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  • Emmanuel Macron face à l’immigration : l’esbroufe pour masquer le vide [Partie 1]

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    Par Robert Martin ♦ Un de nos lecteurs nous a récemment contactés. Fonctionnaire retraité ayant assuré un rôle important au sein du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France, il est théoriquement soumis à un devoir de réserve, nous avons donc respecté son anonymat en modifiant son nom. Néanmoins, face aux actions d’Emmanuel Macron et notamment à sa loi Asile et Immigration, il a décidé de nous communiquer plusieurs textes. Nous avons décidé de publier en 5 parties un grand texte solidement documenté sur le projet de loi d’Emmanuel Macron et, plus globalement, sur les mesures qu’il faudrait adopter pour gérer efficacement la crise migratoire.
    Polémia

    En tant que fonctionnaire retraité, mais moralement toujours soumis au devoir de réserve, j’avais décidé jusqu’à ce jour de ne pas émettre d’avis sur la politique gouvernementale suivie en matière d’immigration, bien que possédant une expérience concrète de ces problèmes. En effet, une carrière professionnelle très particulière m’a offert l’occasion de vivre de nombreuses années hors de l’Hexagone (dont notamment plusieurs années en Afrique) et d’effectuer de très nombreuses missions dans des dizaines de pays à la demande de divers organismes internationaux.
    Enfin, j’ai travaillé pendant plus de dix ans à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), ce qui m’a permis, au cours des centaines d’audiences auxquelles j’ai participé, d’examiner les cas de milliers de demandeurs d’asile originaires de près de cent pays différents.

    La tournure des débats en séance à l’Assemblée nationale sur le projet de loi “asile-immigration”, m’amène à prendre publiquement position compte tenu de la méconnaissance des données concrètes des problèmes migratoires que révèlent les échanges rapportés par les médias.

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  • John Milbank: Contrairement aux apparences, le Moyen-Âge était peut-être plus démocratique qu'aujourd'hui

    6a00d83451619c69e20223c8471d89200c-800wi.jpgJohn Milbank, théologien chrétien anglican, professeur de religion, politique et éthique à l'université de Nottingham, est interrogé dans Le Figarovox à l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage La politique de la vertu avec Adrian Pabst (Desclée de Brouwer, 537p, 24€). Extraits :

    "Le libéralisme peut vouloir dire beaucoup de choses. C'est avant tout une erreur anthropologique: l'intuition d'Hobbes et de Locke de construire une théorie politique en partant des individus isolés, détachés de tous liens. L'individu est décrit comme une créature inquiète et désirante faisant preuve de volonté, et non plus comme un être constitué par ses liens aux autres ayant des finalités. Ce libéralisme pense de façon abstraite l'individu en dehors de tout contexte culturel, social ou historique. Il s'agit de déterminer ce qu'un système politique doit nécessairement être, en le déduisant d'un hypothétique état de nature, sans traits culturels. Alors que le libéralisme est souvent associé à l'optimisme, il fait preuve en réalité d'un pessimisme anthropologique radical, même s'il est censé être socialement amélioré par le miracle de la main invisible. Une autre forme d'anthropologie libérale est celle de Rousseau, qui pense lui aussi l'individu isolé de tout comme originellement bon. L'association a tendance à corrompre l'individu, en introduisant la rivalité, l'avidité. Cela implique un différent type d'ingénierie sociale pour produire une société qui minimise la rivalité. Ce sont deux formes de pessimisme: pessimisme au niveau de l'individu jugé intrinsèquement égoïste, ou pessimisme au niveau d'un processus culturel jugé intrinsèquement corrupteur. Dans les deux cas, cela repose sur une dualité instaurée entre nature et culture. [...]

    Le christianisme est un modèle alternatif à la modernité telle qu'elle est issue des Lumières. L'idée post-kantienne selon laquelle on pourrait stabiliser le savoir dans des structures de la connaissance sans les ancrer dans une métaphysique a fait long feu. Foucault et Deleuze ont été utiles lorsqu'ils ont souligné le profond relativisme auquel devait nécessairement aboutir un humanisme sans transcendance: tout en réalité est instable et le savoir est incertain. En poussant jusqu'au bout les prémisses d'un humanisme sans dieu, ils ont paradoxalement montré que la seule stabilité possible était la transcendance.

    Le problème viendrait des Lumières?

    Je n'accuse pas directement les Lumières, qui n'ont été qu'une réaction à une théologie appauvrie, qui était devenue trop dogmatique, univoque et avait perdu tout mysticisme. Avoir fait de la connaissance de Dieu une connaissance logique, claire, certaine et objective faisait encourir le risque du scepticisme. La théologie s'était calquée sur le modèle logique de l'épistémologie. Je crois que sur le long terme, le problème était la perte d'une métaphysique chrétienne fondée sur l'analogie, c'est-à-dire l'idée que tout sur terre est plus ou moins un reflet du divin. L'idée que nous sommes des corps incarnés dans le monde, pas des spectateurs détachés et que nous pouvons avoir une connaissance intuitive des choses.

