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Un moment bien choisi? Alors que la cote de popularité de l’action de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault a de nouveau fortement reculé au mois d’octobre, les politiciens centristes François Bayrou (MoDem) et Jean-Louis Borloo (UDI) ont choisi hier d’officialiser par une « charte » leur mariage de raison, après onze de séparation, en créant une nouvelle structure baptisée l’Alternative. Une manière de se positionner sur un créneau qu’ils espèrent porteurs, celui des déçus de l’UMP tout en espérant rallier à la marge des électeurs de la gauche modérée. Selon le baromètre Ifop-Paris Match publié hier, 75 % des personnes interrogées désapprouvent l’action du chef de l’État, soit six points de plus qu’en septembre, et ce décrochage des avis positifs se constate en effet non seulement auprès des sympathisants socialistes (63 %, – 12), mais aussi auprès des sympathisants du Front de Gauche, dont un tiers seulement expriment un avis positif (35 %, – 14) et des Verts (39 %, – 10).
Si ce mariage inquiète une UMP en voie d’implosion et ne fait pas l’unanimité au sein de l’UDI de M. Borloo - beaucoup n’ont pas digéré l’appel à voter Hollande de Bayrou au second tour de la présidentielle- , Marine Le Pen a constaté l’évidence en relevant dans cette union tactique un «élément de clarification bienvenu» . «Les Français y verront donc un peu plus clair: quatre partis défendaient hier les mêmes choix de fond, UMP/PS/UDI/MoDem ; aujourd’hui ils ne sont plus que trois. Tant mieux.»
Car en fait d’alternative, elle n’est pas en effet tant programmatique que dans la volonté d’offrir en tête de gondole aux électeurs lassés par l’UMPS tentés par l’abstention, la possibilité d’acheter, sous un habillage différent, peu ou prou la même politique sociale-démocrate et européiste. Cette alternative doit donc se comprendre aussi comme un moyen de contrecarrer la progression du FN qui sème l’effroi dans les cénacles du Système.
Plus prosaïquement encore, nos deux compères vont aussi tenter par le biais de cette structure de sauver les meubles lors des élections de 2014 et/ou d’exister médiatiquement, pour autant une addition de faiblesses n’a jamais fait une force…
Le député PS de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, l’a bien compris. Dans un entretien accordé hier au quotidien Ouest-France et au site internet linternaute.com, l’ex militant trotskyste et membre dirigeant de SOS Racisme réitéré sa conviction selon laquelle la France s’apprêtait à basculer dans un « tripartisme » avec un » FN (qui) va occuper entre 18 et 25% de l’électorat ».
Avec un culot assez phénoménal et une mauvaise foi toute aussi énorme, M. Cambadélis a aussi déclaré que « Depuis 15-20 ans, et c’est tant mieux, les mairies ont été dépolitisées, le débat a été exclusivement sur ce qui était bon pour la ville ». C’était donc le bon temps et tout fonctionnait formidablement bien dans le meilleur des mondes. Oui mais voilà prévient-il , soucieux d’effrayer le bourgeois, »l’entrée du FN (dans les mairies, NDLR) va modifier ce paramètre. »
En effet, assène-t-il, « On ne va pas discuter de la rocade, de la 2e piscine ou de la bibliothèque mais vous aurez dans 700, 800 conseils municipaux des responsables du FN qui poseront la question de la priorité nationale, de la préférence nationale. Tout ceci va être un facteur de trouble dans chacune des villes et un élément de la tentative de conquête du Front National ».
« Il y a une dynamique propre du Front National poursuit-il, appuyé sur la xénophobie (mot utilisé par l’UMPS pour désigner la volonté légitime de défendre la France et les Français d’abord NDLR) et une volonté punitive des élites, des gouvernements et de tout ce qui représente Paris, Bruxelles, etc., qui est très forte en France, avec des Français qui désespèrent de la situation ».
Dans ce schéma, il est certain que l’UMPS et son clone triste l‘Alternative ont du souci à se faire, d’autant que l’aveuglement de « nos élites » ne se dément pas. En témoigne le surréaliste entretien accordé par Christiane Taubira à Libération et publié aujourd’hui.
