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  • Ce que nos enfants n’apprennent plus au collège

    Le saviez-vous ? Clovis, Saint Louis ou François I er , mais aussi Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étudiés dans les collèges français ! Rayés des programmes ou relégués en option. Raison invoquée par l’Education nationale: il faut consacrer du temps, entre la sixième et la cinquième, à «l’enseignement des civilisations extra-européennes», de l’empire du Mali à la Chine des Hans. C’est ce scandale pédagogique et culturel que dénonce l’historien Dimitri Casali dans son salutaire Altermanuel d’histoire de France (Perrin), dont Le Figaro Magazine publie des extraits. Superbement il lustré, l’ouvrage se présente comme un complément idéal aux manuels scolaires recommandés (ou imposés) par les professeurs de collège. Qui fixe les programmes scolaires en histoire ? L’enquête du Figaro Magazine montre que la question engage l’avenir de notre société.

    Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles. Les migrations des IVe et Ve siècles (les fameuses «invasions barbares»), pourtant fondamentales dans l’histoire de l’Europe, ne sont plus évoquées.Ces absences sont incompréhensibles. Comment comprendre la naissance du royaume de France sans évoquer Clovis? Comment mesurer «l’émergence de l’Etat en France » sans appréhender le règne de Louis IX? La Renaissance sans connaître François Ier? «L’affirmation de l’Etat » sans expliquer Louis XIII et Richelieu? Tous les historiens s’accordent sur l’importance de ces personnages et de leur œuvre, non seulement politique, mais aussi économique et culturelle.Le règne de Louis XIV est quant à lui relégué à la fin d’un programme de cinquième qui s’étend sur plus de mille ans d’Histoire. Faire étudier aux élèves en fin d’année scolaire cette longue période (1643-1715) tient de la mission impossible, sachant que les enseignants peinent à boucler des programmes surchargés. Ce règne est de plus noyé dans un thème «L’émergence du "roi absolu" » qui s’étend du début du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. C’est ainsi tout un pan de l’histoire de France qui risque d’être partiellement ou – au pire – pas du tout traité. Le règne de Louis XIV est pourtant décisif, tant dans l’affirmation du «pouvoir absolu» que dans le rayonnement de la civilisation française, en France et à l’étranger, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Le Brun, Le Nôtre, Hardouin-Mansart, Lully, La Fontaine, Corneille… Autant d’artistes et d’écrivains qui risquent de n’être jamais évoqués dans les classes.

    Lire la suite sur LeFigaro.fr

    Bonus : 

    Voici la réponse du manuel Vuibert "Concours professeur des écoles – Système éducatif – L’essentiel en 50 fiches – Concours 2014/2015"  à la question « Qu’est-ce qu’être européen aujourd’hui ? ».

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  • Fête de la Ligue du Midi

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  • Histoire d’un mensonge : Napoléon n’a pas perdu l’Alsace et la Moselle !

    La guerre de 1870 et la perte de l’Alsace-Moselle qui en a découlé est le principal reproche formulé à l’égard de Napoléon III. Or, la perte des trois départements est davantage le fait de la République naissante que de l’Empereur alors prisonnier, car la perte de ces provinces fut avant tout la sanction infligée par l’Allemagne à la France pour la guerre à outrance voulue par les républicains.

     

    I. Napoléon III et l’impératrice hostiles à la guerre

    Il faut rappeler d’abord que Napoléon III, alors usé par la maladie, était hostile à la guerre et a cherché à l’éviter jusqu’au bout. Le Corps législatif l’a votée sous ses yeux catastrophés, ce même Corps législatif qui avait repoussé la loi Niel de 1867 visant à mettre l’armée française au niveau de l’armée prussienne avec un renforcement des effectifs mobilisables. Il faut rappeler aussi que c’est Bismarck qui voulait la guerre, et non la France.

