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  • Une dizaine d'interpellations dans des manifs anti-mariage homo

    Une dizaine de personnes a été interpellée jeudi soir à la fin de la manifestation contre le mariage homosexuel à Paris, où de légers incidents se sont produits au moment de la dispersion.
    La manifestation elle-même, qui allait du métro Sèvres-Babylone dans le centre de Paris, jusqu'à l'Assemblée nationale (VIIe arrondissement), s'était déroulée dans le calme. Mais après l'appel à dispersion, de petits groupes de manifestants, essentiellement des jeunes, ont fait face aux CRS en les provoquant, criant parfois "CRS collabo" ou "CRS SS", et leur jetant des projectiles (canettes, bouteilles...).
    Ces provocations ont entraîné des charges des CRS, présents en grand nombre, pour tenter de disperser les manifestants, occasionnant des mouvements de foule sur l'esplanade des Invalides. Personne n'a été blessé a priori et il n'y a pas eu d'affrontement, a constaté le journaliste de l'AFP.
    Vers 23H20, une dizaine de personnes avaient été interpellées, selon la même source.
    Dans la foule, une jeune femme brandissait un drapeau bleu avec l'inscription "Marine présidente", en référence à la patronne du FN Marine Le Pen. À distance de quelques centaines de mètres des manifestants les plus déterminés, des dizaines d'autres protestataires priaient et chantaient calmement devant un cordon de CRS.¢

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Le gouvernement fait un mauvais calcul en croyant que les réactions vont s’éteindre

    Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé, analyse pour Zenit le vote au Sénat:

    "Il s’agit d’un vote précipité qui, tout en respectant les règles juridiques et les procédures, manifeste une manoeuvre politique, pour ne pas dire une manipulation, qui n’est pas à la hauteur des enjeux. Les partisans de cette cause que l’on pourrait qualifier d’infantile, cherchent à éviter l’intelligence des problèmes soulevés par ce « mariage pour tous ». Le « mariage » présenté en des termes aussi mégalomanes est délirant, il se retournera contre les intérêts de la société et des générations à venir. Les sénateurs et les députés de la majorité actuelle veulent imposer par tous les moyens une loi qui ne correspond à aucune nécessité sociale. Puisque le terme est à la mode : il n’est pas « normal » de marier ensemble des personnes de même sexe. C’est effectivement une forme de dictature des moeurs d’une petite minorité active qui cherche à s’emparer des symboles socialisant la sexualité pour laisser entendre que certaines formes de sexualité pourraient être légalisées et devenir une norme. Cette loi est inique et immorale au moment où, paradoxalement, on veut « moraliser » la vie politique. Pendant ce temps-là, les vrais problèmes ne sont pas traités justement parce que le pouvoir politique est dans l’impuissance pour le faire. [...]

    Telles que les choses se présentent, les opposants à cette dénaturation du mariage vont amplifier leur manifestation. Je suis frappé de constater l’intérêt du public en donnant des conférences sur ce sujet aussi bien en France qu’à l’étranger. Selon les lieux, il y a habituellement entre 150 à 1000 personnes qui viennent écouter ces conférences dont certaines ont même dû être placées sous protection policière : c’est dire combien la parole est libre en la matière ! D’ailleurs, peu de médias, à de rares exceptions, ouvrent leurs colonnes à des tribunes mettant en lumière les problèmes posés par cette loi. Le pouvoir politique et certains médias feignent d’ignorer cette montée de l’opposition, étant eux-mêmes le bras séculier du pouvoir politique et du mouvement LGBT pour minimiser, ridiculiser ou passer sous silence le nombre important de jeunes et de jeunes adultes qui se mobilisent contre ce projet délétère. Les manifestations de plus en plus importantes dans toute la France sont significatives d’une aggravation de la situation. Le gouvernement fait un mauvais calcul en croyant que les réactions vont s’éteindre. C’est l’inverse qui risque de se produire. Selon le dernier sondage (BFM TV Le Parisien du 11 avril 2013) 57 % des français sont contre la loi Taubira. Plus les gens réfléchissent et prennent conscience de l’erreur anthropologique de cette loi, et plus ils la rejettent. C’est pourquoi le pouvoir s’affole et veut précipiter violemment le vote définitif d’une loi foncièrement injuste. Et même s’il utilise la force des matraques et des gaz, il n’a jamais gagné contre une révolution morale comme celle qui s’amorce et tout particulièrement chez les générations montantes qui font leur entrée en politique à cette occasion. Donc, même si la loi est votée par l’Assemblée nationale, les manifestations vont se poursuivre jusqu’à son retrait. [...]

    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • MATERIEL : Civilisation et soutien du paléolitique à 1715

    Toute grande civilisation a toujours eu pour caractéristique essentielle de tendre vers une unité interne la plus forte possible. Cette dernière s’appuie à la fois sur des données fondamentales telles que la religion, l’obsession de la grandeur, la volonté de domination ; la foi en ses seules forces vives culturelles, morales, techniques, spirituelles et sur les moyens de pratiquer ces valeurs, à l’intérieur comme à l’extérieur, grâce à l’administration et à l’armée.

    Au fil des âges le fait militaire, composante et reflet de la société, subit parallèlement à cette dernière, de profondes et constantes évolutions.

    Le soutien, c’est-à-dire le cheminement suivi, de l’approvisionnement à la réparation, pour assurer l’état optimum d’un matériel, reflète lui aussi les mœurs du temps.

    Pendant des siècles, l’acte guerrier en tant que tel requérant seul l’attention, le soutien est passé sous silence. En outre, il se confond souvent avec la fabrication.

    Il faut attendre le XVIe siècle et la mise en place d’une armée qui par son organisation, préfigure l’armée moderne, pour que cet effort de rationalisation rejaillisse sur les corps chargés de l’entretien des matériels.

    La civilisation néolithique, c’est-à-dire de la « pierre nouvelle », voit l’apparition du savoir-faire. Si le matériau de base reste toujours la pierre, l’Homme a appris à distinguer des composantes plus dures et à polir la matière de base. L’invention des outils est à la fois cause et effet de l’évolution du comportement. L’Homme devient sédentaire : il défriche, se livre à la culture, et construit des huttes. Puis des groupes organisés se forment, préfiguration des sociétés à venir qui travailleront et se défendront ensemble.

    Enfin, par longues étapes successives, l’Homme apprend à utiliser les métaux existant à l’état naturel, le cuivre et l’or, à les retrouver ensuite dans certains minerais et à les isoler pour obtenir le premier alliage (cuivre et étain) qui donnera le bronze. Le fer, la roue, la domestication du cheval apparaîtront plus tard.

    L’ancêtre de tout perfectionnement mécanique est bien cette roue, moyen des premiers transports, principe fondamental (cycle, cercle) de toute évolution.

    L’Homme guerrier de la préhistoire, homme libre, élaborait lui-même ses armes. Mais avec l’apparition d’un embryon de société, dès les premières civilisations antiques, il n’en est plus de même en raison de la spécialisation des métiers (forgerons, tanneurs, etc.) et de la domination de l’Homme sur l’Homme poussée à son paroxysme — l’esclavage.

    Cette tendance va s’accentuer dans les civilisations égyptienne, mésopotamienne et achéménide où, objet du mépris du guerrier, le fabricant d’armes sera esclave ou, au mieux, fera partie du plus humble des prolétariats urbains.

    La civilisation égyptienne

    Constituée dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. elle se déroule sur 3 500 ans. Tout comme la civilisation chinoise, ses fondements paraissent assis sur la poursuite d’un âge d’or, songe fabuleux, dont la religion, particulièrement puissante, se fait l’écho. Cet âge d’or appartenant au passé, toutes les forces vives de ces nations vont s’appliquer à le faire revivre en pénétrant toujours plus au fond des traditions, en les élevant jusqu’au plus haut degré de perfection et de rigueur et, par là- même, en rejetant tout progrès, toute velléité d’évolution qui irait à leur encontre. C’est le temps des civilisations hiératiques, figées, tournées vers la contemplation d’elles-mêmes, riches de leur vie intérieure, les yeux au fond de l’âme.

    Dès les temps les plus reculés, le roi est Dieu – croyance profondément ancrée au cœur des hommes et non simple imagerie pour asseoir la puissance d’un homme. Sa fonction essentielle, outre la religion, se rapporte à la guerre, même si les Égyptiens se livrent à l’éloge fréquent de la paix.

