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Pour les propos antisémites de Ahmed Chekab, toujours pas de sanction
Laurent Obertone réagit dans Valeurs actuelles à la condamnation d'Anne-Sophie Leclère :
"[...] Pour prendre neuf mois ferme, il faut forcer un barrage et blesser sept policiers (Ouest-France, 1er juillet 2014),tabasser sa femme jusqu'à lui briser les côtes et agresser un unijambiste à l'aide d'une massue à pics (L'Observateur du Valenciennois, 9 mai 2011), donner un coup de tête à un cheminot (Le Parisien, 21 janvier 2014), agresser un chauffeur de bus et un passant (Le Phare dunkerquois, 28 décembre 2012), attaquer une famille et menacer de mort des policiers sous l'emprise d'alcool et de cannabis, en état de récidive (Ouest-France, 14 février 2013), tirer des coups de feu sur quelqu'un (L'Observateur du Douaisis, le 29 octobre 2011), être président local de SOS racisme, militant anti-violence, et défigurer sa compagne à coups de pied au visage, "avec acharnement", jusqu'à lui déchausser quatre dents, lui fracturer le nez, la couvrir de sang des pieds à la tête (la Voix du Nord, le 9 août 2012), se livrer à une séance de torture raciste sur un étudiant blanc -agression, séquestration, vol- (Metro, 20 juin 2013).
Il y a quelques jours, Ahmed Chekab, adjoint au maire socialiste de Vaulx-en-Velin, "jeune élu sous pression en train d'apprendre", tenait des propos antisémites. Ni sanction ni démission (Le Progrès, le 9 juillet 2014).
Tous égaux devant la loi ? La répression est donc une solution ? La prison n'est plus l'école du crime ?"
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Le 14 juillet de la honte (Présent N° 8145) (vidéo)
Jusqu’au bout j’ai espéré, car j’ai encore de ces naïvetés, qu’il y aurait, oh pas cinq, trois, deux, mais un, au moins un, officier supérieur pour signifier sa désapprobation (litote) face à la parade des drapeaux FLN et viets sur les Champs. Mais rien.
Ils étaient pourtant là avec leurs plaques à vélo (le brevet para), leurs décorations, leurs uniformes bien propres. Et ils ont défilé sans moufterderrière (ils diront : après, mais ça ne change rien à l’affaire) le drapeau rouge vietminh et le drapeau vert fellouze (1)…
Mais on a tout compris quand on a vu le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, avec une tronche de ravi de la crèche, aux côtés deFrançois Le Normal. A l’issue du défilé, sur BFM-TV, il ne trouvera rien à redire – et tout au contraire, il trouve ça épatant – à la présence du drapeau FLN. Dans le même temps qu’il a expliqué que « le moment fort » de ce 14 juillet a été quand il a descendu les Champs « aux côtés du président de la République ». Bon appétit, mon général…
Il n’a pas dû entendre, car toutes les chaînes de télé se sont employées à les chuinter (seule Marie Drucker, sur France 2, a fait état « d’incidents »),les huées et les sifflets qui ont marqué cette descente vers la place de la Concorde.
Car les héros du jour, ce ne sont pas ces militaires qui oublient d’être des soldats, ce sont ces centaines de patriotes, anonymes ou militants du collectif “Hollande démission”, venus crier à grands risques leur colère.
Comme je l’annonçais dès nos premiers articles sur ce 14 juillet de la honte, les rangs du public étaient littéralement truffés – à savoir fliqués jusqu’à l’os – de dizaines de mouchards de la police politique chargés de repérer les “fauteurs de trouble” pour les désigner à la main armée des sbires du pouvoir.
Des dizaines de patriotes ont ainsi été violemment interpellés et évacués vers les cars de police prévus à cet effet.
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Platon et les trois fonctions indo-européennes
On trouve de tout chez Platon, comme au rayon bricolage du BHV (à ne pas confondre avec le BHL, où l’on ne trouve rien d’autre que le vide abyssal de la non-pensée nombriliste) : le mythe de la caverne, l’Atlantide et même … les trois fonctions indo-européennes.
LES TROIS FONCTIONS CHEZ LES INDO-EUROPÉENS
C’est Georges Dumézil qui a découvert, en 1938, l’existence d’une véritable « idéologie » indo-européenne, d’une structure mentale spécifique se manifestant par une même conception du monde. « Suivant cette conception, que la comparaison de documents pris dans la plupart des vieilles sociétés indo-européennes permet de reconstituer, écrira-t-il, tout organisme, du cosmos à n’importe quel groupe humain, a besoin pour subsister de trois types hiérarchisés d’action, que j’ai proposé d’appeler les trois fonctions fondamentales : la maîtrise du sacré et du savoir avec la forme du pouvoir temporel qu’elle fonde, la force physique et la valeur guerrière, la fécondité et l’abondance avec leurs conditions et leurs conséquences » (1).