    La princesse de Metternich, épouse de l’ambassadeur d’Autriche en France, rapporte dans ses Mémoires l’état d’esprit de Napoléon III :
    « l’empereur me parla de ses préoccupations au sujet de la guerre qui menaçait d’éclater ! L’impératrice s’en montrait tout aussi affectée, et on en a menti impudemment en prétendant qu’elle y poussait avec acharnement. Je puis affirmer que tous deux en étaient également effrayés, et qu’ils éprouvaient le plus grand et le plus ardent désir de voir ce fléau évité à leur pays. « On fera tout au monde, disait l’empereur, pour empêcher que la guerre n’éclate, je crains seulement que les esprits ne s’échauffent, et qu’on ne puisse pas endiguer le torrent d’un enthousiasme dangereux qui, s’il se répand, forcera la main au gouvernement. L’opinion publique ne se laisse guère maîtriser par le temps qui court ! » […]
    « Nous allons à l’encontre d’événements d’une gravité extrême, et le meilleur serait d’éviter toute collision ! ». L’impératrice abonda dans son sens et s’écria : « Ah ! que Dieu fasse qu’il n’y ait pas de guerre, mais la paix achetée au prix du déshonneur serait un malheur égal, et la France ne s’en accommoderait pas ! ». Voilà comment l’impératrice Eugénie voulait la guerre. »(Souvenirs). (1)

    II. Les républicains repoussent des propositions de paix avantageuses

    Le 19 juillet, la guerre fut déclarée, puis vint les défaites successives dues à l’infériorité numérique, aux désaccords entre les généraux sur la stratégie à suivre, et à leur incompétence sur le champ de bataille.

    Jules Favre
    Jules Favre.

    Le 4 septembre 1870, deux jours après la capitulation de Sedan, les républicains, appuyés par la trahison de Trochu, proclamèrent la République à l’Hôtel de ville de Paris. La défaite fut une divine surprise pour les républicains comme l’avouèrent certains d’entre eux.

    Voici alors ce que rapporte le baron Eugène Eschassériaux, député bonapartiste, dans ses Mémoires :
    « Le gouvernement du 4 septembre voulant se maintenir à tout prix, avait résolu de ne pas faire la paix et de se lancer dans une guerre à outrance. Le moyen était de tromper le pays et de lui faire croire que la Prusse voulait continuer la guerre. […] Le refus d’armistice était un odieux mensonge sur lequel s’est appuyée toute la politique des gens du 4 septembre et dont la fausseté a été reconnue plus tard par Jules Favre lui-même ». (2)
    Le 18 septembre 1870 eut lieu l’entrevue secrète de Ferrières entre Bismarck et Jules Favre. Bismarck ne demanda que la cession de la ville de Strasbourg et sa banlieue : « [La sécurité de l'Allemagne] ne peut être garantie que par une cession de territoire. Strasbourg est une menace perpétuelle contre nous. Il est la clef de notre maison et nous la voulons. » (3)
    « Nous demandons l’occupation de toutes les forteresses assiégées dans les Vosges, celle de Strasbourg et la garnison de cette place prisonnière de guerre. » (4). Le républicain fit pourtant croire et publier que Bismarck réclamait déjà l’Alsace-Moselle. Jules Favre avouera lui-même son mensonge, comme on le verra par la suite. Par ailleurs, les deux dernières citations de Bismarck sont tirées des écrits de Favre lui-même. Les républicains craignaient un renversement s’ils acceptaient les conditions. « Il n’y avait qu’un moyen d’entraîner le pays, c’était de lui cacher la vérité, et de lui présenter une peinture si exagérée des exigences de la Prusse, que les cœurs se soulevassent d’indignation, et qu’il ne sortît de toutes les poitrines qu’un même cri : la guerre ! »(Paul de Cassagnac, 5).

    Le 20 septembre, Favre déclara que le gouvernement ne céderait « pas un pouce de nos territoires, pas une pierre de nos forteresses ». Le Journal officiel du 22 septembre porta la déclaration mensongère aux Français, lesquels purent y lire que la Prusse réclamait l’Alsace-Lorraine.

    Le 1er novembre 1870 eut lieu une nouvelle rencontre, Bismarck imposa des conditions plus dures qu’à Ferrières : l’Alsace (pas encore la Moselle) et deux milliards de francs-or, ainsi que la convocation immédiate d’une Assemblée nationale. Adolphe Thiers essaya de convaincre, en vain, le gouvernement provisoire de faire la paix, sans quoi la France risquait de subir des pertes plus dures encore, notamment la Lorraine. Le gouvernement républicain resta sourd.

