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  • 1er décembre 1934 : assassinat de Kirov

    Le 1er octobre 1934, Sergheï Kostrikov, dit Kirov (48 ans), est assassiné dans des conditions mystérieuses à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). L'homme n'est autre que le secrétaire du Parti communiste pour la région de Leningrad. C'est aussi un proche de Staline et son dauphin présumé.
    Sa mort va être le prétexte à une sinistre vague d'épuration au sein du Parti communiste de l'Union Soviétique, connue sous le nom de «procès de Moscou». Les accusés de ces trois procès, des bolchéviques de la vieille garde léniniste, plaideront tous coupables et feront amende honorable. La plupart seront exécutés.
    Un prétexte tout trouvé
    Staline, tout-puissant secrétaire général du Parti communiste, a lancé en 1930 la collectivisation des terres et des usines. Les Soviétiques ont payé ces initiatives au prix fort : effroyables famines et déportations massives.Malgré le renforcement de son autorité sur le Parti, le dictateur a tout lieu de craindre que la vieille garde bolchevique ne profite de ses difficultés pour le renverser.
    En 1934, il donne l'impression d'amorcer une réconciliation avec ses principaux rivaux : Kamenev, Zinoviev et Boukharine,... Ces derniers peuvent s'exprimer librement au cours du XVIIe Congrès du Parti communiste de l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), en 1934.
    Las, il ne s'agit que d'une feinte. Le «Vojd»(Guide, qualificatif officiel de Staline) n'attend que le moment propice pour éliminer définitivement ses ennemis avérés ou potentiels, autrement dit tous les vieux bolcheviques de son entourage...
    Ce moment arrive avec l'assassinat de Kirov, à croire que Staline l'aurait lui-même commandité ! Dès le soir, le dictateur quitte Moscou pour Leningrad et gifle publiquement le responsable local de la police politique, le NKVD (ex-Guépéou).
    Le même jour, le Comité central, organe suprême du pouvoir, institue une justice d'exception sous le prétexte de traquer et punir les criminels (pas de défense, pas de recours en appel possible et exécution immédiate en cas de condamnation).
    Grandes purges
    Les «grandes purges» commencent dès le 16 janvier 1935, avec l'ouverture du procès de Kamenev, Zinoviev et 17 autres accusés, sous l'inculpation d'avoir «aménagé le terrain idéologique» à l'assassinat de Kirov avec la complicité du traître Trotski, en exil. Il ne s'agit que d'une mise en bouche : Kamenev et Zinoviev s'en tirent pour l'heure avec seulement dix ans de prison.
    – Le «procès des Seize» (19-24 août 1936)
    Les choses sérieuses débutent en août 1936, avec la mise en accusation d'un prétendu «Centre trotskiste-zinovieviste unifié». Kamenev et Zinoviev n'échappent pas cette fois à une condamnation à mort (douze ans plus tôt, après la mort de Lénine, ils avaient constitué une première «troïka»avec Staline, permettant à ce dernier de s'emparer du parti !).
    Ce premier des grands procès de Moscou se tient, comme les suivants, sous la direction du procureur général Vychinski, en présence de la presse nationale et internationale.
    Il inaugure un scénario mis au point par le chef du NKVD, Yagoda (ou Iagoda) : il s'agit que les prévenus collaborent à leur mise à mort en avouant eux-mêmes les complots fantaisistes dont ils sont accusés et en dénonçant des comparses ! Ils y sont conduits par un reste de fanatisme ou, plus prosaïquement, par l'espoir de sauver leurs proches.
    Dans le box des accusés, on mélange des révolutionnaires éminents qui se sont ralliés à Staline, entourés de communistes moins connus et d'inconnus au passé trouble qui soutiennent les thèses de l'accusation (complot terroriste, actes de sabotage, activités d'espionnage, contacts avec le «traître» Trotski,...).
    Les étrangers eux-mêmes applaudissent aux sentences iniques et sans preuves. En France, la Ligue des droits de l'Homme, qui s'était illustrée dans la défense d'Alfred Dreyfus, n'y voit rien à redire dès lors que les accusés se reconnaissent publiquement coupables !
    Yagoda, malgré sa diligence, est congédié à l'automne et remplacé à la tête du NKVD par un jeune loup, Nikolaï Ejov (ou Yéjov)
    – Le «procès des Dix-huit»(23-30 janvier 1937)
    Le deuxième grand procès se tient en janvier 1937. Il s'en prend à un «Centre trotskiste parallèle» qui aurait comploté avec les nazis et les Japonais contre la patrie. Les accusés (Piatakov, Radek, Sokolnikov, Serebriakov,...) se prêtent aimablement à la farce en s'accusant des pires malversations avant de recevoir une balle dans la nuque.
    Dans les mois qui suivent, Ejov soumet à Staline des listes de prévenus en lui demandant son avis. On estime qu'au total, Staline approuvera de la sorte 44.000 condamnations à mort, pudiquement qualifiées de «condamnations au premier degré». C'est l'«ejovtchina» (ou «yéjovchtchina»).
    À la différence de la répression ordinaire, qui touche des centaines de milliers de Soviétiques ordinaires, l'«ejovtchina» frappe l'opinion internationale car elle concerne des membres dirigeants du pays, du Parti et de l'armée.
    L'armée est décapitée par une troisième série de procès, entre l'été 1937 et le printemps 1938. Ceux-là se tiennent à huis clos.
    Trois maréchaux sur cinq, treize généraux d'armée sur 15, 30 généraux de corps d'armée sur 58, 110 généraux de division sur 195, 211 colonels sur 406, soit une bonne moitié des cadres de l'armée, sont proprement exécutés avec soumission et sans la moindre velléité de protestation !
    – Le «procès de la droite» (2-13 mars 1938)
    Les grands procès de Moscou s'achèvent en mars 1938 avec la mise en accusion de 21 prévenus dont Boukharine, l'un des plus illustres chefs bolcheviques, et... Yagoda. Ce dernier est jugé et exécuté selon le scénario qu'il a lui-même mis au point à la tête du NKVD ! Son successeur Ejov n'allait d'ailleurs pas tarder à le suivre dans la mort.
    Au terme de ces trois années, plus de la moitié des élus du Parti ont été éliminés... et remplacés par de jeunes militants qui n'ont pas connu la Révolution et sont dévoués à Staline.
    Celui-ci apparaît comme le seul héritier de Lénine après l'élimination de presque tous les bolcheviques éminent (le survivant Trotski, en exil au Mexique, sera assassiné sur ordre de Staline en 1940).
    Staline a pu profiter des procès pour faire porter sur les accusés le poids de ses dramatiques échecs dans la collectivisation des terres et des usines.
    André Larané http://www.herodote.net/

  • Hollande-démission : témoignage d’un vacancier à La Baule

    Extrait :

    "Je me lève et commence à faire des photographies de l’approche de cet avion qui traîne une banderole publicitaire. Il s’agit bien de l’avion dont j’ai entendu parler le matin. Je continue à photographier l’avion tout au long de la plage jusqu’à ce qu’il disparaisse au dessus de la pointe de Penchateau.