    Est-il possible de proclamer le retour d'une éthique de la vertu dans un monde où le relativisme est si fermement enraciné dans les mentalités?

    Si on est chrétien, alors on est fermement convaincu qu'il existe un fond de morale commune. Il y a je crois une révolte instinctive et populaire contre un libéralisme moral extrême. Par exemple, certaines revendications de minorités sexuelles qui réclament l'abolition de la différence entre hommes et femmes et la tentative de dissoudre cette différence dans une identité «transgenre» heurte profondément le sens commun. On voit là les limites du relativisme. Bien sûr il est difficile d'argumenter contre la logique même de la théorie du genre, mais il est possible par exemple de pointer les contradictions d'un discours hyper relativiste. Par exemple, le discours sécularisé a beaucoup de mal à établir une frontière entre ce qui relève d'une nature donnée ou du choix.

    On le voit dans le discours «transgenre» qui oscille entre une vision de la sexualité entre pur déterminisme («je suis né comme ça») et pur choix («je choisis mon orientation sexuelle»). Cette contradiction apparaît aussi chez les féministes qui défendent l'idée d'une solidarité entre les femmes tout en niant l'idée d'une féminité naturelle qui serait pourtant le liant de cette solidarité. Ce dualisme de la postmodernité, qui distingue entre un pur déterminisme d'un côté, et une pure volonté de l'autre, mène à une impasse. Si on pousse les prémisses postmodernes jusqu'au bout, c'est le chaos. Mais heureusement la plupart des gens agissent comme s'ils avaient encore une morale traditionnelle. Nous utilisons tous les jours des arguments qui ne sont pas complètement démontrés. [...]

    La démocratie toute seule n'est pas un bon régime?

    Il doit y avoir un débat permanent, non sur ce que les gens veulent, mais sur ce qui est intrinsèquement bon. La démocratie marche seulement si elle est un mode de gouvernement mixte: dans la tradition aristotélo- thomiste, nous pensons qu'un bon régime politique est un mélange de démocratie, d'aristocratie et de monarchie dans un sens technique. Il doit y avoir un rôle pour une élite engagée. Il y a besoin d'une fonction monarchique dans le pouvoir, qui incarne le long-terme et la continuité politique, mais aussi la nécessité de l'urgence et de l'exception. Même dans les temps les plus démocratiques, chaque pays a son leader: c'est un fait remarquable, une permanence qui a su résister à la modernité. Mais je pense aussi qu'il faut renouveler les formes locales et informelles de démocratie participative. Tout le monde devrait avoir un rôle dans son quartier, sa rue, son village, son lieu de travail. Dans l'Angleterre médiévale, une personne sur dix avait une sorte de rôle représentatif, aussi minime soit il: vous pouviez être le «gardien de la bière» de votre village. Contrairement aux apparences, le Moyen-Âge était peut-être plus démocratique qu'aujourd'hui, dans le sens où les gens avaient plus de prise sur la vie ordinaire!"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’évêque et les Identitaires, par Caroline Parmentier

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    Alors que le porte-parole de Génération Identitaire Romain Espino a été la cible de toutes les attaques politiques, médiatiques et d’un déferlement de haine sur les réseaux sociaux, alors qu’il a été menacé de mort et dénoncé jusque sur son lieu de travail, l’évêque de Gap arrive à la rescousse… des migrants.

    Après l’opération « Stop Migrants Alpes » au col de l’Echelle (Présent du 24 avril), des internautes ont révélé publiquement l’identité de Romain Espino ainsi que son travail : employé du Crédit agricole. « Conseiller financier la semaine. Chasseur de migrants le week-end », a ainsi tweeté le conseiller municipal de Saint-Denis, Madjid Messaoudene. La Ligue de défense noire africaine (LDNA) s’est rendue sur le lieu de travail de Romain Espino pour réclamer son licenciement. Un de leurs activistes à la dégaine de gros gangsta-rappeur, répondant au nom de Gucci IG, a vociféré au siège du Crédit agricole, à Montrouge, terrorisant et injuriant les guichetières.

    « La Blanche à l’accueil doit aussi faire partie de l’extrême droite », a-t-il éructé, l’accusant de lui avoir « mal parlé ». La vidéo prise par lui-même sur Facebook est ahurissante, le personnel et les vigiles du Crédit agricole dans leurs petits souliers tandis que le raciste anti-Blanc (le seul racisme toléré et approuvé par les bobos et les médias) multiplie les provocations et les menaces.

    En renfort des assoces, des ligues et des activistes qui soutiennent l’immigration illégale et les passeurs, il ne manquait plus qu’un évêque. Il s’est manifesté en la personne de Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et d’Embrun (Hautes-Alpes). Il appelle à « la solidarité nationale » pour l’accueil des migrants dans les Alpes, dénonce une « opération de communication » de la part du « groupuscule d’extrême droite » et exhorte à ne pas « instrumentaliser les migrants ».

