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tradition - Page 193

  • L'essence métaphysique du paganisme

    On le sait, mais on l'oublie trop souvent, ce sont les principes situés à la racine même des choses, qui fondent véritablement les idées génériques placées à l'origine des différentes conceptions du monde. Or ce qui distingue radicalement le paganisme du christianisme (termes qui, rappelons-le, concrètement, aujourd'hui, ne qualifient plus en Europe aucune réalité religieuse distincte puisque, que cela plaise ou non, l'histoire a conjugué non sans quelques difficultés il est vrai, ces deux dénominations en un seul destin), est une divergence majeure qui ne porte pas entre polythéisme et monothéisme (1), mais de façon irréconciliable porte sur la notion de création.

    Ce qui spécifie, et sépare de manière catégorique le paganisme de la pensée biblique c'est leur analyse divergente au sujet de l'origine du monde, de l'origine de l'être. Si, pour les païens, le monde est de toute éternité incréé et suffisant ontologiquement, par contre, la pensée hébraique considère le monde comme résultant d'une création "à partir de rien", doctrine que la Bible place en tête de son introduction puisque le premier de ses versets nous dit, "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre", (2). Les points de vue, les concepts païens et hébreux sont irréductibles, radicalement hétérogènes, il y a une incompatibilité foncière entre les deux approches de la question de l'existence du monde; c'est sur ce point que se trouve la véritable ligne de partage des eaux, la césure entre pensée hébraïque et pensée païenne. C'est sur ce point, et non pas sur l'allégeance exprimée à telle ou telle figure divine, à telle ou telle divinité tutélaire, dans l'attachement à Zeus l'olympien ou au Yawhé du Sinai, que se situe la divergence foncière.

    I. Problème de la pensée religieuse.

    On ne saurait trop insister sur ce que pourrait avoir d'illusoire l'idée, pour fonder une alternative nouvelle, qui consisterait à se rattacher à un paganisme affectif et dévotionnel, dans lequel seraient mis en concurrence et en opposition les dieux qualifiés "d'historiques", et le Dieu dit "unique" de la révélation biblique. C'est, hélas, sur cette fausse opposition, que se développa (et se développe encore...) une sorte de vague reliogisité païenne, dans laquelle est caressé l'espoir hypothétique d'un retour des dieux. Or jamais, sur ces questions, le vouloir ne peut avoir de prise, "il n'est pas possible de faire être par la volonté ou la parole les choses elles-mêmes" (3). Bien souvent, le désir d'un redéploiement d'un paganisme réel, tend à laisser penser, qu'il serait nécessaire de refaire surgir de nouveau les anciens mythes. Or, ou bien ce qui est mort est mort, et de la mort rien ne peut renaître, ou bien en réalité rien n'est jamais mort (les dieux en principe ne meurent pas...) et donc rien n'a jamais disparu, mais se trouve dissimulé sous d'autres appellations.

    Le plus étrange dans l’examen de cette question religieuse, c'est que le paganisme finissant, nous montre une religiosité que l'on peut qualifier sans peine de préparatoire à l'avènement du christianisme, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes. En effet, si nous regardons l'histoire avec attention, nous voyons que lorsque l'empereur Julien (361-363) tenta d'instaurer contre le christianisme triomphant, une religion à ses yeux plus conforme aux traditions gréco-romaines, il exprima sa doctrine en des termes, qui concilièrent le Sol Invictus et Attis: " Un Etre suprême, unique, éternel anime et régit l'organisme universel, mais notre intellect seul en conçoit l'existence. Il a engendré de toute éternité le Soleil, dont le trône rayonne au milieu du ciel. C'est ce second démiurge qui, de sa substance éminemment intelligente, procrée les autres dieux" (4). Ne serait-il donc pas permis de se demander sérieusement, dans quelle mesure, l'évolution des religions grecque et romaine n'a pas favorisé le triomphe du christianisme ?

    Allons-même plus loin : si l'on étudie les choses avec réalisme, ne constate-t-on pas que dès Hésiode, qu'on le veuille ou non, la réflexion strictement religieuse des Grecs commence à ouvrir un chemin vers le monothéisme, et tente de fonder la morale sur la religion ? A Rome, la conception du Jupiter archaïque, arbitre souverain et garant de la bonne foi, attestera une orientation dans le même sens, plus instinctive certes, mais non moins évidente. Sans doute, l'entrée massive des éléments néo-platoniciens et orientaux dans la religion et la pensée hellénico-romaine rapprochera encore Athènes et Rome du christianisme futur, en fournissant un aliment mystique au désaroi du peuple, en répandant la notion de salut, en imposant, confusément encore, la conception d'un hénothéisme qui n'est pas éloigné, dans le stoïcisme, du monothéisme. Mais il est intéressant de voir que le mouvement religieux qui portait les esprits à l'époque impériale fut, dans son ensemble, plus que favorable à la pénétration du christianisme dans l'Empire. Et ce constat, doit nous porter à entreprendre une réflexion plus précise au sujet de la facilité avec laquelle le christianisme prit greffe sur le paganisme. Ceci n'est pas anodin et, disons-le clairement, jamais une religion étrangère n'aurait pu triompher si ne s'étaient pas trouvés des éléments communs à l'intérieur même du système religieux antérieur. Il n'existe absolument aucun exemple historique d'une religion s'imposant sans violence à un système étranger à elle-même, ou plutôt disons, qu'il n'existe qu'un seul exemple historique: le triomphe du christianisme à Rome sous Constantin ; voyons pourquoi.

