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  • Désinformation médiatique sur les attentats commis par des musulmans

    Démontée par Yves Daoudal :

    "Hier midi je regardais les informations sur BFM. Il y était question, longuement, et en boucle, de l’attentat de Nairobi.

    Il n’y avait pas un mot sur le triple attentat de Bagdad qui a fait (le même jour) 65 morts.

    Il n’y avait pas un mot sur l’attentat qui a coûté la vie à plus de 80 chrétiens au Pakistan (une centaine aux dernières nouvelles) – l’attentat antichrétien le plus meurtrier au Pakistan (même cela ne méritait donc pas d’être dit sur BFM).

    J’ai zappé sur LCI. C’était pareil.

    Les auteurs de ces attentats sont tous des islamistes. De ce point de vue il n’y a donc pas de raison d’évoquer l’un sans évoquer les autres.

    Les victimes ? Au Pakistan, des chrétiens : on s’en fout. A Bagdad : des chiites, mais c’est comme ça presque tous les jours. A Nairobi ? Les islamistes ont attaqué un centre commercial dont les propriétaires sont israéliens… Et les forces spéciales israéliennes ont débarqué aussitôt… C’est quand même troublant.

    Yves Daoudal publie ensuite ce post... :

    "Les traditionalistes ont encore frappé. Deux catholiques extrémistes se sont fait sauter devant une mosquée à la sortie de la prière du vendredi, faisant plus de 100 morts parmi les fidèles musulmans.

    Ce nouvel acte d’islamophobie, d’une violence meurtrière sans précédent, a été revendiqué par le groupe « Catholiques sur la voie du Seigneur ».

    Alors que ce massacre insensé commis au nom d’une religion dévoyée suscite une vague d’indignation dans le monde entier, on constate une fois de plus que les autorités catholiques sont les seules à ne pas condamner l’attentat. Les évêques et le pape sont ainsi légitimement dénoncés par les gouvernements et les médias comme de lâches complices des assassins."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • France info: un cas d’école de désinformation européiste

    Les radios d’Etat françaises sont particulièrement engagées politiquement. Le mondialisme, notamment dans sa version européiste, y est souvent promu et défendu.
    Mais le plus gênant est que cela est fait de façon sournoise et malhonnête, par des pseudo-journalistes, sur un ton sérieux et convaincant.

    Ci-dessous un exemple, typique, de ces méthodes de manipulation mises en œuvre par l’oligarchie, avec ce passage sur France info, hier.

    L’animatrice y interroge un « expert » sur un bref extrait d’une déclaration de Marine Le Pen disant que « l’Union européenne nous vole 7 milliards d’euros par an ».
    « Vrai ou faux ? »
    A la question ingénue de sa collègue, le « journaliste » débute sa péroraison d’un radical et lapidaire « Eh bien c’est faux, l’Union européenne ne vole pas à la France 7 milliards d’euros ».
    Puis il part dans des commentaires censés étayer son assertion, mais qui ne sont que diversion (comment est utilisé l’argent, comment la gentille UE finance notre agriculture, l’Allemagne paye plus que nous, etc).
    Au final, il doit concéder en passant, que la différence entre ce que la France verse et ce qu’elle reçoit, est, à nos dépends, de… 6,5 milliards d’euros !
    Tout ça pour ça ! Et encore, avec les divergences d’estimation inéluctables, le chiffre – arrondi ou pas – de 7 milliards d’euros est très plausible.
    Mais l’impression que l’auditeur lambda gardera de cette séquence, c’est que la diatribe de Marine Le Pen sur l’UE – en l’occurrence très justifiée – est tout simplement fausse, donc que les opposants à l’UE sont des menteurs.

    http://www.contre-info.com/

  • FILLON … Il a osé le dire ! par Manuel GOMEZ

    Vous vous rendez compte, François Fillon a eu ce courage d’avouer qu’entre le Parti Socialiste et le Front National il demanderait de voter pour le moins sectaire.
    Manuel Gomez
    Immédiatement tollé général !
    Du PS d’abord et de l’extrême gauche qui, apparemment, se considèrent comme particulièrement visés. Se considèrent-ils comme plus sectaire que le FN ou pensent-ils que leurs électeurs les considèrent comme plus sectaire ?
    Ensuite des composantes de l’UMP…
    - Celle proche du centre qui voit s’éloigner son leader charismatique !
    - Celle soutenant Jean-François Copé qui voit Fillon le doubler sur sa droite, ce qui est absolument contraire au code de la route, et bien davantage en politique.
    Ensuite celle des partis centristes, qui jubilent.
    Et bien entendu des médias, en très grande majorité de gauche, qui ont immédiatement interprété cette déclaration comme : « Entre le PS et le FN je voterai Front National », ce qui n’a jamais été dit !
     
