La Manif Pour Tous 35 organise une manifestation pour demander le retrait de l'ABCD de l'égalité devant le rectorat (96 rue d'antrain) de Rennes jeudi 22 mai à 12h15.
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Abécédaire LGBT : doit-on accepter le prosélytisme sexuel à l’école ?
La promotion de l’indifférenciation sexuelle sous les préaux
« Folle rumeur », « théorie du complot » (Le Monde, 13 et 14 avril 2014), « mensonges colportés par des organisations radicales » (Benoît Hamon, Le Monde, 16 mai 2014)…
...telles sont les qualifications reprises en boucle par l’intégralité des médias « progressistes » au sujet de la réaction exaspérée de parents d’élèves à l’expérimentation dite « ABCD de l’égalité » et aux autres initiatives publiques de promotion de l’indifférenciation sexuelle.
L’expression « enseignement de la théorie du genre » est évidemment inexacte pour désigner l’entreprise à l’œuvre dans l’éducation nationale comme partout ailleurs. L’enseignement des « théories » et doctrines à prétention scientifique, qu’elles soient politiques, économiques, sociologiques ou autres, est, en effet, réservée à des étudiants du supérieur aptes à les déchiffrer et doués d’une maturité et d’un appareil critique suffisants permettant leur mise à distance. L’Université dispense ainsi de nombreux cours où sont expliquées les grandes doctrines ou théories qui ont émaillé l’histoire d’une discipline. En droit et en science politique, par exemple, les cours d’histoire des idées politiques, de philosophie politique et de grandes œuvres politiques sont l’occasion de faire connaître aux étudiants les différents courants intellectuels qui ont influencé la matière comme, par exemple, le libéralisme, l’utilitarisme, le romantisme, l’anarchisme, le marxisme, le fascisme, la psychanalyse ou le féminisme. [...]
Anne-Marie Le Pourhiet - La suite sur Causeur
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Clarification du débat : Attali vole au secours de l’UMPS
Le Monde le rappelait sur son site, il apparaît à quelques jours du scrutin des élections européennes que seule l’abstention pourrait freiner, voire enrayer la dynamique électorale en faveur du FN, le séisme politique que constituerait l’arrivée en tête de l’opposition nationale au soir du 25 mai, prédit par toute une série de sondages ces derniers jours. «L’ennemi principal du Front National reste bel et bien l’abstention. Contrairement à une affirmation devenue lieu commun, l’abstention ne profite pas au FN. Le scrutin européen – où les Français votent peu – n’a jamais été le plus favorable au FN. Son meilleur score avoisine les 11 % des suffrages. L’une des raisons de ce phénomène est que l’électorat frontiste, eurosceptique, voire europhobe, se désintéresse de ces élections ». A tort nous l’avons dit, selon l’adage bien connu que martèle Bruno Gollnisch au cours de cette campagne : « qui ne dit mot consent » !
Marine Le Pen rappelle le site du quotidien, « ne ménage en tout cas pas ses efforts pour convaincre les Français de venir voter en faveur de ses listes, en présentant le vote FN comme une sorte de vote cocktail Molotov , seul à même de changer radicalement les choses ». Et si «l’éventualité d’arriver derrière le FN ouvrirait une crise à l’UMP et déstabiliserait son président, Jean-François Copé », «ce score forcera le gouvernement à réagir. La seule solution sera la dissolution (de l’assemblée nationale, NDLR) », a-t-elle martelé le 1er mai. (…). «Le seul vote qui fait peur à François Hollande est le vote Front National. C’est le seul vote qui dérange. Hollande se moque de celui de l’UMP ».
UMP qui même en Ile-de-France, selon un sondage Ifop pour iTélé et Sud Radio publié mardi, à prendre avec les précautions d’usage, ne ferait pas le plein des voix, créditée de 21% mais talonnée de très prés par la liste frontiste conduite par Aymeric Chauprade (20%) qui réaliserait une percée historique. Au-delà des grandes qualités de la tête de liste francilienne du FN, l’ultra fédéralisme européiste d’Alain Lamassoure n’est peut être pas pour rien dans ce rejet d’une UMP éclaboussée par le scandale de l’affaire Bygmalion. Ainsi au niveau national Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop, expliquait au HuffPost « que 25% des électeurs de la liste UMP en 2009 voteraient cette fois pour le FN.»
