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  • 11 octobre 1963 : il y a 50 ans, les morts d’Edith Piaf et de Jean Cocteau

    Le jour où Piaf a tué Cocteau

    Le 11 octobre 1963, la France apprend à quelques heures d’intervalle la mort de la Môme et celle du poète. La première a-t-elle entraîné la seconde ?

    Édith Piaf et Jean Cocteau travaillent "Le bel indifférent", en 1940. © Sipa

    Difficile d’imaginer deux artistes plus opposés. La Môme contre le Prince des poètes. La fille de saltimbanques, amie des putes et des maquereaux, contre l’académicien compagnon de Picasso ou de Stravinsky. L’alcool contre l’opium. Édith Piaf et Jean Cocteau étaient pourtant devenus très amis après leur rencontre en février 1940 et la mise en scène, quelques mois plus tard, du Bel indifférent, écrit par le poète pour la chanteuse. Ils l’étaient restés pendant près de vingt-cinq ans.

    Lorsque, le 11 octobre 1963, ils apprennent à quelques heures d’intervalle la disparition de l’un et l’autre, les journaux établissent immédiatement entre elles un lien de cause à effet : Cocteau, âgé de 74 ans, aurait été terrassé en apprenant le décès de la Môme. Celle-ci est morte la veille, dans le mas provençal proche de Grasse où elle a passé ses dernières semaines, mais son corps a été transporté en grand secret à Paris, où ses proches font établir un certificat de décès postdaté. Alors que, boulevard Lannes, des milliers d’admirateurs viennent se recueillir devant le cercueil de la chanteuse (certains de ses familiers fouillent, pendant ce temps, les tiroirs et les armoires), on apprend la mort du poète. Le 12 octobre, Le Parisien assure en une : "La mort d’Édith Piaf a tué Jean Cocteau." Jean Marais a beau corriger, assurer que son ancien compagnon a succombé à un "oedème du poumon", la légende est née.

    "Tiré de la mort (c’est notre truc)"

    Rien qu’une légende ? L’amitié des deux artistes se renforce encore à la fin de leur vie, au point qu’un curieux parallélisme s’établit, au fil des mois, entre leurs maladies respectives. Jean Cocteau a été victime dans ses derniers mois de deux crises cardiaques ; Édith Piaf, à 48 ans, n’est guère en meilleure santé et a subi de multiples opérations du foie et des intestins. "Dans un mot, écrit le 31 août à son domicile de Milly-la-Forêt, note le biographe de Piaf Robert Belleret, Jean Cocteau [écrit ainsi] : Mon Édith. On nous a coupés pendant que je te disais ma tendresse fidèle. Je sors assez mal de mes disputes avec la mort, mais le coeur reste solide et t’aime. Quelques jours plus tard, il lui écrit encore : Tiré de la mort je ne sais comment (c’est notre truc), je t’embrasse parce que tu es une des sept ou huit personnes auxquelles je pense avec tendresse chaque jour." Théo Sarapo, le dernier compagnon de Piaf, témoigne, lui, des appels quotidiens qu’elle échangeait avec l’écrivain.

    Plus troublant : selon Claude Arnaud, qui a écrit sa biographie, Jean Cocteau aurait dit, après avoir appris de sa cuisinière Juliette que son amie était morte : "C’est ma dernière journée en ce monde." D’autres témoignages, cités par Violette Morin, professeur à l’École pratique des hautes études, dans un essai écrit en 1964 sur la mort des deux artistes, assurent en outre que Cocteau aurait dit : "La mort de Piaf a augmenté mes étouffements..., je sens que c’est fini." "C’est le bateau qui achève de sombrer." Il accepte pourtant une proposition d’interview de Paris Match, qui souhaite recueillir sa réaction à la mort de Piaf. Il n’aura pas le temps de la livrer.

    Ultime pirouette de l’histoire : il existe pourtant un hommage funèbre de Cocteau à Piaf, écrit "préventivement" et que cite Robert Belleret : "Édith Piaf s’éteint, consumée par un feu qui lui hausse sa gloire. Je n’ai jamais connu d’être moins économe de son âme. [...] Comme tous ceux qui vivent de courage, elle n’envisageait pas la mort et il lui arrivait même de la vaincre. Seulement, sa voix nous reste. Cette grande voix de velours noir, magnifiant ce qu’elle chante."

    REGARDEZ ICI les images de l’enterrement d’Édith Piaf, le 14 octobre 1963 :

    Obsèques de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt, le 16 octobre 1963. © AFP

    Le Point

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Video-11-octobre-1963-il-y-a-50

  • Communiqué du Printemps Français (9 oct 2013)

    Rythmes scolaires, gender à l’école : nos enfants ne sont pas des cobayes ! C’est le message affiché cette nuit par le Printemps Français devant les écoles primaires des vingt arrondissements parisiens.

    Le Printemps Français appelle à résister contre la pénétration de l’idéologie dans les écoles. Vincent Peillon prétend aménager les rythmes scolaires, mais il vise à détruire les rythmes familiaux. Vincent Peillon prétend favoriser la tolérance, mais il veut imposer le gender à l’école. NON, nos enfants ne sont pas de cobayes ! Pas question de nous voir imposer une réforme qui nie les rythmes biologiques des enfants pour en faire des zombies. Pas question de nous voir imposer l’enseignement d’une idéologie qui nie la différence entre garçons et filles, pour créer une société de robots indifférenciés.

