Il y a une coutume venue des années 1960 qui fait de la Suède une forme de “paradis démocratique sur terre”, un “modèle” par excellence. On parlait du “modèle suédois”, social-démocratie appliquée avec la rigueur nordique dans toutes ses dimensions, de l’importance des impôts pour les plus riches et de la sécurité dans les rues à la libération sexuelle exécutée dans l’ordre et le plus grand sérieux. Dans cette recherche de l’équilibre à l’aune de la modernité, il s’agissait même d’une “neutralité suédoise” entre l’Est et l’Ouest...
(Mais sur ce dernier point, la messe est déjà dite. Des révélations diverses depuis la fin de la Guerre froide tout comme l’assassinat non élucidé d’Olof Palme en 1986 et mis “au crédit” d’une sorte de “réseau Gladioà la suédoise”, ont très largement nuancé cette perspective historique. De ce point de vue de la sécurité nationale, la Suède de la Guerre froide était déjà le satellite américaniste tel qu’elle s’affiche désormais dans cette époque commencée le 9/11 sans la moindre pudeur. Simplement, l’État profond” du coin ne disait pas encore son nom ni sa profondeur.)