Sur le plan social, l’on retrouve cette tripartition dans tout l’espace indo-européen, de l’Inde à l’Irlande, les trois fonctions correspondant schématiquement aux prêtres-rois, aux guerriers ainsi qu’aux producteurs, paysans et artisans. C’est ainsi que dans l’Inde traditionnelle les Brahmânes correspondent à la 1ère fonction, les Kshatriyâs à la 2 ème et les Vaishyâs à la 3 ème. A l’extrême ouest de l’aire couverte par les indo-européennes, chez les Celtes, César nous apprend que la société gauloise se composait des Druides, des Equites ou Chevaliers, et de la Plebs, le Peuple…
Reste le cas de la Grèce antique, qui a tendu très tôt à éliminer toute trace de l’idéologie trifonctionnelle. Si l’on en croit Dumézil, « la Grèce n’est pas généreuse envers nos dossiers. M. Bernard Sergent a fait un bilan critique des expressions de la structure des trois fonctions, la plupart du temps isolées, en voie de fossilisation, qu’on a proposé d’y reconnaître : c’est peu de chose, comparé aux richesses qu’offrent l’Inde et l’Italie » (2). Toutefois, un lecteur attentif de l’œuvre de Platon peut y découvrir la preuve d’une survivance de la tripartition fonctionnelle dans la Grèce classique.
LA CITÉ IDÉALE PLATONICIENNE
Dans La République, Platon, s’interrogeant sur la cité idéale, affirme que « les classes qui existent dans la Cité sont bien les mêmes que celles qui existent dans l’âme de chacun pris individuellement » (3). Au terme d’une analyse psychologique de la nature humaine, le philosophe grec reconnaît dans l’homme trois sortes d’âmes ou de dispositions à agir : la raison, située dans la tête, qui lui permet de penser ; le sentiment, situé dans le cœur, qui conduit à aimer ; et le désir, situé dans le ventre, qui le pousse à se reproduire. Elles impliquent trois vertus qui représentent l’excellence de chacune des âmes : la sagesse, le courage et la tempérance. Selon lui, la constitution de la cité n’est que la projection de la constitution de l’âme soumise à son exigence de justice, cette dernière étant à son tour, l’articulation harmonieuse des trois vertus.
Concrètement, le philosophe distingue au sein de la cité trois fonctions. D’abord, « ceux qui gardent entièrement la Cité, aussi bien des ennemis de l’extérieur que des amis de l’intérieur » (4), les Gardiens, qui correspondent à la tête, siège de l’intelligence et de la raison, le Logos. Ensuite, « les auxiliaires et assistants des décisions des gouvernants » (5), qui correspondent au cœur, siège du courage, le Thymos. Enfin les Producteurs, artisans et paysans, qui correspondent au ventre, siège des appétits. « Vous qui faites partie de la Cité, précise Platon,vous êtes tous frères, mais le dieu, en modelant ceux d’entre vous qui sont aptes à gouverner, a mêlé de l’or à leur genèse ; c’est la raison pour laquelle ils sont les plus précieux. Pour ceux qui sont aptes à devenir auxiliaires, il a mêlé de l’argent, et pour ceux qui seront le reste des cultivateurs et des artisans, il a mêlé du fer et du bronze » (6).
« Une cité semble précisément être juste, souligne Platon, quand les trois groupes naturels présents en elle » exercent « chacun sa tâche propre » (7). Effectivement, de même que l’homme doit soumettre le ventre au cœur, puis le cœur à la raison, les arts qui sont au service du ventre doivent être soumis à l’art des guerriers, qui lui-même doit obéir à celui des magistrats, c’est à dire à la Politique – cette dernière étant inséparable de la philosophie, car les magistrats doivent être philosophes. Il distingue également trois sortes de régimes politiques, dont chacun est lié à l’une des fonctions de la cité et, par conséquent, à l’une des parties et des facultés de l’organisme humain : la monarchie, ou gouvernement d’un seul, et l’aristocratie, gouvernement des meilleurs, régimes commandés par la raison ; la timocratie, ou gouvernement des guerriers, est quant à elle commandée par les passions nobles, celles du cœur ; enfin la démocratie, ou gouvernement du plus grand nombre, régime caractérisé par les passions les plus basses de l’âme humaine et les appétits matériels…
Pas de doute : cette cité idéale platonicienne reposant sur trois classes strictement hiérarchisées, reproduit l’organisation traditionnelle de la société en trois fonctions propre aux indo-européens. En effet, dans une Grèce qui semble avoir totalement oublié la tripartition, Platon confie la vie politique de la cité à des philosophes-rois ,les Gardiens, assistés d’une caste militaire, les Auxiliaires, qui règnent sur les basses classes productives.
