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  • Incidents synagogue : quand le Daily Mail donne une sacrée leçon de journalisme aux médias français

    Comme tout fout le camp dans une France en perte de vitesse, rattrapée par ses vieux démons, rongée par l’érosion de son humanisme et de ses valeurs cardinales sous l’influence d’une certaine caste qui les piétine allègrement, la déontologie journalistique (...)
    Comme tout fout le camp dans une France en perte de vitesse, rattrapée par ses vieux démons, rongée par l’érosion de son humanisme et de ses valeurs cardinales sous l’influence d’une certaine caste qui les piétine allègrement, la déontologie journalistique a, elle aussi, volé en éclats sur l’autel du sensationnalisme lucratif, des connivences avec le pouvoir et des petits intérêts particuliers.
    Ce n’est donc pas en consultant des médias aux ordres, en se plongeant dans les feuilles de chou soi-disant de référence ou en cliquant sur les sites qui en sont leur prolongement électronique, que notre quête de vérité concernant les graves incidents qui ont émaillé, dimanche 13 juillet, la manifestation pacifique de soutien au peuple palestinien pouvait être pleinement assouvie, loin s’en faut...
    La vérité vraie, celle qui n’est pas brouillée par la toxicité de la désinformation officielle, celle qui n’est pas polluée par le mensonge d’Etat éhonté, était ailleurs, de l’autre côte de la Manche, dans les colonnes du journal britannique « The Daily Mail ».
    Contrastant avec les manchettes univoques de nos gazettes, le Daily Mail donne une belle leçon de journalisme aux médias hexagonaux, de celles qui infligent une claque cuisante en révélant leurs vilénies et leurs compromissions. Le titre donne déjà le ton d’un traitement différencié et sans fard, qui fait la part belle à l’objectivité: "Scènes choquante : 150 hommes juifs saccagent les rues de Paris et s’affrontent avec des manifestants pro-palestiniens".
    La suite est à découvrir dans ce lien (1), mais voici un avant-goût de l’article du Daily Mail pour qui la retranscription de la véracité des faits n’est pas un lointain souvenir d’école de journalisme que l’on peut trahir sans vergogne à l’épreuve du terrain et de ses cruelles désillusions : "Les groupes juifs français se sont plaints de l'augmentation de l'antisémitisme au cours de ces derniers mois, en accusant de nombreux jeunes musulmans de les prendre pour cible. Mais une vidéo filmée près de la Place de la Bastille, dimanche dernier, et vérifiée par la police avant d'être postée sur YouTube, fait apparaître que ce sont les groupes pro-israéliens qui sont activement impliqués dans les affrontements."
    A voir ou à revoir la vidéo qui dément la version officielle et ne laisse pas de place au doute quant à l'identité des véritables semeurs de chaos :
    source : oumma.com :: lien

  • Robert Steuckers : "L’influence d’Oswald Spengler sur Julius Evola"

    «Je traduisis de l’allemand, à la demande de l’éditeur Longanesi (…) le volumineux et célèbre ouvrage d’Oswald Spengler, Le déclin de l’Occident. Cela me donna l’occasion de préciser, dans une introduction, le sens et les limites de cette œuvre qui, en son temps, avait connu une renommée mondiale». C’est par ces mots que commence la série de paragraphes critiques à l’égard de Spengler, qu’Evola a écrit dans Le Chemin du Cinabre (op. cit., p. 177).

    Evola rend hommage au philosophe allemand parce qu’il a repoussé les «lubies progressistes et historicistes», en montrant que le stade atteint par notre civilisation au lendemain de la première guerre mondiale n’était pas un sommet, mais, au contraire, était de nature «crépusculaire». D’où Evola reconnaît que Spengler, surtout grâce au succès de son livre, a permis de dépasser la conception linéaire et évolutive de l’histoire. Spengler décrit l’opposition entre Kultur et Zivilisation, «le premier terme désignant, pour lui, les formes ou phases d’une civilisation de caractère qualitatif, organique, différencié et vivant, le second les formes d’une civilisation de caractère rationaliste, urbain, mécaniciste, informe, sans âme» (ibid., op. cit., p.178).

    Evola admire la description négative que donne Spengler de la Zivilisation, mais critique l’absence d’une définition cohérente de la Kultur, parce que, dit-il, le philosophe allemand demeure prisonnier de certains schèmes intellectuels propres à la modernité. «Le sens de la dimension métaphysique ou de la transcendance, qui représente l’essentiel dans toute vraie Kultur, lui a fait défaut totalement» (ibid., p. 179). Evola reproche également à Spengler son pluralisme; pour l’auteur du Déclin de l’Occident, les civilisations sont nombreuses, distinctes et discontinues les unes par rapport aux autres, constituant chacune une unité fermée. Pour Evola, cette conception ne vaut que pour les aspects extérieurs et épisodiques des différentes civilisations. Au contraire, poursuit-il, il faut reconnaître, au-delà de la pluralité des formes de civilisation, des civilisations (ou phases de civilisation) de type “moderne”, opposées à des civilisations (ou phases de civilisation) de type “traditionnel”. Il n’y a pluralité qu’en surface; au fond, il y a l’opposition fondamentale entre modernité et Tradition.

    Ensuite, Evola reproche à Spengler d’être influencé par le vitalisme post-romantique allemand et par les écoles “irrationalistes”, qui trouveront en Klages leur exposant le plus radical et le plus complet. La valorisation du vécu ne sert à rien, explique Evola, si ce vécu n’est pas éclairé par une compréhension authentique du monde des origines. Donc le plongeon dans l’existentialité, dans la Vie, exigé par Klages, Bäumler ou Krieck, peut se révéler dangereux et enclencher un processus régressif (on constatera que la critique évolienne se démarque des interprétations allemandes, exactement selon les mêmes critères que nous avons mis en exergue en parlant de la réception de l’œuvre de Bachofen). Ce vitalisme conduit Spengler, pense Evola, à énoncer «des choses à faire blêmir» sur le bouddhisme, le taoïsme et le stoïcisme, sur la civilisation gréco-romaine (qui, pour Spengler, ne serait qu’une civilisation de la “corporéité”). Enfin, Evola n’admet pas la valorisation spenglérienne de l’«homme faustien», figure née au moment des grandes découvertes, de la Renaissance et de l’humanisme; par cette détermination temporelle, l’homme faustien est porté vers l’horizontalité plutôt que vers la verticalité. Sur le césarisme, phénomène politique de l’ère des masses, Evola partage le même jugement négatif que Spengler.