    Les accessoires indispensables et inséparables de l’unité sont l’administration et l’armée dont la force réside dans l’élaboration de règles communes, de voies larges ouvertes au lieu de chemins sinueux.

    L’organisation administrative est la seule possibilité d’exploitation rationnelle d’un pays démesurément allongé.

    L’armée doit décourager l’ennemi extérieur et briser les ferments de rébellions internes. Toutefois, en temps de paix, n’existent ni revues, ni inspections, ni manœuvres. L’administration militaire est négligée et la profession de soldat ne jouit pas d’une bonne réputation (du moins sous l’Ancien Empire). Aussi emploie-t-on des mercenaires, avec les dangers de troubles et de séditions que cela comporte.

    Sur le plan intérieur, le rejet d’une armée permanente par la population provient à cette époque de l’influence conjointe d’une centralisation étatique très poussée, autour d’un chef unique, avec l’administration comme principal agent de transmission et d’exécution, et de l’état d’esprit très particulier d’un peuple extraordinairement docile qui non seulement recherche l’ordre, l’autorité et ressent le besoin d’un encadrement poussé mais encore risque de connaître un véritable désarroi général si la centralisation vient à se relâcher.

    Les aspirations profondes de ses sujets permettent au pharaon de pousser à leur terme les tendances unificatrices, en luttant à la fois contre l’aspiration des grands à l’autorité individuelle et celle des collectivités locales très isolées à l’autonomie.

    La scission entre le soldat et le peuple va s’atténuer peu à peu, la récompense du mercenaire consistant en l’attribution d’un lot de terre transmissible à l’héritier mâle qui devient obligatoirement un soldat. Ainsi se réalise l’interaction soldat-peuple et peuple-soldat. Le nombre de soldats étrangers diminue alors, et la pratique de la conscription s’estompe. L’armée tend de plus en plus à devenir permanente, aux mains de professionnels et, sous le Nouvel Empire, à partir de 1500 av. J.-C. se crée une véritable aristocratie militaire.

    Cette armée, permanente ou non, est d’abord dotée sous le Moyen- Empire (2000 à 1500 av. J.-C.) d’infanterie lourde et d’infanterie légère. L’armement et l’équipement à base de bois ou de cuir n’évolueront vers l’utilisation systématique du fer qu’avec le Nouvel Empire. Il faut ajouter qu’à partir de cette époque la « charrerie » prendra une importance considérable. Des arsenaux fourniront les équipements. La misère des ouvriers, esclaves ou sous-prolétaires urbains, deviendra terrible. Le forgeron sera toujours « à la gueule du four » et empestera plus « que les œufs de poisson ».

    La civilisation mésopotamienne : Sumer et Assur

    Le génie mésopotamien, surtout empirique, comme en témoignent le code d’Hammourabi à Babylone et la bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive, découlerait de la conception d’une réflexion profonde divine qui ne laisserait de place qu’à des traducteurs, les plus précis et les plus minutieux possibles.

    Ainsi l’armée assyrienne des VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. dans laquelle le service militaire et l’entraînement sont obligatoires, est surtout remarquable par la différenciation des unités et de leurs équipements selon les missions qui leur sont assignées : chars de guerre, cavalerie lourde, infanterie divisée en corps d’archers et de piquiers, sapeurs.

    Il faut ajouter que des artisans habiles pratiquant l’alliage et la soudure, isolent à l’état pur cinq métaux : or, argent, cuivre, étain et plomb. Mais l’armement est semblable à celui que possédaient les Égyptiens du Nouvel Empire.

    Ici apparaît le premier « soutien » vraiment organisé, toujours conséquence de ce génie empirique qui interdit les idées révolutionnaires et fulgurantes mais pousse le parti qui peut être tiré de l’existant à sa plus haute expression. A l’inverse des Égyptiens dont la conquête est généralement interne (vers les sources du Nil), les Sumériens et Assyriens sont des peuples conquérants dans toute l’acception du terme. Pour ne pas être dépendante des pays traversés, l’armée assyrienne possède un train d’équipages avec chameaux et ânes, chargé de la ravitailler en nourriture et en matériel.

    Mais Assur et Ninive tombent sous les flèches des Mèdes.

    La civilisation de la Perse achéménide

    «  Moi, Xerxès, grand roi, Roi des rois, roi des pays aux nombreuses races, roi de cette terre grande au loin, fils de Darius le roi, achéménide, perse, fils d’un Perse, aryen, de race aryenne. »

    En 546 ou 545 av. J.-C. le roi perse Cyrus s’empare de Sardes. Peuple d’origine indo-européenne, installé au cours du ne millénaire av. J.-C. dans la partie occidentale du plateau de l’Iran, les Aryens, dirigés par les Mèdes et alliés aux Babyloniens, détruisent Ninive et reçoivent la Haute- Mésopotamie après le partage de l’empire assyrien. Et, de peuple allié, il devient peuple dominateur.

    Les Perses fondent une civilisation composite (550 à 331 av. J.-C.), où la tolérance pour les idées et les religions des peuples conquis va jusqu’à la participation. L’assimilation autour du noyau pur y est trop imparfaite pour permettre l’existence d’un sentiment national.

    De force, ce cosmopolitisme devient faiblesse et ferment actif de décomposition de société et de décadence. Traduction dans les faits de cet état d’esprit, l’armée pourrait être grande par la possibilité de réunir des effectifs nombreux, mais les combattants vont à la bataille sous la menace du fouet ou de la mort immédiate, les soldats ne comprennent pas la langue de leurs chefs, enfin l’armement disparate ne laisse aucune possibilité d’un soutien efficace.

    Que peuvent les Iraniens, noyau pur, cavaliers formidables et les 10 000 « Immortels », ces fantassins de la garde, au milieu de cet état en décomposition, contre les hordes déferlantes d’Alexandre ? 

    Alexandre

    Dans ses conquêtes, Alexandre (356-323 av. J.-C.) tend toujours à réaliser une unité humaine, soubassement d’une unité morale : son génie lui fait entreprendre la réalisation de la plus gigantesque communauté entrevue.

    Héritier d’une armée puissante, conçue par Philippe II, son père, il doit en partie ses succès foudroyants à l’essor remarquable de la technique militaire : emploi de la cavalerie, des machines, des éléphants, entraînement imposé aux hommes. Pour la première fois au monde sont créés des parcs de machines : tours roulantes, béliers, catapultes qui lancent des projectiles de pierre ou de plomb plus ou moins lourds selon qu’elles sont utilisées en campagne (catapultes légères) ou lors de sièges (catapultes lourdes). Ces services techniques sont sous les ordres du grand maître, l’ingénieur Diadès.

    Sparte

    Sparte, à un degré moindre, de par son importance plus restreinte que l’Egypte et la Chine, réunit cette même vénération des traditions, cette immutabilité, ce hiératisme où le corps et l’esprit sont également figés. Repliée sur elle-même, fermée au monde extérieur, ancrée dans ses concepts de grandeur, d’élitisme, de société arrivée au plus haut degré de perfection à travers les « égaux » et l’art militaire, Sparte restera une énigme, un bloc d’airain qui, portant en son sein toutes les grandeurs, mais atteint par les faiblesses du monde extérieur en évolution, sera démantelé et précipité dans sa chute.

    Rome et son empire

    A l’instar de celui d’Alexandre, le génie de Rome est un génie d’assimilation. Polybe écrit : « Plus que n’importe quel autre peuple, les Romains savent modifier leurs coutumes et en prendre les meilleures. »

    Cela se retrouve à travers l’armement. L’artisan romain apprend à imiter le bouclier oblong et bombé des Gaulois, le pilum fait d’un fer effilé sur une tige de bois des Samnites, le glaive court des Ibères (tout ceci pour l’infanterie), la lance aux deux pointes métalliques, la cuirasse et le solide bouclier équipant la cavalerie et emprunté aux Grecs, enfin les machines de guerre copiées des Grecs et des Carthaginois. Mais le sens de l’organisation et l’esprit pratique des Romains leur permet d’adopter des solutions astucieuses, comme celle des « corbeaux », grands grappins formant passerelle qui permettent l’immobilisation du navire ennemi et la transposition sur mer de ce qu’ils connaissent le mieux : le combat d’infanterie. Faut-il ajouter que les premiers navires de guerre ont été imités ?