    Mais que je trouve dommage, pour ma part, que Nicolas Sarkozy continue de se taire… et pourtant il devrait parler, ne serait-ce que pour signifier à l’UMP de s’intéresser davantage à sa propre unité bien compromise plutôt qu’à l’inventaire de ses cinq années de gouvernance.
    Et ensuite renvoyer à leurs embrouilles et à leur primaire ses soi-disant collègues et imposer sa volonté en s’adressant aux militants qui souhaitent en très grande majorité sa présence en 2017.
    Ce n’est pas aux « guignols » de l’UMP de se pencher sur le bilan de son quinquennat, c’est à SARKOZY de l’établir en toute honnêteté… puisqu’il n’a plus rien à perdre électoralement.
    Dire ce qu’il n’a pas fait et aurait dû faire (la liste est longue)
    Dire ce qu’il a fait et qu’il n’aurait pas dû faire (la liste est longue également) 2017 ??
    Un duel Sarkozy/Marine Le Pen ou un affrontement Hollande/Marine Le Pen ??

    Au moins le choix serait clair et sans ambiguïté !!!
    http://www.francepresseinfos.com/

  • Vive la France !

  • Qui sont les journaux les plus subventionnés ?

    La Cour des comptes a publié les aides que verse l’État à chaque titre. ‘Le Monde’ et ‘Le Figaro’ reçoivent les subventions les plus importantes. Mais c’est ‘L’Humanité’ qui reçoit l’aide au numéro la plus élevée.

    Mercredi 18 septembre, la Cour des comptes a publié un épais rapport sur les aides publiques à la presse écrite. Elle y dénonce notamment la transparence insuffisante de ces subventions, et réclame que le montant des aides soit publié pour chaque journal. Joignant le geste à la parole, les magistrats de la rue Cambon ont publié le montant des aides reçues par chaque journal.

    La liste, reproduite ci-dessous, recèle quelques surprises. Ainsi, on apprend que les deux journaux les plus aidés sont Le Monde et Le Figaro. C’est en partie logique, car ce sont les plus lus du pays. Mais le rapport montre que les quotidiens régionaux qui se vendent presque autant sont bien moins aidés. Ainsi, Sud Ouest reçoit trois fois moins d’aides. Inversement, Ouest France, dont la diffusion est deux fois plus élevée que celle du Monde et du Figaro, touche autant de subventions qu’eux

    Tous les journaux ne sont pas égaux

    La Cour des comptes effectue aussi un autre calcul: elle rapporte le montant des subventions au tirage du journal. Elle aboutit ainsi à un classement totalement différent. Selon ce critère, le journal le plus subventionné est L’Humanité (48 centimes d’euro par exemplaire), suivi de La Croix (32 centimes), Télérama (29 centimes), Le Nouvel observateur (29 centimes), Libération (27 centimes), Pèlerin (24 centimes) et l’Express (23 centimes).

    Pour expliquer ces résultats, il faut comprendre que les journaux ne sont pas égaux entre eux face aux subventions. Certaines bénéficient d’aides auxquelles d’autres n’ont pas accès. Une des principales critiques de la Cour est justement la mauvaise répartition de ces aides, que le rapport propose de modifier. Revue de détail.

    1-les aides aux magazines de divertissement

    La quasi-totalité de la presse (8.799 publications) a droit à une TVA super réduite (2,1%) et à des tarifs postaux préférentiels. Ces deux aides sont celles qui coûtent le plus cher: respectivement 270 et 249 millions d’euros prévus au budget 2013.

    Pour cela, il suffit d’obtenir un agrément de la part d’une commission. Mais “les conditions légales d’octroi de cet agrément sont assez peu restrictives“, pointe la Cour.

    Ceci permet aux magazines de divertissement de bénéficier eux aussi de subventions, à côté de la presse d’information politique et générale. Selon le rapport, “les magazines de télévision apparaissent particulièrement aidés, avec une aide de 4 à 10 centimes par exemplaire” -chiffre qui n’inclut pas la TVA réduite.

    Pour la Cour, “la presse magazine demeure rentable, alors que les résultats des quotidiens nationaux sont proches de l’équilibre, voire déficitaires“. Or “le soutien aux familles de presse économiquement viables ne se justifie pas“.

    Conclusion: “le soutien de l’État à des familles de presse économiquement rentables et présentant peu ou pas d’enjeux en termes de pluralisme paraît de moins en moins se justifier, a fortiori pour les deux mesures les plus coûteuses“.

    Le rapport propose donc de réserver ces subventions à la presse d’information politique et générale, et rappelle au passage que c’était le cas pour la TVA entre 1977 et 1989.

    2-les sites internet

    En 2009 a été créé un fonds d’aide aux services de presse en ligne (Spel), qui a distribué depuis 10,9 millions d’euros, dans des conditions critiquées par la Cour.

    Ainsi, ce fonds a accordé 68.464 euros de subventions à surfsession.com, 18.018 euros à moto-net.com, 53.573 euros à hoteletlodge.fr, 7.070 euros à lemondedusurgele.fr, 33.167 euros à pharedere.com (site sur l’actualité locale de l’île de Ré), ou 14.020 euros à frequence-sud.fr (guide des festivals des régions méridionales). “Des magazines de grands groupes qui, a priori, ne connaissent pas de difficultés particulières figurent parmi les bénéficiaires, tels les sites lejdd.fr (138.703 euros) et parismatch.com (57.390 euros) du groupe Lagardère”, pointe le rapport.

    En clair, la Cour estime que ce fonds n’est pas suffisamment ciblé sur la presse d’information politique et générale, qui n’a représenté que 60% des aides distribuées en 2011.

