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  • Drones : l’histoire d’un incroyable fiasco français

    Guerre entre industriels, indécision de la France et de l’Allemagne, multiplication d’accords non respectés… Trois raisons qui ont cloué au sol tous les projets de drones de reconnaissance et de surveillance (MALE) en France. Industriels et responsables politiques se partagent les responsabilités de cet incroyable fiasco. Au final, Paris va acheter des drones américains Predator Reaper. Récit.

    Difficile de mieux résumer un fiasco politique, industriel et militaire d’une telle envergure : “La France a raté le rendez-vous des drones (…) ce qui est invraisemblable pour une nation qui a un savoir faire technologique, aéronautique, électronique considérable avec des entreprises majeures qui étaient en situation de pouvoir le faire“, a ainsi reconnu il y a une dizaine de jours le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

    On croirait presque à un coup monté, tant les gouvernements successifs (de droite comme de gauche) ont savamment sabordé depuis le début des années 2000 tous les projets de programmes de développement d’une arme qui, au fil des conflits, est pourtant devenue indispensable aux armées modernes dans le ciel de tous les théâtres d’opérations.

    Comment la France a-t-elle pu manquer à ce point le virage des drones alors que bien rares sont les pays qui disposent d’autant de compétences grâce aux Dassault Aviation, EADS, Safran et autres Thales pour créer une filière industrielle solide? Au final,  la France, pourtant si fière de son autonomie stratégique en matière militaire, est contrainte aujourd’hui de quémander aux États-Unis des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), les fameux Reaper (faucheuse en français).

    Un programme mal né dès 2004

    Tout commence véritablement en 2004. Par un exploit. Mais un exploit qui fragilisera dès le départ le projet de drone EuroMale (ancêtre du Talarion) mal né, qui ira de déboires en déboires. Lors du salon de l’armement terrrestre Eurosatory en juin 2004, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, force Dassault Aviation, qui s’était pourtant allié avec Sagem (depuis Safran), et EADS à former un partenariat contre-nature dans les drones.

    Le groupe européen monte à bord du démonstrateur de drone de combat Ucav (avion sans pilote), le Neuron lancé un an avant et piloté par Dassault Aviation. En contrepartie, EADS doit accepter l’arrivée de Dassault Aviation, qui traîne des pieds, dans le programme EuroMale.

    Les deux électroniciens, Thales et Sagem sont également conviés pour se partager un budget de 300 millions d’euros. Un drone MALE qui doit voler en 2008. C’est un peu le “Yalta” des drones, qui se fait aux dépens de Thales, qui avait pourtant un accord de co-maîtrise d’oeuvre avec EADS. En outre, l’électronicien devra repousser à l’automne une opération de rachat inamicale par le groupe franco-allemand… allié à Dassault Aviation.

    Bref, le programme EuroMale regroupe des entreprises, qui ne s’aiment pas et ne s’accordent aucune confiance. Mais pour Michèle Alliot-Marie, alors très optimiste, EADS et Dassault ont “signé un accord fondateur sur les drones, Male et Ucav, qui préfigure l’avenir de l’industrie européenne des avions militaires, de combat et de reconnaissance”. A voir…

    Après l’enthousiasme des signatures, EADS rencontre très vite des difficultés à fédérer autour de lui un projet européen de drone d’observation. Les pays européens, notamment l’Allemagne, sont déjà en panne de budget et rechignent à passer à la caisse. Pourtant, le ticket de lancement est estimé à 340 millions d’euros, une goutte d’eau pour un projet en partenariat.

    Problème financier, mais pas seulement. Berlin renacle car le projet, tel qu’il est configuré par les Français, ne correspond pas à ses besoins opérationnels identifiés. La Bundeswehr, son armée, veut un drone de reconnaissance quand la France n’en a pas besoin grâce son système RECO-NG, qui équipe ses avions. Fin 2005, le constat est clair : premier échec pour EADS.

    Seule l’Espagne souhaite monter à bord de l’EuroMale en y apportant 40 millions d’euros. La France est quant à elle prête à financer à hauteur de 75 millions d’euros, EADS apportant enfin 100 millions en autofinancement. Pas assez pour lancer le programme.

    La guerre des drones aura bien lieu

    Si le programme EuroMale a du plomb dans l’aile, EADS ne joue pas non plus réellement franc-jeu avec Dassault Aviation sur le Neuron. A la grande surprise de l’avionneur tricolore à l’été 2005, le groupe européen travaille sur un projet de démonstrateur d’Ucav concurrent du Neuron, le Barracuda.

    Un peu plus d’un an après la signature, le “Yalta” des drones vole en éclat. D’autant que la guerre va s’intensifier début 2006, en coulisse entre les trois grands du secteur de la défense en France, EADS, Thales et Dassault Aviation.

    Après avoir été sélectionné par le MoD (ministère de la Défense) britannique pour fournir un drone tactique Watchkeeper, Thales se sent pousser des ailes en France et veut sa revanche sur EADS. Sentant son rival dans une impasse, l’électronicien n’hésite pas à chasser sur le pré carré du groupe européen en faisant une offre non sollicitée à la DGA. Il propose une version francisée du programme britannique Watchkeeper. Ce programme présente “une alternative fonctionnelle beaucoup plus intéressante aux projets de drones de reconnaissance à l’étude en France”, estime alors le PDG de Thales, Denis Ranque. Sans succès en dépit du prix attractif du programme.

    EADS est dans l’impasse et l’avoue même publiquement en juin 2006 lors du salon d’Eurosatory. “Nous sommes dans une impasse alors que nous avons un projet et déjà réalisé des investissements”, regrette alors le patron de la division défense d’EADS, Stefan Zoller. Ce constat pousse le groupe européen à changer son projet EuroMale en proposant une plate-forme européenne (via son projet développé sur fonds propres Barracuda) pour satisfaire les exigences de la DGA, qui souhaite avoir une maîtrise européenne totale sur cette technologie.

    Du coup, EADS est contraint de mettre sur la touche son partenaire israélien IAI, qui devait lui fournir la plate-forme Eagle 2 pour EuroMale. La DGA, qui a toujours soutenu un programme en coopération, maintient la confiance à EADS en dépit des proposition de Thales. En juin, un accord semble se dessiner “à condition d’un coût acceptable”. EADS, qui a déjà perdu plus de 120 millions d’euros sur ce projet, persévère. Un drone MALE est désormais attendu en 2013-2014.

    Dassault Aviation quitte le projet

    Il faudra attendre un an de plus pour que le projet aboutisse dans la douleur. A l’automne 2006, EADS remet tant bien que mal un projet de drone européen de surveillance, et non plus d’observation. Un compromis entre les besoins opérationnels français (observation) et allemand (reconnaissance) pour faire monter Berlin dans le programme.

    Soutenu par Michèle Alliot-Marie, EADS négocie alors avec trois pays européens – Allemagne, France et Espagne – le lancement d’un programme nouvellement baptisé Advanced UAV. Exit EuroMale.

    Ce nouveau projet réduit à la portion congrue la charge de Dassault Aviation. Furieux, le patron de l’avionneur, Charles Edelstenne, refuse de poursuivre avec EADS. L’alliance, qui préfigurait “l’avenir de l’industrie européenne des avions militaires, de combat et de reconnaissance” est bel et bien cassée.

    Au début de l’année 2007, la guerre des drones s’intensifie. Thales et Dassault Aviation, qui a dû mal à digérer ses démêlés avec EADS, proposent à la DGA au printemps deux projets de drone, l’un à court terme pour satisfaire les besoins opérationnels de l’armée française, et l’autre à long terme, qui serait le concurrent de l’Advanced UAV. En vain.

    La DGA maintient sa confiance à EADS. Et tord le bras à Thales pour qu’il reste dans l’Advanced UAV et surtout qu’il ne fasse pas capoter le programme. La ministre de la défense aurait eu recours à la pression sur d’autres programmes en cours de discussions entre la DGA et Thales, explique-t-on alors dans les milieux de la défense. Ce qui ravit EADS, où on explique que Thales a été “remis à son rang d’équipementier, son rôle normal dans les systèmes”.

