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Leonarda la Kosovare : « On rentre en France. On va où on veut. C’est l’Europe ! »
C’était le pire scénario pour le PS à cinq jours du scrutin européen. Leonarda Dibrani, la super-héroïne de l’immigration incontrôlable, a bien décidé d’utiliser ses super-pouvoirs pour revenir dans notre douce France !
Sa nationalité kosovare ne le lui permet pas ? Eh bien, elle sera croate ! On n’est pas à une patrie près dans l’Europe passoire des années 2010. Et puis, comme dit Nathalie Arthaud : « On n’a qu’une patrie, l’humanité. » Cool. Bon d’accord, la sympathique collégienne changera de nom (Tahiri), mais aujourd’hui, on peut bien changer de sexe ou gagner l’Eurovision en tant que femme à barbe, alors vous pensez…
Seulement voilà, pour la rose, même complètement fanée, Leonarda qui ferait son retour sur un plateau, ce serait le coup de massue de trop. De quoi faire monter le Front jusqu’au plafond.
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25 mai : l’UMP et le PS jouent gros…
Le désintérêt massif envers ce scrutin le rend paradoxalement tout à fait captivant.
Ce dimanche, comme tous les cinq ans, nous allons, dans le cadre des élections européennes, être appelés aux urnes afin d’élire quelqus 751 députés éponymes dont 74 pour la France. Pas certain qu’on se bouscule devant l’isoloir cette fois encore. Le désintérêt massif envers ce scrutin le rend paradoxalement tout à fait captivant.
D’une manière générale, le Parlement européen est en charge de ratifier ou d’éconduire des textes éminemment importants et influents sur la vie quotidienne de chacun. Notamment sur des sujets tels que les programmations budgétaires des États membres, les modalités et conditions d’attribution des aides aux pays européens en difficultés, les subventions agricoles dans le cadre de la PAC.
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René Guénon : La démocratie, ou le nivellement par le bas
Dans cet extrait de son ouvrage « La crise du monde moderne », René Guénon explique en quoi l’idée de démocratie est illusoire, vide de sens, et mène à un nivellement par le bas dans lequel toute autorité supérieure est niée.
« L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir. Il importe de remarquer que c’est précisément le même argument qui, appliqué dans un autre ordre, vaut aussi contre le « matérialisme » ; il n’y a rien de fortuit dans cette concordance, et les deux choses sont beaucoup plus étroitement solidaires qu’il ne pourrait le sembler au premier abord. Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas lui-même ; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle; s’il en est autrement, ce n’est plus qu’une contrefaçon de pouvoir, un état de fait qui est injustifiable par défaut de principe, et où, il ne peut y avoir que désordre et confusion. Ce renversement de toute hiérarchie commence dès que le pouvoir temporel veut se rendre indépendant de l’autorité spirituelle, puis se la subordonner en prétendant la faire servir à des fins politiques ; il y a là une première usurpation qui ouvre la voie à toutes les autres, et l’on pourrait ainsi montrer que, par exemple, la royauté française, depuis le XIVe siècle, a travaillé elle-même inconsciemment à préparer la Révolution qui devait la renverser ; Peut-être aurons-nous quelque jour l’occasion de développer comme il le mériterait ce point de vue que, pour le moment, nous ne pouvons qu’indiquer d’une façon très sommaire.
Si l’on définit la « démocratie » comme le gouvernement du peuple par lui-même, c’est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre ; il ne faut pas se laisser duper par les mots, et il est contradictoire d’admettre que les mêmes hommes puissent être à la fois gouvernants et gouvernés, parce que, pour employer le langage aristotélicien, un même être ne peut être « en acte » et « en puissance » en même temps et sous le même rapport. Il y a là une relation qui suppose nécessairement deux termes en présence : il ne pourrait y avoir de gouvernés s’il n’y avait aussi des gouvernants, fussent-ils illégitimes et sans autre droit au pouvoir que celui qu’ils se sont attribué eux-mêmes ; mais la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion qu’on a inventé le « suffrage universel » : c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ;
(…)
Le défaut le plus visible, c’est celui-là même que nous indiquions à l’instant : l’avis de la majorité ne peut être que l’expression de l’incompétence, que celle-ci résulte d’ailleurs du manque d’intelligence ou de l’ignorance pure et simple ; on pourrait faire intervenir à ce propos certaines observations de « psychologie collective », et rappeler notamment ce fait assez connu que, dans une foule, l’ensemble des réactions mentales qui se produisent entre les individus composants aboutit à la formation d’une sorte de résultante qui est, non pas même au niveau de la moyenne, mais à celui des éléments les plus inférieurs.
