Cahuzac. Et on pourrait juger abusif qu'un très gros, très impudent, mensonge portant cependant sur 600 000 euros choque plus les consciences que 1 700 milliards de dettes.

    L'opinion réagit sans doute, et depuis toujours, de façon superficielle, sur des terrains imprévus. Remarquons ainsi au passage que le vote de la loi Taubira a été immédiatement suivi le lendemain de la fermeture, à Florange, de ces hauts fourneaux pour lesquels tant de mensonges avaient été proférés par les gouvernements, par les candidats et par les présidents successifs. Et finalement aucune indignation sur ce point ce ne semble, aujourd'hui encore, faire concurrence au raz-de-marée des "Manifs pour tous" qui persistent à rejeter une loi décadentielle, symbolique, diviseuse du pays, dénaturant le mariage et attentant à la famille.

    On ne peut donc qu'enregistrer, en ce moment, d'un point de vue sociologique objectif, le déclin des ressorts immémoriaux du socialisme.

    Faut-il les qualifier de "séculaires" ? On pourrait même les dire "millénaires" !

    En ce premier mai, par exemple, le calendrier ecclésiastique commémore le prophète Jérémie. Hélas, le message de celui-ci, historiquement situé pourtant, est largement confondu, depuis des siècles, avec celle de son école, avec l'esprit des "Lamentations" qu'il n'a probablement pas composées, avec la naissance de ce qui n'a jamais cessé de former la trame du socialisme étatique, c'est-à-dire avec la redistribution obligatoire, substitut trompeur et ruineux de la générosité individuelle et libre.

    Un auteur laïciste comme Ernest Renan l'évoque à bond droit en tant que précurseur et fondateur de cette pente misérabiliste de l'esprit. Voici ce qu'il écrivait il y a plus d'un siècle :

    "Notre opinion arrêtée, à nous autres modernes, étant que le meilleur code religieux est la liberté, — puisque les croyances sont le domaine propre de la conscience de chacun, — ces vieilles législations religieuses de l'Orient se présentent à notre jugement dans des conditions très défavorables. Le côté civil et politique, le côté moral, social, religieux, y sont confondus. Or, à tort ou à raison, nous ne voulons pas que l'État s'occupe des questions morales, sociales, religieuses. La charité et le droit nous paraissent deux domaines distincts. Peut-être est-il bon, en effet, qu'ils soient maintenant séparés ; mais il est sûrement utile qu'autrefois ils aient été réunis. La force fut l'unique reine de l'humanité primitive. Le faible n'eut d'avocats que bien tard.

    Nous croyons que les plus anciens avocats de l'opprimé furent les prophètes d'Israël, et c'est pour cela que nous leur faisons une place si éminente dans l'histoire de la civilisation." (1)⇓

    Ainsi : "Jérémie peut compter entre les hommes qui ont eu le plus d'importance dans l'histoire. S'il n'est pas le fondateur du judaïsme, il en est le grand martyr. Sans cet homme extraordinaire, l'histoire religieuse de l'humanité eût suivi un autre tour : il n'y eût pas eu de christianisme. Le prophétisme juif, en effet, entre avec Jérémie dans une voie toute nouvelle. Sans cet homme extraordinaire, l'histoire religieuse de l'humanité eût suivi un autre cours." (2)⇓

    Il faut observer d'ailleurs que les autorités actuelles du judaïsme d'aujourd'hui semblent moins enthousiastes que le laïciste Renan et surtout que les catholiques progressistes vis-à-vis de l'école se réclamant, abusivement, de Jérémie.

    En consultant la Bible du Rabbinat (3)⇓, on constatera en effet que les fameuses "Lamentations" [Êikha] – qui lui sont attribuées par la tradition chrétienne, et qu'on retrouve, à la suite de son Livre dans les éditions catholiques de l'Ancien Testament, où elles précèdent le livre de Baruch – ne figurent pas dans le recueil des "Prophètes". Chez les Juifs d'aujourd'hui elles appartiennent simplement à la catégorie des "Livres", et Baruch, collaborateur de Jérémie semble passé à la trappe.

    Certes, donc, on ne saurait déduire, de tout cela, la mort de cette forme ancestrale de la pensée archaïque de la gauche : cette pente de l'esprit existera probablement toujours, car son génie consiste à se présenter à chaque génération comme si les vieilleries qu'elle reprend éternellement à son compte faisaient novation par rapport à leurs versions précédentes. (4)⇓.