Nous rappelions à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement Ayrault, les propos de Mme Taubira qui, invitée quelques temps auparavant sur RMC dans l’émission « Les grandes gueules », expliquait, croyant être en off, qu’elle se verrait bien quitter notre pays d’ingrats pour aller faire carrière « au Brésil ou en Afrique du Sud »…pays qui ne sont pas minés par le racisme comme chacun le sait…
Dans Libération, le ministre de la Justice manifeste de nouveau son dépit. Elle y fait part de son étonnement qu’aucune « belle et haute voix (ne) se soit levée pour alerter sur la dérive de la société française », pour pointer le danger pour « la cohésion sociale » que constituent les attaques racistes dont elle a été victime, notamment la phrase entendue dans la bouche d’une fillette qui ‘l’a traitée de « guenon » lors d’un récent déplacement. »Des millions de personnes sont mises en cause quand on me traite de guenon. Des millions de gamines savent qu’on peut les traiter de guenons dans les cours de récréation! » affirme-t-elle.
« Est-on encore capable de réagir lorsque la société est ébranlée sur ces fondations ? Les réactions n’ont pas été à la mesure. (…) Ce sont des analyses, pas une alerte, dans le sens où des consciences dans la société française pourraient dire: Attention, ce n’est pas périphérique, c’est une alarme. »
« Lorsqu’on regarde les chiffres de l’immigration assène encore l’ex militante indépendantiste guyanaise, il faut arrêter d’en faire un feuilleton quotidien! En quoi l’immigration est-elle un problème? En quoi met-elle en danger la société française ? » Avant d’affirmer qu’ »incontestablement », « l’institutionnalisation » du FN favoriserait cette montée du racisme. »Même si Mme Le Pen fait semblant d’être présentable, les Français savent ce que représente son parti – et son idéologie, qu’elle n’a d’ailleurs jamais reniée, » dit-elle.
Ses propos sont consternants à plus d’un titre juge Bruno Gollnisch. Sur quelle planète, dans quel monde vit Mme Taubira? Sa dénonciation du racisme, contre lequel le programme du FN est le seul véritable rempart, est totalement hémiplégique et en ce sens nulle et non avenue.
Ignore-t-elle vraiment, aveuglée par son cosmopolitisme, que c’est la submersion migratoire non européenne, les profonds bouleversements démographiques de ces trente dernières années qu’elle feint de ne pas voir (?) qui sont la première cause de la montée des tensions ethniques et religieuses?
Ignore-t-elle que le premier racisme dont souffre nos compatriotes -ce qui n’excuse en rien les propos dégradants proférés à l’encontre d’autres ethnies- est le racisme antifrançais et plus précisément anti-blanc? Que dans les quartiers pluriels, dans les cours de recréation, dans les transports en commun, ce sont les sales français , les insultes contre les gaulois, les bouffeurs de porc , les fromages et autre faces de craie qui sont de très très loin les plus répandues? Et cela, sans que de « belles voix » ne s’élèvent jamais pour les dénoncer, à commencer dans les allées du pouvoir.
« Qui veut faire l’ange fait la bête » disait Pascal, ce jugement s’applique pleinement aux figures politiciennes d’un Systéme qui s’écroulera inévitablement sous le poids de ses contradictions, de ses reniements et de ses fautes.
http://www.gollnisch.com/2013/11/06/yrou-et-jean-rine-mbadelmis/
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE BRUNO GOLLNISCH
Candidat à la Mairie de HyèresDans Var Matin de ce jour, M. Hubert Falco justifie son bilan de président de la communauté d’agglomération TPM (Toulon Provence Méditerranée). Il argumente notamment sur le bénéfice que les Hyérois en auraient tiré. Quelques réalisations ont eu lieu en effet au nom de cette communauté. Mais cela a surtout ajouté 53 millions d’Euros à l’endettement de la commune : en 2012, chaque Hyérois était endetté à raison de 959€ du fait de TPM.
L’absence de toute représentation démocratique d’élus du Front National dans cette institution, ajoute à notre légitime suspicion, M. Falco ayant préféré y voir siéger un élu socialiste. L’élection prochaine au suffrage direct nous permettra enfin d’y voir plus clair, et de dire si les Hyérois reçoivent autant que ce qu’ils donnent, ce qui est (très) loin d’être si évident !