    Les pages consacrées à Spengler dans Le chemin du Cinabre sont donc très critiques; Evola conclut même que l’influence de Spengler sur sa pensée a été nulle. Tel n’est pas l’avis d’un analyste des œuvres de Spengler et d’Evola, Attilio Cucchi (in «Evola, la Tradizione e Spengler», Orion, n°89, Février 1992). Pour Cucchi, Spengler a influencé Evola, notamment dans sa critique de la notion d’«Occident»; en affirmant que la civilisation occidentale n’est pas la civilisation, la seule civilisation qui soit, Spengler la relativise, comme Guénon la condamne. Evola, lecteur attentif de Spengler et de Guénon, va combiner éléments de critique spenglériens et éléments de critique guénoniens. Spengler affirme que la culture occidentale faustienne, qui a commencé au Xième siècle, décline, bascule dans la Zivilisation, ce qui contribue à figer, assécher et tuer son énergie intérieure. L’Amérique connaît déjà ce stade final de Zivilisation technicienne et dé-ruralisée. C’est sur cette critique spenglérienne de la Zivilisation qu’Evola développera plus tard sa critique du bolchévisme et de l’américanisme: si la Zivilisation est crépusculaire chez Spengler, l’Amérique est l’extrême-Occident pour Guénon, c’est-à-dire l’irreligion poussée jusqu’à ses conséquences ultimes. Chez Evola, indubitablement, les arguments spenglériens et guénoniens se combinent, même si, en bout de course, c’est l’option guénonienne qui prend le dessus, surtout en 1957, quand paraît l’édition du Déclin de l’Occident chez Longanesi, avec une préface d’Evola. En revanche, la critique spenglérienne du césarisme politique se retrouve, parfois mot pour mot, dans Le fascisme vu de droite et Les Hommes au milieu des ruines.

    Le préfacier de l’édition allemande de ce dernier livre (Menschen inmitten von Ruinen, Hohenrain, Tübingen, 1991), le Dr. H.T. Hansen, confirme les vues de Cucchi: plusieurs idées de Spengler se retrouvent en filigrane dans Les Hommes au milieu des ruines; notamment, l’idée que l’Etat est la forme intérieure, l’«être-en-forme» de la nation; l’idée que le déclin se mesure au fait que l’homme faustien est devenu l’esclave de sa création; la machine le pousse sur une voie, où il ne connaîtra plus jamais le repos et d’où il ne pourra jamais plus rebrousser chemin. Fébrilité et fuite en avant sont des caractéristiques du monde moderne (“faustien” pour Spengler) que condamnent avec la même vigueur Guénon et Evola. Dans Les Années décisives (1933), Spengler critique le césarisme (en clair: le national-socialisme hitlérien), comme issu du titanisme démocratique. Evola préfacera la traduction italienne de cet ouvrage, après une lecture très attentive. Enfin, le «style prussien», exalté par Spengler, correspond, dit le Dr. H.T. Hansen, à l’idée évolienne de l’«ordre aristocratique de la vie, hiérarchisé selon les prestations». Quant à la prééminence nécessaire de la grande politique sur l’économie, l’idée se retrouve chez les deux auteurs. L’influence de Spengler sur Evola n’a pas été nulle, contrairement à ce que ce dernier affirme dans Le chemin du Cinabre.

    Robert Steuckers

    Source

    http://la-dissidence.org/2014/07/09/robert-steuckers-linfluence-doswald-spengler-sur-julius-evola/

  • Une autre agriculture est possible

    France 3 Région a réalisé le portrait touchant d’un petit agriculteur breton à l’ancienne. Le paysan produit tout lui-même, n’utilise pas d’engin agricole et « descend deux fois par an au bourg ».

    http://www.contre-info.com/

  • Armée : les derniers fidèles d’une austère religion – par Dominique Venner

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Dominique Venner cueilli dans la revue Item en 1977 et consacré à l’armée comme refuge de valeurs essentielles à la vie de la cité.

    Je me sens peu de goût pour défendre les militaires indéfendables. Leurs insuffisances sont les causes premières de l’antimilitarisme. Il me suffit d’éveiller mes propres souvenirs. Durant les trente mois passés sous l’uniforme pendant la guerre d’Algérie, j’ai connu peu d’hommes de qualité. En fait de guerriers, j’ai surtout rencontré des fonctionnaires timorés. Cette armée était une remarquable machine à tuer les vocations. Chez les cadres, en dehors de fulgurantes exceptions, la mollesse du caractère, l’apathie intellectuelle et même le débraillé physique semblaient la règle. En dessous, se traînait en maugréant un bétail sale et aviné. Cette caricature d’armée était à l’image de la société. Les choses ne se sont pas améliorées.

    Mais il y avait des exceptions. Là, battait le cœur véritable de l’Armée. Les paras n’étaient pas seuls à donner le ton. Il arriva qu’au sein du régiment « cul de plomb » le plus loqueteux, une compagnie, voire une section tranchât, par la seule grâce d’un officier ou d’un sous-officier différent. Ceux-là avaient transformé les bidasses en hommes.

    Tel est le miracle de la société militaire, si malade fût-elle. Tout y est possible pour des tempéraments forts et imaginatifs.

    Depuis trente ans et plus, l’armée propose aux lecteurs de ses affiches « un métier, un avenir ». Du temps de Montluc ou du Maréchal de Saxe, les rutilants sergents-recruteurs promettaient l’aventure et la gloire. Rien n’interdirait d’actualiser. Quand elle a des chefs capables, l’Armée offre aux jeunes hommes tout juste sortis de l’adolescence les grandes vacances des servitudes civiles. Plus de profs, plus de patrons, plus de factures ni de percepteur. L’anti-« métro-boulot-dodo ». Le plaisir d’être jeunes, souples, agiles et forts. Le régiment, c’est la bande, avec ses rites et ses lois.

     

    Dans les sociétés industrielles bourgeoises ou socialistes qui sécrètent un égal ennui, l’homme de guerre, dans son isolement, son insolence, est seul à porter une part de rêve.