Platon est convaincu que seuls les Gardiens, c’est-à-dire les sages, ont la capacité d’user équitablement de la raison pour le bien commun, alors que les hommes ordinaires ne peuvent s’élever au-dessus de leurs passions et de leurs buts personnels. En contrepartie, les membres de ce qu’il faut bien appeler la caste dirigeante doivent mener une vie entièrement commune, sans propriété privée ni famille, autant d’éléments de tentation égoïste, de division et, au final, de corruption. « Nul bien ne sera la possession privée d’aucun d’entre eux, sauf ce qui est de première nécessité » décrète le philosophe, qui préconise en outre « qu’ils vivent en communauté, comme ceux qui sont en expédition militaire » , et que parmi les habitants de la cité « ils soient les seuls à n’avoir pas le droit de prendre une part, ou de toucher l’or et l’argent, les seuls à ne pouvoir entrer sous un toit qui en abrite, en porter sur eux comme ornement, ou boire dans un récipient d’or ou d’argent » (8).
« Car, ajoute-t-il, dès qu’ils possèderont privément de la terre, une habitation et de l’argent, ils deviendront administrateurs de leurs biens, cultivateurs au lieu d’être les gardiens de la cité, et au lieu d’être les compagnons défenseurs des autres citoyens, ils en deviendront les tyrans et les ennemis, remplis de haine et eux-mêmes haïs, ils passeront leur vie conspirant contre les autres et deviendront objets de conspiration, et ils redouteront bien davantage et plus souvent les ennemis de l’intérieur que ceux de l’extérieur, se précipitant vers la ruine eux-mêmes et l’ensemble de la cité » (9). En outre, leurs enfants seront enlevés dès la naissance afin de recevoir une éducation collective de type militaire.
Ce « communisme platonicien », un communisme viril et ascétique sans rapport avec les cauchemars messianiques à la Marx et Trotsky, n’est pas sans rapport avec le national-communautarisme spartiate. D’ailleurs, Montesquieu ne soulignera-t-il pas avec justesse que « la politique de Platon n’est pas plus idéale que celle de Sparte ».
Edouard Rix, Réfléchir & Agir, hiver 2009, n°31.
NOTES
(1) G. Dumézil, L’oubli de l’homme et l’honneur des dieux et autres essais. Vingt-cinq esquisses de mythologies, Gallimard (Coll. « Bulletin des sciences humaines »), 1985, p.94.
(2) Ibid, p.13.
(3) Platon, La République, Flammarion (Coll. « Le monde de la philosophie »), 2008 p. 262.
(4) Ibid, p. 199.
(5) Ibid, p. 200.
(6) Ibid, p. 201.
(7) Ibid ,p. 245.
(8) Ibid,p. 205.
(9) Ibid, pp. 205-206.
http://tpprovence.wordpress.com/2010/03/07/platon-et-les-trois-fonctions-indo-europeennes/
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Discours de la guerre et double pensée, l’exemple de la Syrie
« Les médias nous enferment dans l’irréel. Ils fondent une vérité non sur la cohérence d’un exposé, mais sur son caractère sidérant. »
♦ Au-delà de la propagande : l’invraisemblance.
Revenant sur l’accusation énoncée contre la République syrienne d’avoir utilisé des armes chimiques contre son propre peuple, les sociologues Jean-Claude Paye et Tülay Umay relèvent les contradictions volontaires du discours atlantiste : deux affirmations contradictoires sont lancées au même moment par la même source, tandis que les faits sont transformés en un degré de certitude. L’auditeur n’a alors plus aucun moyen de contester le discours officiel, sauf à se révolter contre la mauvaise foi de ses propres autorités. (Réseau Voltaire | 3 juillet 2014.)
Depuis les attentats du 11 septembre, nous assistons à une transformation de la manière dont les médias rendent compte de l’actualité. Ils nous enferment dans l’irréel. Ils fondent une vérité non sur la cohérence d’un exposé, mais sur son caractère sidérant. Ainsi, le sujet reste pétrifié et ne peut plus établir un rapport à la réalité.
Les médias nous mentent, mais, en même temps, nous montrent qu’ils nous mentent. Il ne s’agit plus de modifier la perception des faits afin d’obtenir notre adhésion, mais de nous enfermer dans le spectacle de la toute puissance du pouvoir. L’exhibition de l’anéantissement de la Raison repose sur des images qui ont pour fonction de se substituer aux faits. L’information ne porte plus sur la capacité de percevoir et de représenter une chose, mais sur la nécessité de l’éprouver ou plutôt de s’éprouver à travers elle.
De Ben Laden à Merah, en passant par le « tyran » Bachar el-Assad, le discours des médias est devenu la production permanente de fétiches, ordonnant de s’abandonner à ce qui est « donné à voir ». L’injonction n’a pas pour objectif, comme la propagande, de convaincre. Elle enjoint simplement le sujet à donner chair à l’image de la « guerre des civilisations ». Le dispositif discursif de la « guerre du Bien contre le Mal », actualisant le processus orwellien de la double pensée, doit devenir un nouveau réel qui dé-structure l’ensemble de notre existence, de la vie quotidienne aux rapports politiques globaux.