    D’Hannibal et des guerres puniques, ils apprennent l’usage des machines de guerre, d’abord à leurs dépens, puis maîtrisent et même dépassent en compétence les inventeurs macédoniens. Les principales machines de jet sont alors la catapulte et le scorpion qui lancent de gros traits, la baliste qui projette des pierres ainsi que l’onagre. La catapulte et le scorpion permettent le tir tendu, les autres machines, le tir courbe.

    Le soutien de ces matériels, très nombreux à la fin de l’empire (une baliste par centurie, montée sur des affûts roulants tirés par des mules et un onagre par cohorte sur des charriots tirés par des boeufs) est probable­ment confié à la « chambrée » (onze soldats) qui sert chaque baliste ou bien au soldat lui-même, puisque chaque légionnaire, en plus de ses armes et de ses rations journalières, porte pieux et outils. Une telle prévoyance pour l’élaboration du camp ne peut que se retrouver au niveau de la répa­ration du matériel. Il faut ajouter que la questure distribue matériel et fournitures.

    Sous la Rome républicaine qui voit au siècle av. J.-C. la création de la légion, l’armée représente l’alliance intime de l’armée de métier et de la milice de citoyens. Le service militaire est obligatoire, l’équipement à la charge du soldat, ce qui réserve l’infanterie lourde et la cavalerie aux plus riches, les principales charges militaires pesant sur la classe moyenne des paysans propriétaires qui fournit le gros des légionnaires. L’armée connaît la pratique du licenciement en hiver.

    Pour lutter contre les abus des riches refusant la conscription, Marius (en 107 av. J.-C.) renonce à désigner d’autorité les recrues et accepte tous les citoyens riches ou pauvres qui désirent s’engager. Après la phase d’utilisation de plus en plus massive des étrangers parmi les auxiliaires et l’extension du droit de cité à tous les Italiens, l’édit de Caracalla (en 212) étend le droit de cité à tous les hommes libres et efface toute distinction juridique à l’intérieur de l’empire et par conséquent de l’armée.

    Sous César, l’armée n’est constituée que pour les campagnes. Mais à partir du ter siècle, pendant le Haut-Empire, elle devient permanente. Grande dévoreuse d’hommes, elle entraîne l’extension du recrutement à partir du IIIe siècle.

    Une des formes les plus originales de ce soutien permanent inscrit dans le métier de chaque soldat est assurément la formidable infrastructure, cause et conséquence des limes.

    Contrairement à la République, l’Empire œuvre non seulement pour l’unité morale, mais également pour l’unité économique et sociale. Cette détermination trouve comme moyens de nivellement social l’administration d’une part, l’armée à travers le recrutement de plus en plus démocratique de ses chefs et ses implantations d’autre part.

    Les limes sont aux confins de l’empire, l’ultime barrière contre les assauts répétés des barbares. Protection du monde romain que ce soit en Bretagne, le « mur d’Hadrien » de la Tyne au Solway Firth, doublé plus au nord par le « mur d’Antonin » du Firth of Forth à la Clyde, ou entre Rhin et Danube, le limes de Germanie, constamment perfectionné depuis l’époque des Flaviens jusqu’à la mort d’Antonin, couvrant les Champs décumates (plus de 500 km) en amont de Bonn, se détachant du Rhin et rejoignant le Danube en amont de Ratisbonne (Regensburg), le limes est constitué de remparts de bois ou de pierre ponctués de fortins; le tout est complété par un réseau très ramifié de routes reliant tous ces postes entre eux et avec les camps principaux des légions dans l’arrière-pays. Le soldat y est sédentaire, chargé surtout d’une fonction de guet. Il cultive son champ et doit subvenir à tous ses besoins. Sa vocation de terrassier y est poussée au plus haut degré, mais le contact permanent avec la population, certes facteur de romanisation, affaiblit son esprit militaire. Cet ouvrier se sait assuré, grâce à l’excellence des communications, de percevoir dans les camps reculés les approvisionnements nécessaires à l’entretien de ses matériels.

    De manière à la fois paradoxale et très compréhensible, les civilisations les plus guerrières sont celles qui ont laissé le moins de renseignements sur le soutien; de manière paradoxale puisque appelés à naître, vivre et mourir par l’art de la guerre; de manière compréhensible, puisque d’une part la fabrication et le soutien de l’arme, défensive ou offensive, sont réservés aux couches les plus basses de la société (esclaves, sous- prolétariat urbain) et que, d’autre part, seul l’exploit guerrier en tant que tel se révèle, pour elles, digne d’intérêt.

    Le Moyen-Age

    Après la chute de l’Empire romain, la décomposition de la société, le chaos provoqué par les invasions barbares ne déboucheront que quelques siècles plus tard sur un embryon de société organisée : la société féodale. Aux XIe et XIIe siècles, celle-ci est caractérisée par le contraste entre la médiocrité effective du souverain et la haute mission qu’il doit remplir. Le pouvoir réel est détenu par les grands féodaux grâce à « l’hommage ». A l’origine le fief étant octroyé avec pour contrepartie l’hommage, puis l’hommage découlant de la possession du fief, ce dernier devient héréditaire. Les grands féodaux vont asseoir leur puissance sur une organisation guerrière, la chevalerie, qui tout en prétendant répondre à l’idéal édicté par les conciles de Charroux et du Puy (en 989 et 990) et qui se résume à un devoir de protection des biens de l’église et des petites gens sans défense, va en réalité accentuer plus profondément la différence sociale entre le guerrier et le rustre. Une poussée démographique permettra l’extension de la chevalerie continentale.

    La technique du combat et le soutien découlent de ces conceptions de caste où prime le combat au corps à corps et par là-même, l’armement individuel. Durant cette période les armures sont de véritables œuvres d’art et le forgeron, grâce au progrès du travail du fer, devient l’auxiliaire indispensable et disputé du seigneur. Le renforcement et le luxe de l’armure évoluent de façon parallèle à l’accroissement des revenus seigneuriaux ; l’usage des projectiles est abandonné aux piétons, la cavalerie ayant le rôle dominant. Les valets d’armes de l’époque peuvent d’ailleurs être presque assimilés aux responsables actuels de l’entretien.

    Cette conception individualiste de l’art militaire évoluera aux XIVe et XVe siècles, temps de troubles et de mutation. Cette évolution sera liée à l’accroissement de la puissance de feu, à l’importance plus grande dévolue à l’infanterie, à la tolérance, à la coopération des « armes », enfin à la pratique de manœuvres sur le terrain.

    Depuis le XIIIe siècle, l’Occident sait raffiner le salpêtre et le mélanger au soufre et au charbon de bois. L’invention de l’affût, au XVe siècle permet l’augmentation du nombre et du volume des bouches à feu. Toutefois, cette évolution est compromise par les problèmes du coût de cette arme nouvelle et de l’exploitation minière.

    Au début du XVe siècle il faut être « maître » pour devenir artilleur, car le métier d’artilleur consiste à construire le matériel, le canonnier se bornant à l’utiliser. Ainsi apparaît une spécialisation au sein de l’armée qui va de pair avec la volonté d’entretenir un personnel permanent. Auparavant les maîtres du soutien étaient réquisitionnés suivant les besoins parmi les artisans civils et la soldatesque se trouvait uniquement là pour les protéger.

