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  • Europe : L’avenir de l’industrie se trouve sur la rive sud de la Méditerranée

    La crainte de nationalisations est tout à fait déplacée et aucun slogan des révoltes arabes de 2011 n’a montré d’hostilité au capital étranger, européen ou non européen. Il convient simplement de sortir progressivement de la logique des zones franches et des avantages fiscaux qui ne sont en rien corrélés avec des indicateurs de développement des capacités de maîtrise et d’innovation technologiques.

    Si l’on songe que la côte sud de la Méditerranée est la porte d’entrée vers le continent africain, d’un côté, et vers la riche péninsule Arabique, de l’autre, comment ne pas s’orienter vers de grands investissements industriels pour produire localement et exporter des biens d’équipement comme des biens de consommation, grâce à la valorisation des très vastes ressources humaines disponibles sur les deux rives de la Méditerranée ?

    En bref, il est temps de commencer à penser la complémentarité active et productive au bénéfice des deux rives, en lieu et place des situations rentières qui dominent trop souvent les relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée.

    La coproduction peut, bien sûr, prendre également la forme de capitaux du sud de la Méditerranée, investis en Europe dans des entreprises de taille moyenne à la recherche de liquidités pour assurer leur développement et leur expansion.

    L’essoufflement des économies européennes et le blocage des économies du sud de la Méditerranée appellent un sursaut dans le cadre d’un ensemble euro-méditerranéen plus compétitif, aussi bien vis-à-vis de l’Extrême-Orient que de la zone économique nord-américaine (port de Marseille).

    La marche forcée vers toujours plus de mondialisation économique et de transferts d’activités d’Europe occidentale et des États-Unis vers les économies émergentes semble connaître une pause. La hausse des salaires en Chine et le développement de son gigantesque marché intérieur, la baisse du niveau des salaires ouvriers en Europe et aux États-Unis expliquent notamment ce ralentissement.

    Aux États-Unis, des frémissements se font sentir dans les industries textile et automobile. En Allemagne, des politiques appropriées ont permis de sauvegarder des pans entiers de l’industrie de biens d’équipement, toujours en forte demande sur le marché international du fait de la qualité de sa production.

    L’heure est peut-être venue, pour les économies européennes, de sortir de leur sommeil grâce à une renaissance industrielle. Si le redéploiement des industries des pays d’Europe de l’Ouest vers l’Europe de l’Est a vraisemblablement atteint ses limites, il n’en est pas de même en ce qui concerne les relations industrielles avec les pays au sud de la Méditerranée.

    Pour l’heure, les accords d’association et de libre-échange de l’Union européenne (UE) avec les pays tiers méditerranéens n’ont pas donné les bénéfices escomptés pour ces pays : le taux de chômage des jeunes – et notamment des jeunes diplômés – n’a pas diminué ; la part des exportations de ces pays vers l’UE n’a pas substantiellement augmenté.

    Ensemble euro-méditerranéen

    Dans le domaine industriel, les zones franches et les avantages fiscaux accordés à la sous-traitance des multinationales européennes vers les sociétés locales n’ont pas entraîné de dynamique d’industrialisation des pays arabes du pourtour méditerranéen.

    Cette sous-traitance a certes fourni de l’emploi local et des bénéfices défiscalisés, mais elle n’a guère poussé les entrepreneurs locaux à pratiquer une remontée progressive de filières technologiques.

    Sortir de la logique des zones franches

    Il est temps d’être plus ambitieux et de faire émerger un ensemble productif et compétitif euroméditerranéen, en passant de la sous-traitance à la coproduction. Dans une telle approche, la réindustrialisation de l’Europe devrait se déployer en tenant compte du potentiel dormant de consommation comme de production des économies du Sud.