    Pour ne rien arranger, “le champ d’intervention était très large. En effet, les aides pouvaient concerner des dépenses d’exploitation telles que les rémunérations des journalistes concernés par les projets”.

    3-les journaux d’opinion avec peu de publicité

    Un fonds pour aider les quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires a été créé en 1986. En 2013, il devait distribuer 9,2 millions d’euros.

    Le principal bénéficiaire est l’Humanité (3 millions d’euros en 2011), suivi de La Croix (2,9 millions) et Libération (2,9 millions). Mais il y a aussi Présent (260.183 euros), qui reçoit la subvention la plus importante par exemplaire (31,2 centimes). Cette aide représente 27% des ressources du le quotidien d’extrême droite. Enfin, les derniers bénéficiaires sont les quotidiens pour la jeunesse Mon Quotidien, Le Petit Quotidien, et L’Actu.

    Selon le rapport estime, ces subventions sont attribuées de manière “incohérente”. En effet, l’aide n’est pas modulée en fonction du tirage, ni des recettes publicitaires encaissées, qui sont parfois non négligeables (22,5% des ressources totales pour Libération). “Une réforme complète de ce mécanisme paraît s’imposer“, conclut le rapport.

    4-l’acheminement du ‘Monde’ en province

    Enfin, il existe une aide au transport des journaux par la SNCF, qui représente 4,5 millions d’euros dans le budget 2013. Selon le rapport, Le Monde “est le principal bénéficiaire“, avec 3,9 millions d’euros d’aide par an en moyenne.

    Mais la Cour précise que “le ministère de la culture a d’ores et déjà décidé de supprimer cette aide“. Son montant décroît déjà régulièrement chaque année (il était de 7,3 millions d’euros en 2006).

    Notes: Subventions reçues par les journaux (en millions d’euros)