    Je commençais à repartir lorsque le CRS m’interpelle du haut de sa chaise. Il me demande tout d’abord si j’ai pu lire le numéro de l’avion. Je lui indique que non. Il me dit alors de zoomer sur mes photographies. Je lui répond que je ne sais pas visionner les vues prises. Il insiste en me disant qu’il faut absolument qu’il puisse connaître le numéro. Je lui affirme que je ne peux rien pour lui et que de toute manière l’avion est en règle car il a déjà été contrôlé plusieurs fois par la gendarmerie.

    Ma réponse l’intrigue. Il me demande d’où l’avion a décollé. Je lui dis que je pensais qu’il avait décollé de l’aérodrome de La Baule. Il me demande alors si c’est un ULM ou un avion. Je lui indique que je pense que c’est un avion car c’est ce que j’ai entendu le matin à la radio. Je commence à repartir lorsqu’il me demande d’aller avec mon appareil photographique au poste principal de CRS en bas de l’avenue de Gaulle. Je lui en demande la raison Il me dit que c’est pour connaître l’identité du pilote. En effet aucun des CRS sauveteurs répartis sur la plage n’a pu voir le numéro de l’avion. Ils pensent que c’est un avion maquillé en ULM. Je lui indique que je ne peux rien pour lui et lui fais comprendre que je trouve que cela fait loin d’aller au poste principal. Il me demande alors d’aller à un poste secondaire de CRS sous un drapeau vert et me montre la direction. Je ne vois pas l’endroit qu’il m’indique. Il me dit alors d’avancer. J’obtempère et prends la direction indiquée.

    A mi-parcours un CRS vient à ma rencontre et m’accompagne jusqu’au poste de secours. En route je lui demande ce que l’on me veut. Il me dit que l’on va me prendre en charge pour m’emmener en zodiac ou en quad jusqu’au poste de sauvetage principal. Je demande alors pour quelle raison. Il me dit que la police souhaite avoir ma déposition. Je répète à nouveau que je ne sais rien de plus que ce que j’ai entendu le matin à la radio. J’arrive au poste secondaire de sauvetage . Un CRS commence à me parler des photographies que j’ai prises. Un homme qui est en train de se faire soigner répond pour moi que mes photographies sont floues. Le CRS me demande alors que je lui dise ce que je sais sur cet avion. A nouveau je répète que je ne sais que ce que j’ai entendu le matin sur France Bleu.

    Il me demande si j’ai pris de nombreuses photographies et souhaite les voir. Je lui précise que je ne sais pas visionner les photographies sur mon appareil. A ce moment là, il reçoit un appel. Lorsqu’il a terminé sa conversation, il m’indique que l’avion a été effectivement contrôlé et que je peux repartir car il ne veut pas me faire perdre mon temps plus longtemps (sic!).

    De retour auprès de mes amis qui étaient restés sur la plage ceux ci me disent que le CRS qui était sur sa chaise haute avait totalement cessé de surveiller les baigneurs et m’avait suivi avec ses jumelles jusqu’à ce j’arrive au poste de sauvetage. En conséquence n’importe qui aurait pu se noyer pendant ce temps là (12 à 15 minutes). [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le droit de vote des immigrés, l'arbre qui cache la forêt des naturalisations

    C’est ce jeudi 8 décembre que le projet de loi sur le droit de vote des immigrés sera examiné — et sans doute voté — au Sénat par la nouvelle majorité socialiste. Avec d’autant plus d’enthousiasme que 61% des Français (soit 6% de plus par rapport à un précédent sondage, réalisé en janvier 2010) y seraient favorables selon une enquête BVA publiée le 28 novembre par Le Parisien. Le quotidien populaire note avec satisfaction que « l’acceptation du droit de vote des étrangers a tout particulièrement augmenté auprès des sympathisants de droite (+ 15 points), même si ceux-ci y restent majoritairement opposés ». Sans surprise, les électeurs du Front national y sont ainsi hostiles à 61% cependant que 58% des sympathisants du Nouveau Centre d’Hervé Morin seraient au contraire prêts à partager leur isoloir avec des étrangers.

    Du moins, selon BVA. Comme tous ses homologues sondagiques, cet organisme observe en effet une certaine rigueur en matière politique car les chiffres des enquêtes d’opinion doivent correspondre peu ou prou à ceux qui sortiront des urnes sous peine pour les instituts spécialisés de perdre toute crédibilité, mais se montre beaucoup plus laxiste quand il s’agit des questions de société, aucune sanction n’étant alors à craindre.

    Faux problème et gadget électoral

    1981-2011, voici donc trente ans que, d’élection en élection, resurgit le spectre du droit de vote aux élections locales des étrangers en situation régulière. Une mesure, allèguent ses partisans, déjà en vigueur dans plusieurs pays européens (Suède, Danemark ou encore Pays-Bas) dans lesquels, soutiennent ces bons apôtres, elle n’aurait apporté aucun bouleversement. Pourtant, un Marocain est devenu maire de Rotterdam, l’un des principaux ports européens, et tout indique que cette mesure aboutirait également chez nous, vu la concentration de certaines communautés, à  faire tomber dans l’escarcelle d’édiles musulmans, voire islamistes, une bonne partie des communes de la Seine-Saint-Denis, des villes du Nord comme Roubaix et plusieurs arrondissements marseillais. Pas moins !

