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  • La Grande Guerre : 1914-1945

     

    par Paul-Marie COUTEAUX, Président fondateur de Souveraineté Indépendance et Libertés (SIEL), administrateur du Rassemblement Bleu Marine (RBM)

    La fièvre commémorative des années Mitterrand reprend de plus belle à l’approche du centenaire de 1914, dont la préparation, outre une floraison d’ouvrages et de films annoncés à tue-tête, est déjà marquée par la mise en place d’une Commission que préside le très gauchisant Antoine Prost.

     

    Celui-ci annonce la couleur, délibérément idéologique, en choisissant d’honorer, non les millions de soldats qui, dans des conditions épouvantables, ont repoussé l’invasion allemande, mais les quelques dizaines de pauvres hères fusillés en 1917 pour insoumission.

    L’intention est transparente : plutôt que de célébrer l’effort héroïque de tout un peuple, ce centenaire fournira l’occasion d’un prêchi-prêcha pacifiste doté des habituels échos européistes qui conviennent à la pensée dominante ; on insistera sur « l’absurdité de la guerre », dont il suffira d’escamoter les causes réelles pour jeter un commun anathème sur le « nationalisme », mot impropre mais bien entendu requis pour s’étendre aux nations elles-mêmes, la française en tête -dans la ligne de l’impérissable ineptie de Mitterrand énonçant un jour à Strasbourg : « la nation c’est la guerre ». Sera ainsi cachée, et même niée, la responsabilité principale du grand conflit mondial comme le sera le degré inédit de violence et de sauvagerie guerrières, lesquels sont accablants pour l’Allemagne.

    La guerre, c’est l’empire qui la provoque -en l’occurrence, le renouveau du vieil impérialisme germanique, brisé par les traités de Westphalie mais renaissant au fil du XIXe siècle : la grande Allemagne voulue par Bismarck fut impériale, le IIe Reich de Guillaume le fut aussi, comme le IIIe Reich d’Hitler : il y a une parfaite continuité entre ces séquences, et l’historiographie contemporaine, y compris l’ allemande, le reconnaît peu à peu. Si, en 1961, l’historien allemand F. Fischer souleva une vive polémique Outre-Rhin en affirmant, dans son célèbre ouvrage « Les buts de guerre de l’Allemagne impériale » : « Dans la mesure où l’Allemagne a voulu, désiré et même favorisé une guerre austro-serbe, et dans la mesure où, confiante dans la suprématie de ses armes, elle l’a laissé éclater en juillet 1914 en pleine conscience d’un risque d’embrasement avec la Russie et la France, les autorités allemandes portent une part de responsabilité décisive » dans, le déclenchement d’une guerre généralisée, il n’en reçut pas moins, peu à peu, le soutien de la plupart des historiens européens ; aujourd’hui August Winkler peut écrire sans soulever le scandale que « L’objectif de la Première Guerre mondiale n’était rien d’autre que l’hégémonie en Europe et l’ascension vers la puissance mondiale. L’armistice fut ressenti par les Allemands comme une injustice criante, bien qu’il préservât le Reich et qu’il lui ménageât la possibilité de reprendre la course pour la compétition mondiale. Il n’y eut alors ni débat ni autocritique sur les causes de la guerre, malgré la publication en avril 1919 d’un recueil de décisions gouvernementales, dont le contenu ne laissait planer aucun doute sur le fait qu’en juillet 1914 les autorités allemandes avaient tout fait pour attiser la crise ». En somme la continuité 1870-1940 est désormais admise, et généralement attribuée au fameux Sonderweg, « cette voie particulière » qui inspira à l’Allemagne, refusant la modernité européenne, notamment française, une politique autocentrée, qui l’institua comme gardienne des valeurs européennes, et se traduisit par l’agression récurrente contre ses voisins (le Danemark, l’Autriche, la Pologne, la France), l’avènement de l’impérial-socialisme hitlérien n’étant que l’apothéose d’une politique vieille de soixante ans. [...]

    La suite sur le site du SIEL

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Grande-Guerre-1914-1945

  • Conférence du CJB le vendredi 15 novembre

    La prochaine conférence du Cercle Jacques Bainville aura lieu dans nos locaux le vendredi 15 novembre à 19h45.

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  • PRIVATISER LA SECURITE SOCIALE

    Quand nous aurons fait le tour de tous les mammouths à privatiser, nous aurons tracé le programme d'un pouvoir "Libérateur" qui finira bien par arriver. La sécu est l'un de ces mammouths ; c'est même le super mammouths. Elle comprend cinq branches : maladie, accidents du travail, maladies professionnelles, famille retraite L'importance des chiffres est immense et elle remplit sans doute un quart du PIB.
    Alors que le feu est à la maison, le pouvoir très provisoirement en place prépare tranquillement des mesures pour rééquilibrer les comptes de la sécurité sociale dans un avenir incertain. L'orchestre médiatique nous révèle les multiples débats sans que les vraies solutions soient non seulement envisagées mais, au moins évoquées. Tout est imaginé : taper sur les labo, sur les patients, sur les complémentaires santé, etc.
    L'ANCIENNETE DE LA CALAMITE
    Le trou de la sécu est si ancien que les gouvernements ont imaginé des prélèvements pour apurer les dettes passée : CSG et CRDS. Évidemment cela ne suffit pas. En outre cela aurait une signification si au même moment le déficit s'arrêtait. Ce n'est pas le cas et le trou continue à se creuser inexorablement.
    La chute dans un trou sans fond est inévitable car l'ensemble n'est pas et par définition ne peut pas être géré. La Cour des Comptes a souvent dénoncé l'absence de gestion et son impossibilité.
    Nous nous limiterons, ici, à l'assurance-maladie. Mes lecteurs habituels savent que l'on peut penser de même pour la retraite et d'autres sujets.
    L'assurance-maladie a été crée en 1946 par un gouvernement quasi-communiste. Elle a remplacé par la force des mutuelles fonctionnant bien dans la liberté. Elle commence par un mensonge puisqu'il n'y a pas d'assurance, car celle-ci supposerait des contrats librement débattus. D'ailleurs les URSSAF qui ramassent les sous par la force n'ont pas d'existence légale.
    Du fait de cette histoire l'assurance-maladie est un grand baquet où l'argent arrive par la force fiscale en immenses quantités. Il en sort régulièrement au hasard des volontés changeantes des pouvoirs politiques et syndicaux. Ces jours-ci toutes les rumeurs circulent sur le non remboursement de tel ou tel acte et sur le jeu des cotisations.
    L'EFFET DE PAUPERISATION
    Il est une façon de mesurer l'intensité de la perte pour l'économie de cette absence de gestion. Des personnes pour des raisons qui leur sont propres échappent légalement au système. Elles s'assurent librement sur le marché international. Une famille avec des enfants est bien couverte en payant une prime égale au tiers de ce que lui coûterait la sécu. Par un calcul on peut mesurer l'effet de paupérisation général qui en résulte.
    À la perte purement financière ainsi enregistrée s'ajoute un autre phénomène. Une véritable assurance-maladie contractuelle conduirait à la création de capitaux vivifiant l'économie. Cela s'observe dans tous les pays ayant mis en œuvre totalement ou partiellement des assusrances-maladie libres. Il en est de même pour la retraite, la capitalisation augmentant fortement le PIB.
    Un constat pour terminer. La propagande nous parle souvent de la sécurité sociale que le monde entier nous envie. Je n'ai jamais vu d'étranger pâlir de jalousie à ce sujet. Aux USA, la sécurité sociale à la française sert officiellement de chiffon rouge aux républicains et nous observons le bras de fer engagé à ce sujet avec OBAMA.
    MICHEL de PONCINS http://libeco.net/Libeco_807.htm