    Dans une hallucinante démonstration au nom de l’Evangile et de la doctrine sociale de l’Eglise, Mgr Malle part à l’assaut des « idées reçues » comme le fameux « appel d’air », les « migrants économiques » ou « la délinquance et le chômage » : « Il n’y a aucune délinquance de la part des mineurs migrants que l’on accueille dans les paroisses et au Secours catholique à Gap et à Briançon », affirme-t-il. « Ils ont tellement souffert qu’ils sont des mineurs mûrs et responsables. » Qu’il aille expliquer ça aux milliers de femmes victimes d’agressions sexuelles massives lors du réveillon de Cologne et depuis ! « Pourquoi ne peut-on les prendre au lycée dès leur arrivée, même pour peu de temps ? », demande encore l’évêque. Qu’il aille expliquer ça aux professeurs qui s’arrachent les cheveux avec les CLA (élèves en classe d’accueil) extrêmement difficiles à gérer et pénalisantes pour les autres élèves même en petit nombre. Les parents des enfants dans les collèges publics en savent quelque chose, lui pas !

    Dans la droite ligne du pape, c’est au suicide français que nous appelle ce bon pasteur : « En servant ces mineurs non accompagnés, c’est Jésus que nous servons. […] Il nous faut passer à une seconde phase. Tout en continuant l’accueil d’urgence, il nous faut préparer l’intégration dans notre société de ces mineurs, dont la plupart vont rester en France. Cela passe par la culture, la littérature, la langue, tout ce qui fait notre civilisation, avec ses racines chrétiennes et la présence de toutes les religions, dans le cadre des valeurs partagées de notre pays. »

    Cette assimilation à l’envers, cette dilution des valeurs et des modes de vie français et européens dans le vivre-ensemble, puis dans le communautarisme musulman, c’est exactement ce contre quoi Génération Identitaire lutte tous les jours. Ils sont la jeunesse de France qui se bat.

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 27 avril 2018

    https://fr.novopress.info/

  • Le samedi Politique avec Michel Drac : Macron - Trump : entre coup de com' et coup de grâce

  • LIVRAISONS DE S-300 RUSSES À DAMAS, OU LA SUBTILE DIPLOMATIE DE POUTINE

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    La Russie a annoncé, il y a quelques jours, la livraison de missiles sol-air S-300 à l’armée syrienne. Au premier abord, cette nouvelle est logique : face à la dernière agression américano-franco-anglaise contre la Syrie, le Kremlin décide de renforcer la défense aérienne de son allié afin de décourager toute nouvelle tentation belliqueuse.

    La défense anti-aérienne de la Syrie n’est, certes, pas catastrophique, comme l’a prouvé la destruction en vol de plus de 70 des missiles américains lancés vers Damas et Homs. De plus, chacun a encore en mémoire la destruction d’un F-16 israélien en février dernier à la suite d’un énième raid en Syrie de l’aviation de l’État hébreu. C’était la première fois depuis trente ans qu’Israël perdait un avion.

    Depuis, celle-ci ne s’y est d’ailleurs plus risquée et la dernière attaque contre une base syrienne s’est faite depuis le Liban, l’aviation israélienne se gardant bien de s’aventurer à nouveau dans le ciel syrien. On notera, à ce propos, que ces violations répétées de l’espace aérien de ses voisins par Israël n’émeuvent pas beaucoup les pays occidentaux : il semble aujourd’hui acquis qu’Israël se situe au-dessus du droit international.

    La livraison de ces S-300 est, en fait, une vieille histoire. Voilà plusieurs années que Damas les espère et qu’Israël les redoute. C’est, d’ailleurs, à la demande de l’État hébreu que Poutine a accepté à plusieurs reprises d’en différer la livraison. La diplomatie de Poutine est très différente de celle du monde occidental, qui ferait bien parfois de s’en inspirer : pas de leçons de morale et les dirigeants ne sont pas classés en bons et en méchants ; il y a des alliés que l’on ne lâche pas, mais on parle avec tout le monde, même à ceux qui attaquent son allié. Nous sommes loin des postures idéologiques des Américains et des Européens.

    Mais, aujourd’hui, la donne a changé et cette annonce est une réponse envoyée à la coalition. Que les Occidentaux continuent à prendre pour argent comptant toute provocation d’attaque chimique en Syrie doit engendrer une parade. Il serait, d’ailleurs, intéressant de savoir qui finance ces fameux Casques blancs, toujours présents dans les grands moments de manipulation et parfaitement relayés par les médias occidentaux.

    Cela étant, ce n’est pas Poutine lui-même qui a annoncé cette livraison, ce qui signifie qu’un différé est encore envisageable.