Ce savoir-faire est devenu actuellement omniprésent, notamment en ce qui concerne la guerre en Syrie. Il consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à voir et à entendre. L’individu doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. La langue est alors réduite à la communication et ne peut remplir sa fonction de représentation. La dé-construction de la faculté de symboliser empêche toute protection vis-à-vis du réel et nous livre à celui-ci.
Énoncer en même temps une chose et son contraire
Dans les comptes-rendus du conflit en Syrie, la procédure de double pensée est omniprésente. Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel et ainsi lui être soumis.
Les opposants au régime de Bachar El Assad sont nommés à la fois comme des « combattants de la liberté » et des fondamentalistes islamiques ennemis de la démocratie. Il en est de même en ce qui concerne l’utilisation d’armes chimiques par les belligérants. Les médias, en l’absence de preuves, expriment une certitude de la culpabilité du régime syrien, malgré qu’ils mentionnent l’usage de telles armes par les « rebelles ». Ils ont notamment relayé les déclarations de la magistrate Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête indépendante de l’Onu sur les violences en Syrie, qui a déclaré, le 5 mai 2013 à la télévision suisse : « selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». Cette magistrate, qui est également l’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie peut difficilement être qualifiée de complaisante envers le « régime de Bachar El-Assad ». « Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin », a-t-elle ajouté [1].
Quant à la Maison-Blanche, elle a n’a pas voulu tenir compte de ces témoignages et a toujours exprimé une position inverse. Ainsi, en ce qui concerne le massacre de Ghouta du 21 août, elle a diffusé un communiqué expliquant qu’il y a « très peu de doutes » de l’usage par la Syrie d’armes chimiques contre son opposition. Le communiqué ajoute que l’accord syrien, pour laisser pénétrer les inspecteurs de l’Onu dans la zone concernée, vient « trop tard pour être crédible »
Réduction du qualitatif au quantitatif
Suite à l’utilisation, le 21 août 2013, d’armes chimiques dans la banlieue de Damas, M. Kerry a réaffirmé la « forte certitude » des États-Unis concernant la responsabilité du régime syrien. Un rapport du renseignement US, diffusé par la Maison-Blanche et disant s’appuyer sur de « multiples » sources, a aussi affirmé que le gouvernement syrien a eu recours à des gaz neurotoxiques dans cette attaque, dont il est « hautement improbable » qu’elle ait été commise par les rebelles [2].
L’individu est placé hors du pouvoir de différenciation du langage. Le qualitatif, la certitude, est réduite au quantitatif, aux « différents degrés de certitude » exprimés préalablement par Obama ou bien à la « forte certitude » prononcée par J. Kerry. Le « très peu de doutes », quant à la culpabilité du régime syrien, fait aussi miroir à la responsabilité « hautement improbable » attribuée aux opposants. La qualité est alors restreinte à une différence de quantité. La qualité, ce qui est, devient, en même temps, ce qui n’est pas ou du moins ce qui peut ne pas être, puisqu’elle n’exprime plus une certitude, mais un degré ou une certaine quantité de certitude ou de doute. Se produit alors une équivalence entre des termes opposés, « certitude » et « doute ». La différence qualitative se réduit à un écart entre des quantités. Il n’y a plus d’autre qualité que celle de la mesure.
Cette réduction du qualitatif au quantitatif a, par ailleurs, déjà envahi notre vie quotidienne. Il n’y a plus de pauvres, mais des « moins favorisés ». De même nous ne rencontrons plus d’invalides, mais des « moins valides ». Les travaux les moins qualifiés sont actuellement auréolés par une dénomination opérant un déni de la dé-qualification subie. Ainsi, une femme de ménage devient une « technicienne de surface », la caissière disparaît au profit de « l’hôtesse de caisse » et l’ouvrier est promu comme « opérateur de production ».
Le pouvoir séparateur du langage est annihilé. Les mots sont transformés en locutions verbales qui construisent un monde homogénéisé. Nous vivons dans un univers dans lequel tout le monde est favorisé. Il n’y a plus de différences qualitatives entre les êtres, mais seulement quantitatives. La vision d’un monde d’une parfaite homogénéité ou il n’existerait plus que des égaux, ne se différenciant plus que de manière quantitative, a déjà été anticipée par Georges Orwell dans La Ferme des animaux : tous sont des égaux, mais certains le seraient plus que d’autres [3].