    Finalement, la paix ne fut signée que le 10 mai 1871, la France cédant alors l’Alsace (à l’exception de Belfort) et la Moselle, et versant une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or.

    Quant au mensonge de Jules Favre sur l’entrevue de Ferrières, il ne fut éventé que le 17 février 1871 dans un bureau de l’Assemblée nationale. M. de Valon, député du Lot, alors secrétaire, consigna les propos de Favre. Il les divulgua le 16 juin 1871 à la Chambre. Voici ce qu’écrit le bonapartiste Paul de Cassagnac à ce propos : « Cette révélation était foudroyante. Elle apprenait tout à coup au pays qu’il avait été odieusement trompé par le gouvernement du 4 septembre ; et qu’il aurait pu conclure la paix six mois plus tôt sans céder deux provinces, et sans répandre inutilement le sang de tant de malheureux. » (6). Jules Favre donna alors à la Chambre des députés le 17 juin 1871 une autre version de l’entrevue de Ferrières (7), ce qui revenait à admettre son mensonge. Il affirma que de toute façon, qu’aucun Français n’était prêt à concéder Strasbourg aux Prussiens (!!!) …

    III. Pourquoi les républicains ont menti

    Bismarck ne considérait pas les républicains comme représentants légitimes de la France en 1870-1871. C’est pour cela qu’il demandait comme condition non négociable à la paix la tenue de nouvelles élections. Or, en septembre 1870, les républicains craignaient d’essuyer une large défaite (et de perdre ainsi le pouvoir) dans le cadre d’élections législatives : quatre mois auparavant, plus de sept millions de suffrages venaient encore acclamer l’Empire !
    Les rapports des préfets adressés au gouvernement insurrectionnel en 1870 assuraient d’autre part que les populations rurales étaient restées fidèles à la dynastie impériale.

    Le camouflet pour les républicains aux élections ne vint qu’en février 1871, quand il ne fut plus possible de repousser la paix. A défaut de bonapartistes (Gambetta les empêcha de se présenter par son arrêt du 31 janvier), ce sont les royalistes que les Français envoyèrent en masse à la Chambre des députés.

    L’Empereur eut bon dos pour la perte des trois départements …
    Rappelons qu’il fut favorable à la paix moyennent Strasbourg et sa banlieue.

    Notes : 
    1. METTERNICH Pauline (von), « Je ne suis pas jolie, je suis pire ». Souvenirs. 1859-1871, Paris, Le Livre de Poche, 2010, pp. 176-177.
    2. ESCHASSÉRIAUX Eugène (baron), Mémoires d’un grand notable bonapartiste, 1823-1906, présentées par François Pairault, Saintonge, Sire de Pons, 2000, p. 109.
    3. FAVRE Jules, Gouvernement de la Défense nationale, tome I, Paris, Plon, 1871, p. 165.
    4. Ibid., p. 183. Voir aussi page 440.
    5. CASSAGNAC Paul (de), Histoire de la Troisième République, Paris, Lachaud et cie, 1876, p. 101.
    6. Ibid., pp. 106-107.
    7. « Assemblée nationale » (rapport des débats du 17 juin) dans Journal des débats politiques et littéraires, n° du 18 juin 1871, pp. 2-3. « Je demande quel est le Français qui au 18 septembre aurait accepté la paix en cédant Strasbourg. Strasbourg qui versait son sang, Strasbourg qui était incendiée et qui donnait l’exemple du plus patriotique courage ! » (Favre) – Consulter sur Gallica.