    Un autre élément important est à noter : les bases russes de Tartous et Hmeimim sont dotées de missiles S-400, extrêmement performants. Il n’a jamais été question que les bases syriennes en soient dotées : les Israéliens en feraient un casus belli et, donc, les Américains aussi. Avec les S-300, nous sommes à la lisière.

    Poutine sait jouer aux échecs mais ne veut mettre personne mat – hormis les islamistes, bien sûr. C’est grâce à cette subtile diplomatie qu’il est aujourd’hui le seul chef d’État qui peut parler avec tous les acteurs du dossier syrien.

    http://www.bvoltaire.fr/livraisons-de-s300-russes-a-damas-subtile-diplomatie-de-poutine/

  • Noisy-le-Sec (93) : le Parti de la France honore la seule statue de Jeanne d'Arc de la Seine-St-Denis

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    1905452216.jpgLe Parti de la France de Seine-St-Denis, dirigé par Laurent Spagnol, a donc honoré dimanche après midi la Sainte de la Nation. Laurent Spagnol a prononcé à cette occasion un discours offensif visant à mobiliser les forces conscientes du département. Nous vous en  livrons ici quelques extraits :  

    En ce jour, nous rendons hommage à notre Sainte Jeanne d’Arc, qui a donné sa vie afin que la France maintienne intacte son prestige face à l’envahisseur anglais. (...)

    Le combat qui nous attend, n’est pas un combat désespérer, au contraire. Le peuple français souffre, se sent abandonné, mais il n’est pas seul. Nous luttons et souffrons à ses côtés, comme l’a fait en son temps, le Maréchal en 1940.

    La Victoire, ne peut être obtenu, qu’en luttant, main dans la main, mais jamais nous ne baisserons les bras devant l’envahisseur. Nos aïeux, nous ont montré l’exemple, suivons leur trace et redonnons à la France son prestige.

    Terre chrétienne, elle est, Terre chrétienne elle restera. Pour que vive la France éternelle. On est chez nous.

    Invité par le Pdf 93 pour la circonstance à conclure cet acte hautement symbolique, Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale, félicita les militants pour cette courageuse initiative qui, espérons-le, marquera une nouvelle étape dans le processus de reprise en main du département par les nationaux.

    Il donna enfin rendez-vous à tous mardi matin, 1er mai à 11 h, Place des Pyramides à Paris avec Jean-Marie Le Pen et Carl Lang pour le traditionnel dépôt de gerbe aux pieds de la statue parisienne de Jeanne d'Arc.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Les nouveaux amis de Jupiter

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    6a00d8341c715453ef0223c846b575200c-320wi.jpgLes zigzags de la diplomatie parisienne donnent de plus en plus le tournis.

    Le 29 mars l’Élysée recevait une délégation venue de Syrie composée de responsables militaires kurdes et de leurs alliés des FDS. En cette occasion, Jupiter assurait, dans la situation dramatique consécutive à la prise d'Afrine, 11 jours plus tôt, par l'armée d'Ankara les Kurdes syriens du soutien de la France.

    À ce mot "soutien" les facétieux typographes du quotidien Le Monde affectaient des guillemets et le lecteur curieux pouvait être amené à se demander pourquoi(1)⇓.

    Le 30 mars, au lendemain de la rencontre Ankara rejetait avec mépris "tout effort visant à promouvoir un dialogue, des contacts ou une médiation entre la Turquie et ces groupes terroristes".

    Or, deux semaines plus tard le 14 avril, les frappes occidentales en Syrie faisait fléchir, sinon réfléchir, l'orgueilleuse héritière de la Sublime Porte. Car, dans la matinée qui suivit, celles-ci furent jugées à 8 h 35, appropriées par la Turquie. Officiellement, et sans doute habilement, le communiqué du ministère turc des Affaires étrangères saluait même "cette opération qui exprime la conscience de l'humanité tout entière etc."

    Un peu plus tard, à 12 h 15, le porte-parole du Parti de la justice et du développement, l’AKP, parti fondé et toujours dirigé par Recep Tayyip Erdogan, révélait sur les écrans de CNN Turquie que le gouvernement d'Ankara avait été informée avant le lancement de l'opération.

    Depuis des mois, la diplomatie turque s'est furieusement lancée dans une rhétorique anti-occidentale. Le 14 avril, elle semblait pourtant avoir opéré un total revirement, au nom sans doute de ce qu'elle appelle "la conscience de l'humanité tout entière". À l'évidence, la raison la plus probable de cette nouvelle position découle de l'obsession anti-kurde de Recep Tayyip Erdogan.

    Celui-ci, 15 jours plus tôt, ne s’était pas seulement dit "peiné par l’approche totalement erronée" de la France, il avait manifesté sa colère dans un virulent discours et invectivé Jupiter : "Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste ?" Les médias inféodés au régime turc mettaient dès lors en avant les déclarations kurdes sur un soutien militaire français dans la zone de Manbij.