Certitude absolue en l’absence de preuve
Le mot, ce qui qualifie et différencie les choses, est remplacé par une image, par ce qui est tout en n’étant pas. Au contraire du mot qui se réfère à un objet, le degré de certitude, ne porte que sur le sentiment du locuteur. Ces locutions verbales n’ont pas pour but de désigner les choses de l’extériorité, mais de mettre la personne qui reçoit le message dans le regard de celui qui parle, de l’enfermer dans la torsion du sens qu’il effectue.
La certitude exprimée peut se détacher des faits et se présente comme purement subjective. Elle ne se rapporte pas à une observation, mais fait référence à une affection se présentant comme objective grâce à une opération de quantification.
La certitude des autorités états-uniennes et françaises se spécifie aussi par le fait qu’elle est construite sur des données équivoques, sur l’invocation de preuves de la responsabilité du régime syrien, bien qu’ils rappellent l’impossibilité de savoir qui a effectué les frappes et comment ont été utilisées les armes chimiques. Il n’est plus possible de construire une certitude objective, car l’observation des faits est désamorcée et laisse la place à la sidération du sujet. La certitude exprimée ne sépare plus le vrai du faux, puisque la capacité de juger est suspendue.
Précisément, certitude subjective et objective sont indifférenciées. Il ne s’agit pas de croire ce qui est énoncé, mais de croire l’autorité qui parle, quoi qu’elle dise. Les déclarations des présidents Obama et Hollande se donnent immédiatement comme certitude absolue, c’est à dire qu’elles occupent la place que Descartes donne à Dieu « comme principe de garantie de la vérité objective du vécu subjectif … » [4]. La question de passer par l’étape de la vérification objective, à travers le jugement d’existence, ne se pose pas dans la mesure ou la certitude énoncée est libérée de toute contrainte spatiale et temporelle. Elle est posée en l’absence de limite, en l’absence de ce que la psychanalyse nomme le « Tiers », le lieu de l’Autre [5].
Suppression de la place du « Tiers »
La certitude absolue, se présentant comme toute, installe un déni du réel, de ce qui nous échappe. Elle ne reconnaît pas la perte. Constituer un « nous » n’est plus possible car, celui-ci ne peut que se former qu’à partir du manque. La monade, elle, ne manque de rien, car elle est en fusion avec la puissance étatique. Les fétiches fabriqués par les « informations » bouchent le trou du réel, occupent la place du manque et opèrent un déni du tiers.
La certitude absolue s’oppose à la constitution d’un ordre symbolique intégrant le « tiers » [6], le lieu du langage. Le propre de la fonction du langage est de signifier le réel, en sachant que le mot n’est pas le réel lui-même, mais ce par quoi ce réel se trouve représenté. Jacques Lacan exprime cette nécessite par son aphorisme « Il faut que la chose se perde pour être représentée » [7].
Au contraire, la certitude absolue colle les mots aux choses et ne rend pas compte de leurs rapports. En l’absence du « tiers », elle empêche toute articulation du réel avec le symbolique. Cette absence de nouage est la formation d’une psychose sociale dans laquelle le dit du pouvoir devient le réel. La carence permet également l’émergence d’une structure perverse qui renverse l’acte de la parole et empêche de nommer le réel de la psychose..
Nous inscrivant dans la psychose, le discours des autorités françaises et américaines relève du déni pervers. Il constitue un coup de force contre le langage , « coup de force car le désaveu se situe au niveau du fondement logique du langage » [8]. Le démenti du réel s’effectue par une chosification des mots et une procédure de clivage. Le coup de force cynique consiste en ceci : « pervertir ce par quoi s’énonce la loi, faire du langage le discours raisonnable de la déraison » [9], tel celui de la « guerre humanitaire » ou de la « lutte contre le terrorisme ».
Les législations antiterroristes se présentent comme des actions rationnelles de démantèlement du droit au profit de la fabrication d’images. Le droit états-unien est particulièrement riche de ces constructions imagées, tel le « loup solitaire », un terroriste isolé se rattachant à une mouvance internationale, « l’ennemi combattant » ou le « belligérant illégal » qui existent, car désignés comme tels par le président états-unien. L’ennemi combattant, comme le belligérant illégal, peut être un citoyen US n’ayant jamais fréquenté un champ de bataille et dont « l’action guerrière » se résume à un acte de protestation contre un engagement militaire. L’écart avec le dit du pouvoir n’est plus possible. De même, toute protection face à son réel menaçant est levée. Le réel se manifeste sans voilement et peut alors nous pétrifier.
La suppression du Tiers réduisant l’individu à une monade, n’ayant plus d’Autre que la puissance étatique, permet au pouvoir, notamment en ce qui concerne le discours sur la guerre en Syrie, de fabriquer un nouveau réel. Les preuves de la culpabilité du régime syrien existent, car il le déclare.