    La politique d’assistance de l’UE à ces pays a permis une modernisation des institutions économiques et financières, voire une convergence institutionnelle. Elle n’a cependant pas réussi à dynamiser les structures de production restées chétives et incapables d’offrir les indispensables opportunités d’emploi, ce qui explique en partie les révoltes de 2011 sur la rive sud de la Méditerranée.

    Ces structures sont restées prisonnières de situations rentières et de concentration massive de l’activité économique aux mains de quelques groupes d’affaires oligopolistiques ayant l’appui des autorités politiques.

    Peut-on coproduire entre les deux rives de la Méditerranée aujourd’hui ? La situation est mûre pour cela. Au nord comme au sud de la Méditerranée, les politiques de modernisation et l’objectif de convergence des économies ont atteint leurs limites dans le cadre des structures de production actuelles.

    Pour cela, il faut que les réserves cachées de productivité soient enfin libérées de toutes les contraintes et pesanteurs qui leur font barrage depuis des décennies, en dépit des politiques de libéralisation mises en œuvre avec l’aide de l’UE et des institutions de financement internationales. Il faut d’ailleurs reconnaître que les économies au sud de la Méditerranée ont montré qu’elles sont favorables aux investissements privés des économies au nord.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/343673-europe-lavenir-de-lindustrie-se-trouve-sur-la-rive-sud-de-la-mediterranee#more-343673

  • Présent ne répond pas aux critiques d'Yves Chiron

    Francis Bergeron, animateur du comité de pilotage du quotidien Présent, publie dans le numéro de mercredi un texte (en accès libre), qui a déjà été diffusé sur les réseaux ce week-end. On y lit notamment

    "la signature de trois de nos journalistes n’apparaît plus, actuellement : Jeanne Smits, Olivier Figueras et Rémi Fontaine. Du coup, les plus absurdes supputations courent sur leur sort. En principe, par discrétion nous n’évoquons pas les questions de santé de nos collaborateurs. Mais dans Présent daté de samedi nous avons été obligés, pour la première fois et pour tenter d’enrayer cette folle rumeur, d’indiquer que ces trois piliers du journal font toujours partie de la rédaction. Mais Rémi Fontaine est en arrêt maladie depuis deux mois, Jeanne Smits depuis trois mois et Olivier Figueras depuis quatre mois. Nous leur souhaitons bien évidemment un bon et rapide rétablissement. D’autant que leurs compétences font gravement défaut au journal."

    Que leurs compétences fassent défaut au journal, c'est le moins que l'on puisse écrire... On se demande en effet quelle est cette mystérieuse épidémie qui atteint simultanément 3 plumes historiques de Présent.

    De son côté, Yves Chiron, auteur d'un texte sur les raisons de sa démission du quotidien, ne trouve pas de réponse à ses 2 principales critiques.

    Michel Janva

  • Présent ne répond pas aux critiques d'Yves Chiron

    Francis Bergeron, animateur du comité de pilotage du quotidien Présent, publie dans le numéro de mercredi un texte (en accès libre), qui a déjà été diffusé sur les réseaux ce week-end. On y lit notamment

    "la signature de trois de nos journalistes n’apparaît plus, actuellement : Jeanne Smits, Olivier Figueras et Rémi Fontaine. Du coup, les plus absurdes supputations courent sur leur sort. En principe, par discrétion nous n’évoquons pas les questions de santé de nos collaborateurs. Mais dans Présent daté de samedi nous avons été obligés, pour la première fois et pour tenter d’enrayer cette folle rumeur, d’indiquer que ces trois piliers du journal font toujours partie de la rédaction. Mais Rémi Fontaine est en arrêt maladie depuis deux mois, Jeanne Smits depuis trois mois et Olivier Figueras depuis quatre mois. Nous leur souhaitons bien évidemment un bon et rapide rétablissement. D’autant que leurs compétences font gravement défaut au journal."

    Que leurs compétences fassent défaut au journal, c'est le moins que l'on puisse écrire... On se demande en effet quelle est cette mystérieuse épidémie qui atteint simultanément 3 plumes historiques de Présent.