    Les causes de ce triomphe peuvent se résumer en quelques lignes significatives. Les cultes avaient en réalité, avec la nouvelle religion de nombreux traits identiques: la monolâtrie de fait qu'ils proclamaient, le souci de l'ascèse morale et spirituelle; autant l'admettre, quel que soit le degré d'élévation de tous ces cultes, ils répondaient tous aux mêmes besoins par les mêmes moyens. Fondés sur les notions de mort et de résurrection, de naissance nouvelle et de filiation divine, d'illumination et de rédemption, de divinisation et d'immortalité personnelles, ils prétendaient assurer aux fidèles le contact direct avec la divinité, et l'espoir d'une survie bienheureuse. Ils témoignaient en outre, par le biais d'une dévotion dirigée sur un seul dieu, d'une aspiration au monothéisme très prononcée. A l'intérieur de chaque "secte", le dieu sauveur était conçu comme supérieur à toutes les autres divinités et tendait à les éclipser. Mais il y a plus, les analogies de fond et de forme qui existaient entre tous les cultes conduisirent à penser que sous les noms d'Attis, de Mithra, etc... le même Dieu se manifestait, qu'on le considère comme le Dieu "véritable", ou comme un simple intermédiaire importait peu. Ceci explique pourquoi les tentatives prématurées d'Elagabal recevront de fait, leur consécration officielle grâce à Aurélien (270-275), qui sut habilement réaliser le syncrétisme devenu inévitable. On sait qu'il choisit pour divinité suprême Sol Invictus, dans lequel les fidèles des diverses sectes pouvaient reconnaître aussi bien Baal, qu'Attis, Osiris, Bacchus ou Mithra. Sol Invictus présentait d'autre part, l'avantage d'être assimilable à Apollon, et également à une vieille divinité romaine, Sol Indiges, dont l'origine remontait au temps mythique de la fondation de la cité. Sur cette lancée, Aurélien compléta son entreprise en faisant admettre définitivement la divinité de l'empereur vivant, considéré comme incarnation de Dieu sur la terre. En réalité la seule doctrine qui se heurta à l'antipathie du pouvoir, fut le stoïcisme qui, jusqu'à l'avènement de Marc-Aurèle, servit de refuge hautain à l'opposition.

    Le christianisme, de son côté, héritant du judaïsme l'intransigeance des Macchabées, mit en pratique la parole du Christ: "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (5). Sujets loyaux de l'Empire, les chrétiens refusèrent d'encenser les dieux, et de reconnaître la divinité d'un homme, fût-il l'empereur. Leur crime aux yeux de l'Etat, fut politique et non religieux; ou plutôt, il ne fut religieux que parce que leur attitude manifestait fermement leur volonté de conserver leur foi à l'abri des contaminations du syncrétisme. En fait, l'Empire eût été prêt à accueillir le christianisme comme les autres religions, cela est si vrai, que c'est au nom même du syncrétisme et de l'intérêt de l'Etat que fut proclamée, en 313, l'égalité de la religion chrétienne avec la religion officielle par le rescrit de Licinius: "Nous avons cru, est-il dit, devoir donner le premier rang en ce qui concerne le culte de la divinité, en acordant aux chrétiens comme à tous, la libre faculté de suivre la religion qu'ils voudraient, afin que tout ce qu'il y a de divinité au ciel pût nous être favorable et propice, à nous et à tous ceux qui sont sous notre autorité" (6). Le testament religieux du paganisme gréco-romain finissant, n'était donc pas étranger au christianisme naissant, et les Pères de l'Eglise ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, qui ont vu en lui l'une des voies préparatoires que Dieu proposa aux hommes pour découvrir son visage.

    Que l'on n'imagine pas, toutefois, en désespoir de cause, trouver dans le paganisme celto-germanique un "recours", qui représenterait un meilleur garant comparativement à l'héritage greco-latin, car la tradition nordique présente les mêmes dangers que sa soeur du sud. Les incessantes luttes fratricides entre les chefs tribaux dépourvus de toute conscience historique, la lente mais réelle disparition progressive de la classe sacerdotale (Godis), le venin intellectuel que représente l'idée d'une procession du divin d'un centre pur et inaltérable vers le dehors par une série d'hypostases et de démiurges, le sens du péché consistant dans l'éloignement du monde de son sens divin, on retrouve ici les mêmes et identiques facteurs d'une lente progression vers le Dieu unique.

    Que nous enseignent ces faits ? Tout simplement que pour pouvoir échapper au monothéisme il convient, non pas de savoir "comment être païen" au sens religieux du terme, comme beaucoup l'ont cru et, l'imaginent malheureusement encore, mais de comprendre en quoi consiste véritablement l'essence du paganisme, non pas du point de vue religieux, mais du point de vue métaphysique, là où se situe l'authentique et irréductible divergence d'avec la pensée biblique, là où les thèses présentent une fracture, une incompatibilité foncière. Redisons-le, la religiosité n'est qu'une forme culturelle affective non autonome. Liée à un substrat collectif traditionnel, le sens religieux, par sa plasticité, peut se voir dépouillé de ses bases métaphysiques et s'adapter sans difficultés à d'autres conceptions. L'avènement du christianisme en est le plus bel exemple. Ce n'est donc pas au niveau du religieux qu'il nous faut découvrir l'essence du paganisme, mais au niveau de son essence profonde, au niveau de sa métaphysique propre, là où se déploie sa véritable nature. C'est pourquoi, il est vital d'atteindre l'essence de son ontologie, là où la question de l'être se révèle comme centrale, car c'est de ce point seulement que pourra surgir l'aurore d'un nouveau Sacré.

    II. Le fondement de la métaphysique païenne.

    L'originalité de la pensée païenne se situe sur un point fondamental, point qui ordonne tout l'édifice de son essence intime: le problème de l'éternité du monde, de son autosuffisance ontologique. Pour les païens, l'idée que le monde puisse avoir été créé, est une proposition absurde, incongrue, alors qu'elle est la base de la foi chrétienne, qui hérite en cela du créationisme biblique :"Credo in Deum Patrem omnipotentem creator coeli et terrae" (7). C'est là le centre, le coeur, de toutes les divergences.

