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  • Après un demi-siècle de campagnes contre l'immigration

    6a00d8341c715453ef0224df2db5fb200b-320wi.jpgLe projet de loi Asile et Immigration de Gérard Collomb a donc été voté ce 22 avril dans la nuit, et il a ainsi passé l'étape, avec deux jours de retard sur la date prévue, de la première lecture à l'Assemblée. Adopté plus difficilement encore que les autres réformes par l'actuelle majorité, ce texte fait figure de marqueur. Il reflète, en effet, une coupure profonde de l'opinion européenne.

    Pour autant que la vie parlementaire reflète effectivement le pays, les détails chiffrés du vote et du débat méritent d'être soulignés : 61 heures de paroles, dont près de 14 pour les députés de la droite et 8 pour les 17 mélenchonistes, Plus significatives encore, les défections et abstentions au sein des deux groupes macroniens battent les records : si l'on a souligné les votes hostiles au projet d'un élu LREM et d'un élu MODEM, on ne peut que s'interroger sur les refus de participer au scrutin de 99 inconditionnels théoriques du président Jupiter et de 8 parmi les 41 centristes affiliés au mouvement du maire de Pau. Sur 999 amendements déposés, 53 ont été adoptés.

    Entériné par 228 voix contre 193 contre, il s'agit donc au total du texte le plus mal voté de l'ère Macron.

    Au-délà de cette séquence législative hexagonale, on perçoit de plus en plus clairement, après un demi-siècle de campagnes, combien la question de l'immigration a pris une place centrale sur l'échiquier politique de notre Vieux Continent.

    Partout en Europe, on voit en effet se développer des campagnes de protestation contre les excès de la vague migratoire. En 2015, la chancelière Merkel commit une erreur historique. C'est elle qui a ouvert à cet égard la boîte de Pandore. Elle, qui en 2011 avait proclamé la fin du modèle multiculturel en Allemagne, avait cru pouvoir quatre ans plus tard, imposer l'ouverture aux réfugiés des frontières de l'Europe. Or, son fameux "wir schaffen das" [nous y arriverons] du 31 août aura surtout déclenché des réactions de rejet dans la plupart des pays d'Europe centrale.

    Chez elle, au sein même de la coalition conservatrice sur laquelle elle s'appuie, une coupure durable la sépare en fait, depuis lors, de la CSU bavaroise. Au président de ce parti, Horst Lorenz Seehofer, elle a été contrainte de confier le ministère de l'Intérieur. Le changement correspond au passage du concept de grande coalition à deux, avec les sociaux démocrates, à celui d'un gouvernement à trois partis, CDU, SPD et CSU. Pendant 70 ans cette formation avait été plus que l'allié, une sorte de satellite, sinon de succursale, de la CDU, de référence démocrate-chrétienne. Aujourd'hui, en tant que dirigeant non pas démocrate-chrétien mais chrétien-social, Seehofer se prononce ouvertement pour "une ligne politique plus dure"(1)⇓.

    Tous les familiers de la pensée d'un La Tour du Pin, premier inspirateur de la série des grandes encycliques du catholicisme social savent, du moins je l'imagine, que celle-ci ne peut pas se confondre avec la descendance de Marc Sangnier aujourd'hui totalement digérée, en Europe, par les cercles de pouvoir(2)⇓

    De façon tout à fait naturelle, les chrétiens-sociaux de Bavière se rapprochent désormais de partis conservateurs analogues, clairement hostiles à la politique d'immigration, et à ce qu'ils considèrent comme l'islamisation de l'occident. Puissamment représentés dans l'espace germanophones, ils s'appellent en Suisse alémanique, le Schweizerische Volkspartei, connu en France sous le nom d'Union démocratique du centre, et auquel sont attachés les noms de personnalités comme Christoph Blocher ou Oskar Freysinger ; en Autriche ils sont représentés par l'ancien Österreichische Volkspartei, rebaptisé en 2017 Nouveau parti populaire. Celui-ci présidé par Sebastian Kurz, désigné en décembre 2017, à la suite d'élections victorieuses, chancelier à la tête d'un pays si longtemps dominé par la sociale-démocratie.