En fait, ces protestations traduisent surtout une tension croissante entre l’UMP de la communauté et l’UMP hyéroise ou l’UMP-UDI départementale… Les électeurs, eux, ont cessé de donner du crédit à ces jeux politiciens. Ils l’ont montré hier à Brignoles, et peuvent le montrer à Hyères en mars prochain !
http://www.gollnisch.com/2013/11/05/sur-les-comptes-de-m-falco-toulon-provence-mediterranee/
Daniel Hamiche, directeur de l'Observatoire de la christianophobie, répond à La Nef. Extraits :
"Notre travail est d’informer sur cette christianophobie multiforme qui va de la simple « incivilité » aux massacres de masse, et qui touche, à des degrés variables, tous les continents et tous les pays. Nous voulons informer ceux qui ignorent, secouer ceux qui ne veulent pas savoir et admonester ceux qui savent mais qui se taisent. [...]
Y a-t-il selon vous une discrimination antichrétienne spécifique en Europe et en France ?
Évidemment. Elle ne prend pas, en tout cas pas encore…, les formes extrêmes que l’on constate avec horreur dans certains pays musulmans ou communistes. Elle résulte, en Europe, d’un laïcisme exacerbé pour lequel tout est bon qui rabaisse, marginalise, stigmatise, offense ou agresse les chrétiens et cela est valable dans tous les pays européens. L’Obs a recensé en France 250 cas d’actes publics de christianophobie de janvier à septembre 2013, un par jour : perturbation de Messes, agressions contre des prêtes ou des religieux, articles ou propos injurieux dans les médias, incendies et tentatives d’incendies d’églises ou de lieux de culte, profanations de tombes chrétiennes, d’églises ou de lieux de culte, insultes publiques, vandalisme ou destruction de symboles ou d’objets chrétiens… [...]"
Une rencontre franco-américaine a eu lieu jeudi 31 octobre 2013, à Washington, DC. Il y fut question de la reconstruction nécessaire du bien commun sur les deux rives de l’Atlantique. Henri Hude y a prononcé un discours dont voici des extraits traduits en français :
"1° La situation en France est tout à fait exceptionnelle. Ce qui s’y passe n’est pas de l’« actualité brûlante » (breaking news), c’est tout simplement l’Histoire, avec un grand H.
2° Nous sommes à l’extrême fin d’un cycle politique. Le pouvoir a perdu l’initiative. Il ne la retrouvera pas. La marée a tourné.
3° La question est de savoir comment ce qui est né peut grandir et vaincre. Car, sans le moindre doute, la victoire de ce qui émerge est possible, elle est même probable. (…)
[...] Cette évolution nihiliste et dictatoriale de la liberté sans le bien a produit une expérience collective très négative, d’où a émergé une nouvelle conception, que de plus en plus de gens s’approprient, et autour de laquelle est en train de s’organiser un troisième moment dialectique de notre civilisation. Il s’agit d’un nouveau mariage entre la liberté et le bien, ou entre le bien et la liberté. C’est le nouveau sens de l’Histoire, et ce l’est pour longtemps. Les progressistes d’hier muteront, ou ne seront plus que des conservateurs égoïstes et réactionnaires. Les conservateurs d’hier muteront, ou assisteront en grognant à une victoire de la vie qui ne prendra pas la forme des restaurations qu’ils auraient préférées.
Progressivement, tous les aspects de la vie et des institutions seront mis en cohérence avec cette nouvelle idée du bien, qui est objectivement plus complète, plus rationnelle et plus parfaite.
Ce nouveau mariage entre le bien et la liberté, c’est désormais durablement l’esprit du temps. Là réside la raison profonde de ce qui est en train de se produire dans tous les domaines.Cela est la Raison dans l’Histoire (car la raison se définit par son rapport à l’idée du bien). [...] Cela est enfin, radicalement, le ferment du christianisme, enfoui profond dans l'âme de notre peuple, un grand peuple libre, et révélant de nouveau son potentiel antiesclavagiste. [...]