Une « inquiétante étrangeté »
L’absence de « tiers » nous installe dans la transparence, dans un au-delà du langage. Elle supprime l’articulation entre intérieur et extérieur. L’expression de la toute puissance du président états-unien, sa volonté, de se libérer des contraintes du langage et de tout ordre juridique, nous dévoile notre condition, sa réduction à la « vie nue ». Il se produit alors « une variété particulière de l’effrayant » que Freud nommeUnheimliche [10], terme sans équivalent en Français et traduit aussi bien par « inquiétante étrangeté » que par « inquiétante familiarité ».
Elle serait, selon la définition de Schelling, quelque chose qui aurait dû demeurer caché et qui a reparu. Dévoilées, les choses du monde apparaissent dans leur présence brute, en tant que Réel. Là où l’individu se croyait chez lui, il se sent tout à coup chassé de chez lui et devenu étrangement étranger à lui-même. Le dedans de notre condition, notre néantisation, est exorbitée, jetée dehors et nous apparaît sous la forme d’une manifestation de jouissance de l’exécutif étasunien. Par la mise en scène de notre division, l’inquiétante étrangeté, en devenant ce qui nous est le plus familier, supprime l’intime en se substituant à lui.
Freud évoque une dissociation du Moi. Ce dernier est alors éclaté et ne peut plus faire écran au Réel, à la menace qui le pétrifie. Freud parle de la formation d’un Moi étranger qui peut se transformer en conscience morale et traiter l’autre partie comme un objet [11].
Ce mécanisme resurgit comme retour du refoulé archaïque, celui qui a pour objet de voiler la détresse originaire du nourrisson. L’inquiétante étrangeté, produite par le discours d’Obama, est du même ordre. Il instrumentalise ce qui s’est passé en Irak, afin d’empêcher tout oubli de notre impuissance. Ainsi, il conforte « le retour permanent du même », constitutif du sentiment d’inquiétante étrangeté ou d’inquiétante familiarité. La procédure de répétition se présente comme un processus inexorable, comme une puissance que l’on ne peut confronter.
Jacques Lacan confirme cette lecture. Reprenant les travaux de Freud sur l’inquiétante étrangeté, il montre que l’angoisse surgit quand le sujet est confronté au « manque du manque », c’est-à-dire à une altérité toute-puissante qui l’envahit au point de détruire en lui toute faculté de désir [12].
En fait, les deux traductions, la première mettant en avant l’étrangeté, la seconde son caractère familier, font chacune ressortir un aspect de cette angoisse particulière que l’on peut également aborder grâce à la notion de transparence. L’intérieur et l’extérieur se confondant, l’individu est à la fois saisi par l’étrangeté de voir son impuissance, par son dénuement intérieur exhibé à l’extérieur de lui-même et par la colonisation de son intime par le spectacle, devenu familier, de la jouissance de l’autre.
Déni et clivage du moi
La dissociation est une tentative de défense archaïque, face à une puissance à laquelle on ne peut faire face. Cette désintégration du Moi permet le retour d’un « déjà vu » qui nous regarde. Il nous fait l’injonction surmoique de nous regarder en tant qu’infans, en tant que celui qui ne parle pas, provoquant alors un sentiment d’inquiétante étrangeté.
Face à l’impératif de croire en la responsabilité de Bachar El-Assad, l’individu se doit de suspendre les informations contraires et de les traiter comme si elles n’existaient pas. Il procède à un déni de tout ce qui relève de la différence, le fixant alors dans la position régressive, celle de l’union avec la mère, un stade précédant le langage, avant l’apparition de la fonction du père [13].
Le déni de la contradiction entre une chose et son contraire, la responsabilité du gouvernement syrien et l’utilisation d’armes chimiques par les rebelles, est l’acte de refuser la réalité d’une perception perçue comme dangereuse, car l’individu devrait alors affronter la toute puissance affichée par le pouvoir. Pour contenir l’angoisse produite par l’inquiétante étrangeté, le sujet est contraint de juxtaposer deux raisonnements contraires et parallèles. L’individu possède alors deux visions incompatibles et dénuées de tout lien. Le déni de l’opposition entre ces deux éléments supprime toute conflictualité, car il fait coexister au sein du moi deux affirmations opposées qui se juxtaposent sans s’influencer. Il s’appuie sur ce que la psychanalyse appelle « clivage du moi ».
Le clivage donne au moi la possibilité de vivre sur deux registres différents, mettant côte à côte, d’une part, un « savoir », l’utilisation de gaz sarin par les rebelles et de l’autre un « savoir-faire », une esquive de la confrontation par une suspension de l’information. Il s’agit d’empêcher toute lutte, toute symbolisation, afin de jouir de la toute puissance du pouvoir. En l’absence de perception d’un manque dans ce qui nous est affirmé, on se trouve dans un en-deçà du conflit et dans une annulation de tout jugement.