M. Lamassoure ne s’en tirera pas par ses mensonges et ses pirouettes habituels. Il affirmait ces dernières heures que « détruire l’Europe c’est le slogan du Front National, c’est évidemment ce qu’on espère à Pékin, à Washington, à Moscou (sic) et qu’il était « fier d’être l’ennemi public numéro 1 pour Marine Le Pen ». Ce très atlantiste candidat UMP expliquant avec un culot assez phénoménal que les projets comme « Airbus, Ariane Espace », «Galileo», défendus par le FN et exemples de coopérations interétatiques réussies ne devant rien aux dérives supranationales bruxelloises, étaient en fait de beaux bébés enfantés par les euromondialistes de l’UE !
Sur la même longueur d’onde, Manuel Valls tenait mardi soir un Meeting anti-FN dans son « fief » d’Evry, avec comme objectif rapporte le site de TF1, de « limiter l’humiliation pour le PS, après la claque des municipales », tandis que « Jean-François Copé multiplie, lui aussi, les déplacements. En coulisses, les deux partis de gouvernement s’inquiètent réellement du possible score très élevé du parti de Marine Le Pen». Comme ce fut le cas en 2005 pour dissuader les Français de voter NON au referendum sur la constitution européenne, cet article agite les mêmes arguments anxiogènes. « La France est-il écrit, pourrait devenir une sorte de mouton noir de l’UE en étant le seul grand pays membre à voir un parti d’extrême droite, anti-européen et partisan de l’abandon de l’euro arriver en tête . Si le FN arrive en tête, cela changera le regard de nos partenaires européen sur la France, souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop».
Devant les militants socialistes, associatifs et les permanents rameutés pour l’occasion, le Premier ministre n’a pas expliqué hier qu’au 30 milliards d’euros d’augmentation d’impôts qui ont frappé nos compatriotes sous le gouvernement UMP, le PS a réussi l’exploit d’en créer autant en deux ans, soit plus de 60 milliards d’impôts supplémentaires cette dernière décennie. Bref, qu’avec la baisse des impôts pour 1,8 million de contribuables, pour un montant d’1 milliard d’euros, claironné par M. Valls, il reste toujours 59 milliards d’augmentation de la fiscalité écrasant contribuables et entreprises …
Non, Valls l’enfumeur a fait dans le lyrisme de pacotille et les préoccupations boutiquières en clamant que « Comme citoyen, socialiste, patriote (sic), (il se) refuse autant à voir l’extrême droite, en France, en tête d’un scrutin. » Un son de cloche qui est répercuté par tous les acteurs du microcosme et ses idiots utiles, de l’extrême gauche prônant des Etats-Unis socialistes d’Europe et même du monde (Nathalie Arthaud), aux grandes figures assumant franchement leur prosélytisme européiste comme marche-pied d’une gouvernance mondiale.
C’est notamment le cas du plagiaire Jacques Attali, successivement conseiller de François Mitterrand, Nicolas Sarkozy et François Hollande. En avance sur les craintes exprimées désormais à haute-voix par ses amis de l’UMPS, M Attali déclarait le 7 octobre dernier sur Itélé qu’ « il faut objectivement constater qu’aujourd’hui, le FN est le premier parti de France » et qu’une accession au pouvoir du FN serait « un désastre pour la France»!
Avant-hier sur le blog de l’Express, Jacques Attali a exhorté les électeurs à ne pas voter FN : « Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît (sic). Blanc même. Mais épargnez au pays la honte d’avoir tourné le dos à toutes les valeurs qui font sa grandeur » (sic).