    Vers l’époque moderne

    A mesure que le pouvoir royal prend de l’ascendant sur les nobles, l’organisation des armes se fait plus précise. En 1536, onze magasins d’artillerie existent, à raison d’un par province du royaume. Il faut ajouter aux « officiers ordinaires » servant l’artillerie, des canonniers, charpentiers, charrons, forgeurs, déchargeurs, tonneliers et tentiers. Des pionniers sont chargés de la garde et du transport des munitions, poudres et boulets. D’autres sont affectés au service autour des pièces. Quelques chiffres donnent une idée de l’importance des moyens mis en œuvre : 30 pionniers pour chaque canon ; 24 pour une grande couleuvrine, 12 pour une bâtarde, 6 pour une moyenne, 4 à chaque pièce pour faucon et fauconneau. En outre les attelages comportent 23 chevaux pour un canon, 17 pour une couleuvrine, 13 pour une bâtarde, 9 pour une moyenne, 4 à 6 pour les faucons et fauconneaux. Un capitaine de chevaux a la responsabilité de 200 chevaux. Enfin, la composition d’un équipage ordinaire d’armée est la suivante : un équipage ou parc de siège et de campagne (30 bouches à feu répondant à une armée de 30 000 hommes et comprenant 10 canons, 4 grandes couleuvrines, 8 bâtardes et 8 moyennes, sans compter les faucons, fauconneaux et arquebuses à croc), est commandé par un lieutenant d’artillerie délégué du grand maître et 4 commissaires ordinaires ayant sous leurs ordres, outre les officiers comptables et de justice, 94 canonniers, 6 charpentiers, 4 charrons, 4 forgerons, 4 déchargeurs et 1 500 pionniers. Le train se compose d’un capitaine de charroi, de 4 conducteurs ordinaires de charroi, de 7 capitaines de chevaux, de 325 charretiers et de 1 300 chevaux menant, outre les affûts, 200 chariots et charrettes.

    A la fin du XVe siècle, l’armée de Charles VIII combine d’une part les hommes munis d’armes de jet qui préparent les attaques de loin, les hommes bien protégés, équipés d’armes de mains chargés d’enfoncer l’ennemi ou de briser l’attaque par la formation du hérisson, les hommes légèrement armés aptes aux mouvements rapides et d’autre part, les gendarmes des compagnies d’ordonnance bardés de fer, portant la grosse lance avec leurs coutiliers et leurs archers, la grosse infanterie armée pour plus de la moitié des hommes avec de longues piques ou des hallebardes, pour un dixième avec une arquebuse à croc, enfin les arbalétriers à cheval et à pied. L’artillerie compte à cette période 140 bouches à feu à tourillons, en bronze, se chargeant par la gueule.

    L’exemple des guerres d’Italie va influencer profondément les progrès de l’armement et les conceptions de l’art militaire ; la fameuse balance, glaive-bouclier se retrouve ici : les boulets ébranlent les murs, aussi entoure-t-on ceux-ci de monticules de terre qui amortissent les chocs.

    En 1515, Marignan est la première grande bataille des temps modernes. L’artillerie emporte certes la décision, mais grâce à une étroite coopération avec la cavalerie et l’infanterie.

    Le XVIe siècle se caractérise par une amélioration constante de l’armement, telle l’invention vers 1525 de l’arquebuse à rouet : l’étincelle provoquée par le choc du silex sur la roue élimine la mèche que l’on allumait auparavant. Cette arme, d’abord adoptée par les cavaliers, provoquera la mort de l’arc et de l’arbalète.

    Au cours de la même période, la notion d’armée nationale commence à l’emporter sur celle d’armée de mercenaires.

    L’objectif militaire se traduit par « la stratégie des accessoires » : par une guerre de siège on s’empare des forteresses, « portes » des royaumes et non des centres vitaux. En effet, d’une part le but n’étant pas la destruction de l’ennemi, d’autre part les problèmes de ravitaillement rendant plus que nécessaire la vie sur le pays, l’envahisseur se doit de ne pas pratiquer la politique de la terre brûlée. C’est ainsi que pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648) les soldats vivent sur le pays.

    Le XVIIe siècle connaît des réformes profondes tant au plan des conceptions stratégiques que pour l’organisation pratique du soutien.

    La stratégie des accessoires s’est poursuivie faute de mobilité suffisante des armées ; il faut une journée pour ranger 30.000 hommes en ordre de bataille.

    Sur ce point, l’influence de Gustave-Adolphe de Suède est décisive. Il allège le mousquet, répand l’usage du mousquet à rouet (ce qui lui permet de multiplier par trois ou quatre sa cadence de tir), il fragmente son infanterie en petits corps indépendants, donc manœuvriers, le feu devenant de plus en plus efficace contre la cavalerie; il porte le nombre des mousquetaires au double de celui des piquiers, emploie la gargousse pour activer le tir de l’artillerie, augmente le nombre de canons, munit l’infanterie de petites pièces de 4 poussées à bras. Son infanterie deux fois plus nombreuse prépare l’attaque de sa cavalerie qui demeure l’arme de décision.

    L’esprit de ces réformes (accroissement de la rapidité et de la puissance de feu, allègement des armes, fractionnement pour une meilleure mobilité) est adopté par Turenne et Condé. On peut détruire l’ennemi et penser à une guerre de mouvement, toutes les armes travaillant pour la cavalerie. Rocroy, Lens en 1643 et 1648 en sont des exemples éclatants.

    Richelieu, puis Mazarin, ainsi que les secrétaires d’État à la guerre Sublet de Noyers et Le Tellier mettent un terme aux carences de l’approvisionnement grâce à un système de contrôleurs des guerres chargés de veiller au paiement de la solde, d’assurer le ravitaillement, de juger les délits commis par les soldats, d’obliger les munitionnaires à la constitution de dépôts et à des livraisons de bonne qualité.

    Cette stratégie de la guerre de mouvement atteint son apogée entre 1660 et 1680. Les armées connaissent alors le maximum d’efficacité sur le plan puissance de feu : emploi grandissant du fusil (pièce d’acier contre laquelle vient frapper le silex), utilisation des grenades à main pour battre les angles morts, organisation de troupes spéciales de bombardiers et de canonniers, adoption du tir par ricochet du boulet sur le sol ou vers un obstacle, ce qui sème le désordre dans les rangs et permet d’atteindre un objectif dissimulé. Elles développent également leur mobilité par la création des « dragons », infanterie montée très mobile. Louvois organise des convois de charrettes et de fardiers, des magasins près des frontières, des réserves de fourrage, de façon à avoir la possibilité d’entrer le premier en bataille. Au même moment, Vauban se consacre à l’attaque des places; il perfectionne le système des tranchées parallèles aux fortifications ennemies pour abriter des batteries et la pratique des brèches, des sapes en zig-zag pour la progression. Au point de vue défensif, il enterre les murs dans des fossés profonds et croise les feux des bastions.

    Mais après 1680, les armées deviennent plus importantes et par conséquent moins manœuvrières et moins efficaces. L’infanterie et le combat sur ligne ont de nouveau la primauté. C’est la fin (provisoire) de la guerre de mouvement.

    De l’anarchie individualiste du Moyen-Age et de la chevalerie, l’art militaire évoluera donc vers une organisation de plus en plus poussée, étroit corollaire de la centralisation monarchique. L’armée permanente et nationale succédant à l’armée de mercenaires entraînera une militarisation des spécialistes du soutien et une évolution vers une conception véritable de l’approvisionnement de l’armée en campagne.

    Issue de l’infanterie, l’artillerie sera longtemps une arme délaissée et méprisée. Puis, des avantages matériels, un accroissement de l’importance de son rôle attireront vers elle de grands seigneurs. Au sein de l’artillerie, les compagnies d’ouvriers connaîtront et souffriront des mêmes préjugés, jusqu’au jour où, comme pour l’artillerie, l’aspect de haute technicité du service les haussera au niveau d’une arme à part entière.

    Lieutenant Anne-Marie MANS http://theatrum-belli.org

    Source du texte : Revue Historique des Armées, numéro spécial sur « Le matériel » (1980)

  • (I/II) : Transition énergétique, ou simple opération politique, et … gaz de schistes, par Champsaur

    Il peut sembler étrange, voire incongru qu’un site royaliste comme le nôtre aborde un tel sujet. Disons avec le poète Térence que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger » (Homo sum; humani nihil a me alienum puto).

    Beaucoup d’évènements concomitants sur une période du calendrier très courte, conduisent à nous arrêter plus particulièrement sur l’aventure des gaz de schistes.

    Elle n’en est qu’à ses débuts, et se présente comme un bond inattendu et gigantesque dans la course de l’Humanité à la recherche de l’énergie.

    Elle présente deux caractéristiques : les réserves potentielles sont identifiables assez précisément, et sont considérables dans certaines zones (48 selon l’Agence internationale de l’Énergie), par ailleurs les techniques évoluent à très grande vitesse, proposant des évolutions majeures tous les six mois environ.