    La création, en climat théologique biblique, est une opération qui s'effectue "ex nihilo" (8), c'est-à-dire que rien ne lui préexiste, sauf Dieu bien évidemment (ce qui n'est d'ailleurs pas la moindre des incohérences de vouloir faire que la cause de l'existence des choses manque au principe même qu'elle prétend expliquer, échappant elle-même à la loi de la causalité dont on nous dit qu'elle préside à l'existence de toute chose!). Chez les païens au contraire, les dieux sont considérés comme les représentants suprêmes d'un Tout divin. Ils sont les premiers dans l'être, mais non point les premiers par rapport à l'être. Leur transcendance n'est pas reconnue, il n'existe pas de Grand Séparé; dans ces conditions, c'est au Grand Tout qu'est attribué la nécessité éternelle. Le problème pour le paganisme ne se pose qu'à partir d'une matière commune, nul ne s'avise de rechercher la cause de l'être ou du monde. Ce monde, cet être, n'a pas besoin d'autre explication que lui-même; il est nécessaire, et de cette nécessité, chez Aristote, le "Premier moteur" n'en est que le premier bénéficiaire, il n'en est pas la cause. Il meut, il actionne la machine universelle, il ne la crée pas. Son action présuppose quelque chose d'aussi nécessaire que lui, et qui représente une passivité éternelle sous son activité ou son influence.

    Il importe cependant de réfléchir sur la validité et la crédibilité des thèses en présence ; pour ce faire, la philosophie n'a aucunement besoin des sciences physiques ou mathématiques, qui ont d'ailleurs plutôt tendance, depuis quelques années, à flirter étrangement avec la mythologie ou l'imaginaire, et à ne plus être en mesure d'élaborer un discours véritablement sérieux. D'autant que sur la question de savoir si le monde a été créé du néant ou pas, les sciences avouent humblement leur incapacité à pouvoir fournir une réponse, tant leur méthode les rend muettes sur ce sujet. La philosophie par contre, lorsqu'elle exerce son authentique faculté de jugement, dépasse en qualité, profondeur et certitude, toutes les hypothèses des disciplines fragmentaires; elle n'est pas mère de toutes les sciences pour rien!

    La philosophie, effectivement, est capable (lorsqu'elle ne part pas de l'ego, mais du réel expérimenté en tant qu'il est, lorsqu'elle sait que le seul et véritable maître, c'est le réel), de par son jugement propre, de saisir et d'affirmer la vérité touchant l'Univers et les choses, et cette vérité est l'oeuvre de son intelligence analytique, car le réel est structuré selon un ordre et une logique qui relèvent de l'ontologie, c'est-à-dire de la science de l'être. C'est ainsi qu'avant même Nils Bohr ou Costa de Beauregard, et sans l'aide du lourd appareillage des laboratoires de physique nucléaire, on savait déjà au IVème siècle avant notre ère en Grèce, que l'espace et le temps ne sont pas des idées pures ou des catégories a priori, ni un réel consistant, antérieur aux objets qui le remplissent, mais précisément les accidents propres aux substances matérielles, dimensives et permensives.

    III. L'être et le temps.

    Examinons donc à l'aide de la logique analytique la thèse biblique d'une création "ex nihilo", et voyons si ce dont on nous parle, c'est-à-dire d'un état censé avoir précédé le monde, d'un état "d'avant le commencement", est une hypothèse crédible. Cet "avant le commencement" désigne un temps nous dit-on, mais de quel temps parle-t-on ? Y avait-il un temps avant le temps ? Cela n'a, pour dire les choses clairement, aucun sens, cela ne désigne rien; car il n'y a pas, et ne peut y avoir, deux temps, l'un avant où le monde n'existerait pas encore, l'autre après, le temps du monde, venant se superposer au premier comme un rail sur une voie préparée à le recevoir.

    Si le monde est fini en arrière, il n'y a rien avant, ni temps ni autre chose. Il n'y a donc pas d'avant, il n'y a pas, et ne peut y avoir "d'avant le commencement". Pour qu'il y ait eu un moment, fut-il un moment du rien, il faut qu'il y ait quelque chose, or un moment est une position du temps, est le temps, est une mesure des choses existantes. La durée est un attribut, et la durée d'une chose ne pouvant précéder cette chose, il est clair que si cette chose est le Tout, il ne peut y avoir de durée en dehors d'elle. Un jour, nous dit-on dans la Genèse, Dieu se décida à donner l'existence au monde. Un jour! Quel jour ? Ce jour n'existe pas plus que cet "avant le commencement", il n'y a pas de durée où le loger. Le premier jour qui ait existé, c'est le premier jour du monde lui-même. Nous sommes, de ce fait, obligés d'admettre que le monde a toujours existé puisqu'il n'y a pas de jour où il n'ait pas existé !

    La vérité, est que le temps commence avec le monde lui-même: il n'y a pas de temps en arrière; le tout du monde comprend aussi le tout de la durée. Le monde existe et a existé depuis tout le temps qui existe, il n'y a aucun temps possible où il n'ait pas existé, il n'y a pas, en toute logique, "d'avant le commencement" - le monde ne peut pas ne pas avoir toujours existé puisqu'il est. Quant à parler d'un temps "avant la création", d'un temps précédant le temps qu'inaugurerait la création, cela est une pure et chimérique imagination, une vision, un rêve enfantin. En effet, il ne peut y avoir continuité entre ce temps imaginaire et le temps réel, on ne met pas bout à bout un rêve et le réel. On ne peut faire commencer le monde qu'au début de la durée où il existe, car on ne compte les jours que de ce qui existe, ce qui n'existe pas ne peut pas se compter; il n'y a pas de premier jour pour ce qui n'a pas vu le jour: tout commencement est donc forcément une suite.