Le grand gourou Attali utilise ici une rhétorique mille fois répétée selon laquelle l’immigration est une chance pour la France, l’abandon de l’euro un cataclysme auprès duquel les sept plaies d’Egypte feraient figure d’aimable plaisanterie, que seule une « audacieuse politique de l’intégration, une avancée fédérale en Europe » serait la solution à nos maux actuels (!!!), que les politiques bruxelloises de l’UMP et du PS sont différentes…
Jacques Attali s’est aussi échiné à peindre le noyau dur des électeurs frontistes et marinistes comme des « nostalgiques de la collaboration », des « antisémites patentés », des « antimusulmans déclarés », des pauvres gens « qui ne supportent pas de croiser un noir ou un jaune dans un hôpital ou dans une maternité ». A ceux-là, ajoute-t-il « je dis seulement que je les plains de ne pas connaître les joies de la découverte de la différence, le plaisir d’apprendre de cultures autres que la leur. Je suis même heureux qu’ils existent, parce qu’ils rappellent à ceux qui voudraient l’oublier que le Front National reste un parti accueillant avec sympathie tous les racistes et tous les ennemis de la démocratie ». N’en jetez plus…
Si les fantasmes malsains et les caricatures pathétiques d’Attali ne bernent plus grand monde, il est heureux pour la clarification du débat que ce dernier vole au secours de l’UMPS. Il est sain que le modèle planétarien défendu par ce dernier soit porté à la connaissance des Français car il éclaire sur les véritables raisons de la diabolisation de l’opposition nationale, populaire et sociale.
Il est ainsi emblématique que le PS et l’UMP utilisent les services d’un homme qui affirme qu’ « il convient désormais d’enlever de notre société laïque les derniers restes de ses désignations d’origine religieuse ». Sachant, précise-t-il, que ne sont visées que les fêtes chrétiennes puisque il prône l’introduction « d’autres jours fériés comme Kippour ou l’Aïd» …
« Par exemple, les jours fériés ne devraient être que laïcs, tels le 1er janvier, le 1er Mai, le 14 juillet et le 11 novembre. Les autres, dont les noms conservent encore une connotation religieuse (la Toussaint, Noël, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption) devraient se voir attribuer des noms laïcs ( fête des enfants pour Noël et «fête de la liberté pour Pâques) ou être considérés comme des fêtes religieuses », que les consommateurs-citoyens de passage dans l’hôtel France « pourraient choisir comme jours fériés, parmi d’autres jours fériés pour d’autres fêtes religieuses (Kippour, l’Aïd, l’anniversaire du Dalai Lama)… »
Alors oui, affirme Bruno Gollnisch, le 25 mai, les Français devront aussi choisir entre lemodèle Attali-UMPS et le modèle national , enraciné défendu par les patriotes. Deuxvisions du monde radicalement inconciliables!
http://gollnisch.com/2014/05/21/clarification-du-debat-attali-vole-au-secours-lumps/
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Le grand débat des Européennes Sud-Est
Remplaçant Jean-Marie Le Pen qui avait ce mardi soir son dernier grand meeting de campagne prévu de longue date, Bruno Gollnisch participait à un grand débat sur France 3 avec la plupart des têtes de liste de la circonscription Sud-Est.
Le grand débat des Européennes Sud-est par france3rhonealpes -
Chroniques du mondialisme – Entretien avec Pierre Hillard (vidéo)
On ne présente plus Pierre Hillard, docteur en science politique et spécialiste du décryptage de la gouvernance mondiale.
Dans cette vidéo exclusive réalisée pour Médias-Presse.Info, Pierre Hillard répond aux questions d’Eric van den Bavière et nous présente son nouvel ouvrage, Chroniques du mondialisme. Pierre Hillard aborde la question du nouvel ordre mondial d’un point de vue spirituel et oppose les principes de la synagogue à ceux de l’Eglise catholique.