    Nous verrons que la France s’est mise hors jeu, un monde politique pusillanime s’étant couché devant une poignée de spécialistes de l’agitprop dont on peut se demander au profit de qui ils opèrent … 

    I) Rappel historique et état des lieux

    11 – Histoire

    Leur histoire commence il y a un peu moins de deux siècles avec le forage, en 1821, du tout premier puits de gaz naturel aux États-Unis. Une première compagnie gazière a été créée en 1858, mais la première fracturation hydraulique n’a été réalisée que dans les années 1940. Cette technique était encore peu rentable à l’époque. Elle consistait déjà à fracturer la roche, avec un fluide sous haute pression, pour libérer le gaz ou l’huile emprisonnés. « Ce n’est que vers la fin des années 1990 que de nouveaux essais ont été entrepris aux États-Unis. La croissance de la production des gaz de schiste n’est vraiment devenue exponentielle outre-Atlantique que vers 2005. Avant ils étaient encore peu rentables et techniquement trop difficiles à extraire », explique Michel Séranne, géologue à l’université de Montpellier. Avec la maîtrise, par la compagnie américaine Devon Energy, de la technique du forage horizontal, suivi d’essais concluants en 2005, la production a vraiment démarré aux États-Unis, avec l’essor grandissant qu’on lui connaît aujourd’hui.

    Les premiers projets d’exploitation sont nés dans les années 1970-1980, mais c’est en 2005 que la production a commencé à croître à un rythme impressionnant. Parmi les gaz non-conventionnels (gaz de réservoir/tight gas ; méthane de houille/coalbed methane et gaz de schiste/shale gas), c’est le gaz de schiste qui a connu ces dernières années le plus grand essor aux États-Unis, quoiqu’il soit exploité depuis moins longtemps que les autres. Ainsi, sa production était d’environ 30 milliards de mètres cubes en 2006, de 55 milliards en 2008, de 85 milliards en 2009 et serait d’environ 260 milliards de mètres cubes en 2012 selon la US Energy Information Administration (EIA). Aux États-Unis, les gaz de schistes représentent 23 % de la production totale de gaz (dont 58 % est "non conventionnelle"), un chiffre qui augmente chaque année. Il est encore difficile d'estimer les ressources mondiales en gaz de schistes mais elles semblent considérables et pourraient, à terme, changer la donne de la géopolitique gazière.

    Connus depuis des décennies, les gaz de schiste font beaucoup parler d’eux, parce que leur production est devenue suffisamment performante pour être rentable. Grâce à eux, les États-Unis se placent devant la Russie en termes de réserves gazières. Ces gaz font toutefois l’objet d’une controverse. Ils suscitent en effet de vives contestations, principalement en raison de l’impact supposé de leur exploitation sur l’environnement.

    Les États-Unis ont été les premiers à exploiter les gaz de schiste, mais il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3), sachant que la consommation mondiale actuelle de gaz est estimée à 3,1 Téra m3 par an.

    Du gaz (essentiellement méthane) est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très peu poreuses et imperméables. Ces roches, riches en matière organique (de 2 à 10%), ont généré des hydrocarbures gazeux par augmentation de pression et de température lors de leur enfouissement tout au long des temps géologiques. Une grande partie de ce gaz est resté piégé dans ces roches.
    Du fait de la très faible perméabilité de ces roches, ces hydrocarbures ne peuvent être exploités avec les modes de production classiques d'où leur classement dans les gaz "non conventionnels".

    gaz schiste-04.jpg

    "...il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3)..."

    12 - Technologie

    La production de gaz de schiste a augmenté très rapidement ces dernières années aux États-Unis et se développe dans de nombreux pays (Argentine, Pologne, Chine, etc.). Comme beaucoup d'autres sources d'énergie, elle suscite des peurs et des contestations compte tenu de ses impacts environnementaux supposés. Le gaz de schiste étant piégé dans des roches très peu perméables, son exploitation nécessite la mise en œuvre de deux technologies: le forage horizontal et la fracturation hydraulique. Le premier permet d'exploiter le gisement sur une plus grande étendue à partir d'un seul puits. La seconde vise à augmenter la perméabilité de la roche en la fracturant et, donc, à faciliter l'extraction du gaz.

    Contrairement à ce qui est propagé en France avec insistance, il s'agit de méthodes très anciennes: le forage horizontal est généralisé depuis les années 1980, et les débuts de la fracturation hydraulique remontent à 1948. Actuellement, plus de 10.000 fracturations sont effectuées chaque année dans le monde, y compris pour la géothermie ou la production d'eau potable.

    Cette technique présente l'inconvénient de requérir beaucoup d'eau (douce ou salée) mais grâce aux progrès technologiques les quantités ont fortement diminué. Des additifs chimiques, d'usage courant pour certains, y sont ajoutés en très faible quantité (moins de 0,2 %) afin de rendre la fracturation plus efficace. Les entreprises ont l'obligation d'en publier la liste.

    Une partie de l'eau utilisée revient en surface. Elle fait l'objet d'un traitement afin d'éliminer les produits injectés ainsi que ceux naturellement présents dans le gisement, notamment le sel. Pour ne pas polluer les nappes phréatiques, plusieurs tubages en acier sont mis en place sur les premières centaines de mètres du puits, comme cela se pratique dans tous les forages. La fracturation s'étend sur quelques dizaines de mètres à l'intérieur du gisement souvent situé à grande profondeur (1000 à 2000 mètres). Des technologies géophysiques sont mises en œuvre pour détecter la présence éventuelle de failles à proximité et suivre en temps réel la propagation des fractures.

    La production de gaz non conventionnels nécessite un nombre important de forages. Pour réduire l'emprise au sol, et donc limiter l'impact paysager, plusieurs «drains» (20 par hectare en moyenne avec un maximum de 70) sont forés à partir de la même plate-forme.

    Il est vrai que l'exploitation du gaz de schiste dans certains États américains s'est accompagnée de pratiques contestables. Ceci est lié au contexte spécifique américain où le propriétaire d'un terrain possède aussi les ressources du sous-sol. Par ailleurs, la réglementation technique et environnementale varie beaucoup d'un État à un autre. Elle a néanmoins été renforcée afin d'imposer des bonnes pratiques et limiter d'éventuels dommages. Enfin, l'importance des enjeux des hydrocarbures non conventionnels, une source d'énergie fossile supplémentaire, conduit l'industrie à engager des efforts en matière de recherche: l'objectif est de réduire toujours plus l'impact environnemental. Même si le risque zéro n'existe pas, il est possible d'extraire «proprement» le gaz de schiste.

    On estime à 2 millions le nombre de fracturations hydrauliques effectuées à ce jour dans le monde. L’imprécision vient de ce qu’il s’agit d’une méthode routinière de forage dont seuls les logs de forage font état sans que les media ne s’en mêlent, sauf en France. Aux Etats-Unis, les 450 000 puits à gaz forés à ce jour ont tous eu recours à la fracturation hydraulique et Mrs Elizabeth Ames Jones, Chairman de la Railroad Commission of Texas, interrogée récemment par le Sénat américain a déclaré, qu’à sa connaissance, il n’y avait jamais eu de pollution de nappes phréatiques. La Rail Road Commission of Texas est une super DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dont elle partage les attributions.

    Bon an mal an, depuis 2009 les États-Unis forent plusieurs milliers de puits à gaz et huiles de schiste par an et tous ces puits sont fracturés hydrauliquement. À noter que la première fracturation hydraulique commerciale a eu lieu en 1949 à Valma en Oklahoma.

    On injecte sous forte pression (plusieurs centaines de bars) un mélange composé de 99,51% d’eau, de sable ou de microbilles de céramique et de 0,49% d’agents chimiques issus de l’industrie agro-alimentaire pour fluidifier la boue, tuer les bactéries, prévenir la corrosion et éviter la formation d’écailles de métal. Les produits chimiques soi-disant cancérigènes sont maintenant totalement éliminés. Aux États-Unis, les pollutions ont été provoquées par l'usage de produits interdits et par des pratiques non professionnelles pour cimenter les puits de forage. Pouvons-nous exploiter ces ressources proprement ? Nous soutenons que oui. Beaucoup de pays le pensent et y travaillent. Au-delà du contrôle des techniques de forage et des produits utilisés, il convient également d'analyser soigneusement les constituants de la roche mère qui sont délavés et remontés à la surface.