    L’objectif de la réforme Peillon est clair : il s’agit de casser le rythme biologique des enfants pour les épuiser et les rendre malléables à tout endoctrinement, et de les arracher à leur famille en systématisant des activités extra-scolaires encadrées par les syndicalistes de l’Education Nationale. Créer un mouvement de jeunesse obligatoire a toujours été une priorité dans les dictatures. Avec ses changements de rythme, son enseignement de l’idéologie du genre et sa religion laïque à l’école, la réforme Peillon prépare-t-elle le terrain à la « Hollande Jügen » ?

    Hier, la constitution de la République Française a été mise à l’épreuve d’une tentation dictatoriale : peut-elle interdire une clause de conscience aux officiers d’Etat Civil opposés à la dénaturation du mariage ? Cette question engage notre démocratie. Aujourd’hui, après la circulaire Valls menaçant de prison les maires opposés au mariage unisexe, c’est la réforme Peillon qui s’attaque aux familles. Les apprentis dictateurs avancent leurs pions. Le Printemps Français appelle à leur résister.

    Tous avec le Printemps Français, pour la Liberté, la Justice et la Vérité ! On ne lâche rien !

    http://www.printempsfrancais.fr/3663/communique-du-9-octobre-2013/

  • Discours d’Aymeric Chauprade à la tribune des Nations unies

    Voici le discours prononcé par Aymeric Chauprade le mardi 8 octobre à la tribune des Nations unies, 4ème commission, à propos de la question du Sahara occidental.

    À New York, la 4e commission des Nations unies, le 8 octobre 2013

    Excellence, Mesdames et Messieurs

    Durant ces dix dernières années, à plusieurs reprises à cette même tribune, je n’ai cessé de tenter d’avertir sur les risques géopolitiques immenses que faisaient peser sur la région sahélo-saharienne la combinaison infernale des séparatismes et du fondamentalisme religieux.

    Comme vous le savez, ce que l’on appelle désormais l’arc de crise saharo-sahélien est cette région immense couvrant plus de 8 millions de km2 de désert et plus de 3 millions de km2 d’un Sahel vide d’hommes. Le relief y est propice au camouflage de petits commandos mobiles et chaque tribu saharienne dispute avec les autres le contrôle des axes de commerce traditionnels. Des populations essentiellement nomades y ont hérité d’une tradition de concurrence pour les maigres ressources en eau et pâturages. Gorgée de ressources comme l’uranium, le fer, le pétrole, la région attise les convoitises des grands acteurs du monde multipolaire, tandis qu’elle est aussi une plaque tournante des flux migratoires clandestins vers l’Europe et l’un des axes principaux du trafic de stupéfiants avec désormais 15% de la production mondiale de cocaïne qui transite par le Sahara.

    Que se passe-t-il dans cette région depuis des décennies maintenant ? Dans le but d’accroître leur influence et d’affaiblir leurs voisins jouant un rôle stabilisateur, comme le Maroc et le Mali, d’autres grands États de la région, avec la complicité, tantôt naïve tantôt cynique, de certains pays occidentaux, ont favorisé les séparatismes sahraouis et touarègue avec, comme conséquence prévisible, l’accroissement du désordre dans toute la zone.

    Ce jeu a fini par se retourner contre tout le monde. La Libye du colonel Kadhafi d’abord a été rattrapée et avec l’éviction de celui-ci, c’est toute la politique sahélo-sahélienne qui s’est effondrée comme un château de cartes, laissant un vide de puissance qui libère les forces fondamentalistes et dope les trafiquants d’êtres humains, comme l’illustre encore récemment la tragédie de Lampedusa.

    La nouvelle Libye est réduite à une bande côtière coupée en deux blocs séparés par 1000 km de désert, avec la Tripolitaine qui regarde vers Tunis et la Cyrénaïque tournée vers l’Égypte. Plus personne ne contrôle les prolongements sahariens qui risquent de devenir un nouveau sanctuaire pour le fondamentalisme religieux de l’AQMI – Al Qaïda du Maghreb islamique.

    L’anarchie qui règne en Libye nous montre les conséquences de guerres inconsidérées qui, au nom des Droits de l’homme, prétendent libérer les peuples de régimes autoritaires mais aboutissent à des situations pires encore.

    L’un de ces résultats catastrophiques a été, cette année 2013, la déstabilisation du Mali. Les Touaregs du MNLA (Mouvement de libération de l’Azawad) de retour de Libye début 2012, ont repoussé l’armée malienne avant de proclamer l’indépendance de la province à forte identité touarègue. C’était sans compter sur la puissance financière des mouvances fondamentalistes, qui ont rapidement pris de vitesse les séparatistes touarègues et dont l’oeuvre destructrice en Afrique n’a pu être stoppée que par la décision courageuse de la France d’intervenir militairement dans la zone.

    Ce qui s’est passé au début de l’année 2013, cette rapidité avec laquelle un séparatisme a cédé la place au fondamentalisme, devrait nous faire réfléchir sur la situation du Sahara occidental. Nous en avons analysé les mécanismes lors d’un colloque important qui s’est tenu à la Sorbonne en février 2013 et dont nous publions les actes, en co-direction avec le professeur Frémeaux, sous le titre “Menaces en Afrique du Nord et au Sahel et sécurité globale de l’Europe“. Il est disponible ici en langue française, espagnole et anglaise et nous ne pouvons qu’en recommander la lecture aux participants de cette 4e commission.