    Mais au moins aujourd'hui, dans ce malheureux pays en voie de rétrécissement, on peut noter quand même avec une pointe de satisfaction que son influence stagne – alors même que tous les commentateurs agréés voudraient l'imaginer et nous la décrivent comme en plein essor.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf Ernest Renan Histoire du peuple d'Israël ed. Calmann-Lévy 1923 Tome III p. 226-227
    2. cf. Ibidem p. 153-154. 
    3. traduite en 1899 par le grand rabbin Zadoc Kahn elle est aujourd'hui disponible en collection "Judaïca-Poche" aux Éditions Colbo. 
    4. "L'Histoire du communisme avant Marx" de Sudre démontre cette persistance.
  • Georges Sorel : un socialiste révolutionnaire !

    Georges Sorel (1847-1922) fut un des grands animateurs du socialisme, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Proche dans son inspiration d’un Charles Péguy, il était aussi un réconciliateur de Marx et de Proudhon, il avait une vision hautement mystique et morale de la révolution, qui lui faisait haïr les réformistes « à la Jaurès », prêts disait-il à vendre la pureté des idéaux socialistes au nom d’une politique de conciliation avec la démocratie parlementaire et bourgeoise.

    Pour Sorel, comme pour Proudhon, la finalité du combat pour la justice est d’abord morale : les hommes doivent rehausser leur caractère à travers exercice de la lutte. C’est précisément par l’action libre des syndicats que les classes ouvrières pourront préserver la grandeur de leur culture, à l’abri de toute politique purement politicienne. Sorel défendait par ailleurs des valeurs de producteurs, attachées au travail, à l’effort, à la créativité et au façonnage de la matière, par opposition aux valeurs décadentes des possédants, seulement soucieux de jouir et de profiter du travail des autres. Dans le monde bourgeois, c’est d’abord et avant tout l’hédonisme nihiliste qui révulsait Sorel, ainsi que l’absence de convictions qui lui est presque inévitablement corollaire, la petitesse d’âme, la mesquinerie, l’étroitesse de vue. Mais, paradoxalement, il n’y avait guère d’écart aux yeux du penseur entre la moralité de la bourgeoisie et celle des animateurs socialistes : s’il fustigeait la médiocrité du monde actuel de l’argent, qui n’avait plus même la force et la volonté dont témoignaient encore autrefois les grands capitaines d’industrie, il n’avait pas de mots assez durs pour la misère existentielle que l’on retrouvait selon lui dans toutes les compromissions réformistes, ou même souvent dans les actions de grèves ponctuelles menées par les travailleurs, capables de sacrifier la noblesse de leur combat pour acheter quelques avantages sociaux accordés à des fins purement clientélistes.
    Aux grèves intéressées, Sorel demandait qu’on substitue l’idée d’une grève générale, empruntée à Fernand Pelloutier, et destinée à servir de mythe régénérateur pour le monde ouvrier. La grève générale, lançait-il, doit être menée dans un esprit de gratuité, avec pour ambition de réaliser la révolution dans ce qu’elle a de plus digne et de plus émancipateur pour le plus grand nombre. Elle ne doit pas relever d’une logique d’épicier, mais viser au contraire à une réforme éthique de la société ; c’est par elle, qui plus est, que le prolétariat pourra vraiment apprendre à être lui-même et à s’accomplir dans toutes ses plus remarquables potentialités.

    Longtemps partisan des syndicats, Sorel sera pourtant immensément déçu par l’évolution de la lutte sociale. Il connaîtra de ce fait une période d’errance, qui l’amènera à louvoyer tour à tour du côté des royalistes, des nationalistes et des bolchéviques, avant de revenir finalement, non sans un certain scepticisme, à ses premières amours politiques. Mais, en dépit de ses multiples pérégrinations, Sorel aura très peu évolué dans ses idées, sur le fond, au fil de sa vie. Si son parcours personnel l’aura amené à se rapprocher successivement de groupes ou de mouvements différents, c’est qu’il aura chaque fois été déçu de voir que des idées aussi intransigeantes que les siennes pouvaient difficilement susciter un assentiment large et partagé. Aussi mourra-t-il en définitive passablement désillusionné... 

    Thibaul Isabel 

    Source: Rébellion

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • INSEE : Des inégalités sous-estimées ?

    La crise creuse plus les inégalités en France que ne le laissaient supposer les récentes statistiques de l’INSEE. D’après une publication de l’Insee passée inaperçue, la France se retrouve désormais parmi les pays les plus inégalitaires de l’UE à 15, en neuvième position.