    Dassault Aviation lance un projet de drone MALE concurrent

    A la veille du salon aéronautique du Bourget, en juin 2007, Charles Edelstenne ne décolère pas sur le dossier drone Male. “Le budget français, déjà contraint, va servir à dupliquer hors de France des compétences qui existent déjà en France, explique-t-il alors lors d’une conférence de presse. Je le déplore et les leçons des programmes en coopération ne sont pas apprises“. Et le PDG de Dassault Aviation annonce avoir conclu une coopération sur un drone MALE avec Thales qui, lui, reste plutôt discret sur ce projet.

    Et pour cause… On apprendra plus tard que Dassault Aviation et Thales ont remis en novembre une proposition non sollicitée engageante pour fournir à la France un système de drones de surveillance, élaboré à partir d’une plate-forme israélienne (Heron TP fabriqué par IAI), qui pourrait être livré dès 2012, voire 2013. L’espagnol Indra rejoindra le programme, qui sera dévoilé avec beaucoup de jubilation à la presse par Charles Edelstenne en juin 2008.

    EADS, qui a le soutien de la DGA depuis quatre ans, a quant à lui enfin son projet et ses contributeurs, Allemagne, Espagne et France. Le groupe européen propose de reprendre dans son projet de drone MALE les technologies développées par le biais du démonstrateur allemand Barracuda.

    Le projet d’EADS prévoit de lancer dans un premier temps un drone de surveillance, puis de reconnaissance pour le besoin de l’armée allemande. La signature était attendue au début du salon du Bourget. Mais c’était sans compter sur les lenteurs administratives du ministère de la Défense allemand.

    Le 22 juin 2007, la DGA publie un communiqué sur une coopération entre la France, l’Allemagne et l’Espagne. Les trois pays “s’accordent sur un arrangement technique pour une phase de réduction de risques d’un Advanced-UAV“. Ce qui sera confirmé quelques mois plus trad en décembre avec la notification à EADS par la France, l’Allemagne et l’Espagne d’un contrat d’études de réduction de risques pour l’Advanced UAV, un programme qui pèse 2,8 milliards d’euros, dont environ 1,3 milliard pour le développement partagé à parts égales.

    Les trois pays ont exprimé un besoin de quinze systèmes (six respectivement pour la France et l’Allemagne, trois pour l’Espagne). Ce drone est désormais attendu à l’horizon 2015 pour équiper les trois armées.

    Nouveau président de la République, nouvelle donne

    Avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée en 2007, le projet drone MALE va entrer dans une période de calme plat… qui annoncera de nouvelles de turbulences. Le lancement d’un grand programme de drone européen est désormais suspendu en France aux conclusions du Livre blanc sur la défense, qui ne sera finalement dévoilé qu’en juin 2008.

    En clair, le besoin opérationnel de ce système devra être démontré par le Livre blanc, puis entériné par le ministère de la Défense. Et ce même si les trois pays partenaires du programme Advanced UAV (Allemagne, Espagne et France) viennent de notifier fin 2007 à EADS en tant que maître d’œuvre un contrat de réduction de risques d’une durée de quinze mois d’un montant de 60 millions d’euros (20 millions par pays).

    Pour autant, le programme drone tombe un peu dans l’oubli des décideurs politiques. Plus personne ne semble pressé.

    EADS se rappelle toutefois au bon souvenir du ministère de la Défense lors du salon du Bourget 2009. Le président exécutif du groupe européen, Louis Gallois, un rien requinqué après avoir enfin livré en juin 2008 le drone Male SIDM (intérimaire), rappelle à la France qu’elle “a besoin d’un drone”. “Même s’il y a le SIDM (Harfang) qui fonctionne déjà en Afghanistan, il faut d’ores et déjà préparer la génération suivante. Le programme Advanced UAV répond aux besoins européens. Nous souhaitons une décision aussi vite que possible. C’est une coopération européenne qui peut, au-delà de l’Espagne, la France et l’Allemagne, inclure la Turquie“. Et d’estimer que l’Advanced UAV devrait être disponible en 2015-2016.

    Drone de malheur pour EADS

    Fin 2009, les premières rumeurs sur un lâchage d’EADS commencent à circuler. Le groupe européen est au bord de perdre un contrat estimé à 2,9 milliards d’euros portant sur le développement d’un programme de drone de théâtre Male, rebaptisé Talarion (ex-Advanced UAV) et l’achat des systèmes. « Plus personne n’a envie de le faire », affirme-t-on alors à La Tribune. Pourquoi ? Hors de prix, trop risqué, assurent des sources concordantes. D’autant que la loi de programmation militaire (LPM) n’a prévu sur 2009-2014 que 139 millions d’euros pour le segment Male. Peu, trop peu pour lancer ce programme.

    Plus tard, le Délégué général pour l’armement, Laurent Collet-Billon, expliquera que “l’opération a été arrêtée parce qu’elle conduisait à un objet trop volumineux qui ne correspondait pas aux besoins de l’armée française. La première partie du travail sur Talarion portait sur la création d’un porteur.

    Or cette opération, qui aurait été intégralement réalisée en Allemagne, nous aurait conduits jusqu’en 2017. Se posait aussi la question de la participation de notre industrie à la réalisation des capteurs. Nous n’avons donc pas poursuivi cette opération. Cela n’a d’ailleurs laissé aucune séquelle dans les relations entre l’Allemagne et la France”.

    EADS est encore dans le flou début 2010 même si le groupe pressent certaines menaces. Si l’Allemagne, la France et l’Espagne ne passent pas de commandes fermes pour cet avion sans pilote d’ici à l’été, “nous devrons geler ce programme”, déclare en janvier 2010 au Financial Times Deutschland, le responsable de la branche défense d’EADS, Stefan Zoller, qui entretient de très mauvais rapport avec la France, notamment la DGA, ainsi qu’avec Dassault Aviation.

    Le patron d’EADS Défense a sa part de responsabilité dans le fiasco du Talarion. “Il n’a jamais voulu écouter le client français”, explique-t-on à “La Tribune”. C’est d’ailleurs, à cette époque qu’une option américaine (Predator Reaper) est pour la première fois envisagée par Paris.

    En juin 2010, le ministre de la Défense, Hervé Morin, confirme à “La Tribune” que la France regarde bien le programme Predator.  “J’ai appelé Robert Gates pour lui demander d’accueillir Laurent Collet-Billon chez General Atomics afin que ce groupe puisse répondre aux questions que nous nous posons.

    Nous avons déjà acheté aux Américains des matériels stratégiques comme les avions Awacs ou les Hawkeye. Il faut arriver à concilier les besoins opérationnels, les moyens budgétaires fixés par la LPM et la volonté de soutenir l’industrie française. Encore une fois, il s’agit d’explorer toutes les options possibles et d’en écarter aucune”.

    Nicolas Sarkozy siffle la fin de la partie

    Le changement de cap de Paris est dicté par la crise financière qui fait des ravages et  impacte  les budgets, dont celui de la défense. Surtout, cette décision brise les derniers espoirs d’EADS de lancer le Talarion. La DGA, furieuse de sa coopération avec EADS, en rajoute au coeur de l’été une louche sur les déboires du programme Talarion : “la problématique du drone MALE est simple, la première proposition française est à 1,5 milliard d’euros alors que le drone Predator américain coûterait autour de 700 millions d’euros. Il me semble qu’il y a une contradiction pour un industriel (EADS, Ndlr) à demander à l’État de l’aider à exporter ses matériels et, dans le même temps, de lui proposer d’acheter un produit qui coûte 800 millions d’euros de plus qu’un produit étranger concurrent“.

    Quatre solutions alternatives sont alors envisagées : l’achat de drones américains Predator, une offre commune de Dassault Aviation et Thales, ou de Dassault avec IAI sur la base des Harfang, ainsi qu’une éventuelle coopération entre Dassault Aviation et les Britanniques avec le Telemos.

    En novembre 2010, la France et le Royaume-Uni annoncent un appel d’offre de drones en 2011 pour une livraison entre 2015 et 2020, suivi d’un projet de recherche commun à partir de 2012 pour créer un drone nouvelle génération après 2030.