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Passé Présent N°13
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La droite va mal et c'est très bien
Il n'est qu'à parcourir la toile pour savoir que si le parti socialiste va très mal, l'Ump n'est pas non plus à la fête. C'est là le signe d'un grand changement, ce à un point tel que l'on pourrait utiliser le terme de « révolution ». En effet, naguère, il suffisait que la gauche aille mal pour que la droite monte en flèche et réciproquement. Jamais président de la république – François Hollande – n'était tombé aussi bas. Et puisqu'une catastrophe bien souvent n'arrive pas seule (« les emmerdes, ça vole en escadrille »), il n'y a pas eu d'effet Valls. Même si le nouveau premier ministre a pour lui, jeunesse, physique agréable et position politique recentré, il ne séduit pas, attaqué qu'il est – c'est le grand drame des centristes – aussi bien par sa gauche que par sa droite. Cette dernière est d'ailleurs bien embarrassée depuis la dernière élection présidentielle. En effet, la politique économique menée par François Hollande (le candidat préféré des financiers pour la primaire socialiste) a dès l'origine été droitière. Et le changement de cap consécutif à la nomination de Valls ne fait qu'accroître la tendance.
Voilà la raison pour laquelle la droite est en matière d'économie atone. La gauche mène une politique économique qui serait celle conduite par la droite si d'aventure celle-ci était au pouvoir. Ne reste donc plus à l'Ump que les sujets de société, tel par exemple le mariage pour tous, pour mobiliser. L'Udi n'est elle aussi pas en forme puisque Borloo vient de mettre un terme à sa carrière politique. Quant au Modem, François Bayrou est un personnage qui évoque la rengaine : je suis bien conscient qu'il n'y a pas de limites au nombre de candidatures à l'élection présidentielle, mais il faut bien reconnaître qu'avec François Bayrou, cela commence à faire beaucoup …
L'Ump ne s'est jamais remise du duel fratricide entre Copé et Fillon pour la présidence du parti. Et leurs militants respectifs de se haïr, pas toujours cordialement. Nkm, autre figure phare, se remet assez péniblement de son échec lors des élections municipales à Paris, elle dont l'ascension semblait irrésistible. Quant à Nicolas Sarkozy, même s'il faut prendre très au sérieux sa candidature lors de l'élection présidentielle de 2017, il a nécessairement un goût de déjà vu, amer au demeurant. Cela à un point tel que même les militants de l'Ump souhaitent qu'il passe par le processus des primaires comme chacun : le grand amour n'est plus …
Si la politique économique fait consensus de l'aile droite de l'Ump à l'aile gauche du parti socialiste, force est de constater qu'il en est de même diplomatiquement, dans le cadre d'une actualité pourtant brûlante. Que la Sfio, et à un degré moindre, le parti socialiste, soient atlantistes, nous le savons. Concernant l'Ump, mouvement dont on avait commencé à évoquer la création dès le milieu des années quatre-vingt, elle nous montre bien qu'elle est l'absorption du Rpr par l'Udf, et notamment l'ancien parti républicain. On sait qu'il existe en France dans une partie de la droite – la bonapartiste en l'occurrence - , une tradition de mise en exergue de l'Etat qui aujourd'hui fait défaut. La droite, tout comme la gauche, a oublié l'idée même de Patrie et d'une politique étrangère autonome. Or, dans la lutte qui oppose la Russie, puissance européenne, au monde américain, l'Ump, aussi bien que le la gauche a fait son choix : celui d'arrimer la France mais aussi l'Europe à l'hegemon américain. Par voie de conséquence, on peut affirmer que tant d'un point de vue économique que géostratégique, l'Ump ne constitue pas une alternative. Tout aussi grave, sur les sujets de société comme le mariage pour tous, les cadres de l'Ump avaient fait savoir quelques années avant l'affrontement, leur approbation. On assiste donc à un désamour croissant des Français pour l'Ump, ce qui se traduit par des chiffres en matière d'intention de vote, particulièrement bas. Alors que la déconfiture de la gauche est flagrante, on aurait du voir l'Ump flirtant avec la barre des 30%. Or, tous les sondages le confirment, c'est au voisinage des 20% que se situe désormais l'Ump.