Culturellement, les Grandes Lumières sont finies. Leur motto était : « Ose penser. » Le précepte des Dernières Lumières est au contraire : « Ne t’avise plus de penser. » Sois politiquement correct. Tais-toi ou tu seras lynché médiatiquement. Rentre dans le rang, ou ce sera la correctionnelle. C’est un complet retournement dialectique. Il nous faut en France une nouvelle naissance dans la liberté. [...]
Politiquement, le système est bloqué. L’oligarchie, qui contrôle 75% des décisions concernant l’économie, s’est assurée une telle influence sur les médias, une telle emprise sur les institutions et la vie politiques que, quel que soit le résultat des élections, et quelle que soit la volonté du peuple, c’est toujours la même politique inique et obsolète, détruisant la famille, les emplois et les entreprises, qui va sortir de la machinerie étatique et parlementaire, dans l’intérêt exclusif de l’oligarchie et de ceux dont elle se fait de plus en plus la fantoche.
Alors même que l’oligarchie dérive vers la dictature et consomme la trahison de la France, celle de tous ses idéaux historiques, le Peuple a compris qu’on voulait le faire mourir. Il a refusé la mort. Le dos au précipice, il n’a plus peur de rien et désormais il se dresse dans ce qui est pour lui la lutte pour la vie et pour la dignité. C’est une nouvelle naissance dans la liberté.
De cette renaissance, nous avons eu deux grands signes cette année.
Le premier, ce furent les plus grandes manifestations de l’Histoire de France pour la défense de la famille, de l’homme et de la femme, et de l’enfant. [...] Le second signe, c’est en ce moment même la révolution qui a éclaté en Bretagne, et qui n’est pas prête de s’arrêter. [...]
Parce que l’oligarchie ne règne qu’en divisant et mystifiant, son pouvoir est condamné, parce qu’elle ne peut plus ni mystifier, ni diviser. Son pouvoir est condamné par la réunion des membres du corps social, devenus solidaires, dans les territoires, au moment même où ils se libèrent des illusions. [...] Face à cette marée montante, l’oligarchie est privée de toute vision nationale, européenne ou globale, sauf de s’accrocher au pouvoir et de continuer sa prédation en radicalisant ses dogmes, en supprimant les libertés des Français, en leur volant leur travail et leur propriété, et en essayant de les affaiblir mentalement par la corruption des mœurs et la confusion des idées.
Ce travail de destruction peut obtenir des succès, mais comme nous sommes en fin de cycle, la défaite de l’oligarchie est de loin le scénario plus probable. Comme me disait il y a quelques jours un jeune professionnel, les oligarques sont encore en position de négocier honorablement leur départ. S’ils choisissent de s’accrocher et de tyranniser, ils finiront très mal. [...]
Chacun doit accepter de se poser des questions qui, peut-être, risquent de le ou de la remettre en cause. Car, on ne parviendra pas à changer les choses sans mettre par terre la culture de l’individualisme nihiliste.
Voici quelques-unes de ces questions. J’en ai listé une douzaine. On pourrait sans doute en ajouter d’autres. [...]"
Suite à la liste diffusée par Louise, une précision sur la veillée parisienne :
A la veille des cérémonies de commémoration de la signature de l'Armistice à Rethondes, entre la France et l'Allemagne, qui mit fin le 11 novembre 1918 à la Première Guerre Mondiale, les Veilleurs se rassembleront le vendredi 8 novembre 2013 à 20 heures.
Le thème de cette 27ème veillée parisienne sera "Histoire & Mémoire".
Le lieu de la Veillée sera communiqué vendredi à 12 heures mais il est proposé aux lecteurs du Salon Beige de suggérer en commentaires un lieu adapté (au thème) pour cette prochaine Veillée.
Provinciaux et parisiens vous y êtes tous attendus ! Partagez cet événement et invitez vos amis français ou étrangers pour que nous soyons le plus nombreux possible pour partager ensemble ce beau moment de paix et de concorde.
"Un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir" Elie Wiesel
Vous pouvez être tenus informés des prochaines veillées par courriel en vous inscrivant à l'adresse suivante.