    Au début de l’année 2011, la messe est dite pour EADS, qui continuera pourtant à se battre pour imposer sa solution. A raison car entre Londres et Paris, les relations sont tout aussi compliqués qu’entre Berlin et Paris sur les drones. Au Bourget 2011, les Britanniques ont d’ailleurs salement cassé l’ambiance en demandant pratiquement la veille de l’inauguration du salon à Nicolas Sarkozy de ne pas mentionner la concrétisation de leur alliance.

    Ce qui a enlevé à ce dernier le plaisir d’annoncer une avancée notoire de l’axe franco-britannique dans un domaine de la défense, le point fort de son discours. Pourtant, une dizaine de jours avant le Bourget, le ministre de la Défense britannique, Liam Fox, avait donné son accord à son homologue français Gérard Longuet. Mais Liam Fox n’avait pas le feu vert du Chancelier de l’Échiquier, qui ne dispose pas des budgets pour lancer le programme de drone Telemos (surveillance et reconnaissance) . Londres ne voulait pas d’une crise ministérielle ouverte.

    Ce n’est en juillet 2011 que la France choisit officiellement l’industriel qui fabriquera le drone MALE intérimaire. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, décide lors du Comité ministériel d’investissement (CMI) l’entrée en négociations avec Dassault Aviation. L’avionneur devra fournir aux armées françaises en 2014 un système de drones, baptisé Voltigeur, selon le communiqué du ministère de la Défense.

    Un choix qui devrait permettre à l’avionneur “de commencer à structurer une filière industrielle en préparation du futur système de drone Male franco-britannique“. Dans la foulée, Israël Aerospace Industries (IAI) vend à la France la plate-forme Héron TP, qui sera francisée par Dassault Aviation, pour environ 500 millions de dollars, selon des responsables d’IAI. Une décision beaucoup trop tardive : le programme ne sera pas sécurisé au moment de la prochaine élection présidentielle.

    Le nouveau ministre Jean-Yves Le Drian rebat à nouveau les cartes

    En février 2012, Cassidian est tout prêt de jeter l’éponge et annonce son intention de mettre fin au programme Talarion, après avoir échoué dans l’obtention d’un soutien financier des acheteurs potentiels. Mais nouveau coup de théâtre. Le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, décide lors de sa première conférence de presse une “remise à plat” du dossier sur les drones. Il doit “avant le 14 juillet” confirmer ou changer d’orientation la politique en la matière. Un énième stop and go.

    Mais en juillet, point de décision. De nouvelles rumeurs remettent en piste l’idée de l’achat du drone américain Predator Reaper. Jean-Yves Le Drian, semble effectivement s’acheminer vers un achat américain, ce qui serait dans son esprit une solution intérimaire.

    Il n’y a pas actuellement d’offre nationale ou européenne disponible sur le marché en matière de drones. Il faut faire des choix et préparer des alternatives, avec des perspectives européennes“, a-t-il expliqué lors de l’été 2012 aux députés de la commission de la défense. Jean-Yves Le Drian prépare déjà les esprits à un achat sur étagère de drones américains.

    Paris et Berlin se rapprochent

    Pour EADS, cela marque la fin de l’histoire du Talarion. Fin juillet, le groupe européen annonce que le programme, n’ayant trouvé aucun acheteur ferme, est abandonné. Il est même présenté comme European UAS sur le site de la société et lors de salons. EADS, qui a perdu beaucoup d’argent sur ce projet, peut encore espérer faire fructifier les compétences acquises lors du développement du Talarion. Notamment dans le cadre de la coopération franco-allemande initiée en septembre 2012 par Paris et Berlin.

    Les deux capitales se sont mises d’accord sur un “ensemble commun de besoins opérationnels clés” dans le domaine du drone Male. Les deux nations évalueront la possibilité d’une coopération opérationnelle comme étape intermédiaire. La France et l’Allemagne s’efforceront d’harmoniser les structures et les processus nécessaires afin de permettre aux deux pays de lancer la réalisation de ce projet.

    De son côté, Paris veillera à ce que ce travail soit pleinement cohérent avec les engagements pris entre la France et le Royaume-Uni sur ce sujet dans le cadre du traité de Lancaster House. Ils ont également pour objectif “d’approfondir les possibilités d’une coopération européenne”, selon le communiqué du ministère de la Défense.

    Dans une interview accordée en septembre à La Tribune, le secrétaire d’État à la Défense allemand, Stéphane Beemelmans, explique la portée de cet accord : “nous allons étudier les possibilités de réalisation d’un drone commun sur la base de spécifications militaires communes. L’idée est d’avoir un drone disponible à l’horizon 2020-2023.

    Deuxième nouveau volet, nous voulons étudier la création d’une unité franco-allemande de drones qui couvrirait la période intermédiaire jusqu’en 2022/2023, et qui mettrait en commun les travaux effectués sur les drones jusqu’ici, et se poursuivrait probablement après l’entrée en service d’un nouveau drone commun“.

    Discussions entre les États-Unis et la France

    Dans le même temps, la France se rapproche des États-Unis pour une éventuelle acquisition de Reaper. “Le ministère de la Défense a entamé à cette fin des discussions informelles avec l’industriel américain General Atomics, fabricant du fameux drone, a expliqué en octobre Laurent Collet-Billon aux députés de la commission de la défense de l’Assemblée nationale. Si nous voulons doter nos forces très rapidement de moyens opérationnels, la seule source, ce sont les États-Unis, avec tous les inconvénients connus, notamment en matière de maîtrise des logiciels et de certains capteurs“.

    Le Royaume-Uni et l’Italie possèdent déjà des drones de General Atomics. L’Allemagne a déposé en janvier 2012 une demande de FMS – Foreign Military Sale – pour l’acquisition de Reaper. “L’Allemagne et la France ont du reste engagé une réflexion, en cohérence avec nos travaux avec le Royaume-Uni, sur la possibilité d’entreprendre en commun une démarche d’européanisation des équipements et, progressivement, du drone“, rappelle à l’automne 2012 Laurent Collet-Billon.

    Des Reaper dans l’armée de l’air française

    Quel drone MALE équipera l’armée de l’air française et surtout quand pourra-t-elle les avoir ? Car le temps presse. Un contrat semble proche. L’armée de l’air en a besoin très rapidement pour le Mali en complément des deux vieux-jeunes drones Harfang d’EADS (drones francisés à partir d’une plate-forme israélienne Heron développée par IAI au début des années 90) mise en service seulement en juin 2008.

    Une plate-forme déjà dépassée en raison des atermoiements du ministère de la Défense, puis du retard du programme qui devait être livré initialement en 2003. “Les drones de surveillance, Harfang et SDTI, sont aujourd’hui frappés d’obsolescence“, a reconnu publiquement la semaine dernière le ministère de la Défense.

    La France est donc aujourd’hui pris au piège de son indécision. Car l’armée de l’air veut disposer avant la fin de l’année de ce type de matériels que les industriels français n’ont évidemment pas aujourd’hui en catalogue. Et pour avoir des Reaper opérationnels avant la fin de l’année, Paris ne pourra compter que sur des matériels… non francisés.

    Donc sous le contrôle de Washington, qui autorisera ou non certaines missions. “La nécessité d’une acquisition à brève échéance et d’une utilisation opérationnelle immédiates sont confirmées pour la surveillance et l’observation de la bande sahélienne et ne permettent pas le développement d’un nouveau programme“, a expliqué le ministère de la Défense.

    Selon nos informations, la France devrait recevoir avant la fin de l’année deux drones Reaper et une station de contrôle au sol pour les employer au Mali. Le contrat pourrait être signé de façon imminente. Pour le ministère de la défense, cela ne fait aucun doute. Et peu importe si les Etats-Unis auront un oeil sur ce que font les Français. “C’est déjà le cas avec les Awacs (les avions radars français, ndlr), non ?”, rappelle une source proche du dossier.