    D’autre part, Journal officiel du 17 juin 1871 :
    De Valon : « M. Jules Favre ne s’est pas contenté de nous déclarer que, contrairement à ce qui avait été mentionnné dans des documents antérieurs, la Prusse, à la date du 17 février, n’avait pas exigé la cession de l’Alsace et de la Lorraine ; il nous a dit qu’à Ferrières, c’est-à-dire le 18 septembre, il avait été question d’autre chose que de l’armistice, que le mot de paix avait été prononcé. Il nous a dit qu’à Ferrières, le 18 septembre, M. de Bismarck lui avait proposé de faire la paix, moyennant la cession de Strasbourg et de sa banlieue. » 
    Plusieurs membres : « Oui, oui, c’est vrai » !« 

  • Nigel Farage, Marine Le Pen et les autres ont encore quelques jours pour s’entendre

    Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) est le premier bénéficiaire de l’incapacité des partis eurosceptiques et de droite nationale à s’entendre pour constituer un groupe commun au parlement européen. Le Parti Populaire Danois (DF) qui compte quatre eurodéputés et le parti des Vrais Finlandais qui compte deux eurodéputés ont annoncé s’inscrire au groupe des Conservateurs et Réformistes Européens fondé il y a cinq ans à l’initiative du parti conservateur britannique de David Cameron.

    Alors que les discussions pour les appartenances de groupes ne sont pas terminées, le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens peut d’ores et déjà compter sur autant d’eurodéputés que n’en rassemble à ce jour l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), groupe libéral dont Guy Verhofstadt est le meneur. Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens devrait probablement attirer également à lui les sept eurodéputés de l’AfD, parti eurosceptique allemand, et devenir peut-être le troisième groupe au parlement européen.

    Il est regrettable de constater à quel point les partis eurosceptiques, les partis populistes et les partis de droite nationale se montrent incapables de constituer ensemble un groupe politique solide. Bien entendu, il existe entre ces partis plus que des nuances mais constituer un groupe politique n’est pas prétendre uniformiser la ligne de conduite des partis qui le composent. Il suffit à ce sujet de constater que le Parti Populaire Européen, principal groupe au parlement européen, réunit des composantes aussi différentes que les Français libéraux de l’UMP, les Belges de centre-gauche du CDH, les Espagnols de centre-droit du Parti Populaire, les ultraconservateurs hongrois du Fidesz et le Parti Nationaliste de Malte (liste non exhaustive).

    http://medias-presse.info/nigel-farage-marine-le-pen-et-les-autres-ont-encore-quelques-jours-pour-sentendre/11043