On s'occupe à Bruxelles, comme le montre Minute :
"Dans les prochains jours, la Commission européenne doit annoncer des mesures de la plus grande importance et de la plus extrême urgence. A-t-elle trouvé comment procurer du travail aux près de 30 millions de chômeurs de l’Union européenne? Pas encore mais chaque chose en son temps. Ce qui l’occupe aujourd’hui, c’est autre chose. De tout aussi vital. C’est la question des critères à fixer pour attribuer le label écologique aux « toilettes à chasse d’eau et urinoirs ». En english, qui est la langue de l’UE: « Development of EU Ecolabel Criteria for Flushing Toilets and Urinals », selon le titre d’un rapport technique (sic) de 60 pages remis en mai 2013 après plusieurs années de travail et qui doit servir de base aux décisions qui vont être prises (pour ceux que la question passionne, les travaux ayant débuté en 2011, des kilos de rapports intermédiaires sont disponibles sur un site intégralement consacré au sujet!). [...]
Avec un peu de subventions de l’Etat et beaucoup d’argent des entreprises, dans un premier temps, puis des particuliers, dans un second, c’est tout le renouvellement du parc de pissotières publiques et de toilettes privées des 500 millions d’Européens que les fabricants de modèles économes en eau peuvent viser. Comme disait le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso: l’Union européenne « doit être très visible sur les grands enjeux, plus discrète sur les questions de moindre importance »."
C'est ce qu'annonce ProRussia.tv :
Se promener avec un bonnet rouge sur la tête ne laisse pas indifférents les passants parisiens ou versaillais : quelques marques de sympathie, d’autres d’inquiétude, parfois de l’agressivité et des mots que l’on pourrait facilement taxer de « xénophobie », surtout de la part de quelques partisans du gouvernement en place ou d’admirateurs de la mondialisation… Il est amusant de constater combien un simple couvre-chef peut créer du lien social et comme il est devenu un véritable symbole, à la fois de la Bretagne et de la révolte fiscale en cours !
Dans l’histoire, la révolte des bonnets rouges de 1675 s’inscrit dans la longue cohorte des révoltes populaires contre l’impôt et, par la même occasion, contre l’Etat central ou, du moins, de ses relais sur le lieu de la contestation : celle-ci fut terrible, tout comme la répression qui s’ensuivit… Mais il en reste quelques leçons que nos gouvernants, entre autres, feraient bien de méditer avant que de commettre de nouveaux impairs.
Tout d’abord, la question même de l’impôt, de sa légitimité et de son acceptabilité : tout Etat digne de ce nom doit trouver les moyens de se financer pour pouvoir maîtriser les territoires et aider les populations, engager de grandes politiques et être présent sur la scène internationale, tout simplement pour « être et durer » et représenter les intérêts de la nation, les défendre et les faire prospérer. En période de crise (qu’elle soit géopolitique comme en 1675 avec la guerre de Hollande –le pays, pas la personne…, ou économique et financière comme aujourd’hui, marque d’une mondialisation en cours, moins heureuse qu’espérée), trouver de l’argent est un art plus délicat encore que d’ordinaire, et qui nécessite un certain doigté si l’on veut éviter les réactions brutales : oublier les spécificités locales dans un pays aussi pluriel que la France, chatouiller les susceptibilités provinciales ou socio-professionnelles ou vouloir passer en force sans un minimum de concertation avec les parties concernées, en particulier celles appelées à s’acquitter de nouvelles taxes ou impositions, c’est risquer le mécontentement explosif, la contestation active et l’émeute revendicatrice. Colbert, en 1675, en négligeant la particularité de l’autonomie bretonne, a allumé, peut-être sans en saisir toutes les conséquences, un incendie qui mit bien du temps à s’apaiser et desservit l’Etat central sans satisfaire le Roi, obligé d’envoyer des troupes dans la province rebelle et risquant sa postérité… L’historien breton La Borderie, pourtant royaliste convaincu (il fut député monarchiste de Vitré de 1871 à 1876), n’hésita pas à parler, pour évoquer la répression royale de 1675, de « despotisme », même s’il cible plus Colbert que le souverain lui-même… Le gouvernement Ayrault devrait se souvenir de cela, sans doute, s’il ne veut pas perdre tout crédit (ou plutôt ce qui lui en reste…) dans une région qui, pourtant, lui était électoralement très favorable en 2012. Mais il est vrai que, contrairement à la structure institutionnelle étatique d’une monarchie qui restait encore « fédérative » à défaut d’être complètement fédérale, la République se veut « une et indivisible » et, donc, égalitaire, au risque de ne pas prendre en compte ce qui fait la diversité française et de se heurter à des réalités qui, elles, ne sont pas identiques d’un bout à l’autre du territoire national…