    Pour Paris comme pour Washington, prolonger et consolider la lutte contre l’Organisation État islamique en Syrie tout en ménageant les intérêts d’Ankara reste donc une gageure.

    Or, dans la soirée du 14 avril, on apprit à 21 h 15, que le président français souhaitait désormais intensifier la concertation avec la Turquie en vue d'une solution politique pour la Syrie. L'Élysée indique qu'Emmanuel Macron a appelé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Un tel changement total de perspective fait donc d'autant plus problème que le sang des soldats des forces spéciales de l'Armée française est en cause.

    Le quotidien Présent, qu'on ne cite jamais dans les revues de presse bien élevées, pouvait se donner libre cours. Et de souligner, sous la plume perfide d'un chroniqueur signant Philéas Fogg : Notre cher président souhaite "intensifier" la "concertation" avec la Turquie en vue d'une "solution politique" pour la Syrie. "Avec Erdogan, conclut l'impertinent journal, un homme qui s'est fait construire et a inauguré en 2014 un palais plus grand que le château de Versailles, et qui s'est fait octroyer en 2017 plus de pouvoirs constitutionnels que n’en a jamais eus Napoléon, Jupiter se sentira sans doute en bonne compagnie." (2)⇓.

    Osons aller dans le sens de ce court commentaire, et de préciser les deux réalités, franchement inquiétantes quant à l'évolution du régime d'Erdogan, et auxquelles il fait allusion. Le Palais Blanc d'Ankara, Ak Saray, a été officiellement inauguré par Erdogan en tant que nouvelle résidence officielle du chef de l'État le 29 octobre 2014. Il est situé à dans le quartier autrefois forestier de Beshtepe. Sa construction aura coûté 491 millions d'euros. Erdogan justifie sa décision en déclarant que le palais qu'il occupait alors qu'il était Premier ministre était infesté de cafards. On peut légitimement parler à ce sujet de folie des grandeurs, cette nouvelle résidence s'étendant sur 200 000 mètres carrés(3)⇓.

    Sans parler du bon goût respectif d'Erdogan et de Louis XIV, on peut retenir que l'ensemble du château de Versailles ne s'étale « que » sur 63 000. On se souviendra aussi de ce qu'en 1715, sur son lit de mort, le Grand Roi avouera à son arrière-petit-fils et successeur Louis XV "j'ai trop aimé la guerre et les bâtiments."

    Quant à la comparaison avec Napoléon, les conséquences de la réforme constitutionnelle de 2017, entérinée par référendum gagné de justesse, fraudes électorales à l'appui, n'ont peut-être pas été appréciées à leur juste mesure. Le texte adopté il est vrai avait été approuvé par 338 députés, dont ceux du parti des Loups Gris, sur 480 suffrages exprimés.

    Les formes de la démocratie avaient donc été respectées ce qui, sans doute, a rassuré bien des observateurs. À peine ceux-ci auront-ils retenu le résultat en demi-teinte n'accordant à la réforme d'Erdogan qu'une courte majorité de 51,41 % des suffrages exprimés, avec probablement pas mal de fraudes.

    Le fond se révèle plus inquiétant encore. Les électeurs devaient approuver ou rejeter en bloc le projet. Or, celui-ci ne comportait aucun exposé ou préambule d'ensemble. Impossible de l'interpréter sans une étude fouillée. Ainsi la suppression du poste de Premier ministre, disposition dont on mesure l'importance, n'était précisée nulle part.

    Comme souvent dans les textes technocratiques, les électeurs n'étaient en présence que d'une fastidieuse énumération des mots, des phrases ou des expressions à supprimer ou à rajouter par rapport à la constitution de 1982.

    Jusqu'alors, en effet, la Grande Assemblée nationale détenait le pouvoir suprême et le gouvernement pouvait être soumis à une motion de censure. Cette disposition fondamentale de la démocratie parlementaire – le pire des régimes à l'exception de tous les autres, disait Churchill – disparaît. Désormais le président pourra dissoudre l'Assemblée à sa guise et convoquer des élections anticipées.

    L'article 101 de la constitution spécifiait : "Si le Président de la République élu était membre d'un parti ou de la Grande Assemblée nationale de Turquie, il voit ses liens avec son parti rompus et perd sa qualité de membre de l'Assemblée". Désormais, il sera le chef de son parti et en nommera les candidats. Il disposera d'un droit de veto sur la promulgation d'une loi. Il préparera le budget. Il nommera les hauts fonctionnaires et présidents d'institutions essentielles. Sans contreseing ministériel son contrôle sur l'économie deviendra considérable. L'article 8 de la nouvelle version de la constitution, se réfère aux régimes présidentiels, mais il n'en adopte plus la séparation des pouvoirs.

    Alors que l'article 8 spécifiait : "La fonction et le pouvoir exécutif sont exercés par le président de la République et le Conseil des ministres", mais l'expression "Conseil des ministres" disparaît dans la nouvelle rédaction. Dans tous les autres articles de la constitution, les attributions du Conseil des ministres sont transférées au président, et à lui seul.