  • Pourquoi les Chambres de commerce se rebellent contre le gouvernement

    Dans un texte au vitriol, les Chambres de commerce et d’industrie de France ont décidé de suspendre leur collaboration avec le gouvernement. Elles remettent en cause la refonte du réseau qu’envisage sérieusement l’exécutif. 
    Habituellement policée, la communication des Chambres de commerce et d’industrie de France (CCI) est désormais agressive. Très agressive même. Dans leur viseur ? Le gouvernement.
    Dans la foulée de la publication par Les Echos d’un rapport provisoire de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET), dont la version définitive est attendue cet été, les CCI de France s’en prennent directement à l’exécutif.
    Le "mépris affiché du gouvernement"
    "Les présidents de CCI réunis ce jour, mardi 27 mai, en assemblée générale de CCI France, constatent le mépris affiché du gouvernement envers l’engagement bénévole de 5.000 chefs d’entreprise, élus, au service des entreprises et des territoires. C’est donc la fonctionnarisation de ces élus de CCI par leur mise sous tutelle qui est envisagée. Ils constatent le dédain des corps intermédiaires que sont les CCI, qui œuvrent au quotidien, sans relâche et sans fanfaronnade, auprès des entreprises pour promouvoir les politiques publiques. C’est donc le contrat d’objectifs et de performance que le gouvernement a pourtant réclamé et signé avec les CCI le 28 mai 2013, qui est foulé aux pieds".
    "Ils constatent la désinvolture du gouvernement à l’égard du rôle, des missions et des propositions des CCI. C’est donc leur efficacité, leur efficience qui ne sont pas prises en compte, alors qu’elles ont joué la transparence, ce sont donc les propositions fortes d’évolution qu’elles ont portées, qui ne sont même pas étudiées. Ils constatent la négation du dialogue que le gouvernement prône par ailleurs, clé de voûte du pacte de confiance signé entre les CCI et le gouvernement le 28 mai 2013. Ce sont donc des principes de coopération qu’il a édictés et qu’il dévoie dès qu’ils sont posés".
    "Le hold-up" du gouvernement sur l’argent des entreprises
    "Ils constatent le hold-up qu’organise le gouvernement sur l’argent des entreprises, en confondant délibérément un fonds de roulement nécessaire pour engager des investissements productifs avec un bas de laine. C’est donc les investissements structurants réalisés chaque année par les CCI au profit des entreprises et des territoires qui sont condamnés. Ils constatent l’irresponsabilité avec laquelle le gouvernement traite la formation et l’emploi des jeunes en réduisant les moyens des écoles, des centres de formation d’apprentissage. C’est donc l’avenir de très nombreux jeunes élèves et apprentis qui est fragilisé à quelques mois de la rentrée scolaire", détaille le texte de CCI, dont le ton pourrait faire passer les attaques du patronat – ou des syndicats – pour d’aimables réprimandes faites par de vieux amis.
    Concrètement, les 145 chambres réunies en Assemblée générale mardi ont voté à 95% une "motion de défense des entreprises par les CCI inscrite dans la défiance vis-à-vis du gouvernement".
    Effet immédiat
    Par cette motion, les présidents des CCI "actent la décision de suspendre tous les travaux en cours avec le gouvernement, tant au niveau national, que régional et territorial, ainsi que celle de ne plus promouvoir les politiques publiques, notamment le Pacte de responsabilité. (…) Cette suspension prend effet immédiatement et jusqu’à ce que le gouvernement ait pris une décision que les CCI espèrent raisonnable, évitant ainsi de casser l’économie dans les territoires et préservant l’emploi des collaborateurs impliqués du réseau des CCI ", précise le texte.
    Des coupes budgétaires à venir
    Pour mémoire, le rapport provisoire met en avant la "situation financière confortable" du réseau des CCI et préconisent de sévères coupes budgétaires, avec des prélèvements sur fonds de roulement, la réduction d’un tiers de la taxe affectée…
    Ses auteurs reprochent aussi aux CCI d’être très mal gérées, d’intervenir "dans des champs où agissent parfois de multiples acteurs", de disposer encore d’un réseau "très atomisé" et, surtout, de bénéficier d’une "situation financière confortable".
    Le document rappelle que le produit de la taxe affectée aux CCI (taxe pour frais de chambre) a bondi de 19 % en euros constants entre 2002 et 2012. "Depuis 2002, l’Etat a affecté au réseau des CCI un financement qui excédait ses besoins, ce qui a permis l’accumulation de réserves financières très conséquentes", précise le rapport, permettant notamment une politique salariale "dynamique" au sein du réseau consulaire où les rémunérations auraient augmenté de 35 % entre 2004 et 2012.
    Selon l’IGAS et l’IGF, le " trop versé" aux CCI entre 132 millions et 206 millions d’euros en moyenne par an. Dans ce contexte, le rapport plaide pour une refonte radicale du réseau afin de ramener le nombre de CCI de 145 aujourd’hui à une par région d’ici à 2017.

    SourceVoxNR

    http://la-dissidence.org/2014/05/30/pourquoi-les-chambres-de-commerce-et-dindustrie-se-rebellent-contre-le-gouvernement/

  • A lire : La tyrannie médiatique de Jean-Yves Le Gallou

    La-Tyrannie-mediatique-Le-Gallou.jpgLa France et l’Europe vivent à l’heure de la tyrannie médiatique. L’opinion y est façonnée par les grands médias qui infligent leur rythme, dictent leur idéologie et véhiculent les préjugés dominants. Ainsi, les informations adressées aux citoyens et aux agents économiques tendent à imposer, par leur nature, une vision déformée de la réalité. 