(…)
Cela dit, il nous faut encore insister sur une conséquence immédiate de l’idée « démocratique », qui est la négation de l’élite entendue dans sa seule acception légitime ; ce n’est pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Celle-ci, par définition en quelque sorte, ne peut être que le petit nombre, et son pouvoir, son autorité plutôt, qui ne vient que de sa supériorité intellectuelle, n’a rien de commun avec la force numérique sur laquelle repose la « démocratie », dont le caractère essentiel est de sacrifier la minorité à la majorité, et aussi, par là même, comme nous le disions plus haut, la qualité à la quantité, donc l’élite à la masse. Ainsi, le rôle directeur d’une véritable élite et son existence même, car elle joue forcément ce rôle dès lors qu’elle existe, sont radicalement incompatibles avec la « démocratie», qui est intimement liée à la conception « égalitaire », c’est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l’idée « démocratique » c’est qu’un individu quelconque en vaut un autre, parce qu’ils sont égaux numériquement, et bien qu’ils ne puissent jamais l’être que numériquement. Une élite véritable, nous l’avons déjà dit, ne peut être qu’intellectuelle ; c’est pourquoi la « démocratie » ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde moderne. »
René Guénon, « La crise du monde moderne »Christopher Lings
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Georges Duby explication des trois ordres au Moyen âge
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Contre l’Euro : interview de l’économiste Allemand Hans Werner Sinn
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Affaire Leonarda : Fabius a tort "parce que c’est l’Europe et puis voilà"
Léonarda a confirmé les informations de Valeurs actuelles : elle a un passeport Croate. Elle peut donc rentrer en France en toute légalité. Et ce n'est pas Laurent Fabius qui va pouvoir s'y opposer. Le ministre a en effet osé déclarer :
« S’il y a eu une tentative de fraude, parce que c’est ça si je comprends bien, la réponse [de l’ambassade de France au Kosovo] a été non. Et donc cette dame et sa famille qui n’ont pas leur place en France n’auront pas leur place en France, point à la ligne. On ne peut pas faire des fraudes à la nationalité, ce n’est pas possible, donc à partir du moment où il y a une tentative de fraude - je ne sais pas si c’est exact ou pas exact - la réponse sera non. C’est un faux événement, c’est un non-événement. »
Evidemment, à quelque jours des élections européennes, on ne voyait pas Fabius avouer : "Si Léonarda est de nationalité Croate, alors les règles de l'Union européenne, et notamment le traité de Schengen, nous empêchent de nous opposer à sa venue en France"...
Léonarda, elle, a bien compris que le droit européen est en sa faveur :
« on attend que notre passeport (croate) soit prêt et on est libre, on peut aller où on veut après. Parce que c’est l’Europe et puis voilà ».
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L’absurdité c’est Bruxelles : le président Queyranne à 2cm du vote FN !
Communiqué de presse de Bruno GOLLNISCH
Député européen
Président du groupe FN en Rhône-AlpesLa bourde des nouveaux trains express régionaux un peu trop larges pour les quais a fait réagir très légitimement M. Jean-Jack Queyranne, président du Conseil Régional de Rhônes-Alpes, dans la presse : « Le système de gouvernance du ferroviaire partagé entre la SNCF et RFF connaît de graves dysfonctionnements. Il confine à l’absurde », conclut-il, oubliant peut-être que ce partage a été imposé par l’Union européenne dans une directive de 1991, contre laquelle on a peu entendu les socialistes ! Depuis le discrédit règne sur ces deux structures.
Ces règles technocratiques européennes, dénuées de pertinence, sont insupportables. Nous les dénonçons depuis longtemps. Encore un effort, Président Queyranne : nos diagnostics sont bons, essayez maintenant le bon remède !
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« Nationaliste » le FN ?