    Oui le rapprochement de Jupiter avec cet autocrate, régnant sur 80 millions de Turcs, devrait interpeller tous les défenseurs des droits et des libertés. En existe-t-il un dans la salle ?

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    1. cf. Le Monde du 29 mars. 
    2. cf. Présent n° 9099 du 25 avril 2018. 
    3. cf. l'article Le nouveau palais présidentiel d'Erdogan « le grand » publié le 29 octobre 2014 dans Le Figaro par Nare Hakikat qui peut écrire : "Tout est conforme à la folie des grandeurs qui caractérise les projets lancés par Erdogan: s'étendant sur 200.000 mètres carrés, construit dans le style néo-seljoukide et possédant 1000 chambres ultraluxueuses, le nouveau palais aurait coûté plus de 350 millions de dollars. Cet édifice géant, qui aurait dépassé en terme de grandeur les palais ottomans, rappelle les constructions imposantes et inévitablement kitsch des régimes totalitaires."

    Lien FB de l'insolent

    http://www.insolent.fr/

  • Question : Pourquoi la majorité des Français continuent-ils à voter pour les partis imigrationnistes ? Réponse : Parce qu’ils ont peur…

    Chronique de Paysan Savoyard

    (n°198 – avril 2018)

    Une large majorité des Français de souche européenne sont opposés à la poursuite de l’immigration, les études et sondages le montrent depuis plus de 20 ans (voir notamment pour la seule année 2018 iciici, ici, ici, iciici et encore ici). Ces mêmes Français pourtant votent encore majoritairement pour les partis immigrationnistes. C’est ainsi que M. Macron a obtenu en 2017 un nombre de voix double de celui de Mme Le Pen. Comment expliquer cette situation paradoxale ? Et comment conduire les Français à adopter une attitude plus cohérente et à réagir enfin, par leur vote, à l’invasion qui menace de les faire disparaître ?

    Si les Français votent encore majoritairement pour les partis immigrationnistes c’est avant tout par peur de la violence et de la guerre

    La plupart des Français souhaiteraient que l’immigration s’arrête. Ceux qui, au nom de l’idéologie des citoyens du monde, approuvent l’invasion de l’Europe sont peu nombreux. Si l’on proposait aux Français d’être par un coup de baguette magique débarrassés de l’immigration du jour au lendemain, presque tous applaudiraient avec enthousiasme. Pourquoi dans ces conditions continuent-ils malgré tout à voter en majorité pour les partis immigrationnistes ? La médiocrité de la candidate du FN lors des deux dernières élections explique certes une partie du phénomène. Mais là n’est pas selon nous l’essentiel. Si la majorité des Français continuent à voter pour les partis immigrationnistes c’est avant tout parce qu’ils ont peur de la violence et de la guerre. Ils jugent qu’une politique anti immigration déclencherait nécessairement des violences, des affrontements, le chaos, la guerre même, et ils s’y refusent, préférant à tout prendre subir l’immigration et ses effets.

    Lire la suite sur LES CHRONIQUES DE PAYSAN SAVOYARD

  • Les associations se mobilisent pour aider les migrants à obtenir l’asile en France

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    Fonctionnaire retraité ayant assuré un rôle important au sein du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France, Robert Martin est théoriquement soumis à un devoir de réserve, nous avons donc respecté son anonymat en modifiant son nom. Néanmoins, face aux actions d’Emmanuel Macron et notamment à sa loi Asile et Immigration, il a décidé de nous communiquer plusieurs textes. Plusieurs textes très sérieux et documentés suivront cette première publication, plus légère et pratique, décrivant l’une des voies offertes aux migrants africains pour rejoindre l’Europe sans trop de difficulté.
    Polémia

    Des faux récits faciles à construire

    Après beaucoup d’hésitations, un Sénégalais décide de rejoindre l’Europe pour fuir la misère et profiter des richesses françaises. Bien qu’hétérosexuel, il décide de jouer le rôle d’un homosexuel. En effet, le droit d’asile lui sera ainsi ouvert.
    Pour rédiger son récit de demande d’asile à déposer devant l’OFPRA, il lui suffit de consulter sur le site de la CNDA la fiche Pays consacrée au Sénégal, puis, d’ouvrir la fiche « Orientations sexuelles » où il aura le choix entre 7 études sur la question.

    Choisissant celle de l’OFPRA, il y trouvera en 14 pages de quoi bâtir un récit crédible, en y ajoutant même un (faux) certificat de mariage avec une jeune femme (sa copine, bien entendu) à qui il est fortement attaché (évidemment, au seul plan affectif).

    S’il sait bien raconter ses angoisses, il pourra même se faire parrainer par une association française de défense des homosexuels africains et obtenir ainsi gratuitement un visa et un billet d’avion.