    LE MONDE 18,4

    LE FIGARO 17,2

    OUEST FRANCE 15,8

    LE PARISIEN & AUJOURD’HUI EN FRANCE 13

    LA CROIX 9,9

    LIBÉRATION 9,9

    TÉLÉRAMA 9,4

    NOUVEL OBSERVATEUR 7,8

    TÉLÉ 7 JOURS 7,3

    L’HUMANITÉ 6,8

    SUD OUEST 6,3

    L’EXPRESS 6,2

    NOUVELLE RÉPUBLIQUE DU CENTRE 5,6

    VOIX DU NORD 5,4

    PARIS MATCH 5,15

    DÉPÊCHE DU MIDI 5

    LES ÉCHOS 4,5

    LE POINT 4,5

    DAUPHINE LIBÉRÉ 4,5

    TÉLÉ STAR 4,45

    TÉLÉ LOISIRS 4,4

    DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE 4

    BFM TV

  • Comment le lobby militaro-industriel américain ruine Renault après PSA

    « Le “diktat” du président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. » La Tribune, 26 juillet 2013.
    « Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran. On n’a pas le choix. » Carlos Tavares, directeur de Renault.
    L’année dernière, par le biais de General Motors, qui avait pris une participation de 5 % dans PSA, le lobby militaro-industriel américain provoquait une très nette chute du chiffre d’affaires de Peugeot (plus d’un milliard d’euros), lui interdisant tout commerce et toute relation avec l’Iran, où la marque occupait pourtant la première place du marché automobile. Bien évidemment, en dehors de Faits & Documents n° 339 (et de quelques publications altermondialistes), aucun média ni aucun responsable, en particulier socialiste, ne révélait les vraies raisons des problèmes du groupe PSA, obligé de multiplier les plans sociaux et de fermer divers sites. Rebelote cette année avec le même traitement infligé à Renault. Une fois de plus, la supposée défense de la démocratie en Iran est la couverture utilisée par l’impérialisme industriel américain pour mettre ses concurrents en difficulté.
    « Le “diktat” du président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. »
    La Tribune, 26 juillet 2013.
    «  Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran. On n’a pas le choix. »
    Carlos Tavares, directeur de Renault.
    « Les conséquences de ces sanctions pourraient être dévastatrices pour la filière automobile (française). Plusieurs dizaines d’équipementiers ou fabricants de pièces  automobiles risquent de ne plus pouvoir exporter ou fournir leurs produits ou services. Une telle baisse d’activité pourrait entraîner des fermetures de site appartenant à des entreprises contrôlées par des groupes étrangers avec des effets redoutables à très court terme sur l’emploi. »
    Philippe Marini, président de la Commission des Finances du Sénat.
    En mars 2007, Capital publiait un article sur la Logan (de Dacia, détenue par Renault) qui faisait un véritable carton en Iran. Plus de 100.000 Iraniens avaient réservé leur véhicule en dépit d’une attente de plusieurs mois. 70% des véhicules étaient  commandés avec toutes les options. Il s’agissait d’un véritable  succès puisque Renault avait échoué à lancer ce véhicule en Inde.
    Le 10 janvier 2013, La Tribune annonçait que Renault prospérait en Iran, avec notamment 84.000 Logan (rebaptisées localement Tondar) commandées entre janvier et novembre 2012. La Tribune (26 juillet 2013) indique que « Renault (avait vendu plus de 100.000 véhicules l’an dernier et 38.000 encore, au premier semestre, pour l’essentiel des Tondar. » Tout comme Peugeot, Renault travaillait avec ses partenaires locaux, Iran Khodro et Pars Khodro, à qui il livrait des pièces  détachées montées ensuite sur place. Peugeot ayant dû cesser ses activités en février 2012 sous les pressions américaines, avec « un manque à gagner (pour Peugeot) de plus de 313.000 véhicules en 2012, et, potentiellement, de plus de 400.000 unités environ en 2013 », Renault récupérait alors la mise et voyait ses ventes augmenter. On rappellera que PSA était implanté́ en Iran depuis 1978. Il y détenait 30% du marché et vendait en 2011 458.000 véhicules en Iran (soit 22% de sa production) contre 441.790 en France!
    Le Point (4 juin 2013) indiquait que l’Iran représentait déjà en 2011 9,8% de ses ventes (24,2% en France, 6,3% en Italie, 10,7% en Espagne ou 6,6% au Brésil. Mais un pourcentage totalement négligeable aux Etats-Unis). Tous les espoirs paraissaient permis en cette période de crise d’autant que le 23 juillet 2013, Iran Khodro annonçait un nouvel accord pour la construction de Clio en Iran.
    Pourtant, trois jours après  à peine, Renault publiait ses chiffres semestriels, avec une grosse surprise à la clé. Le bénéfice net était divisé par vingt, passant de 746 millions au premier semestre 2012 à 39 millions d’euros pour la même période 2013. Raison: la nécessité de passer une provision de 512 millions d’euros… liée à l’arrêt des activités de Renault en Iran : « Le système des sanctions a été durci au mois de juin puisque l’inactivité automobile a été incluse dans ce régime par les Etats-Unis (NDA: le 3 juin, onze jours avant l’élection présidentielle en Iran, qui vit la victoire du conservateur le plus modéré, Hassan Rohani). La provision qu’on passe aujourd’hui dans nos comptes correspond à la valeur des actifs que nous avons, essentiellement de l’argent qu’on ne peut pas (NDA: en fait « plus ») rapatrier (NDA: en raison de la rupture sans préavis. Exactement ce qui était déjà arrivé à Peugeot). Il y a une situation de fait d’interruption de l’activité dans ce pays.
    Sans que cela soit clairement dit, Renault renonçait  sous les pressions du lobby militaro-industriel américain à̀ son marché iranien. Le décret 13645 de Barack Obama du 3 juin indique la multiplication des sanctions contre toute organisation ou entreprise effectuant des « transactions importantes d’achat ou de vente de rials, ou qui détiennent des comptes (bancaires) en rials, en dehors de l’Iran ». Est directement visé le secteur automobile avec des sanctions « contre ceux qui s’engagent en connaissance de cause dans des transactions financières ou autres liées au secteur automobile iranien ». Sont cités « la vente, la fourniture ou le transfert de biens ou de services importants liés à la construction ou l’assemblage en Iran de véhicules légers et lourds, dont des voitures particulières, des camions, des bus, des minibus, des camionnettes et des motocyclettes, ainsi que les machines servant à fabriquer (ces véhicules) et des pièces détachées ».