    En outre, “dans les réflexions, il est apparu nécessaire de franciser la charge utile (les liaisons de données et les capteurs spécifiques)“, a précisé l’hôtel de Brienne. Mais ce ne sera que dans un deuxième temps avec l’achat d’un second lot : au total, la France pourrait acheter quatre Predator Reaper. Car il faut en moyenne entre deux et quatre ans pour franciser les Reaper (capteurs, et liaisons satellitaires notamment), selon le degré de francisation.

    Soit au mieux en 2015 si Paris obtient le feu vert du Congrès américain cette année, voire début 2014. Sans compter que la France veut à terme armer ses drones. Paris devrait appeler Rome. Depuis deux ans, l’Italie, qui a demandé l’autorisation aux Etats-Unis d’armer ses Reaper, attend toujours avec agacement une réponse de Washington. Du coup, les Italiens menacent de travailler avec des partenaires sur un projet de drone alternatif qui pourrait entrer en service en 2017-2018.

    Dassault et EADS prêts à coopérer

    Aujourd’hui, Dassault Aviation et EADS sont prêts à coopérer, explique-t-on à La Tribune. Le départ de Stefan Zoller du groupe européen a semble-t-il pacifié quelque peu leurs relations houleuses. “Si une demande existait, il n’y aurait pas de problème pour faire un drone entre les industriels. Bae Systems, EADS et Dassault pourraient trouver un terrain d’entente dès lors que les pays auraient émis un besoin commun“, a récemment assuré le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, soulignant que les industriels discutaient déjà entre eux.

    Il a souligné que, sur ce point, aucun besoin n’a pour l’heure été défini. “Je n’ai pas vu de besoins communs exprimés vers nous (industriels) qui couvrent les besoins allemands, français et britanniques. Cette demande n’existe pas”, a-t-il commenté. Le patron de Cassidian, Bernhard Gerwert, a assuré mi-mai de son côté que “nous avons besoin d’un programme de drones armés, pour que l’Europe s’affranchisse des Américains et des Israéliens. Si nous ne le lançons pas, c’est mort pour nous”.

    Pour l’heure, les deux industriels, Dassault Aviation et EADS, lorgnent la francisation des drones que va acheter la France. Le patron d’EADS, Tom Enders, a confirmé en mars dernier son intérêt pour les opérations de francisation du drone américain Reaper si la France validait cette option. Nous avons fait savoir au gouvernement français que nous étions intéressés par la francisation de ce drone, a-t-il expliqué aux sénateurs. Le groupe européen a déjà francisé les drones Harfang (plate-forme israélienne Eagle One).

    C’est le cas également d’Eric Trappier a indiqué supposer “une certaine francisation” des drones qui seront achetés, “c’est-à-dire avec une capacité d’être opérés de France et en France pour les problèmes de fréquences” aériennes. Il a rappelé que Dassault Aviation avait déjà travaillé avec les Israéliens sur le drone Heron TP et était capable de le franciser. “Cette offre avait été discutée à une certaine époque et est toujours valide”, a-t-il fait valoir.

    Jean-Yves Le Drian à la manoeuvre

    Jean-Yves Le Drian est prêt à emprunter cette voie… mais dans un second temps. Il y a une dizaine de jours au “Grand rendez-vous Europe1-Itélé-Le Parisien, il a justifié l’achat par la France de deux drones aux États-Unis en expliquant que la France avait “raté le rendez-vous des drones” et confirmé des discussions également avec Israël pour l’achat d’autres appareils.

    La France doit notamment acheter deux drones de surveillance Reaper aux USA pour une livraison avant la fin 2013 afin de soutenir ses opérations au Mali. “La France a regardé chez les deux pays proposant des solutions MALE sur le marché, les Etats-Unis, avec le drone Reaper, et Israël avec le Heron-TP. La discussion est plus avancée du côté américain, dans la mesure où le drone Reaper semble répondre plus immédiatement aux principaux besoins français“, a confirmé le ministère de la Défense.

    Interrogé sur le nombre de drones que la France comptait acquérir, le ministre n’a pas souhaité répondre. “Il nous en faut quelques uns mais je ne vais pas livrer ici les discussions que nous avons avec les uns et les autres. Dans le livre blanc de la Défense, on en annonce douze”, a-t-il rappelé en précisant qu’il s’agissait de drones d’observation mais pas armés. Le Livre blanc fixe une cible à 30 drones tactiques et 12 drones MALE.

    “Seulement, il n’y en a pas” de disponible tout de suite, a-t-il regretté. Alors qu’est-ce-qu’on fait ? On attend que peut-être un jour certains industriels décideront d’agir d’ensemble pour le produire ? Mais ça sera quand ? Dans dix ans. Mais il y a une urgence et j’assume cette responsabilité“, a lancé le ministre de la Défense tout en précisant qu’il s’agit pour la France d’une solution provisoire.

    C’est vrai mais comme tous les autres responsables politiques, il a une part de responsabilité. Il a fait perdre du temps avec une nouvelle remise à plat du programme de drone confié à Dassault Aviation au début de l’été 2012. Depuis, une année a été perdue… Et visiblement, les industriels attendent toujours une fiche programme, à défaut un appel d’offre.

    La Tribune  http://fortune.fdesouche.com/

  • Quand la République divise, méprise... et réprime !

    Dans les universités comme dans les lycées, les fins d’année scolaire sont toujours éprouvantes parce qu’elles affolent les professeurs soucieux de terminer les fameux programmes officiels quand les élèves, même à la veille du baccalauréat ou de leurs examens et concours, sont beaucoup plus sereins et cherchent à profiter, malgré les échéances proches, des douceurs du printemps : mais cette année est décidément fort particulière ! Jamais il n’a fait aussi froid au mois de mai, jamais le soleil n’a été aussi discret tandis que les rues de Paris et les places de nos villes de France sont le théâtre de manifestations, de veilles, de discussions enflammées, voire de confrontations musclées et, malheureusement, pas toujours pacifiques ni de bon aloi, comme on a pu le constater lors des événements du Trocadéro, au lendemain de la victoire du club du Paris-Saint-Germain, bien loin de la protestation contre la loi Taubira.

    Ainsi, la promesse de M. Hollande de « réenchanter le rêve français » (sic !) a-t-elle tourné au cauchemar et à la division, profonde, de la société française, comme le signalait encore « Le Parisien », ce lundi 27 mai : l’argument ancien avancé par la Gauche d’une fracture due au seul Nicolas Sarkozy est désormais dépassé et si personne ne l’a repris en tant que tel pour M. Hollande jusqu’à ses semaines dernières, c’est bien sa politique matrimoniale et familiale qui a mis le feu aux poudres en ce drôle de printemps et jeté tant de gens sur le pavé, effrayés de la remise en cause de ce qui était, jusqu’à présent, l’une des fondations solides de notre société et, au-delà, de la civilisation dont, que nous le voulions ou non, nous sommes les héritiers plus ou moins fidèles. Il semble bien que notre pays soit arrivé à ce moment délicat où le tissu social est si abîmé qu’il se déchire en haillons et que se multiplient les sujets de mécontentement et de colère : de Florange et des faux espoirs suscités par un candidat socialiste qui, devenu président, s’est empressé d’oublier ceux qui lui avaient fait confiance, aux Invalides qui voient, régulièrement, s’échouer les grandes vagues de la contestation du mariage homosexuel, des Français nombreux, aux aspirations parfois fort différentes, voire antagonistes, clament leur dépit et s’en prennent aux symboles et aux gardiens d’un Etat aujourd’hui confisqué (beaucoup plus qu’assumé…) par une faction politicienne plus préoccupée d’idéologie que de social.

    La grande faute de la République, quel que soit le détenteur de la magistrature suprême sorti des urnes depuis quelques élections, c’est de diviser encore et toujours au lieu, non d’uniformiser, mais de rassembler, d’unir les diversités et les différences au profit d’une synergie nationale, au moment même où les défis de la mondialisation, désormais dangereuse pour les équilibres sociaux et les capacités productives et culturelles de la France, se font de plus en plus pressants, voire oppressants.

