On mesure rarement l'aliénation mentale que représente le fait de vivre dans un environnement de mégapole comme Paris.
Peut-être un jour des études seront-elles menées par les psychologues, les psychanalystes, les sociologues et les comportementalistes sur l'impact que représente l'évolution d'êtres naturels (les humains) dans un environnement presque complètement artificiel, où les seuls éléments naturels se trouvent être des arbres rabougris et noirs, et les chiens qui défèquent à leurs pieds.
Comment voulez vous obtenir des êtres humains saints d'esprit, si tous leurs repères sont pervertis:
-on se lève et on se couche hors des rythmes naturels du jour, à la lumière électrique, trop tôt ou trop tard.
-sitôt tiré du sommeil, le bide rempli de café, le travailleur-fourmi s'engouffre dans des transports en commun cauchemardesques, indignes de la condition humaine. Odeurs méphitiques, troupeau abruti et agressif, abrutissement collectif, le citadin fourmi, qu'il soit balayeur de chiottes malien ou yuppie aux pompes pointues pique du nez dans la rame aux néons clignotants...
-S'il a "de la thune" (de la thune = vivre moins comme une merde, ou comme une merde de premier choix), il peut avoir un appartement qui dépasse le format chambre de bonne, des chiottes personnelles, et peut être un véhicule de transport personnel (scoot à la con ou bagnole ultra chère à entretenir).
Son cerveau, déjà abruti par la pub agressive, la muzak (fausse musique), les goûts de chiottes de, la mode, et la voix résonnante de la grognasse dans les hauts-parleurs de la RATP, son pauvre cerveau, quand il peut se "cultiver", se retrouve à lire des journaux insipides et indissociables, qu'on pourrait faire écrire par des machines. Toute la journée, le citadin ne voit rien de beau. Des néons, du béton gris plein de traînées d'humidité noire, de la pollution, de la crasse partout, des graffs immondes, des chewing-gums écrasés, des faces simiesques d'exogènes inidentifiables tout juste débarqués d'on ne sait quel Gange ou quel Brahmapoutre, des vêtements laids et ridicules, faussement excentriques mais réellement cher, des coiffures ridicules, des vendeurs à la sauvette... Son nez est blasé d'odeurs de pisse et de parfum intempestif, quand ce ne sont pas les remugles des égouts...
Et le pire, c'est que le citadin croit que tout cet univers, aliénant, isolant, cauchemardesque, cancéreux, c'est normal. Que c'est naturel. Naturel de ne jamais pouvoir observer l’horizon à cause des immeubles, naturel de se prostituer toute la journée pour récolter en aumône quelques crédits servant à améliorer son capital de reconnaissance sociale (une nouvelle chemise swagg = 0,05% de plus de chances de pécho une grognasse lambda pour se vider le samedi soir). Naturel de suivre un troupeau bigarré ou chacun est un parfait étranger. Troupeau cosmopolite, sans culture commune, sans religion commune, sans couleur commune, sans intérêt commun, sans classe sociale commune, troupeau indifférent et sanguinaire, léthargique et impitoyable.
Echapper au centre-ville et à ses monuments devenus eux mêmes tristes et déprimants (car ils soulignent encore plus notre avilissement de par leur souvenir de grandeur), c'est se retrouver en banlieue, pardon, en zone périurbaine. C'est à dire un environnement encore plus laid car misérable, triste à en mourir les jours de pluie, et en plus on doit prendre un RER étouffant pour aller bosser. Sortir de la douche, arriver au bureau collant et crasseux comme si on avait rampé dans un égout.
L'idéologie mondialiste veut nous imposer la Ville. La ville est son idéal. La France ne devrait être qu'une immense banlieue puante. BHL l'a très bien exprimé dans son livre "l'idéologie française". Selon lui, l'esprit progressiste et cosmopolite des villes, symbolisant la démocratie et le progrès, devrait l'emporter sur l'esprit des campagnes, enraciné et "replié sur lui-même", générateur de haine.
A quoi bon débattre avec BHL alors qu'il ne mérite qu'une corde au bout d'un lampadaire? Je ferai juste une rapide démonstration.
Le campagnard, bourru, avare de sourires, sait se montrer très solidaire s'il vous connaît. Spontané, simple, accueillant.
Le citadin, féru d'ouverture à l'autre et de solidarité, deviendra rapidement d'une froideur de marbre le jour ou vous perdrez votre boulot et ou vous devrez squatter quelque part pour ne pas dormir à la rue.
Etre nationalise aujourd'hui, être croyant, être enraciné, c'est combattre la ville. Non la ville comme idée ("liquider Paris") mais plutôt la refouler à coups de pieds, quand nous le pourrons, dans son périmètre autorisé. En y fixant des limites claires grâce à la production locale, au refus de la "rurbanisation" et en privilégiant une politique de la terre et de la petite propriété inaliénable.
Détruire le citadin, ou plutôt le libérer. Guérir ceux qui le peuvent, se débarrasser des autres, devenus race mutante.
Personnellement, je préconise le bulldozage de toute construction dépassant le périph' de Paris et la plante d'arbres à la place.
La ville est une conspiration contre la liberté.
-Liberté d'avoir de l'intimité, de vivre à plus de 10 mètres d'un autre être humain.
-Liberté de circuler sans avoir à suivre des voies, des couloirs, des passages prédéfinis et pensés à sa place.
-sa liberté d'avoir un contact minimal avec la Création Divine (ou l'Ordre Naturel, ou Gaïa, ou Ygdrasill) via un air frais, pur, de l'herbe généreuse, un horizon boisé et des oiseaux appartenant à une autre espèce que celle des pigeons mutants.
-Liberté de propriété du sol et de propriété tout court, quand on sait que la ville, c'est la précarité. etc etc
Guillaume Lenormand http://cerclenonconforme.hautetfort.com/