    IV. L'être et le néant.

    Mais poursuivons, plus avant encore, notre raisonnement, et voyons les conséquences qu'impliquent la croyance en l'hypothèse d'un temps fini en arrière, c'est-à-dire d'un temps ayant commencé après n'avoir pas été. On n'y pense peut-être pas assez, mais si le temps est fini en arrière, on est obligé de se heurter au vide et ainsi de s'imposer à un contact entre le tout et le rien. Or entre l'être et le néant, entre le tout et le rien, il ne peut y avoir contact, "du rien, rien ne vient" (9). C'est d'ailleurs l'opinion de Mélissos de Samos lorsqu'il écrit :"Ce qui était a toujours été et sera toujours (...) car rien n'aurait pu, de quelque manière que ce soit, sortir de rien" (frag., B 8), (10). Surgir du néant c'est ne pas surgir du tout puisque le néant est une pure négation; et voici cependant que l'on fait du néant un point de départ positif.

    Le néant, "est" une pure négation d'existence, le néant "n'est" pas un état, le néant "n'est" que néant, (si toutefois nous pouvons employer le verbe "être" à propos du néant). Pour venir à l'être, ce que l'on implique en parlant d'une création, il faudrait qu'il y ait déjà de l'être, or "de ce qui n'est pas, rien ne peut surgir (...), rien ne peut être créé de rien" (11). Si l'on dit que Dieu a tiré le monde du néant, on sous-entend que du néant puisse apparaître quelque chose, mais le néant n'est pas et ne peut être un réceptacle dont quelque chose puisse être tiré. On l'a pourtant cru et enseigné! Il s'est même trouvé des théologiens chrétiens pour écrire: "le néant est une réalité, puisque Dieu en a tiré le monde" (12). Malheureusement on ne peut du néant faire succéder le monde, une succession dont un des termes est le néant est une absurdité manifeste! Du non-être à l'être, il n'y a ni proportion - ni relation possible - du néant, rien ne peut suivre. Il ne peut y avoir aucune possibilité concrète d'une création, aucun moment pour une initiative créatrice, il n'y a aucun fait nouveau qui aurait du néant avant lui. Dans le néant (si l'on peut ainsi s'exprimer), il n'y a point d'application pour une force, il n'y a ni situation ni modalité quelconque puisque le néant n'est pas, puisque le néant est la négation, l'absence totale d'être.

    Tout phénomène, quel qu'il soit, s'explique par un antécédent d'où il procède, c'est une loi universelle intangible; donc ou bien il n'y a pas de création au sens où l'entendent les théologiens juifs, chrétiens et musulmans, et par déduction le monde ne peut pas avoir été créé, ou alors quelque chose qui n'est pas Dieu échappe à la causalité de Dieu. A cette question il n'existe qu'un remède, puisque nous ne pouvons trouver de sens acceptable au mot création, il nous faut dire (comme l'affirement toutes les traditions extérieures à la révélation biblique): l'univers n'est pas créé, il ne peut être ou avoir été créé de rien, et s'il n'a pas été créé de rien, c'est qu'il est, fut et demeurera. Il est l'être qui en tant que tel ne peut "provenir", puisque pour qu'il y ait de l'être maintenant, il faut obligatoirement qu'il y en ait eu toujours, car la vie vient du vivant, l'être vient de l'être.

    Après avoir très rapidement souligé les difficultés relatives à la thèse créationiste, l'hypothèse d'un premier jour nous devient impensable, la précession du temps et de l'être par le néant aboutit au vide. Or le vide, dans ce cas, serait au minimum un espace ou une durée où l'on pourrait loger quelque chose; ce serait une capacité définie, avec des dimensions. Ce serait donc de l'être, car on ne peut pas dire que ce qui a des dimensions ne soit rien, il en est de même du temps.

    Dire qu'à un moment donné le temps n'existait pas, c'est dire encore qu'il existait. Il ne peut donc pas y avoir de vide temporel à l'extrême bord de l'être, l'être ne peut être bordé par rien, ne peut se voir précéder par rien. On est toujours dans l'être, on ne peut rien supposer d'antérieur à l'être d'autre que de l'être. Dire qu'il puisse exister un état de non existence, serait jouer avec les mots: une négation n'est pas un état. Le rien n'étant rien, en affirmant que le monde fut créé du néant, on ne dit en réalité que du vent. Affirmer que le monde, le cosmos, sont créés du néant, c'est faire préexister le néant, or le néant, nous l'avons vu, ne peut en aucune façon exister ou même préexister, sous peine de cesser d'être du néant. Si le néant était, ce ne serait plus du néant. En conséquence le néant n'étant ni existant, ni préexistant, on peut en conclure que rien ne se crée ni ne se fait à partir de rien. L'être est premier, inévitablement. "L'être est, le néant n'est pas" (13), avait déjà énoncé Parménide, dans son poème qui est comme la parole aurorale de la philosophie; oui l'être est, car la création du monde à partir de rien est un mythe théologique biblique, une expression impropre à laquelle il est impossible de trouver un sens acceptable. "Ce monde, le même pour tous, ni dieu ni homme ne l'a fait, disait déjà Héraclite, mais il était toujours, il est et il sera, feu toujours vivant, s'allumant en mesure et s'éteignant en mesure" (14).

    V. Conclusion.

    En définitive, nous espérons être parvenu à montrer en quoi, aucun espoir sérieux d'une restauration de la pensée païenne n'est envisageable sans une interrogation fondamentale sur l'être.