    Le problème est donc très sérieux ; ce droit de vote démesurément élargi — dans le même temps où les autochtones se voient systématiquement retirer peu à peu tous leurs droits spécifiques, en raison de l’inique mise hors-la-loi de la préférence nationale — est pourtant un faux problème, ce qui ne l’empêche pas d’être régulièrement agité par des politiciens en mal de victoire.

    • à gauche, (où Mitterrand se garda bien d’inclure cette sensationnelle nouveauté dans la Constitution bien que les 110 Propositions du PS lui en aient fait obligation) parce que cela permet de se montrer « fidèle à sa mission humaniste » et ouvert aux (prétendus) exclus ;
    • à droite, parce qu’agiter ce chiffon rouge permet de rallier à son panache tricolore le bon peuple resté national et français toujours.

    Ainsi Nicolas Sarkozy qui, en 2005, dans une tribune du Monde, se disait, « sur la base de la réciprocité », favorable au vote des étrangers vivant depuis cinq ans sur notre territoire, affirmait solennellement le 23 novembre 2011 devant quelque trois mille maires réunis en congrès que « le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française ».

    2 millions de néo-Français de plus en 14 ans !

    Mais c’est justement en cela que le droit de vote des immigrés aux élections locales est un faux problème et un gadget électoral. Car, n’en déplaise à l’UMP et à M. Sarkozy lui-même, la nationalité française est bradée, avec plus de deux millions de néo-Français créés entre 1995 et 2009. Le chiffre a bondi, sous les deux dernières présidences, de 95.410 naturalisés en 1995 à 133.479 en 2009, avec un pic de 165.140 en 2004 ; M. Sarkozy était alors ministre de l’Intérieur.

    Or, ces 2 millions de néo-Français, très majoritairement originaires d’Afrique (62,7 % de l’ensemble, dont 41,2% de Maghrébins) et parents de millions d’enfants bientôt inscrits automatiquement sur les listes électorales, non seulement votent à toutes les élections, mais se font élire — ou nommer — aux postes les plus prestigieux. Ainsi, parmi quantité d’autres, on trouve les députés européens Fodé Sylla et Alina Boumedienne-Thierry ou la nouvelle vice-présidente du Sénat, l’Algérienne Bariza Khiari qui, depuis son arrivée au Palais du Luxembourg en 2004, a multiplié les propositions de lois favorables à ses congénères, par exemple pour leur faciliter l’accès aux professions libérales ou privées encore réglementées.

    Et des ministres, parlons-en :

    • le Togolais mitterrandien Kofi Yamgnane (plus tard candidat à la présidentielle dans son pays d’origine, ce qui en dit long sur son intégration !) ;
    • la Sénégalaise également socialiste puis sarkozyste Rama Yadé ;
    • l’Algéro-Marocaine Rachida Dati, titulaire de surcroît d’un ministère régalien, celui de la Justice ;
    • mieux ou pis encore : parmi les candidats déclarés à la présidentielle 2012 figurent deux naturalisés, le Béninois Patrick Lozès, président (en délicatesse avec la justice pour détournement de subventions publiques) du Conseil Représentatif des Associations Noires de France et dont le slogan « Ne votez plus blanc » s’adresse explicitement aux allochtones; et bien sûr la Norvégienne Eva Joly dont le conseiller très spécial Serge Coronado, fils de réfugiés chiliens anti-Pinochet, n’est français que depuis 1994.

    Paris, ville ouverte aux étrangers

    Or, répétons-le, ce mouvement-là si lourd de conséquences n’a cessé de s’accélérer sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Ce qui lui valait en 2009 les éloges du site marocain yabiladi.com : alors que « le Royaume-Uni et l'Allemagne ont diminué l'octroi de nationalités à hauteur de -21% et -16% respectivement (…) la France est le pays européen où le plus d'étrangers ont été naturalisés en 2008 : 137.000, contre 129.000 au Royaume-Uni et 94.000 en Allemagne », le Maroc arrivant « en tête des pays d'origine des nouveaux nationaux ». D’où le satisfecit, dont on se passerait bien, accordé par le site chérifien : « En termes absolus, la France est bien le pays le plus ouvert sur le plan des naturalisations », avec « 2,1 naturalisations sur 1000 citoyens ».

    « Les naturalisations explosent à Paris », titrait de son côté le quotidien Aujourd’hui en France le 3 mai 2010 en précisant que, grâce à « la récente simplification des démarches », le nombre des étrangers naturalisés français, 4000 au cours du seul premier trimestre 2010, « a doublé dans la capitale par rapport au premier trimestre 2009 ». Résultat, selon la préfecture de police de Paris, dans la seule capitale, « environ 16.000 ressortissants étrangers pourraient acquérir la nationalité française d'ici à la fin de l'année, soit une augmentation de 52% par rapport à l'année dernière ».

    Substitution de population, substitution d'électorat

    Cinquante-deux pour cent d'augmentation, voilà qui va changer toute la donne raciale, sociologique et politique dans la ville dont on chantait naguère « Paris, c’est une blonde » ! Et la cadence n’a pas fléchi depuis, la France ayant délivré en 2010 près de 200.000 autorisations de long séjour — une croissance de 9,7% par rapport à 2009 bien que l'immigration de travail n’ait quant à elle progressé que de 1,8% — dont les heureux bénéficiaires ont vocation à être naturalisés au plus vite.

    Ainsi s’opère en douce, sans que le citoyen ordinaire s’en doute puisque chaque préfecture fait sa petite cuisine sur son petit réchaud et qu’on ne dispose plus de chiffres globaux mais uniquement de données départementales, beaucoup plus difficiles à obtenir et à additionner, ce qu’il faut bien appeler une substitution de population, et donc d’électorat. Ainsi donc il n'est plus besoin pour ce faire de modifier la Constitution par voie de référendum, avec tous les aléas qu’une telle opération comporte. Qu’on se souvienne du « non » de mai 2005 au projet de nouvelle Constitution qu’avaient pourtant plébiscité sondés et partis politiques !

    Claude Lorne , 2/12/2011

    http://archives.polemia.com/article.php?id=4364

  • État des lieux, par Jean-Marc DESANTI

    « Qui n’a jamais eu l’impression que sa vie attend un exaucement inconnu, un complément pour se parfaire ? »

    Ernst Jünger (Polarisations)

    Nous y arrivons enfin. L’Occident va donc intervenir en Syrie et les russes vont laisser faire. Bien des capucins inconditionnels de la Russie, bien des militants délicats et précieux admirateurs du viril Poutine vont encore déchanter.