    Or, au plan européen, il est à noter que le Parti populaire européen, au sein duquel les conservateurs voisinent avec la mouvance démocrate-chrétienne, vient de prendre une décision clef, celle de maintenir en son sein l'appartenance du Fidesz hongrois, le parti de Viktor Orban, clairement opposé à Angela Merkel.

    La droite, en France, du moins celle qui se dit aujourd'hui republicaine, et qui l'est hélas probablement, a récemment repris ce thème du frein à la vague migratoire. Elle le fait, depuis quelques temps, sous l'impulsion de Laurent Wauquiez, dont cette ouverture représente actuellement le seul espace de perspective politique, depuis la déroute de François Fillon en 2017(3)⇓

    Ce n'est pas en France, par conséquent, que la campagne anti-immigration a pris son premier essor. En 1971 Ordre ouveau, le mouvement aux références très européennes, suscite une version française du National Front anglais, à l'enseigne de la Flamme tricolore du Mouvement Social Italien. Ce parti se lança à partir de 1972 dans l'arène électorale, où il piétina pendant quelque 10 ans. Ceci sans attacher au départ beaucoup d'importance à la campagne contre l'immigration.

    C'est en Angleterre qu'elle avait vraiment commencé, il y a maintenant un demi-siècle, en 1968. Cette année-là, en effet, ce fut le 20 avril au congrès de Birmingham du parti conservateur, que le député Enoch Powell déclara notamment : "Si je regarde vers l'avenir, je suis empli de sombres présages ; tel le poète romain, il me semble voir le Tibre écumer d'un sang abondant". De tels propos, venant du ministre de la Défense du shadow cabinet, deputé depuis 1950, provoquèrent un scandale énorme au Royaune Uni et sa mise à l'écart du parti conservateur. On s'empressant de surnommer "discours des flots de sang" cette référence à Virgile.

    Jusque-là les campagnes anti-immigration avaient été menées par des groupements britanniques radicaux. L'un d'entre eux en 1967 était parvenu à surclasser les autres, sous l'appellation de National Front, un temps sous la sulfureuse direction de feu John Tyndall (1934-2005).

    Ce n'est pas la campagne moralisante qui interrompit l'essor du National Front au Royaume Uni. Si pendant toute la période de 11 ans, de 1979 à 1990, où Thatcher a gouverné la Grande Bretagne, la prospérité, que ce pays avait retrouvée, attira encore des centaines de milliers d'immigrants, son Nationality Act de 1981 a tout de même mis fin à l'attribution automatique de la citoyenneté britannique aux ressortissants ressortissants des 53 pays du Commonwealth britannique(4)⇓

    C'est cela et non la diabolisation qui a fait reculer le National Front et le réduire à une dimension groupusculaire.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    1. cf. son entretien donné au Spiegel daté du 21 avril : "Seehofer pour un cours plus dur"
    2. cf. Vers un ordre social chrétien 
    3. cf. l'entretien de Robert Ménard avec Yves Thréard sur le site du Figaro"Wauquiez ne gagnera jamais seul"
    4. cf. "Le Legs pragmatique de Margaret Thatcher notre chronique du 20 avril 2013. 

    Lien FB de l'insolent

    http://www.insolent.fr/

  • Entretien d’avril 2018 2/2 – Rivarol

    5ème entretien rivarolien d’actualité politique pour la seconde quinzaine d’avril 2018 en présence de son directeur Jérôme Bourbon, interrogé par Florian Rouanet :

    Sommaire séquentiel :

    0:52 – Anniversaire des 50 ans de Mai 68.

    11:03 – Interventions télévisuelles d’Emmanuel Macron.

    19:50 – Retour sur le débat piteux de Marine Le Pen lors des présidentiels.

    24:28 – Réussite des « Mémoires » de Jean-Marie Le Pen.

    30:54 – Duo Trump-Macron contre la Syrie de Bachar Al Assad.