    Il est difficilement concevable et géologiquement impossible (sauf sur le papier) que les eaux de fracturation puissent contaminer les nappes phréatiques. Quelques 6000 forages ont été faits en France à ce jour dont 1500 forages d’exploration environ (wildcats) et plus de 2000 forages de développement dans le seul bassin de Paris et aucune pollution de nappes phréatiques n’a jamais été relevée. Nous sommes bien loin des 596 produits chimiques dont « certains sont cancérigènes » que Josh Fox n’a jamais pu nommer.

    En avril 2011, la Chambre des représentants des États-Unis a remis un rapport intitulé «Chemical used in hydraulic fracturing». Selon ce texte, les 14 principales compagnies du secteur ont, entre 2005 et 2009, utilisé 2500 produits contenant 750 composants chimiques. Plus de 650 de ces produits renferment des substances connues pour leur effet cancérigène, selon les critères américains appliqués à l'eau potable (le Safe Drinking Water Act), ou sont des polluants atmosphériques. Selon les experts, ces produits ne sont pas nécessaires, ni souvent même utiles. Fallait-il cinq années pour s'en rendre compte? Un an après, les additifs ont été ramenés au nombre de 12, tous d’origine organique.

    Les Français découvrent cette nouvelle source d'énergie par le film « Gasland » et la perçoivent majoritairement comme une menace plus que comme une opportunité ou une chance. Film documentaire américain sorti en 2010, écrit et réalisé par Josh Fox, il a pour objet l'impact environnemental et sanitaire de la méthode d'extraction par fracturation hydraulique. Josh Fox visite d'abord Dimock (Pennsylvanie), dans une zone d'exploitation du gaz de schiste. Il y rencontre plusieurs familles dont l'eau du robinet peut prendre feu si l'on en approche un briquet. Une enquête d'État menée par la Colorado Oil and Gas Conservation Commission a par la suite prouvé que le problème était dû au méthane naturellement présent dans l’eau et non à la technique de fracturation hydraulique ou à l’exploitation du gaz.

    Suite à la diffusion de ce documentaire, des doutes sont apparus quant à l’exactitude, l’attention aux détails et la justification de certains faits. Mais la profession pétrolière n’est pas la seule à avoir avancé des contre-arguments : Kiran Stacey, journaliste au Financial Times et spécialiste des questions économiques liées à l’énergie et à l’environnement, est également revenu sur plusieurs éléments clés du film. 

    13 – L’économie

    Si certains chapitres donnent dans la controverse, il en est un qui fait l’unanimité, c’est le poids économique de cette richesse. Certes cette considération ne pourrait pas supplanter toutes les autres, s’il était avéré que son extraction présente des effets induits totalement rédhibitoires.

    Le principal problème économique est que l’équilibre entre le coût et le bénéfice est encore loin d’être trouvé. Une recherche et une exploitation onéreuse ont conduit quelques entreprises à suspendre cette voie en attendant que les cours se stabilisent. Car les quantités de gaz de schiste aujourd’hui sur le marché ont quasiment écroulé les prix. Les stocks dans les schistes existent et sont sans conteste la sécurité de l’avenir

    Aux États-Unis, grâce à l'exploitation du gaz de schiste, le prix du gaz se situe aux alentours de 3 $/MBTU (La British Thermal Unit est une unité d'énergie anglo-saxonne. MBTU signifie 1000 BTU...)

    À titre de comparaison, il se négocie à 8 $/MBTU en Europe, 12 $/MBTU en Asie et 15 $/MBTU au Japon, qui a dû négocier en urgence de nouvelles quantités après Fukushima.

    L'exploitation des gaz de schiste a fait des États-Unis le premier producteur mondial de gaz naturel, installant une nouvelle donne tant économique que politique. Faut il un exemple de la rapidité vertigineuse avec laquelle la situation évolue ? Dans un étroit couloir maritime, exactement à la frontière entre la Louisiane et le Texas, le terminal gazier de Sabine Pass est devenu le symbole de l'une des plus grandes révolutions industrielles et économiques de ces trente dernières années. En 2003, la compagnie Cheniere y a construit un terminal géant, destiné à accueillir des méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié. Commencé en 2003, mis en service en 2008, il ne fonctionne qu'au ralenti. Car entre ces deux dates, le développement considérable des gaz de schiste aux États-Unis a transformé le pays d'importateur en premier producteur mondial de gaz naturel devant la Russie. Cheniere a donc demandé l'autorisation au gouvernement américain de transformer son terminal de Sabine Pass d'importateur en exportateur de gaz. Un investissement de 10 milliards de dollars.
    Après lui, sept autres projets du même type ont été déposés. Et la presse française du 29 Mars 2013 annonce que les premiers gaz de schiste américain arrivent en Europe, en Grande Bretagne !

    Saturé de gaz, le pays est désormais celui où il se vend à prix bradé : près de 2 dollars l'unité de référence, soit sept à huit fois moins cher qu'ailleurs dans le monde. Mauvaise nouvelle pour les compagnies gazières, qui rêvent d'exporter leurs surplus, mais excellente nouvelle pour le pays qui est en train de sortir de la crise grâce à la combinaison diabolique de son dollar faible et de son gaz de schiste bon marché. On comprend que le gouvernement hésite à ouvrir les vannes et faire profiter le monde entier du bouleversement qu'il a connu ces dernières années.
    S'il fallait une nouvelle preuve de l'influence du prix de l'énergie sur la santé d'une économie, l'apparition des gaz de schiste en constituerait une fameuse. Dans un pays ravagé par le chômage, ce seul secteur a créé plus de 600 000 emplois, surtout dans la bande centrale du pays. Plus important encore, il a provoqué une vague de relocalisation d'industries gourmandes en énergie. Pour la première fois depuis des décennies, une usine sidérurgique flambant neuve sort de terre près de Bâton Rouge en Lousiane, une autre dans l'Ohio. Chimistes et pétroliers multiplient les investissements. Barack Obama, qui voulait relancer la croissance par l'investissement dans les énergies renouvelables, voit l'économie repartir par la grâce d'un gaz de schiste qu'il n'attendait pas et dont les spécialistes assurent que les Etats-Unis possèdent pour cent ans de réserve.

    Si l'Amérique décidait d'exporter son gaz, cela aurait des conséquences économiques et géopolitiques considérables. La première serait de casser le lien ancestral entre le prix du pétrole et celui du gaz. Car contrairement au pétrole, qui voyage facilement, le coût élevé du transport du gaz, par gazoduc ou par bateau, a conduit les fournisseurs à proposer à leurs clients des contrats de long terme indexés sur le pétrole, plutôt qu'une cotation sur un marché libre. Il en a résulté un morcellement des prix du gaz. Les Américains avec leur marché libre à quelques dollars, les Européens actuellement autour de 13 dollars et les Japonais à 17. À partir du moment où les Américains exporteront massivement, autant par exemple que le Qatar, le rapport de force sera sensiblement différent.

    Et le bouleversement viendra d'ailleurs, de la dispersion de cette source énergétique. Hormis les Etats-Unis et le Canada, les grandes réserves potentielles sont en Amérique latine, en Chine, en Europe et en Afrique du Sud. La Chine, qui a doublé sa production d'électricité en cinq ans, en profitera pour réduire sa dépendance au charbon, le Japon vis-à-vis du Moyen-Orient et les pays d'Europe de l'Est, de la Russie. Reste le cas de la France, qui détiendrait les plus grosses réserves du continent mais qui s'est mise hors-jeu pour l'instant.