    Il y aura toujours des thuriféraires du Tsar pour expliquer que c'est de la grande politique et que nous allons bien découvrir des surprises de la part du chasseur d'ours et pêcheur au torse nu.
    Mes doux camarades, les parachutistes russes ne sauteront pas sur Damas ou sur Sainte-Mère-Église pour venir délivrer les pauvres peuples de la peste islamiste. Il ne faudra compter que sur nous-mêmes, je dis bien « nous », en éclipsant l'armée, qui n'existe plus et la police que l'on paralyse.
    Certes, mourir pour Damas n'a pas plus de sens, au fond, que « mourir pour Dantzig ». Les élites complices de la planète ont pacifié tout ça depuis. Trop de dégâts. Maintenant on compte surtout sur des mercenaires, des volontaires, des harkis que l'on manipule et qu'on abandonne tout aussitôt.
     
    De temps en temps, dans les armées des grandes puissances, quelques morts, mais point trop et puis basta … Par ici la monnaie. Depuis quand d'ailleurs les guerres seraient-elles des œuvres de bienfaisance ?
    Tiens, nous venons d'apprendre que l'Arabie Saoudite offrait des contrats mirifiques à Moscou si la Russie laissait tomber Assad. Donc parfait. Le monde peut tourner. Tout est une question de rapports de force. Je te menace, tu me menaces mais n'allons pas trop loin dans l’escalade.
    Chacun a un ami qui joue le médiateur pour que ça ne dégénère pas trop. Obama est le clone de Bush, Hollande celui de Sarkozy et, même si c'est difficile à admettre, Poutine celui d'Eltsine. Croyez-vous encore qu'au festin des « grands » on laisse entrer les clochards ?

    Fabius qui, en France, paraissait à tout jamais perdu pour le « pouvoir » disserte et décide, distribue les bons points en matière d'éthique. BHL collait aux basques du petit Nicolas maintenant Laurent ouvre les hostilités avant Hollande. Au fait, pour donner l’exemple, peut-être demandera-t-il à son fils Thomas qui exhibait des liasses de 500 euros, aux « Caves du Roy », la célèbre boîte de nuit à Saint-Tropez, de se porter volontaire pour aller combattre les vilains syriens laïques ?  Cependant son rejeton sera en taule bientôt. Quoique les fils des Versaillais, même avec une information judiciaire pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment",  se réfugient plus facilement en Suisse ou au Qatar que dans la Légion Étrangère.

     Mais ne désespérons pas les citoyens. Il y a toujours des élections dans les pays « démocratiques ». Bientôt les municipales au pays d'Astérix. Les Français vont donc pouvoir se défouler. Et … Voter Front National sans crainte. Florian Philippot demande à la maire de Bollène de respecter la loi … Entendez par là que les homosexuels (les invertis en Russie) n'ont rien à craindre. Je m'en tape moi de la sexualité des uns et des autres, je pense seulement aux veilleurs matraqués ou à Dominique Venner et je me dis que le Philippot va bientôt gagner sa place dans une émission de Ruquier ou sur le divan de  Drucker. Il a choisi le camp des vainqueurs le bougre.
    Rien à voir avec notre archange Hélie Denoix de Saint Marc qui disait : «  Un ami m’a dit un jour : « Tu as fait de mauvais choix, puisque tu as échoué ». Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié. ».
    Mais je dois vieillir, je le concède. Plus jeune il m'arrivait encore en revêtant quelque uniforme de croire que mes actions changeraient le cours des choses et qu'il était important de prendre ce putain de pouvoir.
    Aujourd'hui, je sais que le « pouvoir » est une boutique de luxe où, tout au plus, je servirai de vigile. Je n'ai pas le goût des chiens, je préfère les loups. Tout combattant pour la cause de son peuple sait, de manière instinctive, qu'il ne restera plus, dans un monde « normalisé », que la lutte dans un groupe paramilitaire. Je le répète. On ne laisse aux honnêtes gens aucun autre choix que de se muer en tigres comme  la "Srpska dobrovoljačka garda" (la Garde des volontaires serbes) d'Arkan et de terminer humiliés devant un quelconque TPI.
    Chateaubriand disait : « La liberté disparue, il reste un pays, mais plus de patrie. » Nous n'avons qu'une seule liberté, celle de nous taire et de nous montrer magnanimes et humanistes en faisant des marches blanches réclamant aux bourreaux, criminels de la finance, traîtres à la nation, ou assassins de sang de devenir « meilleurs ».

    Alors , à tous les fils de leur terre, à tous les bouseux, à tous les amoureux du recours aux forêts, à ceux qui arpentent le désert, à tous les lecteurs du Traité du Rebelle , aux derniers ouvriers, aux derniers paysans, aux derniers jeunes inconscients , aux patriotes trahis, aux anticonformistes, aux résistants des causes perdues, aux maudits du mondialisme, aux inadaptés du sens de l'Histoire, je dis ceci : « Retrouvez la conscience perdue de vos identités éparpillées au quatre vents de vos désastres par ceux qui se proclament vos chefs. Partout et en tous lieux, regagnez les parcelles volées de vos libertés ».

     C'est le seul langage à tenir car nous sommes en guerre, non pas symboliquement mais totalement. Une guerre de démembrement de toutes les mémoires : la mémoire franque comme la mémoire germanique, la morale juive comme celle de la Réforme, la mémoire des deux guerres mondiales comme celle des révolutions.
    Les désastres des villages d'Orient, les enfants étrangers alignés comme des poissons morts à l'étalage préfigurent encore plus de morts parmi les ruines des civilisations dernières.
    Sommes-nous condamnés à attendre d'évoquer nos morts parmi nos cimetières bouleversés ? Retenons ces paroles d'Anna Sprengel : « Mais comme nous nous levons, chaque matin, pour assurer notre subsistance, il est plusieurs chemins possibles, qui ne sont pas forcément contraires à notre salut, qui ne nous amènent pas nécessairement à la catastrophe, mais des chemins de traverse qui nous forgent jour après jour un destin. C’est à les choisir que la personne engage le plus grand courage ; c’est de la découverte de ses ressources, des mythes ancrés en nous, que naissent tous les Rebelles, rares hélas, qui nous ouvrent au lendemain. »
    Sachons, mes camarades, retrouver l'esprit des SAS : de sales gosses fidèles en amitié pour qui l'honneur est de chasser en meute, pour qui la mort n'est qu'un songe héroïque apprivoisé, pour qui les décorations comme les grades, les généraux comme les politiques ne sont pas les bienvenus au club.