    De son côté, Yves Chiron, auteur d'un texte sur les raisons de sa démission du quotidien, ne trouve pas de réponse à ses 2 principales critiques.

    Michel Janva

  • Du patriotisme (Julius Evola)

    Un autre point doit être précisé dans un ordre d'idées analogue. Il s'agit de la position à adopter face au nationalisme et à l'idée générique de patrie. Cela est d'autant plus opportun que beaucoup, aujourd'hui, tentant de sauver ce qui peut encore être sauvé, voudraient reprendre une conception sentimentale et, en même temps, naturaliste de la nation, notion étrangère à la tradition politique européenne la plus haute et s'accordant mal avec la conception de l’État dont on a parlé. Abstraction faite que l'idée de patrie est invoquée chez nous, de manière rhétorique et hypocrite, par les factions les plus opposées, et même par les représentants de la subversion rouge, concrètement parlant cette conception n'est pas à la hauteur de l'époque, car d'un côté l'on assiste à la formation de grands blocs supranationaux, tandis que, de l'autre, il apparaît de plus en plus nécessaire de trouver un point de référence européen, capable d'unir, au-delà de l'inévitable particularisme inhérent à la conception naturaliste de nation et, plus encore, au "nationalisme". Mais la question de principe est plus essentielle. Le plan politique, en tant que tel, est celui d'unités surélevées par rapport aux unités se définissant en des termes naturalistes ce qui est aussi le cas de celles auxquelles correspondent les notions génériques de nation, patrie et peuple. Sur ce plan supérieur, ce qui unit et ce qui divise, c'est l'idée, une idée incarnée par une élite et tentant à se concrétiser dans l’État. C'est pour cette raison que la doctrine fasciste - fidèle en cela à la meilleure tradition politique européenne - accorda à l'Idée et à l’État la primauté sur la nation et sur le peuple, et estima que nation et peuple ne prennent un sens, une forme et ne participent à un degré d'existence supérieur qu'à l'intérieur de l’État. Il faut s'en tenir à cette doctrine précisément dans les périodes de crise, comme période actuelle. C'est dans l'Idée que doit être reconnue notre vraie patrie. Ce qui compte aujourd'hui, ce n'est pas le fait d'appartenir à une même terre ou de parler une même langue, c'est le fait de partager la même idée. Telle est la base, le point de départ.

    A l'unité collectiviste de la nation - des enfants de la patrie - sous la forme où elle a prédominé toujours plus à partir de la révolution jacobine, nous opposons quelque chose qui ressemble à un Ordre, des hommes fidèles à des principes, témoin d'une autorité et d'une légitimité supérieures procédant précisément de l'Idée. Bien qu'il soit aujourd'hui souhaitable, à des fins pratiques, d'arriver à une nouvelle solidarité nationale, on ne doit pas s'abaisser à des compromis pour y parvenir ; la condition sans laquelle tout résultat serait illusoire, c'est que se dégage et prenne forme un front défini par l'Idée - en tant qu'idée politique et vision de l'existence. Aujourd’hui précisément, il n'y a pas d'autre voie : il faut que, parmi les ruines, se renouvelle le processus des origines, celui qui, reposant sur des élites et sur un symbole de souveraineté ou d'autorité, unit les peuples à l'intérieur des grands États traditionnels, comme autant de formes naissant de l'informe. Ne pas comprendre ce réalisme de l'idée signifie rester sur un plan qui est, au fond, infrapolitique : le plan du naturalisme et du sentimentalisme, pour ne pas dire carrément de la rhétorique patriotarde. 