D’autre part, pour être acceptable et accepté, un impôt ou une taxe doit avoir une « raison d’être » et apparaître comme utile, voire nécessaire, aux populations qui doivent l’acquitter : or, qu’a-t-on vu avec cette fameuse « écotaxe », si mal nommée en fait ? C’est qu’elle devait plus rapporter à une société privée, baptisée Ecomouv, qu’à la Bretagne elle-même ! Cela nuit, évidemment, à la crédibilité de cette taxe qui apparaît plus devoir bénéficier à des actionnaires ou à des intérêts privés qu’à la collectivité elle-même : le principe de la « Ferme générale », déjà condamné sous l’Ancien régime parce qu’elle semblait trop profiter à quelques riches « percepteurs », n’est pas plus populaire ni compréhensible aujourd’hui qu’hier…
Mais là n’est pas le plus grave : en fait, cette taxe n’était accompagnée, pour lui donner crédit près de la population, que de vagues projets de transports ferroviaires, d’autant plus incompris en Bretagne que la SNCF a abandonné toute velléité de ferroutage dans cette province et qu’il n’a guère été évoqué d’alternative à la route en cette même région ! Pourtant, la reconstruction d’un réseau ferré dédié au transport de marchandises et de camions sur plateforme ferroviaire devrait être une priorité, mais aussi l’étude et la mise en place d’un système de cabotage ou de merroutage qui relierait les côtes de Bretagne aux grands ports nationaux (en particulier Le Havre, à l’embouchure de la Seine) pour éviter les routes et diminuer la pollution du transport routier… Or, rien de tout cela ! D’où l’incompréhension et l’absence de légitimité de cette nouvelle taxe, aggravées par les difficultés actuelles de l’économie en Bretagne, en particulier dans le secteur agroalimentaire.
Prisonnière de ses principes et de ses maladresses, la République se heurte désormais à une colère bretonne dont les derniers événements montrent qu’elle n’est pas qu’une simple flambée mais bel et bien une contestation plus profonde qui fait suite à un malaise lui aussi enraciné dans le tissu provincial, sur le plan social comme politique : au-delà de la politique fiscale, c’est aussi toute la politique d’aménagement du territoire mais aussi d’autonomie régionale que l’Etat doit repenser.
Mais la République peut-elle faire ce double effort à l’heure où la mondialisation menace la réalité même de l’Etat et avec un gouvernement qui apparaît désormais isolé et condamné à brève échéance ?
http://jpchauvin.typepad.fr/
Coût de l’immigration : les mensonges des « experts »
« Qu’en pensent les économistes ? » est une collection de livres publiés par le journal « Les Echos », propriété de l’oligarque Bernard Arnault (LVMH). L’objectif est simple : défendre un point de vue politiquement correct (et correspondant aux intérêts financiers) en lui donnant les couleurs de « l’expertise ». « L’immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ? » de Xavier Chojnicki et de Lionel Ragot illustre à merveille cette méthode. Le livre, devenu référence des milieux médiatiques, sous-estime systématiquement le nombre des immigrés et le surcoût de l’immigration, en particulier en matière d’insécurité et de fraude sociale. Il ne prend pas non plus correctement en compte les charges que l’immigration impose aux collectivités territoriales et que les départements d’accueil des familles Dibrani sont en mesure d’apprécier. Expert-comptable, consultant de Polémia, André Posokhow se livre à une analyse serrée de l’étude de Xavier Chojnicki. Nous en publions une brève présentation ainsi qu’une version plus complète en PDF.
Polémia
Les ambiguïtés et les erreurs de la gloire médiatique du livre de Xavier Chojnicki et de Lionel Ragot :
« L’Immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ? »
Un livre qui annonce que l’immigration rapporte à la France et qui a fait le miel des médias.