    Ce qui s’est passé récemment au Kenya doit aussi faire réfléchir car le terrorisme de grande ampleur qui s’étend en Afrique est aussi le résultat du pourrissement de situations auxquelles nous n’avons pas le courage de donner fin grâce à des décisions fortes et justes.

    Mesdames et Messieurs, la leçon évidente de cela, sur laquelle j’essaie d’alerter depuis des années, est que l’affaiblissement des grands États-nations de la région par le jeu du séparatisme, fait le lit d’un fondamentalisme que rejette pourtant l’immense majorité des musulmans, non seulement dans l’arc sahélo-saharien, mais aussi dans l’ensemble du monde islamique.

    Après avoir failli laisser le Mali à des fanatiques religieux qui ont récupéré le projet séparatiste en un tour de main, est-ce cela que l’on veut pour le Sahara occidental, dans le Sud immense de cet autre grand État stabilisateur de la zone saharienne, le Maroc ?

    Ce Maroc qui dès juillet 2012, de manière visionnaire, appelait à une intervention urgente pour protéger le riche patrimoine du Mali et surtout sa population. Ce Maroc qui depuis des années, et pas seulement contre la menace du séparatisme sahraouis, mais aussi face à toutes les menaces séparatistes, ne cesse d’avertir ses voisins et le monde occidental quant au danger de l’émiettement des États-nations…

    Je m’adresse aux États de la région. Allez-vous laisser des forces qui s’appuient sur la combinaison de soutiens financiers lointains et de trafics criminels locaux, massacrer vos populations, détruire vos souverainetés, vos frontières, votre patrimoine culturel ?

    Je m’adresse au peuple algérien qui est contraint aujourd’hui de déployer 20000 hommes à ses frontières pour se protéger des dangers du fondamentalisme, et je lui demande d’ouvrir les yeux sur ces séparatismes fabriqués de toute pièce qui finiront par ramener le chaos sur le territoire algérien.

    Contrairement à ce qu’en disent certains, la question du Polisario ne peut être distinguée des questions touarègue et fondamentaliste. Chacun sait que les populations sahraouis sont travaillées par ces mêmes forces fondamentalistes comme l’ont été les populations touarègues, fait qu’en 2005 déjà le chef du Polisario reconnaissait lui-même dans les colonnes d’un journal algérien. Par quel miracle le Polisario aurait-il échappé à la dérive mafieuse et fondamentaliste que connaissent toutes les populations nomades du Sahara depuis plus de 10 ans ?

    Chacun le sait bien ici, et les élites algériennes doivent avoir l’honnêteté de le reconnaître, pas seulement par devoir de vérité mais parce que le temps approche où le séparatisme sahraoui va se retourner contre eux de manière cauchemardesque : l’idéologie du Polisario ne repose sur aucun fondement historique et géopolitique susceptible de conférer une légitimité à leur projet. Cette idéologie est si vide qu’elle sera balayée en un instant par le fondamentalisme si la communauté internationale commet l’erreur de laisser pourrir la situation ou de faire le jeu du Polisario.

    Il s’agit d’une construction idéologique artificielle née des circonstances de la Guerre froide. A partir du moment où aucune substance nationale n’existe et qu’en plus des générations de sahraouis n’ont connu que la culture totalitaire qui règne dans les camps de Tindouf, oseriez-vous parier, Mesdames et Messieurs, qu’une reconnaissance d’indépendance sahraouie ne tournerait pas rapidement au cauchemar fondamentaliste ?

    Je le répète, la région a besoin à la fois de justice et de pragmatisme, et ces deux mots sont la clé d’un retour à la stabilité.

    La justice c’est la reconnaissance des spécificités des uns et des autres, c’est à dire le cadre autonome. Le pragmatisme c’est la consolidation des États tels qu’ils existent aujourd’hui. Nous avons besoin de consolider les souverainetés du Maroc, du Mali, du Niger, de l’Algérie de la Libye, et nous pouvons le faire en aménageant des autonomies pour les sahraouis comme pour les touarègues, mais l’avenir c’est l’autonomie dans la souveraineté Mesdames et Messieurs, pas l’émiettement et l’affaiblissement des États. D’ailleurs, nos amis espagnols menacés par le séparatisme catalan ne commencent-ils pas à s’en rendre compte ?

    Mesdames et Messieurs, le Maroc a donné l’exemple ces dernières années en étant le premier à mettre en place les conditions d’une véritable autonomie sahraouie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette formule, juste, équilibrée et pragmatique, car garante de la stabilité de la sous-région, c’est la formule d’avenir et c’est pour cela d’ailleurs que le fondamentalisme la combat avec une cruauté sans limites.

    J’invite tous ceux qui regardent le problème du Sahara occidental avec les vieilles lunettes idéologiques du passé, celles de la Guerre froide, à reconsidérer leur regard et à inscrire celui-ci dans la réalité géopolitique du moment. La nouvelle ligne de fracture sépare bien ceux qui souhaitent conjuguer souveraineté des États et autonomies, les mêmes défendant un islam modéré et enrichi des traditions locales, et ceux qui, a contrario, veulent purement et simplement détruire l’État-nation au profit d’un projet religieux extrémiste.