    Le miracle américain est dû à la conjonction de réserves abondantes, de producteurs compétents, d'une législation avantageuse et d'un large réseau de gazoducs. Il est le seul dans ce cas. L'essor de ces technologies dans des pays comme la Chine ou l'Argentine sera plus coûteux. Sitôt les quantités américaines déversées sur le monde, les prix remonteront d'autant plus vite qu'ils sont plus volatils que les contrats de long terme classiques. Enfin, le gaz n'est pas la réponse à tout. Dans le mix énergétique mondial, il représente 20% de la consommation et pourrait grimper à 25% d'ici 2035, selon l'Agence internationale de l'énergie. Sur cette part, les gaz non conventionnels pourraient en représenter 20%, soit 5% les besoins énergétiques, contre 30% pour le charbon et un peu moins pour le pétrole. Mais ces 5% feront peut-être toute la différence. L'âge d'or du gaz a commencé. (à suivre)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Maurice Allais, l'économiste détesté de ses pairs

    M. Olivier Pastré, personnage redondant et péremptoire auquel on pourra difficilement échapper sur France-Culture, est d'un conformisme comique pour un intellectuel-bo-bo au pedigree impeccable, qui joue en permanence à l'affranchi.
    Couvert de distinctions et de diplômes, ce professeur d'économie, doyen de Paris VIII, fut consultant à l'OCDE puis à la CEE, appartint au Commissariat au Plan, fut conseiller du directeur du Trésor, directeur de collections aux Éditions la Découverte, conseiller scientifique de la Revue d'Économie Financière, directeur de collection aux Éditions Perrin, pendant des années éditorialiste quotidien sur France Culture, actuellement producteur sur la même antenne, de L'Économie en Question. Il est membre du Conseil Scientifique de l'Autorité des Marchés Financiers, administrateur de l'Association des Directeurs de Banque, Professional Fellow de l'Institut Europlace de Finance, administrateur de CMP Banque (filiale bancaire du Crédit Municipal de Paris). Mais nous nous intéresserons tout particulièrement à un aspect de sa biographie souligné par le Cercle des Économistes auquel, bien entendu, il appartient : « De 1987 à 2002, Olivier Pastré a été Directeur Général Adjoint puis Directeur Général de GP Banque (rebaptisée, à partir de 1999 SBFl, (Société de Banques Françaises et Internationales), seule banque d'affaires européenne à s'être spécialisée sur le Maghreb et le Machrek. À ce titre, il a dirigé une quarantaine de cadres répartis entre la France, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie et a géré cinq fonds d'investissement. Olivier Pastré est (ou a été) administrateur de Medifin et MSIN (Maroc), (société boursière marocaine), d'Union Bank (Algérie) (mise en liquidation dans les remous de l'effondrement de l'empire Khalifa) et d'IM Bank (Tunisie) (International Maghreb Merchant Bank Première banque d'affaires agréée dans un pays du Maghreb, qui fonctionne sous la tutelle des autorités financières tunisiennes). Il a été nommé Directeur Général d'IM Bank en 2000 et Président en 2001. (Ce qu'il est à ce jour). Dans le cadre d'lM Bank, Olivier Pastré a participé à plus de 20 privatisations au Maghreb en tant que conseil du Gouvernement ou d'investisseurs privés ». GP Banque, puis SBFl, était une filiale de la Société Marseillaise de Crédit, rachetée en 2008 à HSBC-France par BPCE - Banque Populaire-Caisse d'Epargne -. Devenue une filiale de Natexis, elle est dirigée par l'Algérien Abderrahmane Hadj Nacer, ancien directeur de la Banque Centrale d'Algérie. Outre que cela montre à quel point l'homme est profondément inféodé au Système financier mondialiste, on ne peut mieux éclairer les liens qui le lient « au Maghreb et au Machrek » et par incidence le peu d'empathie que lui inspirent ceux qui n'ont de goût ni pour l'un ni pour l'autre.
    Dans une notice biographique laconique que France Culture consacra le 15 octobre au Prix Nobel d'économie Maurice Allais, tout juste décédé à 99 ans, il trouva néanmoins l'occasion d'agresser le Front National qui « avait, dit-il, tenté de le récupérer » faisant ainsi « une erreur d'évaluation ».
    M. Pastré dispose de tribunes considérables dont il use et abuse pour faire passer ses opinions et les messages que ses maîtres de la finance l'ont chargé de diffuser. Et il peut autant qu'il le veut s' en prendre à des gens qui n'ont aucun moyen de répondre à ses attaques. Il devrait savoir néanmoins que le Front National n'a jamais eu à récupérer le Pr Allais parce que depuis 45 ans nous étions dans la même démarche que lui. Et cela a même commencé alors qu'il militait en lisière de l'OAS dans un combat pour l'Algérie Française, dans lequel en effet on ne trouvait les amis actuels de M. Pastré que parmi les porteurs de valises de ceux que combattait Maurice Allais. Ce qui explique largement que le seul prix Nobel d'Économie français ait subi l'habituel traitement au silence réservé aux insoumis. À ceux qui ont la mémoire courte on rappellera ce que cet homme sage et objectif écrivait en 1962 dans L'Algérie d'Evian : « J'estime que les crimes aveugles de l'OAS doivent être condamnés, mais que les hommes qui les commettent ont été rendus « fous furieux » par la politique inhumaine et odieuse poursuivie par le Pouvoir et qu'ils doivent dès lors bénéficier de notre compréhension et des circonstances atténuantes ; j'estime encore qu'un jugement analogue doit être porté quant aux crimes, non moins odieux, commis par les hommes du FLN. J'estime que ces crimes, il était certain qu'ils seraient commis, car on ne peut attendre de gens primitifs et fanatiques, après sept ans de combats clandestins et atroces, au cours desquels ils ont été impitoyablement décimés, qu'ils se comportent en hommes raisonnables et civilisés. De là,je conclus qu'il est non seulement inhumain, mais insensé, pour le Pouvoir de livrer dans de telles conditions (les Accords d'Evian) le groupe minoritaire désarmé à la merci du groupe majoritaire supérieurement armé. J'affirme que c'est là une décision barbare qui restera longtemps au cours des siècles qui vont suivre comme un opprobre ineffaçable pour notre pays ».
    En économie comme ailleurs il y a des géants et il y a des nains. Et ce ne sont pas forcément ceux qui monopolisent le discours médiatique qui sont les plus dignes.
    Georges MAÎTRE. Rivarol du 29 octobre 2010

  • Contribuables mais pas coupables ? Menteurs ou amateurs ?

    Le 23 mars  dernier,  était publié sur le site de l’Alliance européenne des Mouvements nationaux (AEMN)  présidé par Bruno Gollnisch (voir le lien sur notre blog),   un article sur la fraude fiscale. Celui-ci  soulignait, au-delà même du cas Jérôme Cahuzac – tout petit poisson au regard de l’ampleur colossal des détournements-   les conséquences déstabilisatrices de cette « finance fantôme » sur nos économies  nationales. Et ce, malgré  les mâles et vertueuses  déclarations récurrentes entendues depuis des lustres  dans la bouche des politiciens français,  lors des réunions de Davos et du   G 20…Une affaire Cahuzac  qui symbolise cependant  la déréliction  de la gauche au pouvoir  qui, à l’instar de la droite, fustige avec dédain un FN qui n’aurait pas la « culture de gouvernement » et les « épaules » pour diriger la France…

     Alors de deux choses l’une : soit MM.  Hollande et Ayrault ont menti sciemment car ils connaissaient  la réalité du compte étranger de l’ex ministre du Budget et de la réforme fiscale ; soit ils ont   nommé à ce poste de ministre d’Etat un homme dont ils n’ont pas su s’assurer de la « virginité ». La France est donc dirigée au pire ou au mieux, chacun choisira, par des menteurs ou des amateurs…

     Contribuables mais pas coupables ?  De Laurent Fabius à Delphine Batho et dans un but de moralisation et de transparence, « nos » ministres ont donc été sommés de publier leur patrimoine et les accusations de bidonnage vont déjà bon train. Une  initiative dérisoire et qui ne réduira pas la défiance des Français vis-à-vis d’une classe politicienne qui a élevé le mensonge au rang d’œuvre d’art.

     La plupart des commentateurs l’ont d’ailleurs relevé avec Bruno Gollnisch, ce vœu de François Hollande  aurait-il été appliqué dés l’entrée en fonction de ce gouvernement qu’il n’aurait  pas empêché omissions et dissimulations. Mensonges, encore et toujours,  que l’on voit à l’œuvre dans les  commentaires médiatiques autour des manifestations contre le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.

     Du député UMP Franck Riester à Jean-Luc Mélenchon, de l’ex ministre sarkozyste Chantal Jouanno à Harlem Désir, de  Caroline Fourest à  François Hollande en passant par  Karl Zéro,  les bien-pensants de  droite, de gauche, d’extrême gauche ou du petit monde de la médiacratie,  ont fustigé les « extrémistes » coupables de s’opposer à cette  loi Taubira,  le  « retour  aux années 30 ». Rien de moins !