La procédure a également été mise en évidence par Orwell dans sa définition de la « double pensée ». Elle consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux », tout en étant capable d’en oublier une, lorsque l’injonction surmoïque se manifeste. Ensuite, il convient d’oublier que l’on vient d’oublier, c’est à dire « persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer » [14].
Le clivage est récurrent dans le discours de la guerre en Syrie. Les choses y sont régulièrement affirmées, en même temps que ce qui les infirme, sans qu’une relation soit établie entre les différentes énonciations. Contrairement aux déclarations de Carla Del Ponte, Washington serait d’abord parvenu, « avec différents degrés de certitude », à la conclusion que les forces gouvernementales syriennes ont fait usage de gaz sarin contre leur propre peuple. Cependant, Barack Obama a, en même temps, déclaré que les États-Unis ne savaient « pas comment [ces armes] ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées » [15]. L’opération place le sujet dans le morcellement, dans l’incapacité de réagir face au non sens de ce qui est dit et montré. Il ne peut faire face à une certitude qui se revendique d’une absence de savoir.
Le renversement logique de la construction langagière devient une manifestation de la puissance de l’exécutif états-unien. Il exhibe une capacité de s’affranchir de toute organisation du langage et ainsi de tout ordre symbolique. L’absurdité revendiquée de l’énonciation est un coup de force contre le fondement logique du langage. Elle a alors un effet de pétrification sur les populations et les enferme dans la psychose.
Jean-Claude Paye et Tülay Umay
3/07/2014Sociologue. Dernier ouvrage publié en français : De Guantanamo à Tarnac . L’emprise de l’image (Éd. Yves Michel, 2011). Dernier ouvrage publié en anglais : Global War on Liberty (Telos Press, 2007).
Sociologue. Née en Anatolie, elle vit en Belgique. Elle travaille sur les structures sociales et psychiques de la postmodernité. Comme support concret de cette recherche, la question du voile dit « islamique » est objet d’étude privilégié, non comme objet en soi, mais comme symptôme de notre société.
Source : Réseau Voltaire – (Voltairenet.org)
http://www.voltairenet.org/article184571.html
Notes :
[1] « Les rebelles syriens ont utilisé du gaz sarin, selon Carla Del Ponte », Le Monde.fr avec Reuters, 6 mai 2013.
[2] « Syrie : les États-Unis ont la “forte certitude” que Damas a eu recours à des armes chimiques », Le Monde.fr, 30 août 2013.
[3] « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux le sont plus que d’autres », Georges Orwell, inAnimal Farm (La Ferme des animaux), 1945.
[4] Charles-Éric de Saint Germain, L’Avènement de la vérité Hegel, Kierkegaard, Heidegger, L’Harmattan 2003, p. 37
[5] Dominique Temple, « Lacan et la réciprocité », 2008.
[6] Le « Tiers » est ce qui défusionne l’enfant de la mère, lui donnant ainsi accès au champ du langage et de la parole. Il permet l’assujettissement du sujet à un ordre symbolique
[7] Jacques Lacan, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse » – in : Écrits, Le Seuil, Paris, 1966].
[8] Houriya Abdellouahed, « La tactilité d’une parole. Le pervers et la substance », in Cliniques méditerranéennes N° 72, Érès , p.5.
[9] Op. Cit., p. 8.
[10] Unheimliche est un adjectif substantivé, formé à partir de deux termes : le préfixe Un, exprimant la privation et l’adjectif heimlich (familier). La traduction « l’inquiétante étrangeté », d’abord proposée par Marie Bonaparte, ne tient compte ni de la familiarité signifié par heimlich, ni de la négation marquée par le Un. Aussi d’autres traductions ont été proposées telle que « l’inquiétante familiarité ». Lire les remarques préliminaires de François Stirn à la traduction de Une inquiétante étrangeté, par Marie Bonaparte et E. Marty, Profil Textes Philosophiques, Philosophie, octobre 2008.
[11] Le partage en deux éléments séparés a pour conséquence « que l’un participe au savoir, aux sentiments et aux expériences de l’autre, de l’unification à une autre personne, de sorte que l’on ne sait plus à quoi s’en tenir quant au moi propre, ou qu’on met le moi étranger à la place du Moi propre —donc dédoublement du Moi, division du Moi, permutation du Moi— et enfin, le retour permanent du même », S. Freud, « Inquiétante étrangeté et clivage », in L’Inquiétante étrangeté et autres essais, Gallimard 1988, p. 236.
[12] Régine Detambel, Sigmund Freud, L’Inquiétante étrangeté, Gallimard 1988.
[13] « Inquiétante étrangeté et clivage »
[14] « Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux… Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là, était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée. », George Orwell, 1984, première partie, chapitre III, Gallimard Folio 1980, p.55.
[15] « Les rebelles syriens ont utilisé du gaz sarin, selon Carla Del Ponte », Op. Cit.http://www.polemia.com/discours-de-la-guerre-et-double-pensee-lexemple-de-la-syrie/
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Florian Philippot sur BFM TV
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Un nouveau scandale au Parti Socialiste ?