    Aux idéalistes sincères dont la clairvoyance politique est hélas masquée par leur compassion bien légitime pour les populations de Tindouf, je dis, ne soyez pas les idiots utiles du fondamentalisme qui est en train de gangrener tout le Sahara. Les grandes puissances attachées à la défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, je pense à la Chine, à la Russie, à l’Inde, au Brésil, à la Turquie et à bien d’autres, doivent peser, elles aussi, de tout leur poids afin qu’une solution juste et réaliste soit enfin apportée à ce conflit. Elles comprennent déjà sans doute que la validation d’un nouveau séparatisme aurait des conséquences internationales néfastes.

    Les populations sahraouies du Sud du Maroc ont le droit à un avenir stable et au développement. Elles ont compris, dans leur très large majorité, que le Maroc pouvait offrir cet avenir. Il est donc du devoir des Nations unies d’entendre ces populations qui veulent construire leur avenir dans un État moderne, respecté, écouté, et stabilisateur pour l’Afrique.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.

    Aymeric Chauprade
    Professeur de géopolitique

    http://www.realpolitik.tv/2013/10/discours-daymeric-chauprade-a-la-tribune-des-nations-unies/

  • Alain Juppé : “La maîtrise des flux migratoires n’a jamais été aussi inefficace”

    BORDEAUX (NOVOpress via Infos Bordeaux) – Le maire de Bordeaux est inquiet. Le résultat du premier tour des élections cantonales à Brignoles a fait l’effet d’une bombe dans le milieu politique, et particulièrement dans une UMP en proie à de graves divisions, quant à sa stratégie envers le Front national.
     
    L’ancien ministre des Affaires étrangères craint pour la « survie de l’UMP » prise entre son aile gauche (centristes) et son aile droite (Front national). « D’un côté, nous perdons sur le flanc centriste qui s’efforce de reconstituer l’ancienne UDF. De l’autre, en nous précipitant dans le piège de nos relations avec le Front National, nous décomplexons notre propre électorat qui cède de plus en plus aisément à la tentation de préférer l’original à la copie », estime-t-il dans un billet posté sur son blog.
    Alain Juppé en profite également pour étriller le gouvernement socialiste : « cacophonie ministérielle », « record d’impopularité », « cafouillages répétés sur la fiscalité », « insécurité grandissante »… sans oublier de viser le ministre de l’intérieur, Manuel Valls : « les résultats ne sont pas au rendez-vous et la maîtrise des flux migratoires n’a jamais été aussi inefficace ».

  • Kosovo : Quelques années après le Grand Remplacement

    Kosovo, août 2013 : un étrange mélange d’absurde, d’horreur, de charme et de merveilles.
    Au Kosovo, l’intervention « occidentale » contre la Serbie, effectué au nom de la protection humanitaire des Albanais musulmans, a débouché sur l’épuration ethnique des Serbes orthodoxes. Quatorze ans plus tard, voici le témoignage d’une correspondante italienne sur la situation réelle.
    Polémia.

    Kosovo, août 2013

    L’absurdité d’un « Etat » qui naît de bombardements de civils et d’intérêts étrangers plutôt que d’une histoire et d’une volonté nationales.

    Un « pays » où le choc des civilisations se manifeste en tout : aux noms serbes barrés sur les panneaux ; aux cimetières chrétiens en ruines parce qu’il est interdit aux Serbes de s’y rendre ; aux drapeaux albanais plantés sur les milliers de maisons en construction avant même que celles-ci ne soient finies…

    Le peuple serbe, celui-là même qui baptisa les fleuves, montagnes et villages du Kosovo ; qui y construisit ses splendides monuments ; qui mit en valeur le territoire, y est aujourd’hui enfermé dans des enclaves, prisons à ciel ouvert. Dangereux d’en sortir car chaque contact entre les deux communautés, serbe et albanaise, pourrait dégénérer en un conflit qui enflammerait à nouveau la poudrière balkanique. Et de toutes façons, il n’y a rien ici pour un Serbe hors de son enclave.

    Les Serbes des autres villes et villages de ce qui était encore avant 2008 une région de la Serbie, ne peuvent toujours pas retourner dans leur maison. Ils en furent sauvagement chassés durant les pogroms de 2004 où huit d’entre eux trouvèrent la mort et une grande part de leur patrimoine religieux et architectural fut détruite (1). L’absurde est que cette chasse au Serbe se produisit devant 20.000 soldats des forces militaires internationales, immobiles et incapables de freiner la furie albanaise.

    Avec le départ forcé d’environ 300.000 Serbes, la situation s’est beaucoup calmée. Pourtant, on tue encore au Kosovo. En avril 2013 un vieil homme serbe a été assassiné pour avoir revendiqué la propriété de sa maison. Oui, ici l’on meurt pour vouloir vivre sur la terre de ses ancêtres (2).

    Alors on reste dans son enclave. Cela signifie ne plus avoir de travail, être coupé du reste du monde, devoir prendre un des rares bus rigoureusement titrés « service humanitaire » pour se rendre chez le médecin… à plusieurs centaines de kilomètres : en général à Kosovska Mitrovica, cette absurde ville coupée en deux par un pont où les positions des snipers (albanais au sud, serbes au nord) sont encore aménagées et prêtes à l’emploi.