Plusieurs internautes, adhérents ou sympathisants du FN, salariés du groupe Airbus, nous ont informé ces derniers jours du courrier, daté du 19 mai, envoyé aux employés du groupe par son Chief Executive Officer, comme il se présente lui même en bon français, monsieur Tom Enders. Il s’y livre à un vibrant plaidoyer en faveur de l’Europe de Bruxelles qu’il crédite du succès d’Airbus. « Nous sommes devenus aujourd’hui un leader du secteur aéronautique et spatial, une entreprise admirée, plus européenne et internationale qu’aucune autre. Croyez-vous que nous y serions parvenus sans l’intégration européenne et le soutien politique actif de nos gouvernements? ». Et bien oui M. Enders! L’intégration européenne n’était pas un préalable obligatoire et nécessaire au succès d’Airbus qui doit a contrario en effet son magnifique décollage aux accords interétatiques entre la France et d’autres nations européennes, qui ont les faveurs du FN et dans lesquels « Bruxelles » ne compte pour rien. Et nous pourrions aussi rappeler à M. Enders que la cherté de l ‘euro-monnaie unique, est un puissant handicap pour le groupe Airbus, notamment face à Boeing… Le leader d’Airbus achève sa lettre par une recommandation d’une hypocrisie assez savoureuse: « Je ne cherche évidemment pas à influencer votre choix électoral (sic), mais je vous encourage tous vivement à aller voter dimanche prochain pour une Europe démocratique, résiliente, forte politiquement, économiquement et militairement ». Suivez son regard…
Nous le savons, nous qui avons souvent traité ici de l’indispensable « bataille du vocabulaire », les mots ne sont pas neutres. Cette bataille nous devons la gagner car comme l’a bien vu Gramsci, il n’y a pas de prise possible du pouvoir politique dans les sociétés développées, sans prise préalable du pouvoir culturel. Prise du pouvoir qui passe certes par le contrôle de l’Etat, mais aussi par un travail idéologique dans la société civile. Lors du débat Itélé-Europe 1 opposant Marine Le Pen au premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, comme dans celui hier sur France 3 opposant Bruno Gollnisch àVincent Peillon , les caciques du PS ne cessent ainsi de fustiger le « nationalisme » du FN qu’ils opposent à leur « patriotisme ».
Un patriotisme des idéologues du PS dont M. Peillon a donné les curieux contours, celui d’un patriotisme bien dévoyé, s’appliquant uniquement à célébrer non pas tant unerépublique française qu’une république universelle, désincarnée, s’attachant à une France née en 1789, réduite aux immortels principes. Une vision bien hémiplégique de notre nation, faisant l’impasse sur sa réalité physique, harnelle, spirituelle, ouvrant de facto la voie à toutes les dérives du mondialisme et disons-le tout net, à sa disparition.
En taxant les dirigeants du FN de nationalisme, c’est bien un procès en extrémisme qui leur est fait. Si un nationaliste serait comme disent certains, « un patriote de l’espèce amoureuse« , nous savons qu’il existe des passions outrancières, excessives, destructrices, et que l’ultra nationalisme exacerbé, belliqueux fut aussi la cause de bien des maux. Les deux dernières guerres mondiales, terribles guerres civiles européennes qui ont mis nos nations à genoux, qui ont conduit à leur déclin, à celui de la civilisation helléno-chrétienne qui est notre héritage commun, sont notamment là pour en témoigner.
Bruno Gollnisch, l’ a déjà dit, il faut savoir se méfier des doctrines en « isme » qui exercent encore leurs ravages, et ce constat vaut particulièrement pour le communisme, le socialisme, le libéralisme débridé, les différentes facettes d’un mondialisme, tronc idéologique commun des adversaires de l’opposition nationale.
Pour que les choses soient claires, Bruno aime aussi à le souligner, le FN est un mouvement national modéré mais n’est pas modérément national! Le nationalisme qui lui est reproché, et ce n’est pas un gros mot, est un nationalisme pacifique, sans excès, sans agressivité aucune vis-à-vis de ses voisins. Il ne répond pas à la définition lapidaire qu’en donnait De Gaulle et qui est reprise commodément par le microcosme politico-médiatique : « un patriote est quelqu’un qui aime son pays, un nationaliste quelqu’un qui déteste celui des autres ».