    Les raisons fournies sont doubles: d’une part, le secteur automobile iranien est « une source majeure de revenus pour l’Iran ». Le secteur automobile est le deuxième employeur après le secteur énergétique. Seconde raison, délirante, l’importation de véhicules automobiles serait un moyen de se procurer… l’arme nucléaire. Notamment par le biais « de la fibre de carbone qui peut être utilisée pour fabriquer des voitures, mais aussi des centrifugeuses ». Une véritable manipulation qui rappelle l’inclusion des brosses à dents dans l’embargo contre l’Irak car le plastique entrait dans la composition des fameuses (et inexistantes) « armes de destruction massives ».
    La vraie raison est fournie par La Tribune (26 juillet 2013) : Renault et PSA « détenaient tous les deux une part très importante du marché local… contrairement aux multinationales de Détroit, General Motors ou Ford, qui en étaient absentes ! »
    Car en réalité,  derrière ce diktat américain pseudo-humanitariste (non-respect des droits de l’homme en Iran, volonté d’interdire le développement du nucléaire iranien pour préserver Israël) se dissimule une organisation, officiellement « non gouvernementale », plus qu’active auprès des industriels américains. Une organisation truffée d’anciens dirigeants politiques et de militaires néoconservateurs américains ou étrangers (cette organisation a été dévoilée par le remarquable site indépendant Gestion des Risques Interculturels.com ou GRI, à qui cet article doit l’essentiel), l’UANI ou United Against Nuclear Iran, qui avait été à l’origine du départ de Peugeot. Pour le GRI, on a affaire à un « redoutable lobby américain, à une véritable puissance nucléaire du lobbying et des relations  publiques, avec en prime des connexions extrêmement étroite avec le monde du renseignement.
    Pour résumer, l’UANI est le lobby le plus influent, le plus actif et le plus offensif pour obliger les entreprises étrangères à quitter l’Iran.
    On trouve à̀ son conseil d’administration ou à son comité consultatif des personnalités comme :
         - Mark Wallace (directeur). Fondateur de l’UANI avec l’ancien directeur de la CIA James Woolsey (membre du comité consultatif), Richard Holbrooke (décédé), qui fut notamment envoyé  spécial des Etats-Unis en Afghanistan, et Dennis Ross, à la fois proche des Démocrates et des Républicains. La femme de Wallace a été la directrice de la communication de George W. Bush et la principale conseillère de John McCain durant sa campagne de 2008.
         - August Hanning, conseiller principal de l’UANI pour l’Europe, ancien chef du BND, les services secrets allemands de 1998 à 2005.
         - Gary Samore, ancien membre du Conseil national de sécurité (1995-2001) puis assistant spécial de George W. Bush.
         - Meir Dagan (membre du comité́ consultatif), ancien directeur du Mossad, les services secrets israéliens.
         - France Townsend (membre du comité consultatif), ancienne conseillère pour la sécurité ́intérieure de George W. Bush (2000- 2007).
         - Richard Billing Dearlove (membre du comité consultatif), ancien directeur du MI6, les services secrets britanniques (1999- 2004).
         - Charles Guthrie (membre du comité consultatif), ancien général britannique, ancien chef d’état-major (1997-2001).
         - Henri Sokolski (membre du comité consultatif), spécialiste des questions de prolifération nucléaire, conseiller de la CIA en 1995-1996.
         - Wolfgang Schussel (membre du comité consultatif), ancien chancelier d’Autriche (2000-2007).
         - Pauline Neville-Jones (membre du comité consultatif), ancien ministre britannique de la sécurité (2010-2011).
         - Ana Palacio (membre du comité consultatif), ancien ministre espagnol des affaires étrangères, directrice internationale et marketing d’Areva, membre du Groupe de Bilderberg et du club d’influence Le Siècle.
    Comme l’écrit le GRI, « pour résumer, nous avons là des anciens de l’administration Bush, des services de renseignement américains, britanniques, allemands et israéliens, et d’anciens hauts responsables européens pro-Bush. Peut-on imaginer la puissance de lobbying de l’UANI lorsque se conjuguent toutes ces influences ? »
    Le 4 avril 2012, une première  lettre de l’UANI est envoyée à Carlos Ghosn. Ce courrier, truffé́ de références juridiques et de décisions du gouvernement américain, rappelle le contexte des sanctions contre l’Iran, l’implication de Renault dans ce pays, ses partenaires locaux et leurs liens avec le gouvernement iranien, afin d’inciter le groupe automobile à suivre l’exemple d’autres sociétés menacées par l’UANI comme Caterpillar ou Komatsu. L’UANI se montre clairement menaçant en rappelant que son partenaire japonais Nissan a gagné un contrat d’un milliard de dollars pour la fourniture de 26.000 taxis à New York : « Comme vous le savez, l’UANI et ses soutiens trouvent très dérangeantes les affaires de Nissan en Iran à la lumière du fait que Nissan s’attend à recevoir 1 milliard de dollars en contrepartie du programme de la ville de New York Taxi of Tomorrow. [...] les dollars des contribuables de New York ne devraient pas bénéficier à̀ une entreprise, telle que Nissan, qui est en partenariat avec un régime qui est l’Etat musulman numéro un dans le monde pour le soutien au terrorisme et qui a formé une alliance avec Al-Qaeda. »
    Plus c’est gros… Etant partenaire de Nissan (qui n’a rien à̀ voir dans le dossier iranien), Renault devient un financier de Al-Qaeda… Afin de mieux faire pression, le courrier est évidemment envoyé en copie au maire de New York et au gouverneur de l’Etat de New York. Le courrier, dont on ne sait s’il obtiendra réponse, se termine par cette phrase : « Il est temps pour Renault de mettre fin à ses affaires en Iran. »
    La seconde salve intervient le 16 juillet, quelques jours après la décision de Barack Obama. Le courrier rappelle que Renault a pour actionnaire l’Etat français et qu’il serait inconcevable que le groupe français n’agisse pas conformément aux directives du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, visant à interdire à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Le courrier est envoyé en copie à Barack Obama et John Kerry, entre autres, mais aussi au responsable du gouvernement américain pour les liens terrorisme-financement, David S. Cohen. Très clairement menaçante, la lettre se termine par une formule condescendante à l’égard des valets de l’impérialisme américain: « Merci de nous faire savoir d’ici le 22 juillet 2013 si oui ou non vous allez agir pour mettre fin aux affaires de Renault en Iran. »
    On connaît la réponse : céder au diktat américain sans se préoccuper de l’emploi français.
    Faits & Documents, avec l’aimable autorisation d’Emmanuel Ratier.
    1er au 15/09/2013
    http://www.polemia.com/comment-le-lobby-militaro-industriel-americain-ruine-renault-apres-psa/