    Là où il aurait fallu discuter et permettre à chacun de s’exprimer librement sans céder à la tentation de l’ostracisme pour qui ne partageait pas les vues du gouvernement en place, l’Etat, depuis quelques années, privilégie le passage en force : lorsque les électeurs français, en mai 2005, marquent leur refus d’une Constitution européenne qui semble ignorer les peuples et inscrire dans le marbre des règles économiques qui négligent la justice sociale, leur décision référendaire est méprisée et condamnée par les élites autoproclamées de l’Union européenne, élites qui profitent de l’élection d’un Nicolas Sarkozy pour contourner le vote français et faire adopter, par le Congrès assemblé à Versailles, ce que les urnes avaient rejeté deux ans plus tôt. Dans cette affaire peu honorable, socialistes et libéraux avaient fait cause commune, « au nom de l’Europe », nouvelle terre promise de l’ancien Occident médiéval et de ses marges, mais aussi alibi des renoncements du politique, et MM. Hollande et Sarkozy avaient posé ensemble sur une couverture de magazine, pour défendre la même politique, en somme. Affront terrible fait aux citoyens qui, désormais, ont perdu confiance en une démocratie si peu respectueuse de ceux qu’elle est censée représenter et, éventuellement, défendre…

    Même chose avec cette affaire de mariage homosexuel qui semble être devenu le seul marqueur identitaire d’une Gauche qui, faute d’être capable de résoudre la question sociale, se contente de faire du sociétal dans un sens libéral-libertaire et sans accorder aucune importance aux centaines de milliers de manifestants contestataires de l’automne, puis au million du mois de mars et à celui du 26 mai, au risque de cabrer et radicaliser les plus inquiets des opposants, persuadés d’être les victimes d’un « mépris d’Etat »fort préjudiciable à la confiance minimale nécessaire à l’Etat pour agir et faire accepter par tous son autorité à défaut de ses choix. Aujourd’hui, la désobéissance civique (réaction marquée par l’abstention, le vote protestataire ou la contestation permanente de l’Etat et de ses épigones), couplée à un désaveu moral (et l’affaire Cahuzac a évidemment accentué cette remise en cause de la croyance en la qualité de l’Etat…), fragilise la parole et la capacité à être respecté et simplement écouté, du Pouvoir en place.

    Cette situation est préoccupante et il sera difficile, désormais, de recoudre le tissu français : sans doute, même, faudra-t-il le retisser… Il faudra recréer les conditions de la confiance et, donc, de l’autorité reconnue, à la fois arbitrale et engagée, pour sortir de cette sorte de « guerre civile froide » qui n’est rien d’autre que la crise de la citoyenneté et de ses modes d’expression dans une Europe désincarnée et une France désenchantée parce que trop souvent trompée par des « dirigeants de passage » quandil faudrait des hommes d’Etat, quand il faudrait, d’abord et surtout, un Etat digne de ce nom, libre et attentif…

    Jean-Philippe Chauvin http://www.actionroyaliste.com

  • [Tribune libre] Flicaille-Racaille, le piège du 26 mai – par Spoutnik

    [Tribune libre]  Flicaille-Racaille, le piège du 26 mai – par Spoutnik

    PARIS (via Spoutnik) - Le texte ci-dessous est une tribune libre d’un rédacteur régulier de Novopress, il n’engage en rien la rédaction de Novopress. Et sur l’attitude plus qu’étrange de la police nous vous invitons à lire ce témoignage édifiant publié sur le Rouge et le Noir

    ——————-

    On était prévenu. Depuis le milieu de la semaine dernière , Manuel Valls avait déjà annoncé qu’il y aurait des incidents et qu’il faudrait « laisser les enfants à la maison ce jour-là ». Le préfet de police misait là dessus pour se racheter une conduite après le désastre du Trocadéro. M.Valls le voulait parce que ça le démange depuis l’occupation du toit  du chantier de la future  mosquée de Poitiers par Génération Identitaire l’automne dernier, il a également menacé d’interdire le Printemps Français vendredi dernier : il veut museler les mouvements d’opposition. Mais il subsiste encore des lambeaux de légalité démocratique en France : le ministre de l’Intérieur ne peut donc pas interdire chaque mouvement d’opposition, juste parce qu’il en a envie. Il faut des bonnes raisons pour cela. Quitte à les créer et les provoquer. Avec l’appui involontaire des “idiots utiles” d’une certaine extrême-droite.

    Le dispositif
    J’ai démarré la manifestation avec quelques amis, en intégrant le cortège qui démarrait de la porte Dauphine. Pendant que nous descendions tranquillement vers les Invalides, je me suis étonné de la quasi-absence de dispositif policier le long du parcours, alors que le ministère de l’Intérieur avait annoncé la mise en place d’effectifs records. C’est en arrivant sur l’esplanade des Invalides que nous avons compris où était la police. L’esplanade des Invalides était transformée en nasse : tous les points de sortie en était coupés. Nous avons donc décidé d’en avoir le coeur net en remontant les parcours des autres cortèges : toutes les rues adjacentes étaient bloquées par des barrière anti-émeute quasiment jusqu’à Montparnasse. Curieusement, les CRS en faction dans ces rues là, laissaient passer les gens qui voulaient rejoindre la manifestation, mais pas l’inverse, ils bloquaient les gens qui voulaient en partir (riverains inclus). Je m’explique : il était encore tôt dans l’après-midi, les trois cortèges étaient très loin d’avoir encore terminé de converger vers les Invalides, l’atmosphère était festive et bon enfant. Pourquoi empêcher des gens qui le souhaitaient, de quitter les lieux dès ce moment-là ? En terme de maintien de l’ordre, cela n’a aucun sens. A moins d’avoir une idée derrière la tête. Celle de vouloir créer une cocotte-minute.

    Nous revenons vers l’esplanade où nous nous posons quelques minutes sur les pelouses extérieures. A partir de 18h, alors que l’ambiance est toujours bon enfant, nous commençons à voir des de troupeaux de policiers en civils – toujours aussi mal déguisés – sans brassards, se déplacer vers le bas de l’esplanade, en direction de la Seine. Ils vont y rester un moment alors que les discours à la tribune ne sont pas encore terminés. Ils attendent quelque chose, c’est évident… Le moment de rentrer en scène. Nous comprenons alors ce qu’il va se passer : il n’y a pas d’incidents ? Ils vont donc les provoquer.

    Il est facile de faire dégénérer une manifestation de ce type, surtout quand le service d’ordre de la manif en question est plus préoccupé par le fait de faire placer les gens au bon endroit pour qu’ils soient comptabilisés, plutôt que par l’expulsion d’éventuels provocateurs. Un service d’ordre de bisounours. Les conséquences vont se payer très cher. Un troupeau de policiers en civil, caricaturalement déguisés en « fachos » sur le point de faire un mauvais coup, ça doit être expulsé d’une manifestation : si ce ne sont pas des flics, on vire ainsi les excités, si ce sont des flics (la suite a prouvé que oui) , on les oblige ainsi à sortir leurs brassards et à se démasquer AVANT un quelconque incident. [Les deux vidéos ci-dessous montrent bien que ces « casseurs » montrent leur brassard police lorsque les manifestants ainsi piégés et ainsi énervés les reconnaissent, brassards mis en avant pour éviter de se faire cogner par les CRS qui vont attaquer brutalement les manifestants restés sur place, note de Novopress]

    Le piège
    Les incidents démarrent aux alentours de 20h. Des gens sont restés sur l’esplanade, mais ils sont calmes. Les Veilleurs s’installent de leur côté.
    Des journalistes sont attaqués.

    Les journalistes semblaient “au courant” qu’il y aurait des problèmes. Ils se sont équipés comme pour aller en zone de guerre.

    Pour ce que nous avons pu en voir ,les attaquants ressemblaient beaucoup aux flics en civil vus un peu plus tôt. La foule commence à s’agiter, les CRS reçoivent des projectiles. Voyons voir un peu la tête des lanceurs de projectiles :

    Les flics en civil, facile à reconnaître. Grosse doudoune sous laquelle il y a visiblement du matos, passe-montagne et casque pour être non identifiable. Plus âgés que la moyenne des manifestants : les militants vétérans sont connus, on peut les identifier même si ils sont à moitié masqués. Si PERSONNE ne les connait, ce sont des flics. Le crétin pas masqué sur la gauche qui suit bêtement le mouvement est lui un vrai manifestant.