Notre « nationalisme » n’est autre que la défense de la France et des Français d’abord, des identités, des souverainetés, de nos particularismes nationaux. Le procès en sorcellerie qui nous est fait ne doit rien au hasard. Cette diabolisation du FN par ce Systèmeaux abois n’existe que par ce que nous ne résignons pas à la disparition de notre Europe des patries conforme au vrai génie de l’Europe et parce que nous luttons contre la triple invasion dont elle est victime. Une invasion des capitaux de la finance vagabonde qui la déstabilise, une invasion des produits de consommation fabriqués à vils prix hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin une invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers-mondise. Face au mondialisme mortifère, patriotes, nationalistes de tous les pays unissez-vous ! Et votons le 25 mai !
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Union transatlantique : la grande menace
On n’en parle guère, alors que l’on est en présence de l’un des plus grands événements de ce début du XXIe siècle. Et d’une des plus grandes menaces. De quoi s’agit-il ? D’un projet de « grand marché transatlantique » dont dépend pour une large part l’avenir même de l’Europe. Et même du plus important accord commun bilatéral jamais négocié, puisqu’il s’agit de mettre en place, en procédant à une déréglementation généralisée, une gigantesque zone de libre-échange, correspondant à un marché de plus de 800 millions de consommateurs, à la moitié du PIB mondial et à 40% des échanges mondiaux. Bref, de créer la plus grande zone de libre-échange du monde grâce à l’union économique et commerciale de l’Europe et des Etats-Unis.
La « libéralisation » totale des échanges commerciaux est, on le sait, un vieil objectif des milieux financiers et libéraux. Un premier cycle de négociations, dit « Uruguay Round », s’était conclu en avril 1994 avec les accords de Marrakech, qui avaient abouti un an plus tard à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le projet de grand marché transatlantique, lui, a discrètement mûri depuis plus de vingt ans dans les coulisses du pouvoir, tant à Washington qu’à Bruxelles. On en repère aisément les étapes.
Nouvel Agenda transatlantique
Dès le 22 novembre 1990, un an après la chute du Mur de Berlin, les Etats-Unis et l’Europe avaient adopté une première « Déclaration transatlantique » par laquelle ils s’engageaient à « promouvoir les principes de l’économie de marché, à rejeter le protectionnisme, à renforcer et ouvrir davantage les économies nationales à un système de commerce multilatéral ». En décombre 1995 s’était ensuite tenu un sommet américano-européen, qui avait conclu à la nécessité d’institutionnaliser la relation transatlantique au moyen d’une déclaration commune d’engagement politique. Ce fut le « Nouvel Agenda transatlantique » (NAT), patronné par Bill Clinton, Jacques Santer, alors président de la Commission européenne, et Felipe Gonzalez. En 1995 fut également créé, sous le nom de « Dialogue économique transatlantique » (Trans-atlantic Business Dialogue, TABD), une coalition de grandes entreprises privées et de multinationales qui entama aussitôt d’intenses activités de lobbying pour que s’engagent des négociations. Trois ans plus tard, en mai 1998, lors du sommet américano-européen de Londres, un premier Partenariat économique transatlantique était signé.
Le projet fut réactivé en juin 2005, au sommet américano-européen de Washington, sous la forme d’une déclaration solennelle en faveur d’un « Nouveau partenariat économique transatlantique ». Le 30 avril 2007, un « Conseil économique transatlantique » était mis en place par George W. Bush, président des Etats-Unis, Angela Merkel, alors présidente du Conseil européen, et José Manuel Barroso président de la Commission européenne, sous la direction conjointe de Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce, et de l’Américain Michael Froman. Cette nouvelle instance se fixait pour objectif de négocier le marché transatlantique dans tous ses aspects législatifs liés à la production, au commerce et aux investissements. Il fut convenu de se réunir tous les ans. En mai 2008, une résolution du Parlement européen approuvait officiellement le projet. Elle prévoyait la suppression de toutes les barrières au commerce, ainsi que la libéralisation des marchés publics, de la propriété intellectuelle et des investissements.