En ce sens, voici confirmé dans les faits l'analyse effectuée voilà bien longtemps par Alain de Benoist, décrétant qu'à l'ancien repère droite/gauche, il fallait substituer le référentiel centre/périphérie. Par centre, on entend justement le segment de prime abord important mais qui ne cesse de rétrécir, qui inclut toutes les forces présentes entre la droite de l'Ump et la gauche du Parti socialiste. Sachant que la gauche profonde n'a pas compris l'involution qui caractérise la psychologie des Français – elle reste figée dans des discours idéologiques déconnectés du Réel – ses résultats, malgré une conjoncture qui lui est favorable, reste très bas. En des temps de chômage (9 millions de chômeurs et assimilés, toute catégorie confondue), aussi bien le Npa que Lo ne percent pas. Quant au Front de gauche, c'est un parti ouvriériste sans … ouvriers. Egalement déconsidérés sont les écologistes de qui les Français espéraient la défense de la nature ( le courant environnementaliste), parce que, eux aussi, se baignent dans les eaux politiciennes.
Dans de telles conditions, c'est à un sauve-qui-peut auquel nous assistons . Il est à l'Ump par exemple, des dirigeants souhaitant un changement de cap, observant de plus en plus, l'ascension du Front National. Même remarque quant au parti socialiste où certains hésitent entre un recentrage les menant vers le Modem mais ou d'autres, bien plus nombreux, voudraient une politique réellement socialiste. Cela, les Français le perçoivent de plus en plus et il apparaît de plus en plus clairement que la véritable alternative consiste en un choix à effectuer entre le Front National et le reste de la classe politique.
Si la gauche aujourd'hui va très mal, la droite, elle non plus, n'est pas à la fête.
Alain Rebours
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François Hollande, moins bon président de la Ve République…
78 % des Français interrogés ne feraient pas confiance à François Hollande (TNS-SOFRES, mai 2014). Selon un sondage BVA-Le Parisien-Aujourd’hui en France (18 mai), le locataire de l’Élysée est jugé « meilleur président de la Ve République par moins de 0,5 % des Français et même par seulement 1 % des sympathisants de gauche ». Certes, comme le disait le regretté Philippe Séguin, « les sondages sont à la démocratie ce que l’amour vénal est à la romance ». Mais l’on sait bien que la cupidité peut parfois s’arranger avec Cupidon. Aussi doit-on concéder que cet échantillonnage d’une opinion aussi volatile que l’éther représente, même furtivement, son humeur du moment.
Que l’actuel gouverneur de la province France détienne le record du président le plus impopulaire de la Ve République ne saurait, pour autant, diminuer la responsabilité évidente du corps électoral qui l’a porté là où il est, un certain
6 mai 2012. O tempora, o mores ! Les Français seraient donc à ce point mécontents de celui que nombre d’enquêtes d’opinion considèrent comme incapable de gouverner et dont la cote de popularité est inversement proportionnelle à l’augmentation des chiffres du chômage.
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Frakass L'Europe De Demain
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La non-délocalisation : véritable enjeu politique ?
En France, et plus largement dans le monde occidental, l’industrie souffre d’une crise profonde : destructions d’emplois en masse, recul des exportations, perte de parts de marché, affaiblissement durable de sa part dans la création de la richesse nationale. Une absence de vision du rôle de l’industrie en France et une soumission au discours ambiant sont probablement parmi les facteurs prégnants de ce recul. Les pressions de différentes natures ont fait passer les sociétés qui fondaient une grande partie de leur richesse sur les activités industrielles à un capitalisme financier qui fait fi des territoires et les déstructure.
Le discours néolibéral des années 1980 porté par Ronald Reagan et Margaret Thatcher a quelque peu aveuglé les décideurs qui ont fait de la compétitivité par la réduction des coûts salariaux la pierre angulaire de leur stratégie de développement, politique qui perdure de nos jours.