Les auteurs n’ont pas traité leur sujet
En 2012, Xavier Chojnicki et Lionel Ragot ont fait paraître un livre L’Immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ? à la suite de plusieurs études sur l’immigration dont une, en 2010, qui leur a été commandée par trois ministères.
Après avoir rappelé leurs conceptions arithmétiques de l’immigration, Xavier Chojnicki et son équipe répondent à l’idée que les immigrés tirent les salaires vers le bas et prennent l’emploi des Français. Ils évaluent leur contribution nette budgétaire positive sur une base statique et selon la méthode dynamique de la « comptabilité générationnelle ». Enfin, ils réfutent le concept de politique d’immigration.
Les médias ont d’abord accueilli avec enthousiasme le résultat chiffré de l’étude de 2010 qui annonçait une contribution budgétaire nette positive de 12Md€. Or, deux ans après, le livre réduisait ce solde positif à 3,9Md€ sans qu’une explication claire soit donnée. Les médias se sont faits beaucoup plus discrets sur cette correction majeure des travaux de l’équipe de Lille.
Ce livre a eu un retentissement certain. Depuis, la simple évocation du problème du poids financier que pourrait représenter l’immigration sur les finances publiques provoque une réaction immédiate du type « toutes les analyses économiques redémontrent une évidence : l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte. L’immigration n’est pas un poids (…) ».
Pourtant, des protestations se sont exprimées. Notamment Jean-Paul Gourévitch et Yves-Marie Laulan sont intervenus dans les médias et sur le site de Polémia pour présenter des arguments contraires. Rappelons également que l’étude Polémia de mai 2013 a abouti à un coût annuel de l’immigration de 84Md€ pour les finances publiques.
Des conclusions du livre ont été dédaignées par des médias partiaux et politiquement corrects
D’une manière symptomatique les médias se sont abstenus de relever que les auteurs ont confirmé un certain nombre de constats bien connus.
Ils reconnaissent qu’en plus de la perspective de revenus « la protection sociale doit dans tous les cas être intégrée à l’analyse des motifs de migration ». Celle-ci constitue une sécurité face aux risques d’un projet de migration et un élément d’attraction.
Ils soulignent la surreprésentation des immigrés pour certains risques de la protection sociale : RMI puis RSA, chômage, logement, famille.
Ils se trouvent en phase avec Michèle Tribalat pour noter que l’intégration de nouvelles générations d’immigrés « rencontre aujourd’hui de réelles difficultés qui ne doivent pas être occultées ».
Enfin, ils s’élèvent contre la loi de 2006 relative à une politique d’immigration guidée par les besoins économiques de la France et étendent leur propos à une démonstration généralisée de l’inanité de toute politique d’immigration. Indirectement c’est un jugement très négatif qui est porté sur l’immigration telle que nous la vivons et que les auteurs remettent en cause.
Des choix de méthodes contestables
• Les médias ont oublié les prudences de Xavier Chojnicki.
Xavier Chojnicki écrit : « Cela dit, ne nous trompons pas sur le résultat obtenu (contribution nette positive de 3,9Md€). Certes, il montre que l’immigration ne constitue pas un coût pour le budget des administrations publiques mais il ne nous autorise pas pour autant à affirmer que l’immigration constitue une aubaine. Le solde est bien positif pour 2005, mais d’un montant extrêmement faible (moins de 0,5% de PIB). De plus, rien ne nous empêche d’envisager que la même méthode appliquée à des données d’une autre année puisse aboutir à un solde légèrement négatif. »
Il est regrettable que les commentateurs des médias n’aient pas tenu compte de ces lignes restrictives du livre de Xavier Chojnicki.
• Un Français qui sort et un immigré qui entre ce n’est pas la même chose.
Affirmer que la France est un pays d’immigration relativement modérée sur la base d’un solde migratoire de 75.000 personnes revient à assimiler l’émigration des Français autochtones aux flux de retour d’immigrés et à ne pas tenir compte de l’immigration irrégulière. Il s’agit, au moins, d’une erreur, au pire, d’une tromperie.
• Une comparaison scandaleuse.