    Une fois obtenu le statut de réfugié, il ne lui restera plus qu’à demander la venue de son « épouse » dans le cadre du regroupement familial.

    J’exagère à peine…. En fait, il existe de très nombreuses sources sur internet qui permettent aux migrants de construire un récit d’exil particulièrement efficace, d’autant qu’il existe des instructions « officieuses » données aux membres des juridictions de la CNDA pour « interroger avec tact » les demandeurs d’asile pour préférence sexuelle.

    Si les migrants s’y prennent bien, il y a pratiquement 100 % de réussite à la demande d’asile, pour peu que le demandeur bénéficie de l’aide d’un « coach » bénévole et bien formé qui saura le faire « répéter ». C’est là qu’entrent en jeu les associations d’aide aux migrants.

    La professionnalisation des travailleurs sociaux chargés d’assister les migrants

    C’est la raison pour laquelle « France Terre d’Asile » a créé un centre de formation pour les professionnels de l’aide aux migrants.
    En 2016, cette ONG a formé 1 482 stagiaires. En 2017/2018 elle prévoit 60 formations dont une partie répondent à la problématique que nous venons d’énoncer : « Techniques de recherche en information sur les pays d’origine ».
    D’autres sont hyper spécialisées sur un pays (« Répression politique et tensions sociales en Guinée Conakry », « Paix et guerre en République démocratique du Congo »…) ou sur une spécificité du récit dans une zone géographique donnée (« La vendetta à l’origine d’une demande d’asile » fait référence au « kanun » auquel les demandeurs d’asile d’Albanie font très souvent référence.

    C’est ainsi que « l’aide à la constitution des demandes d’asile et du dossier OFPRA » fait l’objet de deux modules de formation.
    Le Niveau I coûte 440 € totalement financés par la formation professionnelle et dure 2 jours (14 heures).

    L’association caritative est totalement transparente sur ses objectifs :

    « L’accompagnement juridique dont peut bénéficier un demandeur d’asile durant ses démarches augmente sensiblement ses chances d’obtenir une protection.
    Il est donc essentiel pour le travailleur social chargé de cet accompagnement de maîtriser la constitution d’une demande d’asile et du dossier OFPRA en tenant compte de son cadre d’intervention (plateforme d’accueil, hébergement d’urgence, centre d’accueil pour demandeurs d’asile). Cette formation a pour objectif d’apporter les outils théoriques et pratiques afin de permettre aux professionnels d’accompagner de manière optimum les demandeurs d’asile dans la constitution de leur demande d’asile, la rédaction du dossier OFPRA et du récit de vie, et la préparation à l’entretien à l’OFPRA. »
    Améliorer la qualité de l’information proposée et optimiser l’efficacité de l’accompagnement juridique du demandeur d’asile en étant en mesure de l’aider à constituer sa demande d’asile, à rédiger son dossier OFPRA et à le préparer en vue de son entretien à l’OFPRA en :
    – Acquérant une méthodologie pour établir une demande d’asile individualisée et circonstanciée
    – Apprenant à soulever les éléments de fait permettant de satisfaire aux conditions juridiques d’obtention d’une protection ainsi qu’à sélectionner et produire les preuves matérielles
    – Sachant analyser le sens des questions posées devant l’OFPRA et la CNDA et y apporter des réponses crédibles
    MOYENS & MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
    • Formation déclinée en modules comprenant une activité découverte, des apports théoriques, des mises en application (étude des cas, techniques d’entretien) et une synthèse
    • Échange et analyse de situations pratiques à partir des situations professionnelles des participants
    • Diffusion et remise d’un Powerpoint facilitant la prise de notes et un dossier pédagogique à caractère pratique (réglementation, exemples de récit de vie…)
    • Visite d’étude à la CNDA
    • Constitution du dossier de demande d’asile en vue de sa recevabilité
    • L’établissement des faits : les déclarations du demandeur d’asile et les preuves matérielles
    • La rédaction du récit de vie ou d’un complément de récit
    • Oralité dans la procédure : entretien OFPRA et audience CNDA

    Selon Wikipédia, « l’association France terre d’asile a un budget de 68,249 millions d’euros qui provient presque entièrement des subventions publiques (70% du ministère de l’Intérieur). »

    Répondant à un article du Monde pointant du doigt les associations recevant le plus de subventions, France terre d’asile précise qu’elle ne reçoit pas de subventions, mais « des dotations en contrepartie de prestations réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de politiques publiques ».
    Elle emploie 902 salariés.
    Fin 2013, par le biais d’une lettre anonyme, des accusations de détournement de fonds ont été portées à l’encontre de France terre d’asile et de son directeur général, Pierre Henry. L’enquête préliminaire menée par le parquet de Paris a depuis été classée sans suite. Deux plaintes contre X, une de la part du directeur général et une du comité d’entreprise de l’association, ont été déposées.

    Robert MARTIN

    Tribune reprise du site Polemia

    https://fr.novopress.info/

  • Quand la Monarchie familiale anglaise donne à réfléchir pour la France...