On a également beaucoup disserté sur le fait que les industries françaises, en externalisant leurs activités opérationnelles sur des pays à faible coût de main d’œuvre, allaient de facto pouvoir se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée ; la différence d’emplois serait compensée par les emplois crées dans le secteur tertiaire. Pour être à peine caricatural, nous serions « la tête et Eux, les bras». Cette orientation a tourné court étant donné que les pertes d’emplois industriels ne pouvaient structurellement et culturellement, comme pourtant annoncé initialement, être compensées par les créations d’emplois de service.
Ce discours d’inspiration néo-libérale a convaincu les décideurs économiques et politiques : réduction au maximum du rôle de l’Etat («downsize the state») ; idéologie du marché libre (moteur du développement économique au sein de l’ Union européenne) ; pressions des actionnaires (qui ont imposé aux entreprises une exigence de dividendes rapides et par là, ont soumis ces dernières à utiliser les salariés comme variable d’ajustement pour générer des profits) ; accélérations des phénomènes mondialisants (en partie grâce à la dématérialisation de l’économie via les NTIC) ; compétitivité accrue en abaissant les coûts de main d’œuvre par le licenciement ou la délocalisation sur des pays à charges faibles, financiarisation de l’économie (qui, poussée à l’extrême, conduit à la crise des subprime), etc. A bien y regarder, ces pratiques ont souvent contribué à mettre en péril des pans entiers de la création de la richesse industrielle au bénéfice du pure gain financier. La délocalisation, parfois opérée à la hussarde, fait également partie de ces pratiques.
La désindustrialisation est une problématique qui dépasse le seul phénomène de la délocalisation. Des facteurs de nature différente l’expliquent tels les gains de productivité et l'externalisation de quelques activités vers le tertiaire, les conséquences de l’ouverture internationale, les délocalisations n’étant qu’un aspect ; délocalisations qui n’impactent d’ailleurs pas que l’industrie mais également les services.
Pourquoi alors se focaliser sur le rôle de l’industrie dans un pays comme la France ? Pourquoi craindre la désindustrialisation dans un pays qui professe être entré dans une nouvelle modernité dite ère post-industrielle ? Simplement parce que l’industrie y crée des chaînes de valeur, qu’elle induit une multiplication des services, qu’elle anime les territoires, qu’elle tire vers le haut le niveau de formation des hommes et qu’elle nourrit la recherche comme cette dernière est nourrie par elle au sein d’une synergie qui secrète l’innovation et recèle les vrais avantages compétitifs auxquels l’hypercompétition mondiale contraint le pays. Le progrès social, le progrès d’une nation est donc par essence attaché à la bonne santé de son industrie et à son développement.
Délocalisation : des enjeux divergents
La délocalisation s’est très vite imposée comme source de rentabilité par l’abaissement des coûts de main d’œuvre. La Chine s’est distinguée comme pays à charges faibles par défaut et a attiré un nombre impressionnant d’entreprises du monde entier. Nous nous interrogerons plus loin sur la pérennité d’une telle stratégie.
Inutile ici de gloser sur les bienfaits et/ou méfaits produits par les délocalisations. Le citoyen est abreuvé en permanence de chiffres, pourcentages et autres statistiques sur les emplois industriels détruits en France. Les médias sont une caisse de résonance de choix pour ce phénomène qui est loin de laisser la population indifférente. Pas un jour qui ne passe sans que la presse ne relate la fermeture d’une entreprise que leur stratégie conduit à quitter la France.
Si un exposé sur les avantages et menaces générés par la délocalisation ne s’impose pas, en revanche exposer la dichotomie qui existe aujourd’hui entre les intérêts de l’entreprise et ceux du territoire qui l’ont portée, voire vu naître et croître, est plus probant. Nous avons été instruits à penser la PME comme une entité ancrée dans son territoire, portée par un échange entre ses propres intérêts et ceux des parties prenantes locales qu’il s’agisse des salariés, administrations, entreprises tierces,… et évoluant dans une dynamique vertueuse dont la fonction – au-delà de ses activités industrielles et commerciales et de la réalisation de bénéfices – servait la cohésion sociale par la provision de l’emploi localisé.