    Et au cas où nous voudrions appuyer notre idée sur des traditions nationales également, soyons très attentifs : car il existe toute une "histoire nationale" d'inspiration maçonnique et antitraditionnelle, qui s'est spécialisée dans l’attribution du caractère national italien aux aspects les plus problématiques de notre histoire, à commencer par la révolte des Communes soutenue par le guelfisme. Ainsi est mise en relief une "italianité" tendancieuse, dans laquelle nous ne pouvons ni ne voulons nous reconnaître. Cette "italianité", nous la laissons bien volontiers à ces italiens qui, avec la "libération" et le mouvement des partisans, ont célébré le "deuxième Risorgimento".

    Idée, Ordre, élite, État, hommes de l'Ordre - qu'en ces termes soit maintenue la ligne, tant que cela sera possible.

    notes

    Julius Evola - Orientations - Point 8 - pp. 67 à 71 - aux éditions Pardès

    http://lheurasie.hautetfort.com/archive/2014/06/08/du-patriotisme-julius-evola-5386838.html

  • Percée du FN : Les « fractures françaises » traversent désormais l’Ouest

    « Le vote Front national y est présent à proportion du sentiment d’abandon et de déshérence sociale de territoires éloignés des villes centres et frappés par la pauvreté. »

    « L’Ouest résiste à la vague Bleu Marine » titraient les quotidiens régionaux au lendemain des élections européennes, se félicitant que la circonscription Ouest soit la seule (hormis le cas particulier de l’Ile-de-France) à ne pas avoir porté la liste Front national en tête du scrutin européen. La liste conduite par Gilles Lebreton a ainsi rassemblé 19,3% des suffrages sur l’ensemble de la circonscription, avec « seulement » 17,10% des suffrages en Bretagne et 19,5% dans les Pays-de-la-Loire. Dans la région Poitou-Charentes, la liste Bleu Marine arrive en tête avec 23,18% des suffrages.

    Pourtant, même en écartant la région Poitou-Charentes qui ne correspond pas sociologiquement et culturellement à l’électorat démocrate-chrétien de l’Ouest de la France, ces résultats plus qu’honorables confirment lourdement les tendances de fond observées partout en France, avec une poussée importante du vote national populiste en des terres qui lui étaient jusqu’à présent fort rétives.

    En Bretagne, le FN multiplie son score par 6

    En Bretagne tout d’abord, le Front réalise une remarquable percée et multiplie son score par 6, comparé à 2009, en gagnant 449.000 voix ! Il arrive en tête dans 502 communes sur 1.270 et dépasse les 25% dans 206 d’entre elles.

    Pour l’essentiel, les communes où le FN est en tête se situent dans l’est de la région, au sud d’une ligne Guiscriff/Saint-Malo, où l’UMP réalise habituellement ses meilleurs scores. Dans le Morbihan, seul département breton à avoir mis le FN devant l’UMP (20,3%), 80 communes affichent un score supérieur à 25%. En Ille-et-Vilaine, le Front national peut également se prévaloir d’une forte percée avec 80 communes sur 353, essentiellement rurales, à plus de 25%. C’est dans les départements occidentaux de la péninsule bretonne, Côtes-d’Armor et Finistère, que le Front national peine à percer, avec seulement 40 communes costarmoricaines et 6 finistériennes où la liste frontiste obtient plus de 25% des voix.

    Le Troadec et les Bonnets rouges : 7,60% en Bretagne

    En parallèle de ces résultats, il faut également prendre en compte la présence de la liste du maire de Carhaix, Christian Troadec, porte-parole du mouvement des Bonnets rouges, qui rassemble 7,20% des voix bretonnes sur sa liste. En l’absence de celle-ci, il est probable que la Bretagne aurait porté la liste Front national en tête du scrutin européen le 25 mai : en effet, seules 14.000 voix séparent la liste de Gilles Lebreton de la liste UMP conduite par Alain Cadec tandis que la liste de Christian Troadec a obtenu plus de 76.000 suffrages dont un bon nombre auraient sans doute été susceptibles de se porter sur le FN.