    A condition d’être lui-même, le soldat de métier exerce une fascination à laquelle même ses détracteurs n’échappent pas. Mais qu’il s’abandonne au courant, à la faiblesse d’être ordinaire, qu’il dépose ses orgueilleuses prérogatives, il n’est plus qu’un fonctionnaire de statut médiocre et méprisé. Les militaires qui veulent assumer leur condition se trouvent nécessairement en rupture avec l’esprit des sociétés utilitaires soumises aux seuls impératifs économiques. Les hommes de guerre viennent d’un autre temps, d’un autre ciel. Ce sont les derniers fidèles d’une austère religion. Celle du courage et de la mort.

    Ils sont de l’espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l’homme par la vertu de l’exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la forme physique et la belle gueule. S’offrant le luxe de réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s’éprouver. Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue.

    Le privilège moral de l’armée réside tout entier dans une différence acceptée, entretenue, cultivée. Sa philosophie tragique ne tourne pas aux vents de la mode ou des majorités politiques. Elle ne varie jamais. Elle est propre à son état, à sa destination qui est la guerre. Guerre classique ou guerre subversive, car sa vocation est de veiller sur la Cité, même quand celle-ci s’abandonne.

    Les divisions sibériennes qui brisèrent l’offensive allemande devant Moscou, en décembre 1941, ne devaient rien à Marx, mais beaucoup à Clausewitz. Si les troupes nord-vietnamiennes ont conquis Saïgon, ce n’est point le fait de leurs vertus communistes, mais de leurs qualités militaires. En revanche, on peut juger des effets de la mode permissive du libéralisme avancé sur la risible et inutile armée hollandaise.

    De bons apôtres nullement innocents prêchent, au nom des mœurs nouvelles, la répudiation par l’Armée de ce qui lui reste d’esprit militaire. C’est bien visé. De cette façon, il n’y aurait plus de Défense.

    Plus la société change, plus l’Armée évolue dans ses armements, sa stratégie, son organisation, plus l’esprit militaire doit être renforcé. Il est la seule réponse jamais inventée par l’homme face à la guerre. Pour les gardiens des empires et des nations, Sparte la divine, chère au vieil Homère, reste le maître étalon.

    Dominique Venner(Item, décembre 1977)

    http://fr.novopress.info/172278/armee-les-derniers-fideles-dune-austere-religion-dominique-venner/#more-172278 via Métapo Infos

  • Entretien avec Alain de Benoist sur le Traité transatlantique

     

    «Ce qui est terrible en effet, c’est que les négociateurs de l’Union européenne semblent s’être engagés dans ces discussions sans le moindre souci de faire passer en premier les intérêts des Européens.»

    «L’enjeu final est donc bel et bien politique. Par une intégration économique imposée à marche forcée, l’objectif final est de mettre en place une « nouvelle gouvernance » commune aux deux continents.»

    La « libéralisation » totale des échanges commerciaux est un vieil objectif des milieux financiers et libéraux. Dès le 22 novembre 1990, un an après la chute du Mur de Berlin, les Etats-Unis et l’Europe avaient adopté une première «Déclaration transatlantique» par laquelle ils s’engageaient à «promouvoir les principes de l’économie de marché, à rejeter le protectionnisme, à renforcer et ouvrir davantage les économies nationales à un système de commerce multilatéral». S’ensuivirent différentes initiatives allant toutes dans le sens d’un partenariat commercial euro-américain. En mai 1998, lors du sommet américano-européen de Londres, un premier Partenariat économique transatlantique fut signé.


    Le projet fut réactivé en juin 2005, au sommet américano-européen de Washington, sous la forme d’une déclaration solennelle en faveur d’un «Nouveau partenariat économique transatlantique». Le 30 avril 2007, un Conseil économique transatlantique était mis en place par George W. Bush, président des Etats-Unis, Angela Merkel, alors présidente du Conseil européen, et José Manuel Barroso président de la Commission européenne, sous la direction conjointe de Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce, et de l’Américain Michael Froman. Cette nouvelle instance se fixait pour objectif de négocier le marché transatlantique dans tous ses aspects législatifs liés à la production, au commerce et aux investissements. Il fut convenu de se réunir tous les ans.

    Le 2 février 2009, le Parlement européen adoptait une résolution sur l’«état des relations transatlantiques» invitant à la création effective d’un grand marché transatlantique calqué sur le modèle libéral et impliquant une liberté de circulation totale des hommes, des capitaux, des services et des marchandises. Le texte précisait que ce partenariat transatlantique se fondait «sur des valeurs centrales partagées, telles que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit», et qu’il devait «demeurer la pierre angulaire de l’action extérieure de l’Union». Le processus pouvait alors s’engager concrètement. Le 13 février 2013, Obama signait avec José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy une déclaration adoptant le principe d’un accord de partenariat transatlantique. François Hollande, représentant la France, laissait faire. Le 12 mars, la Commission européenne approuvait le projet de mandat concernant la conclusion d’un tel accord avec les Etats-Unis. Enfin, le 14 juin 2013, les gouvernements des 27 Etats membres de l’Union européenne donnaient officiellement mandat à la Commission européenne pour négocier avec le gouvernement américain la création d’un grand marché commun transatlantique, qui a reçu le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements (Trasantlantic Trade and Investment Partnership, TTIP), l’objectif affiché étant de «lier le niveau de libéralisation des deux parties au plus haut niveau de libéralisation obtenu suite aux accords de libre-échange déjà conclus, tout en cherchant à atteindre de nouveaux accès au marché en éliminant les obstacles qui demeurent». Les négociations officielles se sont ouvertes à Washington le 8 juillet 2013. Elles se poursuivent toujours actuellement, les partenaires espèrent parvenir à un accord d’ici 2015.

    Rébellion – Décrit comme le plus important accord commercial bilatéral de l’histoire (800 millions de consommateurs, la moitié du PIB mondial et 40% des échanges mondiaux sont directement concernés), il est pourtant négocié dans le plus grand secret par Washington et Bruxelles. Alors que les peuples sont globalement tenus à l’écart des négociations, il semble que les représentants des multinationales et des grands intérêts financiers soient des membres actifs des réunions de préparation. Pourquoi autant d’opacité autour de ce projet ? Que révèle pour vous ce basculement anti-démocratique du système mondialiste ?