A peine élu, Barack Obama décida de faire entrer le projet dans une phase concrète. Les Européens ne furent pas en reste. Le 2 février 2009, le Parlement européen adoptait une résolution sur « l’état des relations transatlantiques » invitant à la création effective d’un grand marché transatlantique calqué sur le modèle libéral et impliquant une liberté de circulation totale des hommes, des capitaux, des services et des marchandises. Le texte précisait que ce partenariat transatlantique se fondait « sur des valeurs centrales partagées, telles que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit », et qu’il devait « demeurer la pierre angulaire de l’action extérieure de l’Union ». Le même document se félicitait de « la présence croissante d’organisations d’origine américaine à Bruxelles », soulignait « l’importance de l’OTAN en tant que pierre angulaire de la sécurité transatlantique », prônait une « intégration progressive des marchés financiers », et se déclarait partisan de la « suppression des obstacles qui entravent les investissements et la prestation de services transatlantique ». Orientations sans équivoque, par conséquent. Le processus, dès lors, pouvait s’engager, la Commission européenne mettant les bouchées doubles à partir de janvier 2011.
La France muette
En février 2013, le Conseil européen se prononçait à son tour « pour un accord commercial global EU-USA ». Le 13 février, Obama signait avec José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy une déclaration adoptant le principe d’un accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement. François Hollande, censé représenter la France, restait muet et laissait faire. Le 12 mars, la Commission européenne approuvait le projet de mandat concernant la conclusion d’un tel accord avec les Etats-Unis.
Le 14 juin 2013, les gouvernements des 27 Etats membres de l’Union européenne ont donc officiellement donné mandat à la Commission européenne pour négocier avec le gouvernement américain la création d’un grand marché commun transatlantique, qui a reçu le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Trans-atlantic Trade and Investment Partnership, TTIP). Quelques jours plus tard, le 17 juin, le Conseil de l’Union européenne adoptait un rapport concernant les directives pour la négociation de ce partenariat, qualifié par José Manuel Barroso de « plus important au monde ».
Les mensonges de la Commission européenne
Les premières négociations officielles se sont ouvertes à Washington le 8 juillet 2013, suite au sommet du G8 organisé le mois précédent en Irlande du Nord. Les négociations ont jusqu’à présent été conduites par Karel De Gucht, qui est actuellement poursuivi pour fraude fiscale en Belgique, assisté de l’Espagnol Ignacio Garci Bercero, directeur à la Commission européenne pour le Développement durable et le commerce bilatéral. Les partenaires espèrent parvenir à un accord d’ici 2015.
Pour quel objectif ? L’élimination des barrières commerciales transatlantiques, dit-on, apporterait entre 86 et 119 milliards d’euros par an à l’économie européenne, et entre 65 et 90 milliards aux Etats-Unis, ce qui pourrait entraîner d’ici quinze ans une augmentation moyenne des revenus de 545 euros par ménage européen. Selon un rituel bien au point, on assure que l’accord bénéficiera à tout le monde, qu’il aura un effet favorable sur l’emploi, etc. Rapportées à l’horizon 2027, qui est celui que l’on a retenu, de telles promesses sont en réalité dépourvues de sens. En 1988, la Commission européenne avait déjà affirmé que la mise en place du grand marché européen, prévue pour 1992, créerait entre 2 et 5 millions d’emplois. On les attend toujours. Concernant les effets du marché transatlantique, les analystes les plus optimistes parlent de quelques dixièmes de point de PIB (entre 0,27% et 0,48%), ou encore d’un « surcroît de richesse » de 3 centimes par tête et par jour à partir de 2029 ! Le projet table par ailleurs sur les exportations comme moyen de relance de la croissance. Il sera donc un frein à toute relocalisation des activités de production. La hausse escomptée des exportations entraînera en revanche une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre, alors que l’Union européenne était au contraire censée les réduire.
Mais ce qui frappe le plus les observateurs, c’est l’extraordinaire opacité dans laquelle se sont déroulées jusqu’à présent les discussions. Ni l’opinion publique ni ses représentants n’ont eu accès au mandat de négociation. La classe politique, dans son ensemble, s’est réfugiée dans un silence qui laisse pantois. Les traités confiant à la Commission européenne une compétence exclusive en matière commerciale, le Parlement européen n’a même pas été saisi. Beaucoup n’hésitent pas à parler de « négociations commerciales secrètes » pour qualifier ces tractations qui se déroulent à huis clos.
Elément n°151, Alain de Benoist
http://www.oragesdacier.info/2014/05/union-transatlantique-la-grande-menace.html