    Un vote FN très largement rural

    Autre enseignement du scrutin : si jusqu’aux années 2000 le FN obtenait ses meilleurs scores dans les communes maritimes, ce n’est plus seulement le cas aujourd’hui. Le vote frontiste est devenu très largement rural, avec des scores importants, y compris dans des communes du Centre-Bretagne où le Parti communiste représentait jusqu’à il y a peu la force principale. A l’inverse, en Bretagne comme ailleurs, ce sont désormais les grandes villes qui accordent les plus faibles suffrages au Front national : Nantes 10%, Rennes 9,35%, Quimper 12%, Vannes 14,5%. Au-delà des frontières de la Bretagne, les centres urbains sont tout aussi rétifs, comme à Angers 12,8%, Poitiers 13,03%, Le Mans 16,2% ou La Rochelle 14,3%.

    Dans la région voisine des Pays-de-la-Loire, il manque seulement 5.000 voix à la liste du Front national pour dépasser la liste UMP. Le département breton de la Loire-Atlantique tient la lanterne rouge avec 16,4% des voix mais le FN arrive cependant en tête dans plus de la moitié des communes du département. C’est dans la Sarthe que le vote patriote obtient son meilleur score, avec 24,9%, distançant de 5 points la liste UMP. En tête dans 296 communes du département, la liste FN frôle même les 29% des suffrages dans la 3e circonscription de la Sarthe.

    En Vendée également, la liste frontiste obtient 21,9% des suffrages et arrive en tête dans plus de 40% des 282 communes du département. Très clairement, le Front national a largement profité de l’absence de Philippe de Villiers dont la liste souverainiste avait obtenu 33% des suffrages lors de l’élection européenne de 2009.

    Dans le Maine-et-Loire, d’essence conservatrice mais qui glissait vers le Parti socialiste au fil des scrutins, le Front national talonne de 5.000 voix la liste UMP, avec 19,3% des suffrages. Près de la moitié des communes ont placé la liste RBM en tête, particulièrement dans le Saumurois, et dans 132 d’entre elles le FN passe la barre des 25%. Le Parti socialiste est laminé, n’arrivant en tête que dans une poignée de petites communes rurales !

    Enfin, la très rurale et démocrate-chrétienne Mayenne représente le seul département où l’UDI, conduite par le local de l’étape Jean Arthuis, mène largement la course en tête avec 32% des voix. Ses adversaires de l’UMP (12,8%) et du PS (11,7%) sont laminés et le Front national arrive en seconde position avec 18,3% des suffrages, enregistrant de bons résultats dans l’est et le nord du département.

    Dans les grandes villes, gauche sociétale et droite centriste dominent encore

    La nouvelle carte politique du vote Front national dans ces régions de l’Ouest est totalement bouleversée au lendemain du 25 mai. Les « fractures françaises » du géographe Christophe Guilluy traversent désormais l’Ouest. Dans les grandes et moyennes villes régionales où réside une population urbaine possédant de bons revenus et qui semble accepter (à distance) une mixité sociale avec des banlieues à forte immigration, le Front national reste relégué aux marges et la gauche « sociétale » ou la droite centriste dominent encore. Au-delà de ces villes, on trouve un monde rural, relégué à la périphérie lointaine, qui conteste de plus en plus fortement le système en place. Le vote Front national y est présent à proportion du sentiment d’abandon et de déshérence sociale de territoires éloignés des villes centres et frappés par la pauvreté. Ainsi dans le Maine-et-Loire, la cartographie du taux de pauvreté relevé par l’INSEE, qui touche particulièrement les secteurs ruraux de l’est et du nord-ouest du département, se superpose quasi parfaitement avec les communes où le vote Front national arrive en tête. Les mêmes constats se répètent dans la Sarthe, la Mayenne ou l’Ille-et-Vilaine.