    L’Insee vient de mettre en ligne son édition 2013 des Revenus et patrimoines des ménages. On y apprend certes des choses, mais qui étaient déjà assez largement connues par ceux qui fréquentent le site de l’Institut et ont la curiosité d’aller voir les données détaillées sur les revenus et les niveaux de vie, qui se trouvent depuis quatre mois environ sur le site : la crise a rendu les pauvres plus pauvres et les riches plus riches. Et, du coup, la société française est plus inégalitaire qu’elle ne l’était en 2005.

     

    Mais, curieusement, rien n’est dit de l’enquête « EU-SILC », pour laquelle l’Insee vient de publier  un « Rapport intermédiaire sur la qualité des données françaises EU-SILC 2011 ». Voilà qui ne dira sans doute rien à la plupart des lecteurs. « EU-SILC » est pourtant l’une des enquêtes que chaque Institut statistique national des différents pays de l’Union européenne est tenu de mener sur le territoire qu’il couvre et de fournir à Eurostat, qui centralise ces enquêtes, les traite et en tire l’essentiel des informations mises sur son site à propos des revenus, des conditions de vie et de la pauvreté.

    En France, cette enquête porte un autre nom, SRCV, pour « Statistiques sur les revenus et les conditions de vie ». C’est en effet la seule enquête de l’Insee qui permette de mesurer la pauvreté en conditions de vie (endettement, privations, conditions de logement, …). La pauvreté monétaire, en revanche, est mesurée à partir d’une autre enquête, ERFS (enquête sur les revenus fiscaux et sociaux) qui s’appuie à la fois sur les déclarations fiscales d’un échantillon représentatif de ménages, sur une enquête sur les revenus du patrimoine et sur les données administratives issues des organismes versant des prestations sociales. Chaque année, l’Insee mène et publie cette enquête, qui est la source d’information la plus fiable sur les revenus et le niveau de vie des ménages. Pour connaître les résultats de l’enquête SRCV, il faut aller sur le site d’Eurostat. Cela devrait changer, nous dit-on. Sauf que l’utilisateur que je suis attend vainement la moindre confirmation que cela change…

    Voilà pour le contexte. Venons en maintenant à l’objet de ma surprise. Car la consultation de ce document m’a fait sursauter. Page 12, il est écrit : « le coefficient de Gini (…) s’élève à 30,8 [%] en 2010. » Je conviens que je dois être l’un des rares que cela fait sursauter car, pour la plupart des autres, cette affirmation, c’est du chinois. Le coefficient (ou indice) de Gini est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer les inégalités, notamment celles de revenu disponible après impôt (ou « niveau de vie », lorsqu’on prend en compte la taille du ménage) dans une société : quand il y a égalité parfaite (chacun dispose du même revenu), il vaut 0, quand il y a inégalité totale (une seule personne perçoit tous les revenus, les autres n’ont rien), il est de 1. Plus son niveau est élevé, plus la société est inégalitaire. Or, les chiffres publiés jusqu’ici par l’Insee donnent de tout autres résultats pour 2010 : 0,299 (voir http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1412), chiffres repris dans la publication citée plus haut sur Le revenu…

    Il est intéressant en effet de comparer 2010 – l’année d’après-crise, ou du moins celle où l’on espérait en être sorti – et 2005. Difficile en effet de remonter plus haut, car l’enquête Insee sur les revenus des ménages a connu de sensibles modifications (et améliorations) en 2005, ce qui rend incertaines les comparaisons faites avec des années antérieures. Cette année-là, l’indice de Gini pour les revenus disponibles des ménages en France métropolitaine était de 0,286. Jusqu’ici, je pensais donc que les inégalités (mesurées par cet indice) entre 2005 et 2010 s’étaient accentuées de 1,4 % (0,299/0,286). En réalité, ce serait environ 5 fois plus !

    Les petits malins me feront remarquer que cet écart n’est pas étonnant puisque, dans le premier cas (0,299 comparés à 0,286), je m’appuie sur l’enquête ERFS, dans le second cas sur SRCV. Or chacun sait que les méthodologies différentes donnent des résultats qui peuvent être proches mais rarement identiques. Certes. Sauf que, pour éviter les biais liés aux déclarations des ménages enquêtés (qui ont toujours tendance à sous-estimer les revenus perçus), l’enquête SRCV « injecte » dans sa partie revenus les résultats de ERFS. Et que, par conséquent, ce sont les mêmes sources (au moins depuis 2008) dans les deux cas, les mêmes méthodologies de traitement, et les mêmes résultats.