    Mitrovica, une ville de la République du Kosovo pour certains, une ville de la Serbie pour d’autres.

    La contradiction de cet Etat fantoche se profile dès que l’on y pénètre, en traversant la douane kosovare d’une part (où sont toujours présents les militaires de la mission européenne Eulex) et, quelques mètres plus loin, une simple ligne administrative de la Serbie qui ne reconnaît pas l’existence de la République du Kosovo et jure qu’elle ne lâchera jamais ses citoyens restés dans le berceau de leur nation.

    Une promesse cependant peu visible dans ces enclaves : pourquoi si peu est-il fait ? Pourquoi est-ce la solidarité internationale, et souvent de petites associations de bénévoles, qui sont là pour fournir le matériel nécessaire à ce qui reste de quelque hôpital quand il y en a un ? Pourquoi sont-ce ces associations (Amici di Decani, Belove Revolution, Solidarité Kosovo) qui, avec les monastères, parviennent à porter un repas quotidien aux Serbes des enclaves les plus isolées ?

    Parce que la réalité des enclaves serbes c’est l’abandon : politique, médiatique, humain.

    En Kosovo et Métochie (3) ce ne sont pas seulement ces situations qui rappellent l’horreur de la guerre et des pogroms, c’est la suie partout visible dans les anciens quartiers serbes ; les traces de bombardements ; les établissements productifs détruits ou abandonnés ; les gravats des monastères démolis ; la présence des soldats internationaux devant chaque site chrétien…

    Et si cette horreur ne saute pas encore aux yeux, les plaques érigées en honneur des  terroristes de l’Uçk s’en chargeront : tous les deux cents mètres un monument, décoré du récurrent drapeau rouge avec l’aigle noir à deux têtes. Car dans la tradition des Albanais, chaque place où a coulé le sang albanais devient terre albanaise. Une autre façon – outre la volonté de se faire identifier comme les seuls « kosovars » (4)  – de légitimer leurs revendications sur ce territoire.

    L’horreur, ce sont aussi les plaques des dizaines ou des centaines de Serbes victimes d’un des plus féroces trafics d’organes de l’histoire (5) ; et aussi les jeunes filles qui vendent leur corps et leur dignité pour quelques euros.

    Ce sont les conditions d’existence d’un peuple européen qui nous ressemble tant, mais qu’une situation politique empêche de vivre comme nous, la dépression qui touche les plus âgés, ceux qui ont connu une vie « normale » avant la guerre et l’indépendance.

    Voici donc le résultat de siècles de déplacements artificiels de populations et de stratégies géopolitiques étrangères.

    Le charme d’un peuple qui a maintenu son identité

    Le Kosovo c’est aussi le charme d’un peuple qui, malgré l’horreur et l’absurdité de sa situation, a maintenu vivante son identité à travers les siècles, pendant lesquels diverses forces et empires ont tenté de faire oublier son histoire et sa culture. Ottomans, Austro-Hongrois, Yougoslaves de Tito, Albanais et Américains. Non, il n’est pas si facile d’effacer l’existence des Serbes en Kosovo et Métochie !

    Une identité forte, faite de fierté et d’obstination, d’extrême hospitalité et dignité. Un des traits de caractère serbes les plus séduisants est leur haut sens de la famille, unie, harmonieuse et nombreuse. La revoilà l’obstination serbe : il vit dans un enclos dévasté mais ne connaît pas le fils unique et continue à faire des enfants !

    Impossible donc de ne pas tomber sous le charme des personnes rencontrées le long du chemin : celles qui ont décidé de rester sur leur terre quoi qu’il en coûte, maintenant, et transmettant la civilisation serbe au Kosovo ; celles qui consacrent leur vie à aider cette minorité ostracisée, à améliorer le monde dans ce petit coin du  continent. Une présence qui procure joie et espérance aux autochtones et qui se concrétise dans la construction de maisons pour les plus démunis, la création d’écoles, de cantines populaires, de fermes sociales, l’approvisionnement hospitalier et pharmaceutique… Une fraternité européenne touchante et… nécessaire, car tout manque ici. Du lait à la liberté.

    Et s’il y en a pour ne pas vouloir partir, c’est aussi parce que le Kosovo est le cœur historique de la Serbie, siège de l’Eglise et du patriarcat serbe orthodoxe (6). C’est en entrant dans un de ses nombreux monastères que l’on en comprend la portée : l‘émerveillement l’emporte. Le patrimoine religieux et architectural est d’une incroyable richesse : depuis les somptueuses icônes qui recouvrent chaque centimètre des intérieurs des monastères jusqu’aux reliques mystérieusement intactes du saint roi de Serbie Stefan, aux premières traces d’alphabet cyrillique reporté sur une antique croix de bois, au grandissime – par taille et importance – chandelier fait de la fonte des armes des héros tombés à la bataille de Kosovo Polje (7). Oui, c’est ici que tout cela se trouve, ici, c’est la terre sacrée des Serbes. Avec la beauté en plus.