Pour argumenter la faible influence de l’immigration sur le chômage, Xavier Chojnicki rappelle la flexibilité d’un marché théorique du travail mais oublie qu’avec 3 millions de chômeurs le marché du travail français est largement bloqué. Il établit d’une manière scandaleuse une comparaison entre l’immigration actuelle et l’arrivée au début des années 1960 des Pieds noirs qui, eux, étaient des Français et s’intégrèrent rapidement au marché du travail qui à l’époque ne demandait que ça.
• La sous-estimation ou l’oubli de nombreuses dépenses, dont celles de la sécurité et de la fraude sociale et fiscale.
L’autre lacune, grave aux yeux de plusieurs observateurs, est d’avoir borné l’examen individualisé des dépenses aux prestations à caractère social dont certaines, comme la santé ou l’éducation, apparaissent comme significativement sous-évaluées. Les autres coûts budgétaires sont répartis au prorata de leur pourcentage de la population française, soit environ 8%, ce qui aboutit à une sous-estimation pour deux raisons : la faiblesse de ce taux, tout d’abord, et le poids de l’immigration dans certaines de ces dépenses, comme l’insécurité ou la fraude sociale, qui est proportionnellement nettement plus élevé.
• Il existe d’énormes réserves d’activité dans la population française.
Enfin, les auteurs reprennent le mantra répété ad nauseam des immigrés qui prennent les emplois dont les Français ne veulent pas. Or de nombreuses voix autorisées en France comme en Angleterre ou les Etats-Unis contestent ce point de vue. C’est le démographe Hervé Le Bras, pourtant peu réputé pour être un adversaire de l’immigration, qui s’interroge : « Est-ce que l’immigration est nécessaire à l’économie française dans les années à venir ? » « Réponse : non ! […] Parce qu’il y a d’énormes réserves d’activité dans la population française » : femmes, jeunes, chômeurs natifs, seniors, etc.
• Des données statistiques anciennes.
Les données statistiques auxquelles se réfèrent les auteurs ne sont dans l’ensemble pas récentes : à titre d’exemple, la date de référence des travaux est l’année 2005.
• L’oubli de la deuxième génération et la sous-estimation du nombre d’immigrés.
Les auteurs ne prennent en compte que les immigrés directs au nombre de 5,2 millions et écartent de leurs calculs leurs descendants, c’est-à-dire la deuxième génération et les immigrés clandestins dont le flux est pourtant significatif. Ainsi la population qui sert de base aux évaluations est nettement plus restreinte que la réalité de la présence de l’immigration en France qui est estimée généralement entre 10 et 12 millions de personnes. Pourtant Xavier Chojnicki n’ignore pas celle-ci puisqu’il l’estime dans son livre à 20% de la population vivant en France.
L’ambiguïté entre l’immigration et une population immigrée est-elle volontaire ? En tout cas Xavier Chojnicki n’a pas traité le sujet de son livre.
L’immigration, ce n’est pas seulement les immigrés tels que définis par Xavier Chojnicki, à savoir les individus étrangers nés à l’étranger et immigrant en France. C’est aussi les immigrés clandestins et les descendants de ceux-ci, nés en France. Or c’est là un point essentiel : les auteurs l’ignorent. C’est pourquoi, à titre d’exemple, ils n’accolent qu’un pourcentage dérisoire de 3,8% des dépenses d’éducation à leur population scolaire immigrée. Tout le livre repose sur une équivoque terminologique qu’exploitent à fond les médias. Xavier Chojnicki n’a traité le coût que d’une partie de la population immigrée et non celui de l’immigration qui est celui qui nous intéresse.
Comme, à Polémia, nous sommes de bonne volonté nous avons examiné ce livre et étudié les arguments et les calculs de ses auteurs. Cependant cette cible restreinte, certaines méthodes employées et le choix de ne pas retenir une surreprésentation de l’immigration dans les autres dépenses que les prestations sociales conduisent à considérer le chiffre positif de 3,9Md€ ainsi que les conclusions de l’étude dynamique comme ne reflétant pas la réalité du poids de l’immigration sur nos finances publiques.
André Posokhow, Expert-comptable diplômé, Consultant 24/10/2013
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Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, L’Immigration coûte cher à la France/ Qu’en pensent les économistes ?, édition Les Echos/Eyrolles, mars 2012, 128 pages.