    On retrouve dans cette affaire la volonté des milieux libéraux de tenir le plus possible les peuples dans l’ignorance de ce qui va engager leur avenir. Ni l’opinion publique ni ses représentants n’ont en effet eu accès au mandat de négociation. La classe politique, dans son ensemble, s’est réfugiée dans un silence qui laisse pantois. Les traités confiant à la Commission européenne une compétence exclusive en matière commerciale, le Parlement européen n’a même pas été saisi. Beaucoup n’hésitent pas à parler de «négociations commerciales secrètes» pour qualifier ces tractations qui se déroulent à huis clos. Ce que l’on en sait provient uniquement de «fuites». Les citoyens n’en ont en rien été informés – ce qui n’est pas le cas en revanche des «décideurs» appartenant aux grands groupes privés, aux multinationales et aux divers groupes de pression, qui sont au contraire régulièrement associés aux discussions.

    Rébellion – Le contenu du projet de traité semble viser à une libéralisation totale des rapports économiques entre l’Europe et les Etats-Unis. Que recouvrerait exactement le futur accord ?

    C’est à la fois simple et immensément ambitieux. Il s’agit de déréglementer complètement les échanges entre les deux plus grands marchés de la planète. Le projet vise pour cela à la «suppression totale des droits de douane sur les produits industriels et agricoles», mais surtout se propose d’«atteindre les niveaux les plus élevés de libéralisation des investissements ».

    Pour quel objectif ? L’élimination des barrières commerciales transatlantiques, dit-on, apporterait entre 86 et 119 milliards d’euros par an à l’économie européenne et entre 65 et 90 milliards aux Etats-Unis, ce qui pourrait entraîner d’ici quinze ans une augmentation moyenne des revenus de 545 euros par ménage européen (chiffres fournis par la Commission européenne et par le Center for Economic Policy Research). Selon un rituel bien au point, on assure que l’accord bénéficiera à tout le monde, qu’il aura un effet favorable sur l’emploi, etc. Rapportées à l’horizon 2027, qui est celui que l’on a retenu, de telles promesses sont en réalité dépourvues de sens. En 1988, la Commission européenne avait déjà affirmé que la mise en place du grand marché européen, prévue pour 1992, créerait entre 2 et 5 millions d’emplois en Europe. On les attend toujours.

    La suppression des droits de douane sera surtout sensible dans le secteur du textile et dans le secteur agricole : elle devrait entraîner une chute des exportations agricoles françaises, une industrialisation accrue de l’agriculture européenne, et l’arrivée massive en Europe de soja et de blé américain. Globalement, le démantèlement des droits de douane sera en outre préjudiciable à l’Europe, car le taux moyen de droits de douane est de 5,2 % dans l’Union européenne, tandis qu’il n’est que de 3,5 % aux Etats-Unis. S’ils sont supprimés, les Etats-Unis en retireront donc un avantage de 40 % supérieur à celui de l’UE. Cet avantage sera spécialement marqué dans certains secteurs : les droits de douane sur les matériels de transports sont de 7,8 % en Europe, contre 0 % aux Etats-Unis. Leur suppression portera donc directement atteinte à l’industrie automobile européenne. Et la faiblesse du dollar par rapport à l’euro profitera également aux Etats-Unis au détriment des productions européennes, qui seront incitées à délocaliser, ce qui aggravera d’autant le chômage. Cela dit, la disparition des barrières douanières n’aura pas d’effets macro-économiques véritablement décisifs, puisque les Etats-Unis sont déjà les premiers clients de l’Union européenne, et inversement. A l’heure actuelle, quelque 2,7 milliards de dollars de biens et de services sont échangés chaque jour entre les deux continents !

    Rébellion – La fin des normes protectrices et les poursuites possibles pour faire «sauter» les dernières barrières au libre-échange mondial ouvrent-elles la voie à une « privatisation » du droit au service des grands groupes ?

    C’est en effet le point essentiel. Beaucoup plus importante que la suppression des droits de douane est l’élimination programmée de ce qu’on appelle les «barrières non tarifaires» (BNT), c’est-à-dire l’ensemble des réglementations que les négociateurs jugent nuisibles parce qu’elles constituent autant d’«entraves» à la liberté du commerce. En clair, les normes constitutionnelles, légales et réglementaires qui, dans chaque pays, seraient susceptibles d’entraver une liberté commerciale érigée en liberté fondamentale : normes de production sociales, salariales, environnementales, sanitaires, financières, économiques, politiques, etc. Pour ce faire, les accords en cours de négociation se proposent d’aboutir à une «harmonisation progressive des réglementations et de la reconnaissance mutuelle des règles et normes en vigueur». José Manuel Barroso a lui-même précisé que «80 % des gains économiques attendus de l’accord viendront de la réduction du fardeau réglementaire et de la bureaucratie». L’enjeu normatif est donc énorme.

    Pour libéraliser l’accès aux marchés, l’Union européenne et les Etats-Unis sont censés faire «converger» leurs réglementations dans tous les secteurs. Le problème est que, dans presque tous les cas, les règlements en vigueur aux Etats-Unis sont moins contraignants que ceux qui existent en Europe. Comme les Américains n’envisagent évidemment pas un instant de durcir leur législation et que l’objectif est de s’aligner sur le «plus haut niveau de libéralisation existant», la «convergence» se fera nécessairement par l’alignement des normes européennes sur les leurs. En fait d’«harmonisation», ce sont les Etats-Unis qui vont imposer à l’Europe leurs règles commerciales.

    Dans le domaine agricole, l’ouverture du marché européen devrait entraîner l’arrivée massive des produits à bas coûts de l’agrobusiness américain : bœuf aux hormones, carcasses de viande aspergées à l’acide lactique, viandes aux OGM, etc. Jugées depuis longtemps «trop contraignantes» par les Américains, toutes les normes sanitaires européennes pourraient ainsi être condamnées comme «barrières commerciales illégales». En matière environnementale, la réglementation encadrant l’industrie agro-alimentaire serait démantelée. Les groupes pharmaceutiques pourraient bloquer la distribution des génériques. Les services d’urgence pourraient être contraints de se privatiser. Il pourrait en aller de même de l’eau et de l’énergie. Concernant le gaz de schiste, la fracturation hydraulique deviendrait un droit intangible. En outre, comme aux Etats-Unis les «indications géographiques protégées» ne sont pas reconnues, les «appellations d’origine contrôlées» (AOC) françaises seraient directement menacées. En matière sociale, ce sont toutes les protections liées au droit du travail qui pourraient être remises en cause, de même que le statut des services publics et des marchés publics.