    Avec un tel indice de Gini, la France se retrouve désormais parmi les pays les plus inégalitaires de l’UE à 15, en neuvième position. Derrière elle, on ne compte que l’Italie (0,319), le Royaume-Uni (0,33), l’Irlande (0,332), la Grèce (0,335), l’Espagne (0,34) et le Portugal (0,342). Mais alors que le Portugal a vu son coefficient d’inégalité reculer depuis 2005 (0,372), l’Espagne l’a vu fortement progresser (en 2005, son indice de Gini était de 0,312). Quant aux bons élèves de la classe dans l’UE à 15, on les trouve en Suède (0,244), en Finlande et aux Pays-Bas (0,258), en Autriche et en Belgique (0,263), au Luxembourg (0,272). Le Danemark, qui, en 2005, était le meilleur élève de tous (0,237), a vu ses inégalités de revenu progresser encore davantage que la France (0,278), mais, partant de plus loin, il demeure malgré tout dans les pays relativement égalitaires. L’Allemagne, avec 0,29, ne fait guère mieux que la France, et, comme nous, elle a vu son score d’inégalités augmenter sensiblement de 2005 à 2010.

    Revenons à la France. Entre 2005 et 2010, le niveau de vie moyen du dixième le moins bien loti des ménages, a progressé de 0,6 %. Celui du dixième le plus favorisé de 6,5 %.

    Entre 2005 et 2010, le pouvoir d’achat du niveau de vie total des ménages (mesuré en euros 2010) a progressé de 89 milliards d’euros. Sur cette masse en progression, le dixième le plus favorisé a raflé 40 % et le dixième le moins favorisé 1,7 %. Tout s’est donc passé comme si le marché (et les politiques publiques concernant la redistribution) avaient permis au dixième le plus riche des ménages d’augmenter sa part de 11 milliards de plus que ce qu’il aurait gagné si la répartition de 2005 était demeurée inchangée.

    Le dixième le moins favorisé des ménages a été en quelque sorte taxé d’1 milliard d’euros au bénéfice des plus riches, du fait de la montée du chômage, de la pauvreté laborieuse et de la diminution relative des aides sociales, toutes choses qui ont réduit sa part relative dans la répartition des revenus.

    La publication de l’Insee sur le revenu et le patrimoine des ménages nous permet même de constater que cet écart entre riches et pauvres s’est accru au sein même des riches. Toujours entre 2005 et 2010, le pouvoir d’achat du revenu déclaré (donc avant impôts) du centième le plus riche a progressé d’au moins 8 % par unité de consommation, celui du millième le plus riche de 14 % et celui du dix millième le plus riche de 26 %. Tout cela s’est passé dans le silence quasi absolu, chacun étant trop absorbé par les effets de la crise sur son sort personnel. Mais cette crise redistribue les cartes, et pas dans le bon sens.

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  • Choc : on aurait découvert un journaliste « de droite » à France 3 !

    La grande majorité des « journalistes » des gros médias français sont clairement de gauche, c’est un fait.

    L’affaire du Syndicat de la Magistrature le souligne encore, ainsi que la farce de la prétendue « déontologie journalistique ».

    Il y a quelques jours, un journaliste filmait secrètement, dans les locaux du Syndicat de la Magistrature (SM, d’extrême-gauche et majoritaire !), un « mur des cons » sur lequel figuraient des photos de nombreuses personnalités, de droite ou non, dont des parents de victimes. Pas de criminel en revanche.

    L’affaire fit grand bruit.

    Mais voici que le journaliste auteur des images, Clément Weill-Raynal, se trouve à présent, lui-même, sur la sellette !

    Il a été rapidement attaqué et désigné à la vindicte par le « Syndicat national des journalistes », majoritaire, qui a tenu à affirmer sa solidarité avec le SM.

    Et le SNJ-CGT de France 3 de demander que le journaliste soit traduit en conseil de discipline. Ce qui est chose faite, la chaîne publique ayant annoncé hier l’ouverture d’une procédure disciplinaire.

    Ce qui est vraiment fort, dans cette affaire, c’est le motif pour lequel le journaliste est attaqué par sa propre caste : le SNJ, dans un communiqué, « rappelle que l’utilisation d’images volées dans un lieu privé, en l’occurence [nous laissons la faute d'orthographe en l'état ! NDCI] les locaux du SM, est contraire à la déontologie professionnelle la plus élémentaire. »

    Alors que jusqu’à présent, on n’avait entendu aucune organisation journalistique s’offusquer lorsqu’il s’agissait de piéger et filmer en caméra caché des membres de la droite nationale ou radicale, avec des dégâts importants (fermeture d’une école catholique traditionnelle par exemple). Une spécialité de la télévision publique d’ailleurs !

    Un « deux poids deux mesures » honteux !

    http://www.contre-info.com/