La délocalisation vient chahuter le territoire : la disparition, souvent rapide, de l’entreprise signifie l’érosion du bassin d’emplois et par là, met en danger la cohésion sociale du territoire. Cela revient à dire que les intérêts des entreprises sont devenus fondamentalement divergents de ceux des territoires. Délocaliser rime donc bien avec rentabilité si l’on se place du côté de l’entreprise. Le territoire, lui, est perdant. On a là un changement de paradigme des plus inquiétants car il assigne une nouvelle tâche au territoire : comment limiter cette déstructuration, comment être suffisamment attractif et porteur de profits auprès des candidats à la délocalisation ? Que peut imaginer le territoire pour que les entreprises qui le structurent économiquement et socialement soient non-délocalisables ? Même si la généralisation du phénomène de délocalisation n’est pas une menace réaliste, un mouvement d’ampleur d’entreprises quittant la France pour les pays à faibles charges serait très grave car il mettrait en danger la cohésion sociale nationale, donc la pérennité de l’Etat.
Est-ce là un problème majeur ? Si l’on considère que la plus ancienne construction politique française est l’Etat-nation, que l’Etat-nation est l’Etat protecteur (ce qui n’est pas le protectionnisme), et que sa raison d’être démocratique est de protéger sa population, alors « oui », la mise en instabilité de l’Etat dans un pays comme la France est un problème des plus graves. L’Etat doit avoir les moyens de sa pérennité. Intimement lié à la structuration générale du pays qu’il organise, il est par ailleurs organiquement lié à l’entreprise, ce qui ne signifie pas qu’il doive être interventionniste. On peut donc affirmer, n’en déplaise aux thuriféraires du néo-libéralisme que la délocalisation est un agent de déstructuration économique, sociale et culturelle qui menace la société dans son ensemble et ébranle les fondations de la structure Politique française. Le découplage entreprise/territoire est la manifestation d’une puissance déclinante. Il est par conséquent urgent que non seulement le mouvement de délocalisation soit ralenti – il est peu réaliste de penser qu’il puisse être complètement endigué – mais également que soit encouragée la relocalisation.
La relocalisation : nouvelle stratégie de reconquête industrielle ? L’exemple états-unien.
Dévoilons un secret de Polichinelle : les Etats-Unis, pour un grand nombre pays du libéralisme par excellence, n’ont jamais été… libéraux ; ils ont en effet fréquemment pratiqué un libéralisme à sens unique, unilatéral et en cela ont eu une position contraire aux lois sur le commerce mondial qu’ils contribuaient à édicter et imposer. Contrairement aux idées reçues, les Etats-Unis ne constituent en rien un marché libre comme l’est l’Europe, par exemple. Ils sont fondamentalement une terre de marchés opposables, l’Etat Fédéral intervenant souvent comme protecteur in fine des intérêts nationaux . Cette position tend à prouver que l’économie est au service de l’hégémon américain et que le diptyque public-privé fonctionne comme augmentateur de la puissance nationale états-unienne.
Le modèle de développement économique américain a été adopté pour la plupart des démocraties industrielles, suivistes, attirées par un système qui a su vendre son modèle sous l’angle de la modernité économique et de la profitabilité maximale.
On s’interrogeait plus haut sur la pérennité des délocalisations vers la Chine. Les Etats-Unis, promoteurs de la délocalisation à outrance, en ont fait leur atelier au point que l’interdépendance entre les deux nations n’est plus exclusivement manufacturière. Un grand nombre d’entreprises états-uniennes se sont engagées sur la voie de la délocalisation au détriment des équilibres sociaux territoriaux. Cette situation n’est peut-être pas inscrite dans la durée et de grands groupes ont d’ores et déjà initié une politique de relocalisation (NCR, Ford, Caterpillar, GE) tout comme des PMI (Outdoor greatroom, Peerless industries, Sleek audio, Coleman, etc.), le gain d’emplois étant d’environ de six à sept mille en deux ans.