    Ces monastères sont bien plus que des lieux de culte ou des galeries d’art. Ils font partie intégrante de la société serbe. Ils sont le refuge instinctif de la population en cas de danger, le lieu de travail de nombreux habitants des enclaves, l’autorité et la représentation pour un peuple séparé de ses institutions. Les prêtres et les moines sont en étroit contact avec la population et font preuve d’une chaleur humaine et d’un sens du réel qui souvent font défaut ailleurs. Leur fonction sociale est évidente : guides spirituels, bien sûr, mais garants d’une identité surtout.

    Pour combien de temps encore cette identité, cette culture, ces personnes résisteront-ils ?

     Audrey D’Aguanno, 8/10/2013

     Notes :

    1. Cent cinquante églises ou monastères y ont été détruits depuis la guerre de l’OTAN de 1999. Pendant la même période, quatre cents mosquées ont été bâties, grâce aux générosités d’autres pays comme la Turquie ou l’Arabie Saoudite.
    2. Après les pogroms les Albanais se sont installés dans les maisons des Serbes, qu’ils continuent d’occuper abusivement. Les archives ayant été brûlées et avec elles les cadastres, impossible pour les Serbes de prouver la propriété de leur demeure, qu’ils devraient de toute façon enregistrer auprès de l’administration ou de la police kosovare… entièrement composées de Kosovars d’ethnie albanaise.
    3. Le nom complet de la région, Kosovo et Métochie, est d’origine serbe. Le second terme faisant allusion à « la terre des monastères » il fut abandonné car témoignant de son passé serbe et chrétien. Ces mots n’ont, en revanche, aucune signification en langue albanaise.
    4. Le terme de kosovar semble désormais désigner les habitants ethniquement albanais du Kosovo, au grand dam des Serbes.
    5. La plupart des enquêtes sur le trafic d’organes (source de financement de l’Uçk) ont été ensablées par l’ONU. L’actuel premier ministre et ex-commandant de l’Uçk, Hashim Thaci, ainsi que plusieurs autres hauts fonctionnaires du Kosovo sont toujours mis en examen pour leur implication dans ce trafic.
    6. La région compte la plus grande concentration de sites sacrés chrétiens des Balkans.
    7. La bataille de Kosovo Polje a opposé, en 1389, 12.000 guerriers serbes à 50.000 soldats de l’armée ottomane. La défaite des Serbes signa le début de la conquête turque des Balkans.

    http://www.polemia.com/kosovo-quelques-annees-apres-le-grand-remplacement/

  • Et si on parlait de la Ville

    Jusqu'ici la tromperie politicienne sur la marchandise reposait sur la réduction du caractère démocratique des régimes au simple vote électoral. "Vous votez donc vous êtes libres". Or, si l'on mettait beaucoup de bulletins dans les urnes soviétiques, au point que presque 100 % des citoyens accomplissaient ce rite, et même parfois plus, le choix restait restreint, le débat plus encore. La dictature maoïste faisait mieux : elle laissait s'exprimer les critiques. "Que cent fleurs s'épanouissent" lançait joyeusement Mao Tsé-toung en mai 1956. Ce qui permettait de repérer encore mieux les fortes têtes. Et de les couper.

    La Cinquième république ne s'est jusqu'ici pas comportée avec la même brutale franchise. Elle a tout concentré sur la compétition présidentielle, qui, même quatre ans à l'avance, paraît dominer le kriegspiel de nos stratèges. Une élection très concrète pour le destin de nos villes se profile-t-elle à quelque mois ? Eh bien les médiats nous transposent immédiatement dans le cas du scrutin suivant, celui d'une assemblée parlementaire dont le public de l'Hexagone n'entend jamais parler.

    L'essence de la démocratie ne devrait pas se réduire au vote : elle suppose avant tout la liberté du débat. Sur ce critère, en France nous sommes retombés au-dessous du temps de Voltaire et des Encyclopédistes.

    Bien entendu si l'on veut bien évoquer les prochaines joutes municipales, la question de la sûreté des biens autant que celle des personnes y jouera un rôle considérable : celui qui alimente le mécontentement de nos compatriotes. On remarquera que le régime tend de plus en plus à refermer le couvercle de la marmite et il s'étonne en ce moment des débordements futurs.

    Quand on parle d'égalité des territoires on devrait réfléchir à cette forme très précise, très injuste et très révoltante d'inégalité. Dans de nombreux quartiers, des professions entières ont renoncé à y servir jugeant ces zones dangereuses : médecins et infirmières agressés, pompiers caillassés, livraisons, dépannages etc. ont tous été amenés à capituler. Devant la ruine constatable des fonds de commerce de buralistes, de boulangers, de marchands de journaux : comment imaginer que des activités puissent sainement envisager de s'y installer ?

    Ainsi, de manière concrète, la liberté du commerce et de l'industrie se trouve empêchée dans la pratique.

    Il s'agit pourtant d'un principe essentiel. Il a été affirmé en théorie par le droit français, depuis son énoncé du printemps 1791. Il a fait l'objet de nombreuses réaffirmations constitutionnelles, et jurisprudentielles récentes.

    Mais il s'agit également d'une nécessité vitale pour les villes.

    On devrait donc se demander comment on en est arrivé là.

    Sous l'influence des architectes coupés de l'économie on a voulu, le Bauhaus en Allemagne à partir des années 1920, Le Corbusier en France à partir de la soi-disant charte d'Athènes éditée en 1943 on a voulu penser et on a effectivement planifié la ville sans le commerce.