  • Quand Macron court seul dans son couloir

    Devant la montée des mécontentements, Emmanuel Macron devait s’exprimer. Il a choisi de le faire à Ber’huis Dans le Perche pour aller à la rencontre de la France rurale. L’opération séduction à parfaitement fonctionné. Mais le président n’avait aucune annonce précise à faire.

    Emmanuel Macron est contesté de toutes parts cheminots, infirmières, étudiants, retraités, paysans, automobilistes, sans compter les zadistes et leurs sympathisants, à Notre-Dame des Landes et ailleurs. Certains rêvent de la convergence des luttes. Lui ne pense qu'aux symboles qu'il va opposer à ceux qui doutent de son action il réfléchit à la bienveillance ostensible (jupitérienne) dont il va faire preuve en toutes situations.

    Si l'on fait le bilan de l'échange d'une heure et quart qu'il y a eu entre Jean-Pierre Pernaut, sur TF1 le 12 avril, on est frappé de la faible marge de manœuvre dont dispose Emmanuel Macron, pour faire comprendre son action et la rendre éventuellement plus populaire. Le mot qui revient le plus souvent est « Je fais ce que j'ai dit que je ferai ». Manière de fixer dans le marbre son action d'aujourd'hui, en déclarant qu'elle a été plébiscitée au préalable, qu'elle est l'expression de la légitimité républicaine. Mais en même temps, cela explique que Macron et les macroniens n'aient rien à dire à ces contestataires de moins en moins inhibés qui se multiplient sur tous les fronts en ce moment. C'est habile, du point de vue d'une stratégie générale, mais cela ne permet pas beaucoup de souplesse dans les détails. Et à long terme, la souplesse dans les détails, c'est important.

    Très finement, quoi que de façon bien abstraite le président qui n'est pas seulement le maître des horloges mais se veut aussi le gardien du temps, propose son interprétation des soixante dernières années et expose le socle qu'il projette d'installer pour le demi-siècle à venir. Voici le décompte pour les soixante dernières années, il y a d'une part les Trente glorieuses, ces années de prospérité nationales et internationales, avec de Gaulle et Pompidou et il y a d'autre part les trente dernières années (dans lesquelles il englobe ses deux prédécesseurs immédiats bien sûr et le double mandat de Jacques Chirac) durant ces années, à en croire notre Président, rien n'a été fait, pour adapter le modèle français au nouveau monde multipolaire dans lequel nous entrons. Macron prétend travailler pour les cinquante ans à venir, en rationalisant les structures et les institutions. Il en est convaincu sa politique est celle qui, prenant en compte le maximum de facteurs, apparaît comme celle de la raison, celle que l'on ne peut pas ne pas mener, celle qui est irréfutable.

    La bienveillance pour toute réponse

    Il a prévu à l'avance les objections. Les syndicats se plaignent qu'on ne les écoute pas ? On peut et on doit les écouter poliment. Mais pourquoi les entendre si peu que ce soit ? Lui-même, Jupiter ou Mercure, le roi des dieux ou le porteur de bonnes nouvelles, a tout compris il gère « notre projet-et-et », jusqu'au bout, avec une bonne volonté qui semble inépuisable. Les retraités ? « Je leur ai demandé un effort. Je leur ai demandé avec beaucoup de considération. Je n'ai jamais pris un retraité pour un portefeuille ». Sa réponse aux inquiétudes des communes rurales ? La bienveillance. Sa réponse aux états d'âme des catholiques ? La bienveillance encore et la considération en prime. La bienveillance est effectivement au principe de l'amitié politique. Mais elle n'accomplit rien. L'effectivité est nécessaire.

    Et pour ce qui est de l'effectivité, Macron n'hésite pas à renvoyer chacun à ses responsabilités son discours est un discours de droite comme on n'en avait pas entendu depuis bien longtemps. Le gardien du temps pourrait dire « Je hais ces mensonges qui vous ont fait tant de mal ». Et il exhorte chacun « au travail et au mérite ». C'est qu’ « on ne peut se payer que ce que l’on produit ». Il a eu ce mot qui, le concernant, fait penser irrésistiblement à la fameuse anecdote du costume : À Lunel, en 2016, souvenez-vous, alors qu'il était encore ministre de l'économie, il avait laissé tomber devant les grévistes médusés « Pour se payer un costard, il faut travailler ». Le problème ? Ce bon sens indéniable ne suffit pas pour construire une politique qui soit vraiment pour tous.