    Jean-Marc DESANTI

    http://www.francepresseinfos.com/2013/08/etat-des-lieux-par-jean-marc-desanti.html#more

  • Pédomanie : un rabbin et le directeur d’une école juive interpellés

    Si c’était un prêtre et un directeur d’école catholique, l’info aurait le 20 heure sur toutes les chaines.

    Lu sur rtl.fr

    Deux membres de la communauté Loubavitch ont été interpellés cet été. Ils sont soupçonnés d’avoir fait pression auprès des familles d’enfants victimes d’atteintes sexuelles pour qu’elles gardent le silence.

    Des policiers de la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne ont interpellé au cours de l’été deux figures bien connues de la communauté juive orthodoxe Loubavitch dans le cadre d’une affaire d’attouchements sexuels.

    Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir fait pression auprès des familles des enfants victimes pour qu’elles gardent le silence et qu’elles n’alertent pas la police, ce qui aurait, à leurs yeux, sali l’honneur de la communauté.

    http://www.contre-info.com/pedomanie-un-rabbin-et-le-directeur-dune-ecole-juive-interpelles

  • L’histoire (oubliée) de l’isolationnisme américain : Partie 2

    Malgré ses fondements peu susceptibles d’entraîner l’émergence d’un État diplomatiquement interventionniste, le changement dans la politique étrangère a bien eu lieu. Après les prémices des années 20 et 30, le tournant définitif s’opère en 1945.

    Suite à la victoire des Alliés, les États-Unis sont la seule économie majeure à sortir renforcée de la guerre, n’ayant pas connu de destruction sur son propre territoire. Avec le Plan Marshall, les Guerres de Corée et du Vietnam, Les États-Unis vont devenir une « superpuissance » politique mondiale. Ces événements ont cependant lieu dans le cadre de la guerre froide. À l’avènement du monde unilatéral qui succède à l’écroulement du bloc soviétique, les interventions militaires américaines ont notablement continué, dans différentes opérations armées menées entres autres au Moyen-Orient, au nom, officiellement, d’un messianisme démocratique et de la sécurité nationale.

    Nombreuses sont pourtant les voix qui se sont levées, dès les années 20, pour dénoncer un interventionnisme contraire à la nature et à l’intérêt profond du pays. Ces contestations ne sont pas le fait de pacifistes de la génération Woodstock, mais bien celle d’hommes politiques se réclamant d’un certain traditionalisme et conservatisme américain, et refusant le rôle leader militaire (et économique) des États-Unis, au nom même de la tradition nationale. Depuis les tenants de la Old Right jusqu’à Ron Paul, en passant par les « paléo-conservateurs », voici quelques illustrations de la constante résistance isolationniste se réclamant d’un patriotisme authentique.

    Howard H Buffet, un congressiste républicain (anticommuniste) critiqua la pertinence et la moralité de l’interventionnisme militaire américain, en particulier au sujet de la guerre froide. Voici, traduit par mes soins, une de ses citations tirée d’un article du Québecois Libre écrit par Christ Leithner : « Nos idéaux chrétiens ne peuvent être exportés vers d’autres pays par les dollars et la force armée…. Nous ne pouvons utiliser la puissance et la force à l’étranger et conserver la liberté au niveau national. ». Fait très intéressant : Howard H Buffet fut connu pour être un virulent partisan du retour à l’étalon or… Les mêmes propos se retrouvent dans l’article The transformation of the American Right (paru dans la revue Continuum en 1964) de Murray Rothbard, célèbre économiste et politologue de « l’école Autrichienne ». Rothbard note par exemple qu’un pays basé sur les libertés individuelles se retrouve en pleine contraction en voulant « libérer » par la violence les peuples qui ont fait le choix du communisme. D’une manière générale, il identifie l’impérialisme américain comme le « problème essentiel de [son] temps ».

    Les différentes générations d’isolationnistes qui se sont succédé ont aussi insisté sur le fait que l’interventionnisme militaire allait à l’encontre de l’intérêt du peuple américain. Durant la campagne présidentielle de 2000, Patrick J. Buchanan, un républicain rattaché au groupe des « paléo-conservateurs » lance : « n’a-t-on pas assez souffert, depuis PanAm 103, l’attentat à la bombe du WTC de 1993, jusqu’aux attentats des ambassades à Nairobi et Dar Es Salaam, pour comprendre que l’interventionnisme est l’incubateur du terrorisme ? ».

    Le journaliste proche de la tendance Old Right Garet Garrett, en s’adressant aux défenseurs du « nouvel ordre mondial » dit : « Est-ce la sécurité que vous voulez ? Il n’y a pas de sécurité au sommet du monde ». Howard H Buffet semblait pour sa part avoir déjà compris que derrière l’impérialisme américain se cachait l’intérêt d’une oligarchie réduite. A propos du projet de construction d’un pipeline en Arabie Saoudite soutenu par le gouvernement américain, en 1944 (! !), il dit carrément qu’il s’agissait là d’une politique « garantissant pratiquement l’envoi des enfants [de la Nation] mourir dans un endroit éloigné, pour défendre les intérêts marchands de la Standard Oil ou les rêves mondialistes de nos planificateurs du monde unilatéral ». Une filiation directe est donc visible entre l’isolationnisme explicite que l’on retrouve dans les éléments fondateurs du pays (insistons encore une fois sur le contenu du discours de fin de mandat de Georges Washington) et les différentes générations d’opposants à l’interventionnisme militaire.

    Il est intéressant pour conclure de noter que la plupart des tendances de pensée isolationnistes, depuis le mouvement Old Right jusqu’aux années 2000, montreront clairement le lien entre l’aggravation de l’interventionnisme militaire extérieur et l’émergence de l’interventionnisme intérieur, économique ( sur-protectionnisme, poids croissant de la fiscalité et de la redistribution bancaire (centralisation bancaire privée, interdiction temporaire de détenir de l’or, politique de la FED…) et sociétale (Patriot Act, lois sur la régulation d’internet…) qui ensemble portent atteinte à la neutralité et à la précieuse liberté individuelle originelle du peuple américain.