    Il s’agit là incontestablement d’un phénomène nouveau. Sous l’air iodé de l’Atlantique où, protégées par la douceur toute angevine du Val-de-Loire, ces régions étaient jusqu’alors considérées comme légitimistes et peu revendicatrices, épargnées par une immigration massive, jouissant d’une bonne santé économique, elles figuraient au palmarès des régions où il faisait bon vivre. Mais, ici comme ailleurs, la montée en puissance des effets ravageurs de la mondialisation multipliant les plans sociaux comme en Bretagne, l’afflux des clandestins et demandeurs d’asile dans les grandes villes et la flambée de l’insécurité qui touche désormais les campagnes auront achevé de changer la donne.

    Pierre Domenesche

    http://www.polemia.com/percee-du-fn-les-fractures-francaises-traversent-desormais-louest/

  • Bistrot Libertés #1

  • Avis de tangage à l'Elysée

    Faouzi Lamdaoui - conseiller de François Hollande et chargé des questions d’Égalité et de Diversité à l’Élysée - pourrait être prochainement entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris et menée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

    Le chef de cabinet de François Hollande durant la dernière présidentielle serait soupçonné de fraude fiscale et de recel d’abus de biens sociaux dans deux entreprises dont il aurait été le gérant de fait.

    Par ailleurs, trois conseillers de l’Élysée, Claude Sérillon, David Kessler et Emmanuel Macron, vont démissionner de leurs fonctions de conseillers de l’Élysée.

    Michel Janva

  • Emprise toujours plus grande des djihadistes en Irak: les Chrétiens sont en danger

    Des centaines d’hommes armés ont lancé dans la nuit un nouvel assaut contre Mossoul, la capitale du Nord située à quelque 350 km de Bagdad, et ont réussi, après des combats avec l’armée et la police, à prendre le contrôle du siège du gouverneur, des prisons et des télévisions, avant la chute entière de la ville. Ces hommes armés, qui sont présentés comme des rebelles, sont en fait tout simplement des djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant qui ont déjà pris le contrôle de Fallouja.  Avec la prise de Mossoul, c’est toute la province de Ninive qui tombe en leurs mains. Le gouvernement irakien a déjà annoncé qu’il fournirait des armes à tous les citoyens qui se porteraient volontaires pour combattre les insurgés.

    Cette situation inquiète SOS Chrétiens d’Orient:

    « Après plusieurs jours de combats, les djihadistes islamistes se seraient emparés totalement de la ville de Mossoul. Selon nos contacts locaux, l’armée irakienne serait en déroute dans cette zone, abandonnant chars et armes lourdes aux insurgés.

    Les habitants chrétiens de la province, notamment ceux de Qaraqosh, principale ville chrétienne de la région, s’alarment. L’armée irakienne n’étant plus en mesure d’assurer leur sécurité, ils auraient demandé au gouvernement de la province kurde voisine de leur envoyer de l’aide. Toujours selon nos contacts locaux, le gouvernement central de Bagdad, toujours dirigé par le chiite Nouri al-Maliki, aurait interdit aux troupes kurdes d’intervenir dans cette zone qui se trouve hors de leur territoire.

    Les habitants de Qaraqosh (environ 50.000, presque tous chrétiens et majoritairement syriaques catholiques) sont terrorisés et beaucoup ont déjà tenté de se réfugier au Kurdistan irakien. Les barrages kurdes sont cependant fermés à tout véhicule depuis ce matin et les réfugiés chrétiens doivent les franchir à pieds en abandonnant leur véhicule.
    En fin de matinée, nous apprenions que les routes pour quitter Qaraqosh seraient désormais fermées, la ville étant encerclée par les terroristes, certains étant peut-être même déjà dans la ville. »

    http://medias-presse.info/emprise-toujours-plus-grande-des-djihadistes-en-irakles-chretiens-sont-en-danger/11111

  • C’est maintenant une crise sociale qui menace l’Europe

     

    Par Guntram B. Wolff et Zsolt Darvas

    Cet article est basé sur une note de synthèse rédigée conjointement par les deux auteurs, présentée aux ministres des Finances de l’UE lors de leur entrevue informelle de l’Ecofin à Athènes.