    Les éléments qui peuplent et enchantent le monde dans les religiosités païennes, ne peuvent trouver à affirmer leur vie sans une profonde compréhension des bases métaphysiques qui les sous-tendent. C'est d'ailleurs faute de cette compréhension que le christianisme a pu se développer, avec une telle facilité, parmi les populations antiques. S'il est donc nécessaire de rallumer certains feux, c'est celui de l'intelligence de l'être qui prime en premier lieu, c'est le seul qui ne soit pas symbolique et donc inutile. Si c'est à partir de l'être que pourra se déployer une nouvelle aurore du sacré, c'est que, "ce n'est qu'à partir de la Vérité de l'être que se laisse penser l'essence du Sacré" (15). La région de l'être est identique à la région du sacré, "le Sacré, seul espace essentiel de la divinité qui, à son tour, accorde seule la dimension pour les dieux, ne vient à l'éclat du paraître que lorsque, au préalable et dans une longue préparation, l'être s'est éclairci et a été expérimenté dans sa vérité" (16).

    La question de l'être est l'unique question de la pensée, et ceci n'est pas une simple formule, car c'est elle qui commande l'ensemble de toutes les régions de l'étant, dont en premier lieu celle du sacré et donc du religieux dans lequel il s'exprime. Aborder la question du paganisme uniquement au niveau de son folklore, c'est confondre le fond et la forme. Seule l'expérience de l'être est une expérience fondatrice, qui nous permettra: " de refluer en nous-mêmes dans notre propre vérité" (17). La pensée doit rassembler notre "habiter", récapituler le pli de l'être et de l'étant, découvrir l'être comme ‘’fond de l'étant" (18), c'est-à-dire effectuer un saut dans l'être en tant que tel. Toutes les tentatives de restauration d'une religiosité païenne, sont de naïves plaisanteries si elles ne sont pas fondées sur une authentique démarche philosophique. La philosophie fut et reste, l'expression la plus achevée de la pensée digne de ce nom. Elle seule représenta un véritable obstacle aux affirmations chrétiennes, et ce n'est pas pour rien qu'il lui fallût de si longs siècles avant de pouvoir resurgir dans son autonomie, alors que dieux, déesses, elfes et fées, parvinrent rapidement à se déguiser sous les masques des saints et des apparitions, et continuent d'ailleurs toujours à y vivre fort bien.

    L' histoire n'est rien d'autre que l'histoire de la vérité de l'être, elle est assignée à un destin en forme d'appel par delà le retrait du Sein. Si, selon la fort belle expression de Hegel, « l’'esprit du monde utilise les peuples et les idées pour sa propre réalisation » (19), l'histoire du monde est donc bien le jugement du monde. Le chemin du savoir répondant à l'essence du dire silencieux, s'accomplira comme mise en lumière de la substance invisible qui séjourne dans le temps, et ceci par delà mythes, symboles et fables de la piété affective. La pensée des choses présentes est le lieu où s'entrecroiseront occultation et dévoilement, le lieu qui livrera la mêmeté de l'être et de la pensée, selon l'intuition lumineuse de Parménide; "comme l'Etre absorbe l'essence de l'homme par la fondation de sa vérité dans l'étant, l'homme fait partie de l'histoire de l'Etre, mais seulement en tant qu'il se charge, qu'il perd, qu'il omet, qu'il libère, qu'il sonde ou qu'il dissipe son essence par rapport à l'Etre" (20).

    Ce n'est donc, si nous l'avons bien compris, que par l'exercice d'une extrême tension de nature ontologique, que nous pourrons revenir à notre source originelle... si tant est que nous l'ayons un jour quittée!

    Jean-Marc Vivenza

    notes :

    (1) On est surpris aujourd'hui, grâce aux recherches récentes, de voir à quel point cette distinction, qui semblait fondatrice il y a peu de temps encore, n'obéit en réalité qu'à une convention de langage, tant il apparaît, en effet, que les tendances monothéistes ou hénothéistes ont travaillé en profondeur la pensée païenne (Mésopotamie, Egypte, Iran, Grèce, Rome), et influencèrent très fortement le polythéisme originaire des Hébreux en l'orientant vers une monolâtrie jalousement exclusive, tant est si bien que Misson écrit: "le monothéisme païen a bien préparé le terrain du christianisme". (cf. Lumière sur le paganisme Antique, A. Neyton, Ed. Letourney, 1995).

    (2) ( Gen., 1, 1), Bible de Jérusalem, DDB, 1990.

    (3) Aristote, Organon, V, Les Topiques, Vrin, 1987.

    (4) P. de La Briolle, La Réaction païenne, vol II, 1934.

    (5) Nouveau Testament, T. B. S., 1988.

    (6) P. Grimal, La civilisation romaine, Arthaud, 1960.

    (7) Ier Concile de Constantinople, (IIème oecuménique, 381).

    (8) (11 Mac., Vll, 8), Bible de Jérusalem, DDB, 1990.

    (9) Proclus, Commentaires sur le Timée, t. I, Belles Lettres, 1968.

    (10) J-P Dumont, Les écoles présocratiques, Folio, 1990.

    (11) Lucrèce, De Natura Rerum, I, 56, Flammarion, 1986.

    (12) Fridugise de Tours, De Nihili et Tenebris, Patrol. Iat., 1526.

    (13) Parménide, Le Poème, PUF, 1987.

    (14) Héraclite, Fragments, PUF, 1983.

    (15) M. Heidegger, Lettre sur l'humanisme, Aubier, 1980. (16) Ibidem.

    (17) M. Heidegger, Essais et Conférences, Gallimard, 1990.

    (18) M. Heidegger, Questions IV, Gallimard, 1990.

    (19) G-H F. Hegel, Leçons sur l'histoire de la philosophie, t. III, Vrin, 1978.

    (20) M. Heidegger, Nietzsche, t. II, Gallimard, 19

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEFZAZAZpEybOUhOj.shtml

  • A F [Paris-Est] COMPTE RENDU DE RENTREE

    Notre réunion de rentrée qui s’est tenue mardi soir à Saint Mandé a rassemblé une quinzaine de personnes. Le secrétaire général du mouvement nous a présenté la fédération Ile de France, sa nouvelle organisation et ses activités.