    Mais il y a pire encore. L’un des dossiers les plus explosifs de la négociation concerne la mise en place d’un mécanisme d’«arbitrage des différends» entre Etats et investisseurs privés. Ce mécanisme dit de «protection des investissements» (Investor State Dispute Settlement, ISDS) doit permettre aux entreprises multinationales et aux sociétés privées de traîner devant un tribunal ad hoc les Etats ou les collectivités territoriales qui feraient évoluer leur législation dans un sens jugé nuisible à leurs intérêts ou de nature à restreindre leurs bénéfices, c’est-à-dire chaque fois que leurs politiques d’investissement seraient mises en causes par les politiques publiques, afin d’obtenir des dommages et intérêts. Le différend serait arbitré de façon discrétionnaire par des juges ou des experts privés, en dehors des juridictions publiques nationales ou régionales. Le montant des dommages et intérêts serait potentiellement illimité (c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas de limite aux pénalités qu’un tribunal pourrait infliger à un Etat au bénéfice d’une multinationale), et le jugement rendu ne serait susceptible d’aucun appel. Un mécanisme de ce type a d’ailleurs déjà été intégré à l’accord commercial que l’Europe a récemment négocié avec le Canada (CETA).

    Les firmes multinationales se verraient donc conférer un statut juridique égal à celui des Etats ou des nations, tandis que les investisseurs étrangers obtiendraient le pouvoir de contourner la législation et les tribunaux nationaux pour obtenir des compensations payées par les contribuables pour des actions politiques gouvernementales visant à sauvegarder la qualité de l’air, la sécurité alimentaire, les conditions de travail, le niveau des charges sociales et des salaires ou la stabilité du système bancaire. La capacité des Etats à légiférer étant ainsi remise en question, les normes sociales, fiscales, sanitaires et environnementales, ne résulteraient plus de la loi, mais d’un accord entre groupes privés, firmes multinationales et leurs avocats, consacrant la primauté du droit américain. On assisterait ainsi à une privatisation totale de la justice et du droit, tandis que l’Union européenne s’exposerait à un déluge de demandes d’indemnités provenant des 14.400 multinationales qui possèdent aujourd’hui plus de 50 800 filiales en Europe.

    Rébellion – L’Union européenne se révèle un acteur de l’arrimage de notre continent aux intérêts des Etats-Unis. Pensez-vous que cette orientation atlantiste cache une course vers le vide d’une institution technocratique qui tente de renforcer son emprise sur les peuples ?

    Ce qui est terrible en effet, c’est que les négociateurs de l’Union européenne semblent s’être engagés dans ces discussions sans le moindre souci de faire passer en premier les intérêts des Européens. On ne peut s’en étonner, puisque l’idéologie de l’Union est cette même idéologie capitaliste et libérale dont se réclament les Etats-Unis. Dans certains domaines, les Européens vont même plus loin que les Américains. Un exemple : le 1er juillet dernier, un document qui a «fuité» grâce à un groupe bruxellois appelé Corporate Europe Observatory (CEO) a révélé que, dans le cadre des négociations sur l’accord commercial transatlantique, les Européens s’apprêtent à demander eux-mêmes moins de règles pour les banques et les marchés financiers, cet appel à déréglementer la finance, qui résulte du travail de lobbying des banques européennes, remettant directement en cause tout le travail d’encadrement de ce secteur réalisé depuis le début de la crise. L’intégration des services financiers à l’accord transatlantique permettrait ainsi aux banques européennes d’opérer aux Etats-Unis avec leurs propres réglementations.

    Rébellion – La perte de souveraineté économique de l’Europe représentée par la mise en place du Traité transatlantique ne va t-elle pas renforcer la perte de souveraineté politique déjà existante avec son intégration dans l’OTAN ?

    La réponse est dans la question ! Le Wall Street Journal l’a d’ailleurs reconnu avec ingénuité : tout comme le «Partenariat transpacifique» (Trans-Pacific Partnership, TPP) que les Etats-Unis ont également lancé en 2011 pour contenir la montée en puissance de la Chine, le partenariat transatlantique «est une opportunité de réaffirmer le leadership global de l’Ouest dans un monde multipolaire». Un leadership que les Etats-Unis ne sont pas parvenus à imposer par l’intermédiaire de l’OMC en raison de la résistance des pays pauvres et des pays émergents. Il s’agit donc bien pour eux de tenter de maintenir leur hégémonie mondiale en enlevant aux autres nations la maîtrise de leurs échanges commerciaux au bénéfice de multinationales largement contrôlées par leurs élites financières. La création d’un grand marché transatlantique leur offrirait un partenaire stratégique susceptible de faire tomber les dernières places fortes industrielles européennes. Il permettrait de démanteler l’Union européenne au profit d’une union économique intercontinentale, c’est-à-dire d’arrimer définitivement l’Europe à un grand ensemble «océanique» la coupant de sa partie orientale et de tout lien avec la Russie.

    L’enjeu final est donc bel et bien politique. Par une intégration économique imposée à marche forcée, l’objectif final est de mettre en place une «nouvelle gouvernance» commune aux deux continents. A Washington comme à Bruxelles, on ne dissimule pas que le grand marché transatlantique n’est qu’une étape vers la création d’une structure politique mondiale, qui prendrait le nom d’Union transatlantique. De même que l’intégration économique de l’Europe était censée déboucher sur son unification politique, il s’agirait de créer à terme un grand bloc politico-culturel unifié allant de San Francisco jusqu’aux frontières de la zone d’influence russe. Le continent eurasiatique étant ainsi coupé en deux, une véritable Fédération transatlantique pourrait ainsi voir le jour. Les souverainetés nationales ayant déjà été annexées par la Commission de Bruxelles, c’est la souveraineté européenne qui serait alors transférée aux Etats-Unis. Les nations européennes resteraient dirigées par des directives européennes, mais celles-ci seraient dictées par les Américains. Il s’agit, on le voit, d’un projet d’une immense ambition, dont la réalisation marquerait un tournant historique – sur l’opportunité duquel aucun peuple n’a jamais été consulté.