  • VINCENT PEILLON : Gesticulation laïque à l’Éducation nationale

    par Stéphane Blanchonnet *

    L’affichage dans les écoles d’une "charte de la laïcité" ne change rien à la donne. C’est une mauvaise réponse à la visibilité croissante de l’islam.

    LA DÉCISION de Vincent Peillon de faire afficher, en cette rentrée 2013, dans tous les établissements scolaires publics, une « charte de la laïcité » en quinze points est ce que l’on peut appeler un non-événement.

    Il n’est jamais trop tôt pour endoctriner les enfants...

    Non-événement d’abord parce que ce texte, plutôt modéré, ne reflète pas les convictions profondes du ministre, que manifestait plus clairement son projet de cours de morale civique, repoussé en 2015 (aux calendes grecques ?), ou plus clairement encore ses déclarations violemment anticléricales de 2008 sur l’incompatibilité entre le catholicisme et la liberté et sur la nécessité d’une « religion républicaine ». Un non-événement

    Non-événement encore parce que les raisons réelles qui rendent nécessaire ce genre de gesticulations autour du thème de la laïcité restent honteusement dans l’ombre : jamais un ministre PS ou UMP n’admettra en effet ce que chacun sait et ce que chaque article de la charte avoue implicitement (le 12, par exemple, sur la contestation du contenu des programmes ou le 14, sur le port de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse), à savoir que c’est la présence de plus en plus massive et visible de l’islam, fruit d’une politique d’immigration calamiteuse et d’une instrumentalisation des immigrés par la droite du capital et la gauche compassionnelle, qui oblige aujourd’hui l’oligarchie à tenter de jeter quelques verres d’eau sur l’incendie qu’elle a allumé et entretenu pendant quarante ans.

    La troisième raison, enfin, qui fait de l’affichage de cette charte un non-événement est l’unanimisme de la classe politique à l’approuver. Le PS et ses alliés s’en félicitent, l’UDI et l’UMP, par la bouche d’un Borloo, d’une NKM ou d’un Chatel, la soutiennent... Seuls le Front de gauche et le FN font entendre une note un peu discordante, mais c’est pour considérer que Peillon ne va pas assez loin ! Encore un effort Monsieur le ministre !

    Arme de guerre... La laïcité, tranchante arme de guerre inventée par la République pour arracher les esprits à l’influence de l’Église et instaurer une nouvelle légitimité entre 1879 et 1905, accidentellement émoussée après l’union sacrée de 1914 et surtout quand le combat cessa faute de combattants, avec l’aggiornamento catholique post Vatican II et l’effondrement de la pratique religieuse des Français de souche à partir des années soixante, est aujourd’hui remise en service pour résister à un islam perçu comme de plus en en plus envahissant.

    Et si cette arme n’était pas la bonne ? Si la condition d’une cohabitation entre Français de souche et néo-Français était dans l’affirmation fière et sans complexe des racines catholiques de la civilisation française, racines que proclament tout notre art, toute notre architecture, toute notre littérature, ainsi que nos moeurs et notre sensibilité ? Il y a hélas fort à parier que ce retour au "logiciel" profond de la France sera impossible tant que prévaudront l’hypocrisie et le déni sur le phénomène de l’immigration, la culture du masochisme national, de la repentance systématique, et les fausses solutions comme cette « charte de la laïcité ».

    L’AF 2870

    *Stéphane Blanchonnet est président du Comité directeur de l’AF, rédacteur à L’AF spécialiste des questions de société et d’éducation et animateur du blogue A Rebours

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?VINCENT-PEILLON-Gesticulation

  • Syrie, guerre et conséquences

    Par un ancien haut responsable du renseignement militaire français, sous pseudonyme.

    Par bien des aspects, l’épisode de la menace de frappe dans l’actuelle crise syrienne rappelle celui de la crise des missiles de Cuba où le dirigeant soviétique de l’époque, Krouchtchoff, au moyen de ce qui fut bien au final une savante manœuvre ponctuée d’une effrayante montée aux extrêmes, finit par concéder au président américain Kennedy la victoire morale de la confrontation (car il s’agissait, déjà, de lui sauver la face), alors que celui-ci céda en fait sur toute la ligne en retirant promptement ses propres missiles nucléaires pointés sur l’URSS à partir de la frontière nord de la Turquie.

     

    Jamais pourtant les médias de l’époque n’évoquèrent cet enjeu capital. Toujours, ils s’en tinrent à ce leurre que furent les missiles soviétiques déployés sur Cuba. Les relations internationales sont donc un véritable métier, tout comme la stratégie est un art. Un des principes fondamentaux de cet art est qu’il ne faut jamais être “décelable” par la partie adverse. Par conséquent c’est bien ce qui ne se voit pas, et dont on ne parle pas, qui est vraiment déterminant. Atteindre cette connaissance est l’un des buts du renseignement, et pour cela, il lui faut s’abstraire des miasmes médiatiques et autres scories propagandistes.

    Le spectre des frappes s’éloigne en Syrie mais il reviendra, sous une forme ou une autre. Pourquoi n’ont-elles pas eu lieu ? Jusqu’à présent, en effet, rien ne semblait pouvoir endiguer « facilement » dès lors qu’elle était enclenchée, cette dynamique, ou frénésie pour certains, de guerres menées au nom du droit d’ingérence, principalement par les pays occidentaux, et ceci depuis la disparition de l’Union soviétique.

    Très clairement, la guerre en Syrie a marqué pour la première fois un véritable tournant, ou point d’inflexion, dans cette dynamique de conflit. Clausewitz en apporte l’explication le qualifiant de « point culminant », autrement dit ce moment précis et observable dans tous conflits où les efforts déployés par l’un des belligérants finissent par produire des effets inverses à ceux recherchés.