    Depuis quelque temps il a été constaté une forte croissance du nombre de sympathisants et la région Ile-de-France a été divisée en sections pour des activités plus locales. En complément des conférences du Cercle de Flore et des colloques "Carrefour royal", notre section aura la particularité d’être un CINE-CLUB.

    Nous vous invitons à noter d’ores et déjà nos prochains rendez-vous :

    mercredi 5 novembre à 20h projection du film "Un héros très discret" avec Mathieu Kassovitz

    mercredi 3 décembre à 20h projection du film "Marie-Antoinette, reine de France" (1956)

    mercredi 7 janvier : Galette des Rois

    Une activité sera proposée par mois en alternant projection de films et sorties à visée culturelle (il a déjà été évoqué plusieurs propositions : visite du Château de Vincennes, cimetière de Picpus, visite de la Basilique de Saint Denis, parcours Paris sous la Révolution).

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Paris-Est-COMPTE-RENDU-DE-RENTREE

  • 7e Journée de réinformation de Polémia (2/3) – Les Traditions vivantes

    « Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut » (Frédéric Mistral).

    « Etre moderne, c’est avoir tout le passé présent à l’esprit » (Joséphin Péladan à propos de la littérature).

    La tradition est l’héritage immatériel d’un collectif d’hommes donné, c’est-à-dire le contenu culturel d’une société humaine liée à travers l’histoire par un événement fondateur ou un passé lointain. Il existe tant de traditions que de communautés humaines qui se reconnaissent un fonds culturel commun. La tradition est donc une conscience collective ; elle peut aussi être, comme c’est parfois le cas aujourd’hui, un inconscient collectif au sens jungien, mais j’y reviendrai plus loin. La tradition vivante représente donc l’ensemble des éléments culturels qui unissent un peuple donné et sont toujours existants de nos jours, ainsi que les pratiques et rites afférents à cette « conscience culturelle collective ». Il s’ajoute pourtant constamment de nouvelles traditions qui perdurent, et d’autres qui meurent. C’est pour cela que la tradition est assimilable à un organisme vivant en perpétuelle croissance.

    L’erreur que nous pourrions commettre serait de confondre la tradition vivante tant avec le folklore (qui est en réalité une partie de la tradition vivante) qu’avec les re-constructivismes « traditionalistes ». Pour autant, sans confondre ces notions, on ne peut pas non plus les opposer. Evoquer la notion de traditions vivantes ne saurait donc être une tentative de ressusciter des traditions disparues, mais bien plutôt constater ce qui, dans notre quotidien, appartient à ce grand héritage immatériel. Premier document : Saint-Jean

    L’héritage immatériel de la tradition ne connaît pas de domaine réservé ; il est présent dans tout ce qui crée le lien social, dans tout ce qui est vivant et immémorial. Les arts plastiques, les arts vivants (théâtre, opéra), la musique, les arts de la table, l’art militaire ou martial, le sport, la chasse, les vêtements, le droit, la philosophie, jusqu’aux usages et convenances de politesse, procèdent de ce qui a été, littéralement, « donné à travers le temps ». Certains pans de la tradition ont survécu dans leurs formes originelles, et leurs expressions sont similaires à celles qui pouvaient être pratiquées il y a plusieurs centaines (voire milliers) d’années. D’autres pans ont emprunté, au cours du temps, d’autres formes, sans pour autant voir leur substance modifiée considérablement. C’est pour cette raison qu’aborder la tradition qui représente l’ordre, voire ce qui « est naturel », ne peut se faire correctement sans convoquer le phénomène de la transgression qui vit à travers la tradition et qui normalement devrait la renforcer, plutôt que la menacer par l’inversion des normes.

    La dimension du partage (et du sentiment) est essentielle à la pleine compréhension de ce que peut représenter, dans nos quotidiens, la tradition vivante. Il est presque incongru de s’interroger sur ce qui fait sens ; la culture qui nous a été transmise par nos parents et qui leur fut auparavant transmise par les leurs, en partage avec l’ensemble d’un peuple, nous est forcément familière.

    S’opère alors conséquemment une double distinction dans la tradition vivante : profane et sacrale, mais aussi collective et intime. La notion d’intimité, avec ce qu’elle implique de sentimentalité, n’est pas fréquemment étudiée ; néanmoins c’est par la sphère intime, familiale, que la tradition se transmet, tout autant que par la sphère collective de la patrie. Si je prends l’exemple de la tradition vivante juridique, la loi découle parfois de la coutume qui est un usage juridique oral, c’est-à-dire provenant d’un fonds en partage ancien, et parfois « intime », opérant sur une sphère plus réduite que la loi qui a une vocation générale (coutume du droit commercial propre à une profession ou à une localité).

    Pour continuer plus en avant, j’aimerais vous faire part d’un extrait de l’ouvrage Droit et Passion du droit sous la Ve République par le doyen Jean Carbonnier :

    « Il a toujours été difficile de découper l’histoire en périodes ; ceux qui sont témoins d’un événement dramatique sont prompts à le qualifier d’historique et à s’écrier, tel Goethe à Valmy, que rien ne sera plus comme avant. En fait, souvent les périodes s’emboîtent les unes dans les autres, et le futur traînera longtemps les paillettes du passé. C’est vrai en général, mais davantage encore quand le droit est en cause. Car, si le droit, ce peut être la promulgation d’un texte, donc une date qui marque une franche coupure, ce sont aussi des applications qui s’étirent dans le temps, des coutumes qui se perpétuent par d’imperceptibles répétitions. Comment croire que toutes ces fibres pourront être tranchées d’un seul et même coup sans bavure ? »