    L'enjeu de cette composition de lieu médiatique, à Berd'huis, dans le Perche, était, dans cette classe de CE2, de rejoindre ce qu'il est convenu d'appeler la France périphérique, celle qui, à travers le chômage de masse, la raréfaction des services publics, l'absence de perspective, se trouve facilement comme désocialisée, abandonnée par les élites, oubliée par tout ce qui semble compter dans son propre pays. Le message du Président montre surtout à qui l'écoute un peu attentivement que ce fameux nouveau monde n'est pas pour eux, tant il est vrai que « l'on ne peut se payer que ce que l'on produit » et que lorsque l'on habite en dehors de ces archipels de la nouvelle prospérité que sont les grosses agglomérations, lorsque l'on vit à l'écart des autoroutes de la communication, sauf talent ou créneau particulier, au prix où l'on vend le lait à la coopérative, on ne saurait produire assez pour se payer une vie simplement décente.

    Alain Hasso monde&vie  19 avril 2018

  • La campagne d'Emmanuel Macron a bénéficié de cadeaux

    6a00d83451619c69e20224e035af4b200d-800wi.pngLa Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP) a relevé les promotions "d’un pourcentage anormalement élevé" de la part de la société GL Events, à qui Emmanuel Macron a loué plusieurs salles lors de ses meetings de campagne. Son patron, Olivier Ginon, est un proche de Gérard Collomb qu’il a côtoyé à Lyon.

    La note du meeting du 10 décembre 2016 à la porte de Versailles a chuté de 9000 euros : certaines prestations ont été rabotées à -30%, -50%, voire carrément offertes. Ces ristournes aurait déjà démarré lors du meeting de la Mutualité le 12 juillet 2016. La location avait été offerte au candidat qui venait de lancer En Marche !. Le lendemain, la facture est abaissée de 15000 euros. Le patron de l’événementiel Olivier Ginon explique qu’il s’agit d’une "négociation commerciale habituelle". La commission a retenu cette justification. Selon Mediapart, François Fillon, qui travaillait avec la même société, n’aurait pas eu droit à de telles ristournes...

    Gérard Collomb assure de son côté qu’il n’est pas intervenu dans les négociations tarifaires avec l’entreprise. Même discours du côté d’Olivier Ginon. Mediapart soulève que ces relations privilégiées entre Emmanuel Macron et GL Events durent depuis 2015, où, encore ministre de l’Economie, ce dernier avait proposé à Olivier Ginon d’animer un "comité stratégique de filière" censé proposer un contrat stratégique à la veille de l’organisation de l’Euro 2016 et de la candidature de Paris à l’organisation des JO 2024.

    Selon le socialiste Jean-François Debat :

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/04/la-campagne-demmanuel-macron-a-b%C3%A9n%C3%A9fici%C3%A9-de-cadeaux.html

  • Il a entarté un député France insoumise : il s'explique. Coquerel ne l'a pas volé ! Ça ne l’a pas tué, ridiculisé, oui. Il suffit d'en rire

    Cyriaque, membre de l'#ActionFrançaise, a entarté le député de la #FranceInsoumise #EricCoquerel. Il explique son geste.
    Bien sûr Eric Coquerel ou tout membre de la France Insoumise est invité à répondre ou même à débattre avec Cyriaque !  

    Cyriaque, membre de l #ActionFrançaise, a entarté le député de la #FranceInso... from Lafautearousseau on Vimeo.

    Reportages Vincent Lapierre

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Une pétition des Identitaires contre la suppression du délit d’aide à l’immigration illégale !