      Des manifestants accusés de sombres desseins antirépublicains alors qu’ils dénoncent surtout le mépris du pouvoir et sa tentative de passer en force. Impuissante à arracher la France au déclin quand elle ne l’encourage pas, la gauche, certes,  a fait de ce mariage pour tous un symbole, piètre  tentative de diversion pour tenter de démontrer qu’elle peut encore (mal) agir à la marge.

     C’est à bon droit que Marion Maréchal a dénoncé mardi  dans l’hémicycle de l‘Assemblée nationale, un gouvernement coupable  de « provoquer les dérapages », de faire des « prisonniers politiques », et défendu  «cette jeunesse française  dans laquelle (elle se  reconnait) », et  qui  veut sauvegarder  les valeurs traditionnelles.

     Aujourd’hui,  gauche et droite, entre lesquelles existent le plus souvent une différence de degrés dans la nocivité mais non de nature comme l’a souvent relevé Bruno Gollnisch,   s’accusent mutuellement d’encourager   la « guerre civile » autour de cette question.

     Constatons plus largement, au-delà des effets de manche des uns et des autres,  qu’ils se font la courte échelle depuis des décennies pour appliquer une politique qui a précipité la France dans l’insécurité, économique, sociale physique, identitaire.

     C’est bien de  cela dont un nombre croissant de Français prend conscience, comme l’illustre  l’enquête Opinionway pour Le Figaro/LCI qui vient de paraître et le sondage Ifop-Fiducial-Europe 1  publié  mercredi.

     Pour Opinionway, si  le premier tour de la présidentielle avait lieu dimanche, Nicolas Sarkozy (28%) devancerait François Hollande (23%) et Marine Le Pen (21%),  Pour l’Ifop,   Nicolas Sarkozy (30%) devancerait la présidente du FN  (22%),  deuxième à égalité avec l’actuel chef de l’Etat.   Avec 11% d’intentions de vote,  M. Mélenchon ferait un score quasi identique à celui d’avril 2012, ses récentes  attaques  contre le PS ne faisant guère illusions…

     Marine s’est réjouie sur Europe 1 de ce que «les idées du FN avancent». «Il y a une progression, une consolidation continue du vote FN (…). Nous sommes en train de pousser les murs du système».  «C’est la récompense à ceux qui font de la politique quand tous les autres ne font plus de politique, font de la communication, de l’électoralisme (…) ». Difficile de lui donner tort !

    http://www.gollnisch.com

  • Moralisation générale ! Tous suspects ?

    Pour évoquer le thème de la «moralisation de la vie publique», Frédéric Taddeï reçoit notamment Percy Kemp, auteur du livre «Le Prince : conseils adressés à nos gouvernants…» (Seuil), Dominique Jamet, auteur du «Mal du pays» (La Différence), Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, membre du Bureau national du PS, Monique Pinçon-Charlot, qui a publié «L’Argent sans foi ni loi» (Textuel), et Charles Gave, auteur de «L’État est mort, vive l’État !» (Bourin).

    http://fortune.fdesouche.com/

  • France souviens-toi de qui tu es !

    Lorsque la Révolution Française a éclaté, l’Europe n’en revenait pas de ce que le plus doux, le plus aimable des peuples ait ainsi pu se transformer un en monstre sanguinaire, aveugle prêt à déchiqueter sans discernement quiconque se dressait devant lui. Il est saisissant de lire cet étonnement des contemporains européens dans leur correspondance.

    Et depuis ? Depuis qu’est devenu le plus aimable des peuples ? A-t-il toujours le goût du sang aux lèvres ? Si nous regardons l’histoire chaotique et violente qui émaille les deux derniers siècles, nous serions bien tentés de répondre oui. Comme un homme ne se remet jamais d’un meurtre, comme une personne saine se relève difficilement d’un coup de folie meurtrière, la France semble comme abrutie depuis deux siècles. On le dit trop peu, le peuple de France n’est pas encore sorti de l’épisode révolutionnaire. Preuve s’il en est le nouveau maire de Rouen en est encore à débaptiser le salon Louis XVI pour lui donner le nom de… République. La période révolutionnaire, avec sa violence inouïe, a créé une rupture qu’une certaine idéologie a savamment entretenue. Il y a un avant et un après, comme il y a un ancien et un nouveau régime. Que l’on soit monarchiste ou républicain m’importe peu ici, car la cassure qui a eu lieu n’est pas seulement politique. Elle est identitaire et anthropologique. La France n’est plus la même. [...]

    Tribune libre de Cyril Brun* - La suite sur Nouvelles de France

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  • Projet Taubira : après la parentalité, viendra la déparentalité

    On est dans la guerre des mots qui aboutira sur de violentes réalités si l'on n'y prend pas garde : la parenté est naturelle et implique un père et une mère. Si l'on veut s'opposer à cette donnée de la loi naturelle, on invente une loi des hommes qui définit - et pire même, donne - la parentalité. C'est ainsi que l'on peut faire croire que deux hommes ou deux femmes peuvent être les parents - au sens de la parentalité - d'un même enfant.  C'est un des aspects de ce diabolique projet Taubira.

    N'est pas l'actuelle pseudo ministre la famille qui vient de dire aujourd'hui : "Il ne suffit pas d'accoucher pour devenir mère" ?

    Dès lors, il devient évident et lisible que si une loi fixe la parentalité, une loi peut aussi la défaire. Et voilà comment des parents au sens naturel du terme, pourront se voir retirer la parenté de leurs enfants au nom de la déparentalité. Et sur quels critères subjectifs de notre anti-culture de mort se fixera le droit des parents à conserver ou pas la liberté d'éduquer leurs enfants?

    Ce scénario catastrophe qui se profile est induit dans le projet Taubira qui fixe les premiers critères de parentalité, ouvrant ainsi la voie à la déparentalité.

    C'est aussi pour garder et protéger le droit des parents d'éduquer leurs enfants - qui est un point non négociable de Benoît XVI - qu'il faut se battre contre ce projet de loi !

    Rien, de rien, non, on ne lâche rien!

    En détail dans le texte, le passage au tamis de  ce projet liberticide et non-admissible en l'état : 

    "Pendant que les uns et les autres s’affrontent dans le cadre du clivage de la famille traditionnelle contre les partisans du mariage « pour tous », une nouvelle doctrine commence rapidement à prendre de l’ampleur dans les sphères politiques et juridiques. Bien plus grave que la question de l’union entre individus, la « déparentalité » s’organise et menace les liens familiaux entre les parents biologiques et leurs enfants pour devenir un danger bien plus redoutable pour les familles.

    Le concept de « Déparentalité ».

    La « déparentalité » est une construction très récente qui consiste à réduire la portée de l’autorité parentale du père et de la mère biologiques au profit de parents sociaux et/ou économiques. Chacun connaît les problèmes posés par le divorce et la séparation des parents qui encombrent les tribunaux et qui souvent ne se passent pas dans les meilleures conditions pour les enfants. Les familles recomposées ne sont pas faciles à gérer quand il ne s’agit pas en plus d’une garde alternée entre le père et la mère qui sont désormais séparés. En effet la cohabitation avec d’autres conjoints est trop souvent sources de conflits. Les enfants du divorce sont baladés entre familles subissant les mésententes et les désaccords des adultes en conflit ouvert ou larvé. Il existe également des cas où les enfants sont pris en otage par les uns ou par les autres ; ce sont les refus de présentation et les attitudes très peu honnêtes pour faire de l’autre parent un monstre ou un manipulateur. Malheureusement, la famille traditionnelle doit s’attendre à ce que ces conflits ou ces tensions soient décuplés et mettent un terme à l’incontournable parentalité « biologique ». Pour être plus clair : les parents biologiques deviendront des géniteurs dont l’autorité et le droit à l’éducation et à la famille seront relégués au second plan en cas de divorce et de séparation.

    La mise en œuvre politique.

    En effet, la France sous l’influence du lobby homosexuel et du mouvement Inter LGBT s’apprête à entériner le statut de « parent social ». Dans le cas d’une séparation ou d’un divorce, les nouveaux conjoints vivants avec un des parents biologiques deviendraient des parents « sociaux » ou économiques. Ceux-ci obtenant non seulement un droit d’autorité comparable à celui des « vrais » parents mais également un droit de visite en cas de séparation" (suite à ne pas manquer). 

    Lahire   http://www.lesalonbeige.blogs.com/