    Image du film L’arroseur arrosé, de Louis Lumière, 1895

    Au cours de ces dernières années, la politique économique européenne s’est concentrée sur la crise des dettes souveraines et sur la fragmentation du système financier. Mais une menace encore plus dangereuse pèse sur l’Europe : le risque de la fragmentation sociale qui pourrait bien se transformer en une révolte contre les élites politiques, contre l’intégration européenne, les marchés ouverts et mondiaux, et finalement contre l’euro.


    La confiance dans l’UE et dans les gouvernements nationaux en général s’est affaiblie dans tous les pays depuis 2008, et particulièrement à Chypre, en Espagne, en Grèce et au Portugal. Plus de 6 millions d’emplois ont été perdus dans l’UE depuis 2008 et la paupérisation a considérablement augmenté dans les pays les plus touchés, en particulier chez les jeunes.

    Le chômage mine la croissance en raison de la perte de compétences professionnelles importantes. En particulier, le chômage des jeunes a un impact négatif durable sur la productivité, la santé et les performances éducatives. Les pays du sud de l’Europe et les Etats baltes, qui ont été les plus durement touchés par la crise, avaient déjà des niveaux élevés d’inégalités de revenus avant la crise. Afin de compenser ces inégalités, certains ménages s’étaient excessivement endettés et ce surendettement continue de nuire à la croissance.

    La première priorité en Europe est la réforme des systèmes nationaux de Sécurité sociale. Par exemple, la Grèce et l’Espagne, qui utilisaient autour de 16-18 % de leurs PIB respectifs pour la protection sociale avant la crise, n’ont réduit leurs inégalités de revenus que de 20 % alors que dans le même temps, le Danemark et la Suède les ont réduites de 45 % avec la même proportion de dépenses sociales. De toute évidence, des gains d’efficacité significatifs sont possibles pour le modèle social « méditerranéen », y compris en France.

    Concernant l’effort de la consolidation budgétaire, les niveaux des retraites et les dépenses en faveur des personnes âgées ont été préservés pendant la crise, alors que les budgets pour l’éducation, les familles et les enfants ont été coupés de façon substantielle. Revoir la distribution des coupes budgétaires est indispensable pour réduire la fracture grandissante entre les générations.

    La seconde priorité en Europe est la gestion adéquate de la demande. Alors que la consolidation budgétaire dans les pays en crise était inévitable, l’UE n’a pas mis en place de politique pour compenser la baisse de la demande en Europe. La zone euro en particulier a besoin de trouver des façons d’accroître la demande en Allemagne et dans les autres pays disposant de marges de manoeuvre budgétaires.

    Pour éviter une politique budgétaire restrictive en pleine crise, l’UE doit mettre en place une union budgétaire, qui pourrait prendre la forme d’un régime d’assurance-chômage commun. Une étape intermédiaire pour accroître la demande serait de lancer des projets communs d’infrastructures financés par des euro-obligations.

    Enfin, les systèmes fiscaux doivent être revus. En particulier, l’idée selon laquelle des taux d’imposition marginaux plus faibles sur les tranches supérieures des revenus se traduiraient par une meilleure productivité est fausse. L’augmentation des droits de succession et de certains impôts sur la fortune permettrait de transférer une partie du fardeau de la résolution de la crise sur ceux qui ont été le moins touchés.

    L’Europe a surmonté la crise financière la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, l’incapacité à régler la crise sociale mine les efforts pour stabiliser la dette, assombrit les perspectives d’avenir des jeunes générations et réduit progressivement le soutien à un projet d’intégration transnationale unique dans l’Histoire. Une révolte sociale pourrait bien rejeter la mondialisation et saper les bases de notre prospérité.

    Les Echos