  • Mahomet ou Charlemagne ?

    L'UE venant de reprendre les négociations sur l'adhésion turque, je sors de mes cartons mon petit manifeste, publié naguère dans La Libre Belgique.

    Tel est en effet le dilemme posé par l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne. L’adhésion de ce pays extra-européen, qui marquerait la mort politique de l’Europe, serait un non-sens à la fois géographique, historique et politique. Le seul élément positif du débat suscité par la menace turque est qu’il force les Européens à réfléchir sur le sens donné au mot « Europe », sur la forme qu’ils désirent donner à leur communauté de destin. Les lettrés rappelleront que les plus grands esprits européens ont combattu la Sublime Porte, par la plume ou par l’épée : Cervantès, qui perdit un bras à Lépante, Erasme, Victor Hugo et Lord Byron, tant d’autres encore.

    Dans notre réflexion, les figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent jouer le rôle de symboles des deux options possibles : l’une, prophétique, celle du monothéisme de marché, ne concevant l’Union européenne que comme une zone de libre-échange la plus vaste possible – et donc extensible à l’infini (Le Canada ? Israël ? Le Maroc ?) -, peuplée de consommateurs privés de véritables points d’ancrage, si ce n’est un vague contrat « citoyen » (droits de l’homme et cartes de crédits: la nouvelle traduction de Bible and business). L’autre, celle de Charlemagne, héritière de la Rome des Césars et du Saint Empire, conçoit l’Europe comme un bloc civilisationnel, enraciné dans une histoire plurimillénaire et dans une géographie bien comprise, fondé sur un héritage très charnel, à la fois helléno-germanique et pagano-chrétien, c’est-à-dire un polythéisme des valeurs.

    Aux figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent se substituer celles de Carthage et de Rome, au mercantilisme des thalassocraties la vision purement politique des empires de la terre. Mais, si j’ai choisi Mahomet, c’est bien entendu pour rappeler un fait essentiel  aux distraits: l’entrée dans l’Union européenne de la Turquie – rapidement rejointe par les républiques turcophones d’Asie centrale - signifierait que, dans moins de quinze ans, un Européen sur deux serait musulman, que la première armée du continent serait néo-ottomane et que les Turcs constitueraient des majorités dans toutes les assemblées européennes. Catastrophe historique qui marquerait l’étape ultime d’une stratégie séculaire de sabotage de l’union continentale par les puissances maritimes, Empire britannique tout d’abord, Etats-Unis ensuite. Car, l’étude un tant soit peu sérieuse de l’histoire de la Route de la Soie (devenue aujourd’hui Route du Pétrole, mais c’est le même axe depuis Alexandre le Grand), montre vite qu’une lutte sournoise oppose depuis des siècles deux types de civilisation, deux modèles d’empire. L’actuelle hégémonie américaine permet à Washington, qui a pris la relève de la City, de poursuivre avec autant de cohérence que de patience une vieille stratégie d’affaiblissement de l’Europe, qu’elle fait tout pour couper de la Russie. A ce propos, il est surprenant de constater à quel point certaines élites européennes ont pour Ankara les yeux de Chimène, alors que Moscou leur paraît mille fois plus exotique que la Nouvelle-Guinée ! Cet aveuglement, rarement dicté par la naïveté, fait le jeu de notre ennemi géopolitique, qui a tout intérêt à neutraliser un concurrent potentiel en jouant la carte de la libanisation du continent, commencée avec le Rideau de fer, poursuivie avec ses menées dans les Balkans, de la Bosnie au Kossovo. Une fois l’Europe paralysée, Washington pourra sans crainte tourner ses regards vers ses autres concurrents : Moscou, Delhi et Pékin. Surtout, cassant l’axe eurasien qui commande ce que le géopoliticien MacKinder appelait le Heartland - le cœur des terres émergées -, Washington pourra asseoir durablement son emprise mortifère sur un monde condamné à la soumission et à la misère.  En ce sens, le rôle historique des Européens n’est-il pas de résister, en commençant par riposter aux sophismes des amnésiques et des stipendiés ? Accepterons-nous que Rome ne soit plus dans Rome et que flotte sur ses temples écroulés la bannière de Mahomet ?