    Cette politique d’interventionnisme double est à présent nommée le « Welfare-Warfare ». Garet Garrett insiste sur les racines libérales du pays dans son ouvrage The American Story. Il s’oppose à la fois au New Deal et à l’implication américaine dans la Seconde Guerre Mondiale qui ensemble symbolisent le passage d’ « une république à un Empire », mettant à mort l’héritage américain le plus précieux : la liberté. Connu pour son opposition à l’interventionnisme militaire, Ron Paul est aussi connu pour son engagement contre l’oligarchie privée et étatique. Il fait d’ailleurs très clairement le lien entre le géopolitique et l’économique, dans cette célèbre et simple phrase extraite de son ouvrage End The Fed : « Ce n’est pas une coïncidence si le siècle de la guerre mondiale coïncide avec celui de la centralisation bancaire ».

    Nous avons donc ici en quelques paragraphes rappelé que les États-Unis en tant que Nation sont basés en premier lieu sur la liberté individuelle, ce qui a pour conséquence directe l’affirmation d’une tradition de démocratie et d’économie locale, d’une défiance vis-à-vis d’institutions publiques ou privées fortes, et donc de tout type d’interventionnisme ou de centralisation du pouvoir. L’ensemble des évolutions interventionnistes de l’État américain en interne et en externe, tout comme l’hégémonie financière de Wall Street, sont en tous points exogènes à la Tradition américaine authentique. Les argumentations des patriotes refusant l’évolution qu’a connu la politique gouvernementale mettent en lumière le fait que le soutien populaire à ces politiques relèvent de la pure manipulation : sous le prétexte des menaces aux libertés individuelles venues de l’intérieur (communisme) et de l’extérieur (terrorisme) l’État s’est engagé dans un double interventionnisme, aux dépends finalement de ces mêmes valeurs cruciales de liberté.

    Certainement avons-nous, par ces quelques paragraphes, enfoncé des portes ouvertes, mais il nous semble important aujourd’hui de bien montrer à quel point les Nations, au sens des peuples et de leurs valeurs, sont utilisées, à la fois comme fer de lance et comme bouc émissaire, dans un conflit de civilisations qui se profile. On s’étonnera facilement de cet acharnement des manifestants en Libye et ailleurs à s’attaquer aux symboles nationaux américains, suite à cet étrange film anti-Islam, fait par on-ne-sait-pas-vraiment-qui (l’identité du « réalisateur » ayant changé d’un jour à l’autre) et on s’étonnera encore plus de l’acharnement des médias occidentaux à parler de ces débordements et à nous montrer des images de drapeaux qui brulent.

    Il semblerait que, d’un coté comme de l’autre, on monte de toutes pièces une haine réciproque, qui amènera inexorablement les conflits armés prochains, au travers desquels coulera le sang des peuples laborieux. Pour trouver qui sont les fauteurs de troubles, peut-être devrions nous commencer par chercher qui, en fin de compte, en tirera profit…

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-histoire-oubliee-de-l-isolationnisme-americain-14317.html

  • L’histoire (oubliée) de l’isolationnisme américain : partie 1

    Nombreux sont ceux qui semblent croire que, parce qu’une intervention militaire est faite sous un drapeau, elle est le fait d’une nation, d’un peuple tout entier dans son unanimité.

    Les événements géopolitiques des dernières décennies font affirmer par de nombreux médias, dans des articles se voulant subversifs, que l’interventionnisme américain est le reflet même de l’esprit impérialiste qui lui est inhérent, dans un pays où règne l’hyper rationalisme et un capitalisme sauvage. La culture américaine est ainsi résumée à un matérialisme inhumain et un fondamentalisme religieux, qui ensemble partent à la conquête du monde, motivés par un prosélytisme destructeur.

    Les allocutions et publications officielles des élites politiques américaines tendent d’ailleurs à confirmer cette identité profondément belliciste, en s’acharnant à attacher à la fois l’intérêt du peuple et sa tradition à un hégémonisme mondial. L’impérialisme sur le monde est présenté comme une obligation, un principe inaliénable de la nation américaine. Condoleeza Rice avait ainsi placé la suprématie militaire américaine et la diffusion du libre échange dans le monde comme les deux premiers axes de « l’intérêt national ». Georges W Bush avait déclaré, en 2003, que Dieu [lui] avait dit : « Georges, va mettre fin à la tyrannie en Irak… ». Son Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld avait la même année affirmé que la guerre en Irak était une « croisade chrétienne ». On a comme exemple plus récent, le brûlot du conservateur Dinesh D’souza , intitulé, Obama, Unmaking the American Dream. On comprend dans cet ouvrage que pour l’auteur l’American Dream se résume à des standards matériels de vie supérieurs aux autres pays, et à une hégémonie politique et économique sur le monde…

    Or, un aperçu des réalités historiques nous rappelle que l’ingérence belliciste américaine n’est en aucun cas en phase avec les valeurs originelles de cette nation, et n’est pas la conséquence d’un héritage national. Nous le rappellerons par un bref retour sur les origines économiques, sociopolitiques et religieuses, et par cela diplomatique des États-Unis au XIXème siècle et au début du XXème. Par la suite, nous démontrerons que la période de transition, de 1914 à 1945, entamée par le président Wilson pour aboutir sur une Amérique « gendarme du monde » très interventionniste, ne s’est pas faite sans une multitude de tentatives de résistance isolationniste et pacifiste, des volontés de « retour aux sources » et de sauvegarde de l’intérêt du peuple américain, dont l’écho nous parvient jusqu’à aujourd’hui avec les prises de position de Ron Paul.

    Nous pourrons ainsi conclure que le bellicisme américain n’est en rien un fait national, inhérent aux valeurs traditionnelles économiques, politiques ou religieuses du pays, mais bien une manipulation oligarchique, un détournement du patriotisme traditionnel du travailleur américain dans un intérêt contraire à celui de ce dernier. Nous pourrons alors affirmer l’existence d’une instrumentalisation de la Nation et de ses symboles dans les événements politiques internationaux d’aujourd’hui, à la lumière d’une actualité riche en exemples concrets.