         Le phénomène ressemble à la réfraction de la lumière décrite par les physiciens : un rayon lumineux change d’orientation quand, après traversé une couche d’air, il traverse un liquide ; c’est ainsi qu’un pinceau nous paraît brisé lorsque son plumet est plongé dans l’eau. A la réfraction de la lumière répond la réfraction de l’information : il n’y a pas d’événement indépendamment de celui qui en rend compte. Avant d’accéder à un auditeur, un spectateur ou un lecteur, un fait brut est traité par le média qui le diffuse et impose tout à la fois : 

    - Son tempo ; 

    - Sa grille d’analyse idéologique, généralement en phase avec le conformisme dominant (antiracisme, mondialisation, repentance, rupture de la tradition) ; 

    - Ses angles d’approche de l’événement, la focalisation, la marginalisation, voire l’occultation de l’information. 

    - Son vocabulaire, simplificateur mais aussi signifiant au regard du politiquement correct ; 

    - Les intérêts particuliers – électoraux, économiques ou publicitaires – qu’il défend. Informer, c’est porter à la connaissance d’autrui des faits précis, si possibles exacts et vérifiés, mais aussi replacés dans leurs contextes, notamment historique et géographique. Ce travail est long et compliqué pour celui qui informe... et parfois rébarbatif pour celui qui est informé. Mais tel est le prix d’une véritable démarche journalistique. 

         Communiquer, en revanche, implique de scénariser et théâtraliser des données – vraies ou fausses – dans un but idéologique, politique ou commercial. De même que la mauvaise monnaie chasse la bonne (loi de Gresham), la communication sature et remplace l’information : on l’a vu, durant la campagne présidentielle française de 2012, lorsque les équipes des candidats en meeting filmaient leurs propres images, avant de les distribuer aux grandes chaînes, réduites au rôle de simples relais de communication ! Comment traiter un sujet de manière indépendante, voire originale, si l’on ne maîtrise pas la sélection et la production du contenu ? La réponse est simple : ce n’est pas possible. 

         Commercialement, le marché de la communication est beaucoup plus important que le marché de l’information. L’offre y est plus importante notamment grâce à l’explosion des budgets com’ des organismes publics et des entreprises. En outre, la communication exige moins d’efforts pour le consommateur : plus facile à avaler que l’information, elle est plus distrayante et correspond aux exigences du « story telling » - ces contes pour (grands) enfants. 

         Le remplacement de l’information par la communication participe de la marchandisation du monde. Elle est aussi un moyen de le changer puisque l’information transformée en communication n’est plus gouvernée par des règles éthiques de véracité, mais par des jeux de puissance et des règles de marketing, adoptées dans l’objectif de distraire des clients ou de servir les intérêts idéologiques, politiques ou commerciaux des commanditaires. 

         A titre d’exemple, une grande marque d’automobile n’accordera pas de publicité à un journal souhaitant faire une enquête « anxiogène » sur les accidents de la route... En revanche, elle achètera une double page ou un spot de 50 secondes si les journalistes se rabattent sagement sur un sujet ludique vantant les mérites des grosses berlines ou les joies de la conduite sportive. Pour un patron de rédaction dépendant des actionnaires, le choix est alors vite fait entre l’information et la communication. Et le pigiste de bonne volonté peut aller faire des avions en papier avec ses statistiques routières.

    http://www.oragesdacier.info/2014/06/a-lire-la-tyrannie-mediatique-de-jean.html

  • «Cyniquement, nos dirigeants ont enterré les classes populaires»