    Christopher Gérard

    Paru dans La Libre Belgique du 13 décembre 2002

                                                                        *** 

     "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats." Recep Tayyip Erdogan, citant Ziya Gökalpturc

    Cette citation en dit long sur le rêve de ceraines élites néo-ottomanes. En janvier 2003, le ministre des affaires étrangères turc, Abdüllah Gül, n'a-t-il pas déposé la candidature turque… à la Ligue arabe, ce qui en dit long sur l'européanité de ce pays d'Asie, tout en démontrant que, si les nostalgies impériales d'Ankara sont bien réelles (et parfaitement légitimes), sa prétendue laïcité, elle, n'est plus qu'un dangereux mirage.  Dans La Turquie dans l'Europe Un cheval de Troie islamiste? (Editions des Syrtes, avant-propos de Péroncel-Hugoz), Alexandre Del Valle, géopoliticien français, spécialiste de l'islamisme radical, permet de faire le point sur le total non sens que constituerait l'intrusion turque dans l'Union européenne. En raison de son poids démographique, la Turquie, pays asiatique en voie d'islamisation rapide, deviendrait l'acteur prépondérant sur la scène européenne: première armée du continent avec un million de soldats (une armée peu soucieuse d'arguties juridiques ou morales dans son travail de nettoyage des minorités turbulentes), elle serait aussi la plus importante représentation au Parlement européen (92 députés contre 75 pour la France). Au fil des pages, A. Del Valle  aligne argument sur argument, chiffres et références (souvent issues de la presse turque) à l'appui. Le résultat est confondant, tant l'aveuglement de certains Européens paraît total. Il est vrai que, comme le souligne dans sa préface Péroncel-Hugoz, ancien grand reporter du Monde: "les WASP encore au pouvoir sur les bords du Potomac ne redoutent vraiment qu'une chose: l'émergence d'une hyperpuissance paneuropéenne, seule capable de tenir la dragée haute à la quasi planétaire hégémonie états-unienne. Ils ont calculé que si l'Europe occidentale, outre le vieillissement de ses indigènes, se trouvait aux prises en permanence avec des troubles ethno-confessionnels type Liban, Yougoslavie ou "djihad de proximité" de nos banlieues, notre continent s'épuiserait à résister aux désordres socioculturels inévitablement liés à l'islamisation de vieilles terres chrétiennes. Déjà désorientés par la forte immigration afro-arabo-islamique non désirée, les Européens n'auraient plus assez de force pour contenir un islam conquérant, dès lors renforcé sur notre sol par le consistant apport humain du jeune colosse turc". Tout est dit, et avec une lucidité terrible… sinon que, une fois la Turquie dans la place, la porte s'ouvrirait toute grande aux républiques musulmanes d'Asie centrale et aux millions de turcophones des confins de la Chine. Comment rêver neutralisation plus définitive de l'Europe, une Europe alors forcée d'oublier Poitiers et Lépante? N'est-ce pas Chateaubriand, diplomate de haut lignage, qui, dans les Mémoires d'Outre-Tombe (livre 30), met en garde les Européens contre "la barbarie en Occident: des Ibrahim futurs (qui) pourront ramener l'avenir au temps de Charles Martel, ou au temps du siège de Vienne"?

    Christopher Gérard http://archaion.hautetfort.com/

  • Il se dit prophète en son pays Alexandre Douguine : «eurasiste» contre atlantistes