Boulogne-sur-Mer, ville de 45.000 habitants, est en plein récession économique avec l’effondrement des activités portuaires. Je passe régulièrement mes vacances dans cette magnifique région. Depuis le XIXème siècle la municipalité est ancrée au socialisme à l’exception de deux courtes périodes. Pas une institution publique n’échappe à la franc-maçonnerie. D’ailleurs l’ancien député-maire Guy Lengagne, ministre de la mer sous Mitterrand a été président de la Fraternelle parlementaire maçonnique (sénateurs et députés de tous partis). Son successeur depuis 2002 est Frédéric Cuvillier actuellement secrétaire d’État aux Transports et aux Affaires maritimes. Particularité, à rebours des promesses de Normal 1er il reste cumulard en gardant ces deux responsabilités sans que personne ne trouve à redire. Sans nul doute aurait-il été mieux inspiré de regarder un peu ce qui se passe actuellement dans sa commune.
Comme dans toutes les mairies socialistes, on ne recrute que « dans le sérail » à quelques exceptions près, du simple jardinier aux cadres supérieurs. Or la Direction générale des Finances a constaté, sans que l’Administration municipale ne s’en soit rendu compte, qu’il y avait des « fuites » d’argent. On se demande ce que faisait l’adjoint aux Finances lui-même ancien haut fonctionnaire du Trésor. Apparemment sa vigilance sur le trésor de la ville a été faible. La presse locale à la botte de la F.M. en fait bien évidemment un « fait divers » de moindre importance.
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La fin héroïque du Saint de l’Anjou
C’était un quatorze juillet, quatre ans après la décollation du gouverneur Launay par les assaillants de la forteresse de la Bastille.
En 1793, un homme s’éteignait en prières sur les bords de la Loire. Son nom : Jacques Cathelineau. A 34 ans, il était généralissime de l’Armée catholique et royale de Vendée.
Roturier, artisan -il était colporteur-, père de famille et pieux catholique, Cathelineau fut le symbole le plus éclatant des soubassements populaires de l’insurrection vendéenne. Né au coeur des Mauges, sa foi guidait sa vie simple puis le mena au combat, lorsque l’orage se mit à gronder dans le ciel de France. Devenu capitaine de paroisse, il s’imposa rapidement tant il était respecté de ses hommes. Au milieu des autres officiers vendéens, aux relations souvent orageuses, Cathelineau tranchait par sa simplicité. Celui que l’on surnommait déjà « le Saint de l’Anjou » devint alors généralissime de l’Armée catholique et royale.
Trois semaines après sa nomination au rang de généralissime, débuta l’attaque de Nantes. Les Vendéens espéraient conquérir la capitale des Ducs de Bretagne : un tel évènement aurait fait basculer la guerre en faveur des Blancs. 40 000 des siens le suivaient. Le 29 mai, les Vendéens se présentaient devant la grande ville bleue, verrou de tout l’Ouest. Une fois dans la ville tant désirée, Cathelineau se porta place Viarme (actuelle place des Agricculture). Le destin allait-il sourire aux Blancs et à leur pieux généralissime ? Las ! Embusqué au niveau d’une fenê^tre donnant sur la place, un tireur bleu ajusta Cathelineau. Ce dernier fut touché à l’épaule. Le soldat républicain avait pris soin de mâcher le projectile avant de tirer : la blessure s’infecta. Stupeur chez les Blancs. Epouvantés, les Vendéens reculèrent et quittèrent la ville. Le siège de Nantes se soldait par un échec.
Le Saint de l’Anjou fut transporté vers les bords de la Loire, à Saint-Florent-le-Vieil.
Après une agonie de quinze jours, Cathelineau expira le 14 juillet 1793.
Il fut amèrement regretté, tant par ses hommes que par les autres généraux de l’Armée catholique et royale. Un Français demeuré fidèle à sa foi était tombé. Pis, son absence n’allait pas arranger les relations détestables existant entre chefs vendéens. Les nuages s’ammoncelaient sur la Vendée héoïque et fidèle, qui allait bientôt devenir martyre.
In memoriam.
Merci au Rouge et le Noir
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Insurrection - ne plus Subir
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480 000€ pour une "première dame" qui n'en était pas une
En 2013, Valérie Trierweiler disposait de 5 collaborateurs, pour une rémunération de 369 900€ bruts annuels. Chaque collaborateur touchait donc un peu plus de 6000€ par mois.
4 officiers du groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR) étaient prioritairement affectés à sa sécurité. Ses déplacements ont coûté en 2013 85 000 €.
Valérie Trierweiler disposait au rez-de-chaussée de l'Hôtel d'Evreux de 6 bureaux et du salon des Fougères.