    On ne fera donc pas l’économie d’une mise en perspective du droit avec la tradition vivante lorsqu’on étudiera cette matière. Le même raisonnement est d’ailleurs transposable à toutes les sciences humaines et les disciplines artisanales et artistiques. Rien n’apparaît ex nihilo. Pas même les phénomènes les plus modernes. Prenons l’exemple de la musique électronique et des rythmes répétitifs : ils ne sont pas apparus par miracle mais sont le fruit d’une longue progression des musiques savantes et populaires ; ils sont parfois même des re-constructivismes inconscients (transes collectives et dionysiaques), comme pourrait l’avancer Michel Maffesoli. Les fêtes de village existent toujours ; certaines ont même acquis une dimension internationale (par exemple les Fêtes de Bayonne). Avant les boîtes de nuit, il y avait en France tout un réseau de fêtes de village qui animaient les fins de semaine des ruraux durant l’été ; on y nouait des liens, on y rencontrait son épouse ou un futur partenaire d’affaire.

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  • L'appel des Sentinelles

    Appel reçu des Sentinelles :

    "Les cohortes de la Manif pour Tous ont battu le pavé parisien, dans la joie et le bruit, témoignant du refus des politiques mises en œuvre par le pouvoir en place. Vous êtes indignés depuis ces premières levées de bouclier de 2012, mais que ferez-vous d'ici la prochaine manifestation ?

    Une poignée de sentinelles parisiennes veulent vous suggérer quelque chose.

    Les sentinelles veillent silencieuses et pacifiques, debout face aux lieux de pouvoir pour interpeller la conscience de ceux qui nous gouvernent. Elles veulent chaque jour leur reprocher leurs politiques, leurs lois, leurs idéologies, et leur façon brutale de les imposer au pays.

    Presque tous les jours depuis le 24 juin 2013, des sentinelles sont venues veiller Place Vendôme ou ailleurs à Paris. Dans d'autres villes des sentinelles veillent régulièrement. Leur détermination a eu raison des intempéries, du froid, de la lassitude et de la police.

    Vous pouvez les rejoindre et consacrer une partie votre temps à veiller, debout, en silence, pacifiquement, sans slogan ni signe distinctif, devant un lieu de pouvoir. Veiller de 10 minutes à 3 heures ou plus. Veiller en lisant un livre, ou en jouant sur votre smartphone. Veiller avec de la musique dans votre casque ou en écoutant les bruits de votre ville. Veiller sans se lasser d'être bienveillant, même avec le passant qui vous insulte ou le policier qui tente de vous intimider. Veiller en province, en banlieue ou à Paris. Veiller sans se soucier d'obtenir un résultat immédiat, tangible et palpable. Veiller un jour et revenir un autre jour, et recommencer encore et encore. Veiller malgré la météo. Veiller en répondant aux passants sur le sens de cette lutte. Veiller sous le regard condescendant de ceux qui imaginent que vous avez perdu, et dont vous aimeriez éveiller les consciences.

    Vous êtes les bienvenus chez les sentinelles.

    Que les poignées deviennent des armées."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/10/lappel-des-sentinelles.html

  • Choisir la vie cherche des écoutantes pour aider les femmes enceintes


    S
    L'antenne d'écoute nationale sosfemmesenceintes créée en 2009 par Choisir la Vie, recherche des écoutantes pour étoffer son équipe :

    "Notre vocation est d'aider les femmes enceintes qui vivent seules, qui sont angoissées, qui traversent des problèmes conjugaux, de précarité, qui ont des inquiétudes diverses ou qui pensent n'avoir que l'avortement comme solution, à trouver une écoute, des réponses et un soutien, qu'il soit temporaire ou dans la durée. La permanence a lieu de 9h à 20h (ou plus pour celles qui le veulent) 7 jours sur 7. Cette permanence se conjugue avec une vie de maman de petits et grands enfants, avec la possibilité de rappeler quand nous ne sommes pas disponibles. De beaux liens se sont tissés notamment avec des mamans dont l'avortement était le seul recours et les remerciements que nous recevons attestent de l'utilité de cette antenne. Une formation est proposée à Valence le 18 novembre ou à Rueil-Malmaison le 21 novembre de 10h à 15h30. Cette antenne d'écoute nationale a besoin de vous alors n'hésitez pas à contacter notre responsable pour toutes questions complémentaires à l'adresse suivante : cecile.decourreges@gmail.com

    Michel Janva

  • Jeune Nation Action devant l'église de sainte-Rita (4/10/2014)

  • [Bordeaux] COMMUNIQUE : L’AF bien présente à LMPT - 05/10/14

    Un succès. C’est probablement ce qui définit le mieux cette énième Manif pour tous qui a eu lieu hier après-midi à Bordeaux. Une première. En effet, jamais Bordeaux n’avait vu une telle affluence pour défendre la famille traditionnelle. 30 000 personnes se sont retrouvées place des Quinconces contre la GPA, la PMA et la diffusion sournoise de l’idéologie du gender par la rééducation nationale.

     

    Dans une ambiance chaleureuse, et surtout très jeune, se sont retrouvés Charentais, Gersois, Landais et Basques, Médocains et Aveyronnais. Pas moins d’une vingtaine de départements était représentée hier à Bordeaux. Après plusieurs allocutions, ils ont battu le pavé sur les grands axes de la ville, du cours maréchal Foch, en passant devant la statue de sainte Jeanne d’Arc, jusqu’à la place Gambetta, puis se sont dirigés vers le cours de l’Intendance, le Grand théâtre, les quais avant de retrouver enfin la place des Quinconces où Jean-Baptiste Fayet a conclu la manifestation par un discours. Discours dans lequel nous retenons tout particulièrement la citation intemporelle de Maurras : « la nation est une famille de familles ». 200 manifestants d’extrême gauche s’étaient donnés rendez-vous place de la victoire, reprenant leurs poussiéreux et blasphématoires slogans. Ils ont été facilement mis sous contrôle par le dispositif policier et ses 500 personnels. A noter également, la vingtaine de militants LGBT, il faut le dire, ridicules devant une telle mobilisation.