    Les flics en civil, facile à reconnaître. Grosse doudoune sous laquelle il y a visiblement du matos, passe-montagne et casque pour être non identifiable. Plus âgés que la moyenne des manifestants : les militants vétérans sont connus, on peut les identifier même si ils sont à moitié masqués. Si PERSONNE ne les connait, ce sont des flics. Le “crétin” pas masqué sur la gauche qui suit bêtement le mouvement est lui un vrai manifestant [certainement emporté par sa colère, note de Novopress].

    Dans ce contexte, les « racailles » d’extrême-droite vont commencer à s’amuser. C’était le but de la manoeuvre policière. Je précise que je ne mélange pas sous l’appellation « racaille » des militants politiques identifiés et des braves gens qui s’attardaient sur l’esplanade et se sont retrouvés pris dans le mouvement. Difficile de ne pas réagir quand on est pris dans un mouvement de foule. Difficile de ne pas riposter quand on se fait taper et gazer. Surtout quand la police est hostile depuis des semaines. La cocotte-minute a explosé. C’ETAIT LE BUT DE LA MANOEUVRE.

    Mais il y a des gens qui confondent la politique et le hooliganisme, qui viennent au manifs juste pour se cartonner avec les flics. Le carton ne se justifie que s’il y a un sens politique. Quel sens y avait-il à se cartonner avec les flics hier soir ? Les organisateurs avaient bien précisé que cette manif serait la dernière (sur l’air du « on ne lâche rien mais on arrête ce soir »). Si les manifs avaient dû se poursuivre, oui, cela pouvait se comprendre : il se serait agi de durcir le rapport de force avec le gouvernement. Alors que là, ça sert à quoi concrètement ?

    A rien. Mais certains voulaient s’amuser. Nous avons vu plein de “fafounets” qui rôdaient en fin de manif et qui n’attendaient plus que ça. Mais il n’ y avait pas que des électrons libres. Certains mouvements ont revendiqué leur participation dès 21h avant-hier soir sur les réseaux sociaux. Il y avait également des militants que l’on avait plus vus à des manifestations depuis 20 ans, se pointant  comme par hasard uniquement en fin de manifestation vers 18h-19h pour chercher objectivement le carton avec la police.

    La bonne attitude qu'il fallait avoir, malheureusement trop minoritaire.

    La bonne attitude qu’il fallait avoir, malheureusement trop minoritaire.

    Les policiers ont commencé, les “fafounets” ont répondu à la provocation. Panurgiquement. Bêtement. Et les CRS ont riposté. Logiquement. Sans s’embarrasser de faire le tri entre les excités et les manifestants dignes qui chantent la Marseillaise en brandissant des drapeaux français.

    A partir de là, les flics vont jouer sur du velours : gazage et matraquage pour tous.Les flics en civil ressortent leurs brassards.  La situation devient incontrôlable. Les incidents souhaités sont là et bien là.

    Les inoffensifs Veilleurs qui subissent les conséquences de l'agitation hooliganesque de certains.

    Les inoffensifs Veilleurs qui subissent les conséquences de l’agitation “hooliganesque” de certains.

    Les politiques
    Pendant que les «certains s’amusaient aux Invalides, d’autres faisaient de la politique.

    Rappel aux élus UMP de leurs contradictions : défiler avec la manif pour tous et par ailleurs refuser d'abroger la loi s'ils revenaient aux affaires (Génération Identitaire, 13h, porte Dauphine)

    Rappel aux élus UMP de leurs contradictions : défiler avec la manif pour tous et par ailleurs refuser d’abroger la loi s’ils revenaient aux affaires (Génération Identitaire, 13h, porte Dauphine)

    Occupation du siège du Parti Socialiste par Génération Identitaire.

    Occupation du siège du Parti Socialiste par Génération Identitaire.

    Les conséquences
    - L’image pacifique de la Manif pour tous est irrémédiablement abîmée : nous ne sommes pas dans la configuration du 24 mars sur les Champs-Elysées, où des familles et des militants pacifiques se sont fait brutaliser indûment par les forces de l’ordre. Le bilan de la journée – entre 500.000 et un million de personnes pacifiques – est médiatiquement passé à la trappe. [Comme l'explique ce témoignage sur le Rouge et le Noir, note de Novopress].

    - Le préfet de police de Paris et Manuel Valls commençaient à être en difficulté suite aux incidents de ces dernières semaines (auxquels il faut ajouter le désastre du Trocadéro) . L’occupation du siège du PS aurait pu même conduire le préfet à la démission, c’était l’incompétence de trop pour ses services. Et bien, non.Ils sauvent leurs têtes.

    - Frigide Barjot est relégitimée. Depuis des jours qu’elle dit qu’elles ne veut rien avoir à faire avec des “nervis d’extrême-droite”, cela lui a été beaucoup reproché parce que ce qu’elle disait était FAUX jusqu’à présent. Je le répète les familles du 24 mars et les agités d’hier ne sont pas les mêmes.

    - Des menaces de dissolution risquent de planer sur le seul mouvement qui, lui, a fait de la politique et n’a pas participé aux incidents (les jeunes de Génération Identitaire ont un alibi béton, ils était déjà en garde à vue pour l’occupation de Solférino). Manuel Valls a déjà annoncé la couleur dès hier soir en parlant « d’inadmissibles violences de l’extrême-droite identitaire ».

    - Des manifestants pacifiques, eux, qui n’ont rien fait d’autres que résister comme ils le pouvaient , se retrouvent interpellés, victimes de gardes à vue abusives (plus de 20 h pour beaucoup d’entre eux, alors que la police n’a toujours rien trouvé à leur reprocher à ce jour)

    - Depuis une répression policière féroce et totalement injustifiée s’abat sur toutes les actions liées de près ou de loin à LMPT : arrestations arbitraire pour déambulations sur la voie publique, port de t-shirt, cri de slogans et j’en passe, toujours assorti de 15 à vingt heures de garde à vue…

    Alors, tout ça pour s’amuser un peu et se donner le frisson de la dissidence ? La politique ce n’est pas du hooliganisme. Repérer des flics en civils et ne pas rentrer dans leur jeu, c’est le B.A-BA de la pratique de la manifestation. Que des gamins inexpérimentés, et à bout de se faire mépriser par le système depuis des mois, se fassent avoir, c’est une chose. Ils ont l’excuse de l’inexpérience et de la colère accumulée face au mépris. Que des militants « vétérans » ou « actifs » tombent dans le panneau, juste pour retrouver le frisson de leur « vingt-ans » c’est inexcusable. C’étaient leur rôle de canaliser les inexpérimentés, justement. Et de ne pas faire ce que la police attendaient d’eux. La politique n’est pas un jeu.

    Et la violence ne se conçoit que si elle a un but. Frapper pour le plaisir de la bagarre sans réfléchir aux conséquences, ce n’est pas un comportement de militants politiques, mais de racailles.

    Alors on nous annonce sur les réseaux sociaux une nouvelle manifestation, ce qui n’était pas prévu. Pour le moment aucune demande officielle en préfecture n’a été déposée. Mais les éléments dont on dispose (14 juillet, Champs-Elysées) laissent présager un refus de la préfecture. Elle avait déjà refusé les Champs-Elysées, avant le moindre incident. Il estprobale que quelle que soit la décision de la préfecture, les manifestants viendront quand même. On peut même d’ores et déjà prévoir de probables affrontements avec les forces de l’ordre. Le contexte sera différent : il s’agira là de défendre nos droits de citoyens, notre liberté d’expression, notre droit de manifestation. Pas d’aller « s’amuser »

    « Politique d’abord » (Charles Maurras). Sans arme, ni haine, ni violence

    Spoutnik http://fr.novopress.info

  • Dans l'attitude exemplaire du peuple, il y a peut-être cette France « éducatrice des peuples »

    Extrait de l'homélie de l'Abbé Patrick Faure, Curé de St Eugène Ste Cécile, lors de la messe célébrée mercredi à Notre-Dame de Paris :

     

    "Il n’appartient pas à la patrie terrestre de définir et de décider par elle-même, par voix légale, au besoin parlementaire, qui a le droit de vivre et qui ne l’a pas, qui a le droit de connaître ses origines et qui ne l’a pas. A travers la légalisation de l’avortement, et aujourd’hui la légalisation du mariage homosexuel conduisant logiquement tôt ou tard à la procréation artificielle des enfants, le législateur français construit la patrie terrestre sur le meurtre et la blessure des plus petits des siens. Mais ici, à Notre-Dame, les veillées de prière pour la vie rassemblent des fidèles de toute l’île de France, pour demander à Dieu la grâce de mener le combat pour la vie dans la persévérance, l’énergie et la dignité. C’est ici qu’on prend conscience – en ces jours où nous sommes - que l’amour surnaturel pour la France, pour ses grandeurs et pour sa liberté, veut dire très concrètement le même amour égal pour tous ses enfants, y compris les plus faibles dans leur droit à la vie et à leurs origines.