    La littérature géopolitique admet que les États-Unis étaient diplomatiquement très isolationnistes depuis leur création jusqu’au milieu du XXème siècle. Les faits marquants les plus souvent nommés pour illustrer cette position sont l’entrée tardive du pays dans la première guerre mondiale, et sa critique relative du colonialisme européen. Le bellicisme impérialiste américain actuel est en contradiction avec ce passé. Si pour autant ce bellicisme est inhérent à son héritage traditionnel, comme certains l’affirment ou le sous-entendent aujourd’hui, il faudrait alors rechercher dans sa structuration politique, économique ou religieuse les germes d’une volonté hégémonique en devenir. Tentons l’expérience.

    Sur le plan politique tout d’abord, il serait difficile de concevoir qu’un pays soit par nature expansionniste et interventionniste lorsqu’il présente dans sa tradition la décentralisation du pouvoir économique et politique. En effet, l’État Fédéral, rappelons-le, a vu son existence même fortement défié, au travers d’une guerre civile de 1861 à 1865. Si la guerre de sécession voit la victoire du Nord, la tradition d’un État central faible reste un élément fondamentale de la tradition américaine. Si, à partir de la seconde guerre mondiale, l’État fédéral s’est vu renforcé par le rôle de Gendarme du monde attribué au pays, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui encore, toute centralisation du pouvoir économique, dans les mains d’une institution publique comme privée d’ailleurs, provoque la défiance du peuple américain.

    Cette idéologie, orientée vers la liberté individuelle et la démocratie totale et locale, est cohérente avec une tradition politique isolationniste et de repli sur soi. Si, il est vrai, les États-Unis ont connu l’émergence des premières grandes multinationales industrielles (Ford, Rockefeller…) ou bancaires (Northern Trust, US Trust…) provoquée par des conditions singulières de décollage industriel facilitant une standardisation et une concentration précoce, ceci cache une structure économique, d’un point de vue global, très décentralisée, faite de petites et moyennes entreprises locales, relativement peu tournées vers l’export. L’ensemble de l’économie restera dans de nombreux secteurs peu concentrée, et tardivement rurale. (en 1910, 54% de la population vie en zone rurale, et 33% de la population est employée dans le secteur primaire). L’industrie, tournée essentiellement vers un marché intérieur aux opportunités immenses, est financée par des structures bancaires morcelées et régionalisées, contrairement aux modèles anglais et français.

    En résumé, si certains grands groupes bancaires ou industriels ont influencé un interventionnisme militaire américain intéressé, ces élites dirigeantes ne sont en rien représentatives de la structuration initiale du pays, faite d’activités de dimensions et de préoccupations locales, ou tout au plus nationales. (Données chiffrées extraites de : La révolution Industrielle 1780-1880 de Jean-Pierre Rioux, 1981).

    L’aspect religieux enfin, mériterait une analyse approfondie. Mais disons simplement qu’il est douteux d’affirmer que les structures religieuses américaines, par ailleurs très morcelées et diversifiées, puissent avoir porté le germe d’un messianisme interventionniste. De plus, les États-Unis, pratiquement dès leur création, ont séparé l’État des institutions religieuses de manière constitutionnelle, reléguant ainsi le Divin à la sphère privée, et invitant de ce même pas à la tolérance, toujours au nom de la sacro-sainte liberté individuelle. Voir pour cela le 1er amendement à la constitution, ratifié en 1791.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-histoire-oubliee-de-l-isolationnisme-americain-14316.html

  • L’explosion des naturalisations, « un beau combat pour la France » ou un crime ?