    La naissance d'un troisième enfant dans le foyer du prince William et de sa femme Kate a été largement médiatisée, et elle intervient dans un contexte favorable pour la Couronne d'Angleterre, juste avant le mariage du fils cadet du prince Charles et de Lady Diana avec une jeune femme, décrite comme « moderne » par les tabloïds anglo-saxons. Le vieux royaliste français que je suis constate, avec un brin d'amertume ou d'envie, qu'ainsi c'est la Monarchie anglaise qui, aujourd'hui, attire les regards et les sourires attendris, et qui semble susciter moins de ricanements que l'escapade et les embrassades américaines du président Macron. Sans doute, dira-t-on, les enjeux ne sont pas les mêmes, mais la présence d'un État au monde et sa crédibilité intérieure dépendent aussi beaucoup du « spectacle » de sa magistrature suprême, quelle qu'elle soit, ce que le républicain Régis Debray avait déjà souligné dans sa préface au livre d'Yves La Marck, « Monarchie et politique étrangère », préface qu'il faudrait toute entière retranscrire et commenter.

    « La famille royale britannique n'est-elle pour rien dans les succès de longévité du Commonwealth, qui font réfléchir tant de partisans d'une Communauté francophone mondiale, cette famille d'orphelins épars, sans force car sans prestige ni représentation ? Le principe animal de l'hérédité, avec pedigrees et saillies sur contrat, comme fondement de légitimité, ne jette-t-il pas quelque noire lumière sur nos régimes d'opinion et les carences de stratégie internationale qui en dérivent ? » Effectivement, ces questions méritent d'être posées et d'autant plus aujourd'hui lorsque l'on constate la grande difficulté de la diplomatie française à trouver des soutiens, non seulement fiables mais fidèles, dans un monde de plus en plus instable et « balkanisé » ou, plus exactement, en pleine recomposition mondiale et redistribution des puissances et alliances : si les efforts du président Macron sont bien réels (même si on peut ne pas être toujours d'accord avec leur orientation), ils apparaissent souvent vains dans une Union Européenne qui ne partage pas la vision, toute française, d'une « Europe puissance » capable d'exister par elle-même. Même si l'actuel locataire de l'Elysée a bien intégré les mécanismes du spectacle d’État, il lui manque cet enracinement dans un terreau historique et familial qui fait la force de la Monarchie au Royaume-Uni, et cette inscription dans le temps « qui polit au lieu d'épuiser ».

    Un autre intérêt de la Monarchie familiale, c'est sa capacité à rassembler et à rassurer, dans ces temps incertains : alors que se profile l'échéance d'un Brexit que ses partisans n'avaient pas sérieusement préparé (sans doute parce qu'ils n'y croyaient pas vraiment eux-mêmes) et que la classe politique britannique apparaît fort peu crédible pour assurer l'avenir, la Monarchie, par son calme et sa longévité, est bien le point de repère tout comme le trait d'union entre des citoyens si différents dans leurs choix et leurs identités communautaires. La Monarchie n'est pas la « fusion », elle est l'unité possible entre des particularités parfois mémoriellement antagonistes : le visage du nouveau bébé royal fait plus pour la paix civile que les grandes déclarations de principe des hommes politiques, qu'on le veuille ou non. Quand le socialiste Jean Jaurès évoquait « le charme séculaire de la Monarchie » (en était-il troublé ?), les images de la famille royale, celles de celui qui n'est, pour l'heure qu'un heureux père, deuxième dans l'ordre de succession et encore bien éloigné du moment de régner, démontrent à l'envi ce charme mystérieux et naturel au sens le plus fort de ses deux qualificatifs.

    Le spectacle royal épargne à l’État britannique le discrédit total que pourrait lui valoir les errements de Mme May et les agitations europhobes comme « eurofolles ». Quand la politique parlementaire et ministérielle perd de son crédit, la Monarchie est la garantie de la pérennité de ce qui fonde la politique au-delà des calendriers électoraux et démocratiques : c'est dans les temps de difficulté pour le pays que la Monarchie est la plus importante et nécessaire sans participer elle-même aux débats ou aux divisions, comme le résumait un historien britannique qui expliquait qu'il n'y avait pas de Churchill possible sans un roi George VI...

    Les diplomates français savent sans doute cela aussi, et M. Macron, qui connaît l'histoire, doit le ressentir un peu amèrement en constatant sa grande, sa douloureuse solitude de Chef d’État d'une République trop grasse et trop désabusée pour s'imaginer encore un destin. Au dîner d’État offert par Donald Trump aux époux Macron, une  fleur de lys ornait le menu officiel pour symboliser la France (Léon Daudet y aurait vu un heureux « intersigne ») : le jeune président français, qui connaît l'importance des symboles, a pu alors méditer, peut-être, sur « le malheur d'être en République quand on est la France »...

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