
De Napoléon III s’avisant de raconter les campagnes de Jules César sans être aidé d’un nègre, à Lorant Deutsch, débitant son fromage sur « La 5 », une erreur a fini par s’enraciner dans le mental des Français : nos ancêtres seraient tous des Gaulois, du nord au sud de l’Hexagone, foi de Michelet, de Lavisse et même d’Augustin Thierry. C’est oublier le royaume de Toulouse qui se prolongea en Aquitaine et en Septimanie. Cinq siècles se sont ainsi évaporés. Lorsqu’Aragon vint à Saint-Florent-le-Vieil, devant « le plus beau paysage du monde », rendre hommage à la clémence de Bonchamp le Vendéen et, en même temps, à David d’Angers, le Blanc et le Bleu mêlés dans le syncrétisme nécessaire à la République, son emphase désignait l’outre-Loire à la dévotion nationale. Mais ce n’était qu’une partie de la Belgique, le pays « de galerne »…