    Tribune de Claude Lorne.
    Qu’en dit le bon peuple de droite toujours sensible aux coups de menton martiaux ? Après avoir usé d’accents mussoliniens – ou plutôt castristes – à la grand’messe socialiste de La Rochelle pour clamer ses convictions de gauche, à l’unisson de « son amie » Christiane Taubira, Manuel Valls a jugé plus que globalement positif son bilan en matière de naturalisations : +14% en un an. Un « beau combat » non pour la France mais pour le PS et que notre pays va payer très cher. CL
    Jeudi dernier, Le Nouvel Observateur consacrait sa couverture et un copieux dossier au ministre de l’Intérieur, « l’homme qui dérange » jusqu’à l’Elysée par son «  ambition inextinguible » et son « insolente popularité », « plus de six Français sur dix » lui apportant  leur soutien… du moins selon les instituts de sondages qu’on n’est pas obligé de croire sur parole, surtout après l’enquête CSA/Atlantico selon laquelle 45% des Français seraient favorables à une intervention militaire en Syrie, 40% y étant opposés, alors que les sondages réalisés par divers quotidiens auprès de leurs lecteurs donnent des résultats tout différents : 74% de contre dans Metronews, 83% dans Nice Matin, etc.
    Un vallseur roi du contrepied
    Mais si le chiffre donné par Le Nouvel Obs’ est vrai, jusqu’à quand nos compatriotes se laisseront-ils abuser par le vallseur de la Place Beauvau, virtuose des contrepieds ?
    Car si, lors de l’inutile « séminaire gouvernemental sur la France en 2025 », Manuel Valls avait déclaré le 19 août : « L’ensemble de nos politiques migratoires devront être questionnées. Parmi elles, la question du regroupement familial pourra être posée » (on notera l’utilisation répétée du futur, qui n’engage personne), il recourait en revanche au présent pour se féliciter le 28 août de l’explosion, grâce à lui, des naturalisations en 2012. « Un beau combat pour la France », a-t-il osé dire en Conseil des ministres en soulignant que ce magnifique résultat, 14% d’augmentation (comme on souhaiterait que la croissance, le volume de nos exportations et la lutte contre le chômage connaissent une telle courbe ascendante !), était le résultat de sa réforme de l’accès à la nationalité entamée en octobre 2012 avec notamment sa circulaire « assouplissant les critères pour les précaires, les jeunes et les talents (sic) », « conclusion logique d’un parcours d’intégration réussi ».
    Ce n’est qu’un début, continuons le beau combat !
    « Ses consignes ont eu leur effet, commentait le quotidien Metronews : sur l’ensemble des demandes, 40% obtenaient un avis favorable des préfets en 2011 ; ce taux est remonté à 61% aujourd’hui, selon les premiers chiffres officiels rendus publics mercredi […] Mais Manuel Valls n’entend pas en rester là. Pour aller plus loin, le ministre a présenté à ses collègues un décret visant à harmoniser les pratiques des préfectures, un rapport de l’inspection générale de l’administration ayant fait état de taux de refus pouvant s’écarter de 10 points de la moyenne à certains endroits. En vue de créer des “pôles de compétence”, le décret prévoit d’expérimenter trois “plateformes régionales” pour l’instruction des dossiers : à Nancy pour la Lorraine, Besançon pour la Franche-Comté (dès le 1er septembre) et Beauvais pour la Picardie (au 1er janvier). »
    Et pour rendre l’ « assouplissement » recherché encore plus effectif, un autre décret publié deux jours plus tard au Journal officiel entérine l’abandon du questionnaire de culture générale prévu dans une loi du 1er janvier 2012, dispense les personnes âgées de plus de 60 ans et les diplômés d’établissements francophones de tests de langues et prévoit, pour les autres, que ces tests ne soient plus éliminatoires.
    Rendant visite le 8 août 1819 aux élèves de l’école militaire de Saint-Cyr, Louis XVIII leur avait dit que chacun avait « dans sa giberne le bâton de maréchal ». On l’a compris : désormais, grâce à la troïka Valls-Ayrault-Hollande, tout immigré (clandestin inclus) a dans son sac à dos siglé Adidas sa carte Vitale et sa carte d’identité.
    La tactique du voleur chinois
    Dans un acte fondateur, la toute nouvelle majorité de gauche arrivée quelques jours plus tôt au Sénat votait le 8 décembre 2011 un projet de droit de vote des immigrés, auquel, selon un sondage BVA, 61% des Français étaient, paraît-il, favorables.
    Mais un tel projet exige une révision constitutionnelle qui ne peut être obtenue que par un vote massif des Assemblées réunies en congrès, ou par un référendum dont on sait, depuis le rejet du traité européen de 2005 – pourtant unanimement approuvé par les partis de l’Establishment –, qu’il peut réserver de très mauvaises surprises. Il est donc à la fois plus prudent et plus expédient d’adopter la tactique du voleur chinois progressant par petits pas (en l‘occurrence, des décrets successifs) vers son butin.
    Au surplus, faire voter les immigrés à des élections locales ne suffit pas à la gauche. Pour gagner les législatives et surtout la présidentielle, « la reine des élections », l’appui des allogènes est indispensable comme nous le rappelions dans notre article de décembre 2011 sur la démonstration de force des sénateurs PS et assimilés, Le droit de vote des immigrés, l’arbre qui cache la forêt des naturalisations.
    Nicolas Sarkozy, champion  d’Europe du bradage
    Mais l’UMP, qui a protesté, à juste titre, oublie que l’ « explosion » ne date pas de l’automne 2012, le précédent quinquennat y ayant déjà très largement contribué sans qu’elle élève la moindre protestation. Nicolas Sarkozy avait bien pu affirmer solennellement le 23 novembre 2011 devant le congrès des maires de France que « le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française », cela ne l’avait nullement empêché de brader cette nationalité, tout comme Jacques Chirac avant lui. Plus de deux millions de néo-Français ont ainsi été créés entre 1995 et 2009, le chiffre ayant bondi sous les deux dernières présidences de 95.410 naturalisés en 1995 à 133.479 en 2009 avec un pic de 165.140 en 2004, M. Sarkozy occupant alors au ministère de l’Intérieur le fauteuil où prospère aujourd’hui Valls.
    Or qui sont ces néo-Français parents de millions d’enfants bientôt inscrits automatiquement sur les listes électorales ? Effet du désastreux regroupement familial, 62,7% d’entre eux sont originaires d’Afrique, dont 41,2% de Maghrébins, à l’instar du député socialiste Razzy Hammadi ou de la vice-présidente du Sénat, l’Algérienne Bariza Khiari, qui, depuis son arrivée au Palais du Luxembourg en 2004, a multiplié les propositions de loi favorables à ses congénères.
    Comme on comprend dès lors le torrent d’éloges déversés en 2009 sur Nicolas Sarkozy par le site marocain yabiladi.com, que nous citions dans l’article de 2011 ! Alors, écrivait-il, que « le Royaume-Uni et l’Allemagne ont diminué l’octroi de nationalités à hauteur de -21% et -16% respectivement (…) la France est le pays européen où le plus d’étrangers ont été naturalisés en 2008 : 137.000, contre 129.000 au Royaume-Uni et 94.000 en Allemagne », le Maroc arrivant « en tête des pays d’origine des nouveaux nationaux ». D’où le satisfecit accordé par le site chérifien : « En termes absolus, la France est bien le pays le plus ouvert sur le plan des naturalisations », avec « 2,1 naturalisations sur 1000 citoyens ».
    C’est ce que confirmait le quotidien Aujourd’hui en France le 3 mai 2010 sous le titre « Les naturalisations explosent [déjà !] à Paris », où, grâce à « la récente simplification [déjà !] des démarches », le nombre des étrangers naturalisés français, 4000 au cours du seul premier trimestre 2010, « a doublé dans la capitale par rapport au premier trimestre 2009 ». Résultat, selon la préfecture de police de Paris, dans la seule capitale, « environ 16.000 ressortissants étrangers pourraient acquérir la nationalité française d’ici à la fin de l’année, soit une augmentation de 52% par rapport à l’année dernière ».
    Vers la désintégration
    Ainsi, de « simplification » sarkozyenne en « assouplissement » vallsique, toute la donne raciale, sociologique et politique est changée dans notre pays, la substitution d’électorat accompagnant la substitution de population. Nicolas Sarkozy semble l’avoir compris à la longue puisque, de crainte sans doute d’une sanction dans les urnes (qu’il ne parvint pas à éviter), le rythme des naturalisations se ralentit nettement en fin de mandat : 95.000 en 2010 puis, foi de Claude Guéant, 66.000 seulement en 2011. Mais il était trop tard. Le mal, irréversible, était fait. Et le nouvel Elyséen l’aggrave encore, en douce, tandis qu’il amuse la galerie avec ses bruyantes menaces de « punition » contre la Syrie. Comme si l’asphyxie et la désintégration de son propre peuple par un dirigeant politique ne constituaient pas, aussi, un crime contre l’humanité.
    Claude Lorne, 29/08/2013
    http://www.polemia.com/lexplosion-des-naturalisations-un-beau-combat-pour-la-france-ou-un-crime/