    Dans un long entretien à FigaroVox, Christophe Guilluy revient sur le résultat des européennes et la réforme territoriale. Pour lui, la classse dirigeante n'a toujours pas pris la mesure de la crise économique, sociale et identitaire que traverse la France périphérique.
    Christophe Guilluy est géographe et consultant auprès de collectivités locales et d'organismes publics. En 2010, son livre connaissent un réel succès critique et plusieurs hommes politiques de droite comme de gauche affirment s'inspirer des analyses de ce dernier essai. Un documentaire intitulé La France en face, réalisé par Jean-Robert Viallet et Hugues Nancy, diffusé sur France 3 le 27 octobre 2013, est également très fortement inspiré de ce livre .
    FigaroVox: Votre travail de géographe a mis en lumière les fractures françaises. Que vous inspire la réforme territoriale? Après la victoire de Marine Le Pen aux élections européennes, celle-ci répond-elle aux véritables enjeux?
    Christophe Guilluy: Lorsqu'on connaît la crise économique, sociale, identitaire que traversent les catégories populaires sur les territoires de la France périphérique, ce débat médiatico-politique sur la bonne échelle régionale paraît totalement anachronique. L'ouvrier à 800 euros par mois qui habite au fin fond de la Normandie se moque de savoir si le duché de Normandie va être reconstitué.
    Après le résultat électoral du 25 mai, lancer un tel débat, c'est dire aux Français, «je ne vous ai pas compris et je ne vous comprendrai jamais!». Pourquoi 14 régions et non pas 6? Si on part du principe que pour être fort, il faut regrouper les régions, je propose de regrouper les 22 régions et d'en faire une méga région qu'on appellerait «la France»!
    Quelles sont ces fractures françaises qui minent le territoire et qui selon vous ne sont pas prises en compte par cette réforme?
    Je suis géographe, mais paradoxalement je crois davantage aux gens qu'aux territoires. Cette réforme hors-sol oublie l'essentiel, c'est-à-dire le destin des catégories populaires des pays développés dans la mondialisation. Depuis ces 40 dernières années, ces dernières sont mises à l'écart des territoires et secteurs économiques qui comptent, des zones d'emplois les plus actives.
    Dans un contexte de mondialisation, ce phénomène n'est pas propre à la France, mais touche tous les pays européens ainsi que les Etats-Unis. Aujourd'hui, pour fonctionner, «la machine économique» a besoin de cadres qui travaillent dans des secteurs de pointe et d'immigrés à exploiter dans les services, le tout réunis dans les grandes métropoles. Les autres catégories sont rejetées à la périphérie.
    Si l'on s'arrête aux critères basiques de création de richesses, c'est un système qui fonctionne puisque la France reste la cinquième puissance économique mondiale. Mais les catégories modestes, qui sont majoritaires puisqu'elles pèsent au moins 60% de la population, ne sont pas intégrées économiquement. La société se cristallise autour de cette nouvelle géographie qui provoque l'émergence de fractures politiques. La victoire de Marine Le Pen aux européennes en est la démonstration.
    Quel rôle la question de l'immigration joue-t-elle dans ces nouveaux clivages sociaux et territoriaux?
    Les logements sociaux des grandes villes se sont peu à peu spécialisés dans l'accueil des flux migratoires que ces catégories populaires, pourtant éligibles au parc social, cherchent à éviter. A la lisière des métropoles, celles-ci vivent dans des endroits moins valorisés foncièrement. Elles sont de moins en moins mobiles et quand elles sont propriétaires, la valeur de leur bien ne leur permet ni de vendre, ni d'acheter ailleurs. Dans cette insécurité sociale et économique, leur toit et leur «village» restent leurs dernières protections. Du coup, le rapport à l'autre devient fondamental. Car, dans une société multiculturelle où «l'Autre» ne devient pas «soi», les gens ont besoin de savoir combien va être «l'Autre» dans leur village. Ce n'est pas quelque chose de typiquement Français, mais d'universel. Posez la question de «l'Autre» et des flux migratoires dans n'importe quel pays, de la Chine à la Kabylie en passant par le Portugal, la réponse sera toujours la même: «je n'ai pas envie de devenir minoritaire chez moi». 
    C'est un ressort essentiel du vote FN et du vote dit populiste partout en Europe. Cela structure complètement la carte électorale et de plus en plus. L'exemple de la Bretagne est particulièrement intéressant. L'idée que les fondamentaux bretons, comme la culture catholique, protégeraient du vote FN est battue en brèche par la réalité. La conjonction de la crise économique et de l'immigration produit les mêmes effets que sur les autres territoires. En revanche, dans les grandes métropoles, le vote FN est moins important car c'est là que se trouvent les gagnants de la mondialisation. Dis autrement, le multiculturalisme à 5000 euros par mois, ce n'est pas la même chose qu'à 500 euros par mois!
    Cette réforme ne risque-t-elle pas paradoxalement d'accentuer les déséquilibres et de creuser les lignes de fracture? Ceux qui craignent un morcellement territorial digne du Moyen-âge ont-ils raison?
    Les difficultés sociales dans la France périphérique sont essentiellement prises en charge par les maires et les conseils généraux. C'est un maillage qui est encore efficace, notamment grâce à la connaissance de terrain d'élus locaux capables de faire pression au niveau national pour ramener des services publics. Dans la France périphérique où les catégories populaires se sentent délaissées, la présence d'institutions et de collectivités visibles assure encore une forme d'intégration. En toute «cohérence», avec la disparition des départements, la France des invisibles accoucherait d'institutions invisibles! La boucle serait bouclée! Derrière une réforme qui peut apparaître comme consensuelle, le projet est toujours le même: renforcer les grandes métropoles mondialisée, mais quid des autres territoires. Je pense que cyniquement nos dirigeantes ont enterré les classes populaires depuis longtemps. Peut-être ont-ils pensé qu'elles n'allaient pas se reproduire et qu'ils pourraient faire une société avec des cadres uniquement? Sauf que les gens continuent à vivre, qui plus est assez vieux. La classe politique se trouve donc confrontée à une réalité sociale imprévue et dispersée dans l'espace. N'ayant pas de contre-modèle, elle n'a d'autre choix que de booster économiquement ce qui fonctionne et de faire un peu de redistribution. Le problème c'est qu'avec la dette, cela devient de plus en plus compliqué de redistribuer et les gens commencent à manifester leur colère comme on peut le voir à travers le vote FN ou à travers le mouvement des Bonnets rouges.
    Alors, comment rapprocher les métropoles de la périphérie? Cela passe-t-il par davantage de décentralisation ou au contraire par une recentralisation?
    Face à des espaces métropolitains économiquement et politiquement riches et puissants, il faut penser un modèle économique pour les autres territoires. Mais rien ne sera possible sans un renforcement du pouvoir politique de cette France périphérique et le partage d'un diagnostic. Or, les dirigeants actuels, qui pour l'essentiel viennent tous des grandes métropoles, ne veulent pas l'entendre. Pour elles, les classes populaires ne comptent pas. Mais une situation comme celle-là ne sera pas viable très longtemps d'autant plus que ces dernières commencent à saisir qu'elles ne sont pas «quantité négligeable», mais qu'elles sont la majorité. Mécaniquement, on va donc assister à une montée des radicalités sociales et politiques. Sur le long terme, c'est jouer avec le feu.