    Beau combat où il faut écouter, argumenter, réfuter, promouvoir. Beau combat où il faut montrer la vraie vie conjugale et familiale, fondée sur la nature des corps, face à ses contrefaçons fondées sur les besoins de l’ego.

    Lors de l’inauguration des célébrations du jubilé, le 8 décembre dernier, le cardinal archevêque de Paris rappelait que le péché originel a défiguré la relation entre Adam et Eve.

    Disons qu’aujourd’hui c’est bien le péché, mensonger dès l’origine, qui voudrait au nom de la loi dénaturer cette relation entre l’homme et la femme, et sa fécondité. Mais la France résiste, plus que d’autres pays. Et elle résistera encore, dans la durée, avec autant de force que d’intelligence, jusqu’au jour où les lames de fond qu’on veut faire passer pour des feux de paille la remettront debout, grandie par ses épreuves.

    Dans son récent discours à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, le cardinal archevêque de Lyon relève que les autorités romaines ont été impressionnées par l’attitude des catholiques de France face aux réformes du mariage et de la filiation. Et ces autorités romaines ont remercié les évêques en visite ad limina pour leur appel à la prière, au jeûne et à la réflexion menée avec des juristes, des éducateurs, des philosophes, des psychologues et des représentants des autres religions. Et le cardinal de Lyon de voir que dans cette attitude exemplaire il y a peut-être cette France « éducatrice des peuples », comme l’a nommée le pape Jean-Paul II en 1980.

    [...] Si souvent, mes frères, le regard que nous portons sur notre pays et sur notre église gagne à être élargi par le regard que les autres portent sur la France. Que jamais nous ne perdions cet élan et cet appel qui nous ouvrent à l’Eglise universelle et à la vraie vie. C’est là notre vocation de français.

    Nous serons fidèles à cette vocation aussi longtemps qu’aux pieds de Notre-Dame, en ce lieu le plus visité du monde, nous serons les enfants de l’épouse du Christ qui récapitule en lui tout ce qui est humain et tout ce qui est divin, tout ce qui est sur terre et tout ce qui est au ciel. Nous serons fidèles à notre vocation de français, insufflant à leurs compatriotes l’amour de la vérité, aussi longtemps que nous serons les enfants de celle qui a la Vierge Marie pour mère, l’Ecclesia Catholica. Voilà notre assurance et voilà notre avenir. Que Dieu les bénisse et qu’il fasse de nous ses témoins."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L’Œuvre française ou le Nationalisme face au Mondialisme avec Yvan Benedetti

    Entretien du 27 mai 2013 entre Yvan Benedetti, président de L’Œuvre française et Florian Rouanet, afin d’évoquer ce qu’incarne le mouvement en question et la doctrine nationaliste.

    Sujet abordés :
    Parcours politique, Partie Nationalsite, l’OEuvre Française, Pierre Sidos, Marine Le Pen, Front National, affaire Gabriac, LDJ, 6 février, Maréchal Pétain, Napoléon Bonaparte, nationalisme, contre-révolution, extrême-France, helléno-catholicisme, croix celtique, passé et avenir, ordre nouveau, militantisme, étatisme, race, francophonie, études nationalistes, héritage et transmission,les 16 principes de la communauté, régime monarchique, Saint-Exupéry, Sainte Jeanne d’Arc, Hervé Ryssen, André Gandillon, Jérôme Bourbon, Jacques Ploncard d’Assac, Henry Coston, Maurice Bardèche, Jeunesses Nationalistes d’Alexandre Gabriac, mondialisme cosmopolite, judaïsme politique, loges maçonniques, révolution-subversion, démocratie, loi du nombre, marxisme et féminisme, ploutocratie, "mariage homosexuel" et "manif pour tous", identité nationale…

    Site officiel

    Musique de fond : compil. de l’album "Chants de France XI" du Choeur Montjoie Saint-Denis

    http://florianrouanet.wordpress.com

  • 987 : Élection d'Hugues Capet, à Senlis.

     Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "La situation au début du règne d'Hugues Capet".

             Après des débuts brillants, la première dynastie franque, celle de Clovis et de ses successeurs, les Mérovingiens, sombra dans la décadence et laissa la place à la deuxième dynastie, celle de Charlemagne, et de ses successeurs, les Carolingiens.

             Comme la première, cette deuxième dynastie eut des débuts brillants, mais, comme elle également, elle finit par sombrer dans la décadence (les "rois fainéants"...), à une époque où les invasions des vikings rendaient nécéssaire un pouvoir fort.

             Là sont les origines lointaines de la troisième dynastie, celle des Capétiens, qui va recevoir le pouvoir en 987, avec Hugues Capet.

              Alors que les rois fainéants, descendants de Charlemagne et dépositaires de la légitimité théorique, laissaient les populations dont ils avaient la charge sans défense face aux hommes du nord (les north men, normands...), une famille, celle des Robertiens, s'illustra dans la défense de ces mêmes populations. Ainsi se créa une légitimité effective, fondée sur les services rendus.

              Les Robertiens - ancêtres des Capétiens - durent cependant se montrer prudents, et patients, tant était fort le souvenir de Charlemagne et l'enracinement de la dynastie Carolingienne. Les premières invasions normandes ayant eu lieu un peu avant 850, ils attendirent presque cent cinquante ans....

             Jusqu'en 987, où fut réunie, à Senlis, une Assemblée chargée de désigner le souverain.

    hcapet.jpg

    Monogramme d'Hugues Capet, sur un diplôme du 20 juin 989. Archives nationales, Paris

     "COURONNEZ HUGUES, L'ILLUSTRE DUC..."

                "Le trône ne s'acquiert point par droit héréditaire, et l'on doit mettre à la tête du royaume celui qui se distingue par la noblesse corporelle et par les qualités de l'esprit.... Décidez-vous plutôt pour le bonheur que pour le malheur de l'Etat. Si vous voulez son malheur, créez Charles souverain; si vous êtes attachés à sa prospérité, couronnez Hugues, l'illustre duc. Donnez-vous pour chef le duc, recommandable par ses actions, par sa noblesse et par ses troupes, le duc en qui vous trouverez un défenseur de l'Etat aussi bien que de vos intérêts privés".