    Or, pour tout « professionnel » qui se respecte, le point culminant n’est pas autre chose que le signal précurseur d’une défaite qui s’annonce dès lors que les capacités ne maîtrisent plus leurs effets ! Il devient alors évident que la question n’était plus de savoir quand, comment et où frapper mais bien plutôt comment en sortir « sans perdre la face ». Ce que Russes et Américains comprirent manifestement très vite et s’attachèrent à réaliser tout aussi promptement au prétexte de destruction de stocks d’armes chimiques, et par une de ces pirouette diplomatiques dignes des vieilles grandes puissance à la fois opposées et complices, au nom de cet autre principe simple de la stratégie qu’énonce Talleyrand : « il n’y a pas d’amis ou d’ennemis permanents, il n’y a que des intérêt permanents ». On notera au passage qu’ils suscitèrent en même temps surprise et la colère parmi les alliés les plus engagés des Américains, et donc les plus exposés aux contre-coups qui s’annoncent.

    Le tournant stratégique syrien

    Pour surprenant qu’il puisse apparaître, ce tournant stratégique n’a rien d’une surprise car la guerre précédente, celle de Libye, était prémonitoire pour les observateurs avertis : le déni particulièrement flagrant du droit international s’autorisant, jusqu’à l’exécution dans des conditions parfaitement ignominieuses d’un chef d’Etat, sans parler du massacre indistinct des populations, ne pouvait désormais apparaître que comme une menace insupportable à ceux qui pourraient être désignés ou s’opposeraient à cette ingérence armée. Il fallait donc naturellement s’attendre à un coup d’arrêt sur le coup d’après, simple raisonnement de tactique élémentaire, le choix de la cible venant dans le cas présent faire le reste.

    On notera au passage que ne l’avoir pas compris signe qu’une certaine forme d’incompétence préside bien à l’engagement de ces guerres : vouloir la guerre est en effet une chose, savoir la faire en est une toute autre.

    D’emblée, un certains nombre d’éléments structurants se dégagent du conflit syrien qui le différencient nettement des précédents conflits d’ingérence.

    Pour la première fois et contrairement aux régimes de Saddam, de Milosevic, des talibans, du « chamelier fou » ou d’autres, le régime syrien qu’on se promettait d’abattre facilement résiste si efficacement, après plus de deux années et demi de guerre, que les États-Unis se retrouvent acculés à devoir agir pour éviter la défaite des « rebelles » qu’ils soutiennent.

    Pour la première fois depuis l’initialisation des guerres d’ingérence, la machine d’influence et de propagande mainstream (les médias occidentaux, dit mainstream, du fait de leur parfaite unité de ton et parce qu’ils ne relèvent d’abord que la logique économique plutôt que de la logique informationnelle, sont devenus l’un des trois moyens clés des guerres d’ingérence, les deux autres étant l’armée US et le mercenariat djihadiste terroriste international), pourtant extrêmement puissante, échoue à rallier l’opinion publique occidentale à la perspective des frappes américaines : par une espèce de sursaut démocratique, le parlement britannique désavoue Cameron et, beaucoup plus grave, le congrès US se promet de faire de même face à Obama, ce qui est beaucoup plus grave. Le pouvoir français se retrouve alors totalement isolé en Europe.

    Pour la première fois, l’alliance occidentale (réduite en fait à trois pays) doit faire face à l’opposition déterminée de deux membres du conseil de sécurité, la Chine et la Russie, lesquelles se partagent les tâches pour organiser le blocage des frappes.

    Pour la première fois, une puissance régionale (l’Iran), sinon deux (l’Irak), se montrent également déterminées à à soutenir le régime syrien (notamment par la présence du Hezbollah, une acteur majeur dans l’encadrement des milices d’autodéfense syrienne).

    Pour la première fois, la puissance militaire américaine va se trouver confrontée à une menace enfin « à sa pointure » du fait de la combativité syrienne et de son aguerrissement, mais surtout grâce au rattrapage militaire technologique et tactique lié à l’appui russe qui expose toute frappe américaine à une contre-frappe extrêmement dangereuse, annulant au passage l’impératif politique de ne pas engager directement les forces américaines.

    Pour la première fois enfin, l’opposition déterminée du commandement américain contre le principe de ces frappes apparaît au grand jour. Ce commandement plus raisonnable que l’Etat profond américain anticipe amplement les risques inconsidérés, sécuritaires d’abord pour les forces américaines et politiques ensuite au plan international ; mais c’est surtout le doute lié à l’absence de toute perspective de contrôle de la situation post-frappe qui prédomine ainsi que l’extension prévisible d’un conflit qui ne manquera pas de tourner « à l’irakienne ».

    Par conséquent, les conditions d’un engagement à la fois utile et sans conséquences politiques internes n’étant plus réunies, s’impose la nécessité de sortir d’une logique fermée de « go, no go ».