    Ainsi sont nés les grands ensembles des années 1960. Trop vite dégradés par les gestions collectivistes ils ont donné naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui les "cités".

    L'histoire des villes peut nous être racontée, enseignée, sous des angles très différents. On nous dira par exemple, qu'Alexandre le grand fonda toute une série de cités éponymes. Leur souvenir s'échelonne du Delta du Nil jusqu'à Kandahar en Afghanistan. Les lecteurs de Kipling ont ainsi aimé "l'Homme qui voulut être roi". (1)⇓

    Or, le grand conquérant macédonien procéda certes toujours en commençant par l'édification d'un temple, marquant par-là semble-t-il le rôle irremplaçable du sacré dans la vie des hommes.

    Économiquement, en revanche, la ville ne prospère et ne dure que par l'activité, la vitalité, la santé des marchands et des gens de métiers.

    De temps immémoriaux, en Gaule, et historiquement dès le mouvement communal du XIe siècle, ce furent et les guildes et les jurandes, les corps de métiers, à commencer par celui des marchands d'eau qui ont produit la Ville. Les rois capétiens ne s'y trompaient pas. Le démontrent : saint Louis qui organisa les corporations du XIIIe siècle, Henri IV qui jeta les bases des chambres de commerce, Louis XIV lui-même dont Saint-Simon qualifie le "règne de vile bourgeoisie".

    Ce sont au contraire les révolutionnaires jacobins qui n'auront de cesse de s'en prendre aux libertés professionnelles avec le décret Le Chapelier qui interdit de substituer de nouvelles et libres "corporations" aux institutions vermoulues des anciennes jurandes dont les privilèges avaient été abrogés.

    Et si au-delà des municipalités on veut bien réfléchir aux perspectives d'avenir de ce pays, et pourquoi pas à l'Europe, on doit bien convenir qu'on n'y relancera ni la croissance ni l'emploi en bridant inutilement la libre entreprise et les échanges.

    Il convient donc de redonner à l'initiative économique (2)⇓ de chacun sa place dans la cité.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles
    1 - Mis à l'écran par John Huston en 1975.
    2 - Pour découvrir l'économie quoi de plus clair, accessible et intelligent que la pensée de Frédéric Bastiat. .

  • Une nouvelle génération a pris conscience de son rôle politique

    Jacques Bompard répond à Médias-Presse :

    "Ces milliers de jeunes, qui ont passé six mois de leur vie dans les rues à manifester, sur les pelouses à veiller, ou dans des arrières salles de café à préparer les prochaines actions, ont su inventer de nouveaux modes d’action : Veilleurs, Sentinelles, Hommen, banderoles sur les toits du Parti socialiste ou dans l’Assemblée… Ils ont créé leurs propres codes, certes bien différents de ceux que nous utilisions au début des années 60, mais adaptés à leur époque. Cette année militante aura permis de faire émerger les plus hardis, les plus imaginatifs, les plus courageux d’entre eux. Je parie que lorsque cette génération sera aux commandes, que ce soit dans l’entreprise ou en politique, elle se souviendra des risques pris ensemble lors d’actions osées et des heures passées à croupir dans les geôles de Manuel Valls.

    [...] Le mariage homosexuel a servi de catalyseur, mais tous ces jeunes étaient dans la rue pour bien plus que cela. Ils se sont réappropriés leur avenir, ils ont pris conscience qu’ils avaient un rôle politique à jouer pour défendre leur civilisation. La génération du Printemps Français est une nouvelle génération militante qui s’est levée pour défendre un corpus de valeurs piétinées depuis plus de cinquante ans. Elle n’est pas descendue dans la rue pour défendre son niveau de vie, ou des avantages acquis. C’est pour cela que le dialogue était impossible avec cette gauche matérialiste qui croit qu’il suffit d’abreuver le peuple de pain et de jeux pour le calmer."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La Qatarstrophe

    Soucieux de ne pas  « désespérer Billancourt », Jean-François Copé a refusé de répondre à la question qui lui était posée hier sur France 2, au sujet du  vote qui serait le sien en cas de duel François Hollande-Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017. Si  Harlem Désir a déclaré  qu’il voterait pour Nicolas Sarkozy dans l’hypothèse d’un face-à-face de celui-ci avec la présidente du FN, M. Copé a encore affirmé  que  «le programme (de Marine Le Pen, NDLR)  est un copier-coller de celui des communistes» (sic).  Le « programme du FN », « parti extrémiste » « est absurde » a-t-il encore affirmé. Significativement, il a  notamment  cité   à l’appui de sa démonstration « l’immigration zéro » prônée  par l’opposition  nationale (en l’espèce très drastiquement réduite par la mise en place d’une politique vigoureuse d’inversion des flux migratoires),  plaidant  lui  pour sa poursuite, pour  « une nouvelle politique d’immigration »…

     Hier soir Jean-François Copé  a avoué  qu’il était  prêt à s’effacer devant la candidature de Nicolas  Sarkozy en 2017, répétant qu’il sera « à ses côtés ». Il n’a pas été pour autant interrogé sur les accusations de son ami, le   sulfureux homme d’affaires franco-libanais  Ziad Takieddine,  dont il barbotait dans  la piscine,  l’un des protagonistes de tout premier plan de l’affaire Karachi.