    Rébellion – Grand absent de cette négociation, quel est le regard de la Russie sur ce renforcement des liens du bloc atlantiste ? Propose-t-elle une voie alternative ?

    La Russie ne peut que s’inquiéter de la mise en place d’un tel accord, qui contribuerait à l’encercler du point de vue économique et politique, et à la couper un peu plus des pays européens. Elle pourrait bien entendu offrir une alternative aux Européens, en leur proposant de s’associer à la construction d’un grand bloc continental, mais elle sait très bien que l’Union européenne ne s’engagera jamais dans cette voie aussi longtemps qu’elle restera aux ordres de Washington. Dans le passé, Poutine semble avoir espéré que les Européens se montreraient plus soucieux de leur indépendance et prendraient conscience de ce qui rend complémentaires les intérêts russes et les intérêts européens. Je pense qu’aujourd’hui, il ne se fait plus d’illusion. C’est la raison pour laquelle il se rapproche toujours plus de la Chine, afin de créer avec elle une puissance commune qui puisse contrebalancer l’offensive américaine et affaiblir un dollar déjà bien mal en point.

    Rébellion – Lors des débats à l’Assemblée nationale, l’UMP comme le PS ont rejeté l’appel à la suspension des discussions déposé par le Front de gauche. Cet alignement de la «gauche» comme de la «droite» est-il une nouvelle preuve de leur adhésion commune à logique libérale ?

    Est-il encore besoin de « preuves » ? Le parti socialiste, qui depuis 1983 n’a plus de socialiste que le nom, ressemble aujourd’hui de plus en plus à l’ancienne SFIO. Il a hérité d’un atlantisme qui ne s’est pas démenti depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui explique que François Hollande se soit bien gardé de revenir sur la réintégration de la France dans l’appareil intégré de l’OTAN. Toute sa politique montre par ailleurs qu’il s’est officiellement soumis à la finance de marché. N’oublions pas non plus que nombre de membres de la Nouvelle Classe, qu’il s’agisse de leaders d’opinion ou de dirigeants des grands «partis de gouvernement», à commencer par François Hollande (promotion 1996), font partie des «Young Leaders» de la French-American Foundation, organisation créée en 1976 pour «renforcer les liens entre la France et les Etats-Unis», notamment par la recherche de «solutions partagées» (c’est aussi le cas de personnalités aussi différentes que Arnaud Montebourg, Aquilino Morelle, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Matthieu Pigasse, Laurent Joffrin, David Kessler, Jean-Marie Colombani, Jérôme Clément, Yves de Kerdrel, Pierre Moscovici, Valérie Pécresse, Christine Ockrent, Alain Minc, Anne Lauvergeon, Alain Juppé, etc.). Comment s’étonner alors de la déclaration de Nicole Bricq, ancien ministre du Commerce extérieur, présentant le projet de Traité transatlantique comme une «chance pour la France», à laquelle on «ne peut qu’être favorable» ?

    Rébellion – De José Bové à Marine Le Pen, en passant par Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélanchon, des voix se font pourtant entendre contre le projet de traité. Des initiatives de terrain sont lancées par de nombreuses associations ou individus autonomes pour sensibiliser sur cette question. Pensez-vous qu’une opposition populaire puisse faire reculer le système sur cette question ? Assistons-nous à la naissance d’un mouvement transversal comme lors du référendum sur la Constitution européenne de 2005 ?

    La comparaison que vous faites trouve d’emblée ses limites puisque, contrairement à ce qui s’était passé lors du référendum de 2005, le peuple n’est pas convié à donner son opinion à propos du projet de Traité transatlantique. Les protestations très justifiées qui se font entendre ici ou là n’ont donc pas la moindre chance d’empêcher les négociations de se poursuivre. On constate tout simplement que le pouvoir est ailleurs ! Ce qui est vrai, en revanche, c’est que les adversaires du traité se recrutent dans des familles politiques d’origines très différentes. En ce sens, il n’est pas exagéré de parler de «mouvement transversal». C’est une preuve de plus du caractère obsolète des anciens clivages et de la mise en place de clivages nouveaux. Mais cela, on le savait déjà depuis longtemps.

    Rébellion – Plus largement, que vous inspirent les contestations sociales et les sursauts «populistes» récents en Europe. Croyez-vous à la naissance d’une alternative au système ?

    Il y aurait beaucoup à dire sur les phénomènes que l’on désigne habituellement sous l’étiquette de «populisme». Chacun sait que la poussée des mouvements populistes (qu’on aurait tort de réduire à un modèle standard, car ils peuvent être très différents les uns des autres) traduit une crise profonde de la représentation, en même temps qu’elle illustre l’épuisement du clivage droite-gauche. Mais il faut aussi préciser que le populisme n’est pas une idéologie, mais un style qui, en tant que tel, peut se combiner avec des idéologies elles aussi très variées. Il est encore trop tôt pour dire s’il peut en sortir une véritable alternative – et non pas seulement une alternance. Disons que ces phénomènes sont à surveiller de près, sans a priori idéologiques et sans idées préconçues.

     Rébellion, 2/07/2014

     SourceRébellion.hautefort.com

    http://www.polemia.com/entretien-avec-alain-de-benoist-sur-le-traite-transatlantique/

     

  • « Où va la droite ? » « Où » est le FN ? Gollnisch répond dans monde & vie

    L’excellent magazine  « national-catholique » monde & vie, que vous pouvez commander à l’adresse suivante: http://www.monde-vie.com/La%20Une%20du%20numero%20en%20cours.htm, nous offre dans  sa livraison estivale un remarquable dossier dont l’objet est résumé dans son  intitulé : « Où va la droite ? ». Celui-ci  ne manquera d’intéresser particulièrement nos amis. Outre Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch a également accordé un entretien à cette revue (il est interrogé par Eric Letty) pour apporter un éclairage frontiste à cette question existentielle. Avec l’aimable autorisation de la rédaction, nous le reproduisons ici in extenso, mais sans les intertitres figurant dans l’article.

    Député européen et conseiller régional de Rhône-Alpes, Bruno Gollnisch est, depuis ses années de faculté à Nanterre, engagé en politique, et se revendique comme un homme de droite. Après quarante ans d’engagement, il a de cette droite une vision assez complète, qui, sans lui faire se voiler la face, n’a pas terni sa conception politique

    monde & vie : Reste-t-il une droite en France? L’UMP part au centre; quant au Front national, Eric Zemmour et Nicolas Domenach estimaient récemment que ce qui différencie aujourd’hui Marine Le Pen de Jean-Luc Mélenchon, c’est l’immigration… En fin de compte, on a le sentiment que beaucoup de Français de droite ne savent plus à quel parti se vouer…

     Bruno Gollnisch : Il faut d’abord s’entendre sur le sens des mots. Qu’est-ce que la droite? Je suis et reste un homme de droite, mais je ne suis pas choqué de voir que le FN s’affranchit de ce clivage révolutionnaire. On a beaucoup daubé aussi sur le fait que le Front National insiste davantage aujourd’hui sur la défense du service public, sur la conservation d’un certain nombre de monopoles nationaux, alors que par le passé il se présentait davantage comme reaganien en économie et désireux d’alléger le poids de l’Etat.

     La contradiction est moindre que ce que l’on veut bien croire, parce que la situation a beaucoup évolué. Aujourd’hui, la libéralisation de l’économie est devenue un des éléments de la spoliation par le mondialisme du patrimoine des Français. C’est en ce sens-là que,désireux de protéger nos compatriotes, nous sommes hostiles à certaines formes de concurrence déloyale.

     Je pense par conséquent que nous sommes assez cohérents en continuant, d’une part, à demander la restauration des libertés économiques à l’intérieur, en nous libérant dufiscalisme et de la bureaucratie, mais d’autre part en demandant une protection raisonnable, sur le pourtour extérieur, de notre espace humain et économique.

     Les deux choses ne sont pas du tout antinomiques;  le problème est qu’à l’heure actuelle nous faisons exactement l’inverse. Nous accablons notre économie, nos entrepreneurs, tous ceux qui veulent manifester de l’initiative, de contraintes, de règlements, de charges. Et en même temps, nous ouvrons l’espace français à la concurrence de pays qui, eux, n’ont aucune contrainte, aucune charge, aucune obligation. Cela provoque un choc dévastateur.

     En ce qui concerne l’UMP, j’avais dit il y a quatre ans, à un moment où la majorité des commentateurs donnait la réélection de Sarkozy comme très probable, que ce parti ne survivrait pas à l’échec programmé de Nicolas Sarkozy, qu’elle risquait l’explosion, et qu’à ce moment-là certains éléments pourraient s’en détacher et nous rejoindre. Ce n’est certes pas encore le cas, et l’on voit un Guaino, pourtant réputé comme l’un des plus conservateurs en matière sociétale, en conflit avec le FN.

     Mais les choses sont telles aujourd’hui que nous sommes cependant en position de lancer un appel à tous ceux qui, dans ce parti, sont attachés à la défense de l’intérêt national, à la défense de notre indépendance face au mondialisme, à l’inversion du courant de l’immigration, à la restauration des libertés économiques à l’intérieur, ainsi qu’à un protectionnisme intelligent à l’extérieur.

     Beaucoup de gens qui pensent cela à l’UMP sont peut-être « frontistes » sans le savoir,et il faudrait les révéler à leur vraie nature. Il faut par conséquent leur tendre la main, ce qui dépend d’une stratégie qui doit être élaborée, à mon avis, sous la présidence de Marine Le Pen.

    monde & vie: Pensez-vous que l’aile droite de l’UMP soit susceptible d’entendre ce discours ?

     Bruno Gollnisch : C’est indiscutablement la situation d’une grande partie de l’électorat. Et même de beaucoup d’élus. Sans doute beaucoup moins en revanche des cadres et des dirigeants. J’ai toujours été frappé par le fait que, plus on s’élève dans la hiérarchie partisane, plus on constate une distorsion des intentions véritables des dirigeants par rapport aux souhaits de leur base. Mais il faut tendre la main, y compris à ceux de leurs élus et dirigeants qui sont honnêtement soucieux de l’avenir du pays.

    monde & vie: Il y a eu un grand mouvement de droite dans le pays avec l’opposition au mariage pour tous. Où en est-on au FN, quel est le regard que l’on porte par rapport à ce mouvement non partisan justement, mais qui finalement s’est fait jour à travers une inquiétude globale d’une partie de la population ?

     Bruno Gollnisch : Certains disent que le FN ne s’est pas engagé  dans cette affaire. Mais, de toutes les formations politiques, c’est celle qui a été la plus unanime dans la condamnation de la loi Taubira, par un communiqué du bureau politique et de sa présidente et par la participation de dizaines de conseillers régionaux et de plusieurs de ses parlementaires. Gilbert Collard, Marion Marechal-Le Pen et moi-même avons participé à la plupart des manifestations.

     Quant à l’apolitisme de ce mouvement, il faut s’entendre. Je suis persuadé de la pureté des intentions de la base, mais je dois vous dire que j’ai été extrêmement choqué que certains dirigeants, et en particulier madame Virginie Merle alias Frigide Barjot avec laquelle j’ai cependant à de nombreuses reprises cherché à avoir le contact, aient donné la parole exclusivement à des membres de l’UMP y compris à ceux qui avaient été, sinon les acteurs, du moins les complices de toutes les dégradations de la législation en matière familiale.

     Aussi quand Marion Maréchall-Le Pen, qui a combattu le texte à l’assemblée, ou moi-même qui défend depuis trente ans dans les assemblées parlementaires et régionales les valeurs traditionnelles, sommes empêchés de nous adresser à ce public, et tenus à l’écart, on soupçonne tout de suite une tentative de récupération , doublée d’un très grand amateurisme de la part des dirigeants les plus honnêtes.

     Je pense à ce dirigeant d’une grande association familiale qui me disait ne pas vouloir faire de politique, et à qui je faisais observer que ce combat était nécessairement  politique. Pour combattre efficacement un projet de loi, il faut réunir une majorité politique. Il fallait donc avoir une stratégie politique.

     Cela dit, ce mouvement est le signal réconfortant d’un réveil des familles françaises, mais pour le moment c’est un échec politique total. Pour être efficace, il faut que les acteurs de ce mouvement s’engagent en politique.

     monde & vie: On parle d’un éventuel retour de Nicolas Sarkozy. Peut-il aujourd’hui incarner la droite, ce qu’il n’a finalement jamais réellement fait?

     Bruno Gollnisch : Il a été élu en 2007 par le « peuple de droite », qui est majoritaire dans le pays, en laissant entendre qu’il partageait certaines préoccupations des Français. Et puis,pendant cinq ans, il n’a fait que le contraire. Il a fait l’ouverture à gauche et uniquement à gauche: Besson, Kouchner, Mitterrand, Migaud et il y en a d’autres. Evidemment pas une ligne du code de la nationalité n’a changé, les expulsions de délinquants étrangers ont été suspendues, etc.

     Le résultat de tout cela (et sans parler de certains scandales) a été un formidable désenchantement pour une grande partie de l’électorat. Je dois dire que je comprends et partage la colère des Français, et pas seulement des plus humbles.

     Sarkozy a limité la casse en tenant  dans les dernières semaines de sa campagne un  discours droitier. Contrairement à ce que pensent les NKM et autres, ce n’est pas du tout la «stratégie Buisson » qui a coulé Nicolas Sarkozy; elle a au contraire limité la défaite. Le problème, c’est que cette « redroitisation » bien tardive de son discours n’était plus crédible.

     Pourrait-il, à condition de dépasser le plan judiciaire, revenir? Il lui faudrait alors regagner en crédibilité, par une rupture avec les pratiques du passé et aussi avec une partie de son entourage.

    monde & vie:  Le FN est-il prêt à dépasser le clivage droite-gauche?

     Bruno Gollnisch : Je suis indiscutablement un homme de droite. Mais je ne suis pas choqué, je vous le disais, que certains souhaitent mettre fin à une dialectisation de notre société qui date de la Révolution française. A condition que ce rassemblement se fasse clairementautour de la défense des identités, des indépendances nationales face aux forces obscures et abjectes du mondialisme, niveleur, destructeur des identités nationales, des identités spirituelles, des identités familiales. Et, bien sûr, sans ostracisme.

     Il faut aussi s’entendre sur ces mots de droite et de gauche. Si la droite c’est l’ultralibéralisme, c’est abolir les frontières, c’est croire au bienfait illimité du libre brassage des marchandises, des capitaux et des personnes, si c’est ériger le libre-arbitre humain au-dessus de toute transcendance, de toute norme, de toute valeur, je ne suis pas de cette droite-là. Cette droite libérale, au sens philosophique de ce mot, n’a jamais été mienne.

     Je pense que si les gens se sont imaginés que le Front National était de cette nature-là, ils se sont trompés.

    http://gollnisch.com/2014/07/17/va-droite-fn-gollnisch-repond-monde-vie/

  • Bruno Gollnisch décrypte l'actu politique : entretien du 16 juillet 2014

  • 9 mois ferme pour une blague : comparatif


    Revenons sur l’ahurissante condamnation qui a frappé une ex-candidate FNqui avait simplement repris (comme des milliers de gens) une image humoristique sur sa page facebook. C’est une étape grave dans la répression que la République totalitaire entend exercer contre les patriotes, sous couvert « d’antiracisme », qui n’est – rappelons-le – qu’un nom de code pour « racisme antiblanc ».
    D’ailleurs, on sait bien que si la condamnée n’avait pas été une Blanche raillant une Noire, le verdict aurait été très doux (ou il n’y aurait simplement pas eu de procès) : ce verdict de neuf mois ferme est donc lui-même raciste, anti-blanc.

    Rappelons aussi que, pour prendre neuf mois ferme, il faut habituellement :

    • forcer un barrage et blesser sept policiers (Ouest-France, 1er juillet 2014)
    • tabasser sa femme jusqu’à lui briser les côtes et agresser un unijambiste à l’aide d’une massue à pics (L’Observateur du Valenciennois, 9 mai 2011)
    • attaquer une famille et menacer de mort des policiers sous l’emprise d’alcool et de cannabis, en état de récidive (Ouest-France, 14 février 2013)
    • tirer des coups de feu sur quelqu’un (L’Observateur du Douaisis, le 29 octobre 2011)
    • être président local de SOS racisme, militant anti-violence, et défigurer sa compagne à coups de pied au visage, « avec acharnement », jusqu’à lui déchausser quatre dents, lui fracturer le nez, la couvrir de sang des pieds à la tête (la Voix du Nord, le 9 août 2012)
    • se livrer à une séance de torture raciste sur un étudiant blanc – agression, séquestration, vol :

    « Une nuit de cauchemar. 
    Un homme a été condamné lundi par le tribunal de Lille, à 15 mois de prison dont 8 mois avec sursis, pour une agression et une séquestration sur un étudiant, pour le motif que celui-ci était blanc.

    Les faits, particulièrement violents, se sont déroulés dans la nuit du 13 juin, dans un appartement situé rue de la Clé, au cœur du quartier tranquille du Vieux-Lille, rapporte la Voix du Nord.

    Après s’être fait voler sa carte bancaire et son code chez lui, la victime a vu revenir ses deux agresseurs, une heure plus tard, furieux de ne pas avoir pu retirer suffisamment d’argent liquide.

    Commence alors une véritable séance de torture. Les deux hommes de couleur noire le frappe à plusieurs reprises, le force à avaler des médicaments et le recouvre de liquide de nettoyage en criant : « Les blancs, ça pue. » Son appartement est mis à sac et des inscriptions racistes sont taguées à la bombe: « Nike les blancs, Black Power revient. »

    Au cours d’une patrouille policière juste après les faits et auquel participe la victime, un mineur de 15 ans est interpellé au parc Matisse de Lille. Son complice, âgé de 20 ans, déjà condamné pour l’agression d’une jeune femme le 3 juin dernier, est ensuite arrêté dans la foulée.

    Malgré les aveux du mineur qui a avoué « qu’ils avaient envie de dépouiller un blanc », les magistrats n’ont néanmoins pas choisi de qualifier les faits avec la circonstance aggravante de l’acte raciste.

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