    Poursuite du conflit

    La seule question qui vaille ne porte cependant que sur ce qu’il peut advenir. Sans les frappes, la guerre va se poursuivre mais en changeant de signification. Par ailleurs, malgré ou à cause d’une propagande tapageuse, l’absence de preuve sur la responsabilité effective des attaques chimiques sensées légitimer les frappes, constitue une défaite psychologique et le début d’une suspicion cette fois légitime et généralisée concernant le va-t-en guerrisme. Au plan international, la situation actuelle marque donc un recul effectif de l’Occident ainsi que la limite des capacités américaines à s’ingérer par les armes.

    Il n’est cependant pas suffisant pour modifier les intentions d’éliminer le pouvoir syrien mais il en modifie significativement le contour des capacités réelles à transformer ces intentions.

    Ce recul occidental ne sera cependant que tactique et durera le temps de trouver d’autres voies pour relancer l’action.

    Ces intentions belliqueuses – et la menace qu’elles représentent – restant inchangées. Ce temps sera cependant mis à profit aussi par la partie qui s’y oppose (Russie, Chine, Syrie, Iran) afin de se préparer à la prochaine phase cruciale du conflit, mais cette fois-ci en position de force.

    Dans l’intervalle, le conflit sera entretenu par les deux alliés des États-Unis, aussi « turbulents » que déterminés, à savoir l’Arabie saoudite et Israël. Ces deux pays, pour des raisons qui leur appartiennent, considèrent en effet comme vital d’éliminer le régime syrien et la Syrie en tant que puissance régionale. Chacun dispose des moyens pour entretenir le conflit, l’un par son savoir-faire et ses instruments de puissance, l’autre par des moyens financiers illimités et son emprise sur les organisations terroristes wahhabites (lesquelles représentent de 50 à 70 % des forces « rebelles » estimées à plusieurs dizaines de milliers de combattants, la plupart internationaux).

    C’est bien de cette ambiguïté dans la manipulation du terrorisme que dépendra l’avenir du conflit. La confrontation reste explosive et promet d’évoluer selon deux logiques parfaitement antagonistes.

    Le conflit sera entretenu dans le but d’achever le régime par l’usure et selon la croyance qu’il s’agit d’une guerre d’abord économique, dont l’issue ne dépendra que du différentiel de financement entre les camps qui s’affrontent. Il s’agira d’alimenter cette guerre avec plus de moyens que ne peut en aligner l’adversaire syrien. Le conflit s’étendra aussi sur la base des migrations qu’imposeront les groupes terroristes. Les migrations s’opéreront probablement dans trois directions : les pays limitrophes de la Syrie (déstabiliser le Liban et la Jordanie), le Caucase (menacer directement les intérêts de la Russie, les jeux de Sotchi par exemple) et l’Afrique (où le djihadisme est à la fois déjà bien implanté).

    À cela s’ajoutera, évidemment, le retour des « combattants » aguerris d’origine européenne qui, revenant de Syrie, ne manqueront pas de donner quelques fils à retordre à ceux qui, aujourd’hui, les forment et les arment. Nos politiques devront peut-être alors s’interroger sur le sang français et européen qu’ils auront sur les mains.

    Selon de degré de perception de la menace liée à ces migration, émergera alors peut-être, chez ceux qui ont en charge de la combattre, le besoin de remonter aux « origines du mal », autrement dit aux commanditaires du Golfe.

    Dans cette perspective, il est aussi un facteur qu’il serait particulièrement dangereux de négliger. C’est celui de la crise économique qui affecte tout particulièrement les pays occidentaux mais qui touche également les pays émergents.

    À titre d’exemple, l’armée américaine qui subit une réduction drastique de son budget, voit déjà ses moyens se réduire. Outre qu’elle influe directement sur les aspects capacitaires, la crise économique joue aussi psychologiquement sur les velléités guerrières, ce qui explique partiellement le comportements du parlement britannique, du congrès américain ainsi que l’hostilité aux frappes, majoritaires dans les populations européennes.

    Toujours, sous l’effet de la crise économique, des voix s’élèvent aux États-Unis pour réclamer une révision stratégique. Estimant l’hégémonie américaine désormais assurée par le renouveau énergétique (espéré) des gaz de schiste et par l’espoir que la crise stoppera la croissance des économies émergentes, ces voix demandent, en particulier, le désengagement militaire du Proche-Orient et ceci de manière prioritaire.

    En fait, le monde unipolaire qui naît de la disparition de l’URSS ne fut pas un début mais plutôt une fin. En même temps, la Chine qu’on traitait alors avec de la verroterie condescendante se hisse, en moins d’une génération, au rang de menace principale, avec la Russie, de l’hégémonie des États-Unis. Elle symbolise parfaitement ce retour d’un monde dit (ré)émergent que la longue domination occidentale avait fini par faire oublier. Ce qui se joue vraiment aujourd’hui n’est donc plus l’hégémonie américaine mais la mutation entre deux mondes devant aboutir à une organisation internationale « multipolaire. Il s’agit de la juxtaposition de systèmes économiques, de plaques. Une phase de transition conflictuelle s’annonce dure et obligera à des alliances d’intérêts qui peuvent provoquer, temporairement une nouvelle bipolarité. En multipliant les guerres d’ingérence, le monde occidental ne fait que précipiter cette phase de mutation.

    Hector

    Source : Realpolitik.tv.

    http://fr.novopress.info/141587/syrie-guerre-et-consequences/