    Pétition des Identitaires ici=> https://twitter.com/DefendEuropeID/status/990300593506930689?ref_src=twsrc%5Etfw

  • Un ex-chef de Daech se cachait parmi des immigrés

    6a00d83451619c69e20224e035a7ee200d-800wi.pngLe 27 avril, Kasir al-Haddawi, un proche du chef de l'Etat islamique, Abu Bakr al-Baghdadi, a été arrêté à Izmir à l’ouest de Turquie, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un bateau de migrants syriens en direction de la Grèce.

    Kasir al-Haddawi serait responsable du massacre de 700 civils à Deir ez-Zor, en août 2014. Les autorités turques pensent que cette arrestation aurait empêché une attaque potentielle au cœur de l'Europe...

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Et un trou de bouché dans la passoire, un!

  • LE FUTUR AVION DE COMBAT D’UNE EUROPE PUISSANCE FRANCO-ALLEMANDE

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    Marc Rousset Boulevard Voltaire cliquez ici

    Sous l’impulsion de Paris et Berlin, Dassault Aviation et Airbus ont scellé, le mercredi 25 avril, un partenariat afin de donner un successeur, en 2040, au Rafale, à l’Eurofighter et au Gripen suédois. Au salon aéronautique de Berlin, Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a pu affirmer : « Les deux entreprises veulent s’assurer que l’Europe conserve sa souveraineté sur ses futurs systèmes d’armes. » Il faut espérer que la préférence européenne pourra enfin jouer en matière d’armement.

    Le SCAF (Système de combat de l’avion futur) est un système de systèmes, associant un avion de combat de nouvelle génération capable de concurrencer le F-35américain – en moins cher -, des drones volant en essaim, un centre de commandement, des missiles de croisière, des satellites de télécoms sécurisés et des relais au sol.

    Dassault devrait être le leader du futur avion de combat en raison de son expérience et de son savoir-faire. L’avion franco-allemand aura une seule version avec des spécificités pour le porte-avions Charles-de-Gaulle et pour l’OTAN. Quant à Airbus, il pilotera le programme du futur drone de surveillance européen, baptisé Eurodrone. Pour connaître le succès, il ne faut pas des politiques irresponsables, mais un leader, du pragmatisme et l’efficacité industrielle. Pas question, selon Tom Enders, le président exécutif d’Airbus, de revivre « le cauchemar de l’A400M » ou celui du NH90, qui a davantage de versions que de clients.

    En septembre 2016, il avait déjà été décidé – ce qui était tout un symbole – que le prochain fusil de l’armée française serait… allemand et qu’il remplacerait le célèbre FAMAS fabriqué à Saint-Étienne. Le fabricant allemand Heckler & Koch avait, en effet, pu faire une proposition très compétitive de 200 millions d’euros pour 102.000 fusils d’assaut. Le fusil HK 416F est la Rolls des fusils d’assaut, la meilleure arme au monde pour équiper l’armée française.

    Selon la Cour des comptes, les programmes d’armements en coopération européenne n’ont pas toujours été des succès ; ils ont surtout permis de partager les frais de développement. Les tentatives avortées dans le domaine des avions de combat, dans les années 1980, des blindés dans les années 1990, ont amené la France à développer seule le Rafale, le char Leclerc et le véhicule blindé de combat d’infanterie.

    Le plus grand succès, à ce jour, est celui des missiles du futur avec le maître d’œuvre français MBDA en coopération avec l’Italie et la Grande-Bretagne. L’avion de transport militaire A400M est un succès technologique mais il a déçu par ses retards, son coût beaucoup plus élevé que prévu et de nouvelles adaptations à faire pour les ravitaillements en vol, les largages de parachutistes et de palettes, etc. L’hélicoptère Tigre franco-allemand est, lui aussi, un succès technologique, mais trop coûteux, avec des charges d’entretien trop élevées. L’hélicoptère NH90 a surtout permis de partager les coûts entre la France et l’Allemagne, mais il existe en 22 versions et 60 standards pour 13 États.

    Les frégates FREMM (France et Italie), elles, relèvent plutôt de la juxtaposition que de la coopération, avec quelques avantages pour les coûts. Quant au porte-avions franco-britannique, il a coulé en 2008, mais l’échec était prévisible dès le départ (atterrissage vertical des Britanniques). La France a engagé 200 millions d’euros en pure perte pour financer le porte-avions britannique et des études devenues caduques.