    L’Action française étudiante bordelaise se félicite de la réussite de cette belle journée. Beaucoup de temps et d’énergie ont été déployés par nos militants : plus de 6000 tracts distribués dans Bordeaux et un service d’ordre constitué de quinze camelots.

    Parmi cette nouvelle génération de manifestants, nos camelots ont reçu félicitations et encouragements. Surtout, la manifestation a été l’occasion de rencontrer de futurs militants !

    L’Action française a défendu, défend et défendra toujours la famille, socle de notre civilisation. Demain nous appartient !

    D’autres photos sur le blog de l’Action Française Etudiante Bordeaux

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Bordeaux-COMMUNIQUE-L-AF-bien

  • #5oct : en direct des manifs [fin du direct]

    "Tous à Paris et Bordeaux contre la GPA, le gender à l'école, le matraquage fiscal anti-famille." 

    Pour finir la journée en beauté : on peut rejoindre les Sentinelles au ministère de la Famille.             

     A 17h30, la Police à Bordeaux annonçait 7500 manifestants (chiffre annoncé par le Nouvel Obs).

     On peut encore voter sur le site du Parisien pour la question : "La Manif pour tous a-t-elle encore un sens ?" http://mobile.leparisien.fr/societe/la-manif-pour-tous-a-t-elle-encore-un-sens-04-10-2014-4187851.php

    18h13 : Albéric Dumont : "Nous retournerons dans la rue si besoin". 

    18h12 : Valeurs actuelles révèle qu'avant d'annoncer son chiffre ridicule de 70 000 personnes, la PPP avait avancé le chiffre à peine moins ridicule de 100 000 personnes. On attend encore les chiffres officiels de Bordeaux, qui ne vont pas tarder à tomber.

    Quand le ridicule ne tue pas ... La PPP annonce 70 000 personnes (chiffre du Figaro). Nous ne sommes pas surpris de ces chiffres ridicules, sans aucun lien avec la réalité. Les médias se relaient pour annoncer que le mouvement s'essouffle, donc, la PPP, aux ordres, doit annoncer des chiffres toujours inférieurs.

    Les "bonus" de la manif :

    Pont de l'Alma :

    A

    Le Père Daniel Ange était dans le cortège

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    Message d'Anne, de Laval : "Mon handicap ne [m'a pas permis] de me joindre à la manif [...] et je participerai par le biais de la prière."

    Merci Anne, et merci à tous ceux qui, n'ayant pas pu être des nôtres, ont participé par la prière à la réussite de cette mobilisation. ONLR !

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  • Ludovine de La Rochère répond à Manuel Valls

    Dans La Croix :

    "La Manif Pour Tous a découvert ce matin avec le plus grand intérêt l’entretien accordé par Monsieur Valls au quotidien La Croix. Nous sommes bien sûr heureux que le premier ministre s’intéresse enfin aux messages que notre mouvement social, historique dans son ampleur et dans sa durée, adresse depuis des mois au président de la République et aux gouvernements successifs.

    Nous nous réjouissons également de constater une évolution positive de Manuel Valls sur la question des mères porteuses : alors qu’il se déclarait publiquement favorable à la légalisation de la GPA, il y a tout juste quelques mois, il a manifestement pris conscience du caractère inacceptable d’une pratique qui utilise la femme et traite l’enfant à l’instar d’une chose qu’on peut commercialiser, vendre, acheter, etc.

    Le premier ministre, enfin, reconnaît que tout enfant né de GPA à l’étranger a bien un état civil et la nationalité de son pays de naissance. Les affirmations inexactes, mais réitérées, de certains de ses ministres, qui prétendaient que ces enfants sont « apatrides » et « anonymes », visaient en effet à justifier l’injustifiable : d’une part, la circulaire Taubira, d’autre part, le renoncement de la France à faire appel la semaine dernière des arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamnant notre pays sur la question de la GPA.

    Mais Manuel Valls se trouve fort embarrassé pour expliquer, justement, ce non-appel des arrêts de la CEDH : une réelle et ferme opposition à cette pratique devait à l’évidence se traduire par un appel !

    Nous comprenons bien son embarras puisqu’il est en pleine contradiction : outre ce non-appel, il y a aussi le maintien – en tout cas pour le moment – de la circulaire Taubiral’absence d’une politique de dissuasion à l’attention des citoyens français pour ce qui est de recourir à une mère porteuse à l’étranger, la tolérance à l’égard de ces contournements de la loi sur la GPA comme sur la PMAla tolérance à l’égard des agences démarchant en France (l’une d’elle démarchait d’ailleurs à quelques dizaines de mètres de l’Assemblée nationale voici 48 heures à peine…).

    La pratique des mères porteuses, comme celle de la PMA quand elle fait des orphelins de père, est une question grave, qui ne supporte ni ambiguïté, ni faux-semblant : si le premier ministre est aussi décidé à agir qu’il le déclare, nous l’appelons à retirer de toute urgence la circulaire Taubira, à mettre en place des moyens dissuasifs, à exprimer auprès de la CEDH qu’elle n’a pas légitimité à dévoyer le sens véritable de la Convention européenne des Droits de l’Homme (texte qui est le fondement de sa mission mais qu’elle traduit systématiquement au profit de l’adulte et au détriment de l’enfant, victime de ses décisions discriminantes à son égard) et, enfin, à initier et conduire une action internationale efficace qui conduise à une convention interdisant la gestation pour autrui.

    C’est pourquoi, Monsieur le premier ministre, nous serons à nouveau dans la rue dimanche à Paris et à Bordeaux : nous vous appellerons à être cohérent et à passer de la parole aux actes !"

    Michel Janva