    Âgé de 46 ans, Alexandre Douguine est l'un des intellectuels les plus influents de la Russie actuelle. Titulaire d'un doctorat en histoire de la science, d'un second en science politique, auteur de nombreux ouvrages dont Les Fondements de la géopolitique (1997), il a été conseiller à la présidence de la Douma pour les questions stratégiques et propage depuis une dizaine d'années une vision eurasiste, qui vise à constituer un grand bloc continental eurasien pour lutter à armes égales contre la puissance maritime «atlantiste», qui représente selon lui le « mal mondial » entraînant le monde vers le chaos.
    Le Choc du mois : Durant les dernières années du régime soviétique, vous étiez un jeune intellectuel traditionaliste et anticommuniste qui eut à encourir les foudres du pouvoir au point de connaître l'emprisonnement. Puis, sous la présidence de Boris Eltsine, vous vous êtes réclamé du « national-bolchevisme ». Curieuse évolution ...
    Alexandre Douguine : Ma formation intellectuelle s'est forgée sous l'influence de penseurs appartenant à des groupes traditionalistes marginaux de Moscou, tels Djemal, Golovine ou Mamleev. A la fin des années 1970 et au début des années 1980, le noyau central de ma doctrine correspondait aux données de la Tradition et à son opposition au monde moderne. Cela renvoyait approximativement à la « troisième voie » : ni capitalisme libéral, ni communisme.
    Dans les années 1980, mes convictions étaient inébranlables : j'étais un dissident de droite et anticommuniste ! Vivant dans un milieu marxiste, je considérais le communisme comme l'aboutissement d'un cycle historique. La vision de Julius Evola, notamment la logique d'un processus régressif des castes dominantes (dans l'ordre : prêtres, guerriers, marchands et prolétaires) m'avait beaucoup influencé : Evola prédisait la victoire de la quatrième caste sur la troisième, des communistes donc sur les bourgeois.
    Or les événements des années 19801990 en Russie ont montré qu'Evola, sur ce point, avait tort. La victoire a été acquise par les libéraux capitalistes de l'Occident. Cette considération m'a forcé à réviser mon attitude négative envers le communisme et surtout le soviétisme. J'ai découvert que l'interprétation du système soviétique était inexacte et il m'est apparu qu'il s'agissait d'une survivance des éléments de la société traditionnelle, bien que dans des formes perverties. En visitant l'Europe vers la fin des années 1980, j'ai fait la connaissance d'Alain de Benoist et de la Nouvelle Droite, dont l'attitude critique envers le système libéral-démocratique était conforme à mes propres impressions. Finalement, je suis arrivé à une version corrigée du traditionalisme qui inclut certains aspects de l'expérience soviétique, du socialisme et même du communisme. La lutte réside en réalité entre les partisans des valeurs traditionnelles et l'ennemi absolu, c'est-à-dire l'Occident, les États-Unis, le libéralisme et la société marchande.
    Un « néo-traditionalisme » donc ...
    Un néo-traditionalisme qui trouve des échos chez certain, précurseurs de mouvements idéologiques marginaux au sein des mouvances « national-bolcheviques » (Ustryalov en Russie, Niekisch en Allemagne) et eurasiste (Troubetskoy, Savitsky, Vernadsky, Gumilev). S'y ajoute une métaphysique qui renvoie à celle de René Guénon et de Julius Evola. II s'agit donc d'une Weltanschauung (« vision du monde ») nouvelle.
    Ainsi est né le dualisme stratégique : l'atlantisme contre l'eurasisme, Leviathan contre Behemeoth, la Mer contre la Terre (Carl Schmitt) Dans cette optique, l'URSS apparaît comme la Terre (donc comme un pôle positif). Ces cadres conceptuels ont également existé au sein de la Révolution conservatrice allemande des années 1920-1930, surtout dans ce qui l'opposait aux nazis et à leur atlantisme raciste.
    Au début des années 1990, vous vous êtes associé à l'écrivain néo-stalinien Edouard Limonov au sein du Parti national bolchevique. Avec le recul, comment jugez-vous cet engagement ?
    Limonov est un écrivain sincère mais égocentrique et dépourvu d'idées politiques claires. Il demeure un anarchiste qui aime provoquer, scandaliser et séduire le public par un mélange d'érotisme pervers et morbide et des déclarations scandaleuses et extrémistes. Je pensais au début des années 1990 que le personnage, qui était énergique et activiste, pouvait attirer l'attention de cercles assez vastes sur le national-bolchevisme. Nous avons donc fondé un mouvement de jeunes appelé Parti national bolchevique.
    Après notre rupture survenue dans les années 1996-1997, le PNB s'est vite dégradé en perdant tout lien idéologique avec le national-bolchevisme. Dans les années 2000, il s'est même transformé en mouvement pro-atlantiste et antirusse, voulant devenir, dans la Russie renaissante de Poutine, une force comparable à la « révolution orange » pro-occidentale en Ukraine !
    Avec le recul, je pense que cet épisode était ambivalent : d'un côté, l'intérêt pour le national-bolchevisme a constitué vraiment un réveil ; de l'autre, l'absence d'approche politique sérieuse de la part de Limonov en a discrédité le nom même. La perversion du contenu a été le prix à payer pour une propagande médiatique assez grande.
    Après cette expérience, vous avez dirigé le parti Eurasia, qui, en 2003, s'est transformé en Mouvement eurasiste international. Qu'est-ce que l'eurasisme et comment définissez-vous le « néo-eurasisme » dont vous êtes le chef de file ?
    L'eurasisme, dans son sens strictement historique, est un courant philosophique né dans les années 1920 parmi les émigrés russes. Ses auteurs fondamentaux sont Trubetskoï, Savitsky, Alexeiev, Vemadsky, Llyn, Suvchinski, Khara-Davan, Bromberg et d'autres. À partir des années 1950, ce courant fut développé et approfondi par Gumiliev.
    Le néo-eurasisme surgit à la fin des années 1980 et élargit le champ du concept traditionnel de l'eurasisme, en le combinant avec de nouveaux blocs d'idées et de méthodologies : traditionalisme, géopolitique, métaphysique, « Nouvelle Droite », « Nouvelle Gauche », « troisième voie » en économie, théorie du « droit des peuples », écologie, philosophie ontologique, nouvelle compréhension de la mission universelle de l'histoire russe, perspective paradigmatique de l'histoire de la science, etc.
    Face à l'établissement de l'ordre mondialiste atlantiste se tiennent les partisans d'un monde multipolaire : les eurasistes. 
    Les eurasistes défendent, par principe, la nécessité de préserver l'existence de chaque peuple sur terre, la diversité florissante des cultures et des traditions religieuses, l'imprescriptible droit des peuples à choisir indépendamment leur voie de développement historique. Les eurasistes saluent l'ensemble des cultures et des systèmes de valeur, le dialogue ouvert entre les peuples et les civilisations, la combinaison organique entre la dévotion aux traditions et l'impulsion créatrice, les eurasistes ne sont pas seulement les représentants des peuples vivants sur le continent européen. Être eurasiste est un choix conscient, qui signifie combiner l'aspiration à la préservation des formes de vie traditionnelles avec l'aspiration au développement libre et créatif, social et individuel.