                Cette harangue de l'archevêque de Reims, Adalbéron, emporta l'adhésion des grands du royaume qu'on appellait alors "Francie occidentale", et qui sera la France. Ils écartèrent donc le candidat carolingien, Charles de Basse-Lorraine et placèrent Hugues sur le trône.
                Hugues était abbé laïc de Saint Martin de Tours. Le surnom de Capet vient peut-être de la cape (Capa) ou manteau de Saint Martin que celui-ci coupa en deux afin de vêtir un pauvre...
    HUGUES CAPET 2.JPG
                Le chroniqueur Richer, moine de Saint Rémi de Reims a raconté en détail le déroulement de l'élection d'Hugues Capet.
                Il rapporte qu'une première assemblée des grands avait été convoquée à Compiègne en mai 987 pour examiner le cas de l'archevêque de Reims, Adalbéron, que le roi carolingien Louis V accusait de trahison. Mais le roi meurt accidentellement, Hugues prend la direction de l'assemblée et fait acquitter Adalbéron. Lequel, d'accusé, devient le personnage-clé de l'élection. Son discours va en décider. 
                Deux candidats sont en présence : Charles, duc de Basse-Lorraine, frère du défunt, et Hugues, duc des Francs. Celui-ci a l'appui de l'Eglise. Gerbert d'Aurillac, écolâtre à Reims (c'est-à-dire directeur des écoles) écrivait : "Le roi Lothaire (Louis V, ndlr) n'est le premier en France que par son titre. Hugues l'est, non par son titre, mais par ses faits et gestes."
    HuguesCapet.JPG
                Agé de 45 ans à son élection, Hugues régnera dix ans. C'est un pauvre roi.
                Bainville écrit des premiers Capétiens (ce qui vaut donc aussi, évidemment, pour Hugues) : "Les premiers règnes furent sans éclat...".
                Le roi ne règne que sur quelques villes (Senlis, sa résidence favorite, Etampes, Melun, le port de Montreuil...); sur une dizaine d'évêchés (Orléans, Laon, Sens, Beauvais, Paris...); et quelques abbayes qui lui assurent un revenu économique mais aussi un appui spirituel (Saint Martin de Tours, Saint Benoît sur Loire, Saint Germain des Prés, Saint Maur des Fossés, Saint Riquier...).
                Mais il aura l'habileté de faire sacrer son fils Robert, de son vivant, à Orléans, le 30 décembre 987. La dynastie est là pour mille ans.....
                Il est à noter que, s'il fut élu à Senlis, Hugues, fort habilement, alla se faire sacrer à Noyon, là où avait eu lieu le sacre de Charlemagne. Il souhaitait ainsi manifester qu'il se rattachait, plutôt que de la combattre, à cette dynastie Carolingienne dont il prenait la suite. De même il se fera enterrer, comme les Carolingiens, à l'abbaye de Saint-Denis, monastère dont ses ancêtres étaient les patrons et où ils étaient également enterrés.
                La nécropole des rois de France est ainsi désignée dès le début de la dynastie....
    SAINT MARTIN.jpg Tableau de la cathédrale de Tours : Martin partage son manteau avec un pauvre.     
            A l'époque de Martin, officier de l'armée romaine, l'équipement des officiers était payé moitié par l'Empereur (c'est-à-dire l'Etat) et moitié par l'officier. Martin ne pouvait donc, malgré son désir, donner tout son manteau au pauvre, puisque la moitié de ce manteau ne lui appartenait, mais appartenait à l'Empereur.
           Par contre, en donnant l'autre moitié du manteau, qui lui appartenait, il a bien donné tout ce qu'il avait en pleine possession. Il est pour cela considéré comme l'un des piliers de la charité. Martin est le patronyme le plus donné en France.
  • La Révolution est née dans la révocation des lois

    Lu sur France Catholique

    Parfois il suffit de trois lignes écrites par un ami, fut-il à 5.000 kilomètres, pour ressentir une joie pure et sainte, et de se dire qu’il n’est pas inutile de se battre à coups multipliés de pauvres mots indigents et lancés dans les airs comme d’invisibles bouteilles à la mer.

    Depuis novembre mes neurones se sont surtout concentrés sur ce combat nécessaire, dont l’un des enjeux est la sauvegarde de toutes les familles, le bien des enfants à naître, rien d’autres ici que leur droit enfin et pleinement reconnu de vivre et non d’être anéantis ; leurs droits d’être entourés d’un vrai père, d’une vraie mère et non déclaré dès sa naissance orphelins de père ou de mère ; leur droit d’être éduqués par ceux qui les ont donné la vie et non par des ministres aux mœurs peut-être répréhensibles, des éducateurs idéologisés, tous soumis aux modes du temps comme aux loufoqueries éventuelles de hauts-fonctionnaires distingués… La confiance ne peut plus être accordée automatiquement.

    Que m’écrit Fernand ? Qu’il est d’accord avec ce que je dis, avec ce que je fais, si laborieusement que ce soit. Il est un grand poète donné à notre langue par le Québec qui est aussi celle de nos cousins là-bas…

    « Cher Dominique, je suis toujours tes écrits dans France Catholique. On est vraiment gouverné par une bande de déracinés. À la fois sur le plan de la conscience religieuse et de la conscience culturelle.

     » Imagine que je continue mon travail d’écriture poétique à près de quatre-vingt-trois ans. N’est-ce pas ridicule ? Alors, lorsque je vois que des cours en anglais seront donnés en France dans certaines universités, j’ai l’impression, comme Québécois, de recevoir de la part de ma propre mère un coup de couteau dans le dos, ou dans l’esprit.

     » Décidément l’état de notre monde actuel va faciliter ma mort. Le quitter sera moins pénible.

     » Amicalement,

    Fernand  »

    Il y a trois heures, Natacha m’a révélé que le président Hollande, au cours d’une visite dans un lycée, avait prononcé un discours aux élèves qui le fréquentent et dans ce discours lancé le mot « résistance », victime selon lui d’une indignité, car ce mot était interdit d’usage depuis la dernière guerre, surtout quand il s’agit « de défendre de ces idées » que je défends, que nous sommes pourtant des millions à défendre, « et qui d’ailleurs, a-t-il ajouté, ne sont même pas des idées ! ».

    Ah, quel coup de coup de pied de l’âne en pleine figure ! Réveillons-nous, Français, nous ne combattons pas avec les mêmes armes que cet homme et ces complices.

    Je n’ai aucun mépris pour lui, quoiqu’il emploie des arguments assassins : il ne peut en effet qu’être un pauvre parmi les pauvres, un errant balbutiant dans les labyrinthes d’un Pouvoir dont il ne saisit pas la nature ni les dangers : ni les mérites ni les abîmes, et pas plus découvrir à quel point il n’est qu’une marionnette entre des mains expertes dont la seule caractéristique est qu’elles sont occultes.

    Il démontre par l’évidence qu’il ne sait rien, qu’il ne comprend rien à tout ce qu’ont écrit les écrivains de ce bord, parfois chrétiens, parfois non ; les journalistes chrétiens de France Catho, des Manants du Roi, du Salon beige, des chroniqueurs de KTO et des nombreux autres petits médias où ils se retrouvent nombreux ; les membres du Collectif de la « Manif-pour-tous », les évêques de France accompagnés de nombreux théologiens ; les philosophes parfois de droite, parfois de gauche, les penseurs juifs et musulmans qui ont fait chorus avec nous tous ! [...]

    Dominique Daguet - La suite sur France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net/

  • Valls doit démissionner – Communiqué du RF

    autoc-adoption.jpgCommuniqué du Renouveau français :

    « Alors qu’ils se rendaient naturellement à la manifestation du dimanche 26 mai, un peu avant 14h, notre directeur et une dizaine de militants du RF ont été arrêtés arbitrairement dans la rue, puis emmenés illégalement au commissariat suite à ce contrôle d’identité, alors que chacun avait pu justifier de son identité !
    Ils sont restés 5 heures détenus, dans la plus parfaite illégalité, avant de pouvoir rejoindre leurs camarades aux Invalides.

    Après avoir pu constater l’immense succès de cette mobilisation populaire de la France réelle face aux délires d’une oligarchie perverse, ils ont aussi constaté l’attitude inacceptable de la police aux ordres de Manuel « Gaz », comme en témoignent diverses videos visibles sur internet.
    Les centaines de gardes à vue de ces jours derniers sont elles aussi inadmissibles.

    Devant cette avalanche de scandales – témoins d’un régime qui perd pied et qui s’en prend logiquement mais intolérablement à ses véritables ennemis, les nationalistes -, Valls doit démissionner immédiatement !
    Et il doit aussi présenter ses excuses au Renouveau français.

    Le Renouveau français considère que le nombre et la détermination des manifestants de dimanche sont un motif de consolation et de réjouissance en ces temps sordides.
    Les « heurts » sur l’esplanade des Invalides ont aussi montré que la force du Système et de ses nervis réside dans notre faiblesse, dans notre attitude parfois trop timorée et dans notre manque d’unité.
    Le combat ne fait que commencer. »

    http://www.contre-info.com