     Mis en examen dans l’enquête sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007,  M. Takiedinne avait réitéré en avril dernier  ses accusations contre l’ex-président de la  République, avançant que ce dernier aurait touché 300 millions d’euros du Qatar.

     Un émirat également  en pointe dans le financement du djihadisme, également  en Syrie où une ONG,  Human Rights Watch,  vient  de dénoncer  les crimes contre l’humanité,  les atrocités commises par les miliciens des brigades internationales islamistes en lutte contre le régime laïc de Damas. Les  terroristes  soutenus de facto   notamment par  MM. Fabius,  Hollande  et les Etats-Unis,  auraient exécuté  au moins 190 civils lors d’une attaque en août dernier dans la province alaouite de Lattaquié.

     Un émirat qui est aussi pointé du doigt dans la cadre de sa préparation  de la coupe de monde de football qu’elle accueillera en 2022. Une délégation syndicale internationale s’est vue ainsi refusée mercredi l’accès à un chantier près de Doha, dans le cadre d’une enquête au sur le conditions de travailleurs immigrés dans ce pays.

     Selon un reportage publié cette semaine par le quotidien britannique The Guardian, des ouvriers (esclaves) népalais travaillant au Qatar sont morts par dizaines ces dernières semaines, et des milliers d’autres endurent des conditions de travail épouvantables. Et ce journal, citant des  documents fournis aux journalistes du Guardian par l’ambassade népalaise à Doha, affirme qu’ au moins 44 travailleurs sont morts entre le 4 juin et le 8 août.

     Interrogé sur cette question,  la Fédération internationale de foot (Fifa), qui a confié l’organisation du Mondial 2022 à l’émirat, s’est déclarée «très préoccupée à propos des rapports dans les médias faisant état d’abus en matière de droit du travail et des conditions des travailleurs de la construction des projets menés à Lusail City, au Qatar».

     Sepp Blatter, président de la fédération internationale, a même parlé  d’une «erreur» à propos de cette désignation. Silence assourdissant en revanche de  la  France autoproclamée  championne des   droits de l’homme.

     Même le site de Libération (le 26 septembre) a   « osé » rappeler qu’en «  novembre 2010, un mois avant la désignation du Qatar, une réunion à l’Elysée aurait réuni Nicolas Sarkozy, l’émir du Qatar et Michel Platini. En échange du rachat du PSG et du lancement de BeInSports, l’émirat aurait obtenu que la France, par l’intermédiaire de Michel Platini, membre influent de la Fifa, soutienne le dossier qatari. »

     Le Qatar, nous l’avons déjà souligné sur ce blog,  se voit aussi dérouler le tapis rouge en France,  notamment dans le cadre de son offensive dans nos banlieues. Le  fonds  initié par cet émirat  (d’un montant de 100 millions d’euros croyait savoir Libération) , pour financer des projets économiques dans les quartiers pluriels,  fut approuvé en son temps par Sarkozy et le gouvernement UMP.

     Il  fut  avalisé dès l’arrivée  à l’Elysée de François Hollande , officiellement par   le  ministère  du Redressement productif d’Arnaud Montebourg . Un fonds était-il annoncé,    cofinancé par l’État français et par des entreprises privées, afin de faire taire les accusations formulées selon lesquelles le Qatar cherche à prendre pied dans les quartiers  sensibles à des fins de prosélytisme islamiste.

     Marine Le Pen rappelait alors que  cet OPA du Qatar, «  cheval de Troie de l’islamisme », avec  la complicité de M. Montebourg,  « (démontrait)  que notre pays est bel et bien à vendre aux monarchies pétrolières qui soutiennent par ailleurs, partout dans le monde, l’islamisme radical et le djihadisme ».

     Sur le site de France 24, il était rappelé que le  Qatar étant «suspecté  de soutenir des mouvements islamistes radicaux », l’ancien président Nicolas Sarkozy avait mis le projet en veilleuse au mois de mars dernier ». Mais « les élections passées, le Qatar peut repasser à l’offensive, estime Karim Sader, politologue et spécialiste des pays de la péninsule arabique. »

     Or note-t-il encore, « de la part du Qatar, rien n’est gratuit. Et beaucoup ont été assez naïfs pour ne pas voir la main du Qatar derrière les révolutions arabes et l’établissement de gouvernements proches des Frères musulmans ».

     Pourtant Laurent Fabius  et Arnaud Montebourg s’étaient rendus à Doha au cours de la campagne présidentielle, émirat qui avait pris soin d’inviter  au cours de ces dernières  années « Manuel Valls, François Hollande, Ségolène Royal, Fadela Amara et Rachida Dati »,  «rapporte une source anonyme qui les a rencontrés tour à tour autour de la piscine d’un des somptueux palaces de l’émir. Depuis mai 2012, les délégations de Doha ont plus souvent été reçues sous les ors de la République françaises que toute autre puissance étrangère. »

     Là encore, gauche et droite mondialistes naviguent de concert constate Bruno Gollnisch.  Une politique  de compromission, soumise au veau d’or,  qui pour le coup, et pour reprendre la formule de M. Copé , n’est pas seulement absurde mais assurément dangereuse et  peu soucieuse de nos intérêts nationaux  bien compris.

    http://www.gollnisch.com/2013/10/11/qatarstrophe/