    Les eurasistes et les atlantistes sont opposés en tout. Ils défendent deux visions du monde et de son avenir alternatives, s'excluant mutuellement. C'est l'opposition entre les eurasistes et les atlantistes qui va définir la lutte historique du XXIe siècle. On pourrait dire que l'eurasisme est la philosophie de la mondialisation multipolaire, appelant à l'union de toutes les sociétés et de tous les peuples de la Terre pour construire un monde original et authentique, dont chaque composante proviendra organiquement des traditions historiques et des cultures locales.
    Quel bilan tirez-vous de la présidence Poutine ? On dit que vous l'avez influencé sur la « géopolitique eurasiatique » ...
    Le bilan de Poutine est essentiellement positif. Finalement, ce qu'il fait, c'est la version «soft» de ce que je voudrais faire pour la Russie. Je considère Poutine comme «eurasiste» et « national-bolchevique » (non par la formation, mais par ses réactions naturelles). Il n'est ni blanc, ni rouge ! Il est certainement patriote. Il est partisan d'un monde multipolaire. Il veut restaurer la grandeur de la Russie et rendre à notre pays son rôle d'acteur de la géopolitique globale. Il fait tout le contraire de ce que faisait Eltsine, son prédécesseur. Je détestais Eltsine, tandis que j'appuie la politique de Poutine.
    Je préfère ne pas livrer les détails de mes relations personnelles avec Poutine. Sachez simplement que je suis en rapport permanent avec des membres importants de son entourage. Mais l'influence la plus efficace s'effectue par la circulation de mes livres, articles et autres textes largement publiés au niveau national au cours des vingt dernières années. Mes idées sont reprises et même plagiées par certains auteurs, ce qui est révélateur du système russe actuel, parfois défini comme une «cleptocratie». Le résultat est que les plagiaires ont banalisé mes thèses, surtout géopolitiques, et les ont rendues acceptables par le pouvoir, très souvent à l'insu des dirigeants eux-mêmes.
    Les Américains ont d'ailleurs remarqué ces dernières années que les actions politiques concrètes de Poutine, surtout dans les affaires internationales, sont très proches des préceptes de la géopolitique eurasiste que je développais dès le début des années 1990,
    Que pensez-vous de Dmitri Medvedev, que l'on présente comme un libéral un peu terne en Occident, mais que Vladimir Poutine a adoubé comme son successeur ? Et quel avenir voyez-vous pour Poutine ?
    J'ai quelques craintes en ce qui concerne Medvedev. Il me semble que Poutine compte le manipuler et poursuivre dans la même perspective idéologique et géopolitique. Mais j'éprouve des doutes sur la fin positive de cette opération. Medvedev, personnellement, est nul ! Il semble que Poutine apprécie en lui cette même qualité... Mais le «nul» en question peut préparer quelque chose d'inattendu. J'étais partisan d'un troisième mandat pour Poutine (et même d'un quatrième, d'un cinquième, etc) parce que la continuation des réformes eurasistes aurait été alors presque certaine. Mais Poutine en a décidé autrement ; je serais heureux que l'avenir me donne tort et raison à Poutine !
    Croyez-vous à l'hypothèse d'un bombardement américain contre l'Iran ? Et que ferait alors la Russie ?
    Une action des États-Unis contre l'Iran reste toujours possible. Et je suis sûr que les États-Unis continueront de faire pression contre les intérêts nationaux russes, pression qui provoquera tôt ou tard une correspondance totale entre la politique du gouvernement russe et les cadres de la vision eurasiste, car les atlantistes font tout pour pousser Poutine vers une politique eurasiatique plus audacieuse, cohérente et consciente que jusqu'ici.
    Les Américains - surtout leurs géopoliticiens les «néocons» - et leurs politiciens les plus intransigeants ont fait plus que personne pour que mes idées géopolitiques, eurasistes et anti-américaines deviennent en Russie presque banales et partagées par la majorité du peuple, au lieu d'être considérées comme des concepts extravagants et marginaux. Si les États-Unis agressent l'Iran, mes idées deviendront l'idéologie de l'État russe !
    Lors de sa dernière visite en France, en octobre, le patriarche de Moscou Alexis II s'est rendu à Notre-Dame de Paris et a manifesté un désir de réconciliation entre chrétiens. Une entrevue avec le pape Benoît XVI n'est plus exclue. Que pensez-vous de cette évolution des instances orthodoxes russes ?
    À vrai dire, il ne s'agit pas d'un changement. L'identité chrétienne orthodoxe réside en grande partie dans sa différence avec le catholicisme, différence non seulement théologique mais aussi historique et civilisationnelle. II y a deux conceptions de l'universalité du christianisme, orthodoxe et catholique. Il y a aussi deux œcuménismes. Les catholiques, même en proposant leur amitié aux orthodoxes, ont en vue un universalisme qui leur profiterait. Ils heurtent en cela l'identité des orthodoxes, surtout des orthodoxes russes. Il y a aussi des problèmes avec le patriarcat de Constantinople qui joue contre le patriarcat de Moscou dans les pays ex-soviétiques avec l'appui des catholiques.
    Le pape Benoit XVI comprend beaucoup mieux que son prédécesseur la situation avec l'Église orthodoxe russe. S'il parvenait à se conduire avec la souplesse nécessaire, nos positions sociales, et même doctrinales, surtout sur la défense des valeurs traditionnelles mais aussi sur la lutte contre le libéralisme de la postmodernité, se rapprocheront et la rencontre du patriarche Alexis II avec le pape Benoit XVI n'est en effet pas à exclure.
    Vos textes empruntent aussi un prophétisme de haute intensité spirituelle typiquement slave ...
    Mes travaux sont multiples et empruntent des voies différentes ; philosophie, politologie, histoire des religions, essais politiques et économiques, etc. Dans ma vie, j'ai eu l'expérience assez fondamentale d'observer comment mes idées les plus folles, les plus extravagantes et les plus impossibles se transformaient en réalité sous mes yeux. Les systèmes idéologiques qui apparaissent comme «éternels» s'évanouissent. Quand tout semble être perdu, au dernier moment vient l'appui imprévu qui change tout... 
    Le prophétisme est devenu, dans mon cas, quelque chose d'habituel, même de banal. Cela ne veut pas dire que mes connaissances sont plus justes que celles des autres. C'est plutôt que je parviens à dégager une vision eschatologique et dialectique des idées qui gouvernent le monde. Au moins en Russie. Je crois que le même sentiment habitait Hegel ou Heidegger, qui voyaient devant eux s'épanouir la carte de toute l'histoire spirituelle...
    Propos recueillis par Arnaud Guyot-Jeannin le Choc du Mois Janvier 2008
    Pour en savoir plus, lire : Le Prophète de l'eurasisme, par Alexandre Douguine, 352 pages, 35 euros, et La Grande Guerre des continents, par Alexandre Douguine, 100 pages, 11 euros, tous deux publiés par Avatar éditions (avatareditions.com).
    Voir également sa biographie très complète sur : http://fr.metapedia.org