    La France et l’Allemagne doivent donc joindre leurs efforts d’une façon pragmatique et efficace avec des leaders industriels pour bâtir ensemble une Europe puissance de l’armement, sinon les États européens finiront comme les cités grecques divisées face à Rome avec, en prime, au-delà de l’effondrement démographique et de la décadence des valeurs sociétales, une invasion migratoire semblable à celle des Barbares à la fin de l’Empire romain.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • M. BORLOO VEUT CRÉER L’ENA DES BANLIEUES : EUH, ON REVIENT SUR TERRE, LÀ ?

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    Éric Zemmour a souligné l’exploit de M. Borloo qui, dans son rapport sur la banlieue, et dans les interviews qu’il a données dans la presse, a réussi à ne jamais prononcer les mots « immigration » et « islam » pour évoquer la situation dans les quartiers difficiles. Une performance en 2018, quelques semaines après les attentats de Carcassonne et de Trèbes, quelques jours après un nouvel embrasement du Mirail sur fond de burqa et de trafics, et au moment même où Bagnolet vit au rythme des règlements de comptes. M. Borloo peut concourir pour les Bobards d’or de l’an prochain, catégorie « bobards par omission ».

    Puisque M. Borloo ne voulait pas voir cette réalité qui fâche, qui crève les yeux et qui – fait nouveau depuis qu’il fut aux commandes de la politique de la Ville il y a dix ans avec le succès que l’on voit – a fait des centaines de victimes depuis six ans, il lui fallait donc noircir des centaines de pages et trouver dix-neuf propositions (tiens, pourquoi pas vingt et une ?) en tapant ailleurs que dans le mille. Et il y est arrivé !

    Recette facile, me direz-vous : prenez une vieille idée américaine – la discrimination positive -, une bonne critique démagogique de l’administration française – ah, les énarques, les concours… -, une louche de sociologie bourdieusienne et un moment d’extase devant « les chances pour la France » (« Nous passons à côté d’extraordinaires talents ou caractéristiques différentes de notre jeunesse et notamment des quartiers populaires ») et vous arriverez, comme M. Borloo, à ce nouveau projet.

    Donc, parmi ses dix-neuf propositions, M. Borloo veut créer un nouveau concours de la haute fonction publique, concours « réservé » à 500 jeunes de banlieue, une « académie des leaders » qui leur ouvrirait l’accès aux grands corps de l’État. Rien que ça : une voie express de la cité au pilotage de la Cité depuis les palais nationaux !

    Les critiques, nombreuses et fondées, n’ont pas tardé : quel périmètre pour les quartiers « populaires » ? Quid de l’égalité garantie par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (« Tous les citoyens […] sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ») ? Car discriminer positivement certains, c’est en discriminer d’autres négativement. Le petit Français de sa zone rurale ou de son quartier pavillonnaire, loin des centres urbains ou des quartiers dit populaires, il aura droit à quoi, lui ? À l’amertume et à la révolte ? Donc, pour que cette mesure – inconstitutionnelle – devienne réalité, il faudrait modifier la Constitution. Certes, la Constitution en a vu d’autres, et le Conseil constitutionnel sait parfois avoir les idées larges, mais on voit mal le Président Macron, déjà en conflit avec le Sénat pour sa réforme des institutions, s’aventurer aussi sur ce terrain glissant.

    En fait, on ne comprend toujours pas pourquoi M. Macron a fait appel à M. Borloo, ce rescapé de l’ancien monde, pour traiter le problème des banlieues en nous racontant des fariboles auxquelles plus personne ne croit.

    Alexis Corbière, député de La France insoumise, en est venu, lui, à des idées bien plus claires : « Cette ville [= Bagnolet] a besoin d’un commissariat de plein exercice. » Si même cette gauche le demande, il serait peut-être temps d’appliquer enfin une véritable politique de droite, loin des « borlooseries » du dimanche, non ?

    http://www.bvoltaire.fr/m-borloo-veut-creer-lena-banlieues-euh-on-revient-terre/