    Christophe Guilluy

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EupkEAAFkZNIYLfthR.shtml

  • Le dernier Chef d’Etat qui a vécu la guerre...

    Ce 6 juin est sans doute le dernier qui voit autant de vétérans se presser autour des plages du Débarquement : combien seront-ils encore dans une décennie ? Mais, parmi les chefs d’Etat eux-mêmes, il n’y a plus qu’un témoin de ces temps sombres d’une guerre qui a ravagé notre pays et bien au-delà de nos terres et des mers : c’est la reine Elisabeth II,... 

    ...pour laquelle notre République, née orpheline, a des égards tout particuliers, comme si elle avait quelque crime ancien à se faire pardonner, y compris aux yeux de la souveraine britannique...

    Elisabeth durant la guerre, future reine d’Angleterre

    Dans le quotidien La Croix (31 mai-1er juin 2014), c’est Geneviève Jurgensen qui rend un bel hommage à cette vieille dame au regard malicieux qui fut aussi une jeune fille courageuse au moment des bombardements sur l’Angleterre des années 1940 : « (…) Vous étiez à Londres sous les bombes, près de vos parents. Une bombe est tombée sur votre propre maison, le palais de Buckingham, dans les tout premiers jours des tout premiers bombardements. « Grâce à cela, a dit votre mère, je peux regarder dans les yeux les habitants des quartiers est », quartiers populaires et fort peuplés, victimes des premiers Blitz. Pressée par l’opinion publique de vous mettre avec votre soeur à l’abri au Canada, votre mère a répondu : "Mes enfants ne partiront pas sans moi. Je ne partirai pas sans le roi. Et le roi ne partira jamais." » [...]

    Jean-Philippe Chauvin - La suite sur Nouvelle Chouannerie