  • Le temps est-il venu de parier sur le frexit et sur le franc français ?

    Par Ambrose Evans-Pritchard – Texte d’origine tiré de The Telegraph, 14/10/2013

    Nous avons assisté à un petit tremblement de terre en France. Un parti qui prône la suppression de l’euro, la restauration du franc français et la destruction complète de l’Union Monétaire vient juste de défaire les partis de gouvernement, au deuxième tour de l’élection de Brignoles.

    Il accroit aussi la menace d’une sortie unilatérale de la France, [appelée en anglais le "Frexit" NdT], et ceci n’est pas sans effet sur la délicate chimie du référendum britannique sur l’UE. Le Front National de Marine Le Pen a obtenu 54% des voix. C’est une sévère défaite pour le parti gaulliste, l’UMP, lequel risque rien moins que la désintégration s’il ne parvient pas à trouver un leader à brève échéance.

    Les socialistes du Président Hollande avaient été mis au tapis dès le premier tour, en raison d’une défection massive, en direction du Front National, de la classe ouvrière qui forme leur base électorale. Jusqu’alors les socialistes s’étaient figuré que le Front les servait, en provoquant la division de l’électorat de droite. Ce n’est que tout récemment qu’ils se sont réveillés et qu’ils ont pris conscience de l’énormité du danger politique.

    Le Front National est désormais le premier parti de France, avec un poids électoral de 24%, selon le sondage Ifop le plus récent. Les deux grands partis de gouvernement qui monopolisent le pouvoir depuis la guerre sont pour la première fois tous les deux surclassés. Les gaullistes (l’UMP) sont à 22%, et les socialistes à 21%.

    C’est avec curiosité que je regarde cela, car Marine Le Pen m’avait dit en juin que la première chose qu’elle ferait en entrant à l’Elysée (si elle était élue) serait d’annoncer un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE, avec un rendez-vous fixé un an plus tard :

    Je négocierai sur les quelques points essentiels pour lesquels aucun compromis n’est possible. Si ces négociations échouent, alors j’appellerai au retrait de la France de l’Union Européenne. L’Europe n’est qu’un vaste bluff. D’un côté, le pouvoir immense des peuples souverains, et de l’autre, une poignée de technocrates.

    Comme je lui demandais si elle avait l’intention de retirer immédiatement la France de l’euro, elle avait répondu après une brève hésitation : “Oui, parce que l’euro bloque toutes les décisions économique. La France n’est pas un pays qui puisse accepter la tutelle de Bruxelles.

    L’administration sera chargée de dresser les plans de la restauration du franc. Les dirigeants de la zone euro seront confrontés à un choix inconfortable : Ou bien coopérer avec la France à une “sortie concertée”, c’est à dire une dissolution coordonnée de l’union monétaire, ou bien subir les conséquences de son effondrement désordonné.

    Rien à faire pour nous amadouer. L’euro cesse d’exister au moment où la France en sort,  c’est là notre incroyable force. Et que pourraient-ils nous faire, faire, nous envoyer les chars ?

    L’appartenance à l’UE engendre, à son avis, quatre défis qui sont le retrait de l’union monétaire, la restauration du contrôle des frontières françaises, celle de la primauté de la loi française et enfin l’adoption, au moyen de ce qu’elle appelle le “patriotisme économique”, d’un “protectionnisme intelligent” qui seul lui permettra de sauvegarder son modèle social.

    Comme je l’écrivais en juin, le Front a fait ses meilleurs scores dans des cantons traditionnellement ancrés à gauche ; il n’est clairement plus confiné à des enclaves orientées à droite, mais est en train de devenir le mouvement de masse des classes ouvrières blanches.

    De là provient ce terme nouveau de “lepénisme de gauche” qui circule dans la presse française. Marine Le Pen déborde les socialistes en s’attaquant aux banques et au capitalisme international. Le parti a recruté récemment Anna Rosso-Roig, qui avait été une candidate communiste lors des élections de 2012.

    Le plan de retrait de l’euro de Mme Le Pen s’appuie sur les études d’un groupe d’économistes de l’E.H.E.S.S. conduit par le professeur Jacques Sapir. Ces études concluent que la France, l’Italie ou l’Espagne auraient avantage à quitter l’union monétaire, afin de restaurer d’un seul coup leur compétitivité perdue, et sans devoir le payer par des années de dépression.

    Leur hypothèse de travail est que les déséquilibres existant entre le nord et le sud de la zone euro ont d’ores et déjà dépassé le point de non-retour. Toute tentative de les réduire par les moyens de la déflation et des baisses de salaire se solderait par un chômage de masse et par la destruction du tissu industriel.

    Le professeur Sapir dit que la meilleure solution consiste en un désassemblage coordonné de l’union monétaire, avec un contrôle des changes et des banques centrales qui interviennent pour amener les cours de change entre leurs devise au voisinage de niveaux préétablis. Son modèle fait l’hypothèse d’une réévaluation de 15% du mark et du florin,  par rapport à l’ancien euro, et d’une dévaluation de 20% du franc, toujours par rapport à l’ancien euro.

    Un effondrement non coordonné de l’union monétaire, avec son cortège d’acrimonies et ses mouvements violents des nouveaux taux de change, serait globalement moins favorable. Cela infligerait à l’Allemagne un violent choc déflationniste ; le bloc latin, en revanche, s’en sortirait toujours très à son avantage.

    Je ne souhaite pas ici débattre si le  Front National s’est véritablement purgé de son antisémitisme ou si sa politique de l’immigration et sa politique culturelle doivent inévitablement conduire à une confrontation drastique avec les cinq millions ou plus de musulmans français : ce blog ne s’occupe que de finance.

    Mon impression personnelle est que Marine Le Pen a plus de tolérance, quant aux droits des gays ou à l’avortement, qu’elle ne veut bien en laisser paraitre, elle est plus proche en cela de Pim Fortuyn, le populiste hollandais qui a été assassiné, que de son propre père. Celui-ci lui reproche d’ailleurs d’avoir pris un pli “petit-bourgeois” pendant son éducation parisienne.

    Il est de fait que sa campagne de dédiabolisation semble avoir bien fonctionné. Seule une minorité d’électeurs pense encore que le Front représente une « menace pour la démocratie ».   Mme Le Pen fait un triomphe auprès des femmes de la classe ouvrière blanche. Le Front, féminisé, n’est désormais plus le partis des seuls mâles blancs aigris.

    Alors que son père qualifiait la Shoah de “détail” de l’histoire [1], elle en fait, pour sa part, le “pinacle de la barbarie humaine“. Je peux comprendre pourquoi beaucoup de gens n’y ont vu qu’un cynique repackaging. Les partis ne changent pas si vites leur caractère. Mais, ainsi que ses conseillers en avaient averti le Président Hollande, les règles du jeu ont cependant changé. Il n’est désormais plus suffisant d’argumenter que le Front dépasse les bornes. Et cela est une chose nouvelle.

    Je pourrais ajouter que le Front ne ressemble pas à l’UKIP,  lequel est essentiellement pro-américain, orienté à droite, libertaire, libéral, et hostile à l’État-providence. Sa critique du capitalisme confère à Marine Le Pen une touche gauchiste. D’aucuns y voient un socialisme national façon années 30, de quoi lui vient un cachet plus populiste.

    Elle vitupère contre Washington et l’OTAN, elle appelle la France à regagner sa place dans le monde multipolaire, et sa voix de puissance “non-alignée”. Il y avait un De Gaulle de gauche et un De Gaulle de droite. Nous sommes les deux à la fois.

    L’ascension du Front National est un signe de plus que la crise politique qui couve en Europe n’a pas encore atteint son plein effet. Dans l’UEM d’aujourd’hui, le chômage de masse, les effets déflationnistes de l’accumulation de la dette, qui éreintent l’économie, sapent les fondations du contrat social, tout comme ils l’avaient fait dans les années 1930 sous l’étalon-or.

    A cette époque déjà, la France avait enduré les mêmes affres, acceptant stoïquement les 500 décrets Laval organisant la déflation. La méthode sembla d’abord ramener la stabilité. Cela ne dura pas. Le barrage céda en 1936 sous l’action du Front de gauche Populaire, une coalition naguère encore impensable et qui incluait les communiste. L’étalon-or  avait vécu.

    Ces mesures ont été imposées à la France pour cette raison que l’austérité en tant que telle et pour-elle-même (et non pas en tant que correction d’un stimulus monétaire)  constitue proprement la doctrine de l’UEM, et parce que la France avait permis à l’Allemagne de mener la danse.

    On peut discuter si cette politique a été ou non contre-productive d’un point de vue économique. Ce qui, en revanche est clair comme du cristal, c’est qu’elle a brisé les règles du jeu politique français, et permis au Front National de s’y introduire.

    Il est devenu hautement probable que le Front va rafler la mise aux élections européennes de mai prochain, une élection parfaitement appropriée à projet politique. Le Front ne sera pas seul: c’est l’hémicycle de Strasbourg dans son entier qui sera submergé par les élus eurosceptiques. C’est là encore une chose nouvelle.

    Voici que commencent à se réaliser les pires craintes des élites de l’UE. Et c’est entièrement de leur faute.


    [1] Les lecteurs se souviendront probablement que Le Pen père parlait du modus operandi des meurtres et non des meurtres eux-mêmes. Mais Evans-Pritchard, étant étranger, n’a pu avoir connaissance de l’histoire que par les medias mainstreams français, ce qui explique son erreur.

  • Mythe et réalités des lettres de cachet

    Le Figaro Magazine - 21/05/2011

    Abolies par la Révolution, les lettres de cachet délivrées au nom du roi permettaient aux Français de régler directement des litiges privés. Au prix de certains abus.

    En 1717, Voltaire passe onze mois à la Bastille pour avoir composé une satire insultant le Régent et, en 1726, il y est emprisonné sept jours à la suite d'une altercation avec le chevalier de Rohan. En 1730, l'écrivain s'associe cependant à une démarche demandant au lieutenant général de la police d'intervenir contre une voisine, tripière de son état, dont la conduite fait scandale (ivresse, tapage, injures à l'égard des passants). Le commissaire du quartier ayant confirmé les faits, mais souligné que la commerçante se plaint de son côté d'être maltraitée par les domestiques de Voltaire, ce dernier revient à la charge et obtient l'enfermement de la malheureuse. « Même Voltaire, le grand Voltaire, commente l'historien Claude Quétel, deux fois victime d'une lettre de cachet, n'a pas hésité à utiliser cet instrument pour ses propres intérêts, fort mesquins en l'occurrence. »

    La lettre de cachet, stigmatisée comme un symbole de l'arbitraire royal, fait partie de la légende noire de l'Ancien Régime. Michelet y voyait « l'essence et la vie même de ce gouvernement ». L'opprobre est resté depuis sur un outil judiciaire qu'il est impossible de comprendre si on ne fait pas l'effort de se replacer dans les mentalités et la société qui l'a vu naître. Depuis l'étude menée par Frantz Funck-Brentano, historien qui eut son heure de gloire avant et après la Grande Guerre et qui avait travaillé dans les archives de la Bastille, peu de chercheurs se sont penchés sur le sujet. C'est pourquoi le livre plein d'anecdotes que lui consacre Claude Quétel, directeur de recherche honoraire au CNRS et auteur d'une Histoire véritable de la Bastille (rééd. Larousse 2006) et d'une Histoire de la folie (Tallandier, 2009), est le bienvenu *.

    L'expression « lettre de cachet » apparaît au XVIe siècle. Mais son origine remonte plus loin. Dans la monarchie française, le roi est la source de la justice. En pratique, cette justice est rendue en son nom par des officiers - c'est « la justice déléguée » -, mais le monarque conserve une partie de l'activité judiciaire (« la justice retenue »), qu'il exerce soit en son conseil, soit à travers des commissaires spéciaux constitués en chambres de justice, soit enfin par des décisions purement personnelles. Les lettres de cachet relèvent de cette dernière catégorie. Au Grand Siècle, elles sont un reliquat du lien direct qui existait entre le roi et le peuple, au Moyen-Âge, quand Saint Louis rendait la justice sous son chêne. Dans ses Mémoires, Louis XIV s'en vante encore : « Je donnai à tous mes sujets sans distinction la liberté de s'adresser à moi, à toute heure, de vive voix et par placets (afin) de rendre la justice à ceux qui me la demandaient immédiatement

    Les lettres de cachet sont des ordres particuliers que le roi expédie par lettre close (par un cachet) et qui portent sa signature, même si elle n'est pas de sa main, et celle d'un secrétaire d'Etat. Il s'agit d'abord d'ordres d'emprisonnement concernant des accusations d'atteinte à la sécurité du royaume : le Grand Condé ou Fouquet sont arrêtés ainsi. Mais à partir de Louis XIV s'y ajoutent les affaires touchant l'ordre public au sens large. Sous Louis XV, signe de leur banalisation, les lettres sont des imprimés qui ont été remplis et qui ne portent pas nécessairement la signature royale.

    L'immense majorité des requêtes sont présentées par des particuliers qui aspirent à faire interner, pour un temps bref, des personnes avec qui ils ont un litige, le temps que les coupables se repentent ou réparent leur faute. Le lieutenant de police reçoit ainsi des plaintes concernant toutes sortes d'affaires privées : prêts non remboursés, enfants dépensiers, liaisons adultères, dérangement mental. Pour les familles qui souhaitent agir vite et discrètement, la lettre de cachet évite les lenteurs du circuit judiciaire et, en un temps où l'honneur du nom a du sens, épargne le parfum de scandale laissé par une condamnation régulière.

    Les internés sont en général à la charge de leur famille, et ne sont pas mélangés avec des prisonniers classiques. « Dès le début du XVIIIe siècle, observe Claude Quétel, le succès des lettres de cachet est devenu tel, à Paris aussi bien qu'en province, que le pouvoir royal se trouve dans l'impossibilité de fournir lui-même les maisons susceptibles d'enfermer tous les correctionnaires et tous les insensés. » La Bastille, le château de Vincennes ou le Mont-Saint-Michel sont donc loin d'être les seuls établissements où peuvent conduire les lettres de cachet : de Bicêtre à la Salpêtrière, les hôpitaux sont sollicités, de même que des dizaines de couvents et de dépôts de mendicité.

    Normalement, l'autorité administrative enquête afin de vérifier les accusations portées, afin de se garantir contre la partialité des proches. Un grand nombre de requêtes, insuffisamment fondées, sont d'ailleurs rejetées. Cependant, la place prépondérante laissée à l'opinion personnelle des hommes chargés de délivrer des lettres de cachet et les procédures entièrement secrètes dont le système s'entoure laisse également la place à de grands abus. Sous Louis XVI, les lettres de cachet sont critiquées avec intelligence par Malesherbes et avec virulence par Mirabeau - qui oublie qu'elles lui ont sauvé la vie, lui qui avait été enfermé comme fils indigne, échappant à une condamnation à mort par contumace pour rapt d'une femme mariée. Les récits de Latude, l'évadé de la Bastille, nourrissent la légende noire d'une institution désormais obsolète, dont les cahiers de doléances demandent la suppression. En 1790, sur proposition du roi, les lettres de cachet sont abolies par l'Assemblée constituante. Cela n'empêchera pas la Révolution, quelques mois plus tard, d'inaugurer d'autres formes d'arbitraire judiciaire, celles-là redoutablement sanglantes.

    *Les Lettres de cachet. Une légende noire, de Claude Quétel, Perrin.

  • Lyon : Gérard Collomb a fait une OPA sur la fête du 8 décembre

    Christophe Boudot, catholique, marié et père de trois enfants, secrétaire départemental du Front National du Rhône, il est candidat FN à la mairie de Lyon. Il déclare à Présent :

    B"[...] Lyon c’est la ville de Marie. Il faut redonner sa dimension culturelle et spirituelle à la fête du 8 décembre. Gérard Collomb a fait une OPA sur cette fête où traditionnellement les Lyonnais mettent des lampions à leurs fenêtres. Il fait éclairer tout et n’importe quoi à grands frais, comme le Conseil régional par exemple et les bâtiments administratifs pour une fortune (4 millions d’euros). Il a confisqué cette fête aux Lyonnais. Ce n’est plus la fête de Marie ni de l’Immaculée Conception, c’est la « Fête des Lumières » de Gérard Collomb qui gère la ville avec ses réseaux francs-maçons.

    Vous étiez dans la rue pour manifester contre la loi Taubira. La loi votée, quelle attitude sera la vôtre si l’on vous demande de célébrer un « mariage » homosexuel ?

    J’ai défilé à Paris et à Lyon avec mes enfants. Les trois personnes en tête de ma liste électorale sont de la Manif pour Tous. Si je suis maire, je refuserai en ce qui me concerne de marier un « couple » homosexuel et je laisserai ça à l’opposition de gauche. Le candidat UMP Michel Havard n’était pas aux manifs contre le « mariage » gay. Il ménage ses lobbies. Lors du Conseil municipal du 23 septembre dernier, Gérard Collomb, dont on connaît les préférences idéologiques en matière de modèle familial, a mis aux voix une subvention de 15 000 euros en faveur de ARIS, une association LGBTI (Lesbien, Gay, Bi, Trans, Intersexué) du 1er arrondissement de Lyon faisant la promotion de la PMA. Que croyez-vous que Michel Havard a fait ? Lui et son groupe se sont abstenus. Voilà pour le leader de la soi-disant opposition municipale. Grâce à son attitude hypocrite et pusillanime, ladite subvention a été adoptée. Avec le concours de Michel Havard, 15 000 euros vont aller subventionner une association communautariste aux frais du contribuable lyonnais et participer à la désintégration du modèle familial naturel. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le maire de Tours mis en examen pour des mariages touristiques

    TOURS (Bulletin de réinformation) – Jean Germain, sénateur‑maire socialiste de Tours, est soupçonné de complicité passive dans une affaire de mariages touristiques.

     

    La justice estime que l’élu a célébré des mariages illégaux. Le maire facilitait les affaires d’une ancienne employée municipale reconvertie dans l’organisation de « noces romantiques en Touraine » à destination des touristes chinois.

     

    La mairie de Tours a précisé dans un communiqué que le maire n’est pas soupçonné de s’être enrichi dans cette affaire. L’organisatrice des mariages, Lise Han, est accusée de prise illégale d’intérêts. Le juge d’instruction qui a mis Jean Germain en examen estime que l’élu pouvait être au courant de l’illégalité des pratiques de Lise Han.

    http://fr.novopress.info/143866/le-maire-de-tours-mis-en-examen-pour-des-mariages-touristiques/