Le phénomène est naissant mais va s’accentuer au cours des cinq prochaines années. Les raisons invoquées par le Boston Consulting Group dans un rapport récent sont la forte de hausse des coûts salariaux en Chine, les coûts logistiques de plus en plus élevés, la prévision d’une hausse inévitable de l’énergie, l’éloignement du marché domestique et les délais d’acheminement, et parce que selon BCG, la Chine n’est plus un pays de production intéressant. Elle est maintenant concurrencée par des pays à plus faibles charges comme le Vietnam, le Cambodge, le Mexique, etc.
Ces retours aux Etats-Unis sont motivés moins par des préoccupations sociales que par les coûts induits par la délocalisation sur les activités où la main d’œuvre ne constitue pas l’essentiel des coûts de production. La délocalisation restera la stratégie choisie pour les groupes qui produisent des biens à fort contenu de main d’œuvre.
Il est intéressant de noter que ces retours d’entreprises se font souvent dans les états les plus pauvres des Etats-Unis (Kansas, Alabama, Tennessee) ou ceux ayant perdu une grande partie des industries traditionnelles (Illinois) car le coût du travail d’un état à l’autre varie. Il existe donc une forme de dumping social domestique qui bien que peu enviable va bénéficier au pays tout entier. On assiste donc à un recouplage entreprises/territoire qui fait converger les intérêts des uns et des autres même si la nature de ces intérêts (profit pour les entreprises, cohésion sociale pour les territoires) est différente.
En France, un phénomène du même type existe. Il est actuellement faible. On compte à peine une dizaine d’entreprises qui ont fait le choix de la relocalisation. Ce phénomène peut-il constituer une nouvelle donne économique comme le pense BCG pour les Etats-Unis ? C’est inenvisageable. On imagine mal l’Etat encourager une situation où le SMIC en Limousin serait de 20% inférieur à celui de l’Alsace ! Notre culture et tradition sociales reposant sur la solidarité et l’égalité garanties par l’Etat impartial, les régions ont peu de chances de se voir invitées à pratiquer le dumping social. On en déduit que si les phénomènes de relocalisation sont peut-être amenés à se développer – et l’Etat y engage déjà les entreprises par un soutien financier en particulier – la voie majeure qu’il convient de promouvoir est la non-délocalisation des industries. C’est là tout l’enjeu Politique qui assurera à la France cohésion sociale, pérennité de son modèle, puissance et influence.
A un moment où le pays s’apprête à élire son président de la République pour un mandat de cinq années, qui s’annoncent cruciales en termes éminemment stratégiques pour son l’avenir, on s’interroge sur l’existence d’une vision à long-terme des candidats dont le discours fait de généralités lancinantes et d’incantations pro-industrielles creuses ne propose rien de concret. Autrement dit : rien ! Il est par conséquent urgent que les candidats à la présidence soient convoqués à une vision d’une France industrielle, 2°) une vraie stratégie non partisane, 3°) une ambition et surtout 4°) un courage politique qui assurent la pérennité du modèle français et qu’ils réinstaurent au centre du débat politique un discours éclairé, pragmatique et sincère sur la puissance industrielle de la France en en dessinant les contours stratégiques et tactiques à long terme. Il est grand temps d’oser les débats interdits, de faire de l’économie et un peu moins d’idéologie.
Si la crise que nous traversons a eu au moins un mérite, c’est celui de faire prendre conscience aux citoyens de l’importance de l’industrie dans la création de la richesse collective et dans la vigueur économique et sociale des territoires. Les politiques en sont-ils fondamentalement convaincus ?
Pierre Deplanche
notes : Le Buy American Act, la loi Exon Florio ne sont que quelques exemples probants de la façon dont les Etats-Unis protègent leurs intérêts économiques nationaux.
“Made in America, again. Why manufacturing will return to the US”, BCG.
source : http://www.infoguerre.fr/edito/edito-non-